La France, mouton noir de l'emploi en Europe ?
On a l'habitude d'opposer les modèles de régulation et de flexibilité qui président en Europe à l'horreur syndicale et réglementaire à laquelle la France serait soumise.
Or la réalité c'est qu'à moyen terme la performance de la France en terme d'emploi est comparable aux USA, à l'Allemagne et aux Pays-Bas ; elle pêche seulement sur sa capacité à rebondir depuis 2010 :
Mais quel est le bilan comparé véritable lorsqu'on confronte la situation dégradée de l'emploi en France, les mini jobs allemands, les contrats « zéro heure » britanniques ou encore le développement des temps partiels ?
Lorsque l'on regarde le nombre d'heures de travail créées, la Allemagne et USA s'affaissent avant de remonter ; le Danemark s'effondre :
La France surclasse Allemagne et USA à cause de la forte proportion d'emplois de courte durée. Seule la Grande Bretagne et la Suède font mieux.
Cependant c'est la capacité à créer des heures de travail par personne en âge de travailler qui permet de mesurer la performance réelle de ces pays, dont les dynamiques démographiques sont radicalement différentes.
La France fait alors bonne figure surclassant Grande Bretagne, USA et Danemark, le paradis de la flexisécurité.
On nous opposera qu'il y a là sans doute un artifice produits par les emplois administrés ou subventionnés dans l'administration, l'action sociale, l'éducation ou la santé... Là encore, c'est une idée reçue, la France est largement surclassée en terme de progression des emplois dans ces secteurs par tous les autres pays sauf l'Italie.
Si la France est un piètre élève en terme de chômage, elle est donc loin d'être le cancre habituellement décrit. Il n'est évidemment pas question de nous contenter de la situation actuelle et des solutions existent que Maintenant la Gauche prônées pour avancer, mais les modèles libéraux ou sociaux-libéraux en œuvre dans les autres pays occidentaux qu'on nous vante régulièrement ne donnent à l'évidence pas de résultats positifs et la France aurait donc tort de les transposer.
Frédéric FARAVEL
sources : Xerfi