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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 15:32

logo MLG 2Il y a les sondages… Il faut toujours les relativiser et les regarder avec perplexité car s’ils mêlent les chiffres concernant les électeurs de droite et ceux de gauche, ils ne disent souvent rien sur les raisons des choix de nos concitoyens. Nous avons toujours pris beaucoup de distance avec cette pseudo photographie de "l’opinion".

Il y a eu les élections partielles qui ont sonné comme une alerte tant les électeurs de gauche ont boudé les urnes, quand certains ont pu se laisser égarer en votant pour le FN.

Il y a les rencontres avec nos concitoyens, avec les militants, qui montrent qu’après l’attente plus ou moins patiente se manifeste désormais la défiance, la colère ou pour le moins la consternation.

Il y a les décisions nombreuses qui creusent un fossé entre le gouvernement avec deux des trois plus grands syndicats représentatifs de salariés, dont les adhérents ont massivement voté pour François Hollande et qui désapprouvent des mesures qui vont a l’encontre de leurs revendications et même parfois de nos engagements pendant les présidentielles. On pense au CICE, à l’ANI, à l’allongement de la durée de cotisation pour les retraites, etc.

Il y a les cafouillages, bidouillages, reculades, et parfois renoncements, qui entretiennent l’idée d’une absence de vision d’avenir, d’un manque de maîtrise de la situation et qui renforcent un sentiment d’inquiétude sur l’avenir.

Tout cela est connu et nul besoin de langue de bois pour éluder la crise politique majeure qui se conjugue à la grave crise économique et sociale que vit notre pays, comme bon nombre de pays européens.

Il n’y a pas seulement une succession de problèmes épars et d’erreurs ponctuelles, mais d’abord les conséquences des politiques d’austérité.

Il y a d’abord la situation objective du pays, la détérioration des conditions de vie d’un nombre croissant de nos concitoyens et surtout des signes peu encourageants pour l’avenir. Les délocalisations continuent à un rythme soutenu, la désindustrialisation n’est pas conjurée et les projets technologiques d’avenir ne semblent pas suffisants pour compenser la disparition de pans entiers de notre appareil productif. Le taux de chômage atteint des records dans toute l’Union Européenne et plus encore dans la zone Euro, la croissance prévue sera molle et même le taux particulièrement bas d’inflation manifeste des tendances à la déflation et à un taux d’activité limité. Le dumping social et fiscal continue de plus belle (cf. les bas salaires en Allemagne demeurent, les salaires ont fortement baissé en Espagne concurrençant notre économie) dans l’UE et la surévaluation de l’Euro poursuit son œuvre destructrice.

Si la plupart des Français demandent un changement de politique c’est bien qu’ils perçoivent que la logique de l’austérité – fut elle plus atténuée ici qu’ailleurs , l’alignement aux politiques européennes libérales et la pseudo-politique de l’offre sont des impasses. La marche forcée vers la réduction des dépenses publiques ne résoudront aucun de nos problèmes et le pseudo-remède s’avérera pire que le mal.

Le discrédit qui s’ancre dans une partie de plus en plus importante de la population et la dépression qui minent la France viennent de là.

Alors comment sortir de cette crise, comment retrouver confiance en nous mêmes ?

Aussi, rien  ne serait pire que de demeurer sourds et aveugles à ce qui s’exprime dans le pays et singulièrement dans les couches populaires, au sein du peuple de gauche. Rien ne serait pire que d’attendre une hypothétique amélioration de la conjoncture mondiale et européenne qui  viendrait régler nos problèmes. Car la réalité est que pour sortir de la crise, il faut en France une politique volontariste de relance de la croissance, une croissance durable engageant la transition écologique, une stratégie de redressement industriel, une redistribution des richesses.

Oui, le président de la République doit prendre la mesure de la gravité de la situation et prendre une initiative majeure pour engager une nouvelle étape de son quinquennat. Il doit proposer un changement de cap, un changement de politique et du coup un changement d’équipe.

Un sursaut s’impose, maintenant. Faire  le gros dos, ne rien changer, constituerait un grand danger pour le pays.

Nous lisons moultes commentaires sur l’intérêt pour le président de la République de prévoir un remaniement, pesant au trébuchet l’opportunité tactique de telle ou telle initiative. Ils nous consternent. Qui peut croire qu’un simple changement de casting peut faire illusion et régler nos problèmes ?

Disons le tout net : seul un changement de politique est à la hauteur de la gravite de la situation.

Ensuite, il y a tous ceux qui finalement confortent le chef de l’Etat dans ce qui pourrait apparaître comme sa tentation supposée naturelle, à savoir faire le gros dos pour laisser passer le gros temps. En fait, ceux là sont ceux qui estiment que les politiques austéritaires et libérales sont les seules possibles et chacun sait bien qu’ils ont de puissants soutiens… Surtout à droite, au MEDEF et dans les sphères économiques et financières. Les mêmes qui saluent le courage de François Hollande d’avoir su abandonner ses promesses "déraisonnables" ou "irréalistes" de campagne. Les mêmes qui n’ont pas voté pour lui et qui ne le feront jamais mais qui se réjouissent qu’une gauche fasse le sale boulot et surtout discrédite elle même les idées, les propositions et les idéaux qui font son identité et son succès électoral. Pour eux, c’est tout bénéfice.

Mais l’enjeu n’est pas qu’électoral pour la gauche et le Président. Encore qu’en démocratie, cela n’a rien d’anormal ou d’infamant. Il est plus lourd, il en va de l’avenir du pays.

Répondre au cas par cas, territoires par territoires, aux colères et mouvements qui s’expriment ne résoudra rien et risque au contraire de voir se renforcer les tendances aux replis identitaires, la recherche de boucs émissaires et l’exacerbation des oppositions entre salariés, régions, activités. Il faut une réponse globale et de fait un changement de politique.

Quel changement de politique ?

A l’évidence le premier verrou à faire sauter pour une sortie de crise est bel et bien d’abandonner le suicidaire discours du TINA (There is no alternative, il n’y a pas d’alternative) et bel et bien de revenir à des points clefs des propositions du candidat Hollande et du discours du Bourget qui ont fait son élection.

nouveau-logo-psLe changement de politique, c’est bel et bien de revenir au "changement c’est maintenant". Et maintenant, c’est maintenant !

On voit quelques points clefs et prioritaires de ce changement:

1. Sortir de la politique d’austérité et proposer un plan de relance de la croissance en France, fondé sur une relance ciblée de la  consommation populaire et des investissements en particulier par des grands travaux, le soutien à la transition énergétique et des projets industriels préparant l’avenir. Le plan que nous avons présenté avec le courant «Maintenant la Gauche» dès février dernier manifestait déjà notre conviction que la politique gouvernementale n’atteindrait ni son objectif économique de réduction des déficits, ni ses objectifs sociaux, ni ceux en terme d’emplois. Il faisait des propositions qui demeurent de pleine actualité (http://www.maintenantlagauche.fr/retrouvez-le-plan-de-relance-ecologique-et-social/).

2. Engager une réforme fiscale globale cohérente et durable avec un grand impôt progressif fédérant l’Impôt sur le Revenu et la Contribution Sociale Généralisée, en commençant par rendre progressive la CSG, en accroissant le nombre de tranche de l’IR et en supprimant de nombreuses niches fiscales. Revenir sur les hausses de la TVA et instaurer une fiscalité écologique qui serve réellement à de grands travaux de transitions énergétiques et à la lutte contre l’effet de Serre. Enfin, restaurer une égalité de prélèvements entre les PME et les grandes entreprises ainsi qu’une lutte sans merci contre l’évasion fiscale. Systématiser la conditionnalité des aides fiscales aux entreprises, remettre en cause le CICE pour toutes les entreprises qui ne sont pas confrontées à la concurrence mondiale, recadrer le crédit impôt recherche trop souvent dévoyé.

3. Une stratégie de redressement industriel plus globale au delà des 34 projets industriels annoncés, mener une stratégie de défense des secteurs industriels menacés avec des programmes de filières et d’interventions renforcées par le capital public, voir de nationalisation temporaire (chantiers navals, agroalimentaire, raffinerie). Il faut ne pas se laisser paralyser par les directives européennes sur les aides publiques et exiger leur renégociation.

4. Redonner de la cohérence à l’Etat et une haute qualité aux services publics. Il y a urgence à renforcer les moyens aux hôpitaux publics et aux services d’urgence mais aussi de prévoir les indispensables recrutements pour la police de proximité et pour la justice, en particulier pour créer de vrais services permettant la mise en œuvre de peines de substitutions à la prison et bien sûr pour l’école mais aussi l’éducation populaire. La première exigence est de revenir sur la suppression des postes dans la fonction publiques en 2014. Restaurer les services publics c’est remettre en cause les privatisations comme celle des autoroutes mais aussi les Partenariats Publics Privés si fréquents et si coûteux. Il convient de réfléchir à un nouveau fonctionnement de l’Etat dont les missions ont évolué et qui est actuellement trop désorganisé, et ce en associant les fonctionnaires qui sont souvent mal reconnus et peu écoutés.

5. Il faut des actes et une attention particulière à notre jeunesse. Trop de jeunes vivent dans des familles pauvres, trop d’étudiants doivent travailler pour étudier, trop d’entre eux jeunes diplômés ou non ont le sentiment que leur avenir est bouché en France et que le pays n’est pas prêt à leur faire confiance et à les accompagner dans leurs projets.

Changement de politique par et pour le rassemblement des forces de gauche et écologistes.

Il s’agit là des points d’appui pour l’indispensable sursaut. Si ces sujets semblent majeurs, le changement de politique doit partir d’une feuille de route pour les 3 années à venir qui soit un nouveau pacte de confiance proposé aux Français, préparé à partir d’une dynamique de rassemblement des forces de gauche et écologistes.

Aucun président même avec  la Vème République ne peut gouverner sans une majorité politique et sociale. Or, la majorité politique qui a garanti l’élection de François Hollande n’est pas rassemblée autour d’objectifs, d’un programme, ou à tout le moins de grandes priorités pour réussir le changement auquel nos concitoyens aspirent et pour présenter une voie d’avenir au pays.

Pour préparer ce pacte, il faut réunir tous les leaders des partis et mouvements de gauche et écologistes pour préparer ce nouveau pacte, en tout cas pour fixer des points de convergences permettant cette étape nouvelle et de retrouver la confiance et l’espoir.

Le sursaut qui s’impose doit être global, économique, social et politique.

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