Les Français ont la passion de l'égalité. Depuis la Révolution de 1789, cette passion n'a pas vraiment été démentie. Quand elle est contrariée par le pouvoir, il y a révolte. Au regard du pacte social français établi depuis la Libération sur la base du programme du Conseil National de la Résistance, largement inspiré par les socialistes d'alors, deux leviers tiennent particulièrement à cœur nos compatriotes : les retraites et la sécurité sociale. Et ne nous y trompons pas, l'offensive de l'UMP sur les retraites n'étaient qu'une mise en jambe pour notre système de protection sociale.
Les Français n'ont pas été dupes, ce qui explique le soutien massif qu'a rencontré le mouvement social dans l'opinion. Soutien durable rendu possible par l'unité syndicale.
L'unité politique de la gauche n'a d'ailleurs pas été démentie dans la séquence n'en déplaise à quelques voix discordantes et isolées aux marges de la gauche (Manuel Valls, Jean-Marie Le Guen, François Hollande). Nous avons vu apparaître ainsi de juin à novembre 2010 un véritable Front social.
Le mouvement social tel que nous l'avons vécu jusqu'au 6 novembre est terminé. Des fissures sont apparues dans le front syndicales et les partis sont retournés à des préoccupations tactiques de veilles d'élections ou de congrès. Mais nous devons tirer les leçons du mouvement social, de la colère qui monte dans le pays et des doutes qui s'expriment quant à la volonté des socialistes de réellement transformer la société. Nous ne gagnerons en 2012 qu'à la condition expresse que le Front social rencontre un Front politique.
La gauche a besoin d'être rassemblée avec un contrat de gouvernement pour le pays
Le mouvement social tel que nous l'avons vécu jusqu'au 6 novembre est terminé. Des fissures sont apparues dans le front syndicales et les partis sont retournés à des préoccupations tactiques de veilles d'élections ou de congrès. Mais nous devons tirer les leçons du mouvement social, de la colère qui monte dans le pays et des doutes qui s'expriment quant à la volonté des socialistes de réellement transformer la société.
C'est d'un nouveau Front Populaire dont la France a besoin. Mais un Front Populaire plus structuré, fondé sur un véritable contrat de gouvernement avec nos différents partenaires de gauche. C'est dès maintenant que nous devons leur proposer d'élaborer ce contrat de gouvernement en organisant des États-Généraux de la Gauche au printemps.
Cette stratégie politique, cette démarche de reconquête peut également nous éviter le poison de la présidentialisation et de la personnalisation qui nous a étouffé depuis trop longtemps.
On ne gagne pas sans le rassemblement de la gauche, avec le programme qui en découle logiquement. Rien ne serait plus faux que le raisonnement selon lequel il faut avoir un programme centriste parce que cet électorat ferait partiellement les majorités de 2nd tour.
La convention « égalité réelle » peut nous permettre d'éviter cette erreur qui nous a en partie coûtée l'élection présidentielle de 2002. Elle affiche pour les 5, 10 et 15 années à venir une feuille de route de transformation qui répond aux attentes des Français et de la société civile (logique car elle a été préparée avec eux). Les échos dans la presse, les associations, les syndicats et chez nos partenaires sont bons, car nous rassurons sur notre détermination.
Désormais il nous faut afficher jusqu'au bout notre volonté d'alternative et ne pas se laisser aller à la stratégie perdante de la résignation politique et de la « rigueur de gauche » qui n'aurait pas grande différence avec celle de droite.
Frédéric Faravel
Secrétaire fédéral aux relations extérieures du PS Val-d'Oise
pour l'éditorial de "réinventer la gauche Val-d'Oise", la lettre de la motion C