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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

12 janvier 2007 5 12 /01 /janvier /2007 16:36
Ségolène Royal joue la carte "DSK" pour contrer François Hollande
LE MONDE | 12.01.07 | 14h20  •  Mis à jour le 12.01.07 | 14h20

e couple Royal-Hollande traverse une sérieuse crise de leadership. Ségolène Royal vient de rappeler sèchement à l'ordre François Hollande en confiant une mission sur la fiscalité à... Dominique Strauss-Kahn. L'ancien ministre, épaulé par le député fabiusien Didier Migaud et le sénateur François Marc, a reçu pour instruction, jeudi 11 janvier, d'"établir un diagnostic et des propositions sur l'efficacité de la dépense publique" et "sur les réformes du système de prélèvements favorables à l'emploi, au pouvoir d'achat, à la justice sociale, à l'efficacité économique et à l'innovation". Les propositions, précise la lettre de mission, "nourriront le programme présidentiel".

Le codicille précisant que cette tâche sera menée dans le "respect" des objectifs du projet socialiste "rappelés par le premier secrétaire, François Hollande", ne trompe personne. L'appel à DSK constitue bien, d'abord, une gifle au chef du parti, accusé par l'entourage de la candidate socialiste à l'élection présidentielle de prendre un peu trop de libertés.

[...]

Lire la suite de l'article du Monde

Quelle mouche a donc piqué Ségolène pour envoyer dans les pattes de son compagnon notre social-libéral national ? Après tout François Hollande ne fait que réaffirmer la prééminence du projet des socialistes sur toute autres considérations, et pour ma part, ça me plaît bien !
Les camarades de NPS qui ont oeuvrer à sa désignation, vont-ils lui faire comprendre qu'eux-aussi avaient milité pour les mêmes mesures fiscales ? Ségolène est désormais notre candidate à tous, il est donc temps qu'elle nous écoute aussi un peu, en plus des forums participatifs...

Frédéric FARAVEL
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12 janvier 2007 5 12 /01 /janvier /2007 15:44
Communiqué de presse 9 janvier 2007-Ville et Banlieue et le droit au logement opposable

L’Association des Maires Ville et Banlieue de France est favorable à ce que les populations mal logées ou sans domicile fassent valoir légalement leur droit à un logement décent dès l’année 2008 ; cela devrait être cohérent avec les objectifs du Plan national de Rénovation urbaine et du plan de cohésion sociale. Cependant notre association rappelle 3 conditions nécessaires :
• Augmenter le rythme de mise à disposition de logements réellement sociaux (PLAI – prêt locatif aidé d’intégration - et PLUS – prêt locatif à usage social) ;
• Situer ces constructions prioritairement dans les secteurs où la pression est forte et dans les communes soumises aux dispositions de l’art 55 de la loi SRU ;
• Modifier les textes en vigueur pour renforcer les moyens dont disposent les préfets pour faire respecter la loi là où les communes ne peuvent expliquer leur carence.

En effet, pourquoi en sommes-nous là aujourd’hui ?
• Tout d’abord parce que la loi SRU et son article 55, sur lequel on ne cesse de vouloir revenir, sont mal appliqués et devraient être rendus plus efficaces. Il serait donc utile :
Pour les nouveaux programmes de logements locatifs article 55, de fixer un pourcentage significatif de PLAI et PLUS, par rapport aux logements de type intermédiaire (PLS).
De mener une politique foncière forte, d’accélérer les cessions de foncier de l’Etat et des entreprises publiques dans des conditions financières attractives pour les communes réalisant sur ces terrains un pourcentage important de logements locatifs très sociaux.
De veiller à ce que les politiques de peuplement respectent la diversité sociale mais aussi permettent aux ménages mal logés et/ou fragiles d’être logés
De transférer à l’Etat le droit de préemption urbain si les explications fournies par les communes pour ne pas construire de logements sociaux ne sont pas recevables.

• Ensuite parce que les efforts portés avec raison sur la rénovation urbaine des quartiers en difficulté ont de fait ralenti ceux à consacrer à la réhabilitation du parc ancien des centres villes, public ou privé. Le PNRU devrait être étendu aux quartiers anciens, en mobilisant en même temps l’ANRU et l’ANAH. Aujourd’hui, la PALULOS – prime à l’amélioration des logements à usage locatif et à occupation sociale - a pratiquement disparu, hors les secteurs de rénovation urbaine et cela fragilise le parc existant.

Ces mesures sont des préalables si l’on souhaite que le droit au logement opposable soit efficace et ne contribue pas à fragiliser plus encore les territoires déjà en grande difficulté.
Nous attendons donc avec beaucoup d’impatience un projet de loi qui permettrait de diversifier la population des communes les plus riches comptant très peu de logements sociaux et qui contribuerait à la fois à loger les plus démunis et à lutter contre les ghettos urbains.

Les maires de Ville et Banlieue feront des propositions dans ce sens à l’occasion de la présentation à la presse du « Manifeste des villes de banlieue » qui leur permettra d’interpeller les candidats à l’élection présidentielle, lors d’une réunion qui se tiendra le 6 février prochain à la Maison de la Chimie, à Paris.
www.ville-et-banlieue.org
Relations médias : Echos de villes – tel 01 42 21 12 18

Commentaire :
Il est assez notoire de constater qu'en effet les constructions de logements sociaux n'ont augmenté dans ce pays sous le gouvernement de droite que parce que - même si elle est insuffisemment appliquée - la loi SRU a contraint certaines communes à construire des logements sociaux qu'elles n'auraient pas programmés sinon...
D'autre part, l'effort du ministère Borloo porte essentiellement - et c'est une véritable imposture - sur la construction de logements en direction des classes moyennes aisées alors que ce n'est pourtant pas la priorité et qu'ainsi la crise du logement dans notre pays n'est même pas freinée.
On mesure à quel point ce gouvernement ment lorsqu'il dit que son action a enfin permis qu'on puisse envisager la mise en place d'un droit opposable au logement (Villepin dimanche dernier sur Canal + dans Dimanche+) ; il n'avait tout simplement pas la volonté politique de le faire jusqu'à ces dernières semaines préoccupé qu'il l'est toujours par le service de sa clientèle.
Frédéric FARAVEL
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11 janvier 2007 4 11 /01 /janvier /2007 16:16
Bilan à mi mandat de Benoît Hamon, député socialiste européen

"Belle année 2007! Qu'elle soit douce pour chacun et gaie à nous tous en mai 2007 avec l'élection de Ségolène Royal à l'Elysée et l'évènement d'une nouvelle majorité de gauche à l'Assemblée Nationale. Vous trouverez ci joint le fichier électronique de l'abécédaire que j'ai réalisé et imprimé en guise de bilan à mi- mandat. J'essaie d'y revenir sur les petites et grandes choses de la politique européenne au quotidien. On y retrouve plusieurs chroniques publiées sur ce blog.

Abécédaire (version flash) : http://www.designmoiunmouton.com/ben/

Par ailleurs, en ce début d'année propice aux mises au point, je vous confesse ma tendresse immodérée pour cet animal qu'est la chèvre. Sachez qu'elle inspire de nombreux proverbres. Parmi eux, un plus célèbre que les autres, que je citais au tout début de ce blog : "si tu vois la chèvre près de le repaire du lion, tu dois avoir peur de la chèvre" (Amadou Hampaté Ba). (http://lefil.blogs.com/benoithamon/benot_hamon_cv_contacts/index.html)

Je vous livre donc pour l'année 2007 ce nouveau proverbe venu de Martinique :

"La chèvre a mordu les caillous, les dents du mouton sont tombées".Red_goat_1_1

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11 janvier 2007 4 11 /01 /janvier /2007 16:05

Jacques Chirac à Bobigny :
Des vœux pieux pour l’égalité des chances

Lors de ses vœux aux corps constitués, aujourd’hui à Bobigny, le président de la République Jacques CHIRAC a promis «un effort sans précédent en faveur de l’égalité des chances».

En période électorale, l’homme de la «fracture sociale» multiplie les effets d’annonce et les vœux pieux. Mais la Droite n’a plus les moyens des promesses sans lendemain : son bilan la discrédite.

Comme l’a révélé le rapport 2006 de l’Observatoire des zones urbaines sensibles (ONZUS), depuis 4 ans les inégalités dans les quartiers populaires en matière d’emploi, de revenus, d’urbanisme, de réussite éducative, de santé ou de sécurité se sont agravées.

Entre autres effets d’annonce, Jacques CHIRAC ne peut plus être pris au sérieux lorsqu’il souhaite une «stricte application» de la loi Solidarité et renouvellement urbain (qui impose 20% de logements sociaux dans les communes), alors que sa majorité la combat depuis son adoption, voire refuse de l’appliquer comme Nicolas SARKOZY à Neuilly.

Le chiraquisme restera comme une décennie marquée par la multiplication des inégalités dans notre pays. Le président de la République doit assumer son passif et cesser de manipuler les thématiques sociales pour exister dans le débat public.

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10 janvier 2007 3 10 /01 /janvier /2007 11:23
Inquietante rupture

 

Introduction par Eric Besson

L’inquiétante rupture tranquille de Monsieur Sarkozy.

La France est elle prête à voter en 2007 pour un néo-conservateur américain à passeport français ? Les partisans du candidat de l’UMP jugeront la question provocatrice et y verront, à l’approche, de l’élection présidentielle, une caricature injuste, exacerbée par l’approche de l’élection présidentielle.
Alors, convenons-en d’emblée. Nicolas Sarkozy sera, pour la gauche, un adversaire redoutable même si son palmarès électoral est bien moins riche qu’on ne l’imagine.
L’homme ne manque ni d’idées, ni de force de conviction, ni de capacité de séduction. Son énergie, son culot, son aplomb, son ambition, sa soif inextinguible de reconnaissance sociale et de pouvoir, sa résistance à l’adversité sont légendaires.
Son supposé « parler vrai » (parfois son parler crû mais lorsque Sarkozy est grossier, il dit parler comme les Français), son sens de la formule, son insolence étonnamment juvénile en font un « bon client » pour les média audiovisuels.
Avec Nicolas Sarkozy, ils capteront toujours un mot, une image, un clin d’œil, une provocation pour le sacro-saint « 20 heures ».
Orfèvre en communication méthodique et parfois impudique, l’homme a, de plus, su draper son implacable et froide quête du pouvoir dans une toge glamour (Nicolas-la-star-amie-des-stars y compris de celles dont l’exemplarité est discutable) sans laquelle il ne saurait –nous dit-on- y avoir de « saga politique » digne de ce nom.
Ce « sarko-show » est une arme de dissimulation massive, car celui qui ne cesse de prétendre vouloir « être jugé sur ses résultats » n’a pas son pareil pour masquer les piètres bilans de son action. Ceux d’un médiocre ministre de l’économie et des finances ou ceux d’un ministre de l’Intérieur survolté mais peu efficace : les violences faites aux personnes n’auront cessé d’augmenter en dépit de ses communiqués triomphants.
Mais l’échec n’atteint que rarement notre héros. Le plus souvent parce qu’il le noie dans le mouvement perpétuel : chaque fois qu’il se trouve en difficulté ou se voit obligé de se justifier de son action, le candidat de l’UMP se saisit d’un fait divers pour enfiler la combinaison qu’un Le Pen laisse parfois au vestiaire de « celui qui dit tout haut ce que les Français pensent tout bas ». Un jugement à l’emporte-pièce, une provocation suivie d’une polémique, le tout conclu par un sondage qui démontrerait que Sarkozy a les élites contre lui mais le peuple avec lui et le tour est généralement joué.
En cas de nécessité, si provocation et écran de fumée ne suffisent pas, Nicolas Sarkozy actionne le parachute de secours, celui de la défausse. Car celui qui se décrit comme un pieux catholique n’aime rien tant que battre sa coulpe sur la poitrine des autres : il n’est, par essence, jamais responsable. Ses erreurs, ses échecs ? C’est toujours la faute des autres. Non à Voltaire, rarement cité, mais à Chirac, à Raffarin, à Villepin etc, cibles sarkozyennes dont on se gardera cependant ici de prendre la défense véhémente. Ou en dernier ressort la faute aux juges. Glissements progressifs du volontarisme du Ministre de l’Intérieur. En 2002, il suffisait de lui donner les rênes de la police et de le laisser libre de mettre en œuvre une répression salutaire pour que l’insécurité soit enrayée. En 2006, le Ministre de l’Intérieur confesse son impuissance : son action remarquable est entravée par le laxisme des juges. Une seule conclusion s’impose : la vraie vie, celle de Nicolas Sarkozy bien sûr, mais aussi celle de la France, ne commencera qu’après son accession à l’Elysée. Ce document a le grand défaut de s’intéresser encore à la « France d’avant », celle où Nicolas Sarkozy peut encore être jugé sur ses actes et sur ses intentions déclarées, alors que lui ne se consacre plus qu’à la « France d’après », celle d’après le sacre selon lui annoncé.
Concurrent redoutable, donc, mais aussi respectable, citant ses sources d’inspiration, assumant jusqu’à l’automne 2006 tout à la fois son ambition et sa volonté de « rupture » avec un modèle français supposé exsangue, qu’il n’a cessé de caricaturer pour mieux le vilipender.
Le fait qu’au moment d’entrer en campagne électorale, lucide quant aux craintes que son tempérament et son improbable oxymore de « rupture tranquille » fait naître, Monsieur Sarkozy ait choisi de brouiller les pistes et de s’adresser à la « France qui souffre » ne doit pas faire illusion. L’infléchissement des discours indique seulement qu’après avoir été, avec l’appui (qui l’eût dit !) de François Fillon le fossoyeur du gaullisme social, le candidat de l’UMP s’est attaché provisoirement la plume –au demeurant talentueuse- d’un Henri Guaino que l’on avait déjà connu ardant dénonciateur de la « fracture sociale » en 1995. Le vernis ne tiendra pas. Car l’homme qui se dit pragmatique est d’abord un idéologue.
Respecter Nicolas Sarkozy, c’est se frotter à ses mots, à ses concepts, à leurs racines. L’homme n’est avare ni de discours, ni d’écrits. L’explorateur devra d’abord débroussailler l’accessoire : une littérature abondante consacrée au culte de soi, caractéristique d’un ego largement plus dilaté que la moyenne déjà élevée de ceux des hommes politiques ; il ne se laissera pas davantage abuser par ses revirements tactiques : le « pragmatisme sarkozyen » se nourrit de revirements spectaculaires comme en témoigne son reniement dans le dossier de la fusion Suez-GDF : après avoir s’être très solennellement engagé à ce que l’Etat ne privatise jamais GDF, le prétendant de la droite à l’Elysée n’aura pas attendu deux ans pour se révéler parjure !
Il nous faudra donc prendre Nicolas Sarkozy aux mots, aux idées, sans jamais nous livrer à des attaques personnelles –ce document n’en contient pas- et nous écartant des caricatures réductrices : « Sarko-facho » est un slogan à la fois stupide et contre-productif, car s’il est un danger pour une certaine conception de la République française laïque et sociale, Sarkozy n’est pas un danger pour la démocratie française en dépit d’une relation aussi « amicale » qu’intéressée et exigeante avec les propriétaires des grands médias français et d’une conception très particulière de la fonction ministérielle : Sarkozy n’a-t-il pas justifié auprès de ses proches au printemps 2004 son retour au Ministère de l’Intérieur par souci de se protéger des attaques … de sa propre famille politique en vue de sa future campagne présidentielle ?
Disons le clairement : le procès objectif que l’on peut instruire contre l’idéologue engagé en politique qu’est Nicolas Sarkozy est suffisamment lourd et digne de débats passionnés pour qu’il ne soit besoin de l’affubler –et l’affaiblir- de fantasmes ou de procès d’intention.
Ce que cet ouvrage cherche à démontrer est que non seulement, ne lui en déplaise, Nicolas Sarkozy est bien « libéral, atlantiste et communautariste » mais qu’il est devenu une sorte de filiale française de la Bush Cie, un néo-conservateur américain à passeport français.
Libéral, il l’est assurément depuis toujours et profondément. Mais contrairement à la légende qu’il entretient le candidat ne l’assume pas franchement et préfère se retrancher derrière des mythes.
Plutôt que de dire explicitement qu’il souhaite revenir sur la durée légale du travail et remettre en cause le droit du travail, Nicolas Sarkozy préférera affirmer qu’il souhaite, par exemple, que « celui qui veut travailler plus et gagner plus puisse le faire ». Ce qui, pris au pied de la lettre signifie que ce ne serait plus le chef d’entreprise mais le salarié qui fixerait son temps de travail ou que tout salarié à temps partiel serait en droit d’exiger de travailler à plein temps ! Sarkozy-le-libéral sait que la France ne l’est pas. Ou plus exactement il a tiré de l’expérience de la campagne présidentielle de Balladur en 1995 la conviction que le libéralisme pur ne pourrait jamais concerner plus d’une dizaine de pourcents d’électeurs.
Le libéralisme de Sarkozy s’est donc mué en libéralisme « populaire ». A Georges W. Bush, Nicolas Sarkozy ne s’est pas contenté d’emprunter les slogans ou la mise en scène (ah, cette intronisation du président de l’UMP avec un décor calqué sur celui de la campagne de
Bush …). Il lui a pris la méthode : « parler des problèmes des gens », à défaut d’avoir la moindre idée de la façon de les résoudre. Se servir des mots pour prétendre panser les maux. Décrire ce que l’on est incapable de guérir. Diagnostic claironné …, inefficacité à moitié pardonnée. Ainsi, en 2003, l’éphémère Ministre de l’Economie et des Finances se targue t-il de prendre en charge la « menace des délocalisations » et de répondre à l’angoisse -réelle- des Français. Un plan de « relocalisations » est annoncé en grande pompe, il n’aura aucun effet, l’emploi industriel restera le grand perdant de la législature mais peu lui chaut : Nicolas Sarkozy estime qu’il a « préempté le débat » et que les Français savent désormais qu’avec lui les délocalisations trouveront à qui parler …
A « W », le très libéral Nicolas Sarkozy aura aussi emprunté l’obsession de la fin de l’impôt progressif. L’emballage paraît toujours frappé au coin du bon sens : « éviter la fuite des capitaux » pour démanteler l’impôt de solidarité sur la fortune dont la suppression est pourtant étrangement absente du programme de l’UMP, « permettre à ceux qui travaillent d’en tirer les fruits » pour porter une réduction de l’impôt sur le revenu qui n’aura pleinement profité qu’aux 10 % des Français les plus aisés, accéder au vœu des Français de « transmettre leur patrimoine à leurs enfants à la fin d’une vie de labeur » pour mettre en œuvre la réforme de la taxation des donations et successions la plus inégalitaire jamais conçue !
Le libéralisme de Nicolas Sarkozy n’est ni la facette la plus originale -tous les libéraux du monde tiennent son discours- ni la plus inquiétante : on plaidera volontiers qu’une démocratie moderne a besoin de deux pôles, libéral-conservateur d’un côté, réformiste-progressiste de l’autre et que Nicolas Sarkozy, en dépit de ses faux-semblants partiels a le mérite de redessiner une ligne de clivage claire entre la droite et la gauche sur le plan économique et social.
Son atlantisme forcené, sa très grande complaisance pour ne pas dire sa fascination à l’égard de la politique extérieure de Georges Bush sont autrement plus graves.
N’acceptons pas l’écran de fumée que dresse « Sarkozy l’américain », formule qu’il revendique et dont il s’est dit « fier » lors de deux voyages aux Etats-Unis, en 2004 et en 2006.
Sarkozy se veut « l’ami des américains ». Pourquoi pas ? Qui se voudrait « l’ennemi des américains » ? Qui n’éprouve de la reconnaissance pour l’engagement qui fut le leur pour nous délivrer du joug nazi ? Qui refuse de lutter contre le terrorisme ? Qui n’est pas orphelin des Twin Towers ? Qui échappe à la dialectique attirance-rejet que suscite en chacun de nous un « American way of life » dont nous avons appris à connaître la grandeur autant que les servitudes ?
Mais ce qui pose problème, et qui doit faire débat en cette année 2007, c’est l’allégeance aveugle à une politique dite de lutte contre le terrorisme absurde et inefficace dont la guerre en Irak est la plus sanglante illustration.
On verra plus loin que dès 2004 les silences de Sarkozy sur l’intervention américaine en Irak autant que ses déclarations d’amour aussi naïves que déplacées envers « la musique et les films américains » avaient semé de trouble.
Mais ce n’était rien au regard de l’extravagant voyage du Ministre de l’Intérieur en septembre 2006. Le spectacle d’un candidat à la présidentielle supposé issu de la famille gaulliste quémander un rendez-vous dans un bureau attenant à celui du Président des Etats-Unis, dans l’espoir finalement exaucé, de rencontrer quelques minutes le grand homme, lui arracher une photo immortalisant l’instant et l’exhiber comme un trophée est un spectacle pénible pour tout Français nourri au lait de la « grandeur de la France » et de son « message universel ». Mais entendre un candidat majeur à la Présidence de la République critiquer aux Etats-Unis la politique étrangère -en l’espèce justifiée- et « l’arrogance » de son pays est proprement insupportable.
Tous les journalistes américains ont alors souligné la tonalité étonnamment farouchement « pro-américaine » et « pro-Bush » des propos de Monsieur Sarkozy, certains faisant remarquer non sans malice que le Ministre de l’Intérieur français s’était révélé plus ardent défenseur de la politique de Bush que beaucoup de parlementaires républicains eux-mêmes, troublés par les échecs à répétition des initiatives de leur dirigeant sur la scène extérieure, échecs qu’après une sévère défaite électorale Bush lui-même devra reconnaître fin 2006.
Dans une dépêche du 13 septembre 2006, l’AFP rapporte que selon un expert de la Brookings Institution cité par le Washington Post, « Sarkozy a eu le genre de rhétorique que l’on aurait attendu d’un responsable de l’administration Bush » !
Quant au Canard Enchaîné du 20 septembre 2006, il prête à Jacques Chirac -exceptionnellement cité ici- les propos suivants « Sarkozy a multiplié les maladresses aux Etats-Unis. Il s’est totalement aligné sur la politique américaine et sur Bush ( …) Bien loin du gaullisme et même des grandes traditions politiques et diplomatiques françaises ».
Libéral, atlantiste … et, toujours plus grave, communautariste.
C’est une évidence. Nicolas Sarkozy ne croit pas au « modèle républicain » d’intégration. De ses lacunes ou de ses échecs –malheureusement incontestables- il veut profiter pour non pas réformer ce « modèle », pour le rendre plus efficace, mais pour le démanteler. On verra plus loin, citations précises à l’appui, en dépit de ses dénégations récentes que le modèle que le patron de l’UMP a en tête est communautariste et confessionnel.
De ce point de vue le bilan du « ministre en charge des cultes » est lourd de menaces pour l’avenir : non content de mettre à mal la loi de 1905 et les fondements de la « laïcité à la française », Nicolas Sarkozy aura pactisé avec les islamistes de l’UOIF, favorisé l’ascension médiatique de Tarik Ramadan, fait preuve d’une étrange bienveillance à l’égard des sectes allant jusqu’à recevoir en grande pompe l’un des prosélytes le plus célèbre de l’église de Scientologie, l’acteur Tom Cruise.
Coupables écarts ! Erreurs isolées ? Non. Nicolas Sarkozy ne se contente pas de se livrer à un cynique marketing confessionnel à visée électorale. Comme Georges Bush, son action est théorisée : il compte sur les religions, toutes les religions y compris « fondamentalistes » et souvent « intégristes » pour réguler la vie en société, encadrer les jeunes et ramener l’ordre dans les quartiers.
On verra donc, tout au long des chapitres qui suivent où est la vraie source d’inspiration du candidat Sarkozy.
Elle n’est pas, ce serait respectable, authentiquement libérale (le libéralisme de Sarkozy empreinte à Hayek ou Friedman, pas à Tocqueville ou Aron). Elle enterre le gaullisme autant que l’héritage laïque et républicain.
La vraie Bible de Nicolas Sarkozy réside dans la pensée néo-conservatrice américaine.
Son vrai modèle ? Georges W Bush.
Plusieurs journalistes français ayant accompagné le Ministre de l’Intérieur aux Etats-Unis en septembre 2006, ont raconté l’anecdote suivante. On demande à Nicolas Sarkozy en quoi il se différencie de Georges Bush. La réponse fuse, mélange d’humour à l’américaine, de fausse modestie et de provocation : « il a été élu deux fois Président. Moi pas ».
Il s’agit certes, d’une boutade. Révélatrice, cependant. Spontanément, Nicolas Sarkozy ne voit rien qui le distingue de Georges Bush. Sauf que l’un a gagné deux fois une élection présidentielle. Et l’autre pas. Pas encore ? Nous voilà prévenus …

Eric Besson

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9 janvier 2007 2 09 /01 /janvier /2007 09:31
Un «néoconservateur américain à passeport français»
«Libération» s'est procuré l'enquête du PS. Extraits.

En 106 pages fouillées, l'étude décrypte l'action de Nicolas Sarkozy à Bercy comme à Beauvau, son projet de candidat à l'Elysée et, surtout, les fondements idéologiques du dessein d'un «néoconservateur américain à passeport français». Morceaux choisis.
«L'apologie du modèle communautariste religieux» 
«Raviver les sentiments communautaires et la religiosité dans un contexte de progression de l'individualisme permet de substituer à la solidarité nationale des solidarités communautaires, et ainsi de réduire le poids de l'Etat et de la Sécurité sociale dans l'économie. C'est sous cet éclairage que son ouvrage la République, les religions, l'espérance prend toute sa signification. "Je suis convaincu que l'esprit religieux et la pratique religieuse peuvent contribuer à apaiser et à réguler une société de liberté", écrit Sarkozy. Comme aux Etats-Unis, il faut en appeler aux religions pour régler nos problèmes : "Les cadres de l'Eglise en France pourraient susciter une grande réflexion sur la nécessité de construire des synagogues, des églises et des mosquées dans les banlieues. Il est aussi important d'ouvrir des lieux de culte dans les grandes zones urbaines que d'inaugurer des salles de sport, elles-mêmes très utiles ! Ce qui doit nous préoccuper, c'est ce que vont être les idéaux de la jeunesse qui vient. Tous ces jeunes qui ne croient plus à grand-chose, voilà un défi pour toutes les religions !" Que penser de la connexion entre ce projet et l'ambition de l'Union des organisations islamiques de France de promouvoir l'islam comme un moyen de lutter contre la délinquance ? L'un de ses dirigeants, Amar Lasfar, qui anime la mosquée de Lille, insiste sur ce rôle de pacification des relations sociales qui incomberait à l'islam. Et Farid Abdelkrim, figure emblématique des jeunes musulmans de France, est encore plus explicite : "L'islam, c'est un Kärcher qui permet de nettoyer les comportements les plus tordus qui soient. Avec l'islam, j'ai arrêté de fumer, j'ai arrêté de boire, j'ai arrêté de voler, j'ai respecté mes parents, j'ai voulu faire des études."» 
«Le sécuritaire dangereux et inefficace» 
«Le choix du tout répressif débouche sur celui du tout carcéral. Nicolas Sarkozy feint de ne pas "comprendre ce débat sur le nombre de personnes incarcérées : on doit mettre en prison ceux qui le méritent et on ne doit pas mettre en prison ceux qui ne le méritent pas", mais il sait que le recours à l'incarcération est un choix de société. Les Etats-Unis comptent environ 715 détenus pour 100 000 habitants. Un ratio qui leur confère la place de numéro 1, loin devant la Russie (584 détenus). En France, on constate les débuts d'une évolution à l'américaine. Les effectifs des prisons n'ont cessé d'augmenter depuis 2001. Le taux de détention s'établit à environ 100 détenus pour 100 000 habitants, contre 75 en 2000.»
«En novembre 2006, Nicolas Sarkozy répète que, pour lui, "il importe d'ouvrir un débat sur la question des peines minimales pour les délinquants récidivistes coupables d'atteintes aux personnes". Avec ce projet, il puise directement son inspiration outre-Atlantique. L'illustration la plus emblématique des peines minimales automatiques, dites "peines planchers", est la loi adoptée par l'Etat de Californie en 1994 : elle oblige le juge à prononcer une peine s'échelonnant de vingt-cinq années d'emprisonnement à la perpétuité lorsque la même personne est condamnée pour la troisième fois, et ce quelle que soit la nature des infractions.»
Le clone de Bush 
«"Certains en France m'appellent Sarkozy l'Américain. J'en suis fier. Je suis un homme d'action, je fais ce que je dis et j'essaie d'être pragmatique. Je partage beaucoup des valeurs américaines", déclare-t-il en avril 2004 devant le Comité juif américain. [...] Lors du début du conflit en Irak, il ne dit rien. Son silence tranche avec la dénonciation par les autorités françaises de la guerre préventive. [...] En avril 2004, il s'emploie à donner un faste tout particulier à un déplacement et obtient d'être reçu par Colin Powell et Condoleezza Rice. [...] Plus encore qu'aux Américains, il s'identifie au conservatisme de George W. Bush. Il a compris que le libéralisme seul ne lui permettait pas de gagner la présidentielle et qu'il fallait y ajouter, comme Bush l'a fait en 2004, d'autres dimensions : la famille, la sécurité, la religion et le patriotisme. [...] Par rapport aux credos traditionnels de la droite anglo-saxonne (méfiance à l'égard de l'Etat, préférence pour la liberté par rapport à l'égalité, nationalisme), cette droite américaine ajoute trois autres caractères novateurs auxquels Sarkozy tente de coller : elle se veut plus optimiste en se différenciant du scepticisme de la droite classique, plus égalitaire, et, enfin, plus populiste et moins élitiste.»

aller vers l'article de Libé


L’UMP ou la tentation libérale

Le PS a organisé, le 13 décembre, un séminaire de travail sur le programme de l’UMP. Point de départ de ces rencontres, une note du secrétaire national en charge des études, Alain Bergounioux, établit une analyse critique des propositions formulées par les partisans de Sarkozy. Un texte ramasse-tout mâtiné de libéralisme. Sous couvert de «révolution politique», le conseil national de l’UMP a entériné, le 16 novembre dernier, un programme électoral qui n’est rien de moins qu’une version relookée d’un capitalisme adapté aux seules exigences de ses promoteurs. «Cette logique libérale sur le plan économique et social ne s’exprime pas de manière ouverte, elle se dissimule derrière la formule du « libre choix » individuel, ou de l’hymne récurrent au mérite», constate Alain Bergounioux, secrétaire national (SN) en charge des études.

Sans appeler ouvertement à l’abrogation de la durée légale du temps de travail, l’UMP invite les salariés à s’investir davantage pour bénéficier d’un meilleur traitement. Cette stratégie de contournement se traduit par une grave remise en cause des acquis sociaux et syndicaux, dénoncée par Eric Besson, SN à l’économie et la fiscalité, et Alain Vidalies, SN chargé du travail. Le constat vaut également pour l’éducation, où l’autonomie et le libre choix des parents justifieraient la fin de la carte scolaire, approche vivement critiquée par Claude Roiron, SN à l’Éducation. «Le service public, quant à lui, est plébiscité, mais avec toujours moins de moyens et de personnels, et dans un périmètre sans cesse plus contesté par une société de marché, présentée comme celle du libre choix», dénonce Alain Bergounioux.

Derrière cette rhétorique, l’UMP pourfend les principes d’égalité et de solidarité. Selon son discours, chacun est comptable de ses réussites et de ses échecs. S’ensuit un lot de mesures qui laissent augurer le pire : nouvelle baisse de l’impôt sur le revenu, altération profonde des droits de succession, érosion de l’ISF… «L’hymne au travail, brandi comme un étendard, ne parvient pas à dissimuler une faiblesse concrète pour la rente et les situations acquises», souligne Alain Bergounioux.

Autant dire que ces prétendues mesures «volontaristes» ressassées par Sarkozy, se perdent dans le mirage de l’ultralibéralisme, dont Benoît Hamon (Europe) Béatrice Marre (développement durable) et Pascal Terrasse (santé et protection sociale) ne cessent de dénoncer les effets. Et que dire des discours qui agitent le spectre du déclin, stigmatisant un peu plus encore exclus et immigrés, suspectés de tricher avec les revenus de solidarité ou d’assistance ? Ce qui conduit Delphine Batho (sécurité) et Razzy Hamadi, président du MJS, à adresser une violente mise en garde à l’UMP contre l’exaspération des catégories populaires touchées, de plein fouet, par la montée de la précarité et de l’insécurité.

«Visiblement, le citoyen, dans la vie politique comme dans la vie sociale, n’est pas au coeur de la démarche d’une formation politique qui marque ainsi, sur ce point clef, sa fidélité à ses devancières, l’UNR, l’UDR et le RPR», conclut Alain Bergounioux.

Télécharger la note complète du secteur Études du Parti socialiste : Analyse critique du programme UMP

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9 janvier 2007 2 09 /01 /janvier /2007 09:22
Les Echos, 8 janvier 2007 - Benoît Hamon, député européen, secrétaire national du Parti socialiste pour les questions européennes
Que faire de la Banque centrale européenne ?

"Ce n'est plus à M. Trichet de décider de notre avenir, c'est aux dirigeants démocratiquement élus !" Cette phrase prononcée par Ségolène Royal lors du congrès des socialistes européens à Porto a fait couler beaucoup d'encre. Elle prolonge pourtant l'inquiétude de ceux qui constatent que, loin de se contenter de définir la politique monétaire, la Banque centrale européenne (BCE) outrepasse régulièrement les missions que lui assignent les traités.

Il y a plusieurs raisons à cela.

En premier lieu, les gouvernements ne peuvent plus être de véritables acteurs de la politique macroéconomique européenne. Exclus de la définition de la politique monétaire, ils sont aussi contraints dans leurs politiques budgétaires. Les critères du Pacte de stabilité et de croissance ainsi que les sanctions prévues contre les Etats contrevenants constituent la plus fameuse restriction à leurs marges de manoeuvre. De plus, la concurrence fiscale, la liberté de mouvement des capitaux et des contribuables, et le caractère quasiment intangible du secret fiscal dans le marché intérieur, exercent une pression constante à la baisse des prélèvements obligatoires et contribuent au resserrement des moyens affectés aux dépenses publiques et sociales.

En second lieu, cette inertie budgétaire nationale n'est pas compensée par une capacité d'action collective européenne. Le budget européen, limité à 1,04 % du PIB, est incapable de prendre le relais des moyens budgétaires défaillants des Etats. Il ne finance même pas les objectifs que les Etats membres se sont fixés dans le cadre de la stratégie de Lisbonne. Pis, en n'honorant pas la promesse de solidarité à l'égard des nouveaux Etats membres, ce budget les incite au dumping fiscal pour rattraper le retard de développement qu'aucun des investissements financés par l'Union ne leur permet de combler.

En troisième lieu, depuis le jeune couple qui guette l'évolution des taux pour acheter une maison jusqu'au cadre ou à l'ouvrier qui s'intéresse à la compétitivité de sa production libellée en euros face à la concurrence libellée en dollars, tous partagent avec leurs élus la même impuissance à pouvoir contrôler démocratiquement la politique menée par la BCE dans deux domaines : la fixation de ses taux directeurs et l'évolution du taux de change avec le dollar.

Il n'y a pourtant aucune fatalité. Tout le monde semble avoir oublié qu'en vertu des traités, c'est bien à l'échelon politique du Conseil que doivent se discuter les orientions de la politique de changes en lien avec la BCE chargée de les mettre en oeuvre. Le temps n'est d'ailleurs pas si lointain où les gouvernements décidaient de ne pas laisser faire. En 1995, l'évolution du dollar était corrigée par les Etats-Unis au moyen de simples déclarations coordonnées entre le gouvernement américain, la Réserve fédérale (Fed) et les gouvernements du G7. De même, en septembre 2000, la BCE stoppait la glissade de l'euro face au dollar avec une efficacité qui s'est confirmée dans les mois qui ont suivi. Bref, entre une orientation générale de politique de change et l'inaction, il y a un fossé que les traités permettent de combler.

La deuxième action politique d'importance serait de parvenir à une représentation unifiée de la zone euro dans les institutions financières internationales, le FMI en premier lieu. Cette voix unique pourrait contribuer à défendre efficacement les intérêts européens dans un système financier international instable et menacé par une possible « correction désordonnée des déséquilibres globaux », en clair une crise financière sans précédent qui viendrait compenser en quelques jours les déficits cumulés depuis de nombreuses années entre les Etats-Unis et l'Asie.

Cependant, la relance de la construction européenne a besoin d'être adossée à une croissance durable qui implique que nous nous autorisions à réfléchir au-delà de l'interprétation stricte des traités.

Si l'on accepte de s'affranchir d'une approche strictement juridique pour privilégier une approche plus politique, deux questions méritent d'ouvrir le débat avec nos partenaires : le mandat de la BCE et le contrôle politique de son action.

On présente toute modification des traités concernant la BCE comme une révolution. Soyons sérieux. Les plus radicaux ne proposent pas plus « révolutionnaire » que d'épouser le modèle monétaire des Etats-Unis !

Le mandat de la Fed comprend en effet la recherche du plein-emploi, quand celui de la BCE met au premier plan l'objectif de la stabilité des prix, reléguant au second la croissance et l'emploi.

Quant au contrôle politique qu'exercent le Congrès et l'exécutif des Etats-Unis sur l'action de la Fed, il tient à quatre instruments : les auditions régulières au Congrès, l'intervention du Congrès et du président dans les nominations, le fait que le pouvoir fédéral contrôle un budget équivalent à 20 % du PIB, la capacité du Congrès à modifier le système par le biais d'une simple loi. Ces deux derniers éléments font cruellement défaut dans le système européen.

A partir de ce modèle, de ses résultats et de la souplesse qu'il a montrée dans les périodes de crise, nous devons engager l'évaluation de la BCE en vue d'une révision de son mandat et de son pouvoir. Cela passe d'abord par l'application réelle des traités. Cela supposera plus tard de les modifier.

J'ai entendu que l'on s'émouvait de l'hétérodoxie monétaire de Ségolène Royal. Outre qu'elle est en phase avec son parti et en résonance avec une grande majorité de l'opinion qui mesure dans sa vie quotidienne l'échec des politiques en cours, Ségolène Royal illustre concrètement comment réarmer le politique car sans modification des règles du jeu en Europe, toute rénovation démocratique nationale serait marginale.

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8 janvier 2007 1 08 /01 /janvier /2007 12:08
"Le traité constitutionnel européen, tel qu'il est, est mort"
Entretien avec Benoît Hamon - L'Humanité 22 décembre 2006

En charge des questions européennes au PS, l’eurodéputé Benoît Hamon plaide pour un « nouveau compromis institutionnel ».

Quel jugement portez-vous sur les initiatives actuellement prises dans le but de déterrer la constitution européenne ?

L’initiative conjointe du Luxembourg et de l’Espagne (une réunion des pays ayant ratifié la constitution - NDLR) au prétexte de ne pas oublier les pays ayant dit oui poursuit à mon avis un objectif : isoler la France. C’est, je crois, une démarche négative. En dernière instance, l’intention de ces pays est-elle de mettre en oeuvre la constitution européenne sans la France ? Si c’est le cas, il faut qu’ils l’assument clairement.

En Europe, le «non» a marqué des points ces derniers mois. L’idée d’une renégociation d’un nouveau texte tirant les leçons du double "non" français et néerlandais fait son chemin. Les progrès accomplis en ce sens gênent les partisans du statu quo constitutionnel.

Comment vous situez-vous par rapport au Parti socialiste européen, qui met lui aussi en avant la nécessité de «respecter les oui» espagnol et luxembourgeois ?

Bien sûr qu’il faut respecter tout le monde mais le dire ne constitue pas une position politique. Nous sommes en face d’une réalité : le traité constitutionnel. Regardons ce qui est inscrit dans ce traité. Il stipule que le texte est caduc dès lors qu’un pays ne le ratifie pas. Une 2nde disposition, ajoutée par la Conférence intergouvernementale, prévoit que si un 5ème des pays ne le ratifie pas, le Conseil se réunit en urgence.

Le problème n’est donc pas de «respecter» le "oui" ou le "non", mais de savoir comment nous allons sortir de cette situation de blocage. Parce qu’il a été rejeté par la France et les Pays-Bas, mais aussi parce que 7 pays n’ont pas l’intention de le ratifier, le traité constitutionnel européen, tel qu’il est, est mort. En même temps, l’Europe ne peut pas fonctionner avec les institutions actuelles à 25 et demain à 27. Il faut donc trouver une solution pour sortir de cette impasse institutionnelle. Pour cela, il faudra renégocier. Le Conseil européen en a fixé le calendrier. La présidence allemande a pour mandat de dresser l’inventaire des solutions, et ce processus devra se conclure sous la présidence française en 2008. Mettons donc à profit cette période.

Ségolène Royal parle de «faire l’Europe par la preuve» avant d’aborder la question institutionnelle, sans en dire davantage sur le devenir du texte rejeté. Cette position n’est-elle pas ambiguë ?

Elle s’inscrit dans le projet de tous les socialistes. Notre projet avance la perspective d’un nouveau compromis institutionnel soumis aux Français par référendum. Sa volonté de «faire l’Europe par la preuve» sonne aujourd’hui comme une évidence. Dans une Europe où les politiques ont un impact sur les réalités sociales, il faut modifier le cours des politiques actuelles qui, au prétexte de moderniser notre modèle social, démantèlent les droits des salariés.

La candidate socialiste juge, à propos de la Banque centrale européenne, «qu’une forme d’indépendance» n’est pas incompatible avec «une forme d’obéissance». Cela ne vaut pas mise en cause des statuts actuels de la BCE...

Elle met en cause le fait que la BCE outrepasse son mandat et s’ingère dans le champ politique. L’indépendance de la BCE rend difficile toute réorientation de la politique monétaire en faveur de la croissance et de l’emploi. De surcroît, la BCE fait non seulement la sourde oreille aux recommandations de l’Eurogroupe lorsqu’il s’exprime, mais se permet de formuler les siennes sur les réformes structurelles que devraient conduire selon elle les États. Ségolène Royal juge inacceptable que Jean-Claude Trichet soit celui qui donne le la en matière économique. Elle a raison. Il faut revoir le rôle de la BCE.

Vous aviez défendu le "non" en 2005. Les clivages nés du référendum n’ont-ils plus lieu d’être aujourd’hui ?

Je crois que nous sommes sortis de cette séquence. Une majorité d’électeurs socialistes ont voté "non" en 2005. Or aucun de ces électeurs ne manque aujourd’hui à Ségolène Royal. Je ne crois pas que ce clivage soit opérant sur le terrain, pour les élections présidentielles. Il demeure un élément structurant du débat politique français, mais ce n’est pas un critère suffisant pour les échéances à venir.

Entretien réalisé par Rosa Moussaoui

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8 janvier 2007 1 08 /01 /janvier /2007 11:39
Une fois n'est pas forcément coutume, je prend le clavier pour dénoncer un faux procès fait à Ségolène Royal. Non pas sur le néologisme quelque peu déroutant de "bravitude", qui permet aujourd'hui d'ouvrir la voie à quelques autres néologismes comme "langicule" qui décrit un propos ridicule prononcé par l'inénarable Jack Lang (propos qui on tendance à se multiplier depuis que ce dernier s'ennuie hors du ministère de la culture, et qui donc logiquement devraient ne faire que s'accroître avec les années)... Mais pour corriger la fâcheuse tendance de la droite française et de son organce de presse quotidienne officiel, Le Figaro, à chercher des poux virtuels dans les cheveux des représentants de la gauche, quand ils n'ont rien à se mettre sous la dent.

Donc selon la presse bourgeoise, la dernière et grave incartade de Ségolène Royal aurait été de prononcer en Chine l'expression "DROITS HUMAINS" plutôt que "DROITS DE L'HOMME", expression qui selon une vision autocentrées sur le département de la Seine serait beaucoup plus signifiante que la première.
Je voudrai à ce propos simplement rappeler à nos amis de la droite conservatrice franchouillarde et populaire de Neuilly-sur-Seine que dans le monde entier, il est vrai regrettablement dominé par les expressions anglo-saxonnes, c'est l'expression "HUMAN RIGHTS" - détestablement traduite en langue française par "DROITS HUMAINS" - qui est la plus signifiante et répandue, et qui donc permet à tous de comprendre ce dont on parle. Donc parler de "Droits de l'Homme" permet éventuellement de se faire bien comprendre à l'intérieur de l'hexagone et de ses dépendances d'outre-mer, ce qui est déjà pas mal (vu qu'il y a sans doute quelques efforts à faire en bien des endroits du territoire national, comme les prisons, les centres de rétentions administratives, certaines communes dirigées par la droite extrême ou l'extrême droite - on ne sait d'ailleurs pas très bien au sein de quel parti de droite commence la limite avec la droite dite "républicaine" - ou plus généralement dans bien des départements ou des territoires d'outre-mer où la République française continue de fonctionner comme si c'était le bon vieux temps des colonies, du caïdat et des citoyens de seconde zone...), mais on se l'avouera largement insuffisant quand on veut avoir une parole à l'international.
DROITS HUMAINS prononcé en Chine par Ségolène Royal comme candidate c'est déjà bien mieux que Jacques Chirac pendant tous ces voyages dans l'empire du milieu quelque soit son statut, encore mieux que les Américains de chez qui l'expression est originaire et qui ne la prononcent jamais quand ils vont là-bas.

Enfin, je rappelerai que la tendance générale en vocabulaire "politiquement correct international" est à l'asexuation... ainsi depuis quelques années, nos amis anglophones ne disent plus "chairman" pour désigner le président du conseil d'administration ou de surveillance mais "chairperson". On pourra considérer cela ridicule ou langicule mais c'est ainsi... L'emprise anglosaxonne encerclante sur le Québec étant ce qu'elle est - n'en déplaise à mes amis canadiens français - la contagion de ce snobisme oral est depuis longtemps consommé chez eux, où l'on parle de DROITS HUMAINS pour défendre les DROITS DE L'HOMME, et où il est impossible de dire et d'écrire "québécois" sans avoir dit ou écrit "québécoises" auparavant. Les gars de l'UMP qui ont choisi régulièrement l'exil à Montréal - une fois que la dépression nerveuse ou judiciaire les a atteints - devraient en parler au Figaro.
Je terminerai en rappelant que toutes les grandes associations internationales de défense des droits de l'Homme (Amnesty International, FIDH, HUMAN RIGHTS WATCH...) parlent depuis des lustres de DROITS HUMAINS : je propose donc que Le Figaro organise au plus vite une autodafé de leurs lâches publications.

Frédéric FARAVEL
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7 janvier 2007 7 07 /01 /janvier /2007 18:14
La section de la Plaine de France du  Parti Socialiste est heureuse de vous  convier autour du verre de l’amitié pour ses vœux de l’année 2007.

En 2007, rassemblons-nous autour de  Ségolène Royal,pour faire gagner toute la  gauche
et barrer la route à Sarkozy  et à l'extrême-droite.

MERCREDI 10 JANVIER 2007
à 20h30 Foyer polyvalent de Fontenay-en-Parisis

sous la présidence de
Frédéric FARAVEL, secrétaire de section

en présence de
Michèle GRENEAU, maire de Fontenay-en-Parisis
& de
Jean-Pierre BLAZY, Député, Maire de Gonesse


avec la participation de
François DELANNAY, responsable du groupe MJS plaine de France/9e circonscription
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