1 mars 2007
4
01
/03
/mars
/2007
14:46
J'avoue avoir été légèrement agacé à l'écoute de certains des invités de l'émission du Grain à moudre, hier 28 février sur France Culture, consacrée au Communautarisme.
Je ne fais pas partie de ceux qui nient une poussée communautariste en France, mais il arrive un seuil où la revendication abstraite d'un certain universalisme participe à nier des processus d'exploitation, d'aliénation et de discrimination à l'oeuvre, depuis plus ou moins longtemps...
Il est vrai que certaines associations s'autoproclament représentatives d'une catégorie de la population et participent aujourd'hui à une course de promotion au rang de victime plus victime que les autres. Cette logique est dangereuse et elle porte en elle la détestation réciproque des communautés (qui existent bel et bien) entrées en concurrence - au bout du chemin, c'est la dérive Dieudonnée.
Mais il est quand même délirant d'ériger le principe d'égalité pour refuser la nécessité du recul des inégalités réelles (ou même formelles) grâce à des actions volontaristes.
Dans ce discours universaliste bas de plafond, on finira par refuser les zones d'éducations prioritaires, on refusera de légiférer et surtout d'agir à nouveau sur l'égalité salariale homme femme sous prétexte qu'elle est déjà inscrite dans la loi. Qui aujourd'hui peut cependant nier que les discriminations de faits et violentes sont subies par l'ensemble des populations haibtants les quartiers populaires et parmi elles plus encore par les enfants, petits-enfants ou arrière-petits-enfants d'immigrés... et comment veut-on résoudre cette situation sans mettre en ouvre des mécanisme de soutiens renforcés en direction de ces populations, non au regard de leur identité, religion ou couleur, mais parce que la perpétuation d'un fossé social et d'accès aux droits élémentaires aussi fort entre différentes partie du territoire est finalement préjudiciables à l'ensemble de la société.
Qu'un candidat réactionnaire souhaite désormais s'adresser aux Français par le prisme d'une segmentation marketing communautariste ne doit pas condamner nos concitoyens à subir l'immobilisme des vrais républicains sous prétexte d'une rupture d'égalité qui aujourd'hui n'existe pas dans les faits. Ce n'est pas parce que Sarkozy veut communautariser le pays que ses habitants ont d'ores et déjà sombré dans l'affre du communautarisme.
Enfin, sur la reconnaissance de l'esclavage et les malheurs supposés de la repentance, un mot tout de même... Les noirs et les afro-antillais sont désormais tous suspects d'être rentrés peu ou prou dans la compétition des victimes et des communautarisme, à la suite du CRAN, de Dieudonné ou de la tribu K ! c'est une insulte à nos concitoyens ultramarins et à la majorité de leurs édiles et intellectuels, comme Aimé Césaire dont la pensée devrait régulièrement être relue sur l'esclavage et le colonialisme (à titre d'antidote à la bêtise).
Certains de mes amis en ont marre qu'on renvoie "encore et toujours" à l'esclavage pour expliquer les discriminations actuelles. La réflexion est peut-être à la rigueur audible pour les antillais de métropole, mais rappelons tout de même que la France outre-mer est différente à bien des égards de la métropole. Elle est sortie de la colonisation par la départementalisation en 1946 (à peine 60 ans) ce qui n'est le cas ni de la Corrèze ni des Côtes d'Armor... Enfin l'esclavage n'a été aboli que depuis un peu plus de 150 ans et a marqué et marque encore une société qui l'a subi pendant plus de 200 ans. Economiquement, socialement, racialement (puisque la couleur de peau reste encore une référence sociale et culturelle subie en Martinique ou en Guadeloupe), culturellement et intimement, les sociétés antillaises pâtissent encore des conséquences structurelles provoquées par deux siècles d'esclavage, et plus encore de colonisation et d'exploitation économique. Nier cette réalité ne peut que provoquer une réaction toujours plus violente, éloigner ces îles et leurs populations de la métropole, maintenir des structures sociales et surtout économiques plus ou moins néo-coloniales et finalement pénaliser le développement global et l'épanouissement des individus et des collectivités.
Quittons l'universalisme de principe, adoptons une posture universalistes de combat pour l'égalité réelle.
du lundi au vendredi de 17h à 18h | ![]() |
Il est vrai que certaines associations s'autoproclament représentatives d'une catégorie de la population et participent aujourd'hui à une course de promotion au rang de victime plus victime que les autres. Cette logique est dangereuse et elle porte en elle la détestation réciproque des communautés (qui existent bel et bien) entrées en concurrence - au bout du chemin, c'est la dérive Dieudonnée.
Mais il est quand même délirant d'ériger le principe d'égalité pour refuser la nécessité du recul des inégalités réelles (ou même formelles) grâce à des actions volontaristes.
Dans ce discours universaliste bas de plafond, on finira par refuser les zones d'éducations prioritaires, on refusera de légiférer et surtout d'agir à nouveau sur l'égalité salariale homme femme sous prétexte qu'elle est déjà inscrite dans la loi. Qui aujourd'hui peut cependant nier que les discriminations de faits et violentes sont subies par l'ensemble des populations haibtants les quartiers populaires et parmi elles plus encore par les enfants, petits-enfants ou arrière-petits-enfants d'immigrés... et comment veut-on résoudre cette situation sans mettre en ouvre des mécanisme de soutiens renforcés en direction de ces populations, non au regard de leur identité, religion ou couleur, mais parce que la perpétuation d'un fossé social et d'accès aux droits élémentaires aussi fort entre différentes partie du territoire est finalement préjudiciables à l'ensemble de la société.
Qu'un candidat réactionnaire souhaite désormais s'adresser aux Français par le prisme d'une segmentation marketing communautariste ne doit pas condamner nos concitoyens à subir l'immobilisme des vrais républicains sous prétexte d'une rupture d'égalité qui aujourd'hui n'existe pas dans les faits. Ce n'est pas parce que Sarkozy veut communautariser le pays que ses habitants ont d'ores et déjà sombré dans l'affre du communautarisme.
Enfin, sur la reconnaissance de l'esclavage et les malheurs supposés de la repentance, un mot tout de même... Les noirs et les afro-antillais sont désormais tous suspects d'être rentrés peu ou prou dans la compétition des victimes et des communautarisme, à la suite du CRAN, de Dieudonné ou de la tribu K ! c'est une insulte à nos concitoyens ultramarins et à la majorité de leurs édiles et intellectuels, comme Aimé Césaire dont la pensée devrait régulièrement être relue sur l'esclavage et le colonialisme (à titre d'antidote à la bêtise).
Certains de mes amis en ont marre qu'on renvoie "encore et toujours" à l'esclavage pour expliquer les discriminations actuelles. La réflexion est peut-être à la rigueur audible pour les antillais de métropole, mais rappelons tout de même que la France outre-mer est différente à bien des égards de la métropole. Elle est sortie de la colonisation par la départementalisation en 1946 (à peine 60 ans) ce qui n'est le cas ni de la Corrèze ni des Côtes d'Armor... Enfin l'esclavage n'a été aboli que depuis un peu plus de 150 ans et a marqué et marque encore une société qui l'a subi pendant plus de 200 ans. Economiquement, socialement, racialement (puisque la couleur de peau reste encore une référence sociale et culturelle subie en Martinique ou en Guadeloupe), culturellement et intimement, les sociétés antillaises pâtissent encore des conséquences structurelles provoquées par deux siècles d'esclavage, et plus encore de colonisation et d'exploitation économique. Nier cette réalité ne peut que provoquer une réaction toujours plus violente, éloigner ces îles et leurs populations de la métropole, maintenir des structures sociales et surtout économiques plus ou moins néo-coloniales et finalement pénaliser le développement global et l'épanouissement des individus et des collectivités.
Quittons l'universalisme de principe, adoptons une posture universalistes de combat pour l'égalité réelle.
Frédéric FARAVEL
![]() | ![]() ![]() ![]() ![]() | ![]() | ![]() Le communautarisme |
|
|