Alors que le FN aura près d'un tiers des sièges des eurodéputés français, et nous marque de honte, le PS subit sa pire défaite électorale, sous le résultat qui avait coûté à Michel Rocard sa "carrière politique". Au passage, François Hollande risque de porter la grave responsabilité de faire perdre au niveau européen notre candidat Martin Schulz, qui portait il est vrai un discours politique à l'opposé du sien.
François Hollande n'a pas voulu comprendre le message des Français aux élections municipales, il a décidé d'accélérer les politiques libérales avec Manuel Valls et a organisé une désignation d'opérette au PS pour remplacer Harlem Désir par Jean-Christophe Cambadélis. Les mêmes causes produisent les mêmes effets : les sondages sur l'esthétique des dirigeants politiques n'y changent rien.
Preuve est faite également que les Français ne font toujours pas de différence entre les différents partis de gauche, l'échec provoqué par les fautes politiques du gouvernement plonge toute la gauche dans la défaite : PS+EELV+FDG font à peine 30%. Il convient désormais de tous nous interroger et de réviser nos copies et nos stratégies : assez d'anathèmes méluchiens, assez d'abdication devant les libéraux et les réactionnaires !
La gauche doit se rassembler et elle ne pourra le faire que sur une orientation résolument progressiste qui rompe clairement avec les logiques libérale et austéritaire en France et en Europe.
Les camarades socialistes qui seront élus ce soir - je pense notamment à Isabelle Thomas, Emmanuel Maurel, Pervenche Bérès ou Edouard Martin - vont devoir bousculer notre parti pour aider à la reconstruction de la gauche, rétablir la confiance avec le peuple de gauche, et également éviter que la gauche française ne soit ridicule en Europe.
Frédéric FARAVEL