Encore une délibération du conseil municipal avec laquelle Mme Menhaouara demande qu'on dépose des dossiers de subvention pour un projet qui n'a été présenté à personne et que les élus ne connaissent pas... en dehors des grandes lignes : la moitié de l'extension du Parc Bettencourt est supprimée, les riverains qui devaient avoir vue sur le parc ou la terrasse d'un restaurant qui devait donner sur le parc ont droit désormais à une butte et au bruit des entraînements. Mais on ne connaît pas l'enveloppe financière et on apprend après le vote qu'en fait il y a un avenant à la convention Cœur de Ville avec la SADEV94 pour indiquer que c'est cet aménageur qui recevra les subventions : un dossier qui aurait donc dû passer avant le précédent.
Tout cela est à la fois une politique de gribouille, une trahison des engagements écologiques, une arnaque en direction des sportifs car ils ne voient en réalité pas de réponse à leurs véritables attentes. Quant au futur stade promis par Mme Menhaouara, c'est un miroir aux alouettes : il est sûr qu'elle a supprimé le stade des berges, qu'elle n'a en réalité pas de solution à proposer, mais qu'elle espère pouvoir tenir son public en haleine lors des futures élections municipales durant lesquelles elle fera la promesse de ce stade qui sera donc encore repoussé à plus loin.
Êtes-vous sûrs de vouloir lui faire confiance à ce point ?
La majorité municipale et Mme Menhaouara sont magiques : ils présentent des dossiers de subvention pour demander aux élus de les voter sans leur donner la moindre information (ni aux Bezonnais d'ailleurs) sur le projet à subventionner.
Les élus et les Bezonnais n'ont pas eu communication des études, ils ne connaissent pas le projet de requalification du square de la République au bord de la départementale avenue Gabriel-Péri ... non la seule chose que nous savons, c'est que Mme Menhaouara - qui se cache désormais derrière les services qui lui auraient fait la proposition (ah tiens ? elle assume un peu moins qu'avant) - veut abattre des dizaines d'arbres sains pour les remplacer par des buissons, alors qu'il a été démontré qu'ils font baisser la température en centre ville pendant les canicules et les étés en général : ces gens dirigent-ils la Ville ou sont-ils des comiques ?
Le conseil municipal du 23 novembre a commencé sur les chapeaux de roue : une décision budgétaire modificative de 424k€ de plus en fonctionnement et 175k€ en moins en investissement. On a vainement cherché le plan d'économie d'#énergie annoncé par la maire et ses amis, on ne l'a pas trouvé (faut dire que le hall de la mairie reste allumé en permanence) et la maire n'a pas voulu nous répondre à nos questions. Attention aux promesses de soutien de l'Etat aux communes, elles risquent de s'avérer piégées.
Dans la période, Florelle Prio et moi-même avons été surpris par une baisse de 10.000 € du budget en faveur des personnes âgées (qui sont dans la commune les plus fragiles financièrement), de 23.500 € pour les crèches et garderies et de 11.000 € pour les bibliothèques et la médiathèque... Il paraît que l'équipe municipale est de #gauche : on n'a pas dût tout comprendre. On vous passe les détails sur la mesquinerie à laquelle nous faisons face pour pouvoir accéder aux dossiers et assumer notre mandat à votre service.
Communiqué de presse - Bezons, le jeudi 24 novembre 2022,
Cette nuit à 2h55, le conseil municipal de Bezons a adopté sur proposition de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains" un vœu relatif à l’arrêt de la privatisation des bus pour des transports publics accessibles et de qualité pour toutes et tous.
Ce vœu fait suite à l'initiative du groupe communiste au conseil régional Île-de-France et le Parti Communiste Français, rejoint ensuite par la Gauche Républicaine et Socialiste puis les autres partis de gauche, de dénoncer les logiques de privatisation engagée par la présidente de la Région Île-de-France et présidente d'Île-de-France Mobilité Valérie Pécresse et les gouvernements d'Emmanuel Macron ; l'effondrement des investissements et de l'entretien depuis 2015 et désormais la menace de la dégradation des statuts des agents de la RATP en cas de privatisation ligne par ligne ont gravement dégradé les conditions de transports des Franciliennes et des Franciliens... Valérie Pécresse ajoute à cela la menace d'une hausse de 75 à 100 euros - soit + 33% - en 2023 du Pass Navigo.
Cette situation est inacceptable et tous les usagers peuvent le constater chaque jour en subissant des conditions de transports dignes du bétail.
Nous invitons toutes les Bezonnaises et tous les Bezonnais signent la pétition qui est liée à ce vœu stopgalere.fr et à participer le 7 décembre à 9h au rassemblement devant le siège de la Région Île-de-France à Saint-Ouen.
J'ai rédigé pour la Gauche Républicaine et Socialiste cette analyse des manoeuvres croisées de l'exécutif et de la droite parlementaire alors qu'Elisabeth Borne vient d'utiliser pour la troisième fois en moins de 10 jours l'article 49.3 de la constitution pour faire adopter ses projet de loi de finances et projet de loi de financements de la sécurité sociale. Des considérations politiques dont les préoccupations essentielles des Français sont totalement absentes et qui renforcent encore Marine Le Pen et le Rassemblement National.
Frédéric Faravel Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste de Bezons
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"
Membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste
Et de trois ! Élisabeth Borne vient d’engager, quelques heures à peine après la fin de l’entretien télévisé du Président de la République sur France 2 et France info, la confiance du gouvernement sur la suite du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Le recours au 49.3 avait été activé pour le projet de loi de finances (avant même la fin de l’examen de la première partie – les recettes) et le début du PLFSS. Ce matin, la NUPES a annoncé logiquement le dépôt d’une nouvelle motion de censure après celles qui ont été débattues en début de semaine.
Avant ce nouvel épisode peu glorieux de la séquence budgétaire, Emmanuel Macron s’en est pris hier soir à l’opposition de gauche sur le ton d’une colère surjouée, qui ne sied pas à un Chef de l’État : « Ce qui me met en colère, c'est le cynisme et le désordre […]. Ils ont prouvé qu'ils n'ont pas de majorité, mais ils ont surtout prouvé qu'ils étaient prêts, socialistes, communistes, écologistes, LFI, à se mettre main dans la main avec le Rassemblement national alors qu'il y a la guerre en Europe, la crise, le désarroi de tant de familles et qu'il faut être du côté des Français. […] Ils ont montré une chose : ils ne sont pas du côté du mérite, de l'ordre, du travail, de la solution, de l'avancée, ils sont du côté du désordre et du cynisme. Et je vous le dis: ça ne mènera à rien. Ces gens-là ne sauront pas demain gouverner ensemble. »
La chute de la tirade macronienne démontre l’absurdité même du raisonnement élyséen : il ne fait de mystère pour personne qu’il ne sera jamais à l’agenda de la gauche de gouverner avec le rassemblement national ou avec son soutien. Il est tout autant excessif – et donc insignifiant pour suivre l’adage – de refuser aux oppositions d’user d’une des rares procédures que leur laisse la constitution pour exprimer la cohérence de leur ligne face au gouvernement. Ainsi au prétexte de la guerre en Ukraine, de l’inflation, de la crise énergétique et économique, il faudrait taire les divergences et ne surtout pas récuser une politique que l’on combat. Un raisonnement aussi spécieux que le tweet de Jean-Luc Mélenchon, le 20 octobre au soir caractérisant le macronisme comme « un régime de violence autoritaire » du seul fait du recours à une procédure constitutionnelle. Les victimes des nouvelles règles d’engagement et d’intervention des forces de l’ordre dans les manifestations depuis 6 ans apprécieront sans doute la mesure du propos. Nous ne serons jamais favorables au parlementarisme contraint et rationalisé de la VèmeRépublique (que nous avons toujours dénoncé), mais le registre de l’outrance choisi par deux dirigeants politiques de ce niveau n’est en rien rassurant.
Le jeu de dupes de la majorité parlementaire
Les groupes parlementaires de la NUPES avaient au demeurant d’excellentes raisons pour censurer le gouvernement. Si le contexte actuel empêche l’exécutif de rompre totalement avec le « quoi qu’il en coûte » – les incertitudes liées à la guerre, aux pénuries et aux conséquences des décisions inadaptées de la Banque Centrale Européenne rendent prudents les néolibéraux français qui nous gouvernent – les moyens, la logique politique et l’économie générale du budget présenté par l’exécutif sont incompatibles avec une politique de gauche (salaires, relance, politique industrielle, solidarité sociale…).
Le macronisme sans majorité parlementaire officielle n’a pas changé de méthode ; il n’écoute pas plus qu’avant les parlementaires et encore moins ceux issus de l’opposition. Le gouvernement a prétendu avoir intégré de nombreux amendements dans le texte du budget sur lequel il a engagé sa responsabilité, or sur les 117 concernés 83,7 % sont issues de ses propres soutiens (Renaissance, Modem, Horizons) ou de lui-même (le texte « final » intègre 23 amendements que le gouvernement a déposé pendant les débats dans l’hémicycle – petite bizarrerie institutionnelle française). LR pourra revendiquer l’intégration de trois amendements ; LIOT (groupe rassemblant le centre droit et plusieurs députés ultra-marins) a été gratifié de cinq reprises ; quand à la NUPES, le gouvernement a daigné reprendre onze de ses amendements (à considérer que les six issus de la commission des finances aient été tous portés par son président Éric Coquerel).
L’intervention d’Élisabeth Borne à la tribune de l’Assemblée Nationale a fini de démontrer le marché de dupes de cette supposée largesse d’esprit gouvernementale : énumérant un à un les amendements tolérés, leur caractère cosmétique est apparu clairement. Elle semblait d’ailleurs follement s’en amuser ; elle ne réprimait même plus un grand sourire narquois en direction des bancs de la gauche quand elle citait les amendements qu’elle lui reprenait. Elle est donc pleinement consciente qu’elle proposait au prétexte d’un grain de sel ajouté à la NUPES d’avaler tout entier un plat écœurant : au moins, le débat budgétaire aura permis à Mme Borne de gagner en assurance, c’est toujours ça de pris ; les Français n’y ont rien gagné par contre.
Mais le recours au 49.3 était en réalité inscrit dans les tablettes dès le départ : il s’agit en réalité de camoufler l’existence en pratique d’une majorité parlementaire à l’Assemblée nationale, fondée sur la connivence non assumée d’une majorité de députés LR avec les politiques économiques et sociales mises en œuvre par la « majorité présidentielle ». En engageant la responsabilité de son gouvernement, Élisabeth Borne leur permet de ne pas se prononcer sur son budget et son PLFSS tout en les laissant passer. Les députés LR peuvent ainsi continuer de revendiquer la fiction de leur non appartenance à la majorité.
Pourtant, cet épisode risque d’avoir une réplique sénatoriale en lien avec le congrès des Républicains qui se tiendra en décembre. Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, est opposé à Eric Ciotti pour prendre la direction du parti. Depuis deux jours, les couloirs du Sénat bruissent de rumeurs annonçant le rejet du PLF dès la première partie : face à celui qui plaide pour l’union des droites réactionnaires mais qui n’aura pas osé censurer le gouvernement, le Chouan Retailleau pourra revendiquer le rejet du PLF pour satisfaire la radicalité des militants LR. Un niveau digne d’une dispute de cour d’école élémentaire, mais symptomatique de la médiocrité de bien des dirigeants politiques actuels.
Un ambiance nauséabonde
La stratégie macroniste a donc fait long feu. Le Président a été contraint hier soir de formuler explicitement le souhait d’une alliance formelle entre LR et ses propres soutiens. En réalité, sur l’économie et le social rien ne les sépare vraiment ; c’est sur la stratégie culturelle et politique que se joue le congrès LR. Emmanuel Macron a presque cité dans le texte les mots de Nicolas Sarkozy dans l’entretien que ce dernier a accordé au Journal du Dimanche : mérite, ordre, travail… il a multiplié les appels du pied à la droite républicaine que ce soit sur les retraites, sur le refus d’augmenter la valeur du travail, sur la sécurité ou sur l’immigration.
Le Président de la République sait que son quinquennat est déjà fini avant même d’avoir réellement commencé (ce qui ne veut pas dire que les Français ne subiront pas les conséquences désastreuses de ses orientations) ; après avoir joué les Matamor sur la dissolution, il sait désormais qu’une conjugaison des contraires le temps d’une motion de censure est possible et que sa menace pourrait se retourner contre ses fidèles. Il lui faut donc formaliser ce qu’il se refusait à faire jusqu’ici.
Marine Le Pen n’a pas seulement pris au piège LR et Emmanuel Macron ; elle a plongé la NUPES dans le désarroi. Depuis lundi, les députés de gauche se voit contraints par les médias de se justifier de n’avoir pas voulu faire une alliance de circonstance avec l’extrême droite. L’hypothèse est en soi absurde, mais tout à leur volonté de mettre en difficulté Olivier Faure pour le congrès du PS en janvier 2023, Jean-Christophe Cambadélis et François Kalfon (copieusement relayés par la macronie) ont cherché à accréditer l’idée que la motion de censure de la NUPES aurait été corrigée après coup pour plaire au RN. Le procédé est à la fois odieux, irresponsable et puérile, mais l’ambiguïté extra-parlementaire de Jean-Luc Mélenchon leur permet de médire à moindre risque : « nul ne votera la motion de censure RN à la #NUPES puisque le #RN a déjà dit qu'il ne voterait pas celle de la NUPES » (tweet du 19 octobre au soir, qui montre la faiblesse du cordon sanitaire) ; ou encore la revendication assumée sur son blog le 26 octobre de faire feu de tout bois.
Pendant ce temps, Marine Le Pen compte les points, se frotte les mains et attend son heure. Et les Français s’apprêtent à passer un hiver froid et déprimant.
La Gauche Républicaine et Socialiste a décidé de s’engager en 2020 comme membre observateur du Parti de la gauche européenne (PGE). Cet engagement était cohérent avec notre participation au travers d’Emmanuel Maurel au groupe de La Gauche au parlement européen et nos convictions internationalistes. La coopération avec le PGE a été fructueuse à bien des égards et nous avons pu compter sur son soutien lors des événements que nous avons organisés ces dernières années, que ce soit pour les Universités de la Gauche Républicaine ou pour notre présence à la Fête de l’Humanité. Évidemment, la pandémie de COVID19 et les restrictions sanitaires qui ont pesé sur les échanges ont empêché une implication que nous aurions souhaité plus intense. La participation active de la GRS, par mon intervention le samedi 22 octobre 2022 midi dans la table ronde sur le logement et la spéculation au Forum de la gauche européenne à Athènes les 21-22-23 octobre 2022, a cependant confirmé l’intérêt que nous avions à participer à un parti européen. Ce forum a confirmé nos convergences avec les partis et organisations membres ou associées au PGE sur les questions économiques et sociales. Des contacts fructueux ont été noués directement avec divers partis et organisations, dont die Linke, Syriza et Izquierda Unida (d’autres doivent venir avec le Sinn Féin, les partis scandinaves).
Vous trouverez ci-dessous le texte de mon intervention du 22 octobre 2022.
Frédéric Faravel Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"
samedi 22 octobre 2022 aux côtés de Ian Brossat, adjoint au Maire de Paris (PCF) en charge du logement, et de Theano Fotiou (Ancienne ministre de la solidarité sociale, députée SYRIZA, responsable de la politique du logement, Grèce) Jon Rodriguez (Responsable International d’Izquierda Unida, Espagne) et Konstantinos Arvanitis (Député Européen, Syriza-PA, La Gauche au Parlement Européen)
Le 27èmerapport de la Fondation Abbé-Pierre sur le mal logement rappelle qu’en France près de 15 millions de nos concitoyens sont menacés par la crise du logement et 4 millions en souffrent directement. Le logement est trop cher et plombe le pouvoir d’achat des Français. L’explosion des prix de l’immobilier entretient une rente intolérable peu productive, anti-économique qui accroît considérablement les inégalités.
Cette crise, déjà paroxystique, se conjugue aujourd'hui avec d'autres facteurs comme la hausse généralisée des prix et les conséquences d'un contexte sanitaire qui a conduit à la précarisation de nombre de nos concitoyens. Si l'inflation est galopante puisqu'elle est estimée à hauteur de 6% en France en septembre 2022 et 10 % à l’échelle de l’Union Européenne (avec des disparités très fortes d’un État membre à l’autre), les salaires et les aides sociales (hors dispositifs particuliers et ponctuels liés à la crise COVID) stagnent, conduisant à une forte réduction du pouvoir d'achat de nos concitoyens.
La France manque de logements, surtout de logements sociaux et à prix abordables… Les logements produits ne correspondent pas aux besoins prioritaires de nos concitoyens, en locatif comme en accession à la propriété. Une partie importante du parc est vétuste avec beaucoup d’habitat indigne, indécent ou de faible confort et 4,8 millions de passoires thermiques. La concentration des difficultés, les ségrégations dans certains quartiers n’ont pas été conjurées, au contraire elle s’accroissent dans certains cas. La politique du logement ne joue plus son rôle d’aménagement du territoire. L’hyper-métropolisation vide une partie du territoire tandis que sont concentrés richesses, services et logements chers dans les centres ou secteurs favorisés, reléguant les autres en périphérie et de plus en plus loin.
Le logement est le premier poste de dépense des ménages, et plus particulièrement de leurs dépenses pré-engagées ; il participe à cet étranglement financier des plus fragiles. France Stratégie, dans une note d’août 2021, a démontré une hausse de 5 points de ces dépenses « pré-engagées » entre 2001 et 2017, passant de 27 à 32% et le poids toujours plus important des dépenses de logement qui en représentent 68 %. Au-delà de ces chiffres, l'étude met en évidence l'inégalité croissante entre ménages pauvres et aisés et entre ménages selon qu'ils sont locataires ou déjà propriétaires dégagés d'emprunts.
Dans le même esprit, la Fondation Abbé-Pierre pointe une croissance des prix des logements de 154% depuis 20 ans. Selon une étude de l'ordre des notaires d'avril 2020, le prix des terrains a triplé sur la même période, avec une hausse de 200%. Il est ainsi de plus en plus difficile de se loger en France : 12,8 années de revenu disponible sont nécessaires pour acquérir un logement de 100 mètres carrés pour 7,8 années en 2000.
Cette tendance lourde du marché s'exprime notamment au travers de l'augmentation des loyers et des charges notamment celles dues aux fluides, l'augmentation des coûts de construction mais encore celle de la charge foncière dans les prix de l'immobilier.
La France manque de logements, surtout de logements sociaux et à prix abordables…
Emmanuel Macron a aggravé la crise, fragilisé les plus modestes, attaqué le logement social, promu une politique libérale qui a fait faillite dans les pays qui l’ont mis en œuvre il y a quelques années et reviennent en arrière actuellement (Grande Bretagne/Berlin). Sa politique s’est avérée inefficace, injuste et dangereuse pour l’avenir.
Il a refusé toute forme de régulation pour stopper les dérapages de prix. Il a accru nos retards dans la réhabilitation thermique. Les territoires en dehors des métropoles et zones tendues ont été délaissés. Le droit au logement pour tous, pourtant constitutionnellement reconnu, apparaît comme une bien triste illusion qui pâtit toujours plus d'un arbitrage défavorable par rapport au droit à la propriété également garanti par la constitution.
Les politiques macronistes mises en œuvre ont été des logiques de rabot budgétaire au travers de la réduction drastique des aides à la personne avec une économie de 15 milliards d'euros sur les aides aux logements dont 4 milliards sur la seule année 2022. Selon l'Institut des politiques publiques, les mesures prises au cours du quinquennat ont ainsi abouti à diminuer le niveau de vie des 5% les plus pauvres de 39 euros par an : voilà le résultat réel de la « théorie du ruissellement ».
Dans les débats sur les enjeux sanitaires en Europe, le vendredi 21 octobre 2022
Cette baisse des aides à la personne s'est accompagnée d'une quasi-suppression des aides à la pierre avec la suppression du financement par l'État du Fonds National des Aides à la Pierre (FNAP), établissement public chargé de contribuer, sur le territoire métropolitain, au financement des opérations de développement, d’amélioration et de démolition du parc de logements locatifs sociaux. Ainsi, les aides publiques au secteur du logement, exprimées en pourcentage de PIB, diminuent depuis 10 ans et n'ont jamais été aussi basses (1,6 % du PIB en 2020, soit 38,5 milliards d'euros) alors que les recettes fiscales que rapporte le logement à l'État ont plus que doublé en 20 ans (79 milliards d'euros).
Tout cela conduit à une réduction de la production de logements sociaux passant sous la barre des 100 000 logements annuellement mis en chantier depuis 2017. La baisse des constructions a été constatée dès 2018. Pour l'année 2021, en prenant les logements réellement livrés, les chiffres dépassent à peine les 80 000 logements, alors même que la ministre du Logement d’alors avait fixé début 2021 un objectif de 250.000 logements sociaux construits dans les deux ans.
Le choc de l'offre promis par les néolibéraux ne s'est donc pas produit. À l'inverse, la liste des demandeurs de logements sociaux s'est allongée et concerne aujourd'hui 2,2 millions de personnes.
L'investissement dans la pierre a toujours été considéré comme le plus rentable. La forte attractivité des investissements dans ce secteur conduit pourtant à une pression toujours plus forte sur les loyers ainsi que sur les prix de l'immobilier. La rareté du foncier disponible en zone tendue a renforcé ces phénomènes spéculatifs qui conduisent, en outre, à éloigner toujours plus loin du centre les personnes les plus modestes et les plus fragiles.
Par ailleurs, la sociologie des bailleurs et des propriétaires est intéressante à étudier pour voir à qui profite cette rente. Dans son étude « France portrait social », publiée en novembre 2021, l'Institut national français de la statistique pointait la forte concentration du patrimoine immobilier dans notre pays. En France, en 2017, 24 % des multipropriétaires détenaient 68 % des logements possédés par des particuliers. Les ménages propriétaires de trois logements ou plus (11 % des ménages) possédaient quant à eux près de la moitié du parc (46 %). Ces chiffres traduisent le creusement des inégalités de patrimoine. Selon Alain Trannoy, directeur d'étude à l'École des hautes études en sciences sociales de Marseille, « ces chiffres prouvent que la richesse immobilière est très concentrée en France. Et que la hausse des prix de l'immobilier depuis trente ans a bénéficié aux ménages déjà propriétaires, qui ont pu continuer à investir, alors que la primo-accession est de plus en plus difficile ». Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole d’une association de défense citoyenne « Droit au logement » (DAL) conclut ainsi que « le mythe du petit propriétaire se lézarde ».
Hors investisseurs institutionnels et bailleurs sociaux, un million de ménages, soit 3,5 % des foyers français, détiennent chacun au moins cinq logements. Le phénomène est prégnant dans le cœur de Paris et celui des grandes villes comme Lyon ou Marseille, et concerne aussi bien des héritiers que des investisseurs.
Cette concentration, jusqu’ici jamais repérée, de la propriété locative ressort de l’exploitation fine des données du cadastre par l’institut national de la statistique, qui recense non seulement les propriétaires de biens en direct, mais permet aussi d’identifier les porteurs de parts de sociétés civiles immobilières, comme c’est le cas de 31 % des multipropriétaires de plus de cinq logements et de 66 % de plus de vingt logements.
L’emprise des multipropriétaires se révèle massive dans les centres-villes : 58 % du parc locatif privé parisien leur appartient, plus encore dans les arrondissements centraux. Même phénomène à Lyon, où elle atteint 50 % des logements, et plus de 60 % dans les quartiers centraux de la presqu’île, des pentes de la Croix-Rousse ou de Fourvière. A Marseille, leur part s’élève à 56 % des logements privés loués, à Lille, à 62 % et à Toulouse, à 51 %. Ces multipropriétaires appartiennent aux catégories « aisées » et « plutôt aisées » (les 40 % les plus riches) et sont, en général, plutôt âgés (70 % ont plus de 50 ans).
Hors investisseurs institutionnels et bailleurs sociaux, un million de ménages, soit 3,5 % des foyers français, détiennent chacun au moins cinq logements.
Depuis dix ans, beaucoup de jeunes investisseurs s’intéressent à l’immobilier, commencent par acheter un appartement à crédit, et, quand ils voient que ça marche, se prennent au jeu et enchaînent les opérations. Le mouvement s’est accéléré depuis 2017 et les réseaux sociaux bruissent de ces fortunes vite faites, parfois surfaites, étalées et vantées par des influenceurs qui se targuent d’avoir réussi et de pouvoir prodiguer des conseils… payants. Ils surfent sur le rêve, de plus en plus partagé, de devenir rentier avant ses 40 ans, de s’affranchir du salariat et d’accéder à ce qu’ils appellent la « liberté financière », comme si vivre d’un travail était une idée dépassée…
Les règles fiscales assujettissent les revenus fonciers au barème de l’impôt ordinaire, sauf lorsque des intérêts d’emprunt et des travaux les grignotent et créent donc un déficit… lui-même partiellement répercutable sur les autres revenus, jusqu’à 10 700 euros l’an. Un tel dispositif encourage à se relancer sans arrêt dans de nouvelles opérations, où l’investisseur fait donc en sorte que ses frais soient remboursés par le fisc.
La logique d’accumulation par des multipropriétaires bailleurs crée une rude concurrence pour les acheteurs de leur propre logement et contribue sans doute au ralentissement de l’accession à la propriété. La part des propriétaires de leur résidence principale est, depuis 2010, bloquée à 58 %.
Ainsi aujourd’hui, la spéculation foncière n’est plus seulement entretenue par de grandes sociétés privées ou des investisseurs étrangers (en provenance du golfe arabo-persique par exemple) qui décident de faire des investissements juteux et rapidement rentables dans les beaux quartiers de la capitale ; on peut même se demander s’ils ne sont pas devenus minoritaires dans le phénomène. Une catégorie entre la bourgeoisie et la petite bourgeoisie se développe qui joue avec l’immobilier et participe à un emballement des prix, où chacun pense qu’il va rapidement faire la culbute en achetant puis revendant un ou plusieurs biens : cela suppose que les prix de l’immobilier soient toujours à la hausse et donc repose sur un pari un peu fou sur l’avenir qui pourrait bien s’effondrer un jour ou l’autre comme une pyramide de Ponzi. La contraction des facilités bancaires va peut-être freiner le phénomène, mais elle ne permettra pas de revenir sur un niveau de prix aujourd’hui trop élevé qui limite la capacité des familles qui pourraient prétendre à acheter leur résidence à le faire et qui limite aussi la capacité à produire du logement social.
Par ailleurs, attention aux effets corrélatifs des politiques écologiques qui n’en sont pas moins nécessaires : La lutte contre l'étalement urbain doit ainsi s'articuler avec le respect du droit au logement. L'objectif «zéro artificialisation nette» que s’est fixé la France au travers de la loi Climat Résilience de 2021 va augmenter les prix du foncier, ce qui risque de renforcer les logiques de relégation du logement social là où les terrains sont moins chers, de complexifier et diminuer les capacités à construire du logement social. Cela affectera nécessairement la répartition géographique et renforcera les inégalités territoriales.
Enfin, il existe un lien intrinsèque entre hausse des prix et insécurité juridique relative des locataires. Pour réguler les prix de l'immobilier, il convient donc prioritairement d'octroyer de nouveaux droits aux locataires. Quand on réalise que la valeur de marché d'un bien « libre d'occupation » s'établit, en Île-de-France et dans les grandes métropoles, très généralement au double de sa « valeur locative de long terme » (valeur d'acquisition évaluée par un bailleur institutionnel, capitalisant les loyers sur trente ans ou plus ), on comprend que des acteurs privés indélicats soient tentés par des actions d'évictions spéculatives « systématisées » comme les opérations de « vente à la découpe », ou des actions ciblées de rétorsion dès que les locataires s'expriment pour faire valoir leurs droits contre des bailleurs fautifs d'abandon d'entretien ou d'inaction pour rénover les passoires thermiques ou résorber l'insalubrité ou l'indignité de groupes de logements.
Une catégorie entre la bourgeoisie et la petite bourgeoisie se développe qui joue avec l’immobilier et participe à un emballement des prix, où chacun pense qu’il va rapidement faire la culbute
La volonté du bailleur de maximiser son profit (ou sa rente) repose en effet sur sa facilité à changer de locataires et donc sur la précarité des droits notamment dans le cadre du congé vente ou du congé reprise, devenant des congés « représailles » contre les locataires réclamant leurs droits, ou même de congés pour « travaux lourds » comme mesure de rétorsion contre la demande de sortie du logement de l'insalubrité.
Le mouvement inconsidéré de hausse des prix immobiliers et fonciers, depuis plus de 30 ans, aurait dû conduire à des politiques de régulation, mais l’euphorie libérale les jugeait hérétiques et dangereuses. Il faut revenir à des évolutions de prix comparables à l’inflation ou à celles des revenus. Croire que le seul accroissement de l’offre dans ces secteurs le permettra est un leurre. La régulation des prix du foncier et de l’immobilier s’impose pour stopper ces dérives, défavorables à l’économie productive du pays. La garantie universelle des loyers doit lever les obstacles à la mise en location, prévenir les expulsions, permettre d’intervenir rapidement avant des situations inextricables. Il s’agit de mutualiser le risque locatif et de lutter contre la précarité du logement.
Il faut moduler la fiscalité en fonction de la valeur des biens qui provient souvent d’aménagements publics voisins qui rendent sa localisation attractive. Pour une large part, les territoires tendus sont ceux qui concentrent le plus de richesses. Il serait juste que soit prélevée une part des richesses qui y sont accumulées. La régulation des coûts du foncier va de pair avec celle de l’immobilier mais il faut en plus restaurer une maîtrise publique du foncier plus large pour éviter que des terrains constructibles ne soient pas utilisés alors que les besoins de logements sont considérables. Laisser faire le marché fait dériver les prix. Il nous faut enfin une grande loi foncière qui doit en particulier restaurer du foncier public, développer du foncier collectif non spéculatif comme les Offices Fonciers Solidaires et élargir les possibilités de préemption. Cela fait des années que l’on annonce que l’État vendra des terrains publics pour faire du logement, sans jamais l’accomplir : donnons-en nous les moyens.
Croire que le seul accroissement de l’offre dans ces secteurs le permettra est un leurre. La régulation des prix du foncier et de l’immobilier s’impose pour stopper ces dérives, défavorables à l’économie productive du pays.
Il faut établir quelques principes clairs et s’y tenir : garantir à tous le droit au logement, un logement digne, abordable, adapté aux besoins du foyer ; veiller à ce que la politique du logement procède de l’intérêt général qui ne peut être simplement laissé aux mains du marché ; la puissance publique doit réguler, planifier, intervenir directement ; la mixité sociale est la condition de la fraternité et de la cohésion nationale ; assurer un parcours résidentiel constitue un outil de promotion sociale.
Il existe des solutions qui ont été inscrites pour une grande part dans une proposition de loi déposée en juin dernier au Sénat français par le groupe Communiste, Républicain, Citoyen et Écologiste. Je me contenterai d’évoquer celles (présentes ou non dans la proposition de loi) qui contribuent directement ou indirectement à répondre à cette logique folle de la spéculation foncière et immobilière :
➡️ bien entendu, il y a d’abord des mesures à prendre pour soutenir les locataires qui ont été durement affectés par les politiques antisociales des dernières années, en rattrapant le retard accumulé des aides aux logements et en revoyant leur mode de calcul, sans oublier la question des charges des locataires qui avaient déjà tendance à augmenter de manière déraisonnable et qui sont boostées aujourd’hui par l’explosion des prix de l’énergie ;
➡️ le dispositif existant d’encadrement des loyers doit être non seulement généralisé à l’ensemble du territoire mais également d'être plus efficient par l'instauration de sanctions. Par ailleurs, ce dispositif ne saurait se contenter d'accompagner la hausse des loyers mais doit également engager un encadrement à la baisse puisqu'aujourd'hui les loyers sont bloqués à un niveau excessif qui ne permet pas de garantir le droit au logement dans des conditions économiquement acceptables. Je vous passerai les détails techniques des solutions préconisées en ce sens.
Il existe des solutions qui ont été inscrites pour une grande part dans une proposition de loi déposée en juin dernier au Sénat français et inspirée par la Gauche Républicaine et Socialiste
➡️ Il faut créer un observatoire des prix et des marges dans le secteur de l'immobilier, qui assuré la transparence des prix des matériaux, des coûts et marges sur l'ensemble de la chaîne du secteur du bâtiment afin de garantir un juste effort et d'éviter les éventuels excès dans la formation des prix des travaux.
➡️ Il faut instaurer un prix plafond pour les transactions foncières et immobilières. Il prévoit ainsi que pour chacune des zones d'urbanisation continue de plus de 50 000 habitants où il existe un déséquilibre marqué entre l'offre et la demande de logements, entraînant des difficultés sérieuses d'accès au logement sur l'ensemble du parc résidentiel existant qui se caractérisent notamment par le niveau élevé des loyers, le niveau élevé des prix d'acquisition des logements anciens ou le nombre élevé de demandes de logement par rapport au nombre d'emménagements annuels dans le parc locatif social.
➡️ Il faut élargir les possibilités de recours au Droit de Préemption Urbain des communes à la lutte contre la spéculation foncière et immobilière, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, mais aussi pour lutter contre les « marchands de sommeil » et la prolifération des passoires thermiques.
➡️ Il faut créer une contribution de solidarité urbaine en prélevant une ressource assise sur les survalorisations immobilières des quartiers ségrégués en régions parisienne, lyonnaise, marseillaise notamment, de conforter les ressources de l'État affectées à la production d'une offre de logements socialement accessibles au plus grand nombre. Cette fiscalité consiste à utiliser la ségrégation par les prix pour mieux la combattre, à taxer les mécanismes de ségrégation.
➡️ Il faut renforcer la surtaxe sur les plus-values (+2 % à partir de 150 000 euros de plus-value).
➡️ Il convient de faciliter la réquisition des logements vides et d'inciter plus fortement leurs propriétaires à les occuper, les vendre ou les louer. Les taux de la taxe sur les logements vacants doit êtreportée à 50 % la première année d'imposition et à 100% de la valeur locative des logements la deuxième année.
➡️ Il faut engager un contrôle systématique des aides fiscales à l'investissement locatif ce qui constituerait un premier pas pour justifier l'abandon partiel de ces aides qui ne représentent qu'un intérêt économique limité et qui constituent par ailleurs un effet d'aubaine certain.
➡️ Il est également proposé des mécanismes pour s'assurer que le foncier public ou qui a bénéficié de soutien public soit socialement utile en répondant à des objectifs d'intérêt général et que ces terrains soient mobilisés pour permettre d'atteindre des objectifs de construction de logements abordables.
➡️ La proposition de loi assoit à nouveau le projet de Garantie universel des loyers qui soit protecteur à la fois des bailleurs mais également des locataires en permettant, dans certains cas, des effacements de dettes locatives.
➡️ Plusieurs mesures reviennent également sur les nouveaux droits à garantir aux locataires au regard du phénomène de pression des propriétaires qui accroît la course folle à la spéculation immobilière.
➡️ Je vous passe les détails de toutes les mesures que nous préconisons pour que les organismes de logements sociaux récupèrent au plus vite l’argent que les gouvernements néolibéraux leur ont tout simplement piqué.
Enfin il faudra engager une grande loi foncière
✅ Bloquer les prix du foncier dans les secteurs voisins au moment du lancement d’opérations d’aménagement ou d’infrastructures qui donneront de la valeur aux terrains alentours ;
✅ Revoir le fonctionnement des établissements publics fonciers pour baisser le coût du portage du foncier et rendre plus facile et rapide les opérations sur leurs terrains ;
✅ Favoriser le développement des Offices Fonciers Solidaires ;
✅ Obliger les métropoles et les grosses agglomérations urbaines à consacrer une part des droits de mutation a l’acquisition de réserves foncières.
✅ Établir une liste des terrains et propriétés à vendre par les différentes administrations et structures publiques dans les 5 ans, validée dans une loi de finances ;
✅ Créer un dispositif national pour acheter au prix des domaines ces terrains aux différents propriétaires publics et les revendre aux opérateurs avec une décote ;
✅ Confier aux organismes de logements sociaux tout foncier public, ou bénéficiant de financement public, s’il est utilisé pour réaliser des logements (même partiellement) sociaux et libres.
Frédéric Faravel Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"
Vendredi 30 septembre 2022 en conseil municipal, j'ai démontré que la convention par laquelle la Communauté d'Agglomération Saint Germain Boucles de Seine transfère à la Ville de Bezons l'entretien de la passerelle EOLE sur la Seine entre Nanterre et notre commune était particulièrement déséquilibrée. Seule Bezons sera donc amenée à entretenir cette passerelle (les frais étant cependant remboursés par l'agglo) sans que des questions élémentaires aient été traitées dans un tel cas de figure :
⁉️ La Ville a-t-elle les effectifs et les moyens techniques suffisant pour assumer cette responsabilité ?
⁉️ Quel sera le coût ? cela on nous a répondu, ils ne savent pas... on verra avec le temps... la politique du "chien crevé au fil de l'eau", quoi...
⁉️ La Ville a-t-elle mesuré avec l'agglo la durabilité de la couverture de roulement alors qu'exposée aux intempéries au-dessus d'un fleuve il est plus que probable que celle-ci ne tienne pas 15 ans ?
⁉️ Pourquoi les Départements des Hauts-de-Seine, du Val-d'Oise et des Yvelines, la commune de Nanterre et l'établissement public territorial Paris Ouest La Défense ne participent-ils pas à l'entretien de cette passerelle, alors qu'ils sont tous concernés ?
⁉️ En conséquence, la Ville a-t-elle bien mesuré les risques juridiques pour elle et les agents affectés en cas d'accident d'un particulier sur la partie nanterroise de la passerelle en cas de défaut supposé dans l'entretien ?
À toutes ces questions, nous n'avons pas eu de réponse ; toutes les difficultés ont été évacuées sans pour autant que leur pertinence soit contestée, avec comme réponse pratique "De toute façon, on n'a pas le choix"... Bien sûr que si on a le choix : quand une convention est déséquilibrée voire dangereuse pour la collectivité, on la refuse, on la reporte et on la renégocie avant le cas échéant de la re-présenter quand les difficultés ont été traitées.
Mme Menhaouara a fait diversion en critiquant le principe même de la présence de Bezons au sein de l'agglomération St.-Germain-Boucles-de-Seine et en dénonçant les choix politique de la majorité de droite du conseil communautaire : argument absurde, car Mme Menhaouara et ses proches ne contestent jamais rien des délibérations présentées en conseil communautaire par le président Pierre Fond (dont elle est la 15e Vice Présidente) et sa majorité et ils votent toujours TOUTES les délibérations sans émettre aucun bémol.
Si la majorité de droite de l'agglomération est si détestable aux yeux de Mme Menhaouara (ce qu'elle nous a expliqué en conseil municipal), il va falloir qu'elle nous dise pourquoi elle n'a jamais pris la parole en commission ou en conseil communautaire pour contester ses orientations et pourquoi avec les membres de sa majorité elle vote systématiquement toujours les délibérations présentées par la majorité de droite de l'agglomération. Avant juin 2020, il arrivait régulièrement que les représentants de Bezons votent contre les délibérations de la majorité de l'agglomération ; aujourd'hui je suis seul de Bezons à le faire aux côtés du groupe de gauche présidé par mon amie Isabelle Amaglio-Térisse, élue de Sartrouville. Mme Menhaouara et ses amis votent toujours avec Marc Roullier : un peu de sérieux et faits concrets, ça évite de raconter n'importe quoi !
Il ne s'agit pas non plus de savoir si on est pour ou contre le développement des "mobilités douces" (vélo et marche à pied), mais de savoir si on fait les choses n'importe comment ou correctement. Car, en l'occurrence, ce sont les agents municipaux bezonnais (dont les représentants n'ont à nouveau pas été consultés) qui risquent gros dans cette affaire.
Les oppositions de gauche ont donc voté contre cette convention, la majorité a voté pour en fermant les yeux ; sauf le conseiller municipal délégué aux mobilités douces qui s'est abstenu... c'est peut-être là un indice qu'une personne qui a suivi tout le dossier s'inquiète aussi des conséquences probables de cette convention.
Frédéric Faravel Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste de Bezons
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"
J'ai rédigé avec Gurvan Judas le communiqué ci-dessous pour la Gauche Républicaine et Socialiste concernant le mouvement social des salariés des raffinerie de TotalEnergies et ExxonMobil. Il est clair qu'il faut les soutenir dans un combat qui permettra non seulement une victoire sur les salaires mais une victoire contre les profits indus des sociétés pétrolières.
Frédéric Faravel Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"
Depuis plusieurs semaines en France, une situation de pénurie de carburants monte inexorablement sur tout le territoire national mais en touchant plus particulièrement les Hauts-de-France ou l’Île-de-France. La communication gouvernementale a cherché, ces derniers jours, à masquer cette situation en noyant la réalité du terrain sous des moyennes qui n’ont pas de sens.
Cette situation est consécutive au refus du gouvernement de regarder la réalité en face : durant tout le mois de septembre, Bruno Le Maire et Roland Lescure – suivis par tout l’exécutif – ont raconté à qui voulait l’entendre que les super-profits n’existaient pas, qu’il n’y avait donc rien à taxer, tout en reconnaissant que la manne financière des sociétés pétrolières devaient servir à compléter les « ristournes » gouvernementales à la pompe et augmenter les salaires s’il le souhaitait. Un nouvel exemple de l’exercice habituel : « Bruno demande » a toujours été le maître mot de Bercy à l’égard des grandes entreprises, sans que l’on ne lise jamais « Bruno agit » ou « Bruno décide ».
Résultats :
Total a décidé de casser les prix provoquant une distorsion de la concurrence qui a rapidement mis à sec ses propres stations face à l’afflux de clients ;
les salariés d’ExxonMobil (Esso) et de TotalEnergies se sont mis en grève face à la sourde oreille de leurs dirigeants…
La pénurie dans les stations services s’est donc largement diffusée, touchant d’abord le diesel mais s’étendant rapidement à d’autres types de carburants. Les filles d’attentes sont interminables devant certaines stations, alors que dimanche 9 octobre les mouvements de grève ont été reconduits dans les raffineries chez TotalEnergies et ExxonMobil.
La grève des raffineurs est totalement légitime !
L’exigence d’augmentation de salaires des raffineurs d’ExxonMobil et TotalEnergies est parfaitement justifiée par les bénéfices de ces deux grands groupes, grâce notamment à la hausse des prix des hydrocarbures. TotalEnergies avait engrangé 14 milliards d’euros en 2021, et « a déjà cumulé plus de 18 milliards d’euros sur les six premiers mois de cette année ». Le PDG de Total s’est augmenté de 50% l’année dernière. La société TotalEnergies a annoncé le 28 septembre 2022 qu’elle verserait un acompte sur dividende exceptionnel de 1 € par action en décembre 2022, au-delà de l’augmentation de 5% des acomptes trimestriels déjà annoncée en avril et mise en œuvre. Sur cette base, le montant final du dividende 2022 de l’action TotalEnergies serait de 3,76 €/action. L’« acompte » ainsi annoncé s’élève à 2,6 milliards d’euros !
Il était légitime que les salariés, dont les conditions de travail sont particulièrement difficiles, aient aussi le droit à une augmentation comme tous les actionnaires.
La CGT revendique notamment que les salaires des employés soient revalorisés « à hauteur de 10% pour l’année 2022, soit 7% pour l’inflation et 3% « pour le partage de la richesse » ; elle réclame également une remise en état des raffineries.
La Gauche républicaine et Socialiste soutient ce mouvement de grève et souscrit aux revendications des syndicats demandant une augmentation des salaires et une remise en état des raffineries.
Cette situation ne peut plus durer ! Les bénéfices des actionnaires doivent bénéficier aux employés et à la collectivité. La lutte commence à payer puisque la direction de TotalEnergies qui refusait jusqu’ici toute discussion s’est dit prête à ouvrir des négociations sur les salaires, à la condition que la grève s’arrête : c’est un encouragement à maintenir la pression. Une pression qui doit également s’amplifier concernant la taxation des super-profits.
Les Français pour qui la voiture est indispensable au quotidien souffrent de cette pénurie qui les pénalise injustement : il s’agit de la majorité de la population qu’elle vive en milieu rural, dans la « France périphérique », dans le périurbain ou même en banlieue des métropoles.
Nous exigeons de la part du gouvernement des mesures concrètes pour sortir de cette crise en répondant aux demandes des salariés et des usagers.
J'ai rédigé le 17 septembre dernier cette tribune parue ce 5 octobre 2022 dans L'Observateur. Le travail peut permettre de s’émanciper et d’être utile au collectif. La gauche doit défendre non pas la « valeur travail », mais la valeur du travail. Avec pour objectif de lui redonner son sens, estiment avec moi Nathalie Moine et Anthony Gratacos, élus locaux et membres de la direction nationale de Gauche Républicaine et Socialiste.
En cette rentrée de septembre, toute la gauche s’ébroue et se dispute sur un sujet majeur : celui du travail, de sa valeur, de sa place dans la société et dans la gauche. On doit à François Ruffin et à Fabien Roussel, chacun à leur manière, de débattre enfin d’une question trop souvent éludée : et c’est tant mieux. Bien sûr, certains ont choisi la polémique et les règlements de comptes qui n’ont plus rien à voir avec le sujet. Mais émerge peu à peu entre la gauche issue du mouvement ouvrier et le versant « écologiste » de la gauche une véritable dispute, riche de sens, au bout de laquelle il faut aller pour clarifier notre projet à l’attention des Français et des classes populaires.
La « valeur travail […] est quand même une valeur de droite » disait Sandrine Rousseau le 15 septembre. « On n’a pas besoin de la force de travail de tout le monde » affirmait sur Public Sénat David Cormand, eurodéputé EELV trois jours plus tôt…
Ces deux déclarations, cohérentes l’une avec l’autre, montrent la conception profondément différente du travail portée par les écologistes. Et si Sandrine Rousseau fait référence à Karl Marx pour dénoncer les propos de Fabien Roussel, elle oublie que l’aliénation du travail dénoncée par le théoricien de la valeur-travail mettait en cause la spoliation des travailleurs par le capital du produit de leurs efforts, les réduisant ainsi ne plus posséder que leur force de travail, qu’ils vendaient contre un subside de misère. L’idée du XIXe siècle, chez tous les philosophes et acteurs d’un mouvement socialiste en construction, c’est que l’émancipation des travailleurs doit passer par leur association, leur rendant ainsi la maîtrise de l’outil de travail et le bénéfice de son produit. « Ouvriers, paysans, nous sommes, le grand parti des travailleurs… » rappelle « l’Internationale », ce grand hymne de la droite ! Il n’a jamais été question pour la gauche de supprimer le travail, mais construire la dignité retrouvée des travailleurs.
Il faut aussi répondre à notre ami David Cormand… Quelle situation autorise donc à ce que nous n’ayons « pas besoin de la force de travail de tout le monde » ? Celle où des entreprises multinationales, souvent de connivences avec des Etats peu démocratiques, exploitent la force du travail de centaines de millions de nouveaux esclaves en Asie, en Afrique ou en Amérique latine, pour produire ce qui permet à relativement bas coût notre mode de vie européen. Il nous rétorquera que c’est ce mode de vie qu’il faut changer – et il n’aura pas entièrement tort –, si ce n’est que seule une partie privilégiée en profite dans nos sociétés. De même, on pourra dire avec lui que nous n’avons pas besoin de la force de travail de tout le monde ou d’abrutir au travail tout le monde : c’est le sens de notre combat pour un système de retraite juste, qui récuse une dégradation de l’âge de départ, ou pour la réduction du temps de travail, qui est une constante de l’histoire sociale.
Mais quand on mesure le nombre de besoins sociaux et de besoins économiques (ceux nécessaires à garantir notre souveraineté, notre autonomie) insatisfaits, ce plaidoyer pour la « fin du travail » est mortifère, sans même parler de tous ceux parmi nos concitoyens qui recherchent un travail décent en vain et que cette posture condamne dans le fond à vivre d’expédients ou de la solidarité nationale.
Redonner du sens au travail, une aspiration révolutionnaire !
Après les Etats-Unis, la France et certains pays européens sont eux-mêmes atteints d’une vague importante de démissions qui pose la question du sens donné au travail par les travailleurs eux-mêmes. Il est urgent de travailler sur la soutenabilité du travail, les conditions de travail, la qualité du travail, dans le secteur privé mais aussi le secteur public (songeons aux démissions massives dans le domaine de la santé ou de l’éducation) et aussi dans le contexte de la crise écologique (notre travail aggrave-t-il la situation ?).
Le travail est-il seulement un effort fastidieux réalisé en contrepartie de rémunérations, sans valeur en lui-même ? A l’opposé, le travail ne serait-il donc qu’une pure expérience d’aliénation dont il faudrait se départir ? Nous réfutons ces visions, l’une comme l’autre : notre conception politique est celle du travail comme activité de transformation du monde, de la nature, de la société et de l’individu lui-même. Toutes les recherches, sur cette question trop souvent éludée par les responsables politiques, ont démontré que le travail est une activité centrale dans la vie des gens, quoi qu’on en dise : personne ne peut nier son importance dans la vie sociale, dans la construction de notre utilité (ou même notre identité) sociale. Par contre on peut contester la façon dont il est organisé aujourd’hui. Le poids croissant des marchés financiers internationaux sur le fonctionnement des entreprises induit ainsi une exigence de contrôle et de reporting à tous les niveaux de la chaîne de travail, qui vise à les (r) assurer sur la rentabilité de leurs placements mais dépossèdent à nouveau les travailleurs. De l’atelier et du bureau jusqu’à la finance libéralisée, il y a bien une révolution démocratique à engager !
Une étude récente de la Dares évalue à 3 % le nombre de démissions aujourd’hui, bien plus élevé que d’habitude (mais moins qu’aux Etats-Unis où l’on parle de Big Quit), elle montre également que ce sont les conditions de travail qui les motivent aujourd’hui bien plus qu’il y a vingt ans : les fameux métiers en tension pour lesquels on n’arrive pas à embaucher sont aussi ceux qui ont les plus mauvaises conditions de travail. Les travailleurs qui décident de changer d’emploi – et cela aussi a été renseigné par une autre étude de la Dares avant la crise sanitaire – le font en général pour trouver un emploi mieux payé avec des conditions de travail plus saines.
Cette démarche reste cependant celle d’une part infime des salariés français… L’immense majorité de nos concitoyens n’ont pas le luxe aujourd’hui (au sens propre du terme, car ils n’ont pas les économies nécessaires pour se permettre une transition) de ce pari : c’est donc là tout l’enjeu qui est devant nous. Il ne s’agit pas seulement de parler de « valeur travail » en suggérant une posture moralisatrice, mais de combattre pour faire reconnaître la valeur DU travail – donc augmenter les salaires –, pour améliorer les conditions de travail – donc renforcer le droit du travail et les moyens pour le faire appliquer (on manque tant d’inspecteurs et de médecins du travail !) –, et pour redonner du sens au travail – construire une société du plein-emploi, où les salariés soient écoutés et participent aux décisions de leur entreprise, qui ne détruise pas notre environnement, pour que chacun puisse trouver le travail qui lui permettra de se réaliser et d’être utile au collectif.
Il s’agit aussi de rappeler que notre Etat social repose essentiellement sur les revenus du travail. Sans travail pas de protection sociale. L’une des applications concrètes de notre Etat social fut d’attacher au statut de salarié un cadre légal visant à sortir de l’arbitraire capitaliste. D’ailleurs, la stratégie des nouveaux acteurs du capitalisme, que sont notamment les plateformes numériques, vise à enfoncer un coin dans le statut protecteur du salariat, faisant passer l’auto-entreprenariat ou la soumission à un algorithme pour une forme de libération alors que cela replonge le travailleur dans la même logique d’aliénation qui est dénoncée.
Le débat engagé est donc celui d’un choix de société… Il est salutaire et commande notre capacité à comprendre nos concitoyens et à apporter à leurs aspirations des réponses concrètes. Il ne s’agit pas seulement de construire le plein-emploi de demain, car on peut l’imposer en renforçant l’exploitation : non ! Nous voulons une société de citoyennes et de citoyens émancipés, fiers de ce qu’ils apportent à la société, fiers du fruit de leur travail. Car le travail est humain !
Frédéric Faravel, conseiller municipal et communautaire de Bezons (95) Nathalie Moine, conseillère municipale de Saint-Pathus (77)
Membres de la direction nationale de la Gauche républicaine et socialiste Anthony Gratacos, secrétaire général de la Gauche républicaine et socialiste, conseiller départemental de Seine-et-Marne, chef d’entreprise
Vendredi 30 septembre 2022, en conseil municipal, j'ai soulevé une situation véritablement lamentable en révélant les choix délirants du syndicat AZUR alors que se met en place progressivement le réseau de chaleur urbaine à Bezons. Ce réseau a été obtenu de haute lutte contre la mairie de droite d'Argenteuil en 2019 car il permettait de protéger les Bezonnais qui y seraient connectés des hausses excessives des factures de chauffage. Il est d'ailleurs étonnant que jamais à partir de juillet 2020, l'équipe divers droite de Mme Menhaouara n'ait voulu communiquer en direction des Bezonnais pour expliquer la raison des nombreux travaux qui les dérangeaient fortement : les habitants auraient sans doute aimé savoir qu'en étant chauffé par la chaleur produite par l'usine AZUR, ils allaient voir progressivement les coût de chauffage se réduire et ne plus dépendre des prix de l'énergie.
⚡️C'était un atout majeur : on le voit aujourd'hui quand les prix du gaz et de l'électricité explosent ! Or en 2021 puis 2022, AZUR a choisi de vendre une partie importante de sa chaleur pour produire de l'électricité et la vendre à haut prix. Cela n'a pas posé de problème en 2021, mais cette année, AZUR a trop vendu de chaleur et doit aujourd'hui compenser ce manque, alors que nous entrons dans l'hiver❄️, en achetant du gaz dont le prix est devenu exorbitant. AZUR a gâché un système prévu pour protéger les Bezonnais : c'est du sabotage !
Si l'on ne fait rien, cette augmentation va se retrouver sur la facture des Bezonnais. Or visiblement, la maire n'a pas l'intention de demander à AZUR de compenser les effets sur la facture et annonce en plus qu'il faudra baisser la température du chauffage dans les logements : c'est scandaleux !
Frédéric FARAVEL Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste de Bezons
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"