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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

24 janvier 2023 2 24 /01 /janvier /2023 18:21

Madame la Maire,

Nous sommes un Collectif apolitique de spectateur-trices soutenant le Théâtre Paul Eluard de Bezons et nous sommes très inquiet-es sur son avenir.

Le TPE est depuis 28 ans une scène conventionnée d'intérêt national    "Art et Création – Danse" ; depuis 5 ans la nouvelle direction du théâtre a permis de diversifier la programmation.

Les axes définis sont les suivants :

- Soutenir et accompagner la création chorégraphique ;

- Diffuser les spectacles ;

- Développer l’éducation artistique et culturelle ;

- Mener des actions spécifiques auprès de tous les publics.

Des concerts de jazz, classique, hip hop, musiques du monde… et des spectacles destinés au Jeune Public (danse, théâtre, concerts…) viennent compléter la programmation.

(Extrait du site de la mairie de BEZONS dont le titre est TPE : au cœur de l’échange)

Faut-il rappeler que le TPE est le premier théâtre à obtenir du Ministère de la Culture le "conventionnement danse" en 1995 ?

Au 1er janvier 2023, la municipalité de Bezons a décidé de ne pas renouveler cette convention.

Nous avons sollicité auprès de vous, de l'élu à la culture et de la direction des affaires culturelles, un rendez-vous par courriel et par dépôt d’un courrier à l’accueil de la mairie à deux reprises les 4 et 13 janvier.

À ce jour, nous n’avons pourtant eu aucun retour.

En date du 9 janvier, vous avez diffusé sur les réseaux sociaux, une publication sur le théâtre de Bezons avant d'en informer les Bezonnais et les Bezonnaises bien plus tard sur le site officiel de la ville.

Ce communiqué contient de nombreuses inexactitudes ou imprécisions auxquelles notre collectif souhaite réagir.

En préambule, nous sommes un Collectif apolitique et nous ne sommes pas comme vous l’affirmez le bras armé de l’opposition. Ils n’ont pas besoin de nous pour s’exprimer, et notre collectif est formé de personnes multiples, aux origines, aux opinions diverses et variées… liées entre elles par une envie de défendre le TPE, ce service public, ce patrimoine commun qu’il représente.

 

FONCTIONNEMENT ADMINISTRATIF DU THÉÂTRE :

La forme juridique du théâtre est celle d’un EPIC (Etablissement Public Industriel et Commercial).

Le TPE présente chaque année des comptes financiers à un Conseil d’Administration qui les approuve.

Dans ces comptes figurent différentes charges dont les salaires de l’équipe du théâtre.

Il est pourtant inexact de dire que les salaires sont un coût supplémentaire pour la ville par la mise à disposition d'agents municipaux et que le coût de cette mise à disposition s’ajoute à la subvention de la mairie de 880 000€.

Seul le gardien est agent municipal.

 

LA PROGRAMMATION :

Pour 2022-2023, votre décision de ne pas affecter la subvention supplémentaire de l’État comme il se devait au TPE, a entraîné la réduction du nombre de spectacles proposés de 37 à 25, dont seulement 4 spectacles à destination du Jeune Public. Rappelons également que cette subvention a été attribuée suite à la pandémie, en soutien aux artistes et aux lieux culturels ayant souffert de leurs fermetures obligatoires, de la perte momentanée de leur emploi, de la suppression de nombreux spectacles…

Pour la saison 2022/2023 :

  • - 6 spectacles de danse contemporaine.

  • - 7 spectacles de danse (hip hop, baroque, urbaine).

  • - 12 spectacles de musique (rap, musique du monde, baroque, électro, jazz).

Nous nous permettons de préciser que la Convention « Art et Création-Danse » ne se limite pas à la « danse contemporaine » comme il est indiqué dans votre publication du 9 janvier 2023.

 

LES SUBVENTIONS - LA BILLETTERIE :

Pour 2022, la subvention accordée par la mairie est de 880 000 €, soit 1% du budget global de la ville qui est de 80 000 000 € ; cette somme représente 25 € par Bezonnais·e, et par an (880 000€ / 33 765 habitants - estimation officielle de la population bezonnaise en 2022).

Comparativement, cela représente moins de deux places de cinéma plein tarif dans un multiplex.

Le plein tarif des Ecrans Eluard est de 6 €, justement grâce aux subventions.

Nous osons espérer que la ville a les moyens de consacrer à une Scène d’Intérêt National 1% de son budget.

Pour les manifestations municipales, la salle est mise à disposition gratuitement. Dans ces cas, il reste à la charge de la commune la location de matériel spécifique que le théâtre ne possède pas (comme par exemple un piano à queue), ainsi que les cachets des intermittents-es pour les montages, démontages…

Depuis 28 ans, la municipalité renouvelle la Convention. L’État, la Région et le Département soutiennent cette Convention en octroyant des subventions au TPE : 275 000€ l’an passé (95 000€ de la DRAC, 75 000€ de la Région, 105 000€ du Département), en complément de la subvention de la municipalité de 880 000€.

Nous perdons une grande partie de ces subventions en perdant la qualité de « Scène conventionnée d'Intérêt National ».

Dans votre communiqué ,7 000 billets auraient été vendus, mais vous ne précisez pas l’année et vous omettez les 10 000 billets pour les scolaires.

Depuis 5 ans, le nombre total de spectateurs-trices n'a cessé d'augmenter, hormis bien sûr pendant la période des confinements et fermetures de cinémas et théâtres liés à la Covid.

Ce que nous pouvons affirmer, c’est que depuis le début de la programmation de la saison 2022/2023, la fréquentation du théâtre est plus que satisfaisante.

Si nous prenons comme exemple le concert du compositeur et musicien Tunisien Dhafer Youssef, avec Ballaké Sissoko et Nguyên Lê (21 octobre 2022), la salle était pleine.

Nous pourrions citer d’autres spectacles (L’ensemble Aedes & Rocío Márquez, In Extremis…).

La politique tarifaire particulièrement attractive du théâtre permet de rendre accessible l’accès aux spectacles au plus grand nombre.

Les Bezonnais-es sont nombreux-ses à venir aux spectacles même s’il n’existe pas de typologie des spectateurs-trices fréquentant le théâtre. (Lors de la vente des billets, il n’est pas demandé d’où le spectateur vient).

 

BEZONS - SCÈNE d'INTÉRET NATIONAL - SA RENOMMÉE

Depuis 28 ans, le TPE propose des actions, des spectacles, des résidences… qui permettent à notre ville d'être connue et reconnue.

Des artistes de renommée internationale sont fiers-es de pouvoir se produire sur la scène du TPE et beaucoup rêvent d'y venir (Béatrice Massin, Jann Gallois, Frédéric Cellé, Youssoupha, Kyle Eastwood, Jeanne Cherhal, Angelin Prejlocaj, Saïdo Lehlouh & Bouside Ait Atmane, Camélia Jordana, Ben l'Oncle Soul, Bianca Li, les Ballets du Capitole, de Lorraine, de Biarritz...)

Grâce au Conventionnement, les artistes en résidence interviennent dans les établissements scolaires, dans les maisons de quartier... partagent, reçoivent, et construisent des projets artistiques avec et pour tous les publics.

Selon votre déclaration du 9 janvier, votre volonté est d'avoir "Un véritable lieu de culture, de spectacles et de partage ouvert à tous, et répondant à la demande de diversité exprimée par celles et ceux qui en sont les propriétaires: les bezonnais eux-mêmes!"

Comme vous, nous le souhaitons de tous nos vœux.

Pourquoi toujours vouloir démolir, déconstruire l’existant, alors qu'une programmation variée, qualitative, ouverte et accessible existe réellement ?

Pourquoi ne pas juste la compléter, investir et permettre une programmation, une ouverture encore plus grandes ?

Les moyens financiers devraient correspondre au nombre croissant de Bezonnais-es ; et non à la baisse du nombre de spectacles.

Actuellement la programmation est faite par des professionnels-les du spectacle vivant.

Son directeur, Sébastien Lab a été recruté en juillet 2017 par un jury composé du Président du Conseil d’Administration et de représentants-es des différentes institutions, au regard de ses compétences, de son expérience et de son réseau professionnel afin de perpétuer la mise en œuvre des projets artistiques de création.

Vous n'êtes pas sans savoir qu'une saison se prépare au minimum un à deux ans à l’avance.

À ce jour, aucune programmation n’est pourtant connue pour la saison 2023/2024.

En sortant du Conventionnement, vous privez les Bezonnais-es de spectacles de grande qualité, auxquels nous avaient habitué les directions successives, d’un très grand professionnalisme.

Le TPE fêtera bien tristement ses 50 ans en février 2023.

Veuillez par cette lettre lire et entendre la voix de nombreux-ses Bezonnais-es et habitant-es de villes voisines, de leurs besoins, leurs envies et aspirations communes.

Salutations respectueuses

Collectif de spectateurs-trices du Théâtre Paul Eluard de Bezons

Lettre ouverte du collectif des spectateurs-trices du TPE à la Maire de Bezons  concernant l'avenir du TPE.
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13 janvier 2023 5 13 /01 /janvier /2023 18:00
Nous venons d'apprendre que les vœux de la municipalité au personnel municipal se dérouleront ce soir.
Nous avons été surpris et choqués de découvrir qu'aucun élu d'opposition n'avait été informé et invité. Voilà bien la marque de la mesquinerie et l'ostracisme à laquelle nous sommes régulièrement confrontés de la part de la maire et de sa majorité fluctuante. Jusqu'en janvier 2020, TOUTES les conseillères municipales et TOUS les conseillers municipaux - quelle que soit leur sensibilité politique et les bancs sur lesquels ils siégeaient - étaient systématiquement invités.
Les agents municipaux de Bezons travaillent au service de tous les Bezonnais : ils méritent donc de recevoir les vœux des représentants de TOUS les Bezonnais. Nous souhaitons donc témoigner au personnel municipal notre solidarité et nos vœux les plus républicains pour l'année qui a déjà commencé : nous savons dans quelles conditions dégradées, ils sont contraints d'exercer leurs missions au service des Bezonnaises et des Bezonnais.
Que tous les agents de la Ville de Bezons soient bien convaincus que notre absence ne découle d'aucun mépris de notre part - nous passons les séances du #conseilmunicipal à défendre leurs intérêts et leurs conditions de travail - mais bel et bien d'une volonté délibérée de nous écarter.
Nous restons encore et toujours à leur disposition.
Nous sommes convaincus que l'ensemble des conseillères et des conseillers municipaux de la commune sont dans le même état d'esprit.
Pour Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains
Frédéric FARAVEL
Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste
Vœux 2023 aux agents municipaux de Bezons - La Maire rompt la tradition républicaine
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6 janvier 2023 5 06 /01 /janvier /2023 18:10
Communiqué de presse - vendredi 6 janvier 2022 - 19h00
 
Notre tribune (publiée sur la page facebook de la Ville, ci-dessous) pour le mois de janvier 2023 anticipait le pire et pourtant on était en dessous de la vérité...
 
J'ai appris de source sûre de l'équipe municipale de Bezons n'avait pas demandé le renouvellement de l’appellation « scène conventionnée d’intérêt national » pour le Théâtre Paul Eluard - TPE - Bezons... décision totalement arbitraire puisqu'une mairie n'a malheureusement pas à justifier d'un tel abandon auprès du ministère de la culture. Or cette "appellation" permet au #TPE d'obtenir la très grande majorité des subventions qui lui permettent de fonctionner : les premiers qui vont souffrir de cette situation ce sont les enfants des écoles et des centres de loisirs qui profitaient très largement de spectacles et de projections de très grande qualité.
Ce n'est pas seulement que Mme Menhaouara et M. Renault (son adjoint à la culture) ne sont pas capables de formuler une politique culturelle, c'est qu'ils ont décidé de la détruire ! Quelle honte ! Le TPE et son équipe ont tout mon soutien.
 
Quelles sont habituellement les Communes qui s'en prennent à la Culture ? Combien de temps le soutien de cette équipe municipale qui se disent de gauche vont-ils encore fermer les yeux ?
"On voudrait tuer le Théâtre Paul-Eluard qu'on ne s'y prendrait pas autrement !"
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5 janvier 2023 4 05 /01 /janvier /2023 16:02

Quelques réflexions que j’ai posées sur le papier pour la Gauche Républicaine et Socialiste sur la crise de l’énergie, les artisans #boulangers, le TPE, la réaction tardive du Gouvernement et la mauvaise foi sidérale de LR… et les vraies solutions durables !

Frédéric FARAVEL
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"
Secrétaire national en charge du pôle Idées, riposte & formation de la Gauche Républicaine et Socialiste

C’est la nouvelle année, le temps des « bonnes résolutions » et le gouvernement vient donc de découvrir que les boulangeries françaises étaient au bord de l’asphyxie. Pourtant, depuis plusieurs semaines et même plusieurs mois, il n’était pas bien compliqué de s’en rendre compte pour qui va lui-même acheter son « pain quotidien » : les prix flambaient (au rythme de plusieurs augmentations pour un même produit en quelques mois), certaines boutiques choisissaient de fermer leur devanture une journée supplémentaire par semaine quand d’autres mettaient tout simplement la clef sous la porte… après les « déserts médicaux », les pénuries de médicaments, nous voici à l’orée de créer des « déserts boulangers ».

Le prix du pain est rentré dans l’imaginaire des Français comme ce qui a déclenché la Révolution (la grande et aussi les suivantes) – et on se souvient du slogan du Front Populaire « Pain, Paix, Liberté » –, tous les exécutifs sont conscients que ce sujet est à la fois symbolique et terriblement concret : le pain doit rester accessible, et pas trop cher. Quand la baguette ne coûte plus 1€, mais 1,10€ ou 1,20€, les Français le voient tout de suite ; souvent la boulangerie est le dernier commerce ouvert dans un village, sa disparition provoque automatiquement un sentiment d’abandon, sentiment d’abandon (et perte de pouvoir d’achat) qui voici un peu moins de 5 ans avait nourri le mouvement des « Gilets Jaunes ».

Panique gouvernementale

Voici pourquoi en catastrophe, Bruno Le Maire a mis en scène mardi 3 janvier 2023 sa mobilisation au secours des artisans boulangers (il aura donc fallu attendre la rentrée scolaire), dans un point presse qui a suivi un échange avec les représentants du secteur de la boulangerie. Les 33 000 artisans auront donc l’immense plaisir de recevoir « courrier personnalisé » pour « leur préciser les aides auxquelles ils ont droit ».

Rassurez-vous d’autres mesures suivent… Les boulangers pourront « demander le report du paiement de leurs impôts et cotisations sociales » (merci la sécurité sociale) ; ils auront droit à une remise sur l’électricité « pouvant aller jusqu’à 40% de remise sur leur facture » ; ils pourront enfin résilier leurs contrats d’énergie sans frais, lorsque l’évolution des prix pratiqués sera « prohibitive » – les experts comptables des artisans concernés devront faire preuve de talent et de subtilité pour définir le niveau à partir duquel cette évolution sera “prohibitive” (on ne sait toujours pas s’il y aura un décret pour encadrer la mesure). Dominique Anract, le président de la Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française, qui avait participé à la réunion du matin s’est évidemment réjoui de ces nouvelles mesures, mais il lui fallait forcément nuancer : « pour une facture (d’énergie) qui va être multipliée par dix ou douze, rien ne sera suffisant »… c’est mieux que si c’était pire, donc.

Nous avons également eu droit à une nouvelle saison de #BrunoDemande : « Aujourd’hui, je le dis clairement : les fournisseurs n’aident pas suffisamment les boulangers et les PME » avant de rencontrer les “énergéticiens” dont Engie, EDF ou TotalEnergies. Il leur « demande » de « faire plus, de faire mieux, et de le faire tout de suite ». Alors même que début octobre 2022, ils ont signé une charte les engageant à protéger les entreprises de la hausse des pris de l’énergie, « un certain nombre de fournisseurs ne respectent absolument pas les engagements qu’ils ont pris », selon l’aveu du ministre de l’économie lui-même. S’ils ne « corrigent » pas le tir, Bruno promet de prendre « les mesures nécessaires pour faire respecter ces engagements et nous assurer que les fournisseurs jouent aussi le jeu » : « On peut toujours prélever davantage sur les fournisseurs d’énergie que ce que nous faisons aujourd’hui ». Dans le budget pour 2023, le gouvernement a mis en place un mécanisme qui doit lui permettre de collecter une partie des bénéfices des énergéticiens et lui rapporter, selon ses estimations, 11 milliards d’euros. Pourquoi ne pas agir maintenant alors que les défaillances sont ouvertement constatés ? Sans doute pour la même raison que les super-profits d’un certain nombre d’entre eux ne sont pas taxés, car ils n’existeraient pas.

Enfin, « dans chaque département, dans chaque préfecture, un point d’accueil des boulangers, avec des équipes dédiées, qui non seulement accueilleront tous les boulangers qui ont des questions et qui se demandent comment bénéficier des aides mais qui viendront aussi à la rencontre des boulangers » a souhaité préciser le même jour sur France Info, la première ministre Élisabeth Borne. Sauf que son ministre déplorait quelques minutes plus tard « nous avons à peine une cinquantaine de PME par jour seulement, je ne parle même pas des boulangers, qui viennent solliciter une aide à laquelle ils ont droit » : dans des préfectures et sous préfectures qui ne disposent déjà pas des moyens nécessaires pour effectuer correctement leurs missions habituelles, on doute que les boulangers se précipitent, alors qu’ils se plaignent déjà du caractère ubuesque des procédures à respecter pour obtenir ces aides – une dépense d’« énergie supérieure aux quelques centaines d’euros obtenues en bout de course » (sans jeu de mots).

Concours Lépine du faux-nez politique

Les boulangers vont-ils marcher sur Paris ? Certains en rêvent. Le 23 janvier, un Collectif pour la survie de la boulangerie et de l’artisanat appelle à manifester dans la capitale. Un autre collectif, La boulangerie à poil, va participer. Ces professionnels invitent d’autres artisans à les rejoindre et accusent l’État de ne pas les soutenir suffisamment. Ils affirment qu’ils veulent « changer le cours de l’histoire », rien de moins. On sent la reprise des codes du mouvement des “Gilets Jaunes” que nous évoquions plus haut.

Or, Frédéric Roy, le boulanger niçois qui a créé le premier de ces collectifs, est ouvertement engagé en politique. Dans ses interviews, il ne se contente pas de montrer ses factures. Il a tout un discours sur l’échec de l’Europe dans le domaine de l’énergie, et sur la souveraineté française qu’il faudrait retrouver. Qui le soutient ? Localement, Eric Ciotti, le député des Alpes-Maritimes, qui est aussi… président de LR. Il est particulièrement savoureux de voir LR – qui a accompagné toutes les décisions néolibérales et technocratiques décidées par le Conseil et la Commission européennes (donc le gouvernement français) – se révolter aujourd’hui… si quelques-uns peuvent parfois (difficilement) se prévaloir d’une lointaine filiation gaulliste ou séguiniste, pour la plupart on se vautre dans la caricature.

La palme revient sans doute à Valérie Boyer, sénatrice LR des Bouches-du-Rhône qui fut députée pour le même camp de 2007 à 2020, qui citant Loïk Le Floch-Prigent – « Le fait de produire de l’énergie d’origine nucléaire à 40 €, de la vendre à 42, et ensuite de la racheter le 21 juillet à 397 € devrait faire s’interroger tous les Français » – conclue par « Le fiasco énergétique de Hollande-Macron » : pour quelqu’un qui a voté en 2010 la loi NOME (qui introduit le processus aboutissant à l’impasse actuelle) à la demande du président Nicolas Sarkozy, c’est assez gonflé… Or la flambée des prix de l’énergie qui étrangle les boulangers, les TPE et plus généralement les Français, trouve aussi et d’abord son origine ici.

Démondialisation et marché européen

Les boulangeries avaient déjà subi une poussée de fièvre sur les prix fin 2021-début 2022 à cause de l’augmentation des prix du blé. On avait même vu dans certaines boutiques s’afficher des graphiques explicatifs pour justifier une première augmentation de 10 % de la « baguette tradition ». La guerre en Ukraine – qui a évidemment aggravé le phénomène – ne l’explique pourtant pas ou pas totalement. Depuis plus de 20 ans, le blé est une « matière première » hautement spéculative… Or aujourd’hui, si un producteur français voulait vendre à des prix plus accessibles que les cours actuels du marché, il ne pourrait pas car ce marché justement est mondialisé : tout est négocié à … Chicago. La construction d’un marché international régulé des céréales n’est évidemment pas à remettre en cause – c’est un des acquis des grands objectifs de régulation de la communauté internationale construite après la seconde guerre mondiale –, mais justement la « régulation » n’existe plus ou peu car la réglementation a sauté ligne par ligne avec le processus de libéralisation des marchés engagé depuis les années 1990. La « mondialisation heureuse » des néolibéraux aboutit au dysfonctionnement total du marché… Mais là, l’exécutif français reste coi, au niveau international comme au niveau européen.

L’échelle européenne, parlons en justement… car, en pratique, face à la crise, le gouvernement répond avec des aides ciblées en craignant la contagion des revendications. La peur n’ayant jamais écarté le risque, déjà, d’autres professionnels réclament, eux aussi, des aides supplémentaires. Les restaurateurs expliquent qu’ils ont du mal, comme les boulangers, à payer leur facture. Le gouvernement macroniste craint donc d’avoir ouvert la boîte de Pandore, alors que, depuis quelques mois, il essaie de diminuer son soutien à l’économie hérité de la crise sanitaire. Officiellement, la politique du « quoi qu’il en coûte » est derrière nous – l’État n’en aurait plus les moyens au moment où les taux d’intérêts nominaux remontent. Comment soutenir alors ceux qui ont des problèmes, sans faire chaque jour de nouveaux chèques ?

La solution est systémique et c’est celle que le gouvernement et la haute fonction publique de Bercy – aveuglés par le foi néolibérale – se refusent encore à mettre totalement en œuvre : c’est exiger (après avoir défendu l’inverse pendant des décennies) la fin du « marché » européen de l’énergie. La sortie du traité de la charte de l’énergie ne saurait satisfaire les Français avides de solutions concrètes. Pourquoi proposer au TPE et aux artisans de revenir temporairement aux tarifs réglementés (la gauche voudrait y adjoindre les collectivités), quand on sait que c’est le système actuel qui dysfonctionne en soi ?

Nous avons longuement écrit sur le sujet et vous pourrez vous référez à nos articles… l’idée fait son chemin pourtant, et il est un moment où personne ne pourra encore la différer : il fallait écouter le journaliste Jean-Sébastien Ferjou, le mardi 3 janvier au soir dans l’émission Les informés de France Info, expliquer que, tout en se revendiquant libéral et affirmant « croire au marché », lorsqu’il n’existe qu’un seul producteur – EDF en l’occurrence – il n’y a pas de marché et que les dispositifs mis en place par les institutions européennes pour en créer un artificiellement étaient tout simplement absurdes.

Espérons que l’inéluctable ne soit donc pas mis en œuvre trop tard.

Boulangerie, artisanat et énergie
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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 09:47

Les animateurs des spaces et podcasts MacronardsFM m'ont sollicité pour intervenir lundi 12 décembre 2022 dans la soirée afin de discuter et débattre autour des résultats des élections du printemps 2022. Il s'agissait d'analyser la situation politique, de donner des explications concernant la géographie et la sociologie électorale permettant de comprendre notre situation actuelle.

J'ai accepté de présenter les travaux que j'avais publiés à ce sujet au printemps dernier et de répondre aux questions des animateurs de cette webradio et de leurs auditeurs... L'échange s'est donc tenu en présence de 350 "twittos" ; un auditoire essentiellement macroniste ce qui expliquera l'incompréhension de plusieurs auditeurs aux explications que j'avançais sur la situation (les animateurs étaient moins étonnés) : il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

Vous trouverez le podcast ci-dessous : bonne écoute.

Comprendre la situation politique issue des élections du printemps 2022

👉 http://www.fredericfaravel.fr/2022/05/progressions-limites-et-echec-des-gauches-au-premier-tour-de-l-election-presidentielle-de-2022.html

👉 http://www.fredericfaravel.fr/2022/06/le-temps-des-ruptures-me-publie-le-rendez-vous-manque-de-la-gauche-en-2022-sera-t-il-definitif.html

👉 http://www.fredericfaravel.fr/2022/06/le-rendez-vous-manque-de-la-gauche-en-2022-sera-t-il-definitif-partie-2/3.html

👉 http://www.fredericfaravel.fr/2022/06/le-rendez-vous-manque-de-la-gauche-en-2022-sera-t-il-definitif-3/3.html

👉 http://www.fredericfaravel.fr/2022/07/elections-legislatives-de-2022-entre-approfondissement-et-contradictions-une-nouvelle-etape-de-la-crise-democratique.html

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9 décembre 2022 5 09 /12 /décembre /2022 14:58

J'ai rédigé voici quelques jours cette note sur la fin du débat budgétaire au Sénat, seule des deux chambres où le débat sur le projet de loi de finances pour 2023 a pu réellement avoir lieu... l'Assemblée nationale courrait tout droit vers un 8ème 49.3 qui a été mis en œuvre dès le 8 décembre 2022, par la première ministre, avant même que les députés puissent réexaminer la partie recettes du texte.

Bonne lecture,
Frédéric Faravel

Conseiller municipal et communautaire GRS de Bezons
Membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"

La droite et la macronie s’accordent en matière budgétaire sur deux mantras : il faut baisser les impôts de production ; il faut réduire la dépense publique…

Peu importe l’absence totale de résultats en matière économique du premier verset – voilà près de 30 ans que cotisations sociales et impôts sont baissés sans jamais améliorer notre compétitivité et notre balance commerciale – les cadeaux fiscaux aux dirigeants d’entreprises, aux actionnaires, aux plus aisés de nos concitoyens (le premier quinquennat Macron n’en a pas manqué, le second poursuit dans la lignée) continuent de s’empiler. Cette année, le projet de budget sort du Sénat comme il y était arrivé en matière de taxation du capital : refus d’ne nouvelle modalité d’imposition des multinationales fondées sur le chiffre d’affaires pour lutter contre l’évasion fiscale ; refus du rétablissement d’une véritable exit tax pour lutter contre les évadés fiscaux ; refus de la taxation des superprofits indispensable mesure de justice fiscale ; refus d’augmenter la taxe sur les transactions financières, la taxation des dividendes versés (44,3 Mds € pour le seul second trimestre de 2022, et ça n’est même pas un record !) ou la taxation des dividendes reçus.

Le deuxième verset implique dans la suite du premier de se priver des moyens nécessaires pour conduire des politiques publiques dignes des défis auxquels est confronté notre pays et des attentes des Français.

Après avoir refusé les propositions de recettes il fallait toute l’inventivité de la droite sénatoriale et du Gouvernement pour expliquer que nos concitoyennes et nos concitoyens allaient voir leurs factures d’électricité exploser cette année de 15%, après une augmentation de 4% l’année précédente, après une envolée de 50% sur les 10 dernières années. Les Français payaient, avant la guerre en Ukraine, les décisions coupables d’ouverture au marché de l’énergie et les sous-investissements chroniques dans l’énergie nucléaires. Le bouclier énergie n’y peut rien, même à 45 milliards d’euros… Si la France se dotait des moyens nécessaires nous pourrions répondre à ces défis dans l’urgence et même entamer la réparation nécessaire des erreurs structurelles qui se sont accumulées sous l’effet de 15 années de politiques néolibérales.

Une satisfaction cependant : les sénateurs n’ont pas poussé le vice jusqu’à cautionner le scandale budgétaire sur la mission “Cohésion des territoires”, qui préside aux crédits de la politique du logement de la la politique la ville. Peut-être que sur ce sujet, les sénatrices et sénateurs perçoivent mieux que sur d’autres la “bombe sociale” en gestation ; c’est d’ailleurs la pire ironie de la situation : l’expression est du ministre du logement lui-même, Olivier Klein, dernier transfuge PS arrivé en macronie, quelques jours à peine avant que la Haute Assemblée ne vote contre cette mission budgétaire… un ministre qui avoue la catastrophe en devenir mais qui a abdiqué l’ambition d’obtenir les moyens nécessaires pour y remédier.

Un dernier mot sur les conditions du débat budgétaire.

La révision constitutionnelle a tendu à sacraliser les lois de programmations des finances publiques qui, sans aller jusqu’à une règle d’or intangible, a contribué à réduire le champ d’expression du Parlement. Le droit d’initiative des parlementaires est de plus en plus réduit à peau de chagrin par une interprétation toujours plus restrictive du “parlementarisme rationalisé” : en réalité, le seul qui peut amender le budget c’est le gouvernement. Par ailleurs, la fixation d’un calendrier contraint a débouché sur des situations ubuesques qui ont obligé les parlementaires des tous les bancs à retirer l’intégralité de leurs amendements dans le cadre de la mission « agriculture, alimentation et forêts ». Comprenez bien qu’il faut se dépêcher d’aller vers un huitième 49.3 à l’Assemblée Nationale ! La démocratie parlementaire en sort un peu plus abimée, on en vient presque à espérer que nos concitoyens ne regardent pas les débats parlementaires pour qu’ils n’aient pas envie de jeter le bébé avec l’eau du bain.

Plus que jamais, l’examen du budget 2023 aura démontré que l’urgence d’une bifurcation en matière de politiques publiques est inséparable d’une profonde refonde de notre démocratie républicaine.

Fin de comédie amère pour l’examen du budget au Sénat
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28 novembre 2022 1 28 /11 /novembre /2022 14:51

On l'avait annoncé voici quelques jours mais le voilà en vidéo... notre vœu pour retrouver des transports en commun public de qualité a été voté à l'unanimité à 2h55 lors du conseil du 23 novembre 2022. Menace de privatisation des lignes de bus RATP, démission massive des chauffeurs avec la dégradation des conditions de travail en cours et à venir, dégradation des conditions de transports que nous subissons tous les jours car Valérie Pécresse présidente d'Île-de-France Mobilités et de la Région ne fait rien pour arranger les choses ... pire elle menace d'augmenter le pass navigo à 90€ : c'est inacceptable. Mobilisons nous, élus et citoyens : signez la pétition stopgalere.fr initiée par le PCF et par toute la gauche (la Gauche Républicaine et Socialiste ayant été le premier parti à soutenir la démarche en dehors du PCF).

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28 novembre 2022 1 28 /11 /novembre /2022 14:36
Quelques interventions rapides sur des dossiers qui sont rarement abordés mais qui posent la question du rôle des services publics, de leur abandon trop souvent et de la façon dont nous devons donner aux jeunes générations le goûts de l'action et du services publics...
Vous verrez ce fil rouge tout à la fois sur la contestation du mode d'exploitation du Syndicat des Eaux d'Ile-de-France (SEDIF), de l'état d'abandon par l'Etat de l'action vers les quartiers prioritaires et la "Politique de la Ville", de ce que signifie au fond la nécessité d'ouvrir une Maison France Services et enfin de l'utilité d'avoir des apprentis dans une collectivité publique comme la Ville de Bezons.
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27 novembre 2022 7 27 /11 /novembre /2022 11:22
Nouvelle demande de garantie d'emprunt à à la Ville de Bezons de la part d'AB-Habitat... procédure que Mme Menhaouara avait suspendu avant de devenir présidente de la coopérative HLM pour exercer une forme de chantage politique. Ce dossier a fait l'objet d'une très grave confusion, qui donne quelques idées sur le manque de gouvernance du bailleur social. Nous compatissons profondément avec les agents et les locataires. Ce fut aussi un moment qui a démontré les tendances autoritaires et anti-démocratiques de Mme Beltaïef au point que même Mme Menhaouara a dû la désavouer.
 
Nous avons finalement voté la demande de garantie d'emprunt non pas pour cautionner la politique de Mme Menhaouara à ABH mais pour éviter des ennuis supplémentaires aux locataires et aux agents de la coopératives.
Explications en vidéo : on vous a épargné les scènes choquantes.
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26 novembre 2022 6 26 /11 /novembre /2022 10:29
Je m'excuse par avance de cette très longue vidéo, mais l'intégralité des débats est nécessaires pour comprendre ce que l'on a essayé de nous faire avaler lors du conseil municipal du 23 novembre, passé minuit.
La vente des bâtiments et du terrain loués par Korian au croisement des Rues de Villeneuve et de la Rue Georges-Dupont pour un projet immobilier délirant a été empêché de justesse. Une première lecture des deux délibérations portant sur le secteur compris entre la Rue Edouard-Vaillant, la Rue de Villeneuve, la Rue Maurice-Berteaux et la Rue Georges-Dupont - secteur stratégique en plein centre ville de Bezons - nous donnait à penser qu'il s'agissait juste de protéger mieux le secteur. Or plus on a entendu les arguments de plus en plus confus de Mme Menhaouara, il est apparu qu'il s'agissait en réalité de lui laisser les mains libres de faire ce qu'elle voulait sans grand contrôle et sans connaître le projet qui porte son intention, alors même que les préoccupations qu'elle fait mine de soulever devraient être soit déjà réglées par le Plan Local d'Urbanisme (PLU) actuel, soit par la révision qui est annoncée chaque année par la majorité municipale et qui n'a toujours pas été lancée.
Non ce n'est pas possible il faut plus de transparence et surtout Mme Menhaouara ne peut faire les choses ni dans le dos des élus ni dans le dos de la population.
La méthode de Mme Menhaouara et l'opacité de sa démarche a motivé un vote contre des oppositions et soulevé des interrogations jusque chez certains élus de la majorité : regardez bien les images en fin de vidéo, toutes les mains ne se lèvent pas contrairement à ce qu'elle essaie de faire croire.
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