Voile intégral: le PS opposé à une loi
Par AFP, publié le 07/01/2010 à 10:13 - mis à jour le 07/01/2010 à 08:22
PARIS - Le PS a tranché sur la question du voile intégral, se déclarant contre une loi de "circonstance", malgré les résistances de certains socialistes qui y étaient favorables comme les députés Manuel Valls ou Aurélie Filippetti.
AFP/Archives/Pierre Verdy
Benoît Hamon le 30 décembre 2009 à Paris
"Le Parti socialiste a débattu, il a rappelé des principes : nous sommes totalement opposés à la burqa, la burqa est une prison pour les femmes, dans la République, elle n'a pas sa place mais une loi de circonstance n'aurait pas les effets escomptés", a affirmé mercredi le porte-parole du PS, Benoît Hamon, au lendemain de la réunion hebdomadaire du Bureau national du PS.
Le BN --direction du parti-- a en fait discuté mardi soir un texte, la contribution du PS à la mission parlementaire d'information sur le port du voile intégral.
Ce texte de trois pages qui a été adressé mercredi soir au président de la mission, André Gerin, développe les arguments des socialistes en trois chapitres: "le parti socialiste condamne avec fermeté le port du voile intégral, pratique incompatible avec les valeurs de la République"; "Le parti socialiste préconise une action publique contre le port du voile intégral respectueuse de notre Etat de droit et qui mobilise de façon résolue les principes et les moyens de la République"; "Le parti socialiste refusera toute loi de circonstance, inapplicable", indique le texte transmis à l'AFP.
Si la direction du PS est fermement opposée à la burqa, plusieurs membres divergent sur l'opportunité de légiférer.
Manuel Valls, député-maire d'Evry, se dit toujours favorable à une loi. Il avait signé récemment avec la députée Aurélie Filippetti et Philippe Esnol, maire de Conflans-Saint-Honorine, une tribune plaidant pour le "bannissement" par la loi, du port du voile intégral dans "l'espace public".
"Nous sommes favorables au bannissement pur et simple de ce vêtement dans l'espace public et ses services (mairies, écoles, préfectures, sécurité sociale) mais aussi sur l'ensemble de la voie publique", écrivaient les trois signataires.