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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

3 octobre 2007 3 03 /10 /octobre /2007 14:10
Une deuxième chance est donnée au Flamand Yves Leterme de former le gouvernement belge
LE MONDE | 01.10.07 | 15h34  •  Mis à jour le 01.10.07 | 15h34
BRUXELLES CORRESPONDANT


e roi Albert II a de nouveau chargé le leader flamand Yves Leterme, samedi 29 septembre, de former le gouvernement belge. Après avoir échoué, au mois d'août, M. Leterme, qui dirige une alliance entre les chrétiens-démocrates flamands et le petit parti séparatiste NVA (Nouvelle alliance flamande), doit tenter une seconde fois de rassembler dans une coalition dite "orange bleue" les partis chrétiens démocrates et libéraux, flamands et francophones. Depuis les élections législatives du 10 juin, les affaires courantes sont gérées par la coalition sortante du premier ministre libéral, Guy Verhofstadt.

Cette nouvelle tentative s'annonce un peu moins difficile que la précédente même si la personnalité et les exigences du formateur en matière de réformes institutionnelles suscitent toujours une grande méfiance du côté francophone. Si M. Leterme se voit offrir une deuxième - et dernière - chance de devenir premier ministre, c'est parce qu'un membre de son parti, Herman Van Rompuy, président de la chambre des députés, a réussi une tâche présentée comme impossible. Celle de rassembler les quatre partis de l'"orange bleue" autour d'une note évoquant une réforme de l'Etat.

Le texte est minimaliste. Il a provisoirement évacué les questions les plus sensibles - parmi lesquelles les demandes flamandes concernant la régionalisation des allocations familiales, de l'emploi ou de l'impôt des sociétés ainsi que la scission immédiate de l'arrondissement bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde (dit "BHV"), qui comprend actuellement la capitale et sa périphérie à majorité néerlandophone.

CALMER LES ESPRITS
Dans son rapport au roi, M. Van Rompuy a proposé un scénario en plusieurs phases, ponctué par la création d'un comité de sages chargé d'étudier des réformes institutionnelles. La question de "BHV" serait renvoyée à la fin des négociations pour réduire les risques d'échec : si les ultras du parti de M. Leterme oublient leur revendication d'une scission immédiate de "BHV", les francophones oublieront une de leurs exigences, à savoir l'extension des limites de la région bilingue de Bruxelles. Cet agrandissement se traduirait par un empiétement de la capitale sur le sol flamand, hypothèse rejetée par les partis néerlandophones.

Pour calmer les esprits, M. Van Rompuy a évoqué une solution pour l'un des problèmes-clés de la scission de l'arrondissement "BHV" : les 150 000 francophones vivant à la périphérie de Bruxelles pourraient voter dans un autre arrondissement électoral. On permettrait à tous les Belges, où qu'ils résident, de voter dans l'arrondissement de leur choix.

Yves Leterme, mais surtout ses alliés séparatistes de NVA reprendront-ils à leur compte le schéma ébauché par M. Van Rompuy ? Ils savent que celui-ci marque un recul par rapport aux exigences qu'ils ont formulées avant et après les élections, mais n'ignorent pas qu'un maintien intégral de leurs demandes dans le domaine institutionnel entraînerait un nouvel échec.

Les amis de M. Leterme devront choisir entre une perte de popularité, sans doute au profit des populistes et de l'extrême droite flamande, et la réalisation, partielle, de leur programme avec les partis francophones.

Ce sont eux, en tout cas, qui décideront si la Belgique s'enfoncera davantage dans la crise ou en reviendra aux règles du consensus, comme l'y appelle désormais une bonne partie de l'opinion, le monde économique et les capitales voisines, inquiètes de l'avenir de l'Etat belge. "La Belgique est un facteur de stabilité dans le monde", a déclaré récemment Nicolas Sarkozy, interrogé, à New York, par la RTBF.

Jean-Pierre Stroobants
Article paru dans l'édition du 02.10.07
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27 septembre 2007 4 27 /09 /septembre /2007 10:19
Yves Leterme, l'homme qui a dynamité la Belgique
 
LE MONDE | 25.09.07 | 15h34 • Mis à jour le 25.09.07 | 15h34

yvesleterme.jpgour le caractériser, ses amis - car il en a - évoquent le sens du devoir. Ses ennemis - et il en a davantage - un manque aigu de charisme. "Sauf à considérer qu'une boîte de raisins secs en est dotée", sourit l'un d'eux. Le sujet de ces appréciations contradictoires s'appelle Yves Leterme, il a 47 ans, il a grandi dans le village de Zillebeke, dans un coin de Flandre-Occidentale où l'on cultive les valeurs de la famille, du travail bien fait et du pragmatisme.

Son grand-père franchissait la frontière à vélo pour aller travailler dans le Nord. Son père, Georges, est wallon, sa mère, Eliane, est flamande. Ils vivent aujourd'hui à Ypres, près des champs de bataille de la guerre 1914-1918, au pied de cette Tour de l'Yser où, chaque été, les pèlerins du nationalisme flamand viennent célébrer leurs morts et implorer Dieu de donner enfin à leur région ce dont elle rêve : sa revanche définitive sur un Etat, selon eux, toujours trop francophone depuis sa naissance, en 1830.

On sait qu'Yves Leterme vient d'un milieu modeste, qu'il était fan d'Eddy Merckx et qu'il a toujours aimé lire. Que ses qualités sont "l'honnêteté, la rigueur, la volonté, la détermination". Au-delà de ces banalités, difficile de cerner l'homme qui est le toujours probable futur premier ministre du Royaume de Belgique. Une tête de bois, un Raminagrobis du séparatisme travesti en terne technocrate ?

Un membre du sérail politique flamand se souvient qu'il l'a croisé à l'université de Gand, lorsque l'étudiant Yves Leterme bûchait le droit, pour faire plaisir à ses parents, et les sciences politiques, pour se faire plaisir. 20 ans après, cet adversaire aime encore se moquer de ce garçon "un peu effacé, gauche, obsédé par le travail". Et, comme d'autres, il confesse qu'il n'aurait pas à l'époque misé 1 franc belge sur l'éventualité de voir cet ancien membre de l'Action estudiantine catholique flamande prétendre, un jour, au poste de chef du gouvernement.

En tout cas, si la crise politique se dénouait un jour - la Belgique n'a pas de gouvernement depuis plus de cent jours - et si M. Leterme finissait par s'installer au 16, rue de la Loi et au Lambermont, respectivement le bureau et la résidence du premier ministre belge, on n'y retrouverait ni le joyeux désordre de Guy Verhofstadt ni les coups de gueule de Jean-Luc Dehaene. Il restera du premier l'image d'un yuppie un peu dandy, amoureux de la Toscane et des vieilles voitures italiennes. Pour le second, les qualificatifs abondent - "Panzer Dehaene", "le Plombier", "le Taureau" - et les images sont à jamais gravées : Jean-Luc Dehaene hilare sur un taureau mécanique, hurlant dans une tribune de foot, goguenard dans une cellule de prison, où il avait accepté de passer un week-end. Mais Yves Leterme ne s'est, lui, forgé que des images négatives : au milieu d'une vague de drapeaux nationalistes au soir des dernières élections, confondant La Marseillaise et La Brabançonne sur le parvis d'une cathédrale, refusant de répondre en français à un reporter de la RTBF avant de lui conseiller, plus tard, "d'aller se faire f...".

Lorsqu'il acceptait de rencontrer des journalistes - ce qui n'est plus le cas -, il fixait plus souvent son téléphone-agenda Blackberry, sans cesse agité de messages, que son interlocuteur. Hasard ou maladresse - c'est une question devenue rituelle avec lui -, il commençait souvent l'entretien en néerlandais, d'où que vint son intervieweur. L'enregistreur débranché, il se décoinçait enfin un peu.

S'ils acceptaient de répondre aux questions, ses proches adouciraient le trait, évoquant sa joie d'assister à une victoire du cycliste Tom Boonen ou de partager "une petite pinte bien fraîche" avec ses administrés de la ville d'Ypres, où il fut adjoint au maire. Ils diraient son attachement à son papa : sachant que celui-ci souffrait d'un problème de santé, il n'a pas hésité, en juillet dernier, à décrocher son portable lors d'une messe en l'honneur du roi, déclenchant un autre tollé. Pas de quoi redorer son blason aux yeux de la bonne société francophone, qui ne l'aime pas. De quoi intriguer un peu plus la presse flamande, qui n'hésite plus à s'interroger sur les raisons de sa soudaine popularité lors des élections fédérales du 10 juin, où il a obtenu sur son nom un nombre record de voix.

Les proches, l'entourage, les quelques conseillers pourraient dire le bien qu'il faut penser du chef. Mais ils ne disent plus rien. Ils ne franchissent plus la muraille que celui qui avait été chargé de former un gouvernement a édifiée, au lendemain de son échec, en août. Confronté à des partis francophones qui refusaient son vaste programme de réformes institutionnelles censées assurer "la bonne gouvernance" de la Flandre et, accessoirement, de la Belgique, il a démissionné. De cet échec, il reste une note indigeste, l'ébauche d'un programme de gouvernement, au titre improbable, "La Force des gens". "Quelle chaleur offre le type de société proposée par Yves Leterme ? Combien de nuances y a-t-il dans le gris ?", interrogeait le journaliste flamand Filip Roegiers dans Leterme au défi (Ed. Luc Pire, 2006), un livre d'entretiens.

Depuis, l'ex-président du Parti chrétien-démocrate flamand, ancien président régional de la Flandre et ancien "formateur" du gouvernement belge, a tellement assis sa renommée que 90% des francophones se disent hostiles à son accession au poste de premier ministre fédéral.

Ils se souviennent un peu trop bien de ses propos sur la minorité francophone, (40% des 10,6 millions de Belges) "apparemment pas en état intellectuel d'apprendre le néerlandais". Et ils sont nombreux à penser que Laurette Onkelinx, l'une des principales dirigeantes du Parti socialiste francophone, a eu raison de le dépeindre comme "un homme dangereux". "C'est faux, je crois qu'il peut être à l'écoute des deux communautés du pays", réplique un de ses collègues de parti. "Bien sûr, poursuit cet interlocuteur qui réclame l'anonymat, son côté très rationnel, froid et apparemment calculateur peut étonner. Il n'aime pas les digressions, le débat intellectuel et le superflu, mais je reste convaincu que, la fonction faisant l'homme, il changera."

Peut-on modifier la nature d'un gestionnaire qui peut discourir sur l'économie de marché socialement corrigée ou le budget de la sécurité sociale mais ne trouve comme éléments communs aux Belges que "le roi, l'équipe de foot et certaines bières..." ? Aux yeux de nombreux Wallons et Bruxellois, la réponse est d'ores et déjà évidente : c'est "non".

Jean-Pierre Stroobants
Parcours

1960
Naissance à Wervik, en Flandre-Occidentale.

1985
Licence en droit et en sciences politiques (université de Gand).

1992
Expert-administrateur auprès de l'Union européenne.

1997
Député du Parti chrétien-démocrate flamand, le CVP.

2004
Ministre-président de la région flamande.

2007
Après son triomphe aux élections de juin, il échoue à former un gouvernemen
t.

 
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22 septembre 2007 6 22 /09 /septembre /2007 13:06
Pauline Marois, loin devant dans Charlevoix
Québec - vendredi 21 septembre 2007- La Presse - Malorie Beauchemin

Marois.jpgOn ne parle encore que de la défaite des libéraux dans Outremont. Mais lundi prochain, une autre élection partielle se tiendra au Québec, cette fois au niveau provincial. Un scrutin qui devrait permettre à la chef du PQ, Pauline Marois, de retourner à l'Assemblée nationale. En effet, les électeurs de Charlevoix ne semblent pas lui tenir rigueur de ne pas venir de la circonscription.

 

La nouvelle chef du Parti québécois, Pauline Marois, devrait faire son entrée comme prévu à l'Assemblée nationale à la reprise des travaux parlementaires, le 16 octobre. Un sondage Unimarketing-La Presse-Le Soleil, effectué du 15 au 20 septembre, la place en excellente position pour ravir la circonscription de Charlevoix à l'élection partielle de lundi.

Près des 2/3 des électeurs de la circonscription (63%) estiment que Mme Marois est la meilleure candidate pour les représenter à Québec. En route vers une victoire «décisive», la chef péquiste obtient 2 fois plus d'intentions de vote que son adversaire adéquiste Conrad Harvey, qui récolte l'appui de 31% des Charlevoisiens après répartition des indécis.
Le candidat du Parti vert, David Turcotte, obtient 5% des appuis dans ce sondage mené auprès de 1130 personnes. Les quatre autres candidats, dont le président de l'organisme Fathers-4-Justice, Daniel Laforest, se partagent une mince part de 1%.

«La notoriété, la personnalité de Mme Marois lui confèrent un avantage», soutient Raynald Harvey, président d'Unimarketing.
Il faut dire que la circonscription est aux mains des péquistes depuis 1994, lorsque le député démissionnaire Rosaire Bertrand s'est fait élire pour la première fois, après avoir été battu en 1989. La circonscription avait par contre été longtemps détenue par les libéraux, avant l'arrivée de M. Bertrand.
Ce dernier a été chauffé de près, en mars dernier, par le même candidat adéquiste, ex-souverainiste convaincu. Or, ce sondage démontre aussi que 18% des Charlevoisiens ayant voté pour l'ADQ en mars affirment cette fois donner leur appui à Mme Marois.
«Ce n'est pas une désaffection du vote adéquiste, estime M. Harvey. Les gens y voient plutôt une occasion de se doter d'une députée avec une envergure particulière, une chef de parti, qui peut amener des bénéfices pour la région, sans trop nuire à l'ADQ
L'argument qu'elle «ne vient pas du comté», avancé par certains adéquistes, n'a pas été un motif dans le choix des électeurs sondés, affirme le sondeur.

Le vote libéral, en l'absence de candidat du parti de Jean Charest, aurait pu faire pencher la balance d'un côté comme de l'autre. Mais le sondage Unimarketing laisse entendre qu'il pourrait se partager équitablement entre le PQ et l'ADQ. En effet, 39% des électeurs libéraux de mars dernier ont affirmé qu'ils voteraient cette fois pour M. Harvey contre 38% pour Mme Marois.

Dès les premiers jours de la campagne, fin août, le premier ministre Charest avait dit souhaiter que la chef péquiste siège le plus tôt possible à Québec, ce qui avait été perçu par plusieurs comme une consigne de vote aux libéraux de la circonscription. Depuis, ils se sont rangés autant d'un côté comme de l'autre. L'ancien député libéral fédéral Auguste Choquette s'est notamment affiché publiquement cette semaine pour le candidat de l'Action démocratique. Le maire de Saint-Aimé-des-Lacs, Bernard Maltais, a pour sa part appuyé la chef péquiste.

Le sondage Unimarketing, précis à 2,9 points près, note un taux d'indécis de 11%, comparable à des sondages dans le cadre d'élections générales. «Tout le monde connaît Mme Marois. Sa candidature a fait jaser dans la circonscription, explique M. Harvey. Les gens se sont fait une idée.» Une surprise, donc, est peu probable, selon lui.

Mais le taux de participation, toujours très faible dans les élections partielles, pourrait changer la donne. En 2006, au moment de se faire élire dans une partielle à Pointe-aux-Trembles, le chef démissionnaire du PQ, André Boisclair, avait bénéficié de 70% des appuis, en l'absence de candidats libéral et adéquiste. Mais seulement le tiers des électeurs s'étaient présentés aux urnes.

Dans Charlevoix, la participation pourrait être plus élevée, puisque l'ADQ, le 2ème parti en importance à l'Assemblée nationale, a choisi «d'offrir un choix à la population», disait M. Harvey au lancement de sa campagne. Déjà, le vote par anticipation a été beaucoup plus important qu'à l'habitude, démontrant un intérêt certain de la population.
Mais ça ne veut pas dire pour autant que le taux de participation battra des records. «Aux dernières élections générales, on a eu un record par anticipation, mais le deuxième plus bas taux de participation le jour du vote», met en garde Denis Dion, porte-parole du directeur général des élections.

Un «coup dur» pour les souverainistes, admet Marois
Martin Ouellet - Presse Canadienne - Québec -mardi 18 septembre 2007

Même si le Bloc québécois est parvenu à conserver une circonscription, les résultats des 3 scrutins complémentaires tenus lundi est un «coup dur» pour le mouvement souverainiste, a concédé mardi la chef péquiste Pauline Marois.

 

La formation de Gilles Duceppe a subi une raclée dans la circonscription de Roberval-Lac-Saint-Jean - ancien fief de Michel Gauthier - aux mains des conservateurs et a vu ses appuis fondre dans le comté d'Outremont, remporté par le néodémocrate Thomas Mulcair.
Le Bloc a réussi à garder le chateau-fort de Saint-Hyacinthe-Bagot mais son avance a été réduite d'une douzaine de points.

«Cela a été difficile, admettons-le», a laissé tomber Mme Marois, lors d'un point de presse à Québec, en compagnie de Ségolène Royal, la candidate socialiste défaite à l'élection présidentielle française du printemps dernier.
De l'avis de la chef du Parti québécois, l'érosion du vote bloquiste est un «coup dur», qui démontre que le lien de confiance entre la population et le mouvement souverainiste reste à faire.
«Nous devons rebâtir le lien de confiance, aller rechercher la confiance. C'est pour nous un message, le même que nous avons reçu (à l'élection de) mars dernier», a-t-elle dit.

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21 septembre 2007 5 21 /09 /septembre /2007 13:00
MONTREAL
Royal aimerait un renforcementde la francophonie
NOUVELOBS.COM | 20.09.2007 | 16:47

"Pour certaines élites promptes à épouser les conformismes dominants, la francophonie serait dépassée, hors de la modernité. Quel contresens!" a notamment déclaré l'ex-candidate socialiste.

Ségolène Royal (Reuters)

Ségolène Royal (Reuters)

Lors d'un discours devant une salle comble à l'Université de Montréal, Ségolène Royal a livré, mercredi 19 septembre, un plaidoyer en faveur d'un renforcement de la Francophonie et une lettre d'amour au Québec. Plus d'un millier d'étudiants s'étaient déplacés pour entendre l'allocution de l'ex-candidate socialiste à la présidentielle sur le besoin d'un "nouveau souffle" pour revitaliser la Francophonie.
"Pour certaines élites promptes à épouser les conformismes dominants, la francophonie serait dépassée, hors de la modernité. Quel contre-sens! Je crois, moi, à la modernité de cet espace (...) dessiné par le partage d'une langue et la volonté de la défendre, de la promouvoir, dans le concert du monde", a déclaré Ségolène Royal qui effectue depuis lundi une tournée au Québec.
Elle a dit souhaiter que le prochain sommet de la Francophonie, à l'automne 2008 dans la ville de Québec, "débouche sur des actions concrètes" dont la création d'une "université francophone", d'un "Erasmus francophone" et un "contrat politique" pour "protéger l'environnement".
L'ex-candidate socialiste a notamment fait un lien entre la diversité culturelle, enjeu majeur de la francophonie, et le renouvellement de la gauche en France.

S'inspirer de l'expérience des autres
"Je vais vous faire une confidence : c'est en ouvrant toutes grandes ses portes et ses fenêtres sur l'expérience des autres que la gauche française renouera avec son temps et formulera, à sa manière, une proposition politique en phase avec les attentes actuelles des Français", a affirmé Ségolène Royal.
Elle a dit être "curieuse" de l'expérience québécoise pour actualiser le "modèle social" français et constaté au Québec un "pragmatisme dont la tradition française est moins familière et qui est pourtant (...) une condition de l'efficacité des politiques publiques".
La présidente de la région Poitou-Charentes, au coeur d'une polémique en début d'année en raison de ses propos sur la "souveraineté" du Québec, a salué le "courage" et l'"extraordinaire esprit bâtisseur" de la province francophone.

Devant des ténors du mouvement indépendantiste québécois
"Grâce à votre ténacité, les "quelques arpents de neige" dont parlait Voltaire ont vu émerger une société moderne dont le dynamisme et l'ouverture sont souvent cités en exemple", a-t-elle déclaré devant une salle dont les premières rangées étaient occupées par des ténors du mouvement indépendantiste québécois.
Depuis lundi, Ségolène Royal a rencontré le Premier ministre québécois Jean Charest, le chef de l'opposition Mario Dumont (ADQ, droite) et Pauline Marois, leader des indépendantistes du Parti québécois.
Sa visite au Québec, qui défraye la chronique dans les médias locaux, se termine jeudi.
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14 septembre 2007 5 14 /09 /septembre /2007 19:52
 
Enquête
Belgique : les origines d'une fracture
 
LE MONDE | 14.09.07 | 15h17 • Mis à jour le 14.09.07 | 15h17


'hypothèse d'une séparation de la Flandre néerlandophone et de la Wallonie francophone, assortie d'une incertitude concernant le sort de Bruxelles, capitale bilingue, n'est plus taboue dans le royaume belge. Même les plus farouches partisans d'une Belgique unie considèrent que la crise politique née du scrutin législatif du 10 juin, si elle s'éternise, pourrait mener le pays à la rupture.

Au fil de son histoire, le royaume a vécu sur diverses lignes de fractures : philosophique, sociale, politique. C'est toutefois la fracture linguistique qui a toujours semblé la plus déterminante. La revendication pour le respect de la langue flamande a servi de carburant au mouvement nationaliste qui, aujourd'hui encore, s'en prend fréquemment à "l'arrogance francophone" pour justifier son appel à l'autonomie.

L'origine de cette opposition remonte à 1815, quinze ans avant la naissance de l'Etat belge. Au Congrès de Vienne, les vainqueurs de Napoléon décident de remodeler l'Europe. Les anciens Pays-Bas autrichiens, la principauté de Liège et les Provinces-Unies sont réunis pour former les Pays-Bas, sous l'autorité de Guillaume Ier d'Orange. Le nouvel ensemble, cohérent sur le plan économique, l'est beaucoup moins sur le plan politique, religieux et linguistique. Guillaume Ier s'en prend aux libertés, désavantage les catholiques - majoritaires dans les régions belges - et impose le néerlandais comme langue officielle, pénalisant une population qui parle soit le français, soit un dialecte flamand éloigné de la langue pratiquée en Hollande.

En France, la révolution de Juillet encourage les deux grands courants politiques de l'époque, catholique et libéral, à s'unir pour chasser les Hollandais. La révolution belge de 1830 s'appuie sur des citoyens de toutes les régions ; le monde politique, qui dotera le pays d'une Constitution très libérale, est composé de 40 000 notables parlant exclusivement le français, langue quasi officielle en novembre 1830. La traduction flamande du Bulletin des lois n'aura pas de caractère officiel. Certes, les justiciables pourront parler le flamand - ou l'allemand - devant leur juge si celui-ci comprend cette langue (ce qui est rare). Charles Rogier, héros de l'indépendance, souligne que, dans toutes les fonctions civiles et militaires, il faudra parler le français pour "détruire peu à peu l'élément germanique".

La suite de l'histoire sera longtemps marquée par le dédain des francophones et la lente montée des revendications des Flamands. Majoritaires lors d'un premier recensement (en 1846, ils sont 2,4 millions pour 1,8 million de francophones), ils devront pourtant attendre 1873 pour que le flamand devienne la langue normale de la procédure judiciaire dans leurs provinces et 1898 pour que les lois du pays soient publiées dans les deux langues !

Des histoires de condamnés à mort ne comprenant pas leur jugement ou de soldats incapables, en 1914-1918, de saisir les ordres vont alimenter un discours qui, déjà, conteste l'existence d'une nation belge homogène. En écho, le Wallon Jules Destrée écrit, en 1912, une vibrante Lettre au roi dans laquelle il proclame : "Sire, laissez-moi vous dire la vérité, la grande et horrifiante vérité : il n'y a pas de Belges." La même année, une Assemblée wallonne, suspectant les Flamands de vouloir constituer "un pays distinct", réclame "une union basée sur une indépendance réciproque".

"AVEC S'IL LE FAUT, SANS SI L'ON PEUT"

Durant la première guerre mondiale, l'occupant allemand va mener une politique de réformes internes sollicitée par des "activistes", adeptes d'une collaboration susceptible de réaliser les buts du mouvement flamand. L'épisode se reproduira en 1940-1945 et l'appel flamand à l'autonomie en sera temporairement décrédibilisé. Tant entre les deux guerres qu'après, des réformes viseront cependant à reconnaître la langue néerlandaise dans sa dignité et à aplanir les conflits, à l'aide d'un processus de réformes institutionnelles.

Le schéma actuel, avec ses trois régions et ses trois communautés est basé sur un "double fédéralisme" et se révèle d'une infinie complexité. Parce qu'il a progressivement créé ou transformé des institutions sans jamais faire disparaître les précédentes. Parce qu'il a mêlé la revendication initiale des Flamands - l'autonomie culturelle - et celle des Wallons - le fédéralisme économique - tout en semblant contester, jusqu'en 1993, le principe même du fédéralisme...

La question, désormais, au coeur du débat belge - et européen - est celle de la pertinence d'un "modèle" de ce type. Il était probablement le seul remède possible, mais fédère de plus en plus mal des populations qui connaissent, depuis quelques décennies, des évolutions économiques, politiques et culturelles très divergentes. La Flandre majoritaire, de droite, entrepreneuriale et en pleine prospérité, taraudée par une forte interrogation identitaire, s'accommode mal d'une Wallonie de centre-gauche qui tarde à se moderniser, fait d'abord confiance aux pouvoirs publics et à un parti, le PS, marqué par des scandales.

L'historien Marc Reynebeau, dans son Histoire belge (éd. Racines), cite les autres facteurs ayant favorisé l'éloignement : "Une communication mutuelle presque inexistante, la traditionnelle méconnaissance du néerlandais de la part des francophones, le fameux plurilinguisme des Flamands en net recul, l'absence de moyens de communication communs. D'où cette tendance à prêter plus attention aux différences mutuelles qu'aux affinités."

Marc Platel, autre auteur flamand, préfère citer un ancien homme politique francophone, Lucien Outers, pour résumer la situation belge : "Les compromis ne constituent plus le commun dénominateur des satisfactions, mais la somme des mécontentements." Longtemps adepte de la formule flamande "Avec la Belgique s'il le faut, sans si l'on peut", il a, comme d'autres, changé de cap et est devenu séparatiste. Un juriste francophone, Michel Leroy, faisait un autre pari dès 1996 : une évolution pouvant conduire à une désagrégation de l'Etat. Et "un avenir fait d'une course de lenteur entre cette désagrégation et la construction européenne".

Jean-Pierre Stroobants
Article paru dans l'édition du 15.09.07
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5 août 2007 7 05 /08 /août /2007 16:49

L'ADQ, "une option pour les nationalistes" affirme Dumont
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Le Devoir - Édition du samedi 04 et du dimanche 05 août 2007
Saguenay -- Le chef de l'Action démocratique, Mario Dumont, estime que son parti devient une option de choix pour les nationalistes.

De passage à Saguenay au terme d'une tournée de 2 jours au Saguenay-Lac-Saint-Jean, M. Dumont a expliqué qu'à son avis, la décision de la nouvelle chef du Parti québécois, Pauline Marois, de mettre en veilleuse l'option de la souveraineté explique une certaine forme de nervosité parmi les députés péquistes des régions. Qualifiant d'erreur la décision de Mme Marois, M. Dumont croit que plusieurs nationalistes membres du PQ seront tentés de se tourner vers l'ADQ.
Le leader adéquiste a par ailleurs assuré que ses députés seront prêts pour la rentrée parlementaire de l'automne. Interrogé sur le peu d'expérience parlementaire de son équipe, Mario Dumont s'est dit convaincu que les vacances estivales et le caucus de la fin d'août permettront à plusieurs députés d'être mieux préparés pour la rentrée. Il a aussi souligné qu'au cours de la dernière session parlementaire, l'équipe adéquiste s'est avérée plus forte que ce que tous les analystes avaient prédit.

 

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24 juillet 2007 2 24 /07 /juillet /2007 09:38
«Vive le Québec libre» : une page d'histoire occultée
dimanche 22 juillet 2007 - La Presse - Éric Clément

degaullemontreal.jpgMis à part quelques groupes souverainistes, ni le gouvernement du Québec, ni la Ville de Montréal, ni les autorités diplomatiques françaises au Québec, ni même le Parti québécois ne marqueront mardi le 40e anniversaire du célèbre discours qu'avait prononcé le général de Gaulle du balcon de l'hôtel de ville de Montréal, le 24 juillet 1967.

La nouvelle chef du Parti québécois, Pauline Marois, a dit à La Presse hier qu'elle aurait aimé que le gouvernement du Québec souligne les 40 ans de la déclaration du général. Mais, du même souffle, elle a ajouté que le PQ ne le marquera pas non plus. Elle n'a pas eu le temps de s'en occuper depuis sa récente nomination, et son parti s'affaire à préparer le 20e anniversaire du décès de René Lévesque, survenu le 1er novembre 1987.

L'ex-ministre péquiste Louise Beaudoin rappelle toutefois qu'en 1997, alors que le PQ était au pouvoir, le 30e anniversaire avait été marqué par des célébrations - notamment aux abords de l'hôtel de ville - auxquelles ont participé des personnalités françaises telles que Pierre Messmer, ex-ministre de Charles de Gaulle, ainsi que Philippe Séguin, à l'époque patron du parti gaulliste français, le RPR.
«La situation a évolué car, aujourd'hui, tout le monde est un peu embarrassé, dit Mme Beaudoin. Qu'il y ait un embarras du gouvernement québécois actuel, on s'en doute, mais des autorités françaises, si elles sont gênées de ce que le général a dit, elles ont tort. L'idée et le pourquoi de la souveraineté sont encore là

Pour l'ex-premier ministre péquiste Bernard Landry, le 24 juillet 1967 demeure une date importante. «Comme a dit René Lévesque à l'époque, ce sont les Québécois et les Québécoises qui vont décider de l'indépendance nationale, mais le fait que le général ait dit ce qu'il a dit a internationalisé la cause, qui, à cette époque-là, était loin d'être connue dans le monde entier», explique-t-il.
À l'époque, Bernard Landry, à peine rentré de France, où il avait étudié pendant plusieurs années, était devant l'hôtel de ville. Il se rappelle par ailleurs qu'en 1985, lorsqu'il est allé en Chine avec Lévesque, un ministre chinois lui avait dit n'avoir jamais entendu prononcer le mot «Québec» avant ce 24 juillet 1967.
«Un représentant du Quotidien du peuple nous a même dit qu'ils avaient dû inventer un idéogramme chinois pour le mot "Québec" afin d'en parler dans leur journal, dit M. Landry. C'est dire le retentissement d'une telle affaire

Joint à Paris, Louis Duvernois, sénateur des Français établis hors de France, a couvert la visite du général en tant que journaliste pour l'Agence France-Presse. Pour lui, le général était un «visionnaire» et avait voulu «servir les Québécois, toutes opinions confondues».
«Son discours a été perçu comme un engagement politique envers les souverainistes, dit-il, mais on voit que, 40 ans après, ce n'est pas le souverainisme mais le nationalisme au sens le plus noble du terme qui a animé le général de Gaulle, non seulement au Québec mais aussi en France.»

«Ce qui a créé l'équivoque, ajoute Bernard Landry, c'est le Rassemblement pour l'indépendance nationale, qui avait comme mot d'ordre "Québec libre". Pour le RIN, cela ne voulait pas dire libre de choisir, comme le pensait le général, mais choisir l'indépendance

Pour Pauline Marois, qui avait 18 ans en 1967, le discours du général était clair. «Il venait nous livrer un message auquel il croyait profondément et c'était un peu comme réparer une erreur de l'Histoire de nous avoir d'une certaine façon abandonnés
Pour Mme Marois, cet anniversaire doit amener les Québécois à «réfléchir de nouveau» sur la question de la souveraineté, une idée qui n'est «pas morte mais pas forte», ajoute Louise Beaudoin. Mme Beaudoin, tout comme Mme Marois, souhaite que les souverainistes reviennent à la base de l'idée de souveraineté, c'est-à-dire aux notions de langue, de culture, d'identité, de patrimoine et de «cette façon particulière de vivre ensemble au Québec», affirme-t-elle.
«Le fait qu'il y ait eu dans notre histoire des événements comme celui-là nous oblige à une certaine réflexion», conclut Mme Marois.
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23 juillet 2007 1 23 /07 /juillet /2007 15:25
Quand le futur Premier ministre [belge] confond "Brabançonne" et "Marseillaise"

NOUVELOBS.COM | 23.07.2007 | 15:29

En confondant l'hymne national belge avec l'hymne national français, Yves Leterme, le chrétien-démocrate flamand chargé de former le gouvernement belge, a déclenché un véritable scandale dans son pays.

Yves Leterme, le futur Premier ministre belge (Sipa)

Yves Leterme, le futur Premier ministre belge (Sipa)

Yves Leterme, le dirigeant du parti chrétien-démocrate flamand (CDV) chargé de former le gouvernement belge, a déclenché un scandale dans son pays en confondant, samedi 21 juillet, volontairement ou non l'hymne national belge, "La Brabançonne", avec "La Marseillaise".

Interrogé par la chaîne de télévision publique de langue française RTBF sur ce que commémorait la fête nationale belge célébrée le jour même, Yves Leterme a répondu : "la proclamation de la constitution".

"Allons enfants de la patrie"
La bonne réponse aurait dû être la prestation de serment de Léopold Ier comme roi des Belges le 21 juillet 1831. Mais 80% des Belges, et beaucoup d'hommes politiques, ne le savent pas non plus, selon un sondage.
L'affaire s'est cependant corsée lorsque la RTBF lui a ensuite demandé d'entonner l'hymne belge, et qu'Yves Leterme, a commencé avec "Allons enfants de la patrie", l'air révolutionnaire français.
Le reporter de la RTBF lui demandant s'il en était sûr, le futur Premier ministre belge a répondu: "Oh, je ne sais pas".

"Trop, c'est trop"
Yves Leterme a encore attisé l'affaire lorsque, devant l'insistance des médias francophones à revenir sur le sujet, il a lâché avec énervement : "J'ai autre chose à faire que ces foutaises. Je crois qu'ils me cherchent. Qui me cherche le paiera tôt ou tard".

Lundi 23 juillet, la presse belge se faisait largement écho de cette "bourde".
"Leterme chante faux" titre le quotidien francophone Le Soir, tandis que le quotidien La Dernière Heure affirme "Leterme : Trop, c'est trop", et publie un sondage selon lequel l'homme fort de la Flandre et ses alliés du petit parti indépendantiste flamand de la NVA "inquiètent les francophones".
Dans un commentaire, Le Soir estime que "ce n'était pas une blague belge", mais "on pourrait craindre que ce soit un message subliminal aux francophones".
Côté flamand, le grand journal de référence, De Standaard, qui parle de "bourde" et le plus fort tirage du pays, le populaire Het Laatste Nieeuws, en font également leurs grands titres.

L'actualité politique éclipsée
Après les élections du 10 juin où son parti le CDV, associé au petit parti indépendantiste de la NVA, a remporté 30 des 150 sièges de la Chambre des représentants, Yves Leterme a été chargé le 15 juillet par le roi Albert II de former le gouvernement.
Mais la polémique sur la Brabançonne a éclipsé largement lundi l'annonce faite dimanche soir par Yves Leterme qu'il avait réussi à mettre au point le document devant servir de base aux négociations en vue de constituer une coalition chrétienne-démocrate/libérale.
Interprétée comme une nouvelle provocation gratuite dans les secteurs francophones, la performance d'Yves Leterme ne va sans doute pas améliorer son image dans cette partie de l'opinion belge.
Cette image avait déjà été mise à mal par une interview accordée au journal français Libération avant les élections, dans laquelle il avait déclaré que "la Belgique n'est pas une valeur en soi" et que les francophones belges ne semblaient "pas en état intellectuel" d'apprendre le flamand.
Or, les négociations qu'Yves Leterme entame cette semaine risquent de buter sur les aspirations des néerlandophones à un nouveau transfert de pouvoirs en faveur de la Flandre (nord) auquel les francophones de Bruxelles et de Wallonie (sud) sont a priori hostiles.
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6 juillet 2007 5 06 /07 /juillet /2007 16:37
La formation du gouvernement belge se heurte aux exigences des séparatistes flamands
LE MONDE | 06.07.07 | 12h20 • Mis à jour le 06.07.07 | 16h43
BRUXELLES CORRESPONDANT

'ancien premier ministre belge Jean-Luc Dehaene, démocrate-chrétien flamand, a été chargé, jeudi 5 juillet, par le roi Albert II, de conduire "une mission de médiation et de négociation" pour tenter de déminer la question institutionnelle qui oppose les communautés néerlandophone et francophone du royaume et complique la formation du nouveau gouvernement belge. Son rôle est de faciliter la tâche du président du Parti démocrate-chrétien flamand, Yves Leterme, vainqueur des élections législatives du 10 juin, auquel devrait être confiée la direction du nouveau gouvernement.

L'ancien premier ministre succède à Didier Reynders, chef du mouvement réformateur (libéral) et ministre des finances sortant, vainqueur des élections en Wallonie, qui avait été nommé "informateur" au lendemain des élections pour faire rapport au roi sur la situation politique du pays. Ses conclusions, remises mercredi, confirment que la constitution d'une coalition dépend d'un accord sur la question institutionnelle. Le roi a demandé à M. Dehaene de lui présenter des solutions dès le 10 juillet.

La crise politique ne paraît pas pour autant devoir être rapidement résolue. Les exigences flamandes en matière d'autonomie sont très fortes alors que les francophones plaident pour le statu quo. La mission de M. Reynders n'a abouti qu'à une énumération des désaccords, même si elle a dessiné les contours de ce qui est sans la seule majorité fédérale possible : une coalition "orange bleue", addition des couleurs des chrétiens-démocrates et des libéraux, flamands et francophones.

Yves Leterme, qui piaffe d'impatience, a démissionné, dès le 27 juin, de son poste de ministre-président de la région flamande. Une manière de tenter de peser sur le choix du roi Albert II. Le leader flamand entend imposer son programme de réformes institutionnelles aux francophones, ce à quoi M. Reynders s'oppose. Il souligne, sans convaincre ses probables futurs partenaires de Flandre, que cela ne fera que renforcer le PS, le parti le plus hostile à leurs revendications, notamment à une régionalisation de la politique de l'emploi et de certains pans de la sécurité sociale. Les francophones ne se disent intéressés que par un éventuel refinancement et une extension territoriale de la région de Bruxelles.

Plusieurs observateurs soulignent la difficulté et les risques inhérents à la situation politique actuelle. La poussée du mouvement nationaliste flamand lors des élections, l'ampleur des nouvelles revendications du Parti chrétien-démocrate flamand (CD&V) et de son allié, la Nouvelle Alliance flamande (NVA), séparatiste, enfin la capacité de blocage de l'extrême droite - elle aussi séparatiste - et des populistes flamands, nouveaux venus sur l'échiquier : tous ces éléments font resurgir le spectre de fortes tensions, voire de l'éclatement du pays, devenu peut-être définitivement ingouvernable.

Or "le cartel CD&V-NVA s'est mis dans l'obligation d'obtenir une réforme de l'Etat, a expliqué au magazine Le Vif le politologue Vincent De Coorebyter. Il aura beaucoup de monde contre lui, en Flandre, s'il n'obtient pas une réforme ambitieuse et aura peur de payer la note au prochain scrutin". Le blocage francophone pourrait toutefois contre-carrer le projet de M. Leterme et, par conséquent, la naissance d'une majorité fédérale.

QUELQUES CONVERGENCES
L'hypothèse d'un scénario "tchécoslovaque" ? "Pour la première fois, la situation arithmétique post-électorale peut mener à la fin de la Belgique", analyse M. De Coorebyter. D'autres, comme le constitutionnaliste Marc Uyttendaele, semblent encore croire à la possibilité d'un autre "compromis des Belges", mais ne peuvent nier que l'attachement d'une majorité de partis flamands à leur pays a beaucoup faibli au cours de la dernière décennie. A l'inverse, tous les partis francophones veulent maintenir l'Etat fédéral.

Quelques convergences sont possibles entre la Flandre et la Wallonie. Sur la limitation des pouvoirs royaux, une politique plus active de mise au travail des chômeurs, une réorganisation du commerce extérieur, voire la scission de l'arrondissement électoral bilingue s'il préservait le système des "facilités" pour les francophones vivant sur le sol flamand.

Mais les partis flamands veulent aussi régionaliser les impôts, la santé, les allocations familiales, la recherche, les tarifs de l'énergie, une partie de la justice et des chemins de fer, etc. Ces exigences du Parlement flamand pourraient, si elles étaient confirmées, précipiter un scénario auquel les Belges ont cru, en décembre 2006, lors d'une émission célèbre de la RTBF : la fin de leur Etat.


Jean-Pierre Stroobants
Article paru dans l'édition du 07.07.07
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5 juillet 2007 4 05 /07 /juillet /2007 11:10
Malgré le projet de ménage du Parti québécois de la part de la nouvelle leader, Pauline Marois, son aile plus radicale, le SPQ libre, n'entend pas se laisser enterrer facilement.

En entrevue au journal Le Devoir, le président de ce club politique de quelque 200 membres, Marc Laviolette, rappelle que divers courants forment le PQ et que le sien a le droit d'exister, au même titre que les autres.
La toute récente tournée régionale de Mme Marois lui aurait fait réaliser que certains péquistes de diverses circonscriptions auraient critiqué le fait qu'il y a deux catégories de membres au PQ : ceux du SPQ libre, et les autres.

Les membres du SPQ libre ont participé à la saison des idées lancée par l'ancien chef, Bernard Landry, et l'impulsion à gauche donnée au programme du Parti québécois leur est attribuée. Compte tenu des résultats électoraux du 26 mars, qui ont relégué le PQ au troisième rang, cela soulève maintenant des critiques.

Toutefois, Marc Laviolette, un ancien président de la Confédéation Syndicale Nationale (CSN), estime que le pouvoir du SPQ libre n'est pas aussi considérable qu'on le dit, même si ce club politique a droit à deux délégués lors des réunions du conseil national et à un représentant au sein de la conférence régionale des présidents.
M. Laviolette estime que l'État plus efficace que propose Mme Marois n'est pas défini et que le PQ est au centre-gauche, ce qui est très bien comme ça, à son avis.

Il ajoute, cependant, qu'un changement de position du PQ en ce qui a trait au dégel des droits de scolarité ne passera pas comme une lettre à la poste et qu'un débat est à prévoir.

Lire les deux articles du Devoir : ici.




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