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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

10 février 2007 6 10 /02 /février /2007 07:02

A Message From Barack - Video

Watch Barack's statement on his decision to form a Presidential Exploratory Committee.

Learn more about Barack's life, family, and accomplishments.

Download: Low-bandwidth video (Right-click and "Save As")

Read the transcript



Hillary Clinton critiquée pour son absence
de transparence financière

peine déclarée, la candidate à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de 2008 aux États-Unis, Hillary Clinton, se fait étriller. Cette fois, ce n'est pas sa position sur la guerre en Irak qui est en cause, mais l'absence de transparence financière de sa campagne.

Mardi soir 6 février, la sénatrice a réuni ses sponsors à l'occasion d'une soirée donnée, à son domicile de Washington, en l'honneur de Terry McAuliffe, l'un des "poids lourds" du Parti démocrate sous la présidence de Bill Clinton. Selon la presse, 70 figures de la finance et de l'industrie du spectacle ont assisté à la réception, parmi lesquels le milliardaire de Beverly Hills Haïm Saban, l'avocat d'affaires de Chicago Kevin O'Keefe ou l'investisseur new-yorkais Alan Patricof.

Les participants se sont engagés à collecter 250 000 $ (environ 194 000 €) chacun pour la candidate d'ici à novembre 2008. Certains se sont fixé l'objectif de 1M$ D'autres ont promis 50 000 $ avant la fin du mois pour gonfler la recette du 1er trimestre, que les candidats doivent rendre publique fin mars. Mme Clinton entend montrer, dès cette première échéance, qu'elle est en tête des soutiens financiers. Elle espère réunir au moins 10M$.

Au lendemain de ce dîner hollywoodien, Mme Clinton a réuni un club plus large de donateurs plus modestes (25 000 $ "seulement") dans un grand hôtel de Washington. En 2006, Mme Clinton a été la candidate au Sénat qui a recueilli le plus d'argent (39,8M$). Elle en a beaucoup redistribué à d'autres candidats démocrates, ce qui lui permet maintenant d'espérer leur soutien. Selon la loi, les donations sont limitées à 2 300 $ par personne par candidat pour les primaires et autant pour l'élection générale. Les "fund-raisers" (collecteurs de fonds) doivent donc organiser un certain nombre de réunions avec des amis ou associés - voire des clients - pour amasser des sommes aussi importantes.

FONDS PUBLICS ET FONDS PRIVÉS

Qui sont les super-contributeurs à la campagne de Mme Clinton ? Contrairement à Barack Obama, l'un de ses rivaux démocrates, ou au républicain John McCain, ou même à George Bush en 2004, la candidate a refusé de s'engager à publier leurs noms. Dans un éditorial, le Washington Post a sévèrement critiqué, jeudi 8 février, cette attitude, estimant que les électeurs "ont toutes les raisons de se méfier de ceux qui voudraient être présidents mais ne veulent pas garantir la transparence sur la manière dont ils vont collecter l'argent leur permettant d'atteindre la Maison Blanche".

Mme Clinton a pris la décision de ne pas solliciter les fonds publics, ce qui permet d'accepter les dons privés. Barack Obama, qui n'est pas dépourvu d'appuis financiers mais qui a lié son nom à un discours de moralisation de la vie publique, a pris une initiative originale. Il souhaiterait pouvoir bénéficier des fonds privés pour les primaires, mais recourir seulement au financement public s'il remporte la nomination du Parti démocrate. Le sénateur doit annoncer sa candidature samedi 10 février dans l'Illinois.

La campagne pour l'élection présidentielle de 2008, très ouverte des 2 côtés, s'annonce déjà comme la plus coûteuse de l'histoire du pays. En 2004, George Bush et John Kerry avaient réuni à eux deux 500M$ en fonds privés. Ils avaient aussi bénéficié, chacun, de 74,6M$ en fonds publics, après avoir été désignés par leur parti.

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6 février 2007 2 06 /02 /février /2007 14:53
Un lieutenant américain exemplaire met en cause l'administration Bush sur la guerre en Irak. Promis à un brillant avenir, il préfère néanmoins risquer la prison pour conserver son honneur.
Bel exemple...

http://www.thankyoult.org/

Court Martial Set for February 5

On June 22, 2006, U.S. Army 1st Lieutenant Ehren K. Watada stepped forward as the first commissioned officer to publicly refuse deployment to the Iraq War and occupation. He faces court martial and up to 4 years imprisonment (reduced from an original 6 years maximum) for refusing to deploy and for speaking out against a war that he believes is illegal. 

 
Produced by David Rothmiller & Trick Dog Films, Inc. 

In support of his courageous action, the Lt. Ehren Watada Campaign is working to educate and broaden the dialog on constitutional rights. The campaign is also involved with mobilizing grassroots action to insure that our government upholds Lt. Watada's right to speak out and refuse to participate in illegal military action in Iraq.

Help us educate and mobilize others by signing the petition and making a donation to the Lt Watada defense fund. 

Feb 5 National Day of Action

On Monday, February 5, 2007 take action against the Iraq war and in support of Lt. Watada during his military court martial.  Stand up with Lt. Watada and speak out against the illegal and immoral war!  Join the national movement and organize student walkouts and non-violent demonstrations.  Together, let's build a mass movement in the streets, in our schools, and in our communities to end the Iraq War.  On Feb. 5, 2007 rally at the gates of Fort Lewis, Washington or in your local community. Read more about the National Day of Action.

Last Updated ( Sunday, 04 February 2007 )
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20 janvier 2007 6 20 /01 /janvier /2007 17:53
Hillary Clinton représente la frange la plus opportuniste du centre droit démocrate, mais il est clair que la campagne présidentielle démocrate aura besoin d'elle malgré son vote sur l'Irak et malgré la détestation qu'elle suscite dans tout le sud. Alors question : un ticket Obama-Clinton dans l'un ou l'autre sens peut-il gagner avec le handicap qu'aucun d'eux ne représente le sud, indispensable à la victoire ? Un ticket Clinton-Edwards (dans ce sens) peut-il rassembler les Libéraux américains malgré leur vote de soutien à la guerre de Bush, avec la détestation de l'une et le manque de précision de l'autre ? Finalement n'est-il pas préférable de défendre un ticket Obama-Edwards (dans ce sens), sachant que les finances sont plus dans le camp Clinton ?

Frédéric Faravel

Hillary Clinton se lance dans la course à la Maison Blanche
LEMONDE.FR avec AFP | 20.01.07 | 15h57  •  Mis à jour le 20.01.07 | 16h30

'y vais, et j'y vais pour gagner", a déclaré Hillary Clinton sur son site internet, samedi 20 janvier. Aujourd'hui, j'annonce que je vais former un comité exploratoire pour la course à la présidence" . La sénatrice de New York et ex-Première dame des États-Unis, âgée de 59 ans, a ainsi officialisé sa candidature qui ne faisait de doute pour personne.

Une vidéo accessible depuis la page d'accueil de son site la montre, décontractée, assise sur un canapé dans un intérieur bourgeois."Je crois que le changement arrive le 4 novembre 2008", affirme-t-elle, avec à l'arrière plan une photo de son époux Bill Clinton, président des États-Unis de 1993 à 2001. "C'est une très importante élection avec de grandes questions à la clé. Comment allons-nous mettre fin honorablement à la guerre en Irak ? Comment allons-nous garantir que chaque Américain ait accès à un système de santé viable ?", questionne-t-elle.  Elle promet qu'en tant que sénatrice elle passera "2 ans à faire tout ce qui est (son) pouvoir pour limiter les dégâts que George W. Bush peut faire". "Mais seulement un nouveau président sera capable de réparer les erreurs de Bush et de restorer l'espoir et l'optimisme", ajoute-t-elle.

La sénatrice de New York depuis 2000, confortablement réélue en novembre, annonce également une série de dialogues vidéo sur internet avec les électeurs à partir de lundi.

Hillary Clinton, qui prépare le public américain à sa course à la Maison Blanche depuis son élection en tant que sénatrice il y a 6 ans, est considérée comme la candidate la plus sérieuse dans le camp démocrate. Elle trouvera toutefois sur sa route à l'intrônisation par son parti, le charismatique sénateur Barack Obama, étoile montante des démocrates, qui a annoncé sa candidature mardi.
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17 janvier 2007 3 17 /01 /janvier /2007 09:43
Voilà un petit gars qui me fait furieusement penser au candidat chicano qui remporte les primaires démocrates dans la saison 6 de la série "The West Wing", du talent, du charisme, de l'ambition bien placée, un ancrage à gauche... on lui souhaite tout le bonheur du monde !


Le sénateur démocrate Barack Obama a franchi une étape vers la déclaration de sa candidature officielle à l'élection présidentielle de 2008. L'élu de l'Illinois a annoncé, mardi 16 janvier, la création d'un comité exploratoire, qui lui permettra notamment de lever des fonds. Le sénateur noir est considéré comme l'un des principaux adversaires de la sénatrice Hillary Clinton dans la course à l'investiture démocrate.

Barack Obama a fait part de sa décision dans une vidéo diffusée sur son site Internet.

Le charismatique sénateur avoue qu'il n'aurait "pas pensé [se] retrouver dans cette position il y a un an. (...) J'ai été frappé par la soif que nous avons tous de faire de la politique d'une manière différente". Il souligne qu'être candidat à la présidentielle est "une décision que personne ne devrait prendre sur la seule base de l'engouement médiatique ou de l'ambition personnelle. Avant de m'impliquer moi et ma famille dans cette course, je voulais être sûr de prendre la bonne décision, pour nous, et – ce qui le plus important – pour le pays".  Il précise que, dans les prochaines semaines, il va "parler avec des gens de tout le pays", avant de dévoiler sa décision définitive le 10 février, dans sa ville natale de Chicago (Illinois).

M. Obama égratigne au passage l'administration Bush. "Les décisions qui ont été prises à Washington au cours des six dernières années (...) ont mis notre pays dans une situation précaire","Nos dirigeants à Washington semblent incapables de travailler ensemble avec pragmatisme et bon sens." souligne-t-il. Et d'ajouter :

Selon le New York Times, le sénateur a contacté par téléphone dans la journée des responsables démocrates dans l'Iowa, le New Hampshire, notamment, Etats où les primaires auront lieu le plus tôt.

PREMIER NOIR À AVOIR UNE CHANCE DANS LA COURSE À LA MAISON BLANCHE

La trajectoire politique de Barack Obama, 45 ans, a été fulgurante. En moins de dix ans, cet avocat spécialiste des droits civiques a réussi à accéder à un poste de sénateur dans l'Illinois, il y a deux ans. Il est le seul Noir américain à occuper cette fonction. Il est aussi considéré comme le premier responsable politique noir à avoir une vraie chance de disputer la course à la Maison Blanche.

Quatre démocrates ont déjà annoncé officiellement leur candidature à l'investiture de leur parti pour la présidentielle de 2008. Parmi eux, John Edwards, ancien sénateur de Caroline du Nord, et ancien co-listier de John Kerry, candidat malheureux à l'élection de 2004. Hillary Clinton, la sénatrice de l'Etat de New York, ne devrait pas tarder à se déclarer.

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3 janvier 2007 3 03 /01 /janvier /2007 17:04
États-Unis : l'ambition démocrate à l'épreuve du 110e Congrès

e 110e Congrès de l'histoire des États-Unis se réunit pour la première fois, jeudi 4 janvier à Washington. Le Parti républicain perdra simultanément la majorité au Sénat et à la Chambre des représentants, cela ne lui étant pas arrivé depuis 1954. Nancy Pelosi deviendra la 1ère femme à diriger la Chambre des représentants. Mais après les solennités et le décorum, après l'heure de gloire de Mme Pelosi - outre les concerts et autres réceptions en son honneur, elle célébrera ses origines italo-américaines à l'ambassade d'Italie, puis sa foi catholique et son éducation au Trinity College, son enfance à Baltimore -, les démocrates seront confrontés à la dure réalité politique. Portés par de grandes ambitions et de grands espoirs, il leur sera difficile de tenir leurs promesses.

Mme Pelosi s'est engagée à faire passer au moins 6 mesures clés dans les 100 premières heures de travail législatif. Elles vont de règles strictes encadrant le lobbying à la hausse du salaire minimum en passant par la suppression des aides aux compagnies pétrolières, la baisse des taux des prêts aux étudiants, un financement public plus large de la recherche sur les cellules souches embryonnaires et la mise en place de toutes les mesures suggérées par la commission d'enquête sur le 11-Septembre.

Pour la plupart des experts politiques, il ne faudra pas 100h, mais plusieurs semaines pour y parvenir et encore dans l'hypothèse la plus favorable.

Le problème des démocrates tient à l'étroitesse de leurs majorités. A la Chambre des représentants, avec 233 élus démocrates contre 202 républicains, il leur faudra obtenir un certain niveau de coopération, mais la difficulté vient surtout du Sénat. Les démocrates y disposent en théorie de 51 sièges contre 49. Mais le sénateur Tim Johnson est toujours hospitalisé après une hémorragie cérébrale. En outre, au Sénat, un élu peut bloquer presque indéfiniment une loi - le fameux filibuster ou obstruction parlementaire -, s'il n'y a pas une majorité de 60 sénateurs en sa faveur. Cela signifie que les démocrates devront convaincre une 10ne de républicains de les soutenir pour voter certains textes.

"Je ne pense pas que la situation à Washington ait changé si dramatiquement que nous allions avoir droit à un festival d'amour bipartisan quand les textes seront soumis au vote", prévient l'historien politique Julian Zelizer, de l'université de Boston. "Entre une majorité étroite, une opposition hostile et un président qui ne semble pas vouloir accepter le moindre compromis sur de nombreuses questions, cela va être difficile pour la majorité", ajoute-t-il.

De nombreux démocrates croient pourtant que les républicains ne pourront pas s'opposer à certaines de leurs priorités comme l'environnement, la santé ou la hausse du salaire minimum de 5,15 $ de l'heure à 7,25 en 2 ans. "Ce sera difficile pour les républicains de faire de l'obstruction sur des questions d'une importance vitale pour le peuple américain et de retarder des réformes populaires", met en garde le sénateur Barack Obama, qui est candidat à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2008.

Dans le même temps, de nombreux républicains veulent retrouver les principes conservateurs de discipline budgétaire et de réduction du rôle de l'Etat qu'ils avaient perdus de vue depuis plusieurs années. C'est, d'après eux, une des raisons de leur défaite de novembre. "Notre travail n'est pas de rendre la tâche facile aux démocrates quand nous avons un désaccord philosophique profond", prévient le représentant républicain Jeff Flake.

Enfin, même si les 2 Chambres parviennent à adopter des textes, il faudra ensuite que le président les signe pour qu'ils deviennent des lois. George Bush a laissé entendre qu'il ne s'opposerait pas à l'augmentation du salaire minimum, mais il n'acceptera pas de modifier la loi limitant le financement fédéral des recherches sur les cellules souches embryonnaires. Il y a aussi de fortes chances pour qu'il mette son veto à toute réforme du régime d'assurance-maladie, Medicare, visant notamment à contraindre les laboratoires pharmaceutiques à baisser les prix des médicaments.


Lexique

Congrès. Chargé d'élaborer, de discuter et de voter les lois, il comprend le Sénat (Chambre haute), où siègent 100 sénateurs, et la Chambre des représentants (Chambre basse) 435 députés.

Veto. Les lois adoptées par le Congrès sont envoyées au président, qui peut les promulguer ou y opposer son veto. S'il promulgue la loi, il peut cependant y ajouter une déclaration annulant certaines dispositions considérées comme anticonstitutionnelles. George Bush est celui qui a fait l'usage le plus extensif de ce type de déclaration, d'après l'Association des avocats américains (ABA).

Mise en accusation. Le Congrès peut lancer une procédure d'impeachment pour mettre en accusation le président. Bill Clinton en fut l'objet de la part de la Chambre des représentants. Cette procédure fut rejetée par le Sénat.

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28 décembre 2006 4 28 /12 /décembre /2006 15:26
our être sûr d'attirer l'attention sur sa candidature, le démocrate John Edwards n'a vu qu'une solution : profiter du ralentissement de l'actualité entre Noël et le Nouvel An. A 2 ans de l'élection présidentielle, il est le 3ème démocrate à faire acte de candidature pour l'investiture du parti (après le gouverneur de l'Iowa, Tom Vilsack, et un représentant marqué à gauche, Dennis Kucinich). Du côté républicain, aucun candidat ne s'est encore déclaré officiellement.

Ancien colistier de John Kerry dans l'élection de 2004 contre George Bush, John Edwards a choisi un endroit symbolique pour annoncer sa candidature, jeudi 28 décembre : le Lower Ninth Ward de la Nouvelle-Orléans, le quartier qui a rappelé au moment du cyclone Katrina, à l'été 2005, l'ampleur des inégalités de la société américaine. Avocat, originaire de Caroline du Nord, M. Edwards entend se présenter comme le candidat anti-pauvreté, l'homme des classes moyennes malmenées par la présidence Bush. Il cultive aussi des contacts dans les milieux syndicaux.

John Edwards parle peu de l'Irak ; non seulement il a voté au Sénat pour la résolution de 2002 autorisant l'invasion de l'Irak sans l'aval de l'ONU mais il a même été l'un des sponsors du texte. 3 ans plus tard, il a fait part de ses regrets dans une tribune publiée par le Washington Post.

Pour les autres présidentiables, l'Irak est, au contraire, devenu le sujet de positionnement principal. Le sénateur Joseph Biden, qui sera en janvier président de la commission des affaires étrangères de la Chambre haute, a lancé mardi une offensive énergique contre le projet qui est prêté au président Bush, dans le cadre de sa nouvelle approche sur l'Irak, d'envoyer 30 000 soldats supplémentaires. "On a déjà cassé l'Irak, a-t-il dit. Et maintenant on va casser l'armée." Selon lui, cet envoi de troupes supplémentaires serait de toute façon insuffisant dans une ville de 6 millions d'habitants comme Bagdad.

M. Biden a prévu de faire venir la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, et d'autres responsables de l'administration au Sénat à partir du 9 janvier 2007 pour des auditions sur cette question. C'est à peu près à cette date qu'il pourrait annoncer la formation d'un comité exploratoire pour 2008, 1ère étape vers la candidature qui permet de rechercher des soutiens financiers.

7 autres démocrates essaient aussi de se singulariser, face à l'avance prise par les 2 présidentiables les plus connus, les sénateurs Hillary Clinton et Barack Obama. La compétition est d'autant plus animée que les résultats des élections à mi-mandat ont donné le sentiment à la gauche que les démocrates étaient bien partis pour accéder dans 2 ans à la Maison Blanche.

Le centriste Mark Warner a abandonné. L'étoile montante du Parti démocrate, Barack Obama, opposé à la guerre en Irak, a fait des débuts médiatiques mirobolants et est parti en vacances à Hawaï, terre de son adolescence, pour réfléchir à ses intentions.

Quant à la candidate qui est en tête pour l'instant, Hillary Clinton, elle tient des propos plus incisifs que d'habitude sur la guerre en Irak. Elle a indiqué, elle aussi, être plutôt opposée à l'augmentation des troupes. "Je n'ai pas l'intention de me faire avoir une 2ème fois" par le président Bush, a-t-elle dit.

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11 décembre 2006 1 11 /12 /décembre /2006 11:52
RÉACTION D'UN EX-BLOQUISTE QUEBECOIS

Osvaldo Nuñez déplore l'impunité de Pinochet

Santiago
L'ancien député bloquiste d'origine chilienne, Osvaldo Nunez, a déploré que le général Augusto Pinochet soit mort dimanche sans avoir jamais répondu des crimes commis au Chili pendant les 17 ans de sa dictature, de 1973 à 1990.

«(J'ai) une réaction positive, a lancé M. Nunez en entrevue avec NTR depuis Santiago, la capitale du Chili, où il séjourne actuellement pour quelques mois. Le Chili clôt le chapitre le plus noir de son histoire.»

Selon les opposants de l'ex-dictateur, plus de 3000 assassinats politiques et un millier de disparitions sont imputables à son régime, mis en place en septembre 1973 à l'issue d'un coup d'État militaire qui a mené à la mort du président élu Salvador Allende.
«C'était la dictature sanglante, 17 ans de violations flagrantes des droits humains (...)», s'est souvenu M. Nunez, qui avait fui le Chili.

Malgré les centaines de plaintes déposées contre le général décédé à 91 ans, Pinochet n'a jamais été traduit en justice car sa santé, jugée fragile, lui a épargné tous les procès.
«Je regrette énormement cela, tout le monde le regrette ici, a commenté M. Nunez, qui a été député de Bourassa de 1993 à 1997. C'est grâce à la stratégie des avocats de Pinochet (...), d'étirer les procédures jusqu'à sa mort pour qu'il ne soit pas condamné. Mais je pense que l'Histoire l'a déjà condamné

Par ailleurs, il ne croit pas que la mort de l'ancien général accélérera les réformes au Chili, du moins dans un avenir rapproché, car les partisans de l'ex-dictateur sont encore très actifs, notamment au sein de l'armée, détentrice de pouvoirs exagérés aux yeux de M. Nunez.
«Il n'y aura pas de changements politiques radicaux. Le gouvernement préconise la voie douce, il ne veut pas diviser la population chilienne

Du reste, M. Nunez a constaté combien la société était «encore très divisée» sur cet héritage et a souligné que des manifestants dans les rues pleuraient sa mort, alors que d'autres n'ont pas caché leur joie.
«Ce seront les funérailles les plus polémiques de l'histoire du Chili», a prédit M. Nunez. L'armée a déjà assuré qu'elle allait rendre à Pinochet les honneurs dus à son rangs, a-t-il ajouté, mais il n'y aura «probablement pas de deuil national».
Cependant, «on ne sait pas encore ce que va faire la présidente (Michelle Bachelet)», elle-même une ancienne victime de la dictature, a évoqué l'ancien député.

Osvaldo Nunez a l'intention de rester au Chili jusqu'au printemps prochain, notamment pour surveiller l'évolution politique de son pays d'origine.

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11 décembre 2006 1 11 /12 /décembre /2006 11:35

Augusto Pinochet meurt en toute impunité

L'ex-dictateur chilien est mort hier, à Santiago, à l'âge de 91 ans. Il a dirigé le pays d'une main de fer pendant quatorze ans. Il n'aura jamais été jugé. 

Au moment où disparaît Augusto Pinochet, une photo vient aussitôt à l'esprit : celle de Salvador Allende, mitraillette à la main au palais de la Moneda, à Santiago, quelques instants avant sa mort, lors du coup d'Etat militaire du 11 septembre 1973. La dignité et l'honneur face à l'abjection et l'horreur. C'est peu dire que depuis plus de quatre décennies, Pinochet incarne la figure du salaud. Le souvenir des internés du stade de Santiago, des disparus, des tortures de l'ère Pinochet ne disparaîtra pas avec lui. Sa mort naturelle ne nous rend pas plus indulgents, suscitant seulement le regret éternel que cet homme, qui n'a jamais exprimé le moindre regret pour les crimes commis en son nom, n'ait pas été jugé. Il n'est pas passé loin de la justice à l'occasion d'un séjour à Londres en 1998, lors d'une vaine tentative du juge espagnol Baltasar Garzón de lui faire rendre des comptes. Et il serait assurément un client idéal pour la toute nouvelle Cour pénale internationale si ses crimes venaient à être commis aujourd'hui. C'est en pensant à des hommes comme Pinochet que le concept de justice internationale a progressé dans les consciences et dans les textes. Et il est permis d'espérer que Augusto Pinochet, ce qu'il a représenté, ainsi que les soutiens et les encouragements internationaux dont il a bénéficié (Henry Kissinger, qui a joué un rôle clé, mais jamais élucidé, dans cette affaire, bouge encore...), appartiennent réellement au passé. Le fait que le Chili soit aujourd'hui dirigé par Michelle Bachelet, socialiste et fille d'une victime de Pinochet, constitue de ce point de vue un symbole optimiste, et une ultime revanche sur le dictateur.

Ce fut, aussi, une blessure française. A distance, dans ce pays où les armées ne sortaient plus de ses casernes, au cœur d'une Europe protégée, l'annonce du coup d'Etat fut entendue par tout un peuple engagé les larmes aux yeux. Plus de trente ans plus tard, et quel que soit le respect qu'on devrait éprouver devant la mort d'un vieillard, la mémoire de l'événement ­ cet autre attentat du 11 septembre ­ empêche la compassion. Allende s'est suicidé, Pinochet est mort dans son lit. L'Histoire, décidément, se rit de la morale.

Les souvenirs remontent en foule, qui ne touchent pas seulement ceux de cette époque-là, mais toutes les générations. Le regard des militants raflés, les stades emplis d'une foule fiévreuse, les doigts brisés du chanteur de la gauche chilienne, Victor Jara, le calme d'Allende avant l'assaut de la Moneda par les soldats rebelles. Allende, ce prudent, ce démocrate ultra-légaliste, ce politique enclin au compromis qui allait mourir sans peur, les armes à la main. Et dans les rues de Santiago, les bottes bien cirées de bataillons défilant au pas de l'oie. C'étaient celles dont parlait Orwell, celles qui «écrasent un visage humain», celui du socialisme de nos rêves.

Le Chili de ces années-là est devenu un mythe européen parce qu'on noyait dans le sang une expérience parfaitement démocratique. La lumière venue de l'autre côté du monde se reflétait dans nos parages politiques. L'Unité populaire venue au pouvoir en 1971 ­ «el pueblo unido» ­ incarnait une volonté de rupture dans la liberté, un espoir populaire sans coercition ni police politique. Des erreurs, des imprudences économiques ? Il y en eut. Mais surtout des réformes qui donnaient le sentiment aux plus modestes qu'enfin, ils comptaient. Allende, l'homme à la moustache de Maigret et aux lunettes de Buddy Holly, symbolisait une stratégie européenne, celle qui voulait qu'on exerce un pouvoir de gauche sans toucher aux principes républicains. On accusait à l'époque l'Amérique d'avoir décrété et exécuté son arrêt de mort. Réflexe de militant : réflexe juste.

On sait aujourd'hui que Kissinger, Nixon et d'autres ont bien conspiré contre la démocratie chilienne et que si un tribunal international s'était saisi du cas, ils auraient été mis en cause. On sait aussi que ces souvenirs ne sont pas vains. A défaut d'être cité et condamné, Pinochet fut empoisonné toute la fin de sa vie. Et surtout, le Chili et l'Amérique latine ont fini par entendre le message posthume d'Allende.

Michelle Bachelet et les autres démocrates du continent voués au progrès lui ont succédé. Ils gouvernent dans la difficulté, parfois dans la déception. Mais avec eux, l'espoir de l'Unité populaire, si longtemps nié dans la violence et la réaction, est ressuscité.

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8 décembre 2006 5 08 /12 /décembre /2006 20:30
La victoire de Hugo Chavez
Certes, la victoire d’Hugo Chavez n’est pas une surprise, même si elle peut étonner par son ampleur après plusieurs années de confrontation aux réalités du pouvoir. D’ordinaire, l’exercice du pouvoir use. Au Venezuela, il semblerait que ce soit l’inverse.

La surprise est ailleurs. Et d’abord dans le fait que son adversaire soit qualifié de «social-démocrate», sans que ni l’Internationale Socialiste, ni le Parti des Socialistes européens ne trouvent à y redire. Il semble pourtant évident que M. Rosales portait tous les espoirs - heureusement déçus - de l’ensemble la droite du Venezuela, y compris des latifundistes ; sans oublier ceux de la Maison blanche, du Pentagone et de la CIA !

Je savais, par expérience, qu’il y a beaucoup de demeures dans la vieille maison de la Social-Démocratie, mais là, tout de même, trop, c’est trop. S’il fallait la démonstration que la vieille Internationale Socialiste n’est plus qu’une baudruche vide, nous l’avons. C’est ce que j’ai fait remarquer au Bureau national du Parti Socialiste français en demandant que cette plaisanterie cesse. Il avait déjà fallu supporter, en son temps, le soutien de l’I.S. et de certains socialistes français à l’adversaire de Lula, avant que ce dernier ne soit cajolé par tous les progressistes du monde. Mais il semblerait que la leçon soit restée sans suite et que l’I.S., basée à Londres, soit devenue, avec Tony Blair, une version «usagée» supplémentaire du «caniche des Etats-Unis».

Ce qui surprend ensuite, ce sont les commentaires acidulés du système d’information occidental, fût-il réputé de gauche. Certes, le triptyque Jésus-Bolivar-Castro, cher à Hugo Chavez, ne correspond pas aux référents traditionnels de la pensée progressiste occidentale. Mais l’important n’est-il pas ailleurs ? Et plus précisément dans la redistribution de la richesse pétrolière en direction des pauvres ? Richesse qui a été si longtemps confisquée par une minorité rebaptisée aujourd’hui «classe moyenne» par le miracle du discours politiquement correct. Les progressistes européens seraient-ils devenus aveugles au point de craindre la redistribution des terres des latifundistes résidents à Miami au bénéfice des innombrables paysans qui n’en n’ont pas ?

Pour ma part, je trouve plus qu’intéressant ce qui se passe en Amérique Latine, que ce soit au Venezuela, en Equateur, en Bolivie, au Nicaragua, au Brésil, en Argentine, voire, avec moins d’enthousiasme, au Chili. Et je crois que s’il est un endroit de notre planète où Jean Jaurès se sentirait chez lui, c’est plutôt là-bas que sur notre vieux continent où la gauche attriste plus qu’elle n’enthousiasme. C’est pourquoi, avec d’autres, je me propose d’organiser à Paris un colloque politiquement incorrect sur le sujet. Nous en reparlerons.

Henri EMMANUELLI


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30 novembre 2006 4 30 /11 /novembre /2006 14:50
Rafael Correa vainqueur de l'élection présidentielle en Equateur

n point vient d'être marqué à gauche dans la partie d'échecs qui oppose George Bush et Hugo Chavez sur le continent américain. Le très probable président élu de l'Equateur, Rafael Correa, 43 ans, n'a jamais caché sa sympathie pour la révolution bolivarienne du président vénézuélien. C'est dire si l'arrivée au pouvoir de cet économiste de gauche marque un nouveau revers pour Washington.

Lundi 27 novembre, le porte-parole du département d'Etat américain, Sean McCormack, a reconnu qu'"il y a eu (...) un scrutin plutôt transparent, libre et juste". L'ambassadrice américaine à Quito, Linda Jewell, a quant à elle félicité M. Correa de son "apparente victoire", en appelant de ces voeux la poursuite de la coopération entre les deux pays.

Mardi matin, après dépouillement de 85 % des bulletins, Rafael Correa était en effet crédité de 59% des votes exprimés, contre 41% pour son rival, Alvaro Noboa. Ce magnat de la banane, candidat pour la 3ème fois, demandait un recompte vote par vote dans 2 provinces. La commission électorale devait rendre ses résultats définitifs dans la journée.

"Rafael Correa a su capter au 2nd tour le vote anti-Noboa. Nombre d'électeurs ne partagent pas son projet radical, mais ils abhorraient l'idée de voir l'homme le plus riche du pays prendre les rênes de leur destin", note le politologue Fernando Bustamante. Son collègue, Simon Pachano, se félicite de la très large victoire du futur président, "un gage de gouvernabilité dans un pays (où l'échiquier politique est) polarisé". Les 3 derniers chefs d'Etat élus de ce pays andin de 12 millions d'habitants ont été renversés.

Partisan d'une Assemblée constituante pour refonder les partis et les institutions - à commencer par le Congrès dont il appelle de ses voeux la dissolution -, Rafael Correa a choisi de ne pas présenter de candidats aux élections législatives du 15 octobre. Il devra donc affronter une féroce opposition : celle des parlementaires bien décidés à conserver leur poste.

Opposé à la dollarisation de l'économie adoptée en 2000, Rafael Correa a rappelé que "le réalisme" l'obligerait à conserver le dollar comme monnaie nationale. Mais ce docteur en économie est convaincu que l'Amérique latine "a payé cher vingt ans de néolibéralisme". Rafael Correa s'oppose à la signature du traité de libre commerce en négociation avec les Etats-Unis. Souhaitant donner la priorité aux dépenses sociales, il veut renégocier la dette extérieure du pays avec les organismes internationaux et n'exclut pas un moratoire unilatéral sur les remboursements.

Au soir de la victoire, il a redit vouloir réviser les contrats avec les multinationales pétrolières. Il espère aussi que l'Equateur - qui produit 543 000 barils de pétrole par jour - rejoindra l'OPEP. Le futur président a enfin confirmé que l'accord qui permet aux militaires américains d'utiliser la base aérienne de Manta - à la frontière de la Colombie - ne serait pas renouvelé en 2009.


Rafael Correa : à gauche toute en Equateur

ourquoi, diable, le pouvoir ? Rafael Correa, 43 ans, avait la vie facile et une carrière universitaire assurée. Il a été élu dimanche président d'un pays de 12 millions d'habitants, réputé ingouvernable. Aucun chef d'Etat équatorien élu n'a fini son mandat depuis dix ans. Docteur en économie, catholique très pratiquant, M. Correa a choisi d'entrer en politique "pour tenter de tirer son pays de la crise et ses concitoyens de la misère". Il n'en doute pas, le remède ne peut être que radical. M. Correa a fait de son nom - qui signifie courroie, ceinturon - un slogan de campagne. "Dale, Correa !", scandaient ses sympathisants, au soir de la victoire, dimanche soir, dans les rues de Quito : "Vas-y, Correa !", "Donne des coups de ceinture !". A qui ? Aux élus corrompus et aux oligarques que le candidat fustige à longueur de discours.

Ce professeur de l'université huppée de Quito, dont il fut le doyen de la faculté d'économie, s'est converti, meeting après meeting, en véritable bête de scène. Sourire sans faille et enthousiasme communicatif, il propose "une révolution citoyenne" pour refonder les institutions. Et il promet de payer la dette sociale, en renégociant la dette extérieure et les contrats pétroliers.

D'aucuns voient émerger en lui le "Hugo Chavez équatorien". Une Indienne espiègle venue célébrer l'élection n'apprécie pas la comparaison : "Rafael est joli garçon, lui." Les dames présentes acquiescent.

Les 2 hommes se sont rencontrés l'année dernière, lors du bref passage de Rafael Correa à la tête du ministère de l'économie, entre avril et août. Ils se sont plu. "Avec un ministre comme Correa, la révolution bolivarienne serait depuis longtemps tirée d'affaire", a déclaré le chef de l'Etat vénézuélien, chantre de l'anti-impérialisme, à l'issue de l'entretien. Hommage paradoxal quand on sait que Rafael Correa a obtenu son doctorat en économétrie aux Etats-Unis, à l'université de l'Illinois Urbana-Champaign, après un détour par Louvain-la-Neuve, en Belgique.

Rafael Correa, en désaccord sur le remboursement de la dette extérieure, s'est drapé dans un souverainisme sourcilleux. Il préfère alors claquer la porte du gouvernement. Ses concitoyens apprécient. "Un ministre de l'économie charismatique et populaire, cela ne s'était jamais vu", rappelle Alberto Andrade, qui a participé avec lui aux rencontres hebdomadaires du Forum Equateur alternatif. Ce groupe de réflexion informel réunit économistes, universitaires et chefs d'entreprise depuis que le gouvernement a choisi, en 2000, de dollariser l'économie. "La presse me présente comme un outsider, en oubliant que ce groupe réfléchit depuis 7 ans aux problèmes du pays et aux solutions concrètes à leur apporter", insiste Rafael Correa.

Les conseillers compétents suffiront-ils à pallier l'absence de parti et d'expérience politiques du nouvel élu ? Les contradicteurs de M. Correa en doutent et dénoncent, déjà, les risques de dérive populiste. Le candidat cache mal son agacement. "Si, aux Etats-Unis, un homme politique parle justice sociale, c'est un démocrate. En Amérique latine, c'est un populiste."

De Belgique, Rafael Correa a rapporté une maîtrise en économie du développement, ainsi que son épouse, avec qui il a eu 3 enfants. Surpris par l'irruption imprévue de la politique dans leur vie, le couple s'est juré de préserver l'intimité familiale. Institutrice - que l'on dit douce et timide - à l'école française de Quito, où ses enfants poursuivent leur scolarité, Anne Malherbe fuit les caméras. Elle a fait savoir qu'en cas de victoire elle n'avait pas l'intention de jouer le rôle de première dame de la nation.

Issu d'une famille aisée et catholique, Rafael Correa a, lui, été élevé chez les salésiens. "Evidemment boy-scout" jusqu'à l'adolescence, il continue, longtemps après, de catéchiser dans les quartiers misérables de la grande ville de Guayaquil, logeant à l'occasion chez l'habitant. Après ses études, Rafael part pendant deux années travailler dans une mission des salésiens à Sumbahua (province de Cotopaxi). Il travaille alors sur des projets de développement rural pour les communautés indigènes. La vie dans les Andes à 4 000 m d'altitude est rude. Rafael apprend le quechua et "tout ce qui lui a vraiment été utile dans la vie". Lui, affirme en riant : "J'appartiens à l'aile dure des petites soeurs de la charité."

Selon son ami - non croyant - Marco Erazo, "l'engagement politique de Rafael Correa est indissociable de sa foi catholique. C'est parce qu'il croit en Dieu que la misère des hommes lui est intolérable". Cet ancien de Sciences Po Paris raconte que Rafael Correa connaît de mémoire les encycliques sociales de l'Eglise.

"L'humanisme est plus qu'une doctrine ou une attitude, chez Rafael", poursuit M. Erazo. Il raconte avec émotion la gentillesse au quotidien, faite de mille petites attentions, du politique novice que tous ses amis disent généreux. Pablo Davalos, qui fut son vice-ministre de l'économie pendant 4 mois, en convient : "Rafael est remarquablement honnête, sincère, brillant, travailleur." Mais, de l'ami, Pablo parle au passé. "Les quatre mois que nous avons passés au ministère ont transformé Rafael. Il est devenu hautain et irascible, de moins en moins enclin à écouter, de plus en plus jaloux de son image." Aujourd'hui, ils sont brouillés irrémédiablement, raconte l'ex-haut fonctionnaire, qui craint "l'effet dévastateur du pouvoir sur les hommes". Et de prophétiser : "Si Rafael devient président, son ego sera son pire ennemi."

L'arrogance teintée de sarcasme du personnage a desservi le candidat, qui, au premier tour, n'emportait que 23% des voix. "Je ne voterai pas pour ce type qui croit tout savoir et qui, à sa façon, se prend pour le Messie", expliquait Cecilia, fonctionnaire municipale. Mais, au deuxième tour, elle a voté Correa "sans hésitation", pour contrer Alvaro Noboa, le richissime roi de la banane qui, pour la troisième fois, tentait d'accéder à la présidence de son pays.

Marco Erazo en convient, Rafael Correa, qui est "encore très jeune et étale un peu trop diplômes et mérites". Mais, pour négocier face aux jeunes loups des multinationales, aux fonctionnaires méprisants des organismes financiers internationaux et aux envoyés de George W. Bush, "un peu de superbe ne fait pas de mal", considère Marco Erazo.

Ses amis comme ses ennemis le disent : à la tête de son pays, il devra faire preuve d'une force de caractère et d'un leadership à toute épreuve.

 

Parcours

1963
Naissance à Guayaquil (Equateur).

1987
Passe deux années dans la mission des salésiens dans la province de Cotopaxi.

1991
Passe un master d'économie à l'Université catholique de Louvain.

2001
Docteur en économie de l'université de l'Illinois Urbana-Champaign.

2005
Ministre de l'économie et des finances en avril, il démissionne en août.

2006
Il est élu à la présidence de la République.


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