Un autre candidat adéquiste pourrait avoir mis son chef dans l’embarras. Sur le site Web d’une entreprise qu’il a fondée, Gilles Gagnon, candidat de l’ADQ dans Abitibi-Est, accuse des «Juifs américains et européens» de faire «des guerres pour replacer leur économie au lieu de répartir la richesse équitablement».
M. Gagnon a fait parler de lui en début de campagne électorale lorsque des propos jugés homophobes tenus dans le passé ont été ramenés à l’avant-scène. Cette fois, c’est sur un portail Internet qu’il a lui-même mis sur pied que l’on retrouve les déclarations en question.
Dans son site truffé de fautes de français, et maintenant inaccessible, le candidat présente un système assez fumeux d’économie collective qu’il a élaboré afin d’aider, dit-il, les consommateurs et les commerçants. En voici quelques phrases : «Il ne faut pas que notre programme soit un fardeau pour les marchands et surtout pas qu’il nuise aux propriétaires de la banque du Canada US.»
«Ça appartient à des gens des États-Unis et de l’Europe pour ne pas dire aux Juifs américains et européens, explique-t-il à propos de cette banque. Ils font des guerres pour replacer leur économie au lieu de répartir la richesse équitablement.»
Le candidat adéquiste cite comme exemples les crises économiques en Argentine, au Brésil et en Turquie où la population se serait révoltée.
«Un des Juifs américains refusait toujours que la banque imprime du nouvel argent à injecter dans leur économie par leur gouvernement complice de cette oppression. Ils ont fondé le FMI (le Fond Monétaire International) et ce fond ne répartit pas la richesse équitablement entre les pays», poursuit-il, dans un récit difficile à suivre.
Joint pour obtenir des explications, hier, M. Gagnon a dit qu’il s’agissait là d’une réalité relatée dans le documentaire L’argent. Le film a été réalisé en 2004 par Isaac Isitan et Carole Poliquin.
L’ADQ n’a pas pu commenter hier soir.
En début de campagne, Mario Dumont a dû publiquement «désapprouver» des propos homophobes tenus par Gilles Gagnon lors de la campagne fédérale de 2006, alors qu’il était candidat conservateur.
Deux autres mises au point
Par ailleurs, M. Dumont a été appelé à défendre 2 candidats, hier. D’abord, une enquête a été ouverte par le Directeur général des élections pour faire la lumière sur la plainte de neuf électeurs à l’endroit du candidat adéquiste dans Sherbrooke, Michel Dumont. Ceux-ci prétendent que leurs noms se retrouvent sur la liste de candidature de ce dernier, alors qu’ils ne lui ont jamais donné leur appui.
Il ne s’agit que d’une enquête, a nuancé le chef adéquiste.
M. Dumont a aussi été questionné sur les déclarations de son candidat dans Chapleau, Jocelyn Dumais. «Que dire de cette obsession qu’on a au Québec pour la bureaucratie et toutes ces technocraties de cols blancs qui passent leur journée assis sur leur steak… Comme dans le cas des hôpitaux, par exemple, où il y a plus d’employés assis que d’intervenants auprès des malades.»
M. Dumont a dit qu’il n’était pas d’accord avec les mots choisis, mais qu’«au fil des récompenses politiques et des nominations partisanes dans les dernières années, il y a certainement des fonctions, des organismes où il y a beaucoup de vice-présidents, des organismes où il s’est payé beaucoup de luxe pour récompenser ceux qui ont aidé dans la dernière campagne électorale.»