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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 09:50

chokri_belaid.jpgL'assassinat de Chokri Belaïd, avocat, leader du Mouvement des Patriotes Démocrates et opposant de la gauche laïque le plus dur et le plus médiatique, mercredi 6 février au matin, vient de rallumer de manière ouverte la crise politique larvée dans laquelle s'enferrait depuis plusieurs mois la Tunisie.

En effet, deux ans après la "Révolution de Jasmin", et l'accession au pouvoir avec une majorité relative des islamistes d'Ennahda au pouvoir, aucun des enjeux du pays n'a trouvé une issue :

  • l'élaboration de la constitution patine ;
  • la crise économique et sociale s'accroît d'autant plus que le pays est considéré instable par les investisseurs étrangers ;
  • la corruption est toujours présente ;
  • la population ne peut faire confiance à des forces de l'ordre jugées violentes et trop liées à l'ancien régime de Ben Ali...

Dans ces conditions, les contradictions qui ont émergé après la première phase révolutionnaire ne font que s'accroître. Le gouvernement issu des précédentes élections ne tient que sur une coalition hétéroclite : la gauche nationaliste du Congrès pour la République du Président Marzouki et les sociaux-démocrates d'Ettakatol complètent la majorité relative des islamistes d'Ennahda. Les divergences évidentes entre ses formations expliquent l'impasse constitutionnelle et l'impossibilité de traiter la crise économique que subit le pays.

Les contradictions internes à Ennahda entre une frange "réaliste" minoritaire, représentée par le Premier Ministre, Hamadi Jebali, et la grande majorité des élus et des cadres du parti, plus conservateurs voire plus radicaux, se sont accrus. Les exigences des seconds sur la place de la religion dans la société et la remise en cause de la laïcité et de la liberté de conscience dans la constitution sont à la source du dialogue de sourds.

Depuis six mois, le premier ministre tentait de réduire l'influence de ses rivaux internes en cherchant à mettre à flot un gouvernement d'union nationale qui élargirait les prérogatives de ses alliés de gauche et associerait l'opposition laïque. Les résistances des conservateurs et des radicaux ont bloqué le processus, au point que le Congrès pour la République, parti du Président de la République, menaçait de quitter le gouvernement dans les prochains jours.

Sur fond de chômage et de tensions sociales fortes, les éléments les plus radicaux des islamistes d'Ennahda, en association avec les Salafistes, entretenaient un climat de violence contre les laïcs sur la place publique, dans les médias et dans les institutions publiques, pour obtenir un recul évident des acquis modernistes de l'indépendance tunisienne.

Les appels au meurtre contre les principaux opposants laïcs tournaient régulièrement sur les réseaux sociaux, étaient relayés dans certaines mosquées - Belaïd était le premier sur la liste -, avec la complicité évidente des cadres d'Ennahda (en tout cas avec la neutralité bienveillante de la plupart d'entre eux) : finalement, tout opposant aux islamistes étaient villipendés comme contre-révolutionnaire, comme le démontre l'assassinat en octobre perpétré par des islamistes, soutenus par les responsables d'Ennahda.

tunisie-manifestations.jpgLa situation est donc redevenue ouvertement explosive et les contradictions internes d'Ennahda paraissent à mon sens irréductible. Depuis hier, a réaction de la société tunisienne contient à la fois en elle-même le meilleure et le pire :

  • il est heureux que le camp laïque et moderniste ait réagi avec une mobilisation importante dans les rues de Tunis. Le niveau de violence islamiste va peut-être resouder le camp de la gauche laïque, qu'avait divisé la naïveté ou l'opportunisme de ceux qui avaient choisi d'entrer dans la coalition gouvernementale d'Ennahda ;
  • la force des tensions sociales peut rapidement dégénérer et donner l'occasion aux conservateurs et aux radicaux de tenter un coup de force sécuritaire, au moindre prétexte, afin de balayer leurs adversaires.

L'annonce d'un gouvernement technique et d'élections anticipées par le Premier Ministre démontre surtout à quel point celui-ci est d'abord isolé dans son propre camp, n'étant pas soutenu par le patron d'Ennahda Rached Ghannouchi. Dans le climat de violence animé par les islamistes et les pseudo ligues de défense de la Révolution (en fait des milices réactionnaires), comment peut-on espérer que le nouveau scrutin démocratique se déroule dans des conditions saines, qui puisse redonner une chance à la Tunisie de sortir de l'impasse.

Le piège contre-révolutionnaire est activée. Ceux qui rejettent la portée de l'universalisme et considère qu'il y aurait une voie spécifique aux "nations islamiques" avec une "démocratie adaptée", ne sauraient avoir de démentis aussi concrets que le processus révolutionnaire en cours en Tunisie suit un cheminement assez similaire à ses prédécesseurs européens... y compris dans la menace de l'accession de la Contre-Révolution au pouvoir (après 1789 et 1793, le Directoire, le Consulat et l'Empire ; après 1848, la victoire du parti de l'Ordre et du Prince-Président Bonaparte ; après la Commune, la longue paranthèse Thiers/Mac Mahon ; après la Révolution russe, le stalinisme...).

Le risque est majeur aujourdhui que les éléments conservateurs et réactionnaires qui constituent la majorité d'Ennahda ne balaye les véritables éléments révolutionnaires et modernistes de la Tunisie. Toute la gauche doit désormais rompre avec un parti dans lequel elle ne peut avoir aucune confiance pour reconstituer un front d'unité laïque capable de sauver la République tunisienne. Les mots d'ordre des manifestants d'hier à Tunis sont les bons : il faut renverser le régime en place et balayer Ennahda et Ghannouchi avant qu'ils ne les balayent eux-mêmes.

Frédéric FARAVEL

Bochra-Belhaj-Hmida.jpgretrouvez également ci-dessous l'entretien avec Bochra Belhadj Hmida,

Avocate tunisienne, cofondatrice et ex-présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates

France Inter - 07/02/2013 à 7h50

pod_cast_radio_france.jpg

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 08:23

On peut avoir plusieurs lectures du discours que François Hollande a prononcé mardi 5 février pour la première fois devant le Parlement européen de Strasbourg, deux jours avant le sommet de Bruxelles où l'adoption du budget de l'UE pour la période 2014-2020 s'annonce difficile.

D'aucuns y verront la poursuite de la stratégie des petits pas qu'il aurait commencé à mettre en oeuvre depuis son élection le 6 mai dernier pour la réorientation de l'Europe et qui a abouti au Pacte de Croissance, complément qui aurait à lui seul justifier que la France ratifie le traité Merkozy et qu'on force les députés socialistes à voter un texte qu'ils avaient combattu pendant la campagne des élections législatives... au demeurant, on peine toujours à identifier la concrétisation du pacte en question...

Hollande_Strasbourg_05-02-2013.jpgA l'appui de cette thèse, plusieurs passages de son allocution, qui expliquent que la généralisation et la stratification des politiques d'austérité vont mettre à mal la construction européenne en en éloignant les citoyens :

  • "L'intérêt national est en train de prendre le pas sur l'intérêt européen. (...) S'il est vrai que la crise de la zone euro est désormais largement derrière nous, nous sommes loin d'en avoir tiré toutes les conséquences. Ce qui nous menace n'est plus la défiance des marchés mais c'est celle des peuples."
  • "Faire des économies oui, affaiblir l'économie non !"
  • "L'Europe laisse sa monnaie, l'euro, vulnérable à des évolutions irrationelles dans un sens ou dans un autre (...) Une zone monétaire doit avoir une politique de change sinon elle se voit imposer une parité qui ne correspond pas à l'état réel de son économie".
  • "Pour l'avenir, de véritables ressources propres seront indispensables, sinon c'est la construction européenne qui se trouvera remise en cause."

Certains voient également dans son intervention la démonstration que la France rentrera avec détermination dans le débat de l'intégration politique et l'efficacité européenne :

  • "Depuis trop longtemps, l'Europe doute d'elle-même, hésite sur ces choix. Elle met trop de temps à prendre des décisions majeures", il serait donc temps d'ouvrir un "grand chantier de la réforme de la politique économique et monétaire dans l'UE".
  • "L'Europe met trop de temps à prendre les décisions majeures, et trop peu à réfléchir à ses orientations et à son architecture d'ensemble", la solution serait donc dans les coopérations renforcées transcendées par le concept d'"une Europe différenciée qui ne serait pas une Europe à deux vitesses, ni une Europe à la carte."

Pourtant, sur ce dernier sujet, si la "défiance des peuples" est enfin clairement dite par un chef d'Etat devant le Parlement européen, on peine à identifier précisément qu'elle est la pensée institutionnelle du Président de la République et où est réinsérer le nécessaire rétablissement de la souveraineté populaire dans la construction européenne.

Mais surtout, François Hollande étaye de peu de choses concrètes son intervention et donc le coeur de son propos ne peut qu'être renvoyé à l'urgence du moment qui est la négociation des perspectives financières 2014-2020 et du budget européen. Or, si on lit bien son discours, le Président retombe dans la naïveté ou la pusillanimité qui a trop souvent affecté les socialistes français lorsqu'ils doivent se confronter à des gouvernements européens libéraux-conservateurs ou à leurs propres camarades socialistes européens : un complexe du minoritaire tellement intégré, qu'ils vont à la négociation en proposant ce qui leur paraît être déjà un compromis, et donc contraints tôt ou tard de reculer sur le compromis.

Ainsi, alors que le budget européen - qui implique une partie de la réussite de la construction européenne (politique de cohésion, investissements d'avenir, politique agricole...) et s'incarne dans des programmes "populaires" comme Erasmus - est sous pression des suédois, des allemands, des néerlandais et des britanniques, qui exigent des coupes radicale, le Président Hollande accepte de fait le terrain de ces adversaires.

Que vaut la revendication "de véritables ressources propres" à l'avenir pour le budget communautaire face à un "Faire des économies oui" ? Comment ne pas comprendre que cette affirmation "Un compromis sur le budget européen est possible mais il faudra raisonner les pays européens qui veulent aller au-delà de ce qui est raisonnable dans les coupes." implique qu'il a accepté des coupes budgetaires, dont il ne s'agit plus que de discuter du caractère raisonnable.

Non, au milieu de la crise économique, alors que la cohésion européenne est en cause, le budget européen devrait augmenter pour ne pas aggraver les logiques d'austérité partout à l'oeuvre à l'échelle nationale. Il n'est pas cohérent, il n'est pas politiquement efficace car illisible, de dénoncer l'austérité d'une main, pour s'y résoudre de l'autre dans la négociation budgétaire...

François Hollande a l'avantage sur ces adversaires Cameron et Merkel d'avoir été récemment élu et d'être moins contesté. Il a également pour lui que la conjoncture politique avec la démonstration malienne de la France lui donne une certaine autorité.

Qu'il saisisse l'opportunité pour rompre avec la logique malthusienne prônée par les conservateurs qui risquent de tuer l'union européenne.

Frédéric FARAVEL

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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 08:18

Cochin_Port_royal.jpegLa mort d'un bébé in utero à la maternité Cochin-Port-Royal de Paris a déclenché une émotion énorme dans l'opinion.

On n'a pas encore les résultats complets des différentes enquêtes commandées par l'Assistance Publique Hôpitaux de Paris (APHP), le ministère de la santé ou consécutive à la plainte du compagnon de la femme qui a perdu le bébé.

Cependant, les premières conclusions de l'APHP transmises hier soir sont pourtant inquiétantes : aucun défaut de moyens et aucun défaut de personnel. On retrouve ici le même processus qu'en octobre dernier, lorsqu'une famille avait perdu son enfant sur l'autoroute A20 en cherchant à rejoindre la maternité de Brives depuis Figeac... La grossesse était à risque, la famille n'en veut à personne, c'est la "faute à pas de chance", la faute à tout le monde et à personne en même temps... Circulez, y a rien à voir !

On touche pourtant les limites d'une logique comptable de la santé publique et notamment de la maternité. Il est préoccupant que dans une maternité réputée excellente, au coeur de Paris, on échelonne les priorités, en considérant qu'une grossesse à risque proche du terme peut être renvoyée au domicile. Il est bon que certaines de nos maternités disposent de moyens concentrés et exceptionnels mais on ne peut aboutir à une forme d'"industrialisation" (le terme est impropre) des naissances, alors que des territoires ruraux ou périurbains deviennent des déserts médicaux, hospitaliers et maternels (l'Etat vient d'ailleurs être condamné après la fermeture en 2009 de la maternité Valréas dans le Vaucluse et devra la rouvrir dans les mois prochains).

Une fois encore, Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), posait hier les bonnes questions. Il est nécessaire de déterminer si «la France a les maternités et le niveau qu’elle doit avoir pour l’accueil des femmes et de la petite enfance», a-t-il expliqué à l’AFP. «Lorsque l’on passe de la 7e à la 20e place en Europe pour la mortalité infantile comme le dit la Cour des comptes, ça doit interpeller le politique. Les Samu prennent de plus en plus en charge des accouchements inopinés parce que les centres où les femmes sont suivies ne peuvent pas les prendre en charge, c’est pareil en néonatalogie», a-t-il précisé.

Le Dr Pelloux souligne qu’il est indispensable de «rouvrir des maternités, des lits, installer des maisons de naissance, réinvestir dans l’humain de manière à accompagner les femmes et améliorer leur accueil au niveau des maternités». Et d’ajouter : «Le personnel fait ce qu’il peut, il est sans arrêt au taquet et on ne sait plus où mettre les malades. Nous avons toujours très peur de commettre une faute ou une erreur parce que nous n’avons pas les moyens de travailler».

Le gouvernement et la gauche doivent rompre franchement comme l'envisageait le projet du Parti Socialiste avec les logiques des 10 années précédentes : la santé n'est pas rentable. La ministre Marisol Touraine a emporté 1,5 milliards € supplémentaires pour le budget de la santé, c'est une bonne chose. Il est temps désormais de rompre également avec la loi HPST qui continue de détruire la santé publique en France.

Frédéric FARAVEL

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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 08:05

GPALe débat parlementaire s'est ouvert hier par un discours magistral de la Garde des Sceaux, Christiane Taubira (cf. la vidéo ci-dessous), un mauvais numéro d'acteur de biopic, Henri Gay-No et une prière de rue de l'association intégriste, homophobe et crypto-fasciste anormalement autorisée par le Préfet de Police de Paris (ce qui a valu à quelques députés - notamment notre camarade valdoisien, Gérard Sébaoun - d'être bousculés par les CRS pour les empêcher d'aller interpeler les "manifestants")...

Le débat parlementaire est désormais lancé, il arrive tard ; il arrive après qu'on ait laissé le temps aux pires opposants de se mobiliser contre le projet, et aux pires propos homophobes de se répandre dans le pays ; il arrive à un moment où la société française y est favorable et en même temps commence à être agacé qu'on ne concentre le débat public sur ce seul sujet.

Le projet n'en est pas moins légitime et nécessaire pour faire avancer les principes d'égalité et d'émancipation qui sont au coeur des convictions socialistes et républicaines.

Désormais, la main de nos parlementaires ne doit pas faiblir : pour réaliser l'égalité, il faudra le 12 février adopter enfin le mariage et l'adoption pour tous, et ensuite dans les mois à venir adopter la PMA pour tous les couples.

Je l'ai déjà écrit la question de la Gestation Pour Autrui (GPA), c'est-à-dire des "mères porteuses", n'est en rien connectée avec les deux sujets précédents, malgré ce que voudrait imposer quelques lobbies minoritaires LGBT et surtout les pires opposants caricaturaux. La GPA implique une marchandisation du corps humain, de la même manière que la prostitution et l'esclavage, incompatible avec la République et le Socialisme, et ne sera autorisée pour aucun couple, ce qui invalide tout argument sur une supposée rupture d'égalité.

L'annonce ce matin de la circulaire du ministère de la Justice - publiée vendredi - pour accorder la nationalité française aux enfants nés à l'étrangers d'une GPA, mais dont le père biologique est français, est donc mal venue, car elle va donner la possibilité aux outranciers réactionnaires qui s'opposent au projet de mariage pour tous d'instiller la confusion. Qu'on résolve un problème humain qui fait de certains enfants des apatrides, ce qui est incompatible avec le droit international, était nécessaire. Il n'était pas utile politiquement de le faire en même temps que le débat sur le mariage pour tous. Le gouvernement vient de se compliquer la tâche et de rajouter à des difficultés pour toutes les personnes directement concernées par le projet de loi.

Donc, soyons très clair, on ne peut pas être socialiste et républicain et validée le principe de la GPA et en conséquence, s'il faut donner une nationalité à des personnes qui existent, il n'est pas compatible avec les principes républicains de valider une filiation fondée sur la GPA.

Frédéric FARAVEL


Retrouvez l'intégralité de l'intervention de... par LCP

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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 15:17

FrancoisHollandeLes médias interviennent depuis ce matin sur la remontée dans les sondages de François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Cette évolution est positive car il est nécessaire que l'image de l'exécutif soit correcte pour réussir le changement et mettre en oeuvre les engagements de la campagne présidentielle.

L'institut BVA indique que la conjugaison d'évènements conjoncturels - intervention nécessaire au Mali, promotion du mariage pour tous, libération de Florence Cassez - explique l'amélioration de l'image du Président et de son Premier Ministre. Mais ces éléments ne modifient pas les fondamentaux.

En effet, ceux-ci restent fragiles : si le positionnement politique du Président est globalement apprécié, «sa» gauche commence à trouver qu’il n’est «pas assez à gauche». Les Français sont aussi plus partagés qu’auparavant sur le fait qu’il respecte ses engagements de candidat et continuent de rester très critiques sur l’efficacité et la justice de la politique menée.

Sur l'ensemble de la population, dont une grande partie qui ne votera jamais pour François Hollande, la gauche et/ou les partis qui les soutiennent, ceux qui lui reprochent d’être «trop à gauche» sont désormais aussi nombreux (29%) que ceux qui jugent qu’il n’est «pas assez à gauche» (30%). Une posture d’équilibre qui doit peut-être à une amélioration relative de la pédagogie élyséenne, mais qui doit certainement beaucoup aux critiques contradictoires dont il fait l’objet.

En effet, après avoir nettement infléchi (droitisé ?) sa politique économique (adoption du traité Merkozy, pacte de compétitivité), François Hollande subit à la fois de fortes critiques d'une partie de la gauche et de la droite : Depuis l’accord patronat-syndicats (transposition mot pour mot des accords compétitivité-emploi de Sarkozy), une partie des responsables politiques et de ses électeurs intentent à Hollande un procès en social-défaitisme. Quant à l’opposition de droite et au centre, ils jurent qu’il ne va pas assez loin et ne cesse de dénoncer un dogmatisme politique et un manque de réalisme économique du Président. Bref, il ne sert à riend de donner des gages à la droite et son allié social qu'est le patronat car ils n'en seront jamais reconnaissants.

Certains pourraient défendre l'idée que ces critiques aux deux marges tendent à conférer une confortable posture d’équilibre au Président, mais en fait, cela démontre un resserrement sérieux de sa base électorale. Hollande devrait ainsi surveiller sa gauche ; depuis novembre, les Français le trouvant «trop à gauche» sont 3 points de moins, alors que ceux qui jugent qu’il n’est «pas assez à gauche» sont 6 points de plus. Les sympathisants de gauche sont évidemment les plus troublés. Désormais, un sur deux (49%) considère que LEUR Président n’est «pas assez à gauche». Les catégories populaires ne sont pas en reste : 40% des ouvriers jugent désormais que François Hollande n’est «pas assez à gauche».

Corolaire à cette évolution, les Français sont désormais très partagés sur le fait que François Hollande «respecte ses engagements de candidat». 48% le pensent contre 50% qui jugent, à l’inverse, qu’il ne les respecte pas.

Si François Hollande veut remporter les élections présidentielles de 2017 et inscrire durablement le changement dans la société française, il y a urgence pour lui à donner des signes politiques sérieux et concrets : l'attente est forte pour des signes tangibles sur la réorientation pratique de la politique industrielle du pays (le déficit de compétitivité des entreprises françaises - notamment automobiles - ne vient pas d'un prix du travail trop élevé mais de leurs mauvais choix stratégiques), sur la réorientation concrète de la construction européenne (jugée trop libérale et éloignée des citoyens)... Les salariés, qui subissent au moins psychologiquement et parfois directement l'avalanche des annonces de plans sociaux, attendent également des mesures fortes comme la Loi sur les licenciements abusifs ou la Loi sur la reprise des entreprises avec priorité aux salariés.

Avec raison, certains expliquent que l'objectif n'est pas de sauver les élections locales de 2014 et 2015 mais de remporter les élections de 2017 : ils ont raison. Mais à désorienter sa base électorale, à mener une politique d'austérité que tous les acteurs économiques déconseillent désormais, nous pourrions perdre chacun de ses rendez-vous.

Le retour aux fondamentaux, au discours du Bourget et au projet socialiste, est une urgence vitale pour la gauche et le pays.

Frédéric FARAVEL
Mandataire fédéral de la motion 3 - PS Val-d'Oise

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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 14:49

musee-educ.gifAprès avoir voulu la création du musée en 1982, le conseil général du Val-d’Oise a voté le 18 janvier dernier une subvention limitée à 30.000 € pour 2013 et la clôture de ses engagements financiers et matériels au 31 décembre.

La conséquence de cette décision est la suppression des 4 postes associatifs et le licenciement immédiat des salariés qui travaillent sur les collections, assurent la sécurité, l’accueil, l’accompagnement des 8.000 visiteurs annuels. C’est aussi la remise en question d’une programmation établie, d’une centaine de visites déjà réservées, d’actions éducatives en cours.

Ce musée c’est :

  •     Un musée de société
  •     Un patrimoine témoin de l’histoire de l’éducation et de l’enseignement
  •     Des collections issues du territoire
  •     Un espace de recherche ouvert à tous, reconnu par les universitaires
  •     Des expositions pour sensibiliser à l’évolution du système éducatif
  •     Un espace de médiation pour comprendre les transformations de la société
  •     Un service éducatif à l’écoute de tous les publics
  •     Des activités pédagogiques pour les élèves de tous niveaux d’enseignement
  •     Un accompagnement à la formation des enseignants
  •     Des actions en lien avec l’éducation artistique et culturelle
  •     Un lieu de création artistique, d’innovation pédagogique
  •     Un équipement culturel de proximité avec un rayonnement régional
  •     Un travail en réseau avec les associations
  •     Des animations, des stages, des conférences
  •     Des rencontres suivies de débats, des spectacles thématiques
  •     Des donateurs, des salariés, des bénévoles, des artistes et des professionnels
  •     Un musée tourné vers le présent et l’avenir

Et un site internet www.musee-education.ac-versailles.fr où vous trouverez un descriptif détaillé de nos actions et des difficultés actuelles !

Une journée portes ouvertes aura lieu le 2 février 2013 de 11h à 18h

Mobilisons-nous

Ce projet scientifique, pédagogique et culturel doit continuer à vivre ! Une solution pour l’avenir doit être trouvée ! Nous demandons aux élus, aux collectivités, à l’État d’agir de toute urgence pour la sauvegarde du musée.

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 13:11
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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 08:11

 

MLG_09-02-2013.jpg

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 15:20

Une grande partie des pronostics électoraux a été démentie hier soir mardi 22 janvier 2013 à Tel Aviv. Les commentateurs prédisaient une droitisation très forte de la scène politique israélienne et c'est un retour à l'équilibre fondé sur la relative sanction de Benyamin Netanyahu que les électeurs ont choisi.

Une droite divisée qui recule

netanyahu.jpgLe premier ministre sortant conduisait une liste de coalition de son parti, le Likud, droite conservatrice sioniste traditonnelle, et des ultra-nationalistes laïcs de Yisraël Beitenu, le parti d'Avigdor Lieberman. Ils avaient remporté séparément et respectivement 27 et 15 sièges en 2009 ; l'incapacité de Tzipi Livni (Kadima, centre droit) à former un gouvernement avait alors permis à "Bibi" de se maintenir comme premier ministre en formant une alliance entre le Likud, Yisraël Beitenu et les partis religieux.

Netanyahu avait alors mené la politique la plus à droite de toute l'histoire d'Israël, amplifiant comme jamais la colonisation, reniant toute relations avec les Palestiniens et méprisant le mouvement social des indignés israéliens de 2011. Son échec à empêcher le vote de l'ONU en faveur de l'Etat de Palestine et la réalité de la crise sociale vécue par les catégories populaires et moyennes lui auront sans doute coûté de précieux sièges à la Knesset.

En effet, la coalition Likud-Beitenu ne recueillait hier soir que 31 sièges, loin des 42 députés des deux partis dans la précédente assemblée, mais loin aussi des 36-37 promis par les sondages.

Le discours belliciste et anti-arabe de la droite nationaliste n'aura servi qu'à légitimer le discours d'une nouvelle extrême droite religieuse Bayit Yehudi (Foyer juif ou Maison juive), dirigé depuis peu de temps par Naftali Bennett, coalition d'ultra-nationalistes favorables à l'annexion de 60% de la Cisjordanie et d'une partie de l'électorat religieux. Cependant, avec 11-12 députés le Foyer juif ne semble pas aussi puissant que ce qui était attendu (les sondages le donnait au coude à coude avec les travaillistes), il n'en restera pas un incontournable interlocuteur du Premier ministre sortant, qui paradoxalement a mis en selle celui avec qui il sera contraint de discuter aujourd'hui.

Knesset_22-01-2013.pngUn centre surprise ?

yairlapid.jpegLa nouveauté semble une des marques de ce scrutin puisque le grand gagnant d'hier est Yesh Atid "il y a un futur", parti créé de toute pièce par l'ancien présentateur de télévision Yaïr Lapid. Ce parti centriste a mobilisé une grande partie des classes moyennes laïques qui se sentaient les oubliées du développement économique israélien (et qui n'avaient pas forcément participé aux manifestations de 2011) et qui sont de plus en plus excédées par les privilèges accordées aux juifs ultra-orthodoxes dans la société israélienne (dispense de service militaire, ségrégation ethnique et sexiste - souvenez-vous des reportages sur les bus à Jérusalem).

Yesh Atid a également pris position pour la reprise du dialogue avec les Palestiniens même si cela ne fut pas au coeur de sa campagne.

Avec 19 sièges Yaïr Lapid est un caillou plus douloureux dans la chaussure de Netanyahu, car on le voit mal collaborer avec Benett, Lieberman ou les partis religieux... mais on disait aussi que Lieberman était un ultra-laïc incompatible avec les partis religieux de la précédente coalition. Il y avait sans doute plus de similitudes entre les religieux nationalistes et les laïcs nationalistes.

Il ne faut sans doute pas s'emporter sur la longue durée concernant le devenir de Yesh Atid. La vie politique israélienne nous a accoutumé à des successions de partis centristes surprises sans lendemain : Shinouï, Kadima...

Ce dernier pourrait d'ailleurs disparaître de la Knesset, sa leader Tzipi Livni, ancienne première ministre étant parti fonder HaTnouha qui remporterait 5-6 députés.

L'addition des trois partis centristes reccueille d'ailleurs autant de suffrages et de sièges que Kadima en 2009. Le centre surprend mais reste stable.

Une gauche qui se reconstruit

Les mobilisations sociales de 2011 ont cependant également trouvé leur résonnance dans le scrutin législatif. HaAvoda, le parti travailliste israélien, semble aujourd'hui en rémission. Il avait connu en 2009 un des plus mauvais résultat de son histoire avec 13 députés... Déjà décimé par la force d'attraction centriste de Kadima sous Ariel Sharon (départ de Shimon Peres), incapable depuis de nombreuses années de trouver un arbitrage ou un point d'équilibre entre sa gauche syndicaliste liées à Histadrout  (Amir Peretz) et ses tendances centristes et opportunistes proches d'Ehud Barak.

En 2011, ce parti était donné pour mort car au moins 6 députés avaient suivi une nouvelle dissidence menée par Ehud Barak qui avait négocié pour lui-même le poste ministre de la défense de Netanyahu.

yacimovicz.jpgS'il se fait rafler la deuxième place par les centristes de Lapid, HaAvoda double son score avec 15 à 17 députés. Ce fut un long travail conduit par Shelly Yacimovitch, elle-même ancienne journaliste, qui a rajeuni le vieux parti de Ben Gourion, Golda Meïr et Yitzhak Rabbin.

StavShaffir.jpgL'incarnation se fait en la nouvelle députée Stav Shaffir, l'une des leaders du mouvement des indignés de 2011 (réécoutez ici son interview). Quelques voix s'élèvent pour dénoncer dans le Parti un score en demi teinte ce qui démontre qu'il n'est pas encore totalement stabilisé : les déclarations de Yacimovitch pendant la campagne sur la caractère centriste éternel du Parti Travailliste étaient non seulement une erreur, qui lui a coûté de nombreux suffrages, mais également historiquement faux et en contradication avec sa volonté de relayer le mouvement social de 2011. Mais le Parti travailliste a commencé à reprendre sa place de protecteur des classes populaires et moyennes et on le sait ouvert à la paix et aux négociations avec les Palestiniens. 

Enfin, la gauche socialiste représentée par le parti Meretz double également sa représentation en passant de 3 à 6 députés. Elle récolte la clarté de son discours de gauche et en faveur de la paix et de la négociation, alors que Yacimovitch entretenait un peu le flou.

Les partis arabes conservent leur étiage habituel de 11-12 sièges et sont habitués à travailler avec la gauche.

Netanyahu sera reconduit mais ne durera pas

Netanyahu tentera une large coalition en jouant alternativement entre le centre et les ultra-nationalistes. Mais désormais les vrais débats de la société israélienne sont sur la table : le développement économique et social, la nécessité d'établir la laïcité et l'obligation de retourner négocier avec les Palestiniens, dont l'Etat est désormais reconnu.

Les observateurs s'accordent à dire que le cabinet Netanyahu 3  ne tiendra que la moitié du mandat... Je ne lui donne pas plus d'un an et en face de lui le centre et nos camarades peuvent, s'ils ne font pas trop d'erreurs construire enfin une alternative qu'attend le proche orient.

Frédéric FARAVEL

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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 15:06

J'avoue, comme simple observateur et militant politique insuffisamment informé, que j'ai été surpris d'apprendre que Jean-Yves Le Drian, notre ministre de la défense, avait précisé en ces termes les objectifs opérationnels de l'intervention française au Mali : désormais donc l'objectif de la France "est la reconquête totale du Mali".

Nous sommes intervenus à la demande du président par interim de la République du Mali, alors  que le sud du pays et Bamako se trouvaient sous la menace d'une offensive destructrice des djihaddistes du nord après la prise de Konna voici 12 jours. Il s'agissait de stopper l'offensive et d'éviter la chute complète du Mali dans les mainsde l'islamisme politique radical et violent et de préparer l'arrivée (en l'accélérant) de la force multinationale africaine prévue par la résolution de l'ONU.

J'avais exprimé mon analyse le 14 janvier (vous retrouverez l'article ici), refusant tout pacifisme irrationnel, mais m'interrogeant sur certains points à examiner.

mali.jpgParmi ces interrogations, il est évident que la pénétration des troupes françaises en est une majeure : s'il s'agit de stopper les dijahaddistes, d'éviter la "contagion" vers le sud, et de faire arriver plus vite une force internationale, nous restons dans un processus assez maîtrisé ; s'il s'agit désormais que l'armée française préside à la "reconquête totale" du nord du pays, alors les risques d'enlisement de la France dans ce conflit (malgré toutes les justifications géopolitiques possibles) deviennent incontrôlable.

Pour ma part, il me paraît difficilement tenable que l'armée française conduise les opérations au nord du Mali et s'engage sur des terrains qu'elle aura du mal à tenir, dans des zones géographiques difficiles où les cachettes sont multiples, propices à une stratégie de guérilla, avec un ennemi insaisissable (tout du moins durant de longues années avec un coût important en hommes, en matériels et donc financièrement). Dans la durée, la présence de l'ancienne métropole finira par être perçue tôt ou tard (notamment chez les Touaregs et les Arabes) comme le retour du "colonisateur" et l'opinion publique nationale se retournera contre notre gouvernement, alors qu'elle le soutient aujourd'hui très largement.

Il me paraît nécessaire que la France se cantonne à tenir la ligne de démarquation actuelle sur un terrain qu'elle maîtrise en attendant que la force africaine soit constituée et formée (et à ce sujet on peut demander une implication plus forte de nos partenaires de l'Union Européenne). Elle sera sans doute plus opérationnelle sur des théâtres d'opération au nord : l'armée tchadienne, notamment, est aguerrie au combat dans les conditions qui attendent les belligérants au nord, une force d'intervention y sera avec elle plus pertinente et efficace.

Autre sujet d'inquiétude devant nous. Pascal Canfin, ministre délégué au développement, rappelait ce matin sur France Inter que l'aide gouvernementale française à l'attention du gouvernement malien était gelée depuis le coup d'Etat militaire de mars 2012. La France est en attente d'une feuille de route précise pour le retour à la démocratie dans ce pays et ne libérera son aide qu'à cette condition. L'aide française à la société civile et aux ONG est par contre évidemment maintenue.

Outre le fait que l'on attende encore cette feuille de route, il faudra discuter posément avec les forces politiques maliennes qui ont appelé la France à la rescousse des contours multiformes de ce retour à la démocratie dans l'unité du Mali : la question de la lutte contre la corruption, la redistribution des richesses et donc la redistribution équitable des revenus provenant des ressources du sol malien. C'est l'un des problèmes posés depuis 30 ans par les conflits avec la population touarègue du nord du pays. La solution durable à la situation actuelle, "gagner la paix" comme le disait Pascal Canfin ce matin, réside évidemment dans un partage équitable des ressources qui n'apparaisse pas comme une exploitation du nord. Or, le président du Parti pour la renaissance nationale, Tiébélé Dramé, expliquait jeudi dernier sur France Inter qu'il était désormais hors de question de discuter avec les Touaregs du MNLA.

Si l'on ajoute à cela l'augmentation des exactions contre les arabes et touaregs maliens résidant au sud du pays, il y a quelques raisons de s'inquiéter sur les conditions de résolution durable du conflit.

Frédéric FARAVEL

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