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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 13:12


C'est quoi le socialisme en 7 secondes par FredMouflon

pour compenser le son un peu pourri : "être socialiste, c'est avoir la conscience de l'égalité humaine, alors que toute la société est fondée sur les privilèges"

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16 octobre 2014 4 16 /10 /octobre /2014 10:24
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10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 10:39

nouveau-logo-psEt si on respectait nos statuts autant dans leur esprit qu'à la lettre

Après le lancement par Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire par intérim du PS, désigné le 15 avril dernier par le conseil national, la fédération du Val-d'Oise du Parti Socialiste a choisi d'approfondir trois thématiques pour contribuer à cette démarche :

1 - Comment faire progresser notre Europe ?

2 - Comment faire progresser notre démocratie ?

3 - Comment faire progresser notre Parti socialiste ?

D'autres thématiques avaient été évoquées par plusieurs camarades du comité de pilotage, avec la volonté d'aborder les questions économiques et sociales qui sont fortement discutées aujourd'hui au regard de la politique conduite par le gouvernement. Mais cette thématique n'est pas spécifiquement désignée dans la liste définie par le Secrétariat national. Pourtant, alors qu'elle n'est pas non plus présente dans la liste des thématiques abordées par les états généraux, la fédération abordera la question du fonctionnement du PS, avec un questionnaire militant, et l'espoir de recueillir plusieurs contributions sur le sujet. On notera qu'on peut donc adapter la liste des thématiques des états généraux en fonction des circonstances, mais faisons fi du mauvais esprit et contribuons sur ce sujet nécessaire, puisqu'il parle de la manière dont nous vivons ensemble dans notre organisation politique.

Alors que les statuts du Parti Socialiste impliquent de convoquer un congrès pour la fin de l'année 2014, ce dernier a choisi de repousser l'échéance sine diepour réunir des «états généraux», qui doivent selon lui «reformuler l'identité socialiste». Programme ambitieux s'il en est !

On peut s'étonner d'une telle feuille de route quand la déclaration de principes du PS a été réécrite et adoptée en 2008 ; la fédération du Val-d'Oise du Parti Socialiste s'était d'ailleurs largement impliquée dans le processus, en défendant dans les amendements qu'elle avait adoptés le souhait de conserver la référence à l'aspiration révolutionnaire des socialistes, qui y donneraient la traduction au travers de leur action réformiste (l'amendement avait été voté à l'unanimité par la convention fédérale présidée à l'époque par Dominique Lefebvre). Il ne s'agissait pas ici de sauvegarder une «vache sacrée», parallèle aux vieilles lunes du putsch révolutionnaire à la sauce bolchévique, mais de considérer que les grands principes de la Révolution Français, transcrits dans la devise de la République «Liberté, Égalité, Fraternité», conservaient leur portée révolutionnaire au sens plein du terme, c'est-à-dire dans la perspective de la transformation de la société, et que n'ayant toujours pas été réalisés dans les faits, ils avaient vocation à être encore et toujours revendiqués par le PS pour ce qu'ils représentaient.

Depuis avril dernier, le rôle du PS se limite à publier des communiqués dépités et sans effets, après chaque nouveau ballon d'essai libéral lancé par un ministre des gouvernements Valls (seuils sociaux, 35 heures, contrôle des chômeurs, à chaque fois derrière le paravent du dialogue social, alors que les confédérations syndicales n'ont rien demandé et se retrouvent ainsi mises sur la défensives face au patronat).

Si Jean-Christophe Cambadélis et le Parti avec lui prétenden résoudre la crise idéologique et culturelle qui étreint toute la gauche européenne, et au-delà, depuis 20 à 30 ans, en 3 mois d'états généraux du PS, ce serait faire preuve d'une naïveté confondante ; ou bien ce serait signer que les états généraux sont bien une stratégie occupationnelle de diversion.

Les militants socialistes doivent pouvoir reprendre la parole et s'exprimer sur les politiques conduites par le gouvernement qui s'éloignent chaque jour un peu plus des valeurs et des principes du socialisme démocratique.Ils doivent pouvoir le faire sans restriction et sans que l'on ne limite leur avis à quelques thèmes choisis pour détourner l'attention. En effet, les questions économiques et sociales, qui sont pourtant au cœur des divergences entre socialistes tant dans le Parti qu'au Parlement, sont volontairement écartées des sujets soumis aux militants dans le cadre des états généraux.

C'est donc un Congrès du Parti Socialiste que nous exigeons désormais de voir convoquer dans les plus brefs délais, dans le respect de ses statuts et de son fonctionnement démocratique !

En effet, comme nous l'avons déjà expliqué plus haut, les statuts du PS disposent clairement que « Le congrès national se réunit dans les six mois suivant les élections présidentielle et législatives. Il se réunit également à mi-mandat. » (Article 3.2.1 - Périodicité du congrès national) ; ainsi après avoir été convoqué régulièrement pour le mois d'octobre 2012, le congrès aurait donc dû être convoqué à nouveau deux ans plus tard en octobre-novembre 2014. C'était l'une des obligations de notre premier secrétaire par intérim qui aurait donc gagné en cohérence à faire de sa préparation la priorité de son début de « mandat ».

Accessoirement cette modification des statuts du PS, effectuée en 2012, lui permettait d'être compatible avec l'introduction des primaires citoyennes pour la désignation du candidat socialiste à l'élection présidentielle. Nous y reviendrons plus bas.

Opportunément, l'organisation des états généraux fournit ici un prétexte pour repousser la date du congrès sine die, une commission d'organisation du congrès est annoncée depuis plusieurs mois et devrait être constituée à l'occasion du Conseil National du dimanche 12 octobre. Là aussi, précisons le la commission d'organisation du congrès est régie par des règles précises : « Commissions de préparation du congrès - Une commission nationale de préparation du congrès est mise en place par le Conseil national. Une commission fédérale de préparation du congrès est mise en place dans chaque fédération. La composition des commissions de préparation du congrès est fixée par le règlement intérieur. La commission nationale de préparation du congrès a pour objet, sous le contrôle du Bureau national, de veiller au bon fonctionnement matériel des opérations et à l’égalité de traitement et d’accès aux facilités administratives entre toutes les contributions. » (Article 3.2.3 des statuts) ; l'article du règlement intérieur qui est signalé ci-dessus est le suivant : « Article 3.2.3 - Commissions de préparation du congrès - La Commission nationale de préparation du congrès a pour objet, sous le contrôle du Bureau national, de veiller au bon fonctionnement matériel des opérations et à l’égalité de traitement et d’accès aux facilités administratives entre toutes les contributions. Elle est mise en place par le Conseil national qui convoque le congrès, elle comprend le Premier secrétaire du parti, les Secrétaires nationaux concernés, désignés par le Bureau national et deux représentants par motion déposée au congrès précédent. »

Il conviendra donc de vérifier si cette fameuse et promise commission d'organisation du congrès respectera nos règles communes.

La date de notre congrès est, elle, soumise à de nombreux aléas depuis l'annonce des états généraux. Désormais, avec le changement de calendrier des élections départementales et régionales, elle est devenue incertaine et d'aucun – parmi les responsables nationaux du Parti, Luc Carvounas, sénateur et secrétaire national en charge des relations extérieures, proche du Premier Ministre – explique qu'un congrès en 2015 impliquerait une grave cacophonie. Ce type d'argument est reproductible à l'infini et l'on attend le moment où nous expliquera que la proximité de l'élection présidentielle n'est plus compatible avec la tenue d'un congrès. Or, tant du point de vue statutaire, donc juridique et administratif, il n'est pas acceptable que le congrès soit repoussé indéfiniment et que sa direction actuel soit prolongée sans vérifier que sa légitimité politique est valide.

Rien n'empêche aujourd'hui le Premier secrétaire de convoquer au printemps 2015 donc avec à peine plus de 6 mois de retard le prochain congrès du PS : le conseil national peut parfaitement sur sa proposition voter avant ou au lendemain des élections départementales la convocation d'un congrès qui se tiendrait au tout début de l'été, avec un vote des militants fin juin avant la fin de la période scolaire et un congrès national lors du premier week-end des vacances d'été.

Il est vrai que jusqu'ici les dirigeants du Parti Socialiste se sont arrangés avec la lettre des statuts du PS, comme l'ont démontré les récentes déclarations croisées du Premier secrétaire par intérim et de son secrétaire national aux relations extérieures : ce dernier indiquait qu'effectivement les primaires citoyennes étaient inscrites dans les statuts du PS depuis octobre 2012, mais qu'il n'y avait pas lieu d'en organiser puisqu'il n'y avait pas de candidats. Il est vrai qu'à deux ans de l'élection présidentielle, peu de candidats ont pensé à se déclarer. Ce qui est plus étonnant c'est que le Premier secrétaire par intérim a indiqué sur les radios qu'il n'y avait pas d'obligation à organiser des primaires citoyennes, car les statuts du PS ne seraient qu'indicatifs !?! On croit rêver. Les statuts du Parti ne sont donc rédigés que de manière indicatives et si c'est le cas il n'y aurait donc pas lieu de les appliquer quel que soit l'article !?! C'est sans doute ce que pourront répondre désormais aux responsables du parti, tous les élus socialistes qui sont en délicatesse avec son fonctionnement : pas besoin de reverser les indemnités d'élus, pas non plus besoin d'une discipline de vote et donc les menaces d'exclusion, très souvent émises ces dernières semaines, ne sont donc elles-mêmes qu'indicatives

Pourtant, dans toute association et organisation politique, les statuts sont la règle commune ; ils doivent être respectés et s'ils ne le sont pas par la direction, ses militants sont en droit d'en contester les décisions devant le tribunal administratif. Or, l'organisation des primaires est bel et bien inscrite dans nos statuts : «Article 5.3.1 - Principe des Primaires citoyennes - Le candidat à la présidence de la République est désigné au travers de primaires citoyennes ouvertes à l’ensemble des citoyens adhérant aux valeurs de la République et de la gauche et coorganisées par les formations politiques de gauche qui souhaitent y participer. Les candidats aux primaires doivent s’engager à soutenir publiquement le candidat désigné et à s’engager dans sa campagne. Au moins un an avant l’élection présidentielle, le Conseil national fixe le calendrier et les modalités d’organisation des Primaires.» Les statuts ne précisant pas si la situation est différente en présence d'un Président socialiste sortant, celui-ci doit donc s'y soumettre.

De fait, cette tendance à s'arranger avec les règles de notre parti (on l'a vu quand Harlem Désir a tenté de compter les absentions pour empêcher l'adoption des amendements au texte de la convention Europe de 2013) traduit une tentativede dévoiement du fonctionnement de notre parti : Jean-Christophe Cambadélis veut pousser à une nouvelle révision des statuts du Parti Socialiste. Celle-ci n'est par ailleurs pas autorisée hors d'un congrès ordinaire.

L'objectif du Premier secrétaire par intérim est implicitement de mettre à bas le système des motions et de thématiser les congrès du Parti : c'est un retour à la SFIO d'avant 1969 ! Sur quelles bases représenter la diversité de pensée du Parti Socialiste, si ce n'est la représentation proportionnelle fondée sur des textes de fond soumis au vote des militants ? Certains ont effectivement de plus en plus de mal à écrire des textes de fond, c'est leur problème ; notons que c'est aussi un problème de considérer que le Parti doit systématiquement être conduit par une majorité pléthorique dont le texte de référence n'a aucune structuration politique, comme c'était le cas de la motion 1 en 2012, et qui soumet ainsi le parti à n'être qu'un espace de gestion des prébendes de différents barons socialistes qu'ils représentent des territoires ou de très anciennes motions qui s'étaient confrontées au vote des militants pour la dernière fois en 1991.

Nous alertons les camarades pour rappeler que la suppression de la représentation proportionnelle des textes a été envisagée deux fois :

  • -> lorsque la SFIO s'est transformée en Section Française de l'Internationale Communiste (qui deviendra le PCF) en décembre 1920 soumettant les militants aux 21 conditions de Zinoviev, la minorité préférant autour de Léon Blum «garder la vieille maison» en conservant la représentation proportionnelle en son sein ;

  • -> aux lendemains de la Libération, en 1946, lorsque Léon Blum, Daniel Mayer et leurs amis – traumatisés par les débats entre tendances et surtout leur affrontement avec Paul Faure, le secrétaire général ultra-pacifiste qui finit par soutenir la Révolution Nationale – obtinrent sa suppression pour que la direction conserve l'intégralité du pouvoir dans le Parti. Mis en minorité dans le même congrès par les amis de Guy Mollet qui devint secrétaire général de la SFIO, ils furent systématiquement écartés de toutes les responsabilités. La SFIO passa les 23 années suivantes à exclure des militants minoritaires, à subir des scissions multiples, à perdre des adhérents et à fondre électoralement ! Ses erreurs politiques expliquent aussi ce chemin funeste, mais son incapacité interne à gérer ses débats et sa diversité ont accéléré l'enfermement et la dégringolade. La refondation du Parti Socialiste entre 1969 et 1974 s'est faite sur la correction de ces erreurs, en réintégrant différents clubs ou micro partis qui s'étaient éloignés de la SFIO (et qui étaient plus à gauche qu'elle) et en restaurant dès 1971 la représentation proportionnelle pour faire du nouveau PS un parti de rassemblement de tous les socialistes !

La représentation proportionnelle, affectée à un vote sur des textes d'orientation, doit donc être impérativement conservée. On ne comprendrait pas qu'au prétexte d'une «thématisation» des congrès, les responsables et dirigeants du parti soient choisis sur un mode incertain, à la tête du client ou en fonction de leur intégration dans une baronnie locale. Ce serait un retour en arrière terrible.

Des adaptations pourraient cependant être réalisées :

  • -> l'inscription dans les statuts du parti que la désignation des candidats du PS pour les scrutins de liste respecte la proportionnelle des motions, ce qui est une pratique courante dans nombre de fédérations mais que conteste encore le secrétaire national aux élections, Christophe Borgel ;

  • -> l'évolution des primaires citoyennes dans le sens du respect du vote militant lors de la consultation sur la rénovation organisée par Martine Aubry, lorsque celle-ci était Première secrétaire : en effet, les militants avaient voté pour deux modèles de primaires – le premier tel qu'elles ont été organisées à l'automne 2001, le second en y associant les autres partis de gauche. Les deux propositions avaient reçu la majorité des suffrages militants, mais c'est le deuxième modèle qui avait recueilli largement le plus grand nombre de votes. Il conviendrait donc que le PS modifie ses statuts pour y intégrer le principe de primaires citoyennes élargies à toute la gauche ;

  • -> la question du rapport au pouvoir de notre parti ressurgit régulièrement. Il est d'autant plus marquant aujourd'hui que le Parti ne joue pas pleinement son rôle depuis deux ans et que la politique gouvernementale tourne le dos au projet adopté en juin-juillet 2011, aux engagements du projet présidentiel de François Hollande et … au texte de la motion majoritaire du congrès de Toulouse. Il convient donc d'adapter nos règles à cette innovation politique : lorsque les actes et les choix politiques d'un gouvernement PS contredit à ce point l'orientation adoptée au congrès précédent, il doit être impératif de convoquer de manière anticipée le congrès du parti pour que les militants se prononcent.

Frederic Faravel 14-07-2012Notre parti a toujours été une organisation démocratique, foncièrement attachée au débat; nous ne pouvons plus entendre les appels au «débat dans le respect» quand ceux-ci visent uniquement à éteindre toute discussion ou délibération collective; nous ne pouvons plus entendre qu'il n'existe pas d'alternative à la politique menée lorsque le seul argument qui nous est opposé est celui de l'autorité institutionnelle et que chaque jour nous démontre l'inefficacité de la politique conduite et son injustice avérée. Si je reviens sur le cadre que certains tentent d'imposer au débat politique, c'est parce qu'il nourrit ce climat délétère chez les adhérents du Parti Socialiste, plusieurs agressions physiques ayant été récemment constatées dans certaines fédérations du parti.

Frédéric FARAVEL

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25 septembre 2014 4 25 /09 /septembre /2014 11:43

Dravisseurs-gourdel-2838146-jpg_2471967_652x284.JPGepuis hier soir et l'annonce de l'assassinat d'Hervé Gourdel par les "soldats du Califat" en Kabylie, je lis sur les réseaux sociaux des déclarations à l'emporte pièce toutes plus affligeantes les unes que les autres. Qu'elles émanent parfois de responsables politiques, qui sont censés avoir un peu de recul et de jugeotte, me paraît d'autant plus consternant.

Pour la plupart, elles se fondent sur l'idée que l'ensemble des religions - tout particulièrement les trois "religions du livre" - seraient intrinsèquement violentes et totalitaires. D'aucuns condamnent en soi Dieu (quelle que soit la forme que lui donnent les humains), la foi et les différentes confessions en raison des exactions qui sont et ont pu être commises en leur nom tout au long de l'Histoire. C'est oublier que les textes "révélés" sont avant tout sujet à interprétation et exégèse, donc les enseignements qui en sont tirés sont largement facteurs du regard humain qui se porte dessus. Si certains veulent avoir une lecture littérale des passages et citations les plus violents du Coran, de "l'Ancien Testament" ou des Evangiles, c'est leur seule responsabilité qui est en cause. Ce serait comme lire Nietzsche et en tirer la conclusion que seule une minorité aristocratique de l'humanité aurait droit de vivre et de gouverner, en oubliant que le grand philosophe allemand n'appelait qu'au dépassement de soi, dans un message profondément anti-militariste et anti-autoritaire...

Dans le même mouvement, ils exigent que les "croyants" prennent enfin leurs responsabilités et combattent avec la dernière des fermetés ceux qui massacrent au nom de Dieu. C'est donc que les religions ne seraient pas en soi totalitaires puisque des "fidèles" pourraient avoir une autre vision de la foi que celle qui conduit au massacre. Mais c'est à nouveau les comparer aux assassins, donc les insulter, tout en oubliant les combats incessant entre tous ceux qui ont toujours cru au message d'Amour contenu dans les textes incriminés, qui ont toujours combattu les intégrismes, et qui souvent ont été les premiers à en faire les frais, qui d'ailleurs le payent encore aujourd'hui.

Je suis dans le même ordre d'idée fort mal à l'aise quand j'entends des responsables politiques ou des représentants d'organisation diverses exiger des musulmans français qu'ils suivent l'exemple de leurs correligionnaires anglophones qui ont lancé depuis quelques semaines sur les réseaux sociaux la campagne #notinmyname, pour condamner les exactions et la perversion des "fous de Dieu" au Moyen Orient et partout ailleurs. Ce n'est pas de l'extérieur d'une "communauté" qu'il convient d'indiquer à ceux qui en sont membres quel est leur rôle, leur tâche, leur devoir. C'est à eux seuls de se déterminer en fonction de leur conscience et de déterminer quel est le meilleur viatique pour être utile et efficace dans le combat contre l'intolérance et la violence. Pour ma part, je préfère que nous nous prononcions d'abord et avant tout en tant que citoyens français, membres de la seule communauté qui vaille, la communauté républicaine. Si je participe de manière personnelle et privée à la vie d'une organisation confessionnelle, c'est en son sein que je parlerai des choix et des alternatives qui nous sont posées, pour éventuellement déboucher sur la parole publique de l'organisation concernée ; mais hors d'elle je ne suis qu'un citoyen français, un républicain aux convictions socialistes, qui seules doivent s'exprimer en mon nom propre sur la place publique. Cette réaffirmation de la prégnence de la communauté républicaine est d'autant plus nécessaire quand un de nos concitoyens a été mise à mort, lâchement égorgé, parce qu'il en était membre.

Enfin, j'ai pu aussi lire que le gouvernement, voire le Parti Socialiste, porterait une part de responsabilité dans l'assassinat d'Hervé Gourdel. C'est abject ! C'est vouloir trouver des excuses à ses assassins, c'est considérer qu'ils leur aurait manqué un prétexte si la France n'était pas intervenue au Mali et en Irak. Mais ces "fous de Dieu" n'auront jamais besoin de prétextes pour appliquer leur doctrine de mort ! Leur idéologie politique qui veut se draper du voile de la religion n'est rien de moins qu'un "nouveau" fascisme qui cherche par tous les moyens à instaurer son pouvoir territoriale et/ou culturel sur l'ensemble de la planète ; il renouvellera ses massacres quelles que soient les forces qui s'opposent à lui et le fera d'autant plus aisément que nous ferions preuve de faiblesse ou d'indifférence à son égard. Nous n'aurons de repos que lorsque nous aurons éradiqué un tel ennemi. Eradiquer cela veut dire remporter de manière radicale et définitive la bataille politique et culturelle qui se joue à l'échelle mondiale. Cela veut dire rétablir la stabilité et l'Etat de droit là où les interventions militaires américaines, fondées sur l'idée du "choc des civilisations", ont apporté tout au long des années 2000 le chaos et la division.

Frédéric Faravel

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25 septembre 2014 4 25 /09 /septembre /2014 09:10

PS 95Une fois de plus, le Premier secrétaire fédéral du Val-d'Oise du Parti Socialiste a refusé de soumettre au vote du conseil fédéral une résolution politique qui était proposée par certains de ses membres.

Ainsi, la fédération du Val-d'Oise du PS ne s'est prononcée sur aucun sujet politique depuis les élections municipales et la terrible déroute subie par la gauche, et particulièrement par le Parti Socialiste. Les débats tournent en interne sans débouchés et sans vérification que la parole publique du Premier secrétaire fédéral représente bien l'avis de la majorité du conseil fédéral du PS95. C'est une manière d'appliquer au PS, parti de nature délibérative, parlementaire et régi par la représentation proportionnelle, la violence (symbolique) des institutions de la Vème République, qui soumet toute délibération collective au veto du chef.

Las, nous avons donc décidé de relayer dans toutes les sections socialistes du Val-d'Oise cette proposition de résolution, afin de confronter un petit groupe de responsables politiques qui n'ont plus d'autres arguments que celui de l'autorité à l'expression des socialistes à la base.

Nos camarades Adélaïde Piazzi, Léo Moreau et Sébastien Lombard représenteront également cette résolution lors du prochain secrétariat fédéral. Nous représenterons la résolution lors du bureau fédéral du 20 octobre.

Frédéric FARAVEL

APPEL DE LA SECTION DE ...
POUR LA CONVOCATION D'UN CONGRÈS DU PARTI SOCIALISTE

texte présenté par Pierre Blazy (CAS de Gonesse), Frédéric Faravel (bureau fédéral, Bezons), Xavier Morin (conseil fédéral, Argenteuil), Abdelkader Slifi (bureau fédéral des adhésions, Argenteuil) et Antoine Raisséguier (bureau fédéral, Franconville)

 

En 2012, après cinq années de Sarkozy, nous avons proposé un autre chemin aux Français : celui du redressement dans la justice sociale, qui implique des mesures fortes en matière de redistribution de richesses.

 

Ce n’est pas ce chemin qui a été emprunté.En effet, pas plus le "pacte de compétitivité" et son CICE, que le "pacte de responsabilité", c'est à dire la baisse massive des cotisations sociales financée par la baisse des dépenses publiques, ne figuraient parmi les engagements de campagne de François Hollande. Ils ne figuraient pas non plus dans le projet du PS adopté à l’unanimité en 2011. Le texte majoritaire du congrès de Toulouse n’évoque pas une seule fois le "coût du travail" et se garde bien de plaider pour des coupes sombres dans les dotations aux collectivités !

 

La ligne politique fixée par le Président au gouvernement, fondée sur une option idéologique largement contestable et longtemps contestée par les membres de l'exécutif eux-mêmes, ne peut que désorienter l'électorat de gauche et semer le doute dans la majorité présidentielle.

 

D'autant que les résultatsde cette "politique de l'offre" ne sont pas au rendez-vous et risquent de se faire encore attendre, si l'investissement et le pouvoir d'achat restent insuffisamment pris en compte, comme c'est hélas le cas aujourd'hui. De même, la réduction à marche forcée des déficits publics, dans un contexte de croissance quasi nulle, menace de comprimer un peu plus l'activité économique du pays.

 

Aux élections municipales et européennes,les socialistes ont été très durement sanctionnés. C'est dans ce contexte que des parlementaires socialistes, de plus en plus nombreux, ont tenté d'infléchir les textes gouvernementaux et de rééquilibrer la politique économique et sociale en faveur des catégories populaires et moyennes. Nous sommes à leurs côtés.

 

Mais le débat ne saurait se limiter au seul Parlement, surtout dans les institutions de la Vème République. C'est au sein du Parti Socialisteque se joue désormais l'essentiel de l'avenir de la gauche et de son action au pouvoir. Alors que ses statuts prévoient de convoquer un congrès pour la fin de l'année 2014, le Premier secrétaire par intérim a choisi de repousser l'échéance sine die pour réunir des « États généraux », qui, nous dit-on, doivent « reformuler l'identité socialiste ». La déclaration de principes du PS ayant été réécrite voici moins de 10 ans, on peut se demander si cette démarche est nécessaire et si elle est la solution aux défis de la gauche au pouvoir.

 

Le rôle du PS ne peut se limiter à publier des communiqués dépités et sans effet, après chaque nouveau ballon d'essai libéral lancé par un ministre (seuils sociaux, 35 heures, contrôle des chômeurs…). Les militants socialistes doivent pouvoir reprendre la paroleet s'exprimer sur des politiques qui s'éloignent des valeurs et des principes du socialisme démocratique. Ils doivent pouvoir le faire sans restriction, sans que leur avis ne soit sollicité sur un nombre limité de thèmes.

 

C'est pourquoi nous demandons qu’un Congrès du Parti Socialiste soit convoqué dans les plus brefs délais,dans le respect de ses statuts et de son fonctionnement démocratique. Nous appelons tous les militants socialistes à l'exiger avec nous et à saisir l'occasion de donner à notre parti une orientation politique dénuée d’ambiguïté. Les socialistes pourront alors retrouver la voie du rassemblement à gauche, qui a porté François Hollande à l’Élysée et qui permettra de mettre en œuvre la politique pour laquelle les Français ont élu le Président de la République.

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24 septembre 2014 3 24 /09 /septembre /2014 05:39

 

Un groupe de députés « frondeurs » à l’Assemblée, le jour du vote de confiance au gouvernement Valls, le 16 septembre. De profil, Barbara Romagnan (Doubs), Jérôme Guedj (Essonne) et Laurent Baumel (Indre-et-Loire).LE MONDE | 23.09.2014 à 19h19 • Mis à jour le 23.09.2014 à 19h26 | Par Hélène Bekmezian

 

Le soleil de l'après-midi tape fort, ce 16 septembre, dans le petit jardin attenant à la salle des Quatre-Colonnes de l'Assemblée nationale, où déambule, mains dans le dos, le député socialiste Laurent Baumel. Manuel Valls vient de terminer sa déclaration de politique générale, la deuxième en cinq mois, et l'élu d'Indre-et-Loire, coanimateur du collectif «Vive la gauche», songe au nombre de ses camarades, réunis le matin même à huis clos, qui ont annoncé vouloir s'abstenir lors du vote de confiance.

Encore deux heures et il saura combien de ces députés en désaccord avec la ligne politique du gouvernement ont réellement basculé. Mais il anticipe déjà un nombre moins important que prévu. Un peu abattu, il juge que le premier ministre a été plutôt bon, et évoque avec une pointe d'amertume la «passivité» de ses collègues, voire leur «résignation». A vrai dire, il s'interroge sur la suite de ce mouvement que la presse a surnommé «les frondeurs». Et maintenant ? Maintenant que le noyau dur de la contestation s'est cristallisé à une petite trentaine de socialistes – 10% du groupe –, comment perdurer ? Pris au piège des logiques de parti, des institutions et des ambitions personnelles, les frondeurs ont-ils un avenir ?

 « LIMITES DE L'EXERCICE »

Au surlendemain du vote, lors de sa conférence de presse, François Hollande a posé les bornes : rien n'empêche de «poursuivre le débat , mais «dans le cadre qui est fixé». Ce cadre, c'est la ligne politique du gouvernement mais aussi la Vème République, à laquelle le président a redit son attachement. «Les frondeurs confondent congrès et institutions. François Hollande épouse totalement les institutions et, dans la Vème, les députés n'ont pas le droit de changer le cours des choses», tranche le député socialiste Malek Boutih. L'ex-ministre de la ville, François Lamy, abstentionniste, est lui-même conscient des «limites de l'exercice» : «Le président l'a bien dit, on ne fait pas tomber un gouvernement sans en subir les conséquences, et elles ne se limitent pas à une démission du premier ministre.»

La menace permanente de la dissolution plane sur leur tête, qui serait intervenue en cas d'absence de majorité, comme l'a révélé le chef de l'Etat, mais aussi des armes plus légères, comme le 49-3 ou le 44-3, articles de la Constitution qui permettent de faire adopter un texte sans vote, ou sans amendement non désiré. L'exécutif finira toujours par l'emporter tant qu'ils resteront minoritaires. Quant à former un groupe parlementaire, si l'idée en séduit quelques-uns, ses inconvénients leur apparaissent aussitôt supérieurs à ses avantages.

 UN MOUVEMENT HYBRIDE

Au Parlement, les frondeurs commencent à tourner en rond. «Il fallait d'abord transgresser, installer une démarche politique. Maintenant, le risque est de s'enfermer dans le scaphandre parlementaire, d'être hermétique à l'opinion», prévient l'un des meneurs, Pouria Amirshahi. L'ancien président de l'UNEF-ID, le syndicat d'étudiants, a prévu une grande rencontre, le 27 septembre, avec des personnalités de la société civile, allant de l'acteur Philippe Torreton aux ouvriers de Fralib.

A l'université d'été de La Rochelle, la démonstration de force annoncée des mutins n'a pas eu lieu. Au sein du Parti socialiste, ils n'ont pas essaimé et il n'y a plus de place, Rue de Solférino, pour un mouvement hybride composé de proches de Martine Aubry, de Benoît Hamon, d'ex-strauss-kahniens et de quelques francs-tireurs. Au congrès de Toulouse, en 2012, les futurs frondeurs s'étaient répartis entre la motion majoritaire présentée par Harlem Désir et celle de «Maintenant la gauche», arrivée en deuxième position. Les cartes sont désormais rebattues mais l'exécutif, qui continue en sous-main à surveiller les affaires du parti, ne semble pas pressé de voir convoquer un congrès. Comme l'a annoncé le premier ministre, les élections cantonales devraient se tenir dans «180 jours» : «Ce calendrier électoral fait bien les affaires de l'Elysée, car il rend impossible la tenue d'un congrès et donc tout débouché possible pour les frondeurs», souligne l'un d'entre eux. Sans échappatoire de l'Assemblée, sans inflexion sur la ligne politique, «il n'y a que deux possibilités, assure Jérôme Guedj, l'un des piliers du mouvement. Soit continuer dans un baroud d'honneur, ce qui va finir par lasser tout le monde, soit passer le cap et voter contre». Fin juillet déjà, selon l'hebdomadaire Le Point, le chef de l'Etat confiait en privé : «Quand on fait la fronde, on doit gagner la guerre. On ne s'abstient pas. Sinon, on se retrouve petitement avec sa petite fronde et sa petite guerre.»

NI SÉCESSION NI LEADER
 

Mais la réelle sécession, quasiment personne ne l'envisage. «Nous ne sommes pas dans une logique de scission, notre problème est de peser le plus possible dans un espace dans lequel nous voulons rester», expose Laurent Baumel. A défaut de peser, ils flottent, sans point d'ancrage ni de chute. « Ils se tiennent chaud », ironise Malek Boutih qui, comme une bonne majorité du groupe PS, s'interroge sur leur devenir.

Spécialiste du PS, le chercheur en sciences politiques Rémi Lefebvre estime à un tiers le nombre de députés qui «reprochent aux frondeurs une aventure sans débouché politique». Sans leader, il leur manque une capacité d'entraînement, explique-t-il. Pouria Amirshahi l'admet : «Il est compliqué de faire vivre un mouvement sans candidat à la présidentielle de 2017.» Or Arnaud Montebourg, qui a tenté une approche des frondeurs après sa sortie du gouvernement, à la fin de l'été, n'a pas su les séduire.

«S'il devait y avoir un leader et une incarnation de la fronde, le risque est que chacun revienne à sa petite boutique», craint François Lamy, député de l'Essonne. Ce proche de Martine Aubry prévient qu'il ne faut pas attendre de la maire de Lille qu'elle prenne les rênes de la contestation, même si elle est la plus consensuelle parmi les députés qui lui doivent, pour bon nombre d'entre eux, leur investiture. «Elle n'a aucune envie de chapeauter quoi que ce soit et elle ne se résume pas aux frondeurs», assure-t-il, précisant que les réseaux de l'ex-première secrétaire peuvent et doivent se renforcer à l'intérieur du parti. Quant à s'étendre au-delà des frontières du PS pour former une gauche alternative avec des écologistes, voire des membres du Parti de gauche, c'est «une illusion», tranche un membre du gouvernement : celle de «l'union d'une petite gauche qui deviendrait la grande».

Au-delà des alliances stratégiques, les débats sur le fond risquent de tourner au piège pour les frondeurs. «Ils se sont laissés entraîner dans un débat idéologique de posture qui est un leurre. Le président se sert du débat clivant entre politique de l'offre et politique de la demande pour écarter le vrai débat», estime Malek Boutih. Ils s'enferrent dans des débats macroéconomiques à coups de milliards à redéployer, dans un sens ou l'autre. Eux-mêmes l'admettent, à l'instar du député de la Nièvre Christian Paul : «Il n'y a pas une fracture radicale au sein du PS.» Selon le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, c'est «leur vraie faiblesse : ils ne sont pas sur une ligne politique différente».

Sans compter, rappelle lui-même Pouria Amirshahi, qu'ils se divisent sur un certain nombre de questions ou ne les ont pas encore abordées, «comme l'immigration, les relations internationales, le terrorisme, l'écologie…». Désabusé, un ancien ministre du gouvernement de Jean-Marc Ayrault et cacique du PS déplore sous couvert d'anonymat «la fin des débats dans les fédérations et une certaine dépolitisation des députés».

L'avenir de ce phénomène de dissidence parlementaire, «complètement inédit sur le plan historique», à en croire Rémi Lefebvre, n'est pas écrit. A court terme, c'est probablement une bataille de tranchées sur le budget qui s'annonce à l'Assemblée. Mais ensuite, l'année 2015 et ses doubles élections locales (départementales et régionales) demeurent imprévisibles. Un avenir d'autant plus incertain que le fort renouvellement des députés en 2012 et l'arrivée d'un grand nombre de primo-députés dans la majorité ont bousculé les us et coutumes.

 «ON VA MOURIR DE TOUTE FAÇON»

«Ces jeunes élus n'ont pas l'habitude de la discipline parlementaire. Ils sont arrivés au Parlement sans en connaître les codes et ils sont donc d'autant plus enclins à s'en affranchir. Ils sont plus émancipés et donc plus imprévisibles», décrypte Rémi Lefebvre. L'historien rappelle que sur les vingt-neuf abstentionnistes du 16 septembre, vingt sont des nouveaux élus. Une grande partie de ces députés savent qu'ils ont été élus sur des circonscriptions fragiles, explique le chercheur. La plupart se sentent sur un siège éjectable et savent qu'ils ne résisteraient pas à un changement de majorité présidentielle en 2017. «Alors, ils pensent qu'en se démarquant, ils sauvent peut-être leur chance d'être réélus», poursuit-il.

Quelques-uns, comme Pouria Amirshahi, que l'un de ses complices traite désormais d'«illuminé», préfèrent s'accrocher avant tout à leurs idées : «Perdu pour perdu, au moins, j'assume mes convictions, je n'irai pas dans l'abîme avec eux. Je me fous totalement d'être réélu, moi je veux changer le monde», dit-il. Pour Laurent Baumel, «la question est de savoir si nous appartenons à la génération qui accompagne le naufrage historique de la gauche au pouvoir, ou si l'on se bat». Avant d'ajouter, sans illusions : «On va mourir de toute façon.  Kamikazes, les frondeurs ? «La notion de suicide, comme chez les animaux, n'existe pas chez l'homo politicus», assure Malek Boutih, qui jauge à une dizaine seulement le nombre de «députés de base prêts à brûler tous leurs vaisseaux». Une proportion sacrificielle acceptable pour l'appareil socialiste.


Parti socialiste : les frondeurs ont-ils encore... par lemondefr

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22 septembre 2014 1 22 /09 /septembre /2014 22:44

nouveau-logo-psLa seule réponse apportée à nos déroutes municipales et européennes a été d'imposer de l'extérieur la nomination de Jean-Christophe Cambadélis comme Premier Secrétaire par intérim. Alors que les statuts du Parti Socialiste impliquent de convoquer un congrès pour la fin de l'année 2014, ce dernier a choisi de repousser l'échéance sine die pour réunir des « états généraux », qui doivent selon lui « reformuler l'identité socialiste ». Programme ambitieux s'il en est !

On peut s'étonner d'une telle feuille de route quand la déclaration de principes du PS a été réécrite voici moins de 10 ans. Si cette démarche va jusqu'à son terme, nous l'investirons pour que ne soient pas éludées les débats économiques et politiques du moment. Mais nous restons convaincus qu'ils ne sont pas la solution aux défis de la gauche au pouvoir.

Depuis avril dernier, le rôle du PS se limite à publier des communiqués dépités et sans effets, après chaque nouveau ballon d'essai libéral lancé par un ministre des gouvernements Valls (seuils sociaux, 35 heures, contrôle des chômeurs, à chaque fois derrière le paravent du dialogue social, alors que les confédérations syndicales n'ont rien demandé et se retrouvent ainsi mises sur la défensives face au patronat).

Si Jean-Christophe Cambadélis prétend résoudre la crise idéologique et culturelle qui étreint toute la gauche européenne, et au-delà, depuis 20 à 30 ans, en 3 mois d'états généraux du PS, il fait preuve d'une naïveté affligeante pour un dirigeant politique de ce niveau ; ou bien il se moque des socialistes et signe là sa stratégie de diversion.

Les militants socialistes doivent pouvoir reprendre la parole et s'exprimer sur les politiques conduites par le gouvernement qui s'éloignent chaque jour un peu plus des valeurs et des principes du socialisme démocratique. Ils doivent pouvoir le faire sans restriction et sans que l'on ne limite leur avis à quelques thèmes choisis pour détourner l'attention. En effet, les questions économiques et sociales, qui sont pourtant au cœur des divergences entre socialistes tant dans le Parti qu'au Parlement, sont volontairement écartées des sujets soumis aux militants dans le cadre des États-Généraux.

C'est donc un Congrès du Parti Socialiste que nous exigeons désormais de voir convoquer dans les plus brefs délais, dans le respect de ses statuts et de son fonctionnement démocratique !

Car, il y a ici aussi une tentative de dévoiement du fonctionnement de notre parti : Jean-Christophe Cambadélis veut pousser à une nouvelle révision des statuts du Parti Socialiste. On a vu qu'il avait effectivement des difficultés pour respecter ceux que nous avons et qui ont pourtant été révisés grâce à un travail collectif et adoptés à l'unanimité lors du congrès de Toulouse en octobre 2012 ! L'objectif du Premier secrétaire par intérim est implicitement de mettre à bas le système des motions et de thématiser les congrès du Parti : c'est un retour à la SFIO d'avant 1969 ! Sur quelles bases représenter la diversité de pensée du Parti Socialiste, si ce n'est la représentation proportionnelle fondée sur des textes de fond soumis au vote des militants ? Certains ont effectivement de plus en plus de mal à écrire des textes de fond, c'est leur problème ; notons que c'est aussi un problème de considérer que le Parti doit systématiquement être conduit par une majorité pléthorique dont le texte de référence n'a aucune structuration politique, comme c'était le cas de la motion 1 en 2012, et qui soumet ainsi le parti à n'être qu'un espace de gestion des prébendes de différents barons socialistes qu'ils représentent des territoires ou de très anciennes motions qui s'étaient confrontées au vote des militants pour la dernière fois en 1991.

Nous alertons les camarades pour rappeler que la suppression de la représentation proportionnelle des textes a été envisagée deux fois :

  • -> lorsque la SFIO s'est transformée en Section Française de l'Internationale Communiste (qui deviendra le PCF) en décembre 1920 soumettant les militants aux 21 conditions de Zinoviev ;

  • -> aux lendemains de la Libération, en 1946, lorsque Léon Blum, Daniel Mayer et leurs amis – traumatisés par les débats entre tendances et surtout leur affrontement avec Paul Faure, le secrétaire général ultra-pacifiste qui finit par soutenir la Révolution Nationale – obtinrent sa suppression pour que la direction conserve l'intégralité du pouvoir dans le Parti. Mis en minorité dans le même congrès par les amis de Guy Mollet qui devint secrétaire général de la SFIO, ils furent systématiquement écartés de toutes les responsabilités. La SFIO passa les 23 années suivantes à exclure des militants minoritaires, à subir des scissions multiples, à perdre des adhérents et à fondre électoralement ! Ses erreurs politiques expliquent aussi ce chemin funeste, mais son incapacité interne à gérer ses débats et sa diversité ont accéléré l'enfermement et la dégringolade. La refondation du Parti Socialiste entre 1969 et 1974 s'est faite sur la correction de ces erreurs, en réintégrant différents clubs ou micro partis qui s'étaient éloignés de la SFIO (et qui étaient plus à gauche qu'elle) et en restaurant dès 1969 la représentation proportionnelle pour faire du nouveau PS un parti de rassemblement de tous les socialistes !

logo MLG 95Enfin, pour répondre à la légende qui voudrait que les états généraux aient connu un précédent constructif dans les 20 dernières années : Les États Généraux, c'était Rocard en 1993 et ça n'était que le préalable à un congrès au Bourget qui avait acté des réformes statutaires (les nôtres datent d'octobre 2012 cf. plus haut) et ce congrès devait ouvrir une série de conventions. Il n'y a pas eu d’états-Généraux sous Lionel Jospin mais il ouvrit 3 conventions nationales qui ont duré un an et demi ; Cambadélis nous propose deux mois et demi, effectivement on aura résolu tous les problèmes d'ici là.

Frédéric FARAVEL

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20 septembre 2014 6 20 /09 /septembre /2014 13:14

1020472 affaire-des-ecoutes-telephoniques-comment-nicolas-sAprès une longue campagne de préparation médiatique, Nicolas Sarkozy vient d'annoncer sur Facebook sa candidature à la présidence de sa «famille politique».

À le lire, on ne peut que constater que l'ancien président de la République est convaincu de sa stature d'homme providentiel dans la tradition d'une certaine droite conservatrice et autoritaire. Les Français ont pourtant suffisamment souffert des politiques qu'il a conduites dix années lorsqu'il était président ou ministre des gouvernements de Jacques Chirac. Ils lui ont d'ailleurs assez clairement signifié ce qu'ils pensaient de son bilan et de son action le 6 mai 2012.

Celui qui veut devenir le chef de l'opposition nous explique avoir pris le «recul indispensable pour analyser le déroulement de [son] mandat [et] en tirer les leçons». Ce recul ne semble cependant insuffisant pour qu'il apporte, dans son adresse aux sympathisants de la droite conservatrice, des propositions nouvelles qui permettent de nourrir le débat politique et démocratique absolument nécessaire entre la droite et la gauche. Nous ne lisons dans sa déclaration qu'un mécano partisan (alors même qu'il appelle à dépasser «les clivages traditionnels») qui n'est évidemment pas à la hauteur des graves questions qui se posent au pays. Il est à ce titre consternant de voir que la seule chose qui semble gêner Nicolas Sarkozy dans la perspective de voir gagner Marine Le Pen soit le risque d'un isolement sans issue de la France. On ne peut que constater que les leçons de la campagne ultra-droitière de 2012 n'ont pas été tirées, malgré sa tentative pour faire croire au retour de la tonalité de 2007 : Sarkozy veut rassembler toute la droite, y compris extrême. Il ne fera donc que crédibiliser un peu plus le Front National dans sa marche vers le pouvoir.

Personne à gauche ne devrait se réjouir d'un tel retour en politique, plaçant les jeux politiciens au premier rang des manchettes des journaux. Il est sidérant que certains conseillers politiques de François Hollande aient pu glisser aux médias que le retour officiel sur la scène politique de l'ancien président allait permettre de restaurer le clivage droite/gauche dans le débat public et détourner la majorité de ses conflits internes. Ils comptent sur une diversion alors que les parlementaires socialistes opposés à leur politique ont le mérite d'apporter au débat des propositions concrètes. Sans projet mobilisateur, le réapparition du président battu n'apportera aucun échappatoire, aucune bouffée d'air au gouvernement. En effet, la politique de l'offre et de rigueur budgétaire conduite depuis octobre 201 et le refus, dès juin 2012, de demander la renégociation du traité européen porté par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel empêchent toute lisibilité à l'action politique de la gauche, qui plus est elle échoue à redresser les comptes publics (l'atonie économique et la déflation ne peuvent pas être vaincues par la diminution de l'investissement public et les réductions budgétaires ; au contraire, les carnets de commandes demeurent désespérément vides, les recettes fiscales chutent et les déficits et la dette s'accroissent). Que l'on renvoie Nicolas Sarkozy à son bilan, n'empêchera pas les Français de constater chaque jour que la politique économique menée aujourd'hui n'est pas si éloignée de celle que voulait mettre en oeuvre le perdant de 2012. Cette réalité ne peut pas permettre le rassemblement de la gauche contre un adversaire commun, mais contribuera au contraire à élargir le fossé.

Face à l'offensive du MEDEF et à la banalisation de la pensée néo-libérale – qui n'a pourtant jamais autant démontré son inefficacité économique et son injustice sociale –, il me paraît plus nécessaire que jamais de créer les conditions du rassemblement de la gauche autour d'un projet qu'elle sera fière de porter et qui répondra aux besoins du pays et de nos concitoyens. Cette alternative à gauche pour réussir ici et maintenant est possible, et peut s'appuyer sur la majorité politique qui a permis l'élection de François Hollande à la Présidence de la République.

En revenant au cœur des engagements de la campagne présidentielle et à l'esprit du discours du Bourget, nous pouvons encore provoquer le sursaut : c'est en relançant l'investissement productif, en menant une profonde réforme fiscale et en pesant sur la construction européenne pour la réorienter, que nous retrouverons le soutien des Français et que nous réussirons le redressement dans la justice !

Frédéric FARAVEL

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19 septembre 2014 5 19 /09 /septembre /2014 13:35

000_par7978167.jpgLe Premier Ministre Manuel Valls a annoncé lors de sa deuxième déclaration de politique générale ce mardi 16 septembre 2014, une nouvelle modification du calendrier électoral pour les élections départementales.

Lorsque la gauche a emporté l'élection présidentielle et les élections législatives en 2012, le Président de la République et la majorité parlementaire se sont empressés avec justesse de reporter les élections régionales et cantonales en mars 2015. La précédente majorité et le Président Sarkozy avait fixé la fin du mandat des conseillers généraux et régionaux élus en 2011 et 2010 à mars 2014, en cohérence avec la création de l'élu hybride et physiquement exceptionnel qu'aurait été le conseiller territorial, siégeant à la fois au conseil général et au conseil régional. Il s'agissait donc de se redonner du temps pour adopter d'ici là une réforme territoriale cohérente.

On a vu entretemps ce qu'il en a été de la ou plutôt des réformes territoriales successives ; personne n'y voit goutte.

Finalement, Manuel Valls annonce en avril dernier lors de sa première déclaration de politique générale la fusion des régions françaises et la possible disparition des départements. Les élections déparmentales et régionales étaient désormais prévues par le projet de loi en cours d'examen au parlement en décembre 2015.

Il y a quelques mois, des proches de Cambadélis (oui j'ai des "amis" douteux) m'avaient assuré que le report des deux élections à décembre 2015 avait été "dealé" avec le Conseil constitutionnel.

Pourtant, soudainement, en plein été, alors que les appels à convoquer en urgence un congrès montent de tous côtés, on s'inquiète opportunément d'un risque de censure !? Par ailleurs, comment le conseil constitutionnel accepterait le maintien des régionales en décembre 2015, s'il avait menacé de censurer les départementales pour la même date ? ça ne tient pas debout.

Tout cela ne peut donc être qu'une opération d'une médiocrité crasse pour avoir un prétexte pour repousser le congrès à 2016, en espérant que d'ici là suffisamment de militants de la gauche du PS auront déserté nos rangs par colère et lassitude. Un congrès tardif écarte aussi la faisabilité d'une primaire citoyenne.

Ce type de méthodes n'est tout simplement pas acceptable.

Frédéric Faravel

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15 septembre 2014 1 15 /09 /septembre /2014 09:57

jaures.jpgCe n'est pas parce que le titre de cet article ressemble à celui d'une recette charentaise, qu'il faut immédiatement considérer que j'y parlerai «cuisine» politique. Non l'édition 2014 des universités d'été socialistes de La Rochelle, qui se sont déroulées du vendredi 29 au dimanche 31 août, ont été plutôt un bon cru. La Rochelle pour un socialiste, c'est l'occasion de se former en assistant et parfois en participant à des débats et à des ateliers – et contrairement à 2013, le PS avait cette année de nouveau fait l'effort d'inviter des intervenants qui ne fleuraient pas bon la consanguinité socialiste – à condition que le programme soit enthousiasmant. C'est aussi l'occasion de retrouver des potes de toute la France, qu'on ne voit que deux ou trois fois l'an et avec qui on a aujourd'hui la chance de rester en contact avec les réseaux sociaux ; se retrouver autour d'une table garnie si possible. C'est également la possibilité de discuter avec d'autres camarades socialistes, de débattre, de s'engueuler, si possible pas devant les caméras des chaînes d'infos en continu qui sont venues assister au festival de Cannes des socialistes (oui parce que pour quelqu'un qui fréquente comme moi régulièrement les UEPS depuis 1996, toutes celles qui sont intervenues depuis 1997 se sont transformées en partie en une sorte de plagiat de montée des marches sur lesquelles certains responsables politiques rivalisent de fausse coolitude ou autoritude). C'est enfin un moment important où en parallèle des rassemblements socialistes, les sensibilités et sous chapelles (il y en a énormément à la hauteur de la balkanisation de la motion dite majoritaire du parti) tentent de se compter ; c'est aussi le moment où le seul courant constitué du Parti – Maintenant la Gauche, courant de la gauche du PS – ayant reçu les suffrages des militants fait le point sur la situation politique.

La Rochelle 2014 méritait donc bien un petit compte-rendu chronologique et forcément subjectifah ben oui parce que j'avais oublié de dire que tout de même à La Rochelle on réfléchit et on discute de la situation et de l'avenir de la France, de l'Europe et du monde. Et rien qu'à regarder l'état de la première, on a eu de quoi faire cette année.

Jeudi 28 août 2014 (prolégomènes) :

Un peu plus de 25h nous sépare désormais du discours de Manuel Valls devant les participants de l'université d'été du MEDEF. Ohh, ce n'est pas la première fois qu'un premier ministre socialiste s'y rendait, Jean-Marc Ayrault himselfavait déjà fait le chemin. Mais il est vrai que Manuel a frappé fort : «J'aime l'entreprise !» a retenu la presse, dans ce qui était en fait une déclaration d'amour langoureuse aux revendications libérales du patronat, le Premier ministre confondant ainsi entreprises et entrepreneurs, capital productif et actionnariat et oubliant constamment que ces entreprises vivent car au quotidien des salariés s'échinent à les faire tourner, dans des conditions de travail pas toujours au top et sans aucun pouvoir réel sur la conduite des affaires. Ça promet La Rochelle déjà qu'avec la démission forcée de Montebourg, Hamon et Filipetti, pour une pécadille (pas très maline, c'est Henri des Landes qui l'a dit) qui ne leur aurait attirés aucune remontrance un mois et demi plus tôt, puis la nomination du gouvernement le plus social-libéral que le pays ait connu sous une majorité socialiste, on était servi

dylan_fred.jpgLe plus important n'est pas là pour le moment, mon pote Dylan vient d'arriver à la maison pour qu'on parte ensemble en covoiturage le lendemain. On partage le repas avec Clém c'est un moment agréable.

Vendredi 29 août 2014 (matin) :

Lever 6h, départ 6h37, on roule bien à l'aube en région parisienne à la fin du mois d'août. Avec quelques pauses, nous arrivons un peu avant midi à La Rochelle. Le temps de passer récupérer les petits colliers à fiches plastifiées qui nous identifierons tout au long du week-end comme des socialistes en goguette, et nous prenons le temps de déjeuner entre le village en bois et un des bassins du vieux port.

Vendredi 29 août 2014 (après-midi) :

Les choses sérieuses commencent pour moi dès 13h30 pour un premier briefing, salle Héron, du staff d'organisation de l'université d'été et des membres du collectif national des formateurs du Parti dont je suis. Outre les questions habituelles d'organisation, on évoque la grande nouveauté de ce week-end : les camarades socialistes lambda auront le droit de poser des questions lors des plénières. Ils sont évidemment sélectionnés avant la séanceet très sérieusement accompagnés dans leur démarche par le staff.

À 14h30, on se retrouve sur la terrasse des UEPS avec quelques camarades de Maintenant la Gauche, Bertrand, Dylan, Léo, Martine, Gérald, Charlotte, Genevièvepour faire le point sur les infos à transmettre à nos camarades sur les différents rdv du week-end. Ambiance détendue et organisée, on est content de se retrouver, on prend un verre ensemble, rien n'empêche de joindre l'utile à l'agréable. On commence à discuter de la situation politique et économique du pays, du remaniement, de la confirmation des errements libéraux et inefficaces du gouvernement. Une journaliste de France 2 vient se greffer à nos discussions, elle en tire finalement peu de choses, comme le font souvent (et ils le feront à plusieurs reprises durant le week-end) les journalistes avec des militants politiques : alors qu'on essaie d'aborder au fond les raisons des difficultés économiques du pays, les solutions qui existent, les mauvaises qui sont privilégiées, France 2 ne retiendra que des considérations électorales ou tactiques : «les socialistes n'ont pas fait campagne et voté pour cette politique, et nos électeurs non plus.» (retrouvez ici le reportage de France 2 dans le JT de 20h du vendredi 29 août 2014à partir de 6'57'')

On fait aussi un point avec nos camarades Marie-Noëlle Lienemann, Paul Quilès et Emmanuel Maurel sur le repas du courant le soir même à la Marée.

PSE FredLe reste de l'après-midi est gentiment chaotique toutes les 5 mn, on croise un camarade qui veut discuter et échanger sur nos impressions. Chourka m'accroche au stand du PSE pour le lancement de la nouvelle campagne des socialistes européens sur les réseaux sociaux #MyDemocracyMatters : «toi je sais que tu auras des choses à dire !» Voilà qui est fait, mes préoccupations démocratiques européennes : la relance économique plutôt que l'austérité, et préférer les citoyens européens aux gouvernements.

Dans l'après-midi, la presse nous apprend que parmi les signataires de l'appel très creux et ambigus des «200», beaucoup n'avaient pas été consultés, ou sur un texte différent ou avaient donné leur accord avant le remaniement et ont changé depuis d'avis, ou encore que les nouveaux ministres ou sous ministres avaient signé comme députés, mais que leurs suppléant(e)s ne partagent pas du tout leur avis. On apprend aussi que le SO a menacé de se mettre en grève ce week-end à cause des déclarations de Macron sur les 35h, forçant le premier secrétaire du PS par intérim à demander à Matignon de démentir... Matignon le fera avec ambiguïté «on n'y touchera pas sauf si les partenaires sociaux le demandent». Sournois.

17h15 : c'est l'heure de retrouver le collectif national des formateurs pour faire un point avec Émeric Bréhier, secrétaire national du PS en charge de la formation et de la rénovation politique (proche de Pierre Moscovici). Son projet n'est pas inintéressant, il veut muscler le secteur formation en accord avec le Premier secrétaire par intérim du PS et remettre la formation idéologique au premier plan, alors que nous sommes surtout sollicités aujourd'hui pour des formations techniques (prise de parole, conduite de réunion, direction de campagne électorale, communication écrite), donc on forme des militants de la « prise du pouvoir » mais on ne s'occupe jamais du message qu'ils ont à défendre. Il y a effectivement un malaise depuis longtemps pour moi et je partage l'ambition de notre SN sur le sujet. Mais comment déterminer le base idéologique commune minimum à transmettre alors que notre parti subit avec violence l'affirmation volontariste de politiques libérales par le gouvernement et surtout qui le détermine ? Émeric fera une réponse convenue mais finalement fuyante : on a une déclaration de principes et les états-généraux éclairciront le reste. Je trouve ça un peu court car je ne suis pas sûr que cela permette de répondre pour le contenu de toutes les formations proposées, que les états-généraux ne traiteront pas des questions économiques et sociales, et que cela ne garantit pas l'équité dans l'élaboration concrète des contenus des formations sujet sur lequel il ne m'a pas répondu.

La Maree Emmanuel camarades18h45 : je retrouve quelques camarades à l'entrée du restaurant La Marée pour accueillir les camarades de Maintenant la Gauche qui vont dîner ensemble. On attend 130 personnes, on sera finalement 150, et ça se presse déjà devant l'entrée dans une joyeuse désorganisation.

Emmanuel La MareeCoïncidence du soir, les amis de Martine Aubry se sont retrouvés pour un apéro sur la terrasse de La Marée, Gilles Pargneaux explique à ses ouailles la bonne nouvelle : «Martine va parler !», il suffit donc d'attendre qu'elle veuille bien le faire

19h15 : nous sommes installés, Emmanuel Maurel prend la parole avec combativité et détermination «nous ne laisserons pas le Parti Socialiste à ceux qui ne le sont plus !» La salle applaudit à tout rompre, évidemment elle est acquise, mais ça réchauffe de se retrouver ensemble.

Lever tôt et bagnole dans les pattes, je suis crevé, je rentre me coucher après avoir passé un bon moment avec les camarades.

Samedi 30 août (matin) :

encan bloque8h30, je suis scié ! Avant d'arriver à l'encan les CRS ont établi un barrage filtrant avant même les puces de mer ; les mecs du SO sont là pour faire entrer les militants badgés. Ils partagent avec moi la même sidération devant la disproportion du dispositif. Tout le parking en face de l'Encan est vidé, ni les Rochelais, ni les touristes, ni bien sûr d'éventuels manifestants ne peuvent circuler. Jamais cela n'avait été fait, ni sous Jospin ni sous Ayrault. La parano a dû s'emparer du staff de Manuel Valls pour qu'il exige un tel dispositif.

9h00 : j'ai décidé d'assister à la plénière «Qu'attend le mouvement social de la politique ?» La plupart des camarades de Maintenant la Gauche sont partis à l'université assister à la réunion de «Vive la Gauche !» avec Marie-Noëlle Lienemann et Jérôme Guedj. Bruno Le Roux et Emmanuel Maurel sont là pour le PS, aux côtés de toutes les syndicats de salariés. La plénière est animée par Karine Berger.

table ronde mouvement socialLe président du groupe PS s'interroge en plénière sur la représentativité des syndicats puis explique en plénière que les états généraux devront redéfinir la base idéologique des socialistes, eu ben non ça c'est le rôle d'un congrèsun grand blanc suit son intervention. Karine Berger doit demander aux militants présents de bien vouloir applaudir le camarade Bruno ; applaudissements polis mais très tièdes. Bruno est un peu pâle.

table ronde mouvement social EmmanuelEmmanuel prend la parole et rappelle que la thématique des rapports du mouvement social avec la politique pose la question profonde de l'identité du PS. «Faire vivre le dialogue social ce n'est pas réduire la représentation des salariés en changeant les seuils» deux phrases tonnerre d'applaudissements ! Comment expliquer qu'on nous annonce «une loi contre les seuils qui supprimerait des représentants du personnel alors qu'on déplore un manque de dialogue social !»

ecran Emmanuel mouvement socialIl répond au Premier ministre qui devant le MEDEF avait oublié les salariés : «Si nous aimons les entreprises c'est avant tout parce que nous sommes aux côtés des salariés.[] Les salariés sont d'autant plus productifs qu'ils sont bien protégés et correctement payés !» «Peut-être que le mouvement social n'a pas toujours raison mais on a toujours tort de ne pas le prendre en compte[] car la mission du PS c'est de donner un débouché politique au mouvement social» et non de transcrire sans recul des négociations sociales sous domination du MEDEF. À chaque fois, Emmanuel Maurel est chaudement applaudi, les syndicalistes sourient.

Le camarade de la CGT interviendra un peu plus tard pour rappeler que sa confédération et certaines autres comptent plus de 600 000 adhérents, soit plus que tous les partis politiques additionnés en France. Voilà pour la représentativité.

Nous quittons l'Encan pour retrouver sur le chemin les centaines de camarades qui reviennent de la réunion de «Vive la Gauche !» ; Marie-Noëlle Lienemann et Jérôme Guedj y ont défendu une position ferme face aux dérives de l'exécutif, les autres frondeurs sont encore un peu ambigus mais tous ont la volonté de porter une exigence de gauche au Parlement pour qu'il cesse d'être dominé et écrasé par un exécutif néo-libéral. On sait que la venue de Christiane Taubira a été chaleureusement accueillie par les quelques 800 militants présents, par sa présence elle a montré que le débat était indispensable, mais on sait pourtant que la presse ne retiendra que ce déplacement et écrasera toute question politique de fond dans son rapport.

Les camarades mettent du temps à rentrer car il faut faire tout le tour du bassin de l'encan pour relier l'université d'été à l'université de La Rochelle ; en effet, la passerelle qui enjambe le bassin a été opportunément relevée ce matin, il paraît que c'était pour des raisons de sécurité et pas du tout pour compliquer la tâche à certains.

CGTJe retrouve Gérald, Martine et quelques autres camarades qui rentrent avec Marie-Noëlle Lienemann et Jérôme Guedj. Ensemble nous décidons de traverser la place qui longe le quai de la georgette. Une imposante manifestation de la CGT s'y déroule depuis le matin. Les manifestants nous accueillent chaleureusement, ravis que des socialistes osent aller à leur rencontre, eux qui sont tenus à l'écart par un solide encadrement des CRS. Le débat s'engage, ils expriment le sentiment de d'incompréhension face à la politique conduite depuis 2 ans, le sentiment de trahison quant au détournement de leur vote du 6 mai 2012, la perplexité quant aux possibilités qui existent de redonner au Parti Socialiste sa mission première. Nous ne désespérons pas, nous expliquons notre volonté de peser pour réorienter la politique gouvernementale et rassembler enfin la gauche, que l'exécutif s'échine pourtant à désunir. Mes camarades repartent et je reste discuter plus longuement avec les militants syndicalistes, pour creuser avec eux les problèmes et les convaincre que rien n'est perdu. Certains sont aussi militants du PG ou du PCF, ils pensent que les querelles sur la stratégie aux municipales a profondément handicapé le Front de Gauche auprès des électeurs. Ils se font des idées, voilà bien une chose qui est à mille lieux des préoccupations de nos concitoyens. Je leur explique pourquoi selon moi la stratégie de Mélenchon est une impasse, qu'elle divise la gauche plus qu'elle ne permet de construire une «alternative» entre deux gauche supposées irréconciliables, alors que notre électorat est profondément unitaire. En quoi, pour le FN, le renfort d'électeurs de gauche dans le nord et l'est du pays est une menace grandissante qui se nourrit de la colère d'avoir vu leur vote de mai 2012 détourné, menace d'autant plus forte, que les électeurs socialistes choisissent toujours plus de s'abstenir. Enfin, que l'enjeu véritable n'est pas tué le PS qui serait irrémédiablement tombé dans les mains des libéraux comme Valls ou Collomb, mais qu'au contraire l'enjeu est dans le PS qu'il ne faut pas laisser à ceux qui ne sont plus socialistes.

Nous nous quittons avec sympathie ; il n'est pas dit que nous militerons ensemble prochainement mais nos discussions sont une base nécessaire pour maintenir les portes ouvertes.

Gerard Sebaoun12h45 : Nous nous retrouvons devant l'encan avec quelques camarades du Val-d'Oise : Jean-Pierre Blazy, Gérard Sébaoun (en photo ci-contre), tous deux députés, Maxime Lonlas, Antoine Raisséguier, Steven Dutartre. Nous décidons de partir ensemble pour rejoindre le gymnase Gino-Falorni, où se tient le pot des fédérations départementales socialistes d'Île-de-France. Après un quart d'heure de marche, nous arrivons dans une salle inadaptée, bruyante, surchauffée, sans suffisamment boissons pour accueillir les militants qui s'y pressent par centaines également. La sono rend l'âme avant même les prises de paroles ; nous n'attendons donc pas que Jean-Paul Huchon explique à l'assemblée pourquoi il veut à nouveau être candidat à la présidence de la Région Île-de-France. Nous regagnons le village en bois pour déjeuner en trouvant Dylan en route. Moment convivial où nous discutons de la manière de mieux faire connaître aux militants valdoisiens notre démarche commune, qui n'est pas la constitution d'un nouveau courant mais la volonté de ramener le parti à ses valeurs et le travail législatif en cohérence.

Samedi 30 août (après-midi) :

Je regagne la salle plénière. La table ronde sur l'égalité s'y tient, Benoît Hamon conclut : «on peut échouer parce qu'on a été empêché, qu'on rencontre des obstacles, qu'on est battu. Mais on peut aussi échouer parce qu'on a rien tenté ! Rien n'est perdu !» Je fais partie de ceux qui aurait aimé qu'il explique ce qu'il eut fallu tenter, mais le message est reçu par la salle qui applaudit à tout rompre. Christiane Taubira se livre ensuite à un exercice dans lequel elle est passée maître : émouvoir la salle aux larmes par la beauté et le lyrisme de son verbej'avoue ne pas avoir retenu si elle a voulu nous délivrer un message concret.

Lienemann partis17h00 : Arrive le moment attendu de la plénière qui doit réunir l'ensemble des partis de gauche du pays. C'est à Marie-Noëlle Lienemann qu'on a fait appel pour animer la table-ronde, ce n'est pas un hasard car elle reste l'une des rares dans le PS à être capable de faire parler et travailler ensemble les différentes composantes de la gauche. Elle rappelle qu'aucun progrès, rien de grand ne peut se faire dans ce pays sans le rassemblement de la gauche, que la menace de l'extrême droite peut être un facteur de rassemblement comme ce fut le cas pour le Front Populaire mais qu'il ne suffit pas à tenir ensemble nos familles si nous n'avons pas de projets communs.

Nous subissons les quatre premiers intervenants : Jean-Luc Laurent (MRC) trop long, Jean-Luc Benhamias (FDES) bordélique qui nous annonce que la raison d'être de son tout nouveau mouvement est uniquement de soutenir le Président de la République, Robert Hue (MUP) chaotique qui soutient le Président tout en dénonçant chaque élément de sa politique, enfin Jean-Michel Baylet (PRG) qui nous fait son numéro de tribun hâbleur franco-occitan et menace la direction du PS qu'il ne reste bientôt plus personne pour les accompagner si ce n'est eux.

Pierre Laurent partisArrive enfin Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, il va faire un tabac ovationné debout à plusieurs reprises par la salle plénière, où n'en déplaise à Luc Carvounas qui se rassurait par un mensonge, les militants de Maintenant la Gauche étaient largement minoritaires : il a failli ne pas venir (il aurait eu tort) car «Le nouveau gouvernement, le discours devant le MEDEF, le détricotage de la loi ALUR, ça fait beaucoup pour la semaine». Pour chaque sujet abordé, il rappelle que «la politique menée par le gouvernement est minoritaire à gauche et dans le pays», que «le contrat[du 6 mai 2012] a été purement et simplement déchiré par François Hollande» mais que nous pouvons nous rassembler car «une autre politique est possible». Difficile pour Emmanuelle Cosse de réussir à enthousiasmer la salle après une telle énergie, pourtant elle va arriver à plusieurs reprises, exprimant une colère partagée par les militants socialistes quand elle a vu la veille le gouvernement céder aux lobbiesimmobiliers et enterrer la loi ALUR, une loi progressiste voulue par les socialistes, préparées ensemble et votées par toute la gauche ! Elle rappelle que nous avons déjà travaillé ensemble socialistes et écologistes pour bâtir un projet commun que François Hollande a depuis foulé aux pieds. Alors les écologistes restent disponibles pour un projet commun, mais s'il s'agit de mettre en œuvre le social-libéralisme il faudra se passer d'eux.

Derrière Jean-Christophe Cambadélis oscillera entre dérision et sermonnage pour tenter de garder une contenance devant la salle. Les leçons seront retenues pour le lendemain.

Samedi 30 août (soirée) :

Il est l'heure de rejoindre la salle municipale du quartier de Tasdon pour l'assemblée générale de Maintenant la Gauche. Nous sommes plus nombreux encore que le repas de la veille, le double assurément.

AG MLGEmmanuel a rappelé que nous sommes les seuls à exister en tant que courant structuré du PS, fort de deux années d’expression constante sur la politique gouvernementale et de contre-propositions. Il a également exprimé son scepticisme sur la pertinence des États Généraux, après la lecture du document officiel qui s’apparente plus à un QCM qu’à une réelle feuille de route.

La démarche est intéressante. Effectivement, nous devons prendre en compte l’évolution de la société, mais on peut cependant s'étonner d'une telle feuille de route quand la déclaration de principes du PS a été réécrite voici moins de 10 ans.

trio MLGSi le Premier Secrétaire par intérim prétend résoudre la crise idéologique et culturelle qui étreint toute la gauche européenne, et au-delà, depuis 20 à 30 ans, en 3 mois d’États généraux du PS, il fait preuve d'une certaine naïveté….à moins qu’il s’agisse ici, ce qui est plus vraisemblable, d’une stratégie de diversion.

Nous considérons qu'il ne faut pas bâcler cette démarche, qui exige que l’on prenne le temps de la réflexion et qui nécessite la contribution des militants comme celle d’intellectuels de gauche, dont l’apport peut être déterminant.

C’est un travail de longue haleine. Si le projet va jusqu'à son terme, nous nous y investirons pour que ne soient pas éludés les débats économiques et politiques du moment. Mais nous restons convaincus qu'ils ne sont pas la solution aux défis de la gauche au pouvoir.

Soyons clairs, l’urgence est de définir une ligne politique. Aujourd’hui, des conceptions divergentes traversent le Parti Socialiste. Nous le voyons bien avec la perception de la politique menée par le gouvernement.

Il nous parait donc essentiel d’intervenir en mettant en avant les questions/réponses créant clivage et qui doivent permettre au Parti Socialiste de parler haut et fort. Il doit dire quelle est la politique à suivre dans la période troublée que traversent la France et le monde.

Notre exigence reste avant tout la tenue d’un congrès dans les plus brefs délais, d’ailleurs fixé à mi-mandat présidentiel selon les statuts du Parti.

Gérard Filoche nous a alertés sur la nécessité d’être vigilants dans les débats internes et d’empêcher que se réalise ce que certains souhaitent, c’est-à-dire l’effacement du PS. Jérôme Guedj, Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès ont répondu aux interventions de plusieurs camarades sur la position à adopter vis-à-vis de «Vive la gauche !» et sur les États Généraux. Il ne s'agit pas de construire un nouveau courant mais de rassembler les militants pour soutenir les parlementaires qui veulent redonner du sens à leur action face aux dérives d'un exécutif libéral.

La soirée se termine, avec Aurélie, Élodie, Sébastien², Léo et quelques autres camarades nous partons dîner dans un bar à tapas, rue de la chaîne, non loin de la Tour Saint-Jean de La Rochelle. Un vrai moment de détente et de convivialité, que nous poursuivrons dans un bar à Rhum, rue Saint-Jean.

repas samedi soirDepuis quelques heures, des autocars affrétés depuis l'Essonne venaient d'arriver à La Rochelle pour préparer la salle du lendemain, où dansent encore les participants des universités d'été des socialistes.

Dimanche 31 août (matin) :

9h00 : devant l'encan, se pressent déjà des centaines de camarades. Ceux-là n'ont visiblement pas fait la fête la veille au soir.

Quand on arrive dans la grande salle organisée pour accueillir quelques 3 500 auditeurs, tout a été préparé selon un rituel inédit : des petits drapeaux sont installés sur tous les sièges, fanions nationaux, drapeaux blancs au logo du PS, verts et roses du MJS. Le but est évident : mettre en condition l'auditoire pour en faire une foule de supporters et non plus de militants.

Les discours de Jean-Christophe Cambadélis et Manuel Valls dimanche matin, sans surprise, ont montré un écart alarmant entre leurs prises de position qui se voulaient inscrites dans la tradition progressiste de la gauche et la réalité des actes du gouvernement au quotidien. Le Premier Secrétaire par intérim a ainsi noyé le poisson avec un certain talent.

Mais c'est vers le discours du Premier Ministre que tout était évidemment fait pour converger. Personne ne déniera à Manuel Valls son habileté, mais il l'aura mise au service de la confusion et de la malice. Tout d'abord comment supporter que l'émotion du décès du Président du Conseil Régional de Languedoc-Roussillon soit utilisée pour gagner la salle à sa cause en introduction. Ensuite, Manuel Valls a fait une nouvelle démonstration de son adéquation avec Clemenceau plutôt qu'avec Jaurès, dont nous commémorions le centenaire de l'assassinat : il nous a assommé de rappel aux grands et généreux principes républicains, à la grandeur de l’État et à son autorité. Mais comme le disait Jaurès on ne peut séparer la République de l'idéal de justice sociale sans laquelle elle n'est qu'un mot. Et comme Georges Clemenceau, ces principes républicains généreux restent des mots creux quand il s'agit de la situation sociale des salariés du privé, des fonctionnaires, des chômeurs, qui sont les premières victimes de l'inefficacité économique et de l'injustice sociale de la politique de l'offre et de la rigueur budégaire excessive. Manuel Valls réduit la République à son seul mot. Il évite d'aborder précisément les problèmes de fond, la politique de l'offre qu'il défend depuis toujours et qui échoue aujourd'hui en France comme hier ailleurs. Quel socialistes pourrait le contredire quand il s'agit en principe de renforcer l'éducation nationale ? Mais comment supporter la description d'une entreprise où seuls comptent les dirigeants aux yeux du premier ministre, qui oublient les travailleurs qui eux créent véritablement la richesse, y souffrent et s'y voient priver d'un droit de regard efficient sur la conduite des affaires ? Manuel Valls fait de l'entreprise un autre mot creux à destination des médias, alors qu'une partie de la salle siffle sa conception tronquée du monde du travail et de la création, lui donne en pâture à ses suporters les militants socialistes qu'ils qualifient d'irresponsables parce que désormais combattre un patronat irresponsable serait en soi combattre l'activité économique !?!!!

La démonstration de sa volonté de piéger l'assistance, d'en détourner une partie contre l'autre et de tendre artificiellement les comportements, sera faite dans le dernier tiers de sa très longue allocution : il s'offusque des procès d'intention qui serait à de jeunes ministres récemment nommés et tout porte à croire qu'il décrit à la salle le très polémique Emmanuel Macronquand il cite finalement Najat Vallaud-Belkacem, nouvelle icône gouvernementale de jeunesse et de loyauté, pour offrir son visage ému aux grands écrans de l'encan. Évidemment, certains ont sifflé à l'idée de voir des lauriers tressés à l'ancien banquier et le Premier ministre se fait une joie de dénoncer à la foule de ses groupies ceux «qui ne prennent pas la peine d'attendre la fin de ses phrases».

Tout au long du discours, la tension et l'agressivité est montée dans la salle entre les auditeurs. Moi-même entourés de dizaines de supporters essonniens de Manuel Valls, je ne pouvais pas faire un commentaire sans être sermonné : «de toute façon c'est parce que vous avez voté Martine, vous n'avez toujours pas digéré sa défaite !» (?!!??) Et quand on me dit «le parti tu l'aimes ou tu le quittes !» je réponds «mon parti je l'aime et j'y reste ! Mais lui le déteste !» En effet, combien de fois Valls nous expliqué que le socialisme était une idée du passé et qu'il faudrait abandonner le Parti Socialiste.

Une fois, le discours définitivement terminé, les chaînes d'infos attendent les militants aux abords de la salle. Ceux qui répondent aux questions des journalistes et exposent un regard critique sont immédiatement violemment et verbalement agressés dans une ambiance hystérique devant les caméras. Je m'interposerai pour permettre à un jeune camarade (jamais vu) de terminer son propos ; le journaliste poursuivra avec moi, j'en ferai les frais de la même manière, au point de ne pouvoir entendre les questions qui me sont posées pendant un bonne minute.

C'est donc avec des sentiments mêlés que je quitte La Rochelle ; vendredi et samedi ont été riches en échanges. Le dimanche a été construit pour corriger la réussite des deux premiers jours et faire monter le conflit. C'est assez triste.

Dylan m'a trouvé deux passagers supplémentaires pour remonter à Paris ; nous nous réconfortons devant une côte de Bœuf avant de monter dans la 206.

Frédéric FARAVEL

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