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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

9 décembre 2022 5 09 /12 /décembre /2022 14:58

J'ai rédigé voici quelques jours cette note sur la fin du débat budgétaire au Sénat, seule des deux chambres où le débat sur le projet de loi de finances pour 2023 a pu réellement avoir lieu... l'Assemblée nationale courrait tout droit vers un 8ème 49.3 qui a été mis en œuvre dès le 8 décembre 2022, par la première ministre, avant même que les députés puissent réexaminer la partie recettes du texte.

Bonne lecture,
Frédéric Faravel

Conseiller municipal et communautaire GRS de Bezons
Membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"

La droite et la macronie s’accordent en matière budgétaire sur deux mantras : il faut baisser les impôts de production ; il faut réduire la dépense publique…

Peu importe l’absence totale de résultats en matière économique du premier verset – voilà près de 30 ans que cotisations sociales et impôts sont baissés sans jamais améliorer notre compétitivité et notre balance commerciale – les cadeaux fiscaux aux dirigeants d’entreprises, aux actionnaires, aux plus aisés de nos concitoyens (le premier quinquennat Macron n’en a pas manqué, le second poursuit dans la lignée) continuent de s’empiler. Cette année, le projet de budget sort du Sénat comme il y était arrivé en matière de taxation du capital : refus d’ne nouvelle modalité d’imposition des multinationales fondées sur le chiffre d’affaires pour lutter contre l’évasion fiscale ; refus du rétablissement d’une véritable exit tax pour lutter contre les évadés fiscaux ; refus de la taxation des superprofits indispensable mesure de justice fiscale ; refus d’augmenter la taxe sur les transactions financières, la taxation des dividendes versés (44,3 Mds € pour le seul second trimestre de 2022, et ça n’est même pas un record !) ou la taxation des dividendes reçus.

Le deuxième verset implique dans la suite du premier de se priver des moyens nécessaires pour conduire des politiques publiques dignes des défis auxquels est confronté notre pays et des attentes des Français.

Après avoir refusé les propositions de recettes il fallait toute l’inventivité de la droite sénatoriale et du Gouvernement pour expliquer que nos concitoyennes et nos concitoyens allaient voir leurs factures d’électricité exploser cette année de 15%, après une augmentation de 4% l’année précédente, après une envolée de 50% sur les 10 dernières années. Les Français payaient, avant la guerre en Ukraine, les décisions coupables d’ouverture au marché de l’énergie et les sous-investissements chroniques dans l’énergie nucléaires. Le bouclier énergie n’y peut rien, même à 45 milliards d’euros… Si la France se dotait des moyens nécessaires nous pourrions répondre à ces défis dans l’urgence et même entamer la réparation nécessaire des erreurs structurelles qui se sont accumulées sous l’effet de 15 années de politiques néolibérales.

Une satisfaction cependant : les sénateurs n’ont pas poussé le vice jusqu’à cautionner le scandale budgétaire sur la mission “Cohésion des territoires”, qui préside aux crédits de la politique du logement de la la politique la ville. Peut-être que sur ce sujet, les sénatrices et sénateurs perçoivent mieux que sur d’autres la “bombe sociale” en gestation ; c’est d’ailleurs la pire ironie de la situation : l’expression est du ministre du logement lui-même, Olivier Klein, dernier transfuge PS arrivé en macronie, quelques jours à peine avant que la Haute Assemblée ne vote contre cette mission budgétaire… un ministre qui avoue la catastrophe en devenir mais qui a abdiqué l’ambition d’obtenir les moyens nécessaires pour y remédier.

Un dernier mot sur les conditions du débat budgétaire.

La révision constitutionnelle a tendu à sacraliser les lois de programmations des finances publiques qui, sans aller jusqu’à une règle d’or intangible, a contribué à réduire le champ d’expression du Parlement. Le droit d’initiative des parlementaires est de plus en plus réduit à peau de chagrin par une interprétation toujours plus restrictive du “parlementarisme rationalisé” : en réalité, le seul qui peut amender le budget c’est le gouvernement. Par ailleurs, la fixation d’un calendrier contraint a débouché sur des situations ubuesques qui ont obligé les parlementaires des tous les bancs à retirer l’intégralité de leurs amendements dans le cadre de la mission « agriculture, alimentation et forêts ». Comprenez bien qu’il faut se dépêcher d’aller vers un huitième 49.3 à l’Assemblée Nationale ! La démocratie parlementaire en sort un peu plus abimée, on en vient presque à espérer que nos concitoyens ne regardent pas les débats parlementaires pour qu’ils n’aient pas envie de jeter le bébé avec l’eau du bain.

Plus que jamais, l’examen du budget 2023 aura démontré que l’urgence d’une bifurcation en matière de politiques publiques est inséparable d’une profonde refonde de notre démocratie républicaine.

Fin de comédie amère pour l’examen du budget au Sénat
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28 novembre 2022 1 28 /11 /novembre /2022 14:51

On l'avait annoncé voici quelques jours mais le voilà en vidéo... notre vœu pour retrouver des transports en commun public de qualité a été voté à l'unanimité à 2h55 lors du conseil du 23 novembre 2022. Menace de privatisation des lignes de bus RATP, démission massive des chauffeurs avec la dégradation des conditions de travail en cours et à venir, dégradation des conditions de transports que nous subissons tous les jours car Valérie Pécresse présidente d'Île-de-France Mobilités et de la Région ne fait rien pour arranger les choses ... pire elle menace d'augmenter le pass navigo à 90€ : c'est inacceptable. Mobilisons nous, élus et citoyens : signez la pétition stopgalere.fr initiée par le PCF et par toute la gauche (la Gauche Républicaine et Socialiste ayant été le premier parti à soutenir la démarche en dehors du PCF).

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28 novembre 2022 1 28 /11 /novembre /2022 14:36
Quelques interventions rapides sur des dossiers qui sont rarement abordés mais qui posent la question du rôle des services publics, de leur abandon trop souvent et de la façon dont nous devons donner aux jeunes générations le goûts de l'action et du services publics...
Vous verrez ce fil rouge tout à la fois sur la contestation du mode d'exploitation du Syndicat des Eaux d'Ile-de-France (SEDIF), de l'état d'abandon par l'Etat de l'action vers les quartiers prioritaires et la "Politique de la Ville", de ce que signifie au fond la nécessité d'ouvrir une Maison France Services et enfin de l'utilité d'avoir des apprentis dans une collectivité publique comme la Ville de Bezons.
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27 novembre 2022 7 27 /11 /novembre /2022 11:22
Nouvelle demande de garantie d'emprunt à à la Ville de Bezons de la part d'AB-Habitat... procédure que Mme Menhaouara avait suspendu avant de devenir présidente de la coopérative HLM pour exercer une forme de chantage politique. Ce dossier a fait l'objet d'une très grave confusion, qui donne quelques idées sur le manque de gouvernance du bailleur social. Nous compatissons profondément avec les agents et les locataires. Ce fut aussi un moment qui a démontré les tendances autoritaires et anti-démocratiques de Mme Beltaïef au point que même Mme Menhaouara a dû la désavouer.
 
Nous avons finalement voté la demande de garantie d'emprunt non pas pour cautionner la politique de Mme Menhaouara à ABH mais pour éviter des ennuis supplémentaires aux locataires et aux agents de la coopératives.
Explications en vidéo : on vous a épargné les scènes choquantes.
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26 novembre 2022 6 26 /11 /novembre /2022 10:29
Je m'excuse par avance de cette très longue vidéo, mais l'intégralité des débats est nécessaires pour comprendre ce que l'on a essayé de nous faire avaler lors du conseil municipal du 23 novembre, passé minuit.
La vente des bâtiments et du terrain loués par Korian au croisement des Rues de Villeneuve et de la Rue Georges-Dupont pour un projet immobilier délirant a été empêché de justesse. Une première lecture des deux délibérations portant sur le secteur compris entre la Rue Edouard-Vaillant, la Rue de Villeneuve, la Rue Maurice-Berteaux et la Rue Georges-Dupont - secteur stratégique en plein centre ville de Bezons - nous donnait à penser qu'il s'agissait juste de protéger mieux le secteur. Or plus on a entendu les arguments de plus en plus confus de Mme Menhaouara, il est apparu qu'il s'agissait en réalité de lui laisser les mains libres de faire ce qu'elle voulait sans grand contrôle et sans connaître le projet qui porte son intention, alors même que les préoccupations qu'elle fait mine de soulever devraient être soit déjà réglées par le Plan Local d'Urbanisme (PLU) actuel, soit par la révision qui est annoncée chaque année par la majorité municipale et qui n'a toujours pas été lancée.
Non ce n'est pas possible il faut plus de transparence et surtout Mme Menhaouara ne peut faire les choses ni dans le dos des élus ni dans le dos de la population.
La méthode de Mme Menhaouara et l'opacité de sa démarche a motivé un vote contre des oppositions et soulevé des interrogations jusque chez certains élus de la majorité : regardez bien les images en fin de vidéo, toutes les mains ne se lèvent pas contrairement à ce qu'elle essaie de faire croire.
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25 novembre 2022 5 25 /11 /novembre /2022 14:01

Encore une délibération du conseil municipal avec laquelle Mme Menhaouara demande qu'on dépose des dossiers de subvention pour un projet qui n'a été présenté à personne et que les élus ne connaissent pas... en dehors des grandes lignes : la moitié de l'extension du Parc Bettencourt est supprimée, les riverains qui devaient avoir vue sur le parc ou la terrasse d'un restaurant qui devait donner sur le parc ont droit désormais à une butte et au bruit des entraînements. Mais on ne connaît pas l'enveloppe financière et on apprend après le vote qu'en fait il y a un avenant à la convention Cœur de Ville avec la SADEV94 pour indiquer que c'est cet aménageur qui recevra les subventions : un dossier qui aurait donc dû passer avant le précédent.

Tout cela est à la fois une politique de gribouille, une trahison des engagements écologiques, une arnaque en direction des sportifs car ils ne voient en réalité pas de réponse à leurs véritables attentes. Quant au futur stade promis par Mme Menhaouara, c'est un miroir aux alouettes : il est sûr qu'elle a supprimé le stade des berges, qu'elle n'a en réalité pas de solution à proposer, mais qu'elle espère pouvoir tenir son public en haleine lors des futures élections municipales durant lesquelles elle fera la promesse de ce stade qui sera donc encore repoussé à plus loin.

Êtes-vous sûrs de vouloir lui faire confiance à ce point ?

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25 novembre 2022 5 25 /11 /novembre /2022 08:00

La majorité municipale et Mme Menhaouara sont magiques : ils présentent des dossiers de subvention pour demander aux élus de les voter sans leur donner la moindre information (ni aux Bezonnais d'ailleurs) sur le projet à subventionner.

Les élus et les Bezonnais n'ont pas eu communication des études, ils ne connaissent pas le projet de requalification du square de la République au bord de la départementale avenue Gabriel-Péri ... non la seule chose que nous savons, c'est que Mme Menhaouara - qui se cache désormais derrière les services qui lui auraient fait la proposition (ah tiens ? elle assume un peu moins qu'avant) - veut abattre des dizaines d'arbres sains pour les remplacer par des buissons, alors qu'il a été démontré qu'ils font baisser la température en centre ville pendant les canicules et les étés en général : ces gens dirigent-ils la Ville ou sont-ils des comiques ?

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24 novembre 2022 4 24 /11 /novembre /2022 18:57

Le conseil municipal du 23 novembre a commencé sur les chapeaux de roue : une décision budgétaire modificative de 424k€ de plus en fonctionnement et 175k€ en moins en investissement. On a vainement cherché le plan d'économie d'#énergie annoncé par la maire et ses amis, on ne l'a pas trouvé (faut dire que le hall de la mairie reste allumé en permanence) et la maire n'a pas voulu nous répondre à nos questions. Attention aux promesses de soutien de l'Etat aux communes, elles risquent de s'avérer piégées.

Dans la période, Florelle Prio et moi-même avons été surpris par une baisse de 10.000 € du budget en faveur des personnes âgées (qui sont dans la commune les plus fragiles financièrement), de 23.500 € pour les crèches et garderies et de 11.000 € pour les bibliothèques et la médiathèque... Il paraît que l'équipe municipale est de #gauche : on n'a pas dût tout comprendre. On vous passe les détails sur la mesquinerie à laquelle nous faisons face pour pouvoir accéder aux dossiers et assumer notre mandat à votre service.

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24 novembre 2022 4 24 /11 /novembre /2022 11:26

Communiqué de presse - Bezons, le jeudi 24 novembre 2022,

Cette nuit à 2h55, le conseil municipal de Bezons a adopté sur proposition de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains" un vœu relatif à l’arrêt de la privatisation des bus pour des transports publics accessibles et de qualité pour toutes et tous.
Ce vœu fait suite à l'initiative du groupe communiste au conseil régional Île-de-France et le Parti Communiste Français, rejoint ensuite par la Gauche Républicaine et Socialiste puis les autres partis de gauche, de dénoncer les logiques de privatisation engagée par la présidente de la Région Île-de-France et présidente d'Île-de-France Mobilité Valérie Pécresse et les gouvernements d'Emmanuel Macron ; l'effondrement des investissements et de l'entretien depuis 2015 et désormais la menace de la dégradation des statuts des agents de la RATP en cas de privatisation ligne par ligne ont gravement dégradé les conditions de transports des Franciliennes et des Franciliens... Valérie Pécresse ajoute à cela la menace d'une hausse de 75 à 100 euros - soit + 33% - en 2023 du Pass Navigo.
Cette situation est inacceptable et tous les usagers peuvent le constater chaque jour en subissant des conditions de transports dignes du bétail.
Nous invitons toutes les Bezonnaises et tous les Bezonnais signent la pétition qui est liée à ce vœu stopgalere.fr et à participer le 7 décembre à 9h au rassemblement devant le siège de la Région Île-de-France à Saint-Ouen.
VIVONS BEZONS FAIT ADOPTER EN CONSEIL MUNICIPAL UN VŒU CONTRE LA DEGRADATION DES SERVICES DE TRANSPORTS EN COMMUN FRANCILIENS
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27 octobre 2022 4 27 /10 /octobre /2022 15:47

J'ai rédigé pour la Gauche Républicaine et Socialiste cette analyse des manoeuvres croisées de l'exécutif et de la droite parlementaire alors qu'Elisabeth Borne vient d'utiliser pour la troisième fois en moins de 10 jours l'article 49.3 de la constitution pour faire adopter ses projet de loi de finances et projet de loi de financements de la sécurité sociale. Des considérations politiques dont les préoccupations essentielles des Français sont totalement absentes et qui renforcent encore Marine Le Pen et le Rassemblement National.

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste de Bezons
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"
Membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste

De l’Élysée au Parlement : cynisme et désordre

Et de trois ! Élisabeth Borne vient d’engager, quelques heures à peine après la fin de l’entretien télévisé du Président de la République sur France 2 et France info, la confiance du gouvernement sur la suite du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Le recours au 49.3 avait été activé pour le projet de loi de finances (avant même la fin de l’examen de la première partie – les recettes) et le début du PLFSS. Ce matin, la NUPES a annoncé logiquement le dépôt d’une nouvelle motion de censure après celles qui ont été débattues en début de semaine.

Avant ce nouvel épisode peu glorieux de la séquence budgétaire, Emmanuel Macron s’en est pris hier soir à l’opposition de gauche sur le ton d’une colère surjouée, qui ne sied pas à un Chef de l’État : « Ce qui me met en colère, c'est le cynisme et le désordre […]. Ils ont prouvé qu'ils n'ont pas de majorité, mais ils ont surtout prouvé qu'ils étaient prêts, socialistes, communistes, écologistes, LFI, à se mettre main dans la main avec le Rassemblement national alors qu'il y a la guerre en Europe, la crise, le désarroi de tant de familles et qu'il faut être du côté des Français. […] Ils ont montré une chose : ils ne sont pas du côté du mérite, de l'ordre, du travail, de la solution, de l'avancée, ils sont du côté du désordre et du cynisme. Et je vous le dis: ça ne mènera à rien. Ces gens-là ne sauront pas demain gouverner ensemble. »

La chute de la tirade macronienne démontre l’absurdité même du raisonnement élyséen : il ne fait de mystère pour personne qu’il ne sera jamais à l’agenda de la gauche de gouverner avec le rassemblement national ou avec son soutien. Il est tout autant excessif – et donc insignifiant pour suivre l’adage – de refuser aux oppositions d’user d’une des rares procédures que leur laisse la constitution pour exprimer la cohérence de leur ligne face au gouvernement. Ainsi au prétexte de la guerre en Ukraine, de l’inflation, de la crise énergétique et économique, il faudrait taire les divergences et ne surtout pas récuser une politique que l’on combat. Un raisonnement aussi spécieux que le tweet de Jean-Luc Mélenchon, le 20 octobre au soir caractérisant le macronisme comme « un régime de violence autoritaire » du seul fait du recours à une procédure constitutionnelle. Les victimes des nouvelles règles d’engagement et d’intervention des forces de l’ordre dans les manifestations depuis 6 ans apprécieront sans doute la mesure du propos. Nous ne serons jamais favorables au parlementarisme contraint et rationalisé de la Vème République (que nous avons toujours dénoncé), mais le registre de l’outrance choisi par deux dirigeants politiques de ce niveau n’est en rien rassurant.

Le jeu de dupes de la majorité parlementaire

Les groupes parlementaires de la NUPES avaient au demeurant d’excellentes raisons pour censurer le gouvernement. Si le contexte actuel empêche l’exécutif de rompre totalement avec le « quoi qu’il en coûte » – les incertitudes liées à la guerre, aux pénuries et aux conséquences des décisions inadaptées de la Banque Centrale Européenne rendent prudents les néolibéraux français qui nous gouvernent – les moyens, la logique politique et l’économie générale du budget présenté par l’exécutif sont incompatibles avec une politique de gauche (salaires, relance, politique industrielle, solidarité sociale…).

Le macronisme sans majorité parlementaire officielle n’a pas changé de méthode ; il n’écoute pas plus qu’avant les parlementaires et encore moins ceux issus de l’opposition. Le gouvernement a prétendu avoir intégré de nombreux amendements dans le texte du budget sur lequel il a engagé sa responsabilité, or sur les 117 concernés 83,7 % sont issues de ses propres soutiens (Renaissance, Modem, Horizons) ou de lui-même (le texte « final » intègre 23 amendements que le gouvernement a déposé pendant les débats dans l’hémicycle – petite bizarrerie institutionnelle française). LR pourra revendiquer l’intégration de trois amendements ; LIOT (groupe rassemblant le centre droit et plusieurs députés ultra-marins) a été gratifié de cinq reprises ; quand à la NUPES, le gouvernement a daigné reprendre onze de ses amendements (à considérer que les six issus de la commission des finances aient été tous portés par son président Éric Coquerel).

L’intervention d’Élisabeth Borne à la tribune de l’Assemblée Nationale a fini de démontrer le marché de dupes de cette supposée largesse d’esprit gouvernementale : énumérant un à un les amendements tolérés, leur caractère cosmétique est apparu clairement. Elle semblait d’ailleurs follement s’en amuser ; elle ne réprimait même plus un grand sourire narquois en direction des bancs de la gauche quand elle citait les amendements qu’elle lui reprenait. Elle est donc pleinement consciente qu’elle proposait au prétexte d’un grain de sel ajouté à la NUPES d’avaler tout entier un plat écœurant : au moins, le débat budgétaire aura permis à Mme Borne de gagner en assurance, c’est toujours ça de pris ; les Français n’y ont rien gagné par contre.

Mais le recours au 49.3 était en réalité inscrit dans les tablettes dès le départ : il s’agit en réalité de camoufler l’existence en pratique d’une majorité parlementaire à l’Assemblée nationale, fondée sur la connivence non assumée d’une majorité de députés LR avec les politiques économiques et sociales mises en œuvre par la « majorité présidentielle ». En engageant la responsabilité de son gouvernement, Élisabeth Borne leur permet de ne pas se prononcer sur son budget et son PLFSS tout en les laissant passer. Les députés LR peuvent ainsi continuer de revendiquer la fiction de leur non appartenance à la majorité.

Pourtant, cet épisode risque d’avoir une réplique sénatoriale en lien avec le congrès des Républicains qui se tiendra en décembre. Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, est opposé à Eric Ciotti pour prendre la direction du parti. Depuis deux jours, les couloirs du Sénat bruissent de rumeurs annonçant le rejet du PLF dès la première partie : face à celui qui plaide pour l’union des droites réactionnaires mais qui n’aura pas osé censurer le gouvernement, le Chouan Retailleau pourra revendiquer le rejet du PLF pour satisfaire la radicalité des militants LR. Un niveau digne d’une dispute de cour d’école élémentaire, mais symptomatique de la médiocrité de bien des dirigeants politiques actuels.

Un ambiance nauséabonde

La stratégie macroniste a donc fait long feu. Le Président a été contraint hier soir de formuler explicitement le souhait d’une alliance formelle entre LR et ses propres soutiens. En réalité, sur l’économie et le social rien ne les sépare vraiment ; c’est sur la stratégie culturelle et politique que se joue le congrès LR. Emmanuel Macron a presque cité dans le texte les mots de Nicolas Sarkozy dans l’entretien que ce dernier a accordé au Journal du Dimanche : mérite, ordre, travail… il a multiplié les appels du pied à la droite républicaine que ce soit sur les retraites, sur le refus d’augmenter la valeur du travail, sur la sécurité ou sur l’immigration.

Le Président de la République sait que son quinquennat est déjà fini avant même d’avoir réellement commencé (ce qui ne veut pas dire que les Français ne subiront pas les conséquences désastreuses de ses orientations) ; après avoir joué les Matamor sur la dissolution, il sait désormais qu’une conjugaison des contraires le temps d’une motion de censure est possible et que sa menace pourrait se retourner contre ses fidèles. Il lui faut donc formaliser ce qu’il se refusait à faire jusqu’ici.

Marine Le Pen n’a pas seulement pris au piège LR et Emmanuel Macron ; elle a plongé la NUPES dans le désarroi. Depuis lundi, les députés de gauche se voit contraints par les médias de se justifier de n’avoir pas voulu faire une alliance de circonstance avec l’extrême droite. L’hypothèse est en soi absurde, mais tout à leur volonté de mettre en difficulté Olivier Faure pour le congrès du PS en janvier 2023, Jean-Christophe Cambadélis et François Kalfon (copieusement relayés par la macronie) ont cherché à accréditer l’idée que la motion de censure de la NUPES aurait été corrigée après coup pour plaire au RN. Le procédé est à la fois odieux, irresponsable et puérile, mais l’ambiguïté extra-parlementaire de Jean-Luc Mélenchon leur permet de médire à moindre risque : « nul ne votera la motion de censure RN à la #NUPES puisque le #RN a déjà dit qu'il ne voterait pas celle de la NUPES » (tweet du 19 octobre au soir, qui montre la faiblesse du cordon sanitaire) ; ou encore la revendication assumée sur son blog le 26 octobre de faire feu de tout bois.

Pendant ce temps, Marine Le Pen compte les points, se frotte les mains et attend son heure. Et les Français s’apprêtent à passer un hiver froid et déprimant.

De l’Élysée au Parlement : cynisme et désordre
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