à lire absolument dans les pages du Guardian
Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Le Guardian, qui s'est procuré une copie du rapport qui sera rendu mardi, affirmait, vendredi 11 juin, que plusieurs de ces morts seront qualifiées de "meurtres illégaux", mettant "sous pression le parquet d'Irlande du Nord pour lancer des poursuites contre des soldats".
Des informations démenties par les autorités : "Des spéculations de ce genre ne peuvent qu'ajouter au stress et à l'anxiété de ceux qui sont le plus directement concernés par tout cela – les familles de ceux qui ont été tués et blessés et les soldats qui ont attendu longtemps ce rapport", a déclaré à l'AFP une porte-parole du Northern Ireland Office, qui représente les autorités britanniques en Irlande du Nord.
CELA "POURRAIT CONDUIRE DES SOLDATS DANS LE BOX DES ACCUSÉS"
Le 30 janvier 1972 à Londonderry, dans le nord-ouest de l'Irlande du Nord, quatorze hommes désarmés avaient été abattus par des parachutistes britanniques, au cours d'une manifestation pour la défense des droits civiques des catholiques.
Une première enquête éclair à l'époque du drame avait blanchi l'armée britannique et donné crédit à la version militaire des faits, selon laquelle les soldats n'avaient fait que riposter au feu des manifestants. Sous la pression de l'opinion et des familles des victimes, le premier ministre britannique Tony Blair avait confié en 1998 au juge Mark Saville le soin de faire toute la lumière sur les événements controversés.
"J'ai dit alors au premier ministre que si on s'écartait d'un millimètre de cette conclusion [de la première enquête], on entrerait dans le territoire de l'homicide involontaire, voire du meurtre", a expliqué au Guardian Lord Trimble, ancien chef du Parti unioniste d'Ulster et l'un des architectes de l'accord de paix dit du "Vendredi saint" en 1998. Il a dit avoir ajouté que cela "pourrait conduire des soldats dans le box des accusés".
«Nous sommes dans la continuité du MLF»
Une centaine de militantes et militants de l'association «Osez le féminisme» (lire l'article de Libération ci-dessous) ont posé des milliers d'affiches dans Paris jeudi matin. Reportage à l'aube.
A peine 30 ans, déjà féministes
Egalité. Les jeunes pousses du mouvement militant manifesteront demain aux côtés de leurs aînées. Avec punch et garçons.
Elles se veulent «sexy, punchy» ; disent : «On kiffe et on est radicales.» Elles ont l’air de s’éclater. Elles ont la trentaine - ou moins - et se revendiquent «féministes».Elles se sont rencontrées il y a quelques mois, au moment où les subventions du Planning familial étaient menacées par des coupes budgétaires. Elles étaient plusieurs, «jeunes, motivées, dynamiques». Et en colère. «Mais on n’est pas la génération revancharde.» Leur tout nouveau mouvement s’intitule «Osez le féminisme !» «C’était pour montrer que le mot n’est pas sale, qu’une féministe n’est pas la caricature qu’on en fait», explique… Patrick.
Car le mouvement est mixte. Pour Caroline De Haas, Julie Muret et Linda Ramoul (lire ci contre), piliers du réseau («progressiste, laïc et universaliste»), c’est une évidence. «Pour nous, c’est hommes et femmes ensemble», complète Julie. «La dernière fois que j’ai distribué nos tracts, on m’a dit : "Ah, enfin des féministes qui n’attaquent pas les mecs."»
Vocabulaire. Au début, c’était un «truc de copines», elles avaient pensé à d’autres noms de baptême : «les clitoféministes», ou «les hystéroféministes». Elles en sourient. Essayent de se moquer des clichés qui visent les militantes féministes, notamment celles qu’elles appellent avec un certain respect «les anciennes». Elles partagent les inquiétudes et les revendications des militantes historiques mais pas forcément le vocabulaire : «Le mot de "patriarcat" me hérissait, au début»,se souvient Julie. Ces nouvelles militantes ne se placent pas en concurrence avec les autres, au contraire. Et demain après-midi, elles se retrouveront ensemble dans la rue pour une manifestation nationale pour les droits des femmes qui partira à 14 h 30 de la place de la Bastille, à Paris (1). En revanche, elles utilisent beaucoup plus facilement les «armes» modernes qu’offre Internet : pour elles, Facebook ou Twitter sont évidemment «des outils».
Il y a un effet de génération. Autour d’elles, les jeunes gens qui les entourent - y compris les filles - ont l’impression que toutes les batailles ont été gagnées. Que le féminisme, ce truc ringard, n’a aujourd’hui plus de raison d’être. «Si elles n’ont jamais eu de galère pour tenter une IVG, elles considèrent que c’est un droit acquis, constate Linda. Ou alors, elles trouvent toujours des justifications du type "c’est moi qui prends le congé parental, parce que mon mari gagne plus". Mais pourquoi est ce qu’il gagne plus ?»
Epanouissement. Elles ne «lâchent jamais l’affaire» et essayent de faire «changer les autres de lunettes». Elles publient un journal sur le Web, avec une chronique du sexisme ordinaire ou une rubrique idées reçues («La parité a mis des incompétentes au pouvoir», «les féministes sont des hystériques, mal baisées»…). Elles réfléchissent à cette société où la «maternité est redevenue l’unique voie d’épanouissement» et où celles qui n’ont pas de bébés sont vues comme «frustrées, lesbiennes ou mal dans leur corps». Elles appuient là où cela fait mal : les inégalités salariales, les violences ; sans oublier de réclamer des places en crèche ou d’implorer les femmes de «résister au réflexe de la chaussette sale». Enfin, elles poussent la propagande jusqu’à prétendre que les filles féministes sont «mieux au lit».
(1) A l’appel du Collectif pour les droits des femmes et de Femmes solidaires.
algré une légère avance, les sociaux-démocrates du CSSD sont minoritaires dans le paysage politique de la République tchèque, selon les résultats quasi-définitifs des élections législatives, diffusés samedi 29 mai. Après dépouillement de 99 % des bulletins, le CSSD obtient 22,2 % des voix, contre 20,3 % à aux démocrates civiques de l'ODS. Ces derniers vont désormais pouvoir former une coalition avec les deux autres formations de droite, le nouveau parti TOP09 et les centristes d'Affaires publiques (VV), qui remportent respectivement 15,7 % et 10 % des voix. A cela il fallait ajouter les chrétiens démocrates (KDU-CSL), qui obtiennent environ 5 % des voix.
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"UNE GRANDE CHANCE POUR CONSTITUER UNE COALITION RESPONSABLE"
"Si ces résultats se confirment, cela offrira une grande chance pour constituer une coalition responsable, une coalition dont le pays a besoin par ces temps difficiles", s'était réjoui le leader de l'ODS, Petr Necas, alors que se dessinaient les premières tendances. Milan Znoj, un politologue tchèque cité par l'AFP, parle quant à lui d'"un choc sur la scène politique". "Ce sera une grande victoire pour la droite et une défaite pour la gauche, principalement pour les sociaux-démocrates", précise-t-il.
En tant que vaiqueur du scrutin, le leader du CSSD, Jiri Paroubek, devrait être chargé par le président Vaclav Klaus de former un gouvernement. Mais il a d'ores et déjà admis que le score de son parti n'était "certainement pas un succès" et que le pays allait passer sous la coupe d'une coalition de droite.
M. Paroubek, premier ministre du pays entre 2005 et 2006, partait favori lors de ce scrutin. Son parti a compté jusqu'à 10 points d'avance dans les sondages face à ses rivaux de l'ODS avant de voir cet écart fondre. Jusqu'à vendredi, les sondeurs étaient incapables de désigner un vainqueur ou une coalition potentielle pour gouverner le pays.
La République tchèque est dirigée depuis douze mois par un gouvernement provisoire après la chute de l'équipe de centre-droite du libéral Mirek Topolanek (ODS), renversé à la suite d'une motion de censure déposée par le CSSD. L'annonce des résultats officiels est attendue dans la nuit de samedi.
BAROMÈTRE DE LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE
BVA – ABSOLUCE – LES ÉCHOS – FRANCE INFO - 26 mai 2010
L’Institut BVA a réalisé ce sondage par téléphone les 21 et 22 mai auprès d’un échantillon de 1005 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas, appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession du chef de famille après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Longtemps attendues, les propositions du PS sur la réforme des retraites sont très bien accueillies, étant jugées nettement «meilleures», et «plus justes» mais aussi, avec un écart moindre, plus «crédibles» et «plus efficaces» que celles du gouvernement.
Il faut dire que le terrain est favorable au PS : les Français tiennent à la retraite à 60 ans comme à un acquis social et, plus globalement, ne considèrent pas qu’il soit inéluctable d’augmenter la durée de cotisation ou l’âge légal de départ à la retraite pour garantir le système pour le moment.
Il est à l’inverse doublement miné pour le gouvernement, non seulement en rupture avec l’opinion sur ces sujets, mais aussi en panne de confiance, les 2/3 des Français (et, désormais 40% des sympathisants de droite) jugeant «mauvaise» sa politique économique.
1. Pas d’effet de la bonne séquence Grecque pour Nicolas Sarkozy concernant la politique économique du gouvernement : les 2/3 des Français et 4 sympathisants de droite sur 10 la jugent mauvaise
Les 2/3 des Français (67%) jugent «mauvaise» la politique économique du gouvernement et seulement 28% la jugent «bonne». Plus fâcheux, si le consensus sociologique dans le rejet n’est guère nouveau (70% auprès des CSP+ et 76% auprès des CSP-), il tend désormais à gagner une part croissante de sympathisants de droite : 40% d’entre eux partagent les jugements négatifs de leurs concitoyens. Ils ne sont plus à présent que 55% à soutenir la politique économique gouvernementale alors qu’ils étaient encore 71% en septembre dernier.
Nul doute pourtant que la bonne séquence médiatique de Nicolas Sarkozy avec son rôle à la fois efficace et discret dans la crise grecque lui servira en tant que candidat en 2011 ou 2012. Pour le moment en tout cas elle ne lui apporte que peu de gains à court terme à la fois en popularité personnelle (celle-ci ne remonte que de quelques points et reste très faible) et de jugements positifs sur son action économique.
2. Le projet du PS sur la réforme des retraites est nettement préféré aux orientations gouvernementales
Une très large majorité de 57% contre 33% de Français estime que le projet de réforme des retraites du PS est « meilleur » que celui du gouvernement (soit 63% contre 37% si on exclue les personnes ne se prononçant pas sur le sujet).
Ils sont encore plus nombreux à estimer que ce projet est « plus juste » : 59% contre 32% (soit 65% de ceux faisant un choix entre les deux).
Plus intéressant, voire surprenant encore pour le PS, s’agissant d’une orientation récente et plutôt en contradiction avec les points de vues les plus souvent entendus dans les médias, une majorité relative de Français estime aussi que ce projet est «le plus crédible» (47% contre 41% soit 53% contre 47% si on exclue les sans opinions) et «le plus efficace à long terme» (42% contre 40%, soit 51% contre 49% sans les NSP).
Bref, c’est une bonne séquence pour Martine Aubry quelques jours seulement après l’annonce de ses orientations tant attendues sur le sujet.
Surtout qu’au-delà de ce soutien de l’ensemble des Français, elle bénéficie d’un plébiscite auprès des sympathisants de gauche, futurs électeurs des prochaines primaires socialistes : 61% des sympathisants de gauche (et 65% de ceux du PS) jugent que le projet du PS est «le plus efficace à long terme», 66% (75% au PS) qu’il est «le plus crédible», 79% (86% au PS) qu’il est «le meilleur» et 81% (86% au PS) qu’il est «le plus juste».
Sociologiquement aussi, le résultat est sans appel : le projet socialiste l’emporte sur chacun des indicateurs à la fois auprès des catégories populaires où il écrase le projet du gouvernement, mais aussi, auprès des catégories supérieures où il le domine, mais de façon moins écrasante (notamment sur les aspects «crédibilité» et «efficacité»).
Outre les sympathisants de droite, les retraités (et les plus de 65 ans), qui sont aussi les plus partisans d’un allongement qu’ils ne subiront plus, sont les plus nombreux à privilégier le projet du gouvernement.
3. Les Français rejettent massivement le report de l’âge légal et, plus globalement, considèrent que l’augmentation de la durée d’activité n’est pas le seul moyen de garantir le système
Le succès d’opinion de Martine Aubry est indiscutablement une bonne nouvelle pour elle. Mais au-delà de sa grosse séquence médiatique de la semaine dernière il s’explique surtout par un contexte d’opinion à la fois très hostile au gouvernement, mais aussi, depuis longtemps favorable aux orientations qu’elle vient de prendre : contrairement à l’immense majorité des commentateurs, médias et «expertologues» divers sollicités depuis des années sur le sujet, les Français, très attachés au principe du maintien de l’âge légal à 60 ans «en tant qu’acquis social» (57% contre 41%), rejettent (53% contre 41%) le caractère inéluctable de l’augmentation de la durée d’activité, estimant «qu’on peut très bien garantir notre système de retraite sans avoir à augmenter pour le moment la durée de cotisation ou à repousser l’âge légal». Evident nouveau signe de fracture entre le peuple et les élites !
Les lignes bougent toutefois sur le sujet …
- à la fois dans le temps : le report de l’âge légal s’il est toujours largement rejeté l’est moins qu’en janvier dernier (+7 points d’acception sur le fait qu’il soit repoussé au-delà de 60 ans) et il y a fort à parier qu’il l’aurait été encore moins dans les mois à venir si le PS avait embrassé la position de DSK plutôt que celle de Martine Aubry.
- et au niveau des clivages politiques (la gauche rejette, la droite plébiscite) mais aussi sociologiques : sur les deux sujets il y a consensus entre l’ensemble des actifs qu’ils soient catégories supérieures ou populaires à rejeter majoritairement le report de l’âge légal comme le caractère inéluctable de l’augmentation de la durée d’activité.
Tout au plus observe-t-on un rejet plus fort encore parmi les catégories populaires (74% et 65%). En revanche, actifs et inactifs s’opposent totalement entre eux sur ces questions, les inactifs, retraités et plus de 65 ans, demandant majoritairement aux autres de travailler plus : 55% sont favorables au report de l’âge légal et 54% affirment le caractère inéluctable de l’augmentation de la durée d’activité.
Au-delà du gouvernement – en rupture avec une large majorité de Français sur le sujet – ce résultat devrait sans doute inviter à la réflexion médias et commentateurs qui, comme en 2005 sur le TCE, mettent en avant tous ou presque une position dominante voire évidente parmi « les élites », mais pas du tout auprès du « peuple ».
Analyse réalisée par Gaël Slimane, DGA de BVA opinions
au moins Mitterrand n'avait jamais varié là-dessus...
Communiqué de Marianne Louis, Secrétaire nationale à la Politique de la ville, qui fait suite à l'installation du Conseil national des villes.
Malgré des banlieues au bord de la crise de nerfs, des faits de violence graves, des élus obligés de prendre à témoin l’opinion, le Premier ministre, en installant le conseil national des villes, s’est contenté de discours creux.
Depuis les émeutes de 2005, la situation n’a cessé de se dégrader : chômage, violence, échec scolaire, précarité sont devenus le lot quotidien de millions de nos concitoyens.
Le candidat Sarkozy promettait en 2007 « de consacrer beaucoup d’argent aux banlieues », « n’acceptant pas qu’on se soit résigné à laisser se développer tant de ghettos scolaires et urbains. » 3 ans plus tard, son Premier ministre refuse la rigueur budgétaire pour les plus aisés mais impose l’austérité aux habitants des quartiers plus que jamais dans la difficulté.
Le gouvernement devrait entendre le message porté par l’ensemble des acteurs qui vivent et travaillent en banlieue. Aujourd’hui pour redonner l’espoir à la banlieue, il faut en urgence:
- Renoncer au dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui met en danger les moyens de services publics essentiels dans les banlieues : école, santé, sécurité, justice…
- Renforcer en qualité et en quantité les forces de sécurité et de prévention sur le terrain ;
- Respecter la parole donnée de l’Etat et ses engagements contractuels en matière de renouvellement urbain et de contrats de cohésion sociale avec l’élargissement aux questions de transport et d’emploi de ces projets ;
- Durcir les sanctions financières et les modalités de mise en œuvre de la loi SRU contraignant toutes les collectivités à disposer d’un parc de 20% de logements sociaux ;
- Impliquer les acteurs associatifs et les habitants pour redonner du sens à la citoyenneté en banlieue.
- Renoncer au gel des dotations des collectivités territoriales qui sont en première ligne et le dernier rempart pour les territoires fragiles.
Analyse - En prenant le contre-pied de la numéro 1 du PS sur le dossier des retraites, le directeur du FMI tente de se poser en réformateur responsable.
La première secrétaire du parti socialiste (PS), Martine Aubry s'adresse aux journalistes le 18 mai 2010 à Paris après le Bureau national du parti. (© AFP Thomas Coex)
C’est ce qui s’appelle frapper par surprise. Certes, jeudi soir dans A vous de juger sur France 2, prestation d’abord conçue comme une opération de déminage quant au rôle contesté du FMI dans la crise, Dominique Strauss-Kahn a soigneusement écarté l’échéance de 2012 : «J’ai une mission à remplir, et je ne demande qu’une chose, c’est qu’on me laisse travailler.» Mais ce sensible repli tactique camouflait une percée d’importance, menée au chapitre des retraites celle-là. Quarante-huit heures tout juste après que Martine Aubry eut affirmé que les socialistes s’opposeraient «de toutes [leurs] forces au fait de repousser l’âge légal au-delà de 60 ans», son camarade de Washington a pris l’exact contre-pied de la première secrétaire : «Si on arrive à vivre 100 ans, on ne va pas continuer à avoir la retraite à 60 ans.» Et d’enfoncer le clou idéologique : «Je ne pense pas qu’il faille y avoir de dogme.»
Plus de doute : il s’agit bien de la première escarmouche entre deux des plus sérieux prétendants à l’investiture socialiste, qui, associés depuis le congrès de Reims de 2008, juraient jusqu’ici qu’il n’y aurait entre eux jamais d’affrontement. Dans le premier cercle aubryste, on observait vendredi un mutisme prudent. Pendant que les strauss-kahniens de la direction étaient contraints à de subtiles contorsions. La députée Marisol Touraine, chargée du dossier des retraites : «Pour le PS, non plus, la référence aux 60 ans n’est pas un dogme», ce qui ne sautait pas aux yeux à la lecture des propositions présentées mardi. Jean-Christophe Cambadélis, premier lieutenant de DSK : «C’est la position qu’il a toujours défendue. Il n’était en rien dans la volonté de se distinguer de X ou de Y. Il faudrait être un âne politique pour s’attaquer à Martine au moment où elle réussit.»
Contorsions. Reste que, du côté non strauss-kahnien de la direction, «le coup de pied de l’âne a été ressenti, confirme un de ses membres. Ce n’est pas anodin. Il y a une volonté délibérée de mise en difficulté et une démarche visant à maintenir l’avantage sondagier». Un autre feint de s’interroger : «N’aurait-on pas encore traduit les propositions retraites du PS en anglais de la côte Est ?» Difficile en effet de croire que DSK, dont les interventions dans le champ politique français sont calibrées au micron près, n’avait pas l’intention de se démarquer d’une Aubry contrainte par son aile gauche, Benoît Hamon et Henri Emmanuelli en tête, de ne pas bouger sur les 60 ans. De ce point de vue, c’est carton plein.
Liberté. Alors que le ministre du Budget, François Baroin, jugeait «intelligent» le propos de DSK, la gauche du parti et de la gauche montait au créneau. Crescendo. «L’âge légal de départ à 60 ans n’est pas un problème de dogme, mais une question de justice et de liberté», assène Guillaume Bachelay, proche de Laurent Fabius. «Pour les Français, le maintien de l’âge légal à 60 ans est un bouclier», estime Razzy Hammadi, proche d’Hamon. Jean-Luc Mélenchon, leader du Parti de gauche : «A l’évidence, sa candidature en 2012 compliquerait très sérieusement les capacités de rassemblement et de dynamique de la gauche.» Pendant que le communiste Pierre Laurent se demandait si ces propos étaient «ceux d’un homme de gauche», ou ceux «d’un homme que la fonction de dirigeant du FMI fait inexorablement dériver». Réplique de François Kalfon, proche de DSK : «Dominique Strauss-Kahn n’est pas dans le politiquement correct. Il est extrêmement libre sur l’ensemble des domaines, et s’exprime sans tabou.»
Bousculer les canons, donc. Frapper de l’extérieur, en jouant de sa liberté de mouvement, face à des concurrents empêtrés dans les équilibres de l’appareil. DSK, par l’expérience de la primaire de 2006 instruit, aurait-il pris le parti de faire du Royal ? Avec, dans un contexte de «bataille politique contre le gouvernement», ce risque résumé par un dirigeant Parti socialiste : «Difficile d’être une solution quand on commence à être un problème…»
L'Europe répond aux marchés par une riposte massive
LE MONDE | 10.05.10 | 11h32
Bruxelles, bureau européen
Les Européens et la communauté internationale espèrent avoir enfin trouvé la parade pour stabiliser la zone euro. Les ministres des finances des Vingt-Sept ont annoncé, lundi 10 mai, au petit matin, la mise en place d'un plan de sauvetage de l'ordre de 750 milliards d'euros afin d'éviter que la crise grecque ne s'étende à l'Espagne, au Portugal, voire à l'Italie.
Le dispositif est la pierre angulaire d'une série de mesures annoncées dans la foulée par la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI), et les principales banques centrales de la planète.
"Ce sont des mesures fortes qui contribueront à la stabilité économique et financière globale", a dit le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Le plan va "renforcer et protéger l'euro", a indiqué Angela Merkel lundi matin.
D'un montant sans précédent, le dispositif a été négocié au forceps, juste avant l'ouverture des marchés asiatiques. La réunion avait débuté sur un coup de théâtre: en raison d'un malaise, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a dû être hospitalisé d'urgence à sa descente d'avion.
Après son forfait, les grands argentiers ont attendu pendant deux heures son remplaçant, l'ancien bras droit d'Angela Merkel à la chancellerie, Thomas de Maizière.
Réunis à Bruxelles, les ministres des finances se sont surtout déchirés au sujet des modalités du fonds d'assistance esquissé l'avant-veille par les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro.
PRÊTS BILATÉRAUX
L'Allemagne a insisté pour imposer ses conditions : pas de garantie d'Etat à un emprunt communautaire géré par la Commission, intervention du FMI en cas de besoin, et plafonnement de l'enveloppe "européenne".
Les grands argentiers se sont donc entendus sur un dispositif hybride, c'est-à-dire de nature à la fois communautaire et intergouvernementale. Dans un premier temps, la Commission européenne a été autorisée à emprunter 60 milliards d'euros pour abonder la facilité qui lui permet, avec la garantie du budget communautaire, de prêter de l'argent aux Etats non membres de la zone euro en difficulté: il a été convenu d'ouvrir ce fonds aux pays de l'Union monétaire menacés par des "événements exceptionnels échappant à [leur] contrôle" (article 122 du traité).
L'Allemagne aurait aimé en rester là. Mais selon la plupart des capitales européennes, ainsi que pour la BCE, cette seule enveloppe n'était pas de nature à enrayer les risques de contagion de la crise grecque.
La Commission avait demandé un peu plus tôt dans la journée de disposer de la garantie des Etats de l'Union monétaire afin de muscler le dispositif.
Inacceptable pour l'Allemagne et les Pays-Bas. Avant un coup de fil entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en fin d'après-midi, Berlin espérait encore dupliquer le schéma mis en place en faveur de la Grèce, en privilégiant les prêts bilatéraux, couplé à l'assistance du FMI. Comme lors du sommet de la zone euro, vendredi, ses partenaires ont exigé la création d'un dispositif "ambitieux", moins compliqué à actionner en cas de besoin.
FONDS DE STABILISATION
En complément, les Etats de la zone euro ont donc décidé de mettre en place une sorte de fonds de stabilisation intergouvernemental, dont ils garantiront l'activité à hauteur de 440 milliards d'euros.
L'idée a été proposée par les Français et les Italiens afin de débloquer les négociations. L'instrument sera susceptible de lever des dizaines de milliards d'euros sur les marchés de capitaux pour financer des prêts, en échange d'une conditionnalité très stricte, calquée sur celle du FMI.
Deux Etats non membres de la zone euro, la Pologne et la Suède, ont promis d'offrir leurs garanties au dispositif. D'autres, comme le Royaume-Uni, ont catégoriquement exclu de le faire. La contribution de la France à ce fonds censé expirer dans trois ans devrait avoisiner les 85 milliards d'euros.
Enfin, il a été convenu avec le FMI que ce dernier abonderait les prêts européens, "au moins" à hauteur de 50 % – soit quelque 250 milliards d'euro. En échange de la création de cet instrument inédit, Espagne et Portugal se sont engagés à amplifier leurs efforts de réduction des déficits d'ici au 18 mai.
Ce mécanisme va être complété par une décision spectaculaire de la BCE. Après avoir traîné les pieds, celle-ci a annoncé son intention d'acheter aux banques les obligations qu'elles détiennent d'Etats fragilisés. Pour enrayer la chute de l'euro, plusieurs banques centrales, dont la Fed américaine et la BCE, ont, enfin, engagé une action concertée en mettant en place des accords d'échanges de devises.
Philippe Ricard
Article paru dans l'édition du 11.05.10