Or au regard des défis qui nous attendent, dette publique, révolution climatique, retraites, politique industrielle, il faut dire clairement que les impôts et la TVA ne pourront pas être baissés.
Le lancement de la campagne présidentielle de Ségolène Royal avait été marqué début janvier par une polémique entre responsables socialistes sur d'éventuelles hausses d'impôts affectant les plus hautes tranches de l'impôt sur le revenu. L'idée avait été avancée par le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, avant d'être recadrée par la candidate, qui avait alors chargé les trois parlementaires d'un rapport global sur la fiscalité.
Le rappport reprend l'idée consistant à favoriser fiscalement les entreprises embauchant en contrat à durée indéterminée (CDI) plutôt qu'en CDD, et celles qui investissent plutôt que de distribuer des dividendes. "Peut-être que (...) si les choses se passent bien, au bout de quelques années on pourra entraîner des baisses d'impôt. Mais au démarrage, faire une promesse comme [Nicolas Sarkozy] l'a faite en disant qu'on va baisser de 4 points le taux de prélèvements obligatoires, c'est de la démagogie pure", a estimé Dominique Strauss-Kahn.UN IMPÔT JOHNNY ?
En cumulant les baisses d'impôt et les hausses de CSG depuis cinq ans, "on s'aperçoit (...) qu'à peu près 99% des Français ont payé plus, impôts et CSG réunis, et 1% [y] ont gagné. Cela n'est pas juste. (...) Ce que nous préconisons, c'est de revenir sur ce dont ce 1% tout en haut de la hiérarchie [a bénéficié]", a précisé l'ancien ministre.
Dans leur rapport, les trois parlementaires veulent que l'on passe des "beaux discours" aux actes en matière de fiscalité écologique, en mettant en place une "taxe carbone". Pour faire baisser la taxe d'habitation, ils souhaitent un "véritable équilibre" entre communes pauvres et communes riches.
Quelques semaines après les interrogations suscitées par l'exil fiscal de personnalités, Johnny Hallyday en tête, ils ont imaginé une "contribution citoyenne" payée par les Français installés hors de France en fonction de leurs revenus. Cette contribution vise "ceux qui se disent Français mais finalement [qui] n'ont plus de français que le nom parce qu'ils quittent le pays et qu'ils quittent l'ensemble de la vie collective", a souligné Dominique Strauss-Kahn.
Un "impôt Johnny ?" Il ne faut "pas personnaliser comme ça", a relativisé Didier Migaud, mais la mesure peut "viser effectivement les gens qui délocalisent ou se délocalisent".