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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

4 août 2024 7 04 /08 /août /2024 10:35

Le samedi 27 juillet 2024, Radio Centre Ville diffusait l'entretien que j'avais eu le plaisir d'accorder la veille par téléphone à François Roberge, chroniqueur politique sur cette même antenne. Au programme de cet échange :
- l'annonce d'un accord au sein du Nouveau Front Populaire, la coalition de gauche aux dernières élections législatives arrivée en tête le 7 juillet 2024 en nombre de député(e)s, sur le nom de Lucie Castets pour être Première Ministre ;
- le symbole que représente cette proposition en termes de mise en avant du retour de l'Etat, de l'action publique et des services publics, fortement mis à mal depuis 20 ans ;
- l'évolution institutionnelle en cours qui a du mal à émerger avec un Emmanuel Macron qui veut profiter de ce qu'il a lui-même érigé comme "trêve olympique" pour ne pas tirer les conséquences de la troisième défaite électorale de son camp en un mois ;
- la crise démocratique qui agit dans toutes les démocraties occidentales et la forme particulière qu'elle prend en France.

L'émission était animée par Saidj Ferhat.
Bonne écoute à vous toutes et tous.

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste

Le podcast est également disponible sur ma chaîne YouTube https://youtu.be/to5RZfddVQQ

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12 juillet 2024 5 12 /07 /juillet /2024 11:33

Les principaux enseignements que j’avais tirés en 2022 des élections présidentielle1 et législatives2 (analyse poursuivie quelques semaines plus tard dans une autre série d’articles3) ont tous été confirmés, renforcés ou aggravés par le résultat des deux tours des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024.

Déclenchées par la volonté d’un seul homme, le président de la République défait lors de l’élection européenne du 9 juin, elles ont abouti à :

  • une progression spectaculaire et même une vague électorale de l’extrême droite, avec plus de 10 millions de suffrages, 34% au 1er tour et 37% au 2nd ;

  • le désaveu du camp présidentiel ;

  • la concentration territoriale de la gauche sur les métropoles, leurs banlieues et l’outre-mer.

Ces enseignements sont d’autant plus marquants que la participation électorale (66,7%) retrouve des niveaux qu’elle n’avait pas connus depuis 1997. Si la légitimité institutionnelle des députés élus en 2017 et en 2022 (respectivement 48,7% et 47,5% de participation) ne pouvait être mise en cause, reconnaissons que la légitimité politique des députés élus en ce début d’été 2024 est incomparablement plus forte.

 
La Gauche républicaine doit inventer une démocratie républicaine et parlementaire apaisée au service du Peuple
Le pire évité ?

Si le pire a été évité au soir du dimanche 7 juillet 2024, c’est que le front républicain a fonctionné à un point qu’on n’imaginait plus. On ne l’imaginait plus car les instituts de sondages et les dirigeants de la droite républicaine avaient fini par nous convaincre qu’une majorité d’électeurs du centre et de la droite refuserait de faire barrage au Rassemblement National en votant pour des candidats de gauche ; on ne l’imaginait plus car le camp présidentiel avait cultivé la confusion et la cacophonie sur les consignes de vote pour le second tour.

Le résultat est frappant et au-delà des espérances dans une situation politique particulièrement dégradée : le Nouveau Front Populaire arrive en tête, suivi par la coalition des soutiens du président de la République ; le Rassemblement National et ses ralliés atterrissent encore loin de la majorité absolue de l’Assemblée Nationale qui leur semblait promise au soir du 1er tour. Les citoyens français sont décidément plus intelligents que nombre de leurs dirigeants et les effets du mode de scrutin majoritaire à deux tours ont fait le reste.

Nous pouvons être soulagés, nous pouvons continuer d’espérer mais à la seule condition de bien mesurer que nous n’avons aujourd’hui gagné qu’un sursis.

Oui, la gauche n’a pas démérité dans cette élection, notamment en constituant une coalition nouvelle sous la forme du Nouveau Front Populaire qui évite les déséquilibres et les ostracismes qui avaient présidé à l’accouchement de la NUPES. Emmanuel Macron avait fait le pari qu’elle serait incapable de s’unir face à la « guerre éclair » qu’il croyait lui imposer : il s’est lourdement trompé. Les partis de gauche et leurs dirigeants ont su mettre de côté les querelles amères, qui avaient conduit au sabordement de la précédente coalition, pour affronter le risque que le locataire de l’Élysée avait fait peser par caprice sur toute la Nation.

Mais le danger que le Rassemblement National représente pour notre pays reste entier. Marine Le Pen est en embuscade et prépare le prochain coup – tout en savourant sans doute d’avoir usé un Jordan Bardella à la popularité artificielle mais qui aurait pu commencer à lui faire de l’ombre pour 2027. Les faits sont têtus et connus : en 2017, le RN comptait 8 députés ; en 2022, 89 ; depuis lundi matin, il en a 143 (dont les 17 députés LR qui ont été élus sur la base d’une alliance indigne conduite par Eric Ciotti, mais qui sont donc passés ouvertement dans le camp de l’extrême droite), une progression de 54 sièges, le groupe parlementaire le plus important de la nouvelle Assemblée Nationale.

Cela ne s’arrête pas là. Dans de nombreuses circonscriptions, le RN manque de 1, 2 ou 3 points à peine. Sans sursaut construit de court, moyen et long termes, ces sièges basculeront sans doute lors d’un prochain scrutin.

Des territoires entiers ont basculé dans la France du Nord et de l’Est, dans le pourtours méditerranéen et la vallée de la Garonne ; il est frappant de voir qu’elle se déploie dans toute l’ancienne France ouvrière, qui mêle territoires urbains et ruraux. En 2022, des départements avaient déjà entièrement basculé au RN : l’Aude, la Haute-Marne, la Haute-Saône et les Pyrénées-Orientales ; il faut y ajouter deux ans plus tard les Alpes-de-Haute-Provence, la Côte-d’Or, la Creuse, le Gard, la Meuse, le Tarn-et-Garonne… La Lorraine ouvrière a basculé. Dans le Pas-de-Calais, en Picardie, dans le Languedoc, en Haute-Normandie ou en Provence, les circonscriptions qui échappent à l’extrême droite font l’effet d’îlots urbains (et parfois bourgeois) au milieu d’une marée brune « qui monte » et a l’ambition de tout recouvrir comme s’est plu à le rappeler Marine Le Pen.

Autant de territoires où ce parti que l’Élysée et les gouvernements macronistes ont contribué à banaliser va continuer à s’enraciner pour partir à l’assaut de nouvelles conquêtes.

La Gauche républicaine doit inventer une démocratie républicaine et parlementaire apaisée au service du Peuple
Sortir de l’impasse sociologique, rassembler la Français

La gauche a su se rassembler. Le Nouveau Front Populaire présente aux Français une coalition plus ouverte qu’en 2022. Le Nouveau Front Populaire et les députés divers gauche comptent désormais 195 sièges contre un peu plus de 150 dans la précédente assemblée. La gauche a gagné avec la progression de la participation un peu plus de 3 millions de voix au 1er tour… Mais en pourcentage, elle ne progresse pas et le bloc d’extrême droite a, lui, dans le même temps, progressé de plus 5,6 millions voix et d’une dizaine de sièges en plus.

Et surtout, les sièges et les voix de la gauche sont essentiellement concentrés dans les métropoles, les grandes agglomérations, leurs banlieues et les outre-mer. Les circonscriptions de gauche dans les territoires ruraux et périurbains ont été arrachés pour la plupart de haute lutte et sont tenus (à quelques exceptions près) de manière fragile. La somme des défaites de députés sortants devraient en soi nous faire réfléchir :

La France Insoumise

Parti Socialiste

Parti Communiste Français

Pôle écologiste

Caroline Fiat (6e Meurthe-et-Moselle)

Valérie Rabault (1e Tarn-et-Garonne)

Fabien Roussel (20e Nord)

Francesca Pasquini (2e Hauts-de-Seine)

Martine Etienne (3e Meurthe-et-Moselle)

Cécile Untermaier (4e Saône-et-Loire)

Pierre Dharréville (13e Bouches-du-Rhône)

 

Léo Walter (2e Alpes-de-Haute-Provence)

Bertrand Petit (8e Pas-de-Calais)

Sébastien Jumel (6e Seine-Maritime)

 

Pascale Martin (1e Dordogne)

 

 

 

Florian Chauche (2e Territoire de Belfort)

 

 

 

Michel Sala (5e Gard)

 

 

 

Sébastien Rome (4e Hérault)

 

 

 

Catherine Couturier (1e Creuse)

 

 

 

Rachel Keke (7e Val-de-Marne)

 

 

 

William Martinet (11e Yvelines)

 

 

 

Ces défaites qui se produisent pour l’essentiel contre le RN illustrent parfaitement l’impasse sociale et politique dans laquelle se trouve la gauche et dont elle doit sortir. Un choix stratégique a été fait consciemment par la France Insoumise de privilégier la mobilisation des banlieues populaires aux côtés des électeurs issus des classes moyennes supérieures des centres-villes métropolitains : un choix affirmé et assumé encore récemment en septembre 2023 par Jean-Luc Mélenchon dans une intervention devant l’institut La Boétie1 qui avait invité (pour contester leurs analyses) Julia Cagé et Thomas Piketty.

La sanction est franche : la gauche ne semble plus parler à une large partie de la France. Elle donne l’impression d’avoir fait le choix de l’abandon du Pas-de-Calais, de la Picardie, du « Midi rouge », de la Vallée de la Garonne, qui pendant un siècle ont envoyé des députés communistes et socialistes dans l’Hémicycle. Évidemment, il ne faut pas négliger les importantes évolutions sociologiques et démographiques qui sont intervenues depuis cette époque. Mais tout de même !

Quelle gauche pourrait prétendre parler au nom de l’intérêt général et gouverner durablement le pays pour le transformer, si elle se contente de « cultiver son jardin » et semble se désintéresser du reste des Français. La gauche a toujours conquis le pouvoir en représentant un front de classes large ; pour cela faut-il encore donner une cohésion aux classes que l’on prétend coaliser. Or les catégories populaires sont divisées entre les banlieues, d’un côté, et les bassins et territoires diffus ouvriers, de l’autre ; et jusque dans les quartiers populaires, le vote tend de plus en plus à se polariser sous la forme d’une tenaille identitaire alimentée par deux camps opposés, ce qui est délétère pour l’unité nationale et à terme la concorde civile.

La tentation de passer par pertes et profits les catégories perdues par la gauche – tentation qui a habité autrefois la fondation Terra Nova et certains membres de l’éphémère collectif dit « gauche populaire » avec Laurent Bouvet – est à la fois délétère pour la Nation et absurde électoralement. Il manque aujourd’hui quelques 90 sièges à la gauche pour atteindre la majorité à l’Assemblée Nationale : où pourrait-elle les trouver sans reprendre pied dans les anciens bassins ouvriers et les campagnes périurbaines et sans porter les aspirations de leurs habitants ?

La stratégie mise en avant par Jean-Luc Mélenchon est fondée sur l’obsession d’arriver au second tour de l’élection présidentielle, considérant que le seul moyen réside dans la mobilisation des quartiers populaires. Or cette mobilisation était déjà maximum lors du 1er tour de l’élection présidentielle de 2022 et elle n’a pas suffi. Si c’était là l’alpha et l’omega de nos objectifs électoraux pour 2027, elle conduirait également à la défaite au 2nd tour contre n’importe quel candidat. Par ailleurs, si la hausse de participation dans les banlieues populaires – qui est en soi une bonne chose, parce qu’elle traduit une forme d’intégration civique indispensable – a permis de gagner quelques circonscriptions supplémentaires (dans le Val-d’Oise notamment), elle n’est pas non plus la panacée électorale pour les candidats de gauche, si l’on se réfère aux défaites des députés sortants William Martinet (circonscription de Trappes), Rachel Keke (circonscription de Fresnes et Chevilly-Larue) ou Francesca Pasquini (circonscription de Colombes) face à des candidats de droite et du centre.

L’enjeu pour la gauche, tout autant civique, social qu’électoral, est bel et bien d’élargir sa base. Cela ne devrait pas susciter des attaques, comme on l’a vu lors des deux années précédentes, certains dénonçant en ceux qui tenaient ce discours des adversaires des quartiers populaires : absurde ! Pas du tout : il faut additionner et évidemment pas soustraire ! Il faut réconcilier, pas opposer, montrer l’immense commun entre « la France des bourgs et des tours » comme le décrit François Ruffin et d’autres avant ou avec lui. Sur les conditions de travail et de rémunération, sur la qualité de vie, sur l’accès aux droits, sur l’accès aux services publics, sur la qualité de l’enseignement et la mixité scolaire, les attentes sont convergentes.

Pour reconstituer ce front de classe, dont nous parlions quelques paragraphes plus haut, il faut donc évidemment adapter notre discours, mettre fin à une forme de brutalisation du débat public, mieux affirmer nos priorités économiques et sociales … et cela collectivement ! Si la cacophonie l’emporte toujours à gauche comme nous en avons trop souvent donné l’impression, nous échouerons. Cela impose également que les organisations de gauche se restructurent, consolident politiquement les bastions actuels et retournent sur les terrains abandonnés : il faut pour conserver les premiers engager un profond travail d’éducation populaire, il faut pour reconstruire dans l’ancienne France ouvrière disposer de militants et de cadres formés solidement politiquement.

1Think tank et institut de formation des cadres de La France Insoumise

L’indécence de la majorité du camp présidentiel

Le spectacle donné par la macronie et le président de la République depuis lundi matin est consternant. Ils ne cessent de contester la prééminence du Nouveau Front Populaire dans l’Assemblée Nationale, pire de contester sa légitimité politique même en lui déniant le droit de défendre le programme que la coalition de gauche a présenté aux deux tours des législatives. C’est un jeu dangereux car il remet en cause en soi les règles démocratiques de notre République.

L’analogie avec les conditions de réélection d’Emmanuel Macron est fallacieuse. Si la gauche avait appelé le président de la République à tenir sa parole et à ne pas considérer que son programme avait été validé par les électeurs, c’est que le candidat lui-même avait assuré les Français que seul le barrage à Marine Le Pen était en jeu : il en avait d’ailleurs tiré lui-même la conclusion le 24 avril 2022 en déclarant : « Ce vote m'oblige pour les années à venir ».

Comme toujours avec Emmanuel Macron, la promesse n’a pas été tenue. Après avoir brutalisé les « Gilets Jaunes », le président de la République a choisi de passer en force sur la réforme des retraites (rejetée par 80% des Français), sur la loi asile-immigration (en reprenant une partie du programme du RN, le président ayant lui-même sur ce sujet utilisé le vocabulaire du RN lors de la campagne législative de juin 2024) et sur l’assurance-chômage…

Au demeurant, bien que le Front républicain ait fonctionné avec une efficacité inattendue, il a opéré de manière asymétrique. Le désistement des candidats de gauche en cas de risque de victoire du RN au 2nd tour a été quasiment systématique, cela fut beaucoup moins vrai de la part des candidats macronistes et de la « droite républicaine » en faveur du Nouveau Front Populaire. L’analyse des reports de voix ne pose pas non plus question : 72% des électeurs de gauche du 1er tour ont voté Ensemble1 ou LR par devoir au 2nd tour, contre 54% des électeurs d’Ensemble et LR en faveur de candidats divers gauche, PCF, PS ou écologistes et seulement 43% en faveur de candidats insoumis. Les électeurs de gauche ont bien plus sauvé les sièges de la droite et des macronistes que l’inverse : s’engager dans un débat sur la légitimité des uns et des autres à mettre en œuvre leurs programmes respectifs est donc spécieux et ne joue d’ailleurs pas en faveur de ces derniers.

Par dignité, ces dirigeants politiques devraient faire profil bas : nous sommes au bord du ravin, parce que le Président de la République et ses gouvernements ont brutalisé le pays, plutôt que de l’apaiser. L'élection européenne puis le 1er tour des élections législatives ont été un désaveu massif de leur politique après une première gifle qu’ils avaient déjà reçue aux élections législatives de 2022. Le président de la République, qui pense encore pouvoir donner des leçons dans une « Lettre aux Français » publiée mercredi soir dans la presse régionale, a joué son va-tout en décidant de dissoudre l’Assemblée Nationale le 10 juin dernier : les Français ne lui ont pas donné la majorité qu’il leur demandait, il conviendrait que pour la fin de son mandat il se range au rôle des présidents de la IIIème République qui avaient des pouvoirs importants mais laissaient la prééminence à la Chambre des Députés. Le conflit avec MacMahon était une tragédie politique, l’agitation de Macron pourrait bien être une farce tragique.

Plutôt que de prendre en considération que le Nouveau Front Populaire est le premier bloc parlementaire, Emmanuel Macron, Édouard Philippe, Gérald Darmanin ou Sylvain Maillard lui dénient toute légitimité politique. Ils espèrent même le fracturer en stigmatisant, comme ils l’ont fait durant toute la campagne électorale, la France Insoumise. Cette dernière est loin d’être irréprochable mais prétendre inscrire un signe égal entre LFI et le RN est indécent. Et chacun sait à gauche que cette fracture représenterait un suicide collectif : chaque député Nouveau Front Populaire sait qu’il a besoin du soutien de toutes les composantes de la coalition, des social-démocrates à la gauche radicale pour être élu.

La leçon faite au Nouveau Front Populaire est d’autant plus indécente que la « droite républicaine » et la droite de la macronie ont présenté tous les signes d’une forme de connivence avec l’extrême droite. Comment espèrent-ils séduire un centre gauche fantasmatique en préférant « Hitler au Front populaire » et en demandant de continuer à appliquer un programme gouvernemental que les électeurs (y compris ceux de certains députés macronistes, si on en croit Sacha Houlié) ont largement sanctionné ? Comment faire une « union nationale », fondée sur un « arc républicain » (plutôt que sur le front républicain) excluant LFI, derrière un Édouard Philippe qui dîne de manière cordiale avec Marine Le Pen. Aucun député de gauche ne peut céder à un Von Papen de pacotille.

Comment, au-delà des arguments déjà évoqués, prétendre que le bloc central étendu à la « droite républicaine » (groupe désormais présidé par Laurent Wauquiez) serait plus légitime que la gauche pour revendiquer Matignon car il rassemblerait ainsi 15 sièges de plus ? Là encore, la décomposition politique à l’œuvre depuis des années, dont Emmanuel Macron est à la fois le produit et l’accélérateur, accouche de nouveaux effets : Sacha Houllié, député macroniste de Poitiers et fidèle de la première heure, semble avoir décidé de faire sécession avec une vingtaine de ses collègues. Le groupe Renaissance a vécu et le pitoyable argument numérique de l’aile droite présidentielle s’effondre.

Gouverner pour soigner le pays

Il faut tenir compte du vote des Français. Il faut profiter de l’obligation de parlementariser le régime en mettant fin aux excès du pouvoir présidentiel qui nous ont menés là où nous en sommes. Il revient au Nouveau Front Populaire de prendre ses responsabilités pour guérir le pays. En étant réaliste et ambitieux.

Nous ne sommes pas majoritaires, nous n’avons pas reçu de blanc-seing, nous ne devons pas être dans une situation ingérable où un gouvernement serait censuré tous les quinze jours, où aucun budget ne pourrait être adopté. Cela impose des compromis sur la méthode, des évolutions dans le comportement politique et une conduite tranquille des nécessaires transformations à apporter au pays. Les hymnes à la rupture radicale et sans concession nous conduisent à l’impuissance ; les Français ont besoin d’un gouvernement qui agisse et qui réponde à leurs priorités, d’un parlement qui montre l’exemple et d’une démocratie républicaine plus ouverte. Car le RN est toujours en embuscade, dans un an en cas de nouvelle dissolution, dans moins de trois ans à la présidentielle, il peut nourrir l’ambition de l’emporter.

Mais cela ne signifie pas bien au contraire que cela soit un passe-droit pour poursuivre la politique menée depuis 9 ans et qui a échoué. Une coalition des centres n’est pas possible et n’est pas souhaitable : les Français n’ont pas demandé non plus le mariage de la carpe et du lapin. La gauche doit proposer un dispositif d’apaisement du parlement et du pays : avec un premier ou une première ministre qui rassemble et qui anime un gouvernement qui mettra en œuvre les propositions les plus consensuelles du Nouveau Front Populaire.

C’est en ce sens qu’il faut peser en travaillant au sein du Nouveau Front Populaire avec celles et ceux qui partagent le plus fortement cette analyse et en agissant pour que l’union soit maintenue à gauche et dans le respect de chacune de ses composantes. La Gauche républicaine doit proposer au Parlement un programme d’action fondé sur la Justice sociale et le progrès, pour travailler ensuite aux solutions avec celles et ceux qui conçoivent comme nous l’impasse du macronisme et de la brutalisation politique avec ces dix priorités :

1- Redonner la priorité à l’école, avec des enseignants en nombre suffisant, décemment payé et une action véritable pour rétablir la mixité scolaire ;

2- rétablir l’hôpital public et réduire les déserts médicaux ;

3- mettre fin à l’austérité salariale, avec en priorité l’augmentation du SMIC et du point d’indice des fonctionnaires ;

4- revenir à des conditions décentes d’indemnisation du chômage ;

5- abroger la réforme des retraites de 2023, et en priorité abroger l’âge légal de 64 ans ;

6- modifier le mode de scrutin en passant à la proportionnelle ;

7- rétablir la police de proximité ;

8- redonner à la presse et aux médias des conditions saines et protectrice d’exercice de leur mission ;

9- impulser une action plus exigeante et offensive de la France dans l’Union Européenne ;

10- respecter les engagements internationaux de France et lui redonner sa voix propre.

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Membre du collectif de direction national de la Gauche Républicaine et Socialiste

1Ensemble : coalition des soutiens du président de la République, rassemblant Renaissance, le Modem, Horizon et un certains de candidats UDI, centristes ou divers droite

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8 juillet 2024 1 08 /07 /juillet /2024 10:46

Le pire a été évité hier soir : le front républicain a fonctionné à un point qu’on n’imaginait plus.

En fait, on avait été intoxiqué par les discours des responsables LR (et des sondages) qui disaient que l’électorat de droite classique préféreraient trop souvent l’alliance avec le RN. La cacophonie parmi les dirigeants macronistes et ex LR était telle que beaucoup d’entre nous avait anticipé une application très dégradée du front républicain : cela n’a pas été le cas. À part quelques endroits les reports de voix ont été impeccables. Les Français sont plus intelligents que leurs « dirigeants » et ce n’est pas la première fois qu’on le constate : un des problèmes à résoudre est aussi la grande médiocrité du « personnel politique » de cette 5ème République agonisante, à quelques trop rares exceptions près.

Malgré tout, il y a quand même une vague RN confirmée dans la France du Nord et de l’Est, dans le pourtours méditerranéen et la vallée de la Garonne ; il faudra y regarder de plus près mais il est frappant de voir qu’elle se déploie dans toute l’ancienne France ouvrière (cf. Caroline Fiat, Valérie Rabault ou Sébastien Jumel) que la gauche devra reconquérir si elle veut un jour être majoritaire.

Car malheureusement, malgré quelques discours hors sol et présomptueux en tout début de soirée et j’espère isolé, le nouveau Front Populaire n’est pas majoritaire loin de là : avec les divers gauche, elle réunit moins de 200 députés dont on verra comment ils se répartissent (cela aura une incidence politique importante). S’ils étaient un peu intelligents, les macronistes auraient tout intérêt à faire profil bas : les Européennes puis le premier tour des législatives ont été un désaveu massif de leur politique après une première gifle aux législatives de 2022. Ils ne doivent de sauver leurs meubles qu’à l’extrême discipline des électeurs de gauche et on regardera plus en détail dans les jours qui viennent mais c'est moins vrai pour les élus de gauche. L’intelligence voudrait qu’ils laissent le Nouveau Front Populaire gouverner ; un mariage de la carpe et du lapin n’est à mon sens pas possible : les uns exigent l’exclusion de LFI et la gauche ne veut pas perpétuer la politique délétère d’Emmanuel Macron. La gauche doit proposer un dispositif d’apaisement du parlement et du pays : avec un premier ou une première ministre qui rassemble et qui anime un gouvernement qui mettra en œuvre les propositions les plus consensuelles du NFP.

Les boutefeux mélenchonistes doivent le comprendre : nous ne sommes pas majoritaires, nous n’avons pas reçu de blanc-seing, nous ne devons pas être dans une situation ingérable où un gouvernement serait censuré tous les quinze jours, où aucun budget ne pourrait être adopté. Cela impose des compromis sur la méthode, des évolutions dans le comportement politique et une conduite tranquille des nécessaires transformations à apporter au pays. Les hymnes à la rupture radicale et sans concession nous conduisent à l’impuissance ; les Français ont besoin d’un gouvernement qui agisse et qui réponde à leurs priorités, d’un parlement qui montre l’exemple et d’une démocratie républicaine plus ouverte. Car le RN est toujours en embuscade, dans un an en cas de nouvelle dissolution, dans moins de trois ans à la présidentielle, il peut nourrir l’ambition de l’emporter : l’extrême droite a été en tête des suffrages au premier comme au second tour des législatives avec plus de 10 millions de voix et 34% puis 37% des suffrages exprimés. Ce socle peut encore s’élargir si la gauche faillit.

La gauche doit donc réussir, produire du sens et des résultats concrets sur un temps très court et sans majorité, le macronisme ayant été désavoué il ne peut prétendre à rien. La gauche doit aussi repartir à la conquête des cœurs et des esprits dans toute cette ancienne France ouvrière dont se désintéressent et que stigmatisent les insoumis proches de Mélenchon : c’est vital car la stratégie qui cantonne la gauche à l’outre-mer, aux métropoles et à leurs banlieues populaires a donné tout ce qu’elle pouvait, elle n’apportera pas plus ; s’y tenir sans rien faire de plus nous condamne à l’échec.

Ayons l’ambition de redevenir majoritaires, ayons l’ambition de ramener une majorité de nos concitoyens dans le camp de la République sociale.

Frédéric FARAVEL
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Membre du Collectif de Direction national de la Gauche Républicaine et Socialiste

C'est maintenant que les emmerdes commencent ... il va falloir être intelligents pour quatre !
C'est maintenant que les emmerdes commencent ... il va falloir être intelligents pour quatre !C'est maintenant que les emmerdes commencent ... il va falloir être intelligents pour quatre !
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28 juin 2024 5 28 /06 /juin /2024 17:33

Mercredi soir en Conseil municipal de Bezons, le groupe de Mme Menhaouara avait soumis un vœu aux élus dont nous avons débattu. Bien qu'ayant été élaboré en catimini, il permettait d'affirmer notre volonté commune de faire battre le Rassemblement national avec le vote pour le nouveau Front Populaire. J'ai pu faire entendre que l'expression "Arc Républicain" devait être remplacée par celle de "Front Républicain" ; par contre, rien n'a été ajouté sur la nécessité d'engager un travail pour ramener la majorité des électeurs qui votent aujourd'hui à l'extrême droite vers un vote républicain et progressiste. C'est dommage. Même si nous battons demain le RN, s'il reste durablement au-dessus de 30% des suffrages, il représentera une menace durable pour notre République, pour le vivre ensemble, une menace de guerre civile car il porte la haine et la division. Le collectif citoyen "Vivons Bezons" que j'anime avec Florelle Prio appelle à voter à Bezons et partout ailleurs pour les candidats du Nouveau Front Populaire et ses députés sortants. Vive la République Sociale !

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Président du collectif citoyen "Vivons Bezons"
Membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste - composante du nouveau Front Populaire

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7 juin 2024 5 07 /06 /juin /2024 10:50

Le texte ci-dessous a servi de base de départ pour la tribune publiée jeudi 6 juin 2024 à 20h30 dans Marianne par plusieurs responsables et des candidat(e)s de la Gauche républicaine engagé(e)s en faveur de la liste de "Gauche Unie pour le monde du travail" conduite par Léon Deffontaines et soutenue par Fabien Roussel. Avec mon ami Thomas Bracq, nous sommes repartis de cette base pour aboutir à la tribune. Je publie ci-dessous le texte complet d'origine qui exprime de manière ramassée mais forte mon point de vue sur le scrutin du dimanche 9 juin 2024.

Frédéric Faravel

La Gauche qui aime la France, la Gauche qui secoue l’Europe

Dans deux jours, le dimanche 9 juin, les Français seront appelés aux urnes pour élire les députés qui les représenteront au Parlement européen. Les enjeux de ce scrutin sont aussi forts à l’échelle de l’Union Européenne qu’à celle de notre pays. Car il s’agit tout à la fois de combattre les dérives en cours et annoncées de la construction européenne, de s’opposer à la montée de l’extrême droite nourrie par les purges néolibérales infligées aux peuples européens, de porter et renforcer la voix d’une gauche capable de représenter une alternative à toutes les droites.

Nous venons de vivre une campagne électorale hors sol, où la plupart des concurrents n’ont parlé ni de l’Europe – la vraie, pas la fantasmée – ni des aspirations des Français. Or, c’est bien ce que les militants de la Gauche Républicaine ont tenté de faire avec la liste de Gauche Unie pour le monde du travail, conduite par Léon Deffontaines et soutenue par Fabien Roussel. Car nos compatriotes le méritent, plutôt que des postures politiciennes pour imposer dans les têtes l’inéluctabilité d’un duel entre une macronie crépusculaire et les faussaires lepénistes.

Nous avons parlé de l’Europe telle qu’elle est et non pas telle que certains voudraient vous la présenter. Celle où la Commission Van der Leyen multiplie avec le soutien des gouvernements les traités de libre échange avec l’autre bout du monde, sans autre résultat qu’un non sens écologique, une concurrence déloyale pour nos entreprises et nos agriculteurs, et des conséquences néfastes pour nos emplois, notre alimentation et notre santé. Celle où la Commission Van der Leyen, avec le soutien des gouvernements et de la Banque Centrale Européenne, relance la spirale de l’austérité budgétaire, balayant les leçons de la pandémie de COVID, alors même que l’intégration européenne est défaillante et que les inégalités sociales et territoriales s’accroissent.

Nous avons parlé de cette folie qui motivent nos concurrents français et européen à plaider tout à la fois pour un nouvel élargissement à à nouveaux États et 60 millions de personnes, avec un dumping fiscal et social inimaginable à la clef, et un « saut fédéral » où notre pays et nos concitoyens perdraient la maîtrise des décisions en matière de diplomatie et de défense. Tout cela en s’alignant toujours plus sur l’OTAN et les États-Unis, sans percevoir que l’instabilité politique américaine pourrait bientôt nous laisser sans protection face aux impérialismes renaissants.

Nous avons parlé de la France qui doit retrouver un rôle moteur dans la construction européenne, alors que nos gouvernements, depuis plus de 20 ans, ont abdiqué, au détriment des intérêts des Français.

Cet abandon a mis à mal nos services publics. Chacun ressent les dégâts de la « concurrence libre et non faussée » sur les transports, la santé, l’énergie… Aujourd’hui encore, il conduit au démantèlement du fret ferroviaire, alors que la transition écologique devrait l’imposer comme une évidence. Cet abandon a produit une logique de désindustrialisation massive au profit de l’Allemagne, de son arrière-pays en Europe centrale et de son commerce avec la Chine et les USA.

Or l’industrie est une activité dont l’emploi est qualifié, relativement bien rémunéré, et porteuse d’innovations. Perdre son industrie ce n’est pas seulement perdre quelques points de PIB, mais un tissu économique qui fournit des emplois non précaires, de nature collective, à haut niveau de syndicalisation. Le développement de l’emploi industriel avait permis de faire émerger une classe moyenne nombreuse et de favoriser la conquête de nombreux droits sociaux. La désindustrialisation a favorisé la précarisation de l’emploi, la stagnation salariale et la perte de certains droits sociaux. Voilà ce que nous devons réparer en ne laissant plus notre pays et nos concitoyens se faire dépouiller pour satisfaire les détenteurs de capitaux.

Réparer les dégâts de l’Europe néolibérale, c’est également ne plus se soumettre aux priorités politiques allemandes : Berlin voulait abattre l’avantage français qu’était son parc nucléaire de qualité. En alignant le prix de l’électricité sur celui du gaz, nos factures d’énergie ont explosé avant même l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a révélé au grand jour la dépendance de nos voisins au chantage du Kremlin. Avec Emmanuel Maurel au Parlement Européen, pendant 10 ans, nous avons combattu cette absurdité et nous avons finalement obtenu gain de cause.

Comme nous avons également obtenu gain de cause pour l’émergence d’une intelligence artificielle spécifiquement européenne contre les GAFAM, pour l’exception culturelle et la création artistique (que certains à gauche seraient prêts à passer par pertes et profits), sur la création d’une indication géographique protégée pour l’artisanat et l’industrie. Oui, on peut gagner des combats d’avenir au parlement européen ! à condition de ne rien céder sur l’essentiel : la souveraineté industrielle, la souveraineté alimentaire, la souveraineté sanitaire et la souveraineté culturelle.

Faire élire de nouveaux députés européens avec la Gauche Unie pour le monde du travail, c’est l’assurance de voir ce travail amplifié. C’est l’assurance de disposer de représentants de gauche qui ne laisseront pas les sociaux-démocrates s’allier aux conservateurs et aux macronistes au Parlement européen, au prétexte d’empêcher une coalition avec l’extrême droite, puis justifier l’austérité budgétaire, le libre-échange et le moins disant écologique. Avec les députés de la Gauche Unie, vous aurez des représentants sur qui compter pour défendre votre souveraineté démocratique, pour promouvoir les principes républicains et universalistes, plutôt qu’une superposition de communautés. Nous défendrons la laïcité là où l’UE n’a d’yeux que pour les religions : la laïcité ce n’est pas seulement la neutralité l’État, c’est une doctrine d’émancipation collective.

Enfin, en élisant des députés de la Gauche Unie, vous aurez des femmes et des hommes qui porteront la voix du peuple de gauche qui en 2005 avait dit Non au traité constitutionnel européen et ne saurait être représenté par un fédéralisme social-libéral.

Le 9 juin, avec la Gauche Unie, vous donnerez des députés de combat supplémentaires à la gauche ; vous ferez reculer les macronistes, la droite et l’extrême droite au parlement européen. Le 9 juin, un seul tour, un seul bulletin : la Gauche Unie pour le monde du travail !

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Président du collectif citoyen "Vivons Bezons, pour le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"
Animateur national du pôle Idées, formation et riposte de la Gauche Républicaine et Socialiste

La Gauche qui aime la France, la Gauche qui secoue l’Europe
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13 avril 2024 6 13 /04 /avril /2024 17:41
VENEZ DÉBATTRE AVEC EMMANUEL MAUREL, DÉPUTÉ EUROPÉEN, ET CÉLINE MALAISÉ, CONSEILLÈRE RÉGIONALE PCF, LE 3 MAI À BEZONS
VENEZ DÉBATTRE AVEC EMMANUEL MAUREL, DÉPUTÉ EUROPÉEN, ET CÉLINE MALAISÉ, PRÉSIDENTE DU GROUPE COMMUNISTE AU CONSEIL RÉGIONAL D'ÎLE-DE-FRANCE, LE 3 MAI À BEZONS
Venez échanger avec Emmanuel Maurel, député européen GRS et membre du groupe parlementaire de la gauche, 3e de la liste de Gauche Unie pour le monde du travail conduite par Léon Deffontaines, et Céline Malaisé, présidente du groupe communiste au conseil régional d'Île-de-France.
Vendredi 3 mai 2024 à 19h
à la Maison du Peuple de Bezons

40 rue Claude-Bernard
(à 7-8 mn à pieds depuis la station Pont-de-Bezons du T2)

 
Le 9 juin 2024, vous aurez à vous prononcer pour les élections européennes : envoyons un message à notre gouvernement et surtout élisons des parlementaires européens utiles à gauche !
En Europe, le droit à la mobilité ne peut pas se résumer à la libre circulation des biens et marchandises.
Pour chacun, se déplacer est une nécessité et un droit.
En région Île-de-France, plus 9 millions déplacements sont réalisés chaque jour en transport commun. Le développement de réseaux de transports accessibles à toutes et tous est un enjeu crucial en Europe.
NON à la privatisation des transports,
NON à l’ouverture à la concurrence,
OUI au développement d’offres publiques de transports.
Ensemble, échangeons nos idées pour améliorer le droit à la mobilité, l’accès aux transports, aux services publics, à une énergie accessible et décarbonée et remettre la construction européenne au services des peuples !

La rencontre débat se fera également en présence de :
  • Cécile Dumas, conseillère régionale et secrétaire départementale du Val-d'Oise (PCF) du Parti Communiste Français
  • Frédéric Faravel, conseiller municipal et communautaire de Bezons, membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS)
  • Marjorie Noël, conseillère municipale PCF de Bezons

contact organisation :
@ :
gauchersbezons@gmail.com
tél. : 06 83 29 24 95
VENEZ DÉBATTRE AVEC EMMANUEL MAUREL, DÉPUTÉ EUROPÉEN, ET CÉLINE MALAISÉ, CONSEILLÈRE RÉGIONALE PCF, LE 3 MAI À BEZONS
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14 février 2024 3 14 /02 /février /2024 18:42

Après un article de Mediapart assimilant de manière hallucinante le programme du nouveau parti de gauche fondé par Sahra Wagenknecht (Bündnis Sahra Wagenknecht - Vernunft und Gerechtigkeit en rupture avec Die Linke) à celui de l’extrême droite allemande, Alternativ für Deustchland (AfD), Mediapart a bien voulu publier en réponse l'article que j'ai écrit et signé avec Mathias Weidenberg et Nathalie Moine : nous revenons sur la dérive intellectuelle à gauche conduisant à écarter largement les critères fondamentaux économiques et sociaux dans l’analyse politique, pour privilégier un prisme sociétal. Un poison qui, lié à une passion irraisonnée pour l'excommunication, éloigne les classes populaires de notre camp, aussi bien en Allemagne qu'en France. Je relaie donc après quelques jours cet article ci-dessous.
Bonne lecture.

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) de Bezons
Président du collectif "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"
Animateur national du pôle Idées, formation, riposte de la GRS

En France et en Allemagne, nous avons besoin d’une gauche populaire, article publié par Mediapart

Le lundi 29 janvier 2024, Mediapart a publié un long article de Thomas Schnee, journaliste franco-européen et correspondant en Allemagne de plusieurs magazines (Alternatives ÉconomiquesReporterreMarianne, notamment), dans lequel il assimile le programme du nouveau parti de gauche fondé par Sahra Wagenknecht (en rupture avec Die Linke) à celui de l’extrême droite allemande, Alternativ für Deustchland (AfD).

Loin de nous l’idée de mettre en cause les compétences journalistiques de Monsieur Schnee, mais la lecture de son analyse fait ressortir un parti pris largement biaisé qui illustre un fait politique désastreux : une partie de la gauche (notamment dans les médias) est tombée dans la fascination des thèses du “progressisme” anglo-saxon, cette forme de gauchisme culturel qui fait frissonner les “petits bourgeois”. Cette dérive intellectuelle et idéologique conduit à écarter largement les critères fondamentaux économique et sociaux dans l’analyse politique, pour privilégier un prisme sociétal qui répond avant tout aux aspirations de la petite bourgeoise urbaine et cultivée mais contribue à entretenir l’éloignement entre la gauche et les classes populaires.

Ce qui est vrai pour la France est vrai également en Allemagne… Et c’est cette divergence politique qui est justement au centre de la scission au sein de la gauche radicale allemande. Or si l’on ne veut pas tomber dans le piège du procès d’intention politiquement orienté, il convient de regarder les faits.

Qu’est-ce que l’extrême droite allemande ?

L’AfD représente aujourd’hui la quasi-totalité de l’extrême droite. Née dans la frange anti-euro et favorable à une extrême rigueur budgétaire des chrétiens-démocrates, ce parti populiste et ultra-libéral de droite a progressivement viré à l’extrême droite en rencontrant les organisations racistes anti-musulmans comme PEgIDA, puis intégrant progressivement des éléments néo-nazis orphelins du NPD. C’est après la crise migratoire de 20215 et cette fusion entre des éléments ultra-conservateurs et d’extrême droite que l’organisation a pris de l’ampleur électorale ; elle a recueilli 12 % des suffrages en 2017 pour les élections au Bundestag (faisant rentrer l’extrême droite au parlement allemand pour la première fois depuis 1963), puis 11 % aux élections européennes de 2019 (elle dispose de 9 sièges au parlement européen) et un décevant 10,3 % aux législatives de fin 2021. Si l’AfD navigue entre 5 et 10 % selon les Länder dans l’ancien RFA, elle dépasse largement les 20 % dans toutes les régions d’Allemagne orientale. Aujourd’hui, les sondages lui promettent un nouvel essor à l’occasion du prochain scrutin de juin 2024 avec 20 % à l’ouest et plus de 30 % à l’est de l’Allemagne.

L’AfD développe désormais un discours favorable à la déportation des migrants et des Allemands naturalisés hors d’Allemagne, fantasmant sur l’expulsion sauvage de plusieurs millions de personnes. Les millions d’Allemand qui manifestent le week-end contre l’AfD le font à la suite des articles révélant ce plan monstrueux. Les dirigeants de l’AfD ont par ailleurs, dans leur conférence, théorisée la déchéance de nationalité pour deux millions d’Allemands. Ce parti propose de construire l’Allemagne avec les 70 millions d’Allemands non issus de l’immigration et sans immigrés. Enfin, l’AfD compte dans ses rangs, à des postes de responsabilités, des antisémites notoires et des néo-nazis.

Comment peut-on sur ces bases comparer le discours de l’AfD avec celui de BSW ?

Spécificités de la société allemande contemporaine

L’Allemagne n’est pas la France, elle a accueilli entre 2010 et 2022 plusieurs millions de réfugiés, d’abord originaires du Proche et du Moyen Orient puis de l’Ukraine, tout en développant des filières d’immigration hautement qualifiée pour compenser son incapacité à former les Allemands aux métiers demandés par son patronat. Dans cet objectif, les syndicats patronaux réclament une immigration qualifiée de 400 000 personnes minimum par an.

Or, 5 millions d’actifs allemands sont prisonniers de la réforme de l’assurance chômage initiée par Schröder et confirmée par Merkel portant le nom de l’ancien dirigeant de Volkswagen Peter Harz, la sinistre réforme Hartz IV. Ils sont en moyenne depuis dix ans sous tutelle des agences de l’assurance chômage, maintenus sous le seuil de pauvreté, obligés d’accepter des emplois à 400 € par mois. Le système est tellement absurde qu’ils subissent des coupes dans leurs aides lorsqu’ils essaient de suivre des formations qualifiantes. Les conseillers de l’assurance chômage peuvent aller jusqu’à s’opposer, sous peine de sanctions, à des décisions qui relèvent de l’intime ou de la survie (avoir ou non des enfants, quitter le domicile d’un conjoint même s’il est violent, etc.).

Entre 2015 et 2023, des efforts particuliers ont été faits pour intégrer dans la société et dans l’économie les réfugiés syriens et ukrainiens, avec des cours d’allemand, des équivalences de diplômes, des logements subventionnés. En parallèle (et évidemment sans lien direct entre les deux situations), le taux de pauvreté n’a cessé d’augmenter dans les actifs salariés non réfugiés, et le coût du logement a en moyenne doublé.

Dans le cadre du débat public, le patronat allemand ne fait par ailleurs aucun mystère des motivations de son choix économique de l’immigration : il assume le soutenir pour éviter une « inflation salariale » et réduire les coûts fiscaux d’un investissement en formation, éducation, que requiert pourtant l’industrie.

Comparer l’Allemagne et la France

Pour illustrer la différence, la France, depuis 2007, connaît un solde migratoire assez atone, avec un peu plus de 200 000 personnes par an, pour une population de 68 millions d’habitants. C’est 0,3%. L’Allemagne connaît un solde migratoire en année normale autour de 850 000 personnes, soit +1% par an de la population totale, avec des années pics en 2015 et 2022 où le solde migratoire a dépassé 1,5 million. Sur une période plus longue, le solde démographique est lui d’un excédent de décès de 200 000 par an en moyenne depuis … 1975.

Il convient donc de mesurer la soudaineté de la transformation en cours en peu de temps dans la société allemande, avec (reconnaissons-le) un effort des institutions et de la société civiles allemandes en faveur de l’intégration bien plus louable et efficace que ce qui est mise en place en France pour un public moindre. Cependant, avec une législation sur la citoyenneté et les naturalisations qui reste bien plus restrictive que la France, le droit du sang prévalant toujours sur le droit du sol, on en arrive en 2023 avec un niveau record de population de 84 millions, mais en comptant moins de citoyens allemands en Allemagne qu’en 1975 (72 millions contre 74 millions).

En comparaison, la France elle a connue entre 1975 et 2018 un solde démographique naturel de 250 000 en moyenne par an – mais 150 000 en 2019, 66 000 en 2020, 80 000 en 2021, 67 000 en 2022, 47 000 en 2023, la chute est récente mais elle est brutale et semble durable. 2025 pourrait être l’année où la France connaîtrait un solde naturel négatif, pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, et 50 ans après l’Allemagne (et 40 ans plus tard que ce que prévoyaient des démographes des années 1980 justifiant les discours catastrophiques sur le système de retraite).

Résumons : la France a gagné entre 1975 et 2024 près de 300 à 400 000 habitants par an, à peu près équitablement répartis entre un solde démographique naturel respectable et un solde migratoire très modéré. En parallèle, l’Allemagne a gagné également quelques 400 000 habitants par an, mais avec un solde démographique naturel négatif (-200 000) entièrement compensé par un solde migratoire de 650 000 par an en moyenne. Dans le même temps, de nombreux Allemands (c’est moins connu) ont choisi eux-mêmes de quitter leur pays, ainsi que de nombreux immigrants passant par l’Allemagne avant d’aller principalement aux États Unis et en Israël (notamment les minorités allemandes de l’ex-Union Soviétique).

Prenons un autre angle : le coût social et budgétaire de l’éducation d’un enfant jusqu’à ses 20 ans est évalué en France à 180 000 €, autour de 10 à 15 000 € pour un étudiant. La France, en éduquant en 50 ans 200 000 enfants de plus que l’Allemagne a dû engager un investissement social et budgétaire de quelques 1950 milliards d’euros, sur la période, soit 40 milliards d’investissements sociaux par an de plus que l’Allemagne. Celle-ci, en étant en excès de 650 000 migrants adultes par an, économise en coût social et budgétaire près de 120 milliards par contingent.

Ce calcul et cette méthodologie extrêmement sommaires illustrent cependant les raisons pour lesquelles la bourgeoisie française envie l’allemande ; cette jalousie est l’une des sources du mauvais traitement salarial des personnels français de l’éducation nationale, et l’une des causes de l’avantage compétitif relatif de l’Allemagne. La bourgeoisie française ne veut pas payer les impôts d’une démographie française dynamique (et elle ne veut surtout pas payer plus pour financer la mise à niveau dont a besoin le système français) – et les discours de réarmement démographique de Macron sont d’une tartufferie complète – pendant que la bourgeoisie allemande économise sur le déficit démographique et l’importation d’adultes déjà formés plus de 100 milliards d’euros par an.

Que propose réellement Bündis Sahra Wagenknecht (BSW) ?

BSW (qui pourrait prendre le nom de « Raison & Justice » – Vernunft und Gerechtigkeit, VG) réclame une politique plus conséquente sur l’asile politique. BSW est opposé cependant au discours déflationniste du patronat allemand qui refuse la construction de crèches publiques ou les investissements dans des centres de formation pour adultes soumis aux minimum sociaux.

Le discours de BSW est une réorientation des priorités budgétaires fédérales vers les populations au minimum social et aux salariés en emploi sous le taux de pauvreté, elle exige une application du droit y compris le droit européen sur lequel Merkel s’était assis en 2015. La nouvelle organisation défend un accueil digne des étrangers avec une intégration accélérée au marché du travail des réfugiés politiques bénéficiant du droit d’asile, mais aussi une expulsion plus rapide et systématique des déboutés du droit d’asile.

BSW souhaite une meilleure intégration des femmes au marché du travail et ne recourir à une immigration qualifiée qu’après avoir épuisé tous les efforts de qualification intérieure. BSW ne parle pas de déchéance de nationalité ni de déportation.

Pour BSW, la principale proposition pour lutter contre l’immigration économique et climatique, c’est l’aide au développement pour permettre à chacun sur cette terre de réaliser une vie heureuse là où il naît. Une logique politique qui entre en résonance et en cohérence avec son discours antiguerre. En face, l’AfD théorise le choc des civilisations et l’inéluctabilité de la guerre mondiale.

Quel est le danger de la petite musique que joue une partie de la presse française dans ce dossier ? À force de réduire la violence du discours réel de l’extrême droite allemande, par exemple en y assimilant la revendication d’une politique d’immigration contrôlée de BSW au discours d’épuration ethnique de l’AfD, cela n’aura comme résultats qu’une forme de dédiabolisation de ces discours monstrueux.

Une fois cela clarifié, on peut – et on doit – avoir un rapport politique critique et raisonné aux propositions de BSW. Mais alors qu’une partie de la gauche pratique l’amalgame et les raccourcis, PRENEZ CONSCIENCE de ce qu’est l’extrême droite allemande aujourd’hui… Ce n’est pas Le Pen, ce n’est pas Meloni, c’est beaucoup plus radical et violent : l’AfD est un parti néo-nazi.

On connaît la tendance de certains à dénoncer avec hâte tout désaccord politique (surmontable) comme étant le fait de nouveaux Doriot ou de nouveaux Déat. Faudrait-il chausser les mêmes lunettes à la focale tordue pour regarder ce qui se passe en Allemagne. Nous préférons la dispute ou le débat rationnels et le rassemblement pour reconquérir le monde du travail.

Signataires :
Mathias Weidenberg, dirigeant d’entreprise, ancien conseiller au commerce extérieur CCEF (Berlin)
Frédéric Faravel, conseiller municipal et communautaire de Bezons (Val-d’Oise)
Nathalie Moine, conseillère départementale de Seine-et-Marne, conseillère municipale de St.-Pathus

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4 décembre 2023 1 04 /12 /décembre /2023 12:54

Le premier dossier en vidéo est celui du 2e budget supplémentaire : Nous avons voté le 15 novembre dernier contre sans surprise, cette deuxième décision budgétaire modificative ne remettant pas en cause les équilibres du mauvais budget adopté en avril dernier.

En ajoutant 700.000 € pour les crédits d'énergie, Mme Menhaouara a démontré que son équipe était incompétente pour évaluer correctement l'augmentation des coûts de l'énergie pour la collectivité, alors que les conditions étaient connues dès le début de l'année et qu'un premier budget supplémentaire avait déjà été présenté le 27 septembre dernier. Mme Menhaouara a essayé de se planquer en rejetant la responsabilité de ses choix et de son incompétence sur les services municipaux, mais cela a fait pschitt !

Encore une fois, la Maire et son équipe se sont totalement refusés à répondre à des questions pourtant essentielles : alors que nous avions prévenu dès le conseil municipal du 15 février que les conditions fixées par l'Etat pour bénéficier du "filet de sécurité" face à la hausse des coûts de l'énergie, la Ville de Bezons se voit aujourd'hui contrainte - si l'on en croit la note de présentation - comme de trop nombreuses communes d'en rembourser une partie, la Maire a refusé d'indiquer quel était le niveau de ce remboursement ; la Maire a également refusé d'indiquer si l'Etat participerait aux frais liés à la sécurisation des équipements publics à la suite des émeutes de fin juin.

🏫🏗Nous avons ensuite refusé de prendre part au vote sur la requalification et l’extension de l’école Paul-Vaillant-Couturier ; nous considérons avec l'ensemble des conseillers municipaux qu'elle est bien sûr nécessaire et même indispensable : cette position fait consensus.
Puisque Mme Menhaouara s’est permise de rédiger un plein conseil municipal une publication mensongère (n’avait elle donc rien d’autre à faire ?) travestissant notre position lors du conseil municipal, nous tenons à mettre ici les choses au point.

Si nous avons refusé de prendre part au vote, c’est parce que nous considérons que sa gestion est mauvaise et pourrait mettre en difficulté la bonne réalisation du projet :
⛔️ lancement d’une procédure de présélection de 5 cabinets d’architectes avant d’informer qui que ce soit de l’existence d’un projet de requalifcation et d’extension de l’école ;
⛔️ refus immature et répété de donner les noms des 5 cabinets d’architectes ;
⛔️📆 calendrier irréaliste qui risque donc de mettre le projet en difficulté ;
⛔️🏗️ refus d’expliquer dans quelles conditions le chantier pourra être mis en œuvre pendant plus d’un an et demi sans nuire aux conditions d’instruction et de sécurité des enfants (et des personnels) ;
⛔️ Pas de concertation et d’élaboration collaborative avec  les parents d’élèves : tout juste une information vendredi dernier dans une réunion pour laquelle les parents venaient sans connaître précisément l’ordre du jour.

Cette façon de conduire le dossier – la projection d’un PowerPoint illisible l’illustre encore – est symptomatique des méthodes de la Maire et de son équipe ; cela ne peut que créer de graves difficultés.
Regardez encore la façon brutale dont elle met fin aux débats (car en réalité elle est mise en défaut) au prétexte que M. Frédéric Faravel a dit "c'est bien le minimum..."
Voilà pourquoi nous avons refusé de prendre part au vote sur ce dossier.

Les propos délirants de Mme Menhaouara indiquant que nous serions contre les enfants et contre l’école sont si ridicules que les Bezonnais•es auront eux-mêmes immédiatement renvoyé cela aux cimetières des éructations Menhaouaresques.

Celle qui devrait agir avec la hauteur qui convient à la première magistrate de la commune démontre une nouvelle fois qu’elle n’est pas digne du mandat qu’elle occupe.

Par dessus tout, nous avons voté contre la "dissolution" du budget de la restaurationscolaire de la Caisse des Ecoles de Bezons dans le budget municipal (attention : ça ne veut pas dire que la cantine disparaît mais simplement que le budget sera géré en direct par la commune et non plus par la Caisse des écoles).

Derrière cette décision apparemment technique, sous prétexte d'une meilleure gestion et efficacité budgétaire, la Maire et son équipe souhaitent en réalité progressivement dissoudre la Caisse des écoles de Bezons, au sein de laquelle les parents d'élèves représentants les adhérents de la Caisse des écoles ont la possibilité de voter sur les dossiers présentés (restauration scolaire, fournitures scolaires et subventions aux classes découvertes notamment), pour la remplacer par une instance d'échange sans pouvoir dans laquelle seraient invités les représentants de parents d'élèves sans droit de vote.

Mme Menhaouara détruit une instance dans laquelle les représentants des parents peuvent voter plutôt que la revivifier et la renforcer, pour la remplacer par un espace de communication politique de la Maire dans lequel les parents d'élèves élus seront contraints de subir les discours interminables de Mme Menhaouara sans pouvoir agir sur les décisions. Cette décision est évidemment unilatérale et autoritaire.

Nous avons voté pour la convention d'occupation temporaire par Intermarché du parking situé au 72 rue des Frères-Bonneff ; cette convention était nécessaire.

Mais nous avons posé de nombreuses questions sur les conséquences des projets de réaménagement de ce parking (suppression de places) pour l'ensemble de la zone commerciale auxquelles la Maire n'a pas voulu et (plus grave) n'a pas su répondre (démontrant encore une fois qu'elle ne maîtrisait pas les dossiers qu'elle soumet à la délibération de l'assemblée communale.

Ainsi s'il nous a été répondu qu'Intermarché ne devrait pas être pénalisé selon l'affirmation du supermarché lui-même, la Maire a été incapable de répondre sur les conséquences attendues pour le marché Le Temps des Cerises de l'autre côté de la Rue des frères-Bonneff.

Nous serons vigilants sur le projet de réaménagement de ce parking (qui serait à cheval sur les budgets 2024 et 2025), qui reste à ce stade extrêmement flou et pour lequel la Maire a bien été incapable de répondre à des questions précises sur un certain nombre de difficultés.

Enfin dans ce dernier retour en vidéo, nous parlerons de la nouvelle convention de réalisation du projet de Halle sportive liée au futur 3ème collège de Bezons (pour laquelle nous avons voté).

Cependant, outre le fait que l'ouverture du 3e collège est reportée au mieux à septembre 2026 (il paraît que c'est de la faute de la Région ... nul doute que Mme Menhaouara fera donc campagne pour les prochaines élections municipales sur le 3e collège - la ficelle est un peu grosse), la Maire a été incapable de nous indiquer quel était l'état des estimations de coût réel du projet de halle sportive aujourd'hui, alors que les estimations données dans le dossier (7,5M€) datent d'octobre 2022 et qu'on sait que le coût des matériaux et des chantiers a fortement augmenté depuis un an.

Elle a refusé de nous dire quel était l'évolution du niveau de participation financière de la Ville de Bezons depuis que nous avons voté la première convention pour le projet de Halle sportive voici un an avec le Département.

Frédéric FARAVEL
Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) de Bezons
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"
Animateur national du pôle Idées, formation, riposte de la GRS

 

[on notera la petite blague intra-bezonnaise : on se souvient que Mme Ranjita Mudhoo, élue sur la liste de M. Marc Roullier (LR) en juin 2020, avait été débauchée par Mme Nessrine Menhaouara qui gagnait ainsi son soutien en lui offrant une "délégation" et l'indemnisation municipale qui va avec... la blague supplémentaire est que cette délégation était censée couvrir le dossier du 3e collège de Bezons, pour lequel nous n'avons jamais entendu Mme Mudhoo et pour cause ce dossier départemental est géré jalousement et en direct par la seule Mme Menhaouara, notre très mauvaise conseillère départementale... Bref, encore une fois nous n'aurons pas entendu la voix de Mme Ranjita Mudhoo dont on ne sait toujours pas à quoi sert la délégation - à part offrir sa voix à Mme Menhaouara, qui dirige une équipe municipale allant de la droite à la France Insoumise, dans un souci de grande cohérence et de grande mauvaise foi de chacun des membres de cette majorité (surtout les deux LFI qui donnent des leçons sur le ton "plus à gauche que moi tu meurs").]

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12 octobre 2023 4 12 /10 /octobre /2023 16:37
Depuis 6 jours, le monde entier reçoit des images sans filtres, glaçantes, d'horreur.
Il ne s'agit pas ici de faire un développement sur le conflit israélo-palestinien. Il s'agit de qualifier les faits. Et il s'avère que tout ceci relève de l'action terroriste. Refuser de le dire, refuser de l'admettre, disqualifie pour longtemps ceux qui s'y compromettent.
Ce n'est pas l'Etat israélien qui a été attaqué, ce sont les Israéliens, des civils sans défense, c'était eux la cible, l'objectif, pour provoquer la terreur. Et les mots d'ordre des assaillants sont sans ambiguïté. L'éradication d'un peuple tout entier. Un génocide...
Comment ne pas voir aussi que le gouvernement israélien - malgré la récente arrivée du centriste mou Beni Gantz, sans condition - pour le temps de l'opération militaire - dirigé par Netanyahu est le pire qu'Israël ait jamais eu, une extrême droite décomplexée, qui ne va pas uniquement chercher à défendre les Israéliens - cela, ils ont échoué à le faire après avoir aggravé année après année la situation - mais va s'engager dans une vengeance aveugle qui confondra les terroristes du Hamas avec le peuple palestinien. Nous verrons d'autres images d'horreur bientôt, d'autres victimes innocentes de l'autre côté du front... une spirale infernale qui pourrait n'avoir jamais de fin.
Que dire des Etats occidentaux qui ont abandonné depuis années toute prétention à peser politiquement pour recréer les conditions d'une relance du processus de paix et l'objectif de deux Etats souverains, démocratiques, vivant en sécurité...
Comment dans ses conditions se faire complices des mots d'ordre du Hamas, en refusant de les qualifier de terroristes, en expliquant qu'ils sont une force armée, comme s'ils pouvaient être celle de l'Etat de Palestine ? Comment rester aveugles et sourds ? Certains dirigeants de la France Insoumise et des groupes d'extrême gauche l'ont fait. Et ils s'enferment dans ces positions en reprenant l'idée qu'en politique, on ne reconnaît pas ses erreurs, on les conforte.
Récemment encore, Fabien Roussel était voué aux gémonies par les mêmes : on osait le comparer à #Doriot. Insulte reprise et justifiée par certains de leurs supporteurs. D'un sujet à l'autre, ils reproduisent le même schéma. Le grand chef dérape et c'est tout un système qui prend le relais. Mais comment reproduire cette faute quand c'est notre conception même de l'humanité commune qui est en jeu ?
Leurs passions tristes et leur soif de fracturation de la société française - que leur position absurde va encore aggraver - conduisent la gauche dans une impasse quand elle devrait être soudée et solidaire, prête à travailler à un projet à proposer aux Français.
Il faut croire que certains n'en ont que faire. C'est triste, cela peut être décourageant, mais c'est peut-être aussi une clarification nécessaire pour aller de l'avant.
 
Frédéric Faravel
Conseiller municipale et communautaire de Bezons
Animateur national du pôle Idée, formation et riposte de la Gauche Républicaine et Socialiste
Israël-Palestine-Gaza : cessons de rajouter de l'horreur à l'horreur des terroristes et sachons dire les choses !
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24 août 2023 4 24 /08 /août /2023 17:56

Alors que les partis de gauche amorcent leur rentrée politique (malheureusement dans un contexte de polémique assez triste), j'ai co-rédigé et signé avec des universitaires, des parlementaires, des élus locaux, des militants associatifs et politiques cette tribune collective publiée hier mercredi 23 août 2023 à 17h57 dans le magazine Marianne. Ce texte appelle les militants et dirigeants de gauche à engager un long travail de reconquête idéologique. Et à reprendre le chemin trop longtemps abandonné de l'éducation populaire... C'est pour nous le seul moyen de faire à nouveau se correspondre un jour la majorité politique avec la majorité sociale populaire de notre pays, sans quoi la gauche sera incapable de revenir au pouvoir et surtout d'y agir pour transformer durablement et profondément la société.

Pour y contribuer, nous proposons un outil : l'université des possibles.

Je vous propose ci-dessous de lire cette tribune.

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Animateur national du pôle Idées, formation et riposte de la Gauche Républicaine et Socialiste

Université des possibles : “La gauche doit engager la reconquête populaire”

Dans cette tribune publiée à l’orée des universités d’été des partis de gauche, les signataires, élus et militants, intellectuels et associatifs, défendent l’initiative de l’ « Université des possibles » : engager la reconquête des classes populaires à gauche sur une ligne sociale et républicaine.

A quelques jours du début des universités d’été des partis de gauche, et quelques semaines après les émeutes qui ont déchiré le pays, il devient urgent pour la gauche de proposer une nouvelle vision du monde. La tension sociale, à bien des égards explosive, dans laquelle le chef de l’État a poussé le pays depuis la mobilisation contre la réforme des retraites et l’explosion sociale consécutive à la mort de Nahel ont de quoi inquiéter. À mesure que la France s’intègre dans la mondialisation néolibérale, les crises se succèdent (économique, sanitaire, environnementale…) avec ce qu’elles charrient de conséquences néfastes : délocalisation des industries, destruction des écosystèmes, casse des services publics pour financer les mesures d’”attractivité”…

L’EFFACEMENT DE LA GAUCHE DU DÉBAT PUBLIC

A chacune de ces crises on a prophétisé la fin du tout marché, le retour à la souveraineté nationale et à des mécanismes de régulation lorsque l’activité humaine se révèle prédatrice. La crise sanitaire et la mobilisation contre la réforme des retraites ont d’ailleurs toutes deux fait réémerger des thèmes chers à la gauche : relocalisation de l’activité économique, solidarité nationale et accès à des soins de qualité, nécessité de mener une transition écologique face au dérèglement climatique et à l’effondrement de la biodiversité.

Pourtant, la course à la concurrence généralisée est toujours aussi vive et les partis de gauche semblent incapables de transformer les colères populaires en espoirs d’un ordre social nouveau. En témoignent les sondages qui dépeignent le RN comme grand vainqueur de la réforme des retraites. Les ouvriers, pour la grande majorité d’entre eux, ne votent plus à gauche et les classes populaires ne s’identifient plus à elle depuis longtemps. Bien que la Nupes soit parvenue à éviter la déroute de la gauche aux élections législatives, rares sont les Français qui s’identifient encore aux partis de gauche. La base sociale des différentes organisations qui la composent donne trop souvent l’impression de se rétracter autour d’un entre-soi de diplômés urbains et de militants vieillissants.

SORTIR DE L’IMPUISSANCE

En focalisant leur attention sur la compétition électorale (avec des débats interminables sur l’opportunité de créer des coalitions qui perdent parfois tout sens politique), les partis de gauche ont arrêté de penser les mutations économiques, sociales et politiques de notre société et ne parviennent plus à proposer une « vision du monde » cohérente et crédible, en même temps qu’ils délaissent toute ambition en matière d’actions concrètes sur le terrain.

Dans une société en crise, où il est de bon ton d’exalter la réussite individuelle et de mépriser les solidarités collectives, il est temps de proposer un autre modèle. Certes la concentration de la majorité des médias français entre les mains de quelques milliardaires complexifie l’émergence de récits alternatifs. Mais le travail sur les représentations collectives est depuis longtemps délaissé au profit d’incantations rituelles à la lutte contre l’extrême droite. À l’inverse, les droites, celle du chef de l’État comme celle du Rassemblement national, bien que défendant les intérêts des classes dominantes, grandes gagnantes de la mondialisation financière, ont su jouer sur les peurs des Français et toucher les déclassés et les classes populaires.

Autrefois existait une contre société de gauche, qui se manifestait par une multitude d’associations (sportives, de soutien scolaire, de musique, de collecte alimentaire, etc…) présentes un peu partout sur le territoire. Un grand nombre de Français avait ainsi une expérience concrète de l’action menée par ces associations : concerts, tournois de foot, cours du soir, etc… Certaines de ces associations existent toujours mais se réduisent comme peau de chagrin en raison du peu d’attention portée à la construction et à l’ancrage social des organisations politiques. Le contrecoup de la révolution numérique a été un éloignement physique grandissant entre les représentants politiques et les citoyens et l’abandon progressif de toute action locale (hormis la diffusion de tracts et le collage d’affiches en période électorale). S’inscrire dans le temps long de la construction idéologique et de l’ancrage social, voilà les conditions d’un véritable renouveau à gauche.

RESTAURER LES CONDITIONS DE L’ESPÉRANCE

Ce sont les objectifs que nous nous fixons en créant dès septembre 2023 l’Université des Possibles. Rassemblant des élus et militants de gauche, intellectuels et associatifs, salariés du public comme du privé, l’Université des Possibles organisera des tables rondes, largement accessibles, et visant à répondre aux grands enjeux auxquels devra faire face le pays au cours du XXIe siècle : la réinvention du contrat républicain ; la transformation écologique et la démondialisation de l’économie ; la révolution féministe ; l’invention d’une nouvelle coopération internationale.

Soucieuse de renouer avec l’éducation populaire, et fidèle à l’héritage des universités itinérantes promues par Jean Jaurès, l’Université des Possibles organisera également des événements populaires (cafés débat, conférences, banquet populaire) sur l’ensemble du territoire national, dans les grandes villes comme dans la France périphérique et rurale. Au cours de la programmation pour l’année 2023-2024, l’université sera notamment présente à Marseille, Rochefort, aux Lilas, à Nantes, Lyon, Angers, Bordeaux, Toulouse, Mont-de-Marsan, Montélimar.

Construire une alternative à l’actuelle dérive autoritaire et libérale du chef de l’Etat est nécessaire : d’autres possibles existent pour répondre à la crise globale.

Le temps presse : pour réussir ensemble, unissons-nous !


Les premiers signataires (par ordre alphabétique) :

Bassem Asseh, PS, 1er adjoint de la maire de Nantes

Philippe Brun, Député PS de l’Eure

David Cayla, maître de conférences en économie à l’université d’Angers

Jean-François Collin, ancien haut-fonctionnaire

Jean-Numa Ducange, Professeur d’histoire contemporaine (Université de Rouen)

Frédéric Farah, économiste et enseignant à Paris 1

Frédéric Faravel, conseiller municipal et communautaire GRS de Bezons

Barbara Gomes, conseillère municipale de Paris, groupe Communiste et Citoyen

Hugo Guiraudou, directeur de publication du Temps des Ruptures

Liem Hoang Ngoc, ancien député européen, économiste et président de la Nouvelle Gauche Socialiste

Jean-Luc Laurent, Maire MRC du Kremlin-Bicêtre

Marie-Noëlle Lienemann, Sénatrice de Paris, co-fondatrice de la Gauche Républicaine et Socialiste, ancienne ministre

Emmanuel Maurel, Député européen, co-fondateur de la Gauche Républicaine et Socialiste

Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’Université Paris II Panthéon-Assas

Arnaud de Morgny, directeur-adjoint du centre de recherche de l’école de guerre économique-cr451

David Muhlmann, essayiste et sociologue des organisations

Pierre Ouzoulias, Sénateur PCF des Hauts-de-Seine

Chloé Petat, co-rédactrice en chef du Temps des Ruptures

Christophe Ramaux, maître de conférence en économie à l’université Paris I

Laurence Rossignol, Sénatrice PS de l’Oise, ancienne ministre

Stéphanie Roza, chargée de recherche au CNRS, philosophe spécialiste des Lumières et de la Révolution française

Milan Sen, co-rédacteur en chef du Temps des Ruptures

Mickaël Vallet, Sénateur PS de Charente-Maritime

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