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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

25 janvier 2008 5 25 /01 /janvier /2008 12:32
un pote a décidé de monter son blog de Haïku... Je lui apporte mon soutien en lui faisant un peu de pub'...
Vas y Patrick !
haikudepat.iciblog.com
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28 novembre 2007 3 28 /11 /novembre /2007 17:02
Fred Chichin, guitariste des Rita Mitsouko, est mort
 
LEMONDE.FR avec AFP | 28.11.07 | 15h56  •  Mis à jour le 28.11.07 | 16h04

red Chichin, le guitariste du duo rock français Rita Mitsouko, est décédé mercredi 28 novembre au matin à l'âge de 53 ans, des suites d'un cancer fulgurant, ont annoncé la maison de disques Because et l'organisateur de concerts Corida.

Cette maladie a emporté le guitariste en deux mois, ont indiqué Because et Corida dans un communiqué. Les Rita Mitsouko, groupe que Fred Chichin avait formé avec sa compagne, la chanteuse Catherine Ringer, en 1979, avaient dû annuler plusieurs concerts ces jours derniers en raison de l'état de santé du guitariste. Ils auraient dû notamment se produire mercredi soir à l'Olympia.

Leur dernier album, Variety, était sorti en avril. Les Rita Mitsouko avaient été les auteurs de nombreux tubes dans les années 1980, dont "Marcia baila", "Y a d'la haine", "Andy", "Les Histoires d'A" ou "C'est comme ça".

RITA MITSOUKO - C'EST COMME CA
envoyé par pierrot77
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26 octobre 2007 5 26 /10 /octobre /2007 12:48
Superman, un héros juif
LE MONDE | 24.10.07 | 15h53  •  Mis à jour le 24.10.07 | 15h53

ersonne ne pourra plus l'ignorer après avoir visité l'exposition que le Musée d'art et d'histoire du judaïsme, à Paris, consacre à la bande dessinée : Superman est juif. Ne pas le savoir ne change rien au plaisir pris à la lecture des aventures du super-héros. Mais en prendre connaissance permet de mieux saisir comment, et pourquoi, la minorité juive aux Etats-Unis a utilisé la bande dessinée pour, dans une première phase, raconter sa propre histoire, puis modifier, de manière aussi inattendue qu'imprévisible, la culture populaire de son pays d'accueil.

Conçue de manière chronologique, l'exposition permet de saisir facilement ce phénomène. Les premiers dessins datent du début du XXe siècle, quand industrialisation et immigration étaient à l'origine des grands mouvements de populations. De 1910 à 1921, les immigrés arrivés à Ellis Island, et parmi eux une forte population de juifs d'Europe centrale, racontent dans la presse leurs premiers pas en Amérique, leur vie quotidienne et le choc des cultures dans les quartiers new yorkais du Lower East Side, du Bronx ou de Brooklyn. La presse écrite, alors média de masse, publie des comic strips (bandes dessinées en quelques cases). Les quotidiens en yiddish Die Varhayt ou Der Forverts, dont les tirages sont énormes, publient les cartoons de Samuel Zagat ou de Zuni Maud.

En exposant aussi des dessins de Milt Gross, de Rube Goldberg et d'Harry Hershfield (Abie the Agent ou Homeless Hector), l'exposition montre que aux Etats-Unis, dans la période qui sépare la Grande Dépression de la guerre froide, l'industrie de la bande dessinée devient en grande partie juive, et dépasse de loin le simple cadre de la presse yiddish, pour toucher l'imaginaire populaire.

Les illustrateurs et scénaristes juifs privilégient l'industrie du "comic book", conscients que les portes d'accès de la publicité et de l'édition leur sont souvent fermées. Ce qui a implications esthétiques indéniables, théorisées par le dessinateur Will Eisner. Celui-ci voit dans l'apparition du super-héros, à partir du succès de Superman, en 1938, l'expression d'un particularisme juif. "Le golem, une créature d'argile façonnée par un rabbin pour protéger les juifs de Prague, selon une légende juive du XVIe siècle, est le précurseur de la mythologie du super-héros. Les juifs, persécutés depuis des siècles en Europe, avaient besoin d'un héros capable de les protéger des forces obscures. Siegel et Shuster, les créateurs de Superman, l'ont inventé."

De fait, presque tous les créateurs de super-héros sont juifs, originaires d'Europe centrale : Bob Kane (Batman) ; Will Eisner (Le Spirit) ; Jack Kirby (Les Quatre Fantastiques, Hulk, les X-Men) ; Joe Simon (Captain America) et Stan Lee (Spiderman).

ROMANS GRAPHIQUES
Logiquement, Superman croise le fer avec les nazis, suivi plus tard par Captain America et Les Quatre Fantastiques. Ce qui apparaît, dans un premier temps, comme un désir de voir les Etats-Unis s'investir dans le second conflit mondial et, plus tard, comme la réparation fantasmatique d'une catastrophe - la destruction des juifs d'Europe - qu'aucune armée alliée n'a pu éviter.

Quand "l'homme d'acier" détruit le mur de l'Atlantique et la ligne Siegfried bien avant le jour J, le ministre nazi de la propagande, Joseph Goebbels, s'écrie lors d'une réunion : "Superman est juif !" Ce qui était une insulte doit être pris aujourd'hui pour une évidence.

Le parcours de l'exposition fait aussi la part des évolutions de la BD et de ses "avatars mémoriels", selon l'expression de Laurence Sigal, directrice du Musée, qui donnent différentes visions du passé juif.

Bien après la célèbre couverture de la BD de 1944, La bête est morte ! d'Edmond-François Calvo - dont l'original est présent dans l'exposition -, on retrouve ces traces de la mémoire et notamment de la Shoah dans le graphic novel. Ce terme forgé par Will Eisner en 1978 pour désigner son livre Un pacte avec Dieu désigne une BD qui veut faire oeuvre littéraire. Le "roman graphique" est ainsi devenu un genre à part et reconnu dans la BD, attirant des auteurs en prise avec la littérature de la mémoire.

Outre Art Spiegelman et son Maus (oeuvre récompensée par un prix Pulitzer), outre encore Ben Katchor, Robert Crumb, Jules Feiffer, etc., on (re)découvre dans cette exposition de jeunes auteurs comme Bernice Eisenstein ou Miriam Katin, dont les autobiographies dessinées renvoient à des événements historiques rarement décrits par la BD (le procès d'Eichmann, par exemple).

Cette exposition intitulée "De Superman au Chat du rabbin" fait aussi des incursions dans la BD d'humour et les pastiches de Gotlib, dans les légendes et les contes traditionnels revus aujourd'hui par Joann Sfar ou dans les tribulations des anti-héros underground d'Aline Kominsky. L'exposition montre enfin la façon dont un auteur comme Hugo Pratt, passionné par la kabbale, utilise les signes hébraïques dans son oeuvre. Autant de facettes singulières du mariage entre BD contemporaine et judaïsme.


"De Superman au Chat du rabbin, bande dessinée et mémoires juives". Musée d'art et d'histoire du judaïsme, Hôtel de Saint-Aignan, 71, rue du Temple, Paris-3e. Tél. : 01-53-01-86-48. Mo Hôtel-de-Ville. Du lundi au vendredi de 11 heures à 18 heures, le dimanche de 10 heures à 18 heures. Jusqu'au 27 janvier 2008. 5,50 €. Sur Internet : www.mahj.org.

Samuel Blumenfeld et Yves-Marie Labé

Cinq ans de travail, des recherches multiples

Cinq ans : c'est le temps qu'il a fallu pour préparer l'exposition, recenser et trier dessins et crayonnés rares, originaux et rééditions de planches BD dans des archives privées ou publiques, en Europe et en Amérique du Nord surtout. "J'avais au départ l'intention de montrer le travail de deux auteurs, Ben Katchor et Will Eisner, explique Anne Hélène Hoog, la commissaire de l'exposition. J'ai eu le feu vert pour monter une exposition historiographique sur BD et judaïsme." Soit quelque 230 oeuvres retenues sur les 370 sélectionnées a priori. Anne Hélène Hoog s'est ingéniée à retrouver les supports originaux, souvent abîmés : "Ce qui m'intéresse, en plus des thèmes traités dans ces différents strips, c'est la matière de ce papier, de cette mémoire éphémère."

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12 juillet 2007 4 12 /07 /juillet /2007 12:29

Budget minimal et chorégraphie géniale pour cette vidéo déjà vue près de 20 millions de fois, un phénomène Internet mondial. Vainqueur des premiers Awards Youtube dans la catégorie musique.
Site officiel

Article Wikipedia (en anglais)

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4 juillet 2007 3 04 /07 /juillet /2007 09:42
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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 08:58
Bambi, elle est noire mais elle est belle…
Bambi01.jpg
de et par Maimouna Gueye
en ce moment à Gonesse - Contact direction de l'action culturelle : 01 39 87 70 46


Contact diffusion tournée 2006-2007/2007-2008 :
Scène 2 / Séverine Liebaut 01 40 53 92 41 ou 06 15 01 14 75 – scene2@acteun.com

Coproduction Scène 2 - Le TARMAC de la Villette
Cette œuvre a bénéficié de l’aide à la production et à la diffusion du fonds SACD

« C’est le cadeau que mon fils nous a rapporté d’Afrique. Elle est noire mais elle est belle »... ainsi parle Marie-France Séguin, la belle-mère française de Bambi.

Bambi la Sénégalaise a quitté l’Afrique pour suivre Antoine et, de maladresses en malveillances, d’humiliations en déconvenues amoureuses, découvre, sous le regard de l’autre, la douleur de la solitude et de l’exil.

Bambi raconte comment elle doit faire face, avec bonne figure, à la commisération, la bêtise et les insultes, à peine dissimulées derrière une compassion mal pensante. Comment la Belle doit remiser ses rêves et ses attentes lorsque le Prince n’a plus de manières et que ses charmes ont perdu leurs attraits...

Bambi se réfugie alors au creux de sa mémoire, revient aux premières douleurs, aux souvenirs de l’enfance, au père disparu, aux vexations perverses de l’instituteur, au viol.

Bambi, fragile de naissance, mais forte d’expérience, cherche alors avec des mots et des cris, crus et drus, à vaincre la douleur, assumer la rupture et partir sur les traces, les amours et les plaisirs d’un destin qu’elle pourra enfin choisir.

Bambi, pour raconter les mirages du rêve d’ailleurs et les revers brutaux de la rencontre avec une société désenchantée.

Maïmouna Gueye, seule en scène, poursuit l’intimité de sa quête, se jouant des pièges de l’intégration, pour parvenir à l’évidence : « me voici aujourd’hui, simplement moi. Je suis. »

Bernard Magnier

Maïmouna Gueye
COMÈDIENNE ET AUTEUR

BAMBIPhotoEric-Legrand-19.jpg«  Bambi, elle est noire mais elle est belle, c’est tout d’abord un rendez vous donné au public lors de mon premier spectacle, Les souvenirs de la dame en noire afin de leur raconter une suite, une prochaine fois ; mais plus personnellement c’est aussi l’occasion de répondre à un besoin d’universalité, étant donné que le premier spectacle parlait plus de l’Afrique (excision, mariage arrangé etc…).

Ici, en abordant la question de l’intégration, le passage d’une culture à une autre, je souhaite élargir mon propos, rendre compte d’une aventure humaine qui nous concerne tous.

Le théâtre est sûrement l’endroit approprié pour poser les questions de l’intégration, de l’amour et de la différence. J’espère que la comédienne que je suis s’effacera pour mieux servir l’auteur que j’ai été, afin de rendre au texte sa résonance universelle. »

Comédienne née au Sénégal, formée au conservatoire d’art dramatique d’Avignon, elle crée son premier spectacle en temps qu’auteur et interprète avec « Les souvenirs de la dame en  noir » au T.I.L.F de la Villette, puis tournée en  France et Belgique.
« Un rendez-vous incontournable, qui résonne avec la force de conviction du témoignage. »  Libération.  « C’est émouvant, hardi, tantôt drôle et terriblement acide. Chapeau ! » Le Journal du Dimanche. « Une voix de femme tendre et féroce. » L’Express. « Maïmouna Gueye prend une parole brûlante, contemporaine et féminine, à l’occasion de sa première pièce. » Politis.  
Elle jouera également dans Les monologues du vagin d’Isabelle Rattier, Hecatombeon de Mateï Visniec, Les Baigneuses de Daniel Lemahieu et au cinéma : Touristes Ho Yes de Jean Pierre Mocky (rôle principal féminin) et Gomez et tavares de Gilles Paquet-Brenner.


Parc de la Villette
211 avenue Jean Jaurès – 75019 Paris
Réservations : 01 40 03 93 95
Administration : 01 40 03 93 90
Fax : 01 42 39 14 77
www.letarmac.fr
contact@letarmac.fr

Scène 2
Adresse postale : 8 avenue Gourgaud - Paris 75017
Siège social : 71, bd Gouvion St-Cyr - 75017 Paris
SARL    -   RCS Paris B 479 766 941
N° TVA intracom. : FR91479766941
Licence n° 7500864
Mobile :          0033 6 15 01 14 75
Tél./fax :         0033 1 40 53 92 41
Mail :            scene2@acteun.com
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2 mai 2007 3 02 /05 /mai /2007 09:57
La réponse à Sarkozy de «repentis fatigués de la chienlit», par Daniel COHN-BENDIT et Alain GEISMAR.
Nous sommes coupables...
Libération - mercredi 2 mai 2007
Nous sommes coupables d'avoir fait souffler un vent de liberté et d'autonomie à la radio-télévision d'Etat d'alors ; ce que semble regretter Nicolas Sarkozy. Nous sommes coupables d'avoir rêvé d'autonomie et de démocratie dans les écoles, les universités et les usines. Coupables d'avoir désiré la justice et l'égalité au travail comme à la maison ; ce qui semble déranger Nicolas Sarkozy.
Nous sommes coupables d'avoir taillé une croupière à l'autoritarisme gaulliste, marxiste, communiste, syndical et patronal.
Nous sommes coupables de cette réalité d'aujourd'hui où les femmes et les hommes décident en toute liberté de leur corps, où les jeunes décident librement de leur contraception et où les femmes ont le droit de choisir de laisser naître un enfant ou pas. Visiblement, cela ne plaît pas non plus à Nicolas Sarkozy.
Nous sommes coupables d'un tas de conneries comme «CRS-SS». Mais était-ce donc pire qu'un «Cohn-Bendit à Dachau !» entendu comme slogan à la grande manifestation gaulliste ? Nous sommes coupables du bêtisier révolutionnaire des «Vive Trotski !», «Vive Che Guevara !», «Vive Mao !», autrement dit, des «Vive la révolution autoritaire ou totalitaire», «libertaire ou plébéienne». Coupables, donc, d'avoir béatifié Marx ou Proudhon en ignorant Hannah Arendt et Albert Camus, mais aussi de n'avoir pas bien lu Jean-Paul Sartre.
Nous sommes génétiquement coupables d'un désir d'égalité, de solidarité et de liberté. Nous sommes génétiquement coupables de penser que le pouvoir n'est pas la propriété privée d'un homme ou d'une femme. Nous sommes génétiquement coupables de rêver d'une mondialisation écologiquement et socialement régulée. Nous sommes génétiquement coupables de croire que le kärcher ne résout rien et que la police ne peut pas tout.
C'est pour toutes ces raisons que nous décidons de créer un cercle des «enragés repentis fatigués de la chienlit» et que nous demandons à être rééduqués par le maître penseur de la révolution culturelle sarkozyste, André Glucksmann, en promettant de nous flageller publiquement et collectivement devant le siège de l'UMP. Et, puisque nous nous découvrons aujourd'hui responsables de la spéculation boursière et des parachutes dorés pour les grands patrons, nous convoquons, en vertu des droits à la propriété intellectuelle, une assemblée générale pour réclamer collectivement nos dividendes, qui financeront nos séances d'autocritique, de confession publique, de pénitence et d'humiliation. Nous voilà prêts à «passer aux aveux» au prochain congrès de l'UMP.
Nous savons que, libérés de notre culpabilité, nous pourrons nous épanouir à l'ombre du pouvoir de Nicolas Sarkozy. Ensemble, et sans tous ceux qui dérangent. Sous les pavés de notre honte, la plage...
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1 février 2007 4 01 /02 /février /2007 10:21
Bon c'est vrai qu'un des invités a été changé au dernier moment, mais quand on s'extrait de la partie de ping-pong entre les deux combattants qui étaient sur le plateau, on trouve encore quelques intérêts à deux ou trois sujets dans ce débat.


Du grain à moudre
par Julie Clarini et Brice Couturier
du lundi au vendredi de 17h à 18h
Du grain à moudre



Ecoutez

Podcast




émission du mercredi 31 janvier 2007
Les paradoxes du nietzschéisme de gauche


Le nietzschéisme français a connu plusieurs incarnations. II y a eu le nietzschéisme gidien, dans les années 10 et 20, esthète et, bien sur « immoraliste » ; il y a eu ensuite une tendance plus sévère et tragique, avec le « Collège de sociologie », « foyer d’énergie », au centre duquel rayonnait Georges Bataille. Il y a eu un nietzschéisme fasciste, mêlant socialisme sorélien, culte de « l’énergie » et rêves de domination continentale… Un nietzschéisme camusien. Mais le dernier grand moment nietzschéen remonte aux années 60 et 70, et il fut dominé par Michel Foucault. Je passe pour le moment par indulgence sur le cas le plus récent, celui de l’athéologue Michel Onfray, sur lequel on va sans doute s’attarder dans quelques minutes.
Comment semblable lignée d’hommes se réclamant généralement de la gauche – et aux talents divers - a pu se réclamer d’un penseur qui n’a jamais caché le mépris que lui inspirait la démocratie, démocratie en laquelle il voyait la revanche de la plèbe sur les aristocraties naturelles ? Un philosophe qui a poussé l’apologie de la hiérarchie et de la domination jusqu’à avoir proclamé l’esclavage « condition de toute civilisation supérieure » (Par delà le bien et le mal 239) ? Telle est la question que pose aujourd’hui un jeune philosophe marxiste, Aymeric Monville, auquel nous sommes redevables d’une réédition partielle de l’œuvre introuvable de Lukacs, « la destruction de la raison ».
Il faut bien dire que cette question : comment des hommes de gauche peuvent-ils « penser avec Nietzsche », elle avait déjà été posée, et en particulier, en 1991, par un collectif de philosophes, emmené par le duopole Luc Ferry-Alain Renaut. Cela s’appelait « Pourquoi nous ne sommes pas nietzschéens. » Mais pour vous, Aymeric Monville, il s’agissait là d’un anti-nietzschéisme bien-pensant, fruit d’une alliance « d’un droite bégueule et d’une gauche bigote ».
Votre anti-nietzschéisme à vous est d’obédience marxiste, d’un marxisme orthodoxe. Et vous avez tendance à ne voir dans Nietzsche que l’ombre portée des mouvements politiques qui se sont réclamé du philosophe allemand, plusieurs décennies après sa mort. Or, comme l’a écrit Philippe Raynaud, : « si Nietzsche occupe dans l’histoire de la philosophie politique une place singulière, elle vient du caractère extrêmement divers, et parfois franchement désastreux, de sa postérité. » Mussolini surtout, mais aussi Hitler, s’en sont réclamé. A quoi, je vous opposerais personnellement que si le marxisme a été transformé en religion d’Etat par Staline, l’un des plus grands massacreurs de l’histoire moderne, cela n’entraîne pas l’invalidation du marxisme en tant que philosophie.
Un penseur est-il responsable de l’usage qu’on peut éventuellement faire de sa pensée ? On voit qu’au-delà même du cas Nietzsche, nous entendons aborder de bien graves questions…



Raphaël Enthoven.  Philosophe. Producteur à France Culture.


Aymeric Monville.  Traducteur et Directeur d'une collection d'ouvrages marxistes aux Editions Delga.



Raphaël Enthoven
Un jeu d'enfant : la philosophie
Fayard - 2007
 

Le philosophe raconte sa vie en philosophie depuis l'enfance et son compagnonnage avec des philosophes tels que Deleuze, Kant, Jankélévitch, Nietzsche, Leibniz, Spinoza, etc.



Aymeric Monville
Misère du nietzschéisme de gauche : de Georges Bataille à Michel Onfray
Aden éditions - 13 janvier 2007

Ce livre dévoile les ressorts idéologiques qui se dissimulent dans l'oeuvre de Nietzsche. Sa philosophie sert d'arme au sein de la gauche critique pour s'attaquer au matérialisme issu des Lumières et à l'ensemble de la philosophie issue du marxisme et du mouvement ouvrier.


Jean-Pierre Faye
Le vrai Nietzsche : guerre à la guerre
Hermann - avril 1998

L'auteur de Langages totalitaires suit le fil conducteur que trace la rigueur de la philosophie de Nietzsche à l'horizon de l'histoire. On redécouvre un Nietzsche qui rejetait avec véhémence "la folie du Reich" et se déclarait "l'Anti-antisémite".


Jean-Pierre Faye
Nietzsche et Salomé : la philosophie dangereuse
Grasset - mars 2000

Cette étude démontre à quelles circonstances tient l'erreur d'interprétation historique qui fait de Nietzsche le porte-parole d'une idéologie raciste, antisémite, fasciste. Elle restitue aussi l'histoire d'amour qui lie Nietzsche à Lou. Enfin, elle interprète des phénomènes contemporains avec les concepts de Nietzsche : Bosnie, Kosovo, Tchétchénie.
 
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26 janvier 2007 5 26 /01 /janvier /2007 12:26
une excellente émission qui démontre à quel point l'hégémonie culturelle est la clef du pouvoir, où la destruction de la culture pour être remplacé par une culture de la médiocrité, prépare la prise du pouvoir par les ultra-libéraux en France...
Fred
Du grain à moudre
par Julie Clarini et Brice Couturier
du lundi au vendredi de 17h à 18h
Du grain à moudre



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émission du mercredi 24 janvier 2007
La droitisation des esprits ?

Pendant longtemps, peut-être depuis sa naissance politique, sur les bancs de l’Assemblée constituante, la droite s’est vécue comme une force politique tout juste capable de freiner des évolutions politiques et sociales qu’elle pensait inéluctables, mais qu’au fond d’elle-même, elle réprouvait. L’égalisation des conditions, la remise en question des hiérarchies sociales.
Pendant des décennies, en France, depuis la libération, la pensée de gauche a exercé une « hégémonie culturelle » sans partage. D’après Eric Dupin, qui vient de publier « A droite toute », nous assisterions, depuis les années 80 du siècle dernier, à un retour du balancier. Après la Grande-Bretagne thatchéro-blairiste et les Etats-Unis, la France serait atteinte, elle aussi, par une vague de conservatisme. Une vague sur laquelle surferait sans complexes le candidat de l’UMP. En effet, les droites françaises traditionnellement divisées entre sensibilités bonapartistes et orléanistes, seraient finalement parvenues à une fusion sous la férule de Nicolas Sarkozy.
Une « alliance de classes » improbable, entre les élites de l’argent, d’une part et des catégories populaires exaspérées par l’insécurité, et aspirant au retour des valeurs traditionnelles, d’autre part, serait lourde d’une espèce de révolution conservatrice. En outre, la gauche aurait commis l’erreur d’accepter le combat sur le terrain choisi par l’adversaire et Ségolène Royal fait, dans son livre un peu figure d’ennemi infiltré.

Invités

Eric Dupin.  Journaliste.

Daniel Lindenberg.  Historien des idées. Professeur à Paris-VIII

Joseph Macé-Scaron.  Directeur adjoint de Marianne. Producteur à France Culture. « Jeux d’épreuves » samedi à 17h.




Daniel Lindenberg
Le rappel à l'ordre : enquête sur les nouveaux réactionnaires
Seuil - 5 novembre 2002

Voir le site

Du procès de 1968 à celui de l'islam en passant par la condamnation d'une école qui brade la culture et d'une " pensée unique " qui bafoue les références nationales, les nouveaux réactionnaires ont plusieurs visages et semblent échapper aux clivages politiques traditionnels. Lointains héritiers des années 30 et de débats que l'on croyait éteints, ils oeuvrent cependant de concert à l'élaboration d'une nouvelle synthèse idéologique de combat à la fois contre la gauche égalitaire et contre la droite libérale. Fondé sur une enquête menée aussi bien dans la presse, les revues intellectuelles, les essais que la littérature romanesque, cet essai tente d'en dresser le portrait et d'en identifier les traits dominants.

- Note de l'éditeur -


Eric Dupin
A droite toute
Fayard - 10 janvier 2007

Voir le site

Analyse l'évolution des partis de droite français, leurs points de vue sur le libéralisme et la mondialisation, leur positionnement par rapport à l'histoire des conservateurs en France, leur inscription dans la dynamique néolibérale contemporaine, etc.



> Blog de Eric Dupin
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21 janvier 2007 7 21 /01 /janvier /2007 11:19
DOM LOUIS
Je vois bien que je vous embarrasse, et que vous vous passeriez fort aisément de ma venue. à dire vrai, nous nous incommodons étrangement l'un et l'autre; et si vous êtes las de me voir, je suis bien las aussi de vos déportements. Hélas! que nous savons peu ce que nous faisons quand nous ne laissons pas au Ciel le soin des choses qu'il nous faut, quand nous voulons être plus avisés que lui, et que nous venons à l'importuner par nos souhaits aveugles et nos demandes inconsidérées! J'ai souhaité un fils avec des ardeurs nonpareilles; je l'ai demandé sans relâche avec des transports incroyables; et ce fils, que j'obtiens en fatiguant le Ciel de vœux, est le chagrin et le supplice de cette vie même dont je croyais qu'il devait être la joie et la consolation. De quel œil, à votre avis, pensez-vous que je puisse voir cet amas d'actions indignes, dont on a peine, aux yeux du monde, d'adoucir le mauvais visage, cette suite continuelle de méchantes affaires, qui nous réduisent, à toutes heures, à lasser les bontés du Souverain, et qui ont épuisé auprès de lui le mérite de mes services et le crédit de mes amis? Ah! quelle bassesse est la vôtre! Ne rougissez-vous point de mériter si peu votre naissance? êtes-vous en droit, dites-moi, d'en tirer quelque vanité? Et qu'avez-vous fait dans le monde pour être gentilhomme? Croyez-vous qu'il suffise d'en porter le nom et les armes, et que ce nous soit une gloire d'être sorti d'un sang noble lorsque nous vivons en infâmes? Non, non, la naissance n'est rien où la vertu n'est pas. Aussi nous n'avons part à la gloire de nos ancêtres qu'autant que nous nous efforçons de leur ressembler; et cet éclat de leurs actions qu'ils répandent sur nous, nous impose un engagement de leur faire le même honneur, de suivre les pas qu'ils nous tracent, et de ne point dégénérer de leurs vertus, si nous voulons être estimés leurs véritables descendants. Ainsi vous descendez en vain des aïeux dont vous êtes né: ils vous désavouent pour leur sang, et tout ce qu'ils ont fait d'illustre ne vous donne aucun avantage; au contraire, l'éclat n'en rejaillit sur vous qu'à votre déshonneur, et leur gloire est un flambeau qui éclaire aux yeux d'un chacun la honte de vos actions. Apprenez enfin qu'un gentilhomme qui vit mal est un monstre dans la nature, que la vertu est le premier titre de noblesse, que je regarde bien moins au nom qu'on signe qu'aux actions qu'on fait, et que je ferais plus d'état du fils d'un crocheteur qui serait honnête homme, que du fils d'un monarque qui vivrait comme vous.

Dom Juan ou le festin de pierre de Molière
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