Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
Me contacter

en savoir plus

 

Trouve

Gauche Républicaine & Socialiste

3 août 2020 1 03 /08 /août /2020 14:26

Désignation des représentants du conseil municipal au PLIE et à la Mission Locale

Lors du conseil municipal du mercredi 15 juillet 2020, au nom du groupe "Vivons Bezons", Nadia Aouchiche a présenté sa candidature comme titulaire et celle de Catherine Pinard comme suppléante au Plan Local pour l'Insertion et l'Emploi (PLIE) d'Argenteuil-Bezons. Cette proposition a été renouvelée de manière comparable pour la Mission Locale. Ce sont des outils essentiels pour lutter contre le chômage et pour l'insertion professionnelle des jeunes ; au regard de la situation économique, ces deux instances mériteraient que l'ensemble du conseil municipal de Bezons soit associé (pour rappel la "majorité municipale" ne représente que la moitié des suffrages exprimés recueillis par les trois groupes d'opposition).

Comme nous nous y attendions, Mme Menhaouara a opposé dans les deux cas une fin de non recevoir à notre proposition.

Dominique Lesparre est également intervenu pour indiquer que la manière dont la Mission Locale Argenteuil-Bezons répondait aux besoins et aux attentes des jeunes bezonnais était très insatisfaisante (le manque d'implication des précédents représentants de la commune au sein du conseil d'administration de la Mission Locale n'y est sans doute pas étranger ; ces personnes ne figuraient pas sur la liste conduite par Dominique Lesparre) et qu'il convenait d'y remédier.

 

Débat d'orientation budgétaire (suite)

Après l'intervention liminaire de Frédéric Faravel sur le rapport d'orientation budgétaire présenté par la nouvelle municipalité, Arnaud Gibert est intervenu pour corriger les importantes approximations de Mme Menhaouara et de son équipe.

Il a tenu notamment à rappeler que les services municipaux avaient bien fait leur travail concernant la gestion des finances municipales, que des mesures de contrôle existaient évidemment ce qui est normal pour une collectivité territoriale ayant un budget de 75 millions d'euros, et que la Chambre Régionale des Comptes avait récemment rendu un rapport indiquant la bonne gestion des finances communales. Il a indiqué que le Plan Local d'Urbanisme (PLU) devait être régulièrement révisé, car l'urbanisme était une "matière vivante". Ainsi le développement des espaces végétalisés est intimement lié à l'urbanisme. C'est le sens de l'action que nous avions menée avec le Cœur de Ville qui a obtenu le Label écoquartier. Ce label avait été accordé par le Ministère de l'écologie qui n'est en rien une obscure petite association comme Mme Menhaouara le sous-entendait mensongèrement. Enfin, puisque la nouvelle municipalité indique vouloir suspendre le projet de nouveau stade sur les berges de Seine pour le relocaliser, Arnaud Gibert a précisé qu'un tel projet impliquait obligatoirement la mobilisation d'un hectare, une surface qu'on ne trouve pas ailleurs à Bezons. Les berges de Seine étant par ailleurs protégées, il est faux d'indiquer que l'on aurait pu les bétonniser.

Florelle Prio est ensuite intervenue pour rappeler qu'en 2016 la Ville de Bezons avait hérité de 20 millions d'euros de dettes consécutives à la dissolution de la Communauté d'Agglomération d'Argenteuil-Bezons, qui n'était pas souhaitée et pas du fait de la municipalité dirigée par Dominique Lesparre. Après cela l'équipe de Dominique Lesparre a eu à cœur de réduire avec succès le niveau d'endettement (comme précédemment signalé par Frédéric Faravel). Elle a rappelé enfin que tous les indicateurs établissaient que la dette communale était sécurisée.

En fin de débat, Frédéric Faravel est revenu sur les conditions d'organisation du débat d'orientation budgétaire et son manque évident de sérieux. Il apparaît que la nouvelle majorité n'a pas préparé ses dossiers, alors qu'elle pouvait se donner le temps jusqu'au 31 juillet 2020 de présenter un dossier qui n'était pas qu'une simple compilation de donnés techniques, pour une part non actualisées, et sans aucune orientation politique solide. Quand bien même depuis le 28 juin au soir, Mme Menhaouara avait largement le temps de préparer ses dossiers ; on l'a vu se mobiliser pour d'autres sujets qui lui ont sans doute paru plus prioritaire (notamment certaines à caractère vexatoire) : il faut croire que les orientations budgétaires et le budget lui-même ne l'étaient pas.

Dernières interventions (RI, indemnités, prime COVID, création du groupe "Vivons Bezons")

C'est autour d'une heure du matin (donc le jeudi 16 juillet) que Frédéric Faravel et Arnaud Gibert sont intervenus pour les dernières prises de parole du conseil municipal du groupe "Vivons Bezons" :

- le projet de règlement intérieur "provisoire" soumis au conseil par Mme Menhaouara qui ne respecte pas les cadres ;

- un vote sur les indemnités de la nouvelle maire, de ces adjoint(e)s et des conseillers délégués, qui ont été présenté de manière à faire croire que l'indemnité de Maire baissait alors que ce n'est pas le cas ;

- une demande de correction des annonces sur le budget global pour la prime COVID des agents municipaux, pour lequel Mme Menhaouara s'était (encore) trompée dans les chiffres ;

- et enfin l'annonce de la création du groupe municipal "Vivons Bezons" composé par Dominique Lesparre, Florelle Prio, Frédéric Faravel, Nadia Aouchiche, Arnaud Gibert et Catherine Pinard...

intervention sur le règlement intérieur du conseil municipal de Bezons, dans la nuit mercredi 15 au jeudi 16 juillet 2020 (minuit et demi passé)

intervention sur le règlement intérieur du conseil municipal de Bezons, dans la nuit mercredi 15 au jeudi 16 juillet 2020 (minuit et demi passé)

Partager cet article
Repost0
24 juillet 2020 5 24 /07 /juillet /2020 09:41

Depuis lundi 20 juillet, les masques sont devenus obligatoires dans tous les lieux clos, comme ils l'étaient dans les transports en commun. Après des mois de cafouillage, après avoir expliqué que les masques ne servaient à rien, après avoir laissé les initiatives citoyennes et les communes (comme la municipalité dirigée par Dominique Lesparre) assumer à sa place la protection des habitants contre l'épidémie par la fabrication et/ou la distribution de masques gratuits à toute la population, nous ne pouvons que nous réjouir que le gouvernement aient enfin pris des mesures de bon sens pour réduire la circulation du virus et ainsi empêcher un nouveau confinement qui serait fatal à l'économie du pays et catastrophique pour la vie quotidienne de nos concitoyens.

OR, À PARTIR DU MOMENT OÙ LES MASQUES DEVIENNENT OBLIGATOIRES DANS DE NOMBREUX LIEUX DE LA VIE QUOTIDIENNE ET COLLECTIVE, IL EST NÉCESSAIRE, INDISPENSABLE, QUE CEUX-CI SOIENT ACCESSIBLES À TOUTES ET TOUS ET DONC GRATUITS.

Le gouvernement refuse aujourd'hui de répondre positivement à cette exigence de bon sens. Comme il avait refusé précédemment d'encadrer les prix des masques pour « ne pas décourager l'innovation » – en plein confinement le gouvernement souhaitait d'abord protéger la capacité de la grande distribution à faire des profits.

L'annonce par le ministre de la santé, mercredi soir après avoir été fortement secoué par les parlementaires de gauche à l'Assemblée nationale et au Sénat, de l'envoi de 40 millions de masques aux personnes les plus modestes est évidemment une bonne nouvelle, mais c'est un pis-aller. Même Florent Guéguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (qui rassemble près de 900 associations), qui ne réclame pas la gratuité, juge que « le périmètre de distribution » est « un peu étriqué » : « Des travailleurs pauvres, des familles modestes qui ont pu avoir des surcoûts liés à la crise et une baisse de pouvoir d'achat ne seront pas éligibles », tout comme « les familles qui sont au Smic et pour lesquelles le coût des masques coûte entre 100 et 200 euros » par mois. Devant les sénateurs, le ministre de la santé s'est livré d'ailleurs à un calcul du coût pour une famille moyenne qui n'avait aucun rapport avec la réalité.

DANS CES CONDITIONS, L'ANNONCE DE LA VISITE IMPROMPTUE DE LA MINISTRE DU LOGEMENT AUJOURD'HUI À BEZONS À MIDI POUR DISTRIBUER DES MASQUES DANS LES LOCAUX DE L'ASSOCIATION AURORE NOUS APPARAÎT COMME UNE OPÉRATION DE COMMUNICATION PARTICULIÈREMENT INDÉCENTE. NOUS DÉNONÇONS ÉGALEMENT QUE Mme MENHAOUARA SE PRÊTE AUSSI COMPLAISAMMENT À UNE TELLE MANIPULATION AU SERVICE DE LA PROPAGANDE GOUVERNEMENTALE.

C'est d'autant plus caricatural que le parti socialiste auquel adhère nominalement Mme Menhaouara réclame de manière répétée avec toute la gauche parlementaire la gratuité des masques. Mais nous savons que la cohérence et les convictions sincères n'ont jamais caractérisé la nouvelle maire de Bezons.

Les Bezonnais.e.s n'ont pas voté pour avoir à la tête de la municipalité un relais servile et caché de la propagande macroniste. C'est d'autant plus malsain ici qu'il s'agit de la santé des habitants et des plus modestes d'entre eux.

Nous continuerons donc à exiger de l'État et de la nouvelle municipalité que les masques désormais obligatoires dans tous les espaces collectifs clos soient gratuits et distribués à nos concitoyens. Il existe suffisamment de stocks dans les entreprises françaises qui ont décidé de produire dès mars des masques pour que l'État en achète massivement – une dépense dont le coût sera toujours inférieur aux conséquences d'une éventuelle deuxième vague. Ces masques doivent être considérés comme des "biens de santé" qui sont pour la plupart pris en charge par la solidarité dans notre pays.

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine & Socialiste de Bezons
Liste "Vivons Bezons"

infographie publiée par Le Parisien, rappelant le coût mensuel pour une famille confrontée au port obligatoire du masque dans les espaces publics clos.

infographie publiée par Le Parisien, rappelant le coût mensuel pour une famille confrontée au port obligatoire du masque dans les espaces publics clos.

Partager cet article
Repost0
17 juillet 2020 5 17 /07 /juillet /2020 10:54

Je souhaite intervenir dans le débat d'orientations budgétaires. En effet, le document – qui nous a été remis avec la convocation du conseil municipal – est une somme d'informations de nature purement technique qui ne sont pas remises en perspective – et rien dans votre intervention n'est venu corriger cela – et par ailleurs lors d'un débat d'orientations budgétaires on aurait pu imaginer que celui-ci vous donne l'occasion de combler les lacunes du rapport remis. Il n'en fut rien.

La seule retouche qui semble avoir été faite à ce rapport purement administratif pour le reste, c'est lorsque vous avez inséré en page 3 une affirmation, qui n'est démontrée par aucune étude sérieuse – au contraire –, selon laquelle la population de commune devrait très fortement augmenter du fait des décisions prises avant le 28 juin dernier. Je comprends parfaitement que vous vous soyez sentie obligée d'intégrer dans le rapport cette fausse information que vous avez répétée durant toute la campagne électorale, mais le fait de l'y inscrire n'en fait pas plus qu'avant une vérité démographique, statistique ou urbaine.

Par contre, sur l'analyse des effets de la situation économique et sociale sur notre ville et les Bezonnais, votre document (et vous-même) reste particulièrement lapidaire.

En effet, faire un copier-coller des synthèses de l'INSEE est peut-être à la fois un peu court et biaisé – si l'expertise statistique de cette agence est évidente, on a vu par contre plusieurs fois ces synthèses dire le contraire des chiffres pour coller aux discours du gouvernement en place (quelle que soit sa couleur politique au demeurant). Retrouver ainsi comme référence de la reprise de l'activité la hausse des transactions des cartes bancaires après le 11 mai est aberrant, car cela ne dit évidemment rien de l'activité économique réelle du pays. Par contre on a compté une augmentation des défaillances d'entreprises de 23% début mai, et l'Office Français des Conjonctures Economiques prévoit une hausse des cessations de paiement des entreprises de plus de 80% d'ici la fin de l'année. Ces faillites, parce que c'est bien de cela dont il s'agit, risquent malheureusement de se répéter dans la durée, puisque les dispositifs existants pour soutenir les PME et TPE – je pense notamment à la garantie d'emprunt de l'Etat – vont exposer celles-ci au mur de la dette et donc à la liquidation probable, sans qu'il ne soit aujourd'hui proposé de solution pour l'éviter. Il ne s'agit pas ici de critiquer le fait que le gouvernement ait paré au plus pressé face au confinement, mais de dire que rien n'a été pensé à moyen terme pour la sortie de crise... et je n'ai rien entendu qui permette de penser le contraire dans la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre. À ce propos, vous n'avez pas du écouter ou vous informer sur le contenu de cette déclaration, ni sur l'interview complaisante offerte au Président de la République, car l'un comme l'autre ont annoncé le report probable de l'extension de l'exonération de Taxe d'habitation, or dans votre intervention cela n'apparaît même pas.

Cette situation économique a plusieurs effets très concrets pour les communes, notamment la nôtre, et leurs habitants :

  1. La hausse du chômage... un document d'introduction au Débat d'orientation budgétaire ne devrait pas se contenter (comme c'est le cas ici) de constater son augmentation au mois d'avril mais indiquer que la ville va être confrontée à une plus que probable et durable augmentation des demandeurs d'emplois... et surtout qu'elle s'y prépare concrètement dans le budget qui nous sera soumis.

  2. Il faudrait également citer les effets en termes de baisse des revenus de la situation de chômage partiel auxquels sont confrontés depuis plusieurs mois et pour plusieurs mois encore de nombreux foyers de la commune. Je comprends que vous n'ayez pas les détails de ces chiffres, mais l'intelligence aurait été d'intégrer cette réflexion dans le DOB.

  3. En conséquence de ces deux derniers éléments, la demande sociale va s'accroître fortement – elle s'est déjà accrue – dans la commune. Nul ne peut imaginer que cela ne pèsera pas sur les finances communales et je ne comprendrai pas que le budget qui nous est soumis ne tienne pas compte de la nécessité de prévoir une augmentation des dépenses de solidarité... Mais on se souvient que ce sujet était absent de votre discours du 4 juillet.

  4. Enfin, l'activité économique a eu un effet de perte de recettes pour les collectivités territoriales. Votre document se cantonne à citer une des mesures contenues dans le troisième projet de loi de finances rectificative (dont l'examen reprendra demain après-midi au Sénat) : le soutien de l'Etat aux collectivités territoriales à hauteur de 4,5 milliards d'euros. On aurait attendu d'une municipalité de gauche qu'elle souligne que les collectivités ont perdu déjà 7,5 milliards d'euros et que l'effort attendu du gouvernement n'est pas au rendez-vous. On attendait là-dessus une prise de position politique pour exiger avec d'autres que l'Etat, qui déverse des milliards sans conditions sur des grandes entreprises qui licencient malgré tout, fasse le job pour les collectivités territoriales qui sont en première ligne. Mais votre municipalité n'est pas de gauche, et vous comptez dans votre majorité tant de soutiens de la politique gouvernementale que cela signe votre double discours.

Pour le reste du document, cela reprend les éléments que nous retrouverons par ailleurs dans le compte administratif et le compte de gestion : la Ville de Bezons a été bien gérée par Dominique Lesparre et son équipe – enfin ceux qui dans son équipe ont assumé réellement leurs responsabilités jusqu'au bot, à la différence de certains ici sur les bancs de la majorité. Elle a été bien gérée avec le souci de la solidarité et du service public. Elle a été bien gérée aussi grâce à la stratégie urbaine mise en œuvre et que vous avez reniée après l'avoir votée. Elle a été bien gérée aussi en permettant une nette augmentation de nos capacités d'autofinancement et je note que l'augmentation de la dette – que vous avez voulu souligner – suit une baisse opérée justement pour récupérer des capacités d'endettement et conduire des projets.

Je conclue en indiquant que nous devons voter sur les orientations budgétaires – pas seulement en prendre acte – le rapport pouvant prendre en compte plusieurs modifications apportées pendant le débat. Je crois en avoir suggéré plusieurs.

J'avoue qu'à la lecture du rapport que vous nous avez remis se dégage l'impression que vous n'avez pas préparé ce dossier. Un dernier exemple : vous parliez dans votre intervention de construire le parking à Roger-Masson, qui est déjà réalisé.

Je vous remercie.

Frédéric Faravel

Intervention dans le Débat d'orientations budgétaires du conseil municipal de Bezons - mercredi 15 juillet 2020
Partager cet article
Repost0
14 juillet 2020 2 14 /07 /juillet /2020 07:27

Voici venu le temps de notre Fête Nationale.

Le 14-Juillet est une journée commémorative pareille à aucune autre : elle célèbre l'irruption du Peuple français dans l'histoire, face à l'absolutisme et aux privilèges d'une caste, en se donnant les moyens d'abattre un des symboles de l'arbitraire ; elle célèbre également l'unité et la fraternité du pays par-delà sa diversité et son histoire tumultueuse. Le 14-Juillet sera toujours la conjugaison de la prise de la Bastille et de la fête de la fédération un an plus tard.

La légende veut que la première – précédée par la montée de la colère du peuple de Paris dans les jours précédant – fut lancée par Camille Desmoulins « Citoyens, peut-on vous braver plus insolemment ? Après ce coup, ils vont tout oser, et, pour cette nuit, ils méditent, ils disposent peut-être une Saint-Barthélémy pour les patriotes. Aux armes ! Aux armes ! Prenons tous des cocardes vertes, couleur de l'espérance. » La France est un peuple de Rebelles, mais un peuple de rebelles qui s'unissent pour lancer au monde un message de Liberté, d'Égalité et de Fraternité, un peuple de rebelles qui accueillent toutes celles et tous ceux qui partagent leurs espérances.

La Fête Nationale célèbre donc ces journées qui annoncèrent l'unité de la Nation, sa transfiguration dans une République universelle et l'affirmation que le Peuple doit désormais être souverain et qu'il ne laissera plus personne le dépouiller de cette dignité humaine.

Soyons à la hauteur de ce message : soyons libres et rebelles contre les faux souverains, retrouvons ensemble le chemin de l'Égalité, soyons unis dans une Nation fraternelle...

Frédéric Faravel

Partager cet article
Repost0
9 juillet 2020 4 09 /07 /juillet /2020 14:30

Dans le Val-d'Oise, on connaît bien Mme Jacqueline Eustache-Brinio, ancienne maire de Saint-Gratien (2001-2017) et sénatrice du Val-d'Oise (membre du groupe Les Républicains) depuis 2017. On connaît bien ses sorties réactionnaires et racistes. On sait à quel point elle peut être détestable non seulement en paroles mais aussi en actes, car comme maire de Saint-Gratien elle a pris des décisions concrètement racistes (comme lorsqu'elle souhaitait refuser la restauration scolaire aux enfants Rroms).

Au Sénat aussi on a déjà entendu Mme la Sénatrice faire en séance, lors de propositions de loi, faire des sorties plus ou moins explicitement racistes ou tout du moins excluantes, assignant de fait à une communauté ethnique ou religieuse supposée des personnes ou des groupes de personnes du seul fait de leur origine ou de l'origine de leurs ascendants.

Mme Eustache-Brinio a donc un lourd passif, et il ne faut pas en être dupe.

Mais justement lorsqu'hier, mercredi 8 juillet 2020, elle interpelle en choisissant ses mots, visiblement cornaquée par son groupe qui a dû tenir la plume pour éviter ses habituels et précédents débordements, le nouveau ministre de l'intérieur Gérald Darmanin sur le phénomène croissant (mais non général et surtout circonscrit géographiquement - ça c'est moi qui le dit) de l'emprise islamiste et de la volonté de l'islam politique d'enfermer certains de nos concitoyens dans une tutelle politico-confessionnelle qu'ils n'ont pas choisi, le ministre sous-entend qu'elle amalgamait musulmans et islam politique, qu'elle confondait laïcité et lutte contre l'islam, ce que précisément dans cette intervention elle n'a pas fait.

C'est selon moi une grave faute politique car Mme Eustache-Brinio savait parfaitement ce qu'elle faisait : le choix d'une intervention extrêmement bien calculée et non caricaturale (contrairement à ce que dirent les élus de gauche et LREM que j'ai vus réagir ensuite sur les plateaux TV pour tenter d'évacuer la question et ne pas répondre aux questions des journalistes) le jour où le nouveau gouvernement était reçu pour ses premières questions d'actualité au Sénat l'assurait d'être vue et écoutée par plusieurs centaines de milliers de Français (si, si) qui n'ont pas le recul que les valdoisiens ou les habitués du Sénat peuvent avoir sur ce personnage. Aussi de la part d'un ministre, quel qu'il soit mais particulièrement de l'intérieur, faire semblant de ne pas comprendre et répondre à côté de la question donnera aux téléspectateurs l'impression qu'il (et au-delà de lui l'Etat) les prends pour des cons. Mme Eustache-Brinio aura gagné de l'audience et pourra maintenant plus aisément diffuser de véritables assertions racistes et complotistes...

Frédéric Faravel

Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur, et Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice réactionnaire du Val-d'Oise, jouent au chat et à la souris : la République, la laïcité et les Français.e.s grands perdants

Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur, et Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice réactionnaire du Val-d'Oise, jouent au chat et à la souris : la République, la laïcité et les Français.e.s grands perdants

Partager cet article
Repost0
9 juillet 2020 4 09 /07 /juillet /2020 08:10

J'ai rédigé pour la Gauche Républicaine & Socialiste un décryptage rapide de la feuille de route irresponsable que le Prince Président a donné à son nouveau gouvernement. J'ajouterai par ailleurs que je ne vois pas dans quel calendrier parlementaire cette volonté de passage en force pourrait s'insérer, sauf à de nouveau violer tous les cadres.

Frédéric Faravel

Soldes d'été sur les retraites

Si le gouvernement fraîchement nommé ne pourra pas faire sa déclaration de politique générale devant le Parlement avant les 15 et 16 juillet pour cause de caprice présidentiel autour du 14 juillet, qu’importe ! Nous connaissons déjà les grandes lignes de ce que prononcera la poupée du ventriloque élyséen. La feuille de route fixée par le Président de la République marque le retour de la réforme des retraites. « Il n’y aura pas d’abandon » a-t-il précisé dans la presse régionale. Le premier ministre s’exécutant a affirmé vouloir régler ce dossier à court terme.

Cette réforme avait pourtant été suspendue parce qu’elle n’apparaissait plus prioritaire, parce qu’elle divisait en réalité gravement le pays, alors que le Président de la République prétendait désirer la concorde nationale face à La crise pandémique. Ces appels à l’unité nationale se fracassent sur la reprise de ce projet, repoussé par une large majorité de nos concitoyens.

Le premier ministre prétend rouvrir le dialogue mais en réalité, sur commande, Il souffle sur les braises de la division. Et de quel dialogue s’agirait-il ? Tous les syndicats de salariés, et le MEDEF lui-même, sont opposés à La relance de cette réforme irresponsable et injuste. On voit cependant bel et bien où le locataire de Matignon souhaite les emmener. Il cherche à faire renaître la division syndicale en « séparant » les supposés « réformistes » des prétendus « contestataires » : il tentera de vendre le maintien de la retraite par points prétendant évacuer les questions paramétriques qui fâchent les cédétistes (âge pivot, durée de cotisation). Pour Macron il s’agit de cranter une victoire idéologique : ce dogme libéral selon lequel, travailler plus durant sa vie comme durant la semaine, c’est la seule voie pour l’équilibre financier. Pour rappel, si leur supposé système universel avait été mis en place, les retraites auraient baissé de 10 à 15% pendant la crise sanitaire.

C’est un marché de dupe car l’exécutif panique devant les conséquences financières de la crise économique sur toute la sécurité sociale. Céder sur la retraite par points ne nous protégera pas du retour prochain des mesures paramétriques des libéraux et des conservateurs s’ils restent au pouvoir. C’était d’ailleurs l’essentiel de l’argument du Premier ministre devant le sénat lors des questions d’actualité au gouvernement ce mercredi 8 juillet : on notera que comme son prédécesseur il s’intéresse avant tout à trouver des expédients austéritaires pour parer au plus pressé.

Les sommes considérables dégagées pour venir en aide aux entreprises montrent que ces richesses sont là, et peuvent satisfaire l’intérêt général. La fuite en avant de l’exécutif concernant le financement de la sécurité sociale n’en est que plus criante : les budgets rectificatifs de crise votés ou en cours d’examen font porter à la sécurité sociale l’essentiel de l’effort réel sans que l’État ne respecte plus son obligation de compensation financière. De même il refuse depuis le début de la crise (avec le soutien de LR ici) un budget rectificatif de la sécurité sociale car il aurait au moins l’avantage de démontrer à quel Point le gouvernement creuse artificiellement les déficits des différentes branches de la sécu.

Le conte pour enfants du supposé « Gaullisme social » de Jean Castex ne tient pas une seconde quand on le voit au service de la déferlante libérale portée par M. Macron. Cette déferlante pourrait bien créer une explosion supplémentaire dont notre société ne peut se payer le luxe : en cela – alors que le débat public avait largement démontrer qu’en termes de principes, de financements et de calendrier des alternatives multiples existaient face au projet présidentiel – l’entêtement de l’exécutif est véritablement irresponsable.

Partager cet article
Repost0
6 juillet 2020 1 06 /07 /juillet /2020 08:29

Vous trouverez ici mon intervention lors du conseil municipal d’installation le samedi 4 juillet 2020 un peu après 12h30. Ce conseil municipal a été particulièrement pénible, non parce qu'il matérialisait notre défaite électorale pour seulement 106 voix d'écart (ce qui en soi est bien cruel mais qu'il faut accepter sans rien renier de ce que l'on défend), mais parce que la nouvelle majorité institutionnelle de ce conseil municipal a démontré tout au long de la séance son impréparation et son incompétence, indigne d'une équipe aspirant à diriger une collectivité, indigne d'une équipe qui compte en son sein des adjoints au maire qui ont siégé avec ce mandat parfois 12 ans. Cela rappelle à quel point ils ont été fantomatiques pendant les mandats 2008-2014 et 2014-2020, ne prenant aucune initiative et n'assumant aucune des responsabilités qui leur avaient été confiées. La soif du pouvoir seule les anime. Je vous avoue être très inquiet pour l'avenir de Bezons si la Ville devait rester réellement pendant 6 ans entre leurs mains. Nous serons là avec les élus de gauche, avec l'opposition pour défendre les Bezonnais.e.s contre les actes de cette majorité opportuniste, sans aucune conviction puisqu'elle mélange des élus prétendant avoir l'étiquette PS et EELV, avec d'autres issus d'une liste au premier tour mêlant LREM à la droite dure. C'est donc une majorité de droite qui siège à Bezons et je sais que ce n'était pas là la volonté des Bezonnais.e.s.

Frédéric Faravel
conseiller municipal Gauche Républicaine & Socialiste de Bezons
Liste "Avec Dominique Lesparre, Vivons Bezons"

« J’ai souhaité intervenir sur la Charte de l’élu local. J’y lis effectivement quelques mots significatifs comme impartialité, dignité, probité et intégrité, ou encore la poursuite du seul intérêt général. Nul n’est parfait bien sûr, mais je pense qu’avec un tout petit peu d’efforts mes camarades et moi-même devrions pouvoir nous y conformer. Je crains – aux vues de ce qui s’est passé pendant la campagne, le jour du second tour, et après – que ce ne soit pas si évident pour tous dans la salle.

Avec les conditions de l’installation de ce matin que vous avez imposées au forceps, vous avez voulu nous faire vivre aujourd’hui comme une sorte de couronnement, un début de règne. N’oubliez pas cependant que nous sommes dans une République une et indivisible. La presse a révélé pendant la campagne combien ce concept vous était étranger.

J’appelle tous les élus ici présents à faire preuve d’humilité – et ce conseil vous est adressé en premier lieu : avec 34,5% de participation, nous avons malheureusement comme partout en France été tous mal élus. Nous nous efforcerons à notre niveau de travailler à réduire cette dépression civique.

L’humilité devrait s’imposer d’autant plus à vous Mme Menhaouara : grâce à ce mode de scrutin, vous êtes sur les bancs de la majorité et nous sommes l’opposition. N’oubliez jamais que l’opposition – dont les projets ne pouvaient s’accorder (nous n’avons pas par exemple la même conception que M. Roullier de la justice sociale que vous avez oubliée dans votre discours) car nous avons plus de convictions et de scrupules que vous n’en aurez jamais – les bancs de l’opposition donc représentent deux fois plus de suffrages exprimés que vous n’en avez recueillis. À notre place, nous défendrons tous les Bezonnais car je sais que vous n’êtes pas là pour servir.

Ceci étant dit, nous prenons acte avec plaisir de cette Charte de l’élu local ! »

Partager cet article
Repost0
2 juillet 2020 4 02 /07 /juillet /2020 15:40

J'ai rédigé pour la Gauche Républicaine et Socialiste cette analyse des élections municipales. Je la publie également ici.

Bonne lecture,
Frédéric Faravel

Municipales 2020 (en France) : au-delà de plusieurs symboles réjouissants, les défis restent immenses

Au soir du second tour des élections municipales, et le lendemain encore, nombreux sont ceux à gauche qui crient victoire. Il n'est pas question de leur reprocher, il est légitime que des candidats et des militants se réjouissent de leurs résultats après une campagne qui n'a ressemblé à aucune autre. Les militants de la Gauche Républicaine & Socialiste se réjouissent tout autant lorsqu'ils ont participé à la victoire des forces de gauche là où elle a eu lieu. Nous tentons de consoler aussi d'autres camarades, amis et sympathisants qui ont connu la défaite, parfois attendue, toujours amère et souvent injuste.

Une fois dit ou écrit cela, il faut cependant prendre garde à ne pas tomber dans le triomphalisme en tirant des conclusions erronnées du scrutin qui vient de s'achever. Rien ne serait pire pour la gauche de répéter la même erreur interprétative que celle de mars 2001, où dans un accès de cécité volontaire, la conquête de Paris et de Lyon avait permis de masquer des résultats plus mauvais que ce que la presse et les partis avaient alors présenté. Le fait qu'un certain nombre de grandes villes basculent vers des listes rassemblant la gauche et les écologistes (Lyon, Bordeaux, Tours, Montpellier, Nancy, Annecy, Corbeille-Essonnes, Périgueux, Bourges, etc.), que certaines d'entre elles soient conservées par ce type de liste ou des rassemblements plus classiques (Grenoble, Lille) ou qu'ils évitent des basculements vers LREM (Strasbourg) [le cas de Marseille est plus complexe en attente d'un troisième tour] – c'est une excellente nouvelle – ne doit pas nous faire oublier qu'en réalité le ratio droite/gauche n'a pas réellement bougé : en 2014 il ne restait plus que 84 villes de plus de 30 000 habitants à gauche ; en 2020, elles sont 86, le bilan des gains et des pertes par la gauche et les écologistes est donc mitigé et il le reste si l'on regarder toutes les strates de population (sauf pour les villes de plus de 100 000 habitants). Le rejet du parti présidentiel semble cependant acté un peu partout – sauf exception – ce qui n'empêchera pas l'exécutif de continuer, après ce désaveu, à user sans vergogne de tous les moyens institutionnels dont il dispose

Le premier enseignement de ce scrutin, avant toute autre chose, c'est l'effondrement de la participation, alors que les élections municipales étaient réputées pour être plus fréquentées que les autres il n'y a pas si longtemps...

La crise pandémique, qui semble désormais relativement maîtrisée dans notre pays, n'explique pas pour l'essentiel cette chute brutale. Si elle a pu nous paraître expliquer l'abstention massive du premier tour (avec des appels publics dès la fin de la matinée du 15 mars à ne pas aller voter ou réclamant l'annulation du scrutin), le maintien d'une abstention aussi massive au second tour nous raconte une autre histoire, dans laquelle une large partie du peuple français a décidé de décrocher des élections. Alors qu'on pouvait imaginer que nos concitoyens – à défaut de considérer que les élections nationales avaient une influence réelle sur les choix gouvernementaux et l'évolution concrète de leurs vies – croyaient encore à l'efficacité du vote pour orienter des politiques publiques locales, il nous faut constater que ce n'est plus le cas pour une grande majorité d'entre eux. Les discours qui insistent sur le fait que les électeurs manqueraient de responsabilité sont un peu courts ; il faut faire droit à une idée désormais très répandue dans les catégories populaires selon laquelle la politique ne peut plus changer leur vie.

On aboutit donc du fait de cette abstention massive à une contradiction qui n'est qu'apparente : plus un territoire souffre de la mondialisation libérale plus il vote à droite ; plus un territoire semble s'y être bien inséré, plus il vote écologiste ou à gauche. Il faut mesurer ce que peut signifier une partie du vote écologiste dans les « métropoles » : c'est le retour d'un électorat qui avait voté Macron et LREM au printemps 2017 qui revient à un vote de centre gauche, où l'écologie se substitue peu à peu à la social-démocratie comme idéologie des catégories socio-professionnelles supérieures qui se pensent « progressistes ». Le risque de voir s'estomper encore la question sociale s'aggrave donc, les dirigeants des partis appartenant peu ou prou tous à ce milieu social et adhérant à la culture dominante des centre-villes métropolitains. D'une certaine manière, la France est en train d'achever le parcours qui conduit à l'américanisation de sa vie politique. L'abstention massive rejoint ce que l'on connaît depuis plusieurs décennies aux États-Unis et qui est une victoire de la pensée libérale : les structures collectives sont démonétisées et le business devient l'organisateur du corps social plus que la décision publique. C'est là un des résultats navrant des échecs de la gauche qui se prétend « de gouvernement » et qui a progressivement convaincu les citoyens qu'elle ne peut ou ne veut pas changer le monde. L'impuissance (volontaire) de la gauche face au Capital a provoqué la grève ou la dépression civique.

Nous avons donc franchi un cap qui marque une nouvelle étape de la crise démocratique, révélant encore avec force une fracture sociale et territoriale :

  • En effet, la forte abstention de dimanche (et du 15 mars) risque d'alimenter une rupture au sein même de nos villes qui pourrait créer des dégâts importants et à long terme sur l'acceptation même des politiques publiques locales. Si nous nous se réjouissons de l'adoption de programmes locaux mêlant officiellement solidarité et transformation écologique, leur mise en œuvre sera-t-elle aisée alors que dans certains cas ce sont plus de 70% des habitants qui ont boudé les urnes ? La remarque est d'ailleurs valable pour les communes qui ont choisi ou reconduit une majorité de droite ;

  • Cette abstention peut également renforcer des logiques clientélistes, puisque certaines forces politiques ont choisi de ne pas lutter contre la désertion des urnes. Il s'agit pour elles désormais de mobiliser sur un faible nombre d'électeurs leurs sympathisants et de faire ce qu'il faut pour être devant. Il n'est plus question ici de mobiliser les citoyens et de les convaincre de la pertinence de votre projet. On sait ce que cette logique comporte comme risques de corruption, de clientélisme, de communautarisme et parfois d'achat de voix ;

  • Cela marque également une fracture au sein du pays : qui peut croire que le pays bascule vers une gauche écologique, aux contours parfois indéfinissables, uniquement parce que les grandes villes et en leur sein les centre villes ont choisi dimanche majoritairement ce camp ? Très souvent en milieu rural, périurbain ou dans les quartiers populaires, les habitants sont restés indifférents aux propositions politiques qui leur étaient ainsi soumises, par la gauche comme par la droite. Les écologistes percent essentiellement dans les grandes métropoles. À l'inverse, on voit que la plupart des villes moyennes restent aux mains des maires sortants LR et divers droite (et certaines ont basculé cette année). Notre pays est donc de plus en plus clivé, avec des métropoles qui s'autonomisent, qui font sécession d'une certaine façon, et de l'autre des périphéries qui votent pour des forces plus « rétrogrades ». Ce rapport centre-périphérie est visible jusqu'au sein des métropoles.

Il conviendrait donc de ne pas tirer de conclusions hâtives du scrutin municipal. Les victoires médiatiques – aussi réjouissantes soient-elles – dans les grandes villes masquent des clivages nationaux profonds. Cette élection municipale était fortement désynchronisée du contexte national en raison de l'absence de logique d'alternance. Enfin une élection à 30% de participation et une élection à 80% de participation n'ont rien à voir. Les classes populaires n'ont pas voté. Lorsqu'elles se déplaceront à la présidentielle, elles pourraient faire entendre une toute autre musique.

On peut retenir que la gauche réussit mieux lorsqu'elle est unie et cohérente, que son projet a été travaillé et n'est pas qu'un bricolage de dernière minute. Le travail est encore largement devant nous. Et le défi d'engager une dynamique politique qui permette de convaincre l'ensemble des Français de l'utilité de la Démocratie et en son sein de la gauche républicaine et écologique reste entier. Nous devons être vigilants et éviter que (pour reprendre le concept d'américanisation de la vie politique française) la gauche française souffre du même aveuglement que les Démocrates américains qui tombèrent de haut face à Donald Trump.

Quoi qu'en dise les différents partenaires, les égos sont aiguisés dans la perspective de la course à la désignation d'un candidat pour élire un monarque présidentiel. Nous nous attacherons, nous, à retisser le lien abîmé avec nos concitoyens, là où nous pouvons le faire, que nous participions à des majorité ou à des oppositions municipales. Nous n'aurons également de cesse de plaider pour le rassemblement et un travail de fond pour un programme de transformation. Tout reste à faire.

il est impossible de faire mentir les chiffres : les rapports de force issus des élections municipales de 2020 sont sensiblement les mêmes que ceux d'il y a 6 ans, plus mauvais score de la gauche depuis 1971... sauf pour les communes de plus de 100.000 habitants...il est impossible de faire mentir les chiffres : les rapports de force issus des élections municipales de 2020 sont sensiblement les mêmes que ceux d'il y a 6 ans, plus mauvais score de la gauche depuis 1971... sauf pour les communes de plus de 100.000 habitants...il est impossible de faire mentir les chiffres : les rapports de force issus des élections municipales de 2020 sont sensiblement les mêmes que ceux d'il y a 6 ans, plus mauvais score de la gauche depuis 1971... sauf pour les communes de plus de 100.000 habitants...

il est impossible de faire mentir les chiffres : les rapports de force issus des élections municipales de 2020 sont sensiblement les mêmes que ceux d'il y a 6 ans, plus mauvais score de la gauche depuis 1971... sauf pour les communes de plus de 100.000 habitants...

Partager cet article
Repost0
26 juin 2020 5 26 /06 /juin /2020 07:22

Dans le débat actuel et parfaitement légitime qui se développe sur le rapport des sociétés européennes et de leurs institutions au racisme et à ses causes profondes, j'ai été amené à rédiger cette note pour la Gauche Républicaine & Socialiste (et j'en éprouve une certaine fierté, que d'aucuns pourront trouver mal placée ... mais tant pis).

La République française a une approche particulière qui découle des choix initiaux qu'elle fit à sa création et sa re-création. Cela ne veut pas dire qu'elle ait été parfaite, qu'elle n'ai jamais commis de fautes - l'histoire prouve d'ailleurs le contraire -, mais que les fautes qu'elle a commises le furent quand elle s'est éloignée de ses propres principes.

Bonne lecture.

Frédéric Faravel 

Contre l'esclavage, le racisme, les discriminations : la République et son idéal !

Prolongeant la dynamique du mouvement d'indignation qui a saisi toutes les sociétés occidentales après le meurtre raciste de George Floyd aux États-Unis d'Amérique commis par un policier blanc de Minneapolis, le débat public et les manifestations s'étendent aujourd'hui plus largement à la question de la mémoire, de l'esclavage et des logiques structurelles qui nourrissent toujours dans notre société le racisme et les discriminations.

Une partie du débat et des happenings se cristallisent aujourd'hui sur les statues de personnalités d'époques diverses, que certains souhaitent déboulonner comme représentations symboliques d'une oppression raciste passée. Sans parler du cas particulier des États-Unis et de la mémoire de la Guerre Civile qui seule permit l'abolition de l'esclavage, la statue d'un commerçant esclavagiste britannique a été jetée dans la rivière à Bristol ; elle avait été érigée plusieurs siècles plus tôt pour le remercier d'avoir apporté la prospérité à la ville grâce au détestable « commerce triangulaire », la symbolique était ici particulièrement puissante.

Mémoires de France

En France aussi, les happenings militants se développent et le débat bat son plein. Si cela peut donner lieu à des caricatures, disons le la question n'est pas en soi illégitime. Il ne doit plus, heureusement, rester en France de statue, de rue ou d'avenue Pétain et plus aucun républicain ne lui rend hommage, le chef du régime défaitiste et collaborationniste qui trahit la France ayant effacé le « vainqueur de Verdun » (et sur cette dernière image d'Épinal, il y aurait beaucoup à dire). Pour s'émouvoir de la raréfaction des rues Adolphe-Thiers ou reprocher encore à Gustave Courbet d'avoir fait abattre la colonne Vendôme, il faut être un adorateur particulièrement zélé des « Versaillais ». Que notre pays évolue et choisisse au cours de son histoire et de l'évolution de sa société d'honorer telle ou telle figure est dans l'ordre des choses, mais nous sommes en démocratie et cela doit se faire lors d'un débat serein.

Si d'aucuns ont choisi de s'en prendre à la statue de Colbert devant l'Assemblée nationale ou exigent que l'on rebaptise la salle Colbert dans le Palais Bourbon car il aurait promulgué le « code noir », rappelons qu'il a promulgué une bonne partie des codes de l'époque, qu'il n'en est pas l'initiateur en tout cas pas plus que Louis XIV qui pourrait bien être visé par la même colère. Personne ne semble retenir que les fresques de la Salle des Conférences du Sénat racontent dans ce grand palais républicain une histoire de France quasi exclusivement monarchique et catholique, ce qui est pour le moins cocasse. De même personne ne songe sérieusement à réduire en cendres le Sacré Cœur, alors qu'il a été construit pour célébrer le massacre de la Commune de Paris et prévenir le peuple de la Capitale qu'il serait toujours surveillé par l'Église et l'Armée. Quand a contrario un buste du Général De Gaulle est vandalisé à Lille sous le prétexte de racisme ou que la statue de Jacques Cœur subit le même sort à Bourges (on peut s'interroger sur une opération de provocation volontaire en pleine campagne des élections municipales) en l'accusant de colonialisme, nous faisons face à de l'inculture et à une méconnaissance affligeante de notre histoire qu'il faudra réparer.

Évidemment, la France a une longue histoire, dans les siècles qui se sont écoulés on trouve le pire et le meilleur. Il faut savoir vivre avec et savoir la regarder sereinement et démocratiquement ; que les promoteurs de l'esclavage ou des militaires connus pour avoir perpétré des massacres de populations civiles dans l'hexagone ou en Outre Mer soient progressivement écartés ou que leurs méfaits soient rappelés ne devraient pas nous effrayer. Mais il est important qu'alors que nos commémorations symboliques peuvent évoluer nous ne jetions un voile sur tout ou partie de notre histoire : les régimes, gouvernements, monarques, ministres, généraux, etc. qui ont fait la France doivent être présentés aussi avec leurs zones d'ombre ; l'histoire de l'Outre Mer où vivent plusieurs millions de nos concitoyens mériterait elle aussi d'être valorisée, enseignée aussi bien dans la Creuse qu'à Fort-de-France.

La République face à l'histoire

L'esclavage – en quelques époques ou lieux que ce soit – ne peut apparaître à un républicain et un humaniste sincère que comme une abjection morale. Il laisse des traces profondément dans les sociétés qu'il a blessées et parfois plusieurs générations après. Quiconque veut bien être un peu observateur constatera que c'est encore le cas à bien des égards en Martinique, Guadeloupe ou à la Réunion, où la stratification économique et sociale ou même certains comportements portent encore l'héritage de l'esclavage. Clemenceau, journaliste pour Le Temps, s'était rendu aux États-Unis d'Amérique après la victoire de l'Union sur la confédération, il avait vu l'horreur des conséquences de l'esclavage même après son abolition, il en était revenu profondément anticolonialiste.

Révolte et indépendance d'Haïti

Révolte et indépendance d'Haïti

Or l'un des premiers actes de notre pays en devenant République fut de rompre symboliquement avec cette pratique abominable. La République française s'est constituée en abolissant l'esclavage, une première fois en 1794, et l'un des premiers actes du gouvernement provisoire qui établit la Deuxième République en 1848 c'est à nouveau l'abolition de l'esclavage et la création pour la première fois en droit positif dans le monde occidental de la notion de crime contre l'humanité, puisque le citoyen français qui continuerait à posséder et/ou à acheter des esclaves serait déchu de sa nationalité française. Qui se souvient de cela ? Qui se souvient que la proclamation devant la face du monde de l'aspiration à l'égalité par la Nation française avait bien dès le départ cette portée universelle puisqu'elle s'adresse à tous les êtres humains quelle que soit leur couleur de peau ? C'est dire combien les attaques récentes contre la mémoire de Victor Schoelcher, père de l'abolition, sont absurdes. Cela ne doit par contre pas effacer une réalité historique et politique qui est trop peu enseignée, voire pas du tout : l'abolition n'est pas un cadeau accordé dans un élan de pure générosité humaniste ; si l'abolition put être décidée (avec le compromis qu'on trouverait aujourd'hui aberrant sur l'indemnisation des propriétaires) c'est aussi la conséquence des nombreuses révoltes d'esclaves à la Martinique et à la Guadeloupe, notamment, et de la lutte réussie pour l'indépendance d'Haïti. L'abolition répondait donc aussi à un rapport de force et des intérêts bien compris. L'ensemble de cette histoire, plus complexe que l'image d'Épinal qu'en fit plus tard la IIIème République, mériterait d'être rappelée et enseignée.

Si l'idéal républicain est donc bien universaliste et égalitaire, la République n'est pas acquise une bonne fois pour toute. Napoléon Bonaparte au moment d'établir le Consulat – qui était déjà une forme d'abolition de la République – rétablit l'esclavage en Guadeloupe avec une répression féroce (la Martinique occupée par les Britanniques ne connut jamais cette première abolition) et tenta de reconquérir Haïti pour y rétablir l'esclavage. La motivation profondément raciste de ce personnage pourtant illustre de l'histoire de France ne fait pas de doute. Ainsi lorsque nous enseignons l'Histoire du Consulat et de l'Empire, notre récit national devrait sans doute célébrer l'instigateur du code civil, mais peut-être brosser aussi le portrait moins flatteur du dirigeant raciste d'un régime très autoritaire et intrusif, qui mit souvent pour de mauvaises raisons l'Europe à feu et à sang (revers de la médaille de la gloire militaire temporaire qu'on lui attribue). La République fut également progressivement subjuguée par un autre Bonaparte ; les missi dominici de Napoléon le Petit imposèrent ainsi un régime particulièrement oppressif pour les Antillais et Réunionnais que la Deuxième République venait de libérer de l'esclavage. Ce régime se perpétua d'ailleurs au-delà de la chute du Second Empire, il ne tomba réellement qu'avec départementalisation de 1946 et l'action publique ne cesse depuis de corriger petit à petit les séquelles de cette histoire.

Ce tableau mettant en scène la lecture publique aux Antilles du décret abolissant l'esclavage est typique de cette image d'Epinal sur la "générosité" de la Métropole alors que la réalité pratique avant et après fut toute autre... ce hiatus avait été parfaitement "recontextualisé" dans une exposition magnifique du Musée d'Orsay voici quelques mois sur "Le modèle noir de Géricault à Matisse"

Ce tableau mettant en scène la lecture publique aux Antilles du décret abolissant l'esclavage est typique de cette image d'Epinal sur la "générosité" de la Métropole alors que la réalité pratique avant et après fut toute autre... ce hiatus avait été parfaitement "recontextualisé" dans une exposition magnifique du Musée d'Orsay voici quelques mois sur "Le modèle noir de Géricault à Matisse"

Si l'idéal républicain est bien universaliste et égalitaire, les gouvernements de la République et ceux qui les dirigent ne sont pas parfaits et peuvent même avoir commis des fautes. On peut établir que l'esclavage et la colonisation naissent de concert. Pour soutenir l'idée de l'esclavage, il faut évidemment soutenir l'idée d'une inégalité entre les Hommes, l'existence de races inférieures et supérieures. Les premières colonies antillaises et africaines sont ainsi totalement liées à l'histoire de l'esclavage. La poursuite de la colonisation après l'abolition symbolique de l'esclavage est héritière de cette idée que les peuples colonisés seraient de ces « races inférieures » et l'Européen, le Français, serait donc légitime à les dominer. La colonisation porte ainsi un message radicalement opposé à celui de la République. Comment plaider la cohérence d'une France républicaine qui puisse prétendre diriger des territoires et des populations auxquelles elle refuse les bénéfices des droits qu'elle proclame pour toute l'humanité ? En Algérie, seule véritable colonie de peuplement française (considérée comme partie intégrante du territoire national dès les années 1880), le code de l'indigénat impliquait des peines spéciales décidées par l'administration coloniale pour les Algériens, qui bien que Français ne bénéficiaient pas pleinement de la citoyenneté. Il n'est pas possible d'arguer après coup que c'était une autre époque et qu'il serait inapproprié de mesurer la fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle avec les lunettes de 2020 : les débats politiques et parlementaires sur la pertinence de l'aventure coloniale, tant du point de vue philosophique que pratique, furent particulièrement vifs. On l'a dit, des Républicains radicaux comme Clemenceau étaient profondément anticolonialistes, mais certains nationalistes ou monarchistes voyaient également dans la colonisation une diversion par rapport à la « nécessaire » préparation de la revanche sur l'Allemagne, quand l'inventeur de l'école républicaine obligatoire, gratuite, publique et laïque – Jules Ferry – fut un colonialiste convaincu. Jean Jaurès qui commença sa carrière politique à l'ombre de ce dernier devint ensuite tout à la fois socialiste et anticolonialiste, mais il faut dire que la vigueur anticolonialiste concrète de la SFIO s'effaça rapidement après son assassinat. Charles De Gaulle, envoyé dans les années 1930 en mission au Liban, rédigea lui-même une note indiquant que de tels régimes supposant que des peuples soient ainsi mis sous tutelle étaient déjà anachroniques et qu'il était dans le sens de l'histoire qu'ils prennent leur indépendance. De quoi éclairer sous un jour particulier l'action qu'il mena quelques trente années plus tard (après avoir compté sur « l'empire » comme base arrière de la France Libre), qui est elle-même percluse de multiples contradictions.

La Guerre d'Algérie... une guerre civile des deux côtés de la Méditerranée

La Guerre d'Algérie... une guerre civile des deux côtés de la Méditerranée

L'universalisme républicain en acte

La République et son idéal font ainsi souvent les frais des rapports de force politiques, quand ce n'est pas plus prosaïquement et banalement la conséquence de « petits jeux politiciens ». La République est un combat ; on ne peut tenir notre devise Liberté – Égalité – Fraternité pour acquise du simple fait qu'elle serait énoncée. Comme socialistes, nous connaissons bien les logiques inégalitaires à l'œuvre en économie capitaliste qui ne plient ou reculent que sous l'effet du rapport de force politique et social que l'on construit (ou pas). Pourquoi serait-ce différent pour les inégalités et discriminations fondées sur l'origine, la couleur ou la religion supposée ? Pourquoi serait-ce différent quand les Libéraux et le monde capitaliste instrumentalisent également les enjeux d'identité pour réduire la personne à l'individu, pour diminuer d'autant la capacité des travailleurs à s'organiser collectivement en les dressant les uns contre les autres en fonction de leurs origines ? Pourquoi serait-ce différent quand les discriminations liées à l'origine croisent les inégalités économiques et sociales ?

D'ailleurs en d'autres points du globe, ce type de processus a été parfaitement utilisé, y compris à des fins économiques, entre des populations différentes que ne séparaient pas la couleur de peau : l'opposition au sein de la classe ouvrière d'Irlande du Nord entre Unionistes et Nationalistes (Protestants et Catholiques) grâce à l'encouragement du sectarisme est un modèle du genre.

Raison de plus pour ne pas se laisser piéger par des concepts ambigus ou même pervers. Ainsi la notion de « privilège blanc » (expression popularisée par une écrivaine de talent et à succès mais dont on peut s'interroger sur son sens des réalités) peut évidemment être comprise, dans une certaine mesure, s'il s'agit de désigner cette situation où, par le fait d'être blancs, certains d'entre nous ont accès facilement à un logement, un emploi, à un certain nombre de choses sans même nous en rendre compte. Mais cette notion, même si on peut en comprendre l'intention (chez certaines personnes de bonne foi), est viciée à la base car le concept de « privilège » renvoie à quelque chose qu'il faudrait en principe abolir. Or, le souci aujourd'hui n'est pas de savoir si les « blancs » doivent avoir accès facilement à un logement, etc. ou s'il faudrait leur retirer cette capacité, alors même qu'elle n'est pas l'apanage de tous les « blancs ». Cette façon de penser est même quelque part une manière de réinvestir le principe de « hiérarchie des races », entre les « blancs » qui auraient (forcément) une vie merveilleuse et « les autres ». La question c'est de se demander pourquoi d'autres n'ont pas accès, pourquoi nous tolérons encore que dans les faits de telles discriminations perdurent concrètement ; la question est de se demander – lorsqu'on a constaté qu’il y a des gens, en raison de leur couleur, de leur religion, de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur handicap, pour lesquels l’exercice des droits humains est soit tronqué, soit inexistant – comment il faut agir pour faire reculer puis mettre fin concrètement à cette rupture d'égalité. Car à nouveau ce que l'universalisme républicain nous rappelle c'est bien l'unité de l'humanité, l'égalité entre tous les Hommes, en cela il n'est en rien un concept évanescent et surplombant comme le prétendent certains militants différentialistes ou intersectionnalistes. L'universel ne relève pas d'une sorte de dogme surplombant, d'un ensemble de principes qu'on accepte tels quels. L'universel c'est une aspiration qui est toujours en construction, qui est traversée d'une réflexion sur les façons de faire progresser ces aspirations universelles. L'universalisme républicain devient concret lorsqu'il existe une volonté politique pour le mettre en œuvre.

Ainsi, après la démonstration que nous venons de faire, si l'expression de racisme d'État nous semble impropre dans la République française, le débat sur la définition de « racisme structurel » peut être entendu mais doit faire l'objet de beaucoup de précautions. Le Défenseur des Droits vient de pointer une politique systématique dans un arrondissement de Paris d'arrestations de personnes de couleur ; il considère ici qu'il ne s'agit plus de l'acte d'un individu mais d'une structure, il a également pointé le fait que ses interpellations sur les dysfonctionnements de l'institution n'avaient pas reçu de réponses depuis 5 ans. Soyons clairs, il existe en France une politique ou une stratégie particulière qui a des effets de « racisme institutionnel », c'est celle qui préside aux contrôles d'identité. C'est un cas particulièrement choquant : toutes les études montrent que lorsque vous êtes jeunes, noirs ou d'origine maghrébine, vous avez 10 à 20 fois plus de « chances » d'être contrôlés : cela signifie que 3 ou 4 fois par jour au bas mot une personne issue de ces catégories peut-être contrôlée, ce qui explique aisément un sentiment de ras-le-bol, de révolte et parfois les propos et les actes qui vont avec (avec les conséquences que l'on peut imaginer). Cette pratique s'apparente donc à une peine administrative appliquée à une catégorie de la population qui doit justifier plus que d'autres de son appartenance à la Nation, du fait de son apparence … et cela devant ses amis, devant ses proches, devant les collègues de travail qui eux ne seront pas contrôlés, et le fait que cela se passe également parfois sans témoin n'en diminue pas l'ineptie. Les justifications prétextées pour cette pratique discriminante sont de deux ordres : l'immigration irrégulière et le trafic de stupéfiant... Notre police est affectée pour une trop grande part au contrôle et à la répression du commerce et de la consommation d'une drogue qui est aujourd'hui légale au Canada et dans de nombreux États européens et des USA : la marijuana. Ces policiers doivent être affectés à des tâches autrement plus importantes pour l'ordre public, notre sécurité et la concorde civile. Avec cette réforme, l'essentiel des contrôles d'identité et leur justification tendancieuse disparaîtraient. La fin de cette stratégie de fait des contrôles d'identité discriminatoires auraient également pour conséquence de participer à la modification de l'état d'esprit d'une partie des forces de police, à qui la hiérarchie impose de fait une façon de penser qui s'éloigne des principes républicains.

campagne publique contre le contrôle au faciès

campagne publique contre le contrôle au faciès

Notons aussi que le choix des hommes compte sur ce chemin semé d'embûches. Dans la suspicion qui existe entre une partie de la population et les forces de l'ordre, le problème ne vient pas directement des policiers, mais de la stratégie qu'on leur demande d'appliquer. Les hommes comptent dans ces matières : M. Papon était dans les années 1960 Préfet de police de Paris ; sous son autorité ont eu lieu le Massacre de Charonne (8 février 1962, 9 morts et 250 blessés) et celui des manifestants pro-FLN du 17 octobre 1961 (pas moins de 200 morts). Le Préfet Grimaud qui lui a succédé avait une toute autre politique en matière de maintien de l'ordre, il est évident que de nombreux manifestants de Mai-68 doivent la vie à ce changement de préfet. À un moment, il y a la responsabilité des chefs qui donnent des consignes et des stratégies, et les policiers ne sont souvent que des agents qui doivent obéir aux ordres qui leur ont été donnés (tant qu'ils ne sont pas illégaux). Rappelons le courrier adressé à ses troupes par le Préfet Grimaud le 29 mai 1968 : « Frapper un manifestant tombé à terre, c'est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. Il est encore plus grave de frapper des manifestants après arrestation et lorsqu'ils sont conduits dans des locaux de police pour y être interrogés. Je sais que ce que je dis là sera mal interprété par certains, mais je sais que j'ai raison et qu'au fond de vous-mêmes vous le reconnaissez. » La hiérarchie, l'administration républicaine et ses cadres se doivent en tout temps et toute circonstance d'impulser un discours, des consignes et des stratégies conformes à l'idéal républicain, si l'on veut que l'ensemble des représentant de l'État en toute matière (et pas seulement en ce qui concerne la sécurité et le maintien de l'ordre) agisse selon les principes républicains.

L'éducation est aussi un terrain à réinvestir. Nous avons insisté plus haut sur l'enseignement de l'histoire, sur un récit national qui prenne mieux en compte la diversité du peuple français, qui tienne compte avec raison des faces sombres et lumineuses de notre pays. Faire face à notre histoire avec réalisme est la meilleure manière de renforcer l'unité de la communauté nationale. Il faudra donc revoir notre enseignement de l'esclavage et de la colonisation, l'enseignement des l'histoire de l'Outre Mer et des pays qui ont été si fortement liés, pour le pire mais parfois aussi le meilleur, au nôtre avant de prendre leurs indépendances. Le fait que l'immigration algérienne se soit poursuivie – dans des proportions importantes – après 1962 montre également que la France était capable de dépasser la guerre civile qu'elle avait subi et fait subir des deux côtés de la Méditerranée. Il ne faut pas non plus oublier les conditions souvent indécentes dans lesquelles beaucoup de travailleurs maghrébins puis leurs familles furent reçus, ou plutôt parqués. Une histoire de l'immigration doit donc être intégrée au récit national, en ayant à l'esprit que le fait que celle-ci depuis les années 1960 provienne très majoritairement de pays dont les populations ont été dominées par la France modifie quelque peu la manière dont nous pouvons atteindre les objectifs républicains d'assimilation et d'intégration que nous avons appliqués aux immigrations précédentes. Au demeurant nous récusons l'idée parfois avancée (au comptoir du café du commerce) que si les Italiens, Polonais, Yiddish, Espagnols ou Portugais ont subi un forme de « bizutage », il serait tolérable que les immigrations maghrébines et subsahariennes le subissent aussi.

Enfin, la crise sanitaire que nous venons de subir a de nouveau démontré les discriminations de tout ordre dont font l'objet des habitants de certaines parties de notre territoire. La Seine-Saint-Denis a enregistré ainsi un niveau de contamination, de décès et de verbalisation (cf. notre paragraphe sur le contrôle au faciès) plus important que la moyenne nationale. On sait parfaitement que ce département compte aujourd'hui de très nombreux habitants d'origine méditerranéenne, subsaharienne et chinoise. Les statistiques ethniques réclamées par certains – en prenant le risque de figer les identités – n'apporteraient rien de nouveau et d'utile à l'action publique. La sous dotation médicale ou en services publics de ce territoire est ancienne et n'est pas liée à la nature de son peuplement actuel mais l'a précédé. Le déficit d'égalité de la Seine-Saint-Denis s'est donc creusé au fil des décennies ; il a commencé à le faire selon une logique que nous qualifierons de « méfiance » à l'égard de « classes laborieuses » considérées comme des « classes dangereuses ». L'installation des familles de travailleurs immigrés à la sortie des bidonvilles dans lesquels ils étaient cantonnés parfois jusque dans les années 1970 n'a fait que renforcer cette discrimination territoriale, dans un territoire frappé dès le début des années 1980 par une violente désindustrialisation. Ici encore l'inégalité économique et sociale rejoint la problématique des discriminations « ethniques » et celle de la ségrégation géographique. Le retour à une « Politique de la Ville » digne de ce nom (elle a fini d'être mise en lambeau sous le quinquennat de François Hollande), parallèle à un renforcement massif des services publics et des politiques de droit commun pour ramener ces territoires à l'égalité républicaine, ou un renforcement des contrôles et des sanctions pénales en matière de discrimination à l'embauche et dans l'emploi, est une urgence absolue.

* * *

La République est un combat. La réalisation de la promesse de l'universalisme républicain est un combat. Elles ne peuvent se satisfaire de notre immobilisme ; pour faire un peu de provocation, détournons dans cette conclusion le fameux slogan maoïste : « La République est comme une bicyclette : quand elle n'avance pas, elle tombe ! »

La République est née en rejetant radicalement l'esclavage et le racisme, en proclamant l'égalité humaine à toute l'humanité. Notre pays n'a pas besoin d'accommodements, de négociations, de tractations, de privilèges : il a besoin d'égalité et de République. Plus que jamais ! La concrétisation de notre idéal ne va pas de soi et dépend des actions que nous aurons la volonté et le courage de mettre en œuvre : au travail !

Jérôme Rodrigues, une des voix des Gilets Jaunes, exfiltré d'une manifestation après avoir été gravement blessé par un tir de LBD

Jérôme Rodrigues, une des voix des Gilets Jaunes, exfiltré d'une manifestation après avoir été gravement blessé par un tir de LBD

Partager cet article
Repost0
19 juin 2020 5 19 /06 /juin /2020 10:45

NOUS SOMMES SOCIALISTES et nous aimons Bezons. Nous nous sommes engagés pour notre ville. Dès la campagne du 1er tour des élections municipales, nous avons fait le choix de soutenir Dominique Lesparre. Sa liste est arrivée en tête. Nous sommes plus que jamais convaincus que ce choix est le bon !
Depuis, les autres listes ont commis des tractations lamentables. Nous vous avions prévenus dès décembre qu'il n'y avait rien à attendre de Mme Nessrine Menhaouara ; elle vient à nouveau de le démontrer.
Motivée par ses seules ambitions personnelles, elle a fusionné avec la liste soutenue par le parti de Macron et une partie de la droite. Cette élue sortante qui a soutenu tous les projets municipaux qu'elle dénonce a ainsi vendu ses « convictions » pour tenter d'accéder au pouvoir. Elle n'a pas d'autres motivations et ce sont les Bezonnais.e.s qui en feront les frais.

Pour Bezons nous voulons :
 Une ville de gauche qui porte toujours haut ses valeurs de solidarité : cantine gratuite pour tous, plus de moyens pour le centre d’action sociale, maison des Femmes, moyens aux associations renforcés ;
 Une ville qui continue à se moderniser, où on pourra faire ses courses, se divertir, s’épanouir, faire du sport, boire un verre ou aller au restaurant entre amis ;
 Une ville qui donne sa place à chacun : logement pour tous, privé et social, de qualité, nouvelles crèches, écoles rénovées ;
 Une ville qui rayonne, attirant de nouvelles entreprises, de nouveaux emplois dont pourront bénéficier tous les Bezonnais ;
 Une ville qui poursuit sa transition écologique, avec de nouveaux espaces verts et un parc Bettencourt rénové, de nouvelles pistes cyclables, des bâtiments neufs aux dernières normes écologiques.

LE 28 JUIN 2020, PAS D'HÉSITATION, PAS DE DISPERSION, POUR UNE VILLE SOLIDAIRE, DYNAMIQUE & PLUS VERTE,

VOTONS « AVEC DOMINIQUE LESPARRE, VIVONS BEZONS »

Pierre BORDAS, conseiller municipal et ancien adjoint au maire ; Philippe NGWETTE, ancien adjoint au maire et ancien secrétaire de la section PS de Bezons ; Martin LOLO, adjoint au maire ; Philippe CLOTEAUX, ancien adjoint au maire ; Marie-Christine PASQUET-GRELET, ancienne conseillère municipale ; Farid BERKANE, ancien adjoint au maire ; François MOTAY, ancien conseiller municipal ; Martine COURBEZ, ancienne conseillère municipale ; Patrick BREUNEVAL, ancien conseiller municipal et ancien secrétaire de la section PS de Bezons ; Idriss BROUKSY, ancien conseiller municipal ; Marie-Lucile FAYE, ancienne conseillère municipale ; Luabeya MUTAMBAYGaétan GUIBERT et Yves GRELET, militants socialistes ; Frédéric FARAVEL, ancien membre du conseil national du PS et coordonnateur national adjoint des pôles thématiques de la Gauche Républicaine & Socialiste...

téléchargez le tracts des socialistes de Bezons pour soutenir la liste de Dominique Lesparre

tract des socialistes pour soutenir la liste "Avec Dominique Lesparre, vivons Bezons !" (juin 2020)
tract des socialistes pour soutenir la liste "Avec Dominique Lesparre, vivons Bezons !" (juin 2020)

tract des socialistes pour soutenir la liste "Avec Dominique Lesparre, vivons Bezons !" (juin 2020)

Partager cet article
Repost0