Face à une assemblée clairsemée (si l'on tient compte uniquement des membres du CF), les débats débutèrent avec les 25 mn de retard protocolaire par une très longue intervention préliminaire du Premier secrétaire fédéral Jean-Pierre Müller (55 mn). Ainsi en un an et demi nous avions droit à notre troisième présentation d'un plan d'action fédéral (dont deux en moins de 6 mois), méthode qui est utilisée désormais par le "patron" de la fédération dès qu'il sent poindre à l'horizon des ennuis trouvant leur origine dans les divisions de sa propre majorité.
Annexée à ce "nouveau" plan d'action fédéral, et associée au rappel de l'impérieuse nécessité d'une "loyauté totale" à son égard et d'un "engagement entier" au service de leur délégation, une liste du secrétariat fédéral remanié nous était présentée :
• Philippe Doucet, secrétaire fédéral aux sections et à la coordination (anciennement attribuée à Galiana) ;
• Didier Arnal, secrétaire fédéral aux élus et aux élections, porte-parole fédéral ;
• Pierre Bouchacourt, secrétaire fédéral à l'international et à l'histoire du parti ;
• Chantal Chaintreau, secrétaire fédérale aux élus minoritaires ;
• Michel Coffineau, secrétaire fédéral aux relations extérieures ;
• Olivier Galiana, secrétaire fédéral en lien avec le conseil régional et révision du SDAURIF (il était secrétaire fédéral à l'organisation et à la coordination) ;
• Janine Haddad, secrétaire fédérale aux finances ;
• Laure Lecuir, secrétaire fédérale à la formation ;
• Céline Pina (une entrant), secrétaire fédérale à la communication (remplaçant Florence Mary, démissionnaire depuis décembre 2003) ;
• Éric Nicollet, secrétaire fédéral aux affaires européennes et à l'action militante ;
• Loeiz Rapinel, secrétaire fédéral aux études ;
• Guy Melin (un entrant), secrétaire fédéral à l'organisation (attribution jusqu'ici d'O. Galiana) alors qu'il était déjà le permanent fédéral.
Était également soulignée la promotion de 2 délégués fédéraux : Jean-François Picaud à l'éducation et Gwenaëlle Le Goullon, déjà titulaire des droits des femmes à qui on attribuait la formation.
Nous apprenions également que la commission fédérale du projet qui devait être le bureau fédéral (comme convenu lors du dernier bureau fédéral), sous la présidence de J.-P. Müller et l'animation de M. Coffineau serait également animée par L. Rapinel, É. Nicollet et P. Doucet... selon l'adage que plus on est nombreux plus c'est efficace et transparent, sans doute... Et puis, François Pupponi, maire de Sarcelles, démissionnait de la présidence de l'UDESR et le Bureau fédéral serait bientôt appelé à valider la candidature de Jean-Pierre Béquet, maire d'Auvers-sur-Oise, pour lui succéder.
Alors que les respirations de soulagement se faisaient entendre dans une partie de la salle (les minos qui respiraient enfin après 55 mn d'apnée, une partie des majos qui craignaient que des têtes ne tombent après le référendum militant), nous avons eu la surprise d'un étalement violent des divisions de la majorité fédérale !
La charge fut menée par Patrick Haddad, secrétaire de section de Sarcelles, et Stéphanie Blanpied, représentants la jeune garde rapprochée de DSK au sein du courant "Socialisme & Démocratie Val d'Oise". "Comment ?!? on ne tenait pas compte du vote des militants lors du référendum interne ! Comment était-il possible que Olivier Galiana et Michel Coffineau restassent au sein du secrétariat fédéral alors qu'ils avaient [ignominieusement] soutenu le "non" ; cela n'avait rien de personnel, mais ils devaient se démettre !"
Ces charmants camarades avaient oublié que nous sortions effectivement d'un référendum militant mais pas d'un congrès du parti et que c'est bien lors d'un congrès que les socialistes désignent leur direction. Nous avons eu droit à la litanie des jeunes membres de S&D95 qui nous expliquèrent sans rire et avec beaucoup d'arrogance que la ligne du parti était enfin devenu "réformiste" et "sociale-démocrate", que l'expression de "la rupture et de la radicalité" que représentait Coffineau et Galiana ne pouvait plus sièger au secrétariat... et que surtout ceux qui s'étaient impliqués dans la défense de cette nouvelle ligne (c'est-à-dire eux) avait droit à la responsabilité. Tout cela ressemblait trop à de jeunes vizirs souhaitant prendre la place de vieux califes. Affligeant, pitoyable et surtout inquiétant pour les mois à venir...
Gageons en effet que si quelques membres de la majorité fédérale vont vouloir jouer à peu près le jeu de la participation de tous les militants (quelles que soient leurs sensibilités) à la rédaction du projet, les jeunes ayyatollah du social-libéralisme constitué dans le Val d'Oise voudront appliquer la tactique de la terre brûlée et de la guerre civile dans le parti pour imposer leurs vues et gagner des places.
Alors que notre parti doit se rassembler pour devenir crédible et inventer une alternative à la droite réactionnaire qui gouverne depuis 2 ans et demi, malgré le carcan éventuel du traité de Bruxelles, ceux-là ont décidé de miser sur l'exclusion. Alors mes chers camarades : Haut les coeur ! la sociale-démocratie est en danger dans le Val d'Oise, nous devons être les plus plus pertinents et les plus percutants dans tous les débats qui nous attendent pour le Projet. L'excès de certains pourraient bien ramener à la raison bien des socialistes légitimistes et les pouser à choisir l'audace réformiste sociale-démocrate plutôt que des modernités pragmatiques sociales-libérales...
F. Faravel