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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 07:50

AubryDuflotLes Primaires Citoyennes ne sont pas un congrès socialiste. Les électeurs de gauche qui se sont massivement déplacés le dimanche 9 octobre 2011 n'ont que faire des recettes d'appareil des socialistes. Depuis trois ans, nous avons reconstruits un Parti socialiste en ruine qui était devenu la caricature de lui-même, à force d'user et d'abuser de ces synthèses artificielles et inopérantes. Sans doute une partie du succès des Primaires, ce qui a fait déplacer de 2,6 millions de Français, tient dans la reconnaissance que le PS a su sous la conduite de Martine Aubry reprendre le chemin du vrai débat, de la réflexion, des idées et donc des propositions. Les Français considèrent - sans vouloir nous signer un chèque en blanc - que le Parti socialiste peut aujourd'hui représenter une solution, dans le rassemblement de la gauche, et pas uniquement une force d'alternance ou d'opposition, dont le bulletin est utilisé pour sanctionner le gouvernement de droite lors d'élections locales ou intermédiaires.

Dans sa lettre à Arnaud Montebourg, Martine Aubry ne dit pas autre chose : "Nous avons montré un Parti vivant, nourri par le débat d’idées. La confrontation respectueuse des points de vue est féconde, là où la volonté d’unanimisme à tout prix sur fond de divisions personnelles, qui a trop longtemps prévalu à la tête du PS, stérilise la pensée et appauvrit les projets."

Et c'est la même chose qui doit prévaloir durant ces derniers jours de campagne "électorale", pour éclairer le choix des Français. Je partage là-encore ce que Martine Aubry écrit dans le préambule de sa réponse à Arnaud Montebourg : "Au terme de ces débats, le 1er tour a dégagé une majorité claire et forte pour un changement profond porté par une gauche forte. Les électeurs ont dit leur volonté d’une politique de sortie de crise par l’invention d’un nouveau modèle économique, social et écologique. Ils ne se retrouvent pas dans une politique d’aménagement du système actuel. La volonté de battre le Président sortant est forte mais s’y ajoute une volonté de changer ce système qui a failli, une envie d’espoir, l'envie d’une société plus respectueuse, plus juste, où l’argent ne peut pas tout et où les solidarités sociales, locales et républicaines sont reconstruites. On ne battra pas M. Sarkozy avec du flou, mais avec de la clarté."

L'avantage de la candidate en la matière, c'est qu'elle n'a pas besoin de changer de discours politique pour incarner cette majorité "pour un changement profond porté par une gauche forte". Le travail qu'elle a mené comme Première secrétaire du Parti Socialiste, le projet qu'elle a élaboré et qu'elle a fait adopter à l'unanimité par les instances du PS (alors même que certains candidats à la primaire - Hollande, Valls - le dénigraient mais le votaient), les priorités qu'elle a mises en avant et le ton de sa campagne des Primaires parlent en sa faveur :

  • le refus net et clair de la "règle d'or" budgétaire ;
  • la claire volonté d'une gestion saine des finances publiques mais sans entrer dans une "course à l'échalote" à l'austérité qui nous serait imposée par la droite et dans laquelle est entrée François Hollande ("déficit 0" en 2017) ;
  • la création d'une banque publique investissement et la séparation des banques d'affaires et des banques de dépôts ;
  • le "Juste échange" ;
  • la stratégie de sortie progressive du nucléaire d'ici 20 à 30 ans ;
  • la transformation de l'Europe pour faire de l'UE une terre d'innovation mais aussi de protection contre le dumping fiscal, social et environnemental ;
  • le retour de la politique industrielle pour relocaliser les entreprises et l'emploi, en engageant la transition écologique et énergétique ;
  • la refondation de l'école publique ;
  • la réforme profonde de la "médecine de ville" et la renaissance de l'hôpital public ;
  • le retour d'une politique salariale offensive ;
  • l'égalité réelle femme-homme ;
  • la rénovation profonde des institutions françaises avec la parité et le non-cumul des mandats pour les parlementaires ;
  • etc.

Aussi sa réponse à Arnaud Montebourg n'est pas autre chose que ses propres propositions argumentées. Aux électeurs de Montebourg et de Royal de faire leur choix en conscience, en toute liberté ; aux électeurs de gauche tentés de venir participer au 2nd tour, après que le 1er tour leur a démontré la pertinence de la primaire, d'entendre cette cohérence et cette volonté de la candidate. Je vous propose de la télécharger ici.

Cohérence et volonté qui tranche avec une habileté d'appareil, qu'une fois de plus François Hollande utilise en espérant qu'il emportera les suffrages des Français. L'ancien Premier Secrétaire retente une nouvelle la manoeuvre des synthèses de congrès socialistes. Mais ce ne sont pas des cadres partisans qui sont concernés aujourd'hui, ce sont des électeurs. Et les débats ont pu éclairer les Français sur les multiples changements de pied du candidat corrézien :

  • refuser d'augmenter le budget de l'éducation nationale puis annoncer l'embauche de 60.000 enseignants ;
  • abroger à HADOPI puis peut-être que non ;
  • faire adopter le droit au mariage et à l'adoption pour tous les couples et puis peut-être que non ;
  • refuser le non cumul des mandats et puis dire que finalement on le fera peut-être mais en 2014 ;
  • refuser la "règle d'or" budgétaire de Sarkozy pour annoncer qu'il fera voter la "règle d'or" ;
  • etc.

Hier soir, sur France 2, sans doute le but de convaincre les électeurs d'Arnaud Montebourg, il a expliqué qu'il avait découvert les dégâts de la mondialisation, les défauts de la construction européenne, la nécessité de rénover la République. Mais cela faisait réchauffer à plusieurs titres :

  1. il n'en avait pas parlé jusque là son angle d'attaque étant de démontrer son sérieux financier et budgétaire... Et nous avons bien entendu hier soir qu'il était contre la dette (qui est pour ?), que réduire la dette, appliquer l'austérité c'était retrouver l'indépendance face aux Marchés. Sauf que pour retrouver l'indépendance face aux Marchés, il vaudrait mieux ne pas céder à leurs diktats en mettant en oeuvre les solutions qu'ils exigent ;
  2. il a obtenu les soutiens de nombreux notables locaux socialistes, radicaux et divers gauche en leur promettant que le non cumul pour les parlementaires seraient rediscuté malgré les décisions du PS. C'est ce qu'on entendait encore d'ailleurs le dimanche 9 au soir quand Gérard Collomb, Sénateur-Maire de Lyon, soutien de François Hollande, expliquait qu'il était pour le cumul parce cela permettait de "conserver les fiefs" ;
  3. enfin la solution proposée pour relancer la construction européenne n'a rien de neuf : les coopérations renforcées économiques, politiques, fiscales, sociales écologiques, entre quelques Etats, au sein d'une Union Européenne plus large, font partie des propositions socialistes depuis 1999 !

Le plus gênant dans ce débat est que le candidat à l'investiture socialiste s'est contredit avec un applomb effrayant en direct en affirmant haut et fort qu'il n'avait jamais été favorable à la "règle d'or". Je vous laisse juger de la réalité en consultant ces articles :

Les électeurs de gauche ont désormais l'avenir du pays en main. Il y aura des consignes de vote, elles pourront paraître contradictoires, elles seront parfois fondés sur des réflexes d'appareil avec des candidats qui rejoueront un Congrès du PS.

Aux Français de dire s'ils veulent une Gauche forte et qui ne se contredit pas pour faire face à une situation exceptionnelle. Je pense que Martine Aubry sera avec le soutien de toute la gauche et des écologistes cette Présidente de gauche forte.

Ils peuvent se dire qu'il faut un Président plus ordinaire, qui sous couvert de pragmatisme naviguera à vue mais avec un programme et des propositions qui ont échoué partout en Europe depuis 8 ans. La mise en oeuvre d'une telle politique pourrait alors créer des désillusions dramatiques, au regard de l'état dégradé dans lequel se trouve déjà notre pays. Sarkozy serait pire sans doute, mais puisque nous avons deux candidats pour lesquels les sondages prévoient une capacité identique à battre le Président sortant, autant avoir une Présidente ambitieuse pour notre République et pour l'Europe.

François Hollande a cependant raison sur un point : plus le candidat qui l'emportera le dimanche 16 octobre fera un score important, plus il sortira renforcer pour son combat contre la droite. Alors, que nous soyons Socialistes, Communistes, Ecologistes, Radicaux, Citoyens,  votons massivement pour Martine Aubry dimanche prochain.

Frédéric Faravel
Secrétaire fédéral du Parti Socialiste du Val-d'Oise pour les relations extérieures

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