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Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 14:54

Obama contre Nétanyhou

Libération - jeudi 23 avril 2009 - Par Bernard Guetta

Ce sont des mots, deux mots, qui pèseront lourd sur la scène internationale. A Ramallah puis au Caire, le nouveau représentant spécial de la Maison Blanche pour le Proche-Orient a non seulement martelé, la semaine dernière, que Barack Obama voulait parvenir à un règlement israélo-palestinien fondé sur «la coexistence de deux Etats» mais ajouté, dans le même souffle, que cela relevait de «l’intérêt national» des Etats-Unis.

George Mitchell vient, autrement dit, de signifier au gouvernement Nétanyahou que l’Amérique n’admettrait pas qu’il persiste dans son refus de la création d’un Etat palestinien. Entre Israël et les Etats-Unis, une épreuve de force se dessine et elle s’annonce rude car, contrairement à l’idée reçue, les Etats-Unis n’ont jamais hésité à tordre le bras des Israéliens lorsqu’ils estimaient que leur «intérêt national» était en jeu.

Ils l’avaient fait en 1956, en sommant Israël, la France et la Grande-Bretagne d’interrompre leur offensive militaire contre l’Egypte. Ils l’avaient refait en 1991, après la première guerre du Golfe, en obligeant Israël à prendre part à la conférence de Madrid, la première conférence de paix israélo-palestinienne, et tout les y pousse aujourd’hui.

Ce n’est pas seulement que l’Amérique en soit venue à réaliser, sous Barack Obama, que la persistance du conflit israélo-palestinien constituait l’un des principaux terreaux de l’islamisme. C’est aussi que, pour convaincre les Iraniens de sceller un compromis avec eux, les Etats-Unis ont besoin de leur montrer qu’un apaisement de ce conflit s’amorce, qu’ils prennent les choses en main, que l’antiaméricanisme va, donc, régresser au Proche-Orient et qu’ils ne pourront en conséquence plus compter sur le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien pour assurer leur influence régionale.

La «solution à deux Etats» est, aujourd’hui, l’un des chemins obligés d’un accord avec l’Iran, de ce grand deal sans lequel les Américains ne pourront ni se sortir des guêpiers irakien et afghan ni obtenir que la République islamique renonce à ses ambitions nucléaires. La création d’un Etat palestinien est devenue un tel enjeu stratégique pour Washington que même George Bush l’avait compris dans la dernière année de son mandat ; mais le «lobby juif» diront tous ceux, antisémites ou pas, qui s’imaginent qu’Israël contrôle les Etats-Unis ?

La réponse est, d’abord, que les organisations juives américaines et le lobby pro-israélien (ce n’est pas la même chose) ne sont pas plus influents que n’importe quel autre lobby de Washington dès lors qu’il y a divergence entre les intérêts israéliens et américains. On l’avait bien vu en 1956 et en 1991. On l’a constamment vu avec l’inébranlable refus des Etats-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et le judaïsme américain, en second lieu, est tout, sauf monolithique.

Majoritairement démocrates comme le sont toutes les minorités américaines, les juifs américains ont voté à près de 80 % pour Barack Obama, 72 % d’entre eux approuvent son approche du conflit proche-oriental et, à en croire ce même sondage publié par J Street, organisation qui s’est imposée, en un an, comme «pro Israël et pro mouvement de la paix», ils sont 76 % à soutenir l’idée d’un règlement reprenant les grandes lignes du plan Clinton, Etat palestinien et partage de Jérusalem compris.

Lorsque Barack Obama s’emploie à changer la donne entre les Etats-Unis et l’Islam, il n’est nullement en rupture avec le judaïsme américain qui a appris, comme l’ensemble du pays, à ne plus voir un terroriste en tout musulman. Huit années bientôt se sont écoulées depuis le 11 Septembre mais reste que, pas plus que Jérusalem ne fait la loi à Washington, Washington ne la fait à Jérusalem.

A la tête du gouvernement le plus à droite qu’Israël ait jamais eu, Benjamin Netanyahou ne se convertira pas, d’un coup, au pacifisme mais, outre que l’armée et l’économie israéliennes dépendent beaucoup des Etats-Unis, il aura du mal à résister à l’offensive de Barack Obama qui ne se contente pas de faire pression sur lui. Le président américain est, parallèlement, en train d’intégrer à sa diplomatie le plan de paix saoudien, proposition de reconnaissance d’Israël par l’ensemble des pays de la Ligue arabe en échange de la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967. C’est une paix globale, israélo-arabe, que Barack Obama veut mettre dans la balance, tant vis-à-vis de Netanyahou que des Iraniens.

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16 avril 2009 4 16 /04 /avril /2009 17:59
Deux articles intéressants qui parlent du dernier livre de Schlomo Sand, historien israélien... Il existe sans doute des choses contestables mais cela mérite tout de même réflexion.

Le Monde Diplomatique

Déconstruction d’une histoire mythique

Comment fut inventé le peuple juif
Les Juifs forment-ils un peuple ? A cette question ancienne, un historien israélien apporte une réponse nouvelle. Contrairement à l’idée reçue, la diaspora ne naquit pas de l’expulsion des Hébreux de Palestine, mais de conversions successives en Afrique du Nord, en Europe du Sud et au Proche-Orient. Voilà qui ébranle un des fondements de la pensée sioniste, celui qui voudrait que les Juifs soient les descendants du royaume de David et non — à Dieu ne plaise ! — les héritiers de guerriers berbères ou de cavaliers khazars.
Par Shlomo Sand

Tout Israélien sait, sans l’ombre d’un doute, que le peuple juif existe depuis qu’il a reçu la Torah (1) dans le Sinaï, et qu’il en est le descendant direct et exclusif. Chacun se persuade que ce peuple, sorti d’Egypte, s’est fixé sur la « terre promise », où fut édifié le glorieux royaume de David et de Salomon, partagé ensuite en royaumes de Juda et d’Israël. De même, nul n’ignore qu’il a connu l’exil à deux reprises : après la destruction du premier temple, au VIe siècle avant J.-C., puis à la suite de celle du second temple, en l’an 70 après J.C.

S’ensuivit pour lui une errance de près de deux mille ans [...]

Géostratégie.com

L’historien Shlomo Sand affirme que l’existence des diasporas de Méditerranée et d’Europe centrale est le résultat de conversions anciennes au judaïsme. Pour lui, l’exil du peuple juif est un mythe, né d’une reconstruction à postériori sans fondement historique. Entretien.

Parmi la profusion de héros nationaux que le peuple d’Israël a produits au fil des générations, le sort n’aura pas été favorable à Dahia Al-Kahina qui dirigea les Berbères de l’Aurès, en Afrique du Nord. Bien qu’elle fût une fière juive, peu d’Israéliens ont entendu le nom de cette reine guerrière qui, au septième siècle de l’ère chrétienne, a unifié plusieurs tribus berbères et a même repoussé l’armée musulmane qui envahissait le nord de l’Afrique. La raison en est peut-être que Dahia Al-Kahina était née d’une tribu berbère convertie semble-t-il plusieurs générations avant sa naissance, vers le 6e siècle.

D’après l’historien Shlomo Sand, auteur du livre « Quand et comment le peuple juif a-t-il été inventé ? » (aux éditions Resling - en hébreu), la tribu de la reine ainsi que d’autres tribus d’Afrique du Nord converties au judaïsme sont l’origine principale à partir de laquelle s’est développé le judaïsme séfarade. Cette affirmation, concernant les origines des Juifs d’Afrique du Nord à partir de tribus locales qui se seraient converties - et non à partir d’exilés de Jérusalem - n’est qu’une composante dans l’ample argumentation développée dans le nouvel ouvrage de Sand, professeur au département d’Histoire de l’Université de Tel Aviv. [...]

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4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 07:00
Zeev Sternhell / Why are there no more worthy Zionists?
By Zeev Sternhell - Haaretz 3 avril 2009

The time has come to give Ehud Barak his due. He, more than any of his rivals in the party, represents the traditional path of the Labor Party as the successor to Mapai, that legendary ruling party of bygone days. Like his predecessors, he sees himself as having been designated to rule, rather than having been called on to serve the citizens and do his best to implement an ideology of justice. Barak's conduct is the answer to the big question: Why is there no Zionist left that is worthy of the name?

One reason, of course, can be found in the prolonged and difficult struggle over the land that continues to this day, and leads to nationalist extremism and a magnification of the cult of power that has always been an integral part of the Israeli left.

The second reason is that here, unlike in Europe, there was no historic working class with a militant ideology, whose residual thought patterns remained even after it disappeared in its original form.

In the distant past, "working-class rule" was a code name for rule by the bureaucracy of the Histadrut labor federation, and "socialism" was a myth that was co-opted to conquer the land. From the start, the government was identified with the Histadrut and Mapai. Sixty years after the founding of the state, Labor still clings to power at any price. If partnership with Avigdor Lieberman is not too high a price, then no price is too high.

That is why Labor's situation today is worse than it was after its historic defeat in 1977 and the dramatic change of government that followed. Then, at least, there was still hope. Today even that has gone. Without leadership worthy of the name, without intellectual content, without a foothold in the periphery and among the disadvantaged, alienated from the youth, Labor has lost its purpose.

Over the years, long-time Labor chairman Shimon Peres, with the aid of party leaders, destroyed everything of value. There was never time to delve into problems in depth because the immediate was always more important than the long-term, tomorrow morning's shady deal always took priority over the future.

The symbol of the times was "the stinking maneuver" (hatargil hamasriah, Labor's unsuccessful 1990 attempt to withdraw from the unity government with Likud and form a government with Shas).

The symbol of our times is Peres' defection to Kadima. Barak, Benjamin Ben-Eliezer, Isaac Herzog and their colleagues are all Peres' sons, all cut from the same cloth. The party is not a tool for changing the face of society - a long, complicated process - but rather a horse to be ridden up to the cabinet table, even if that cabinet is dependent on the far right, which in most Western countries would be anathema.

The real problem is that the Israeli left is an artificial, even a false, left. It lacks every one of the instinctive responses that are identified with the natural left - standing with the weak, the oppressed and the working poor against the strong, and against the state itself. The natural left does not accept the injustices and exploitation inherent to capitalism, it is repulsed by the neoconservative term "compassionate conservatism," and even when it does not have an immediate comprehensive alternative it clings by the skin of its teeth to the principles of the welfare state.

In the political arena, the natural left is always suspicious of the government and those in power, of their intentions and their statements. On the other hand, the Israeli left is horrifyingly conformist and lacks courage, and those who do not have courage have no future.

Moreover, a real left thinks that other people also have rights that are worth defending. It is therefore incapable of viewing the destruction in Gaza with indifference, and it is nauseated by the official explanations. In a broader context, had Labor believed that all humans are equal it would not have begun the settlement enterprise the day after the Six-Day War. Had the left genuinely wanted a two-state solution it would have adopted it years ago, and the entire region would look different today.

But the vast majority of the left, from the greatest writers to the elders of the Second Aliyah, the veterans of the Palmach, the "Mapai Young Guard" of Peres and Moshe Dayan, the members of the country's kibbutzim and moshavim, either explicitly supported the occupation of "Greater Israel" or didn't lift a finger to prevent the expansion. The chain was not broken: With Barak as defense minister in the Labor-Kadima government, the settlements continued to grow under the leadership of the Labor Party chairman.

To the left of Labor there has likewise been a fiasco. The farce of a "union" between Meretz and "the new movement" demonstrated the depth of the crisis. The "new people" were not even courageous enough to call themselves "The New Left Movement," much less socialist or social-democratic movement. In the eyes of many, this was an embarrassing move. Some people decided that if the left was on a suicidal path then it would be better for it to be sooner rather than later.
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3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 15:30

Israël : Ehoud casse la Barak travailliste

Coalition / vendredi 3 avril par Doug Ireland

Après sa laborieuse constitution, le nouveau gouvernement de coalition du Premier ministre Netanyahu a été investi par la Knesset le 31 mars. Des travaillistes y figurent dont Ehoud Barak.

L’exécrable décision d’Ehoud Barak, chef du Parti travailliste, de rejoindre le gouvernement de coalition de droite du nouveau Premier ministre Benjamin « Bibi » Netanyahu du Likoud et de son allié Avigdor Lieberman, le leader raciste et fascisant du parti d’extrême droite Yisrael Beiteinu, divise les travaillistes. A tel point qu’une scission du parti est maintenant envisageable.

La réunion du comité central des travaillistes convoquée en urgence le 24 mars par Ehoud Barak pour entériner sa décision a été plus que houleuse. Les noms d’oiseaux ont volé et Barak a été accusé de « retourner sa veste », d’« incarner le mal », d’« immense cynisme » et de « trahison ». Et s’il a pu faire adhérer à sa décision une mince majorité des 1 470 membres du comité central par des méthodes brutales et des promesses de places au gouvernement, l’annonce du vote a été accueilli par les sifflets et les « Honte ! Honte ! ».

Pour Lieberman, les Arabes israéliens sont des « traîtres »

En effet, siéger aux côtés de Lieberman « ferait se retourner dans leurs tombes David Ben-Gurion, Golda Meir et Yitzhak Rabin », comme l’a déclaré le parlementaire travailliste Ophir Paz-Pines, féroce opposant d’une alliance avec la droite et l’extrême droite. Lieberman, dont la poussée électorale aux élections législatives du 10 février dernier a relégué le Parti travailliste en quatrième position, veut épurer Israël des Arabes (20% de la population), qu’il perçoit comme des « traîtres » et leur nier le droit de voter ! Même pour le député Shelly Yachimovich, ex grand supporter de Barak dorénavant entré en dissidence, « Lieberman est un phénomène sombre et dangereux. Il met la démocratie en danger et s’allier avec lui est une ligne rouge morale que nous ne devons pas franchir. »

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Sous la bannière d’Ehoud Barak, les travaillistes n’ont conservé que treize sièges à la Knesset, le Parlement israélien. Soit le plus mauvais score de l’histoire du parti. Pire encore, une majorité de sept de ces parlementaires travaillistes se sont dits opposés à la coalition avec le gouvernement Netanyahu-Lieberman. Si Barak a finalement « acheté » le soutien de l’un d’entre eux — Avishay Braverman — en lui offrant un poste de ministre sans portefeuille, cinq des députés rebelles (les sieurs Yachimovich, Pines-Paz, Amir Peretz, Yuli Tami, et même le secrétaire général du parti, Eitan Cabel) sont allés jusqu’à refuser de le rencontrer jeudi dernier au cours d’une réunion à laquelle Barak les avait convié. Du jamais vu.

Promesse de campagne non tenue

Pendant la campagne des législatives, le leader travailliste avait promis de ne plus être ministre de la Défense si son parti obtenait moins de vingt sièges. Mais en dépit de la bérézina du 10 février, il conserve son poste au sein du nouveau gouvernement de coalition que le quotidien Haaretz qualifie de « gouvernement-poisson d’avril ».

Il y a en effet de quoi s’arracher les cheveux quand on sait que le raciste anti-arabe Lieberman sera… ministre des Affaires étrangères. Voilà qui promet pour les négociations avec les Palestiniens… Mais aussi que, selon la presse israélienne, un autre extrémiste du parti de Lieberman, Isaac Aharonovich, devrait décrocher le poste de ministre de la Sécurité interne, ce qui augure de l’intensification de la répression contre les Arabes israéliens et les « colombes » de l’Etat hébreu.

Depuis sa décision diabolique de la semaine dernière, Ehoud Barak est la cible des moqueries des médias, comme l’a rapporté Yehiot Aharanoth, le plus grand quotidien du pays : « Les radios ont constamment repris des enregistrements de Barak pendant la campagne où il promettait de respecter la décision des électeurs, tandis que les télévisions n’ont eu de cesse de diffuser les extraits tragi-comiques de ses pubs électorales. Pendant des jours et des jours, nous avons assisté à une condamnation médiatique totale du phénomène de la promesse électorale. Même les commentateurs les plus cyniques ne cachaient plus leur consternation ». Et dans les talk-shows à la radio, on entend le « peuple de gauche » râler contre la « trahison » d’Ehoud Barak.

Comme les législatives l’ont démontré, l’homme était déjà affaibli par son image d’opportuniste corrompu (il est devenu millionnaire au cours de ses années au gouvernement et mène grand train, ce qui ne sied guère à un leader « travailliste ».)

Ehoud Barak responsable de l’attaque israélienne sur Gaza

Maintenant, on qualifie le nouvel allié du fascisant Lieberman, comme l’écrivait le chroniqueur de Yediot Aharanoth« homme dont le deuxième prénom est ‘brutalité’ ; l’homme qui a physiquement bousculé Yasser Arafat à Camp David et repoussé les négociations avec les Palestiniens et les Syriens ; l’homme qui s’est emparé par la force du micro à la réunion du comité central du Parti travailliste et l’a traîné presque violemment dans le gouvernement de coalition ; et l’homme qui, contre à toute attente au vu de son passé de général expérimenté, nous a mené dans une guerre ignoble [à Gaza] qui a été l’une des guerres les plus brutales que nous ayons jamais connu, une guerre dont le prix politique, moral et international n’est pas encore totalement connu. » Dan Rosenblum le 27 mars, d’

Car, en tant que ministre de la Défense, Barak est directement responsable pour les crimes de guerre dont Israël est aujourd’hui accusé par des sources diverses et variées. C’est le cas du quotidien britannique The Guardian dans une enquête publiée le 24 mars, d’Amnesty International , d’Human Rights Watch, de la Croix-Rouge et des Nations-Unies.

La dignité perdue du leader travailliste

En s’alliant avec l’horrible Lieberman, Ehoud Barak a perdu ce qui lui restait d’éthique et de dignité. Il risque aussi de faire imploser le parti qu’il dirige. Dans « ce qui reste du Parti travailliste » (pour reprendre l’expression d’Haaretz), la fronde se prépare déjà contre son leadership : comme le règlement interne le prévoit, lorsque le parti a été battu aux législatives, les travaillistes sont appelés à se prononcer en interne sur le maintient de leur chef à leur tête.

Et un nouveau sondage publié dans Haaretz le 1er avril montre que « l’image du Parti travailliste a pris un coup sérieux, en particulier à cause de la façon dont il est devenu membre de la coalition Netanyahu-Lieberman ». Le sondage montre même que si les élections avaient lieu aujourd’hui, les travaillistes perdraient un tiers de leurs électeurs et n’obtiendraient que quatre sièges à la Knesset. C’est pourquoi on entend de plus en plus en Israël qu’on doit en finir avec ce parti en fin de vie et en former un autre.

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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 14:05
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Les éditorialistes les plus affûtés de de la presse israélienne ont pris leur plume pour commenter le ralliement du Parti travailliste à la coalition marquée à droite que forge le premier ministre pressenti, Benyamin Nétanyahou (Likoud).

Ben Caspit, du Maariv, est convaincu que le parti travailliste a signé mardi 24 mars son acte de décès, la victoire à la Pyrrhus sur les députés rebelles remportée par le chef de cette formation, Ehoud Barak, ne lui permettra guère, selon lui, que d’achever sa carrière politique (le ministre de la défense est âgé de 67 ans) à une position prestigieuse.

Dans le Yédioth Aharonoth Nahum Barnéa, à sa manière inimitable, témoigne de la compréhension pour les délégués qui ont voté pour la participation au gouvernement payée au prix fort par M. Nétanyahou, au risque d’irriter ses propres troupes .

“Un parti qui se dirige vers sa fin, comme un homme qui va vers sa mort, se sent mieux lorsqu’il voyage en première classe, que le lit est confortable, l’oreiller douillet et la couverture bien chaude”, écrit Nahum Barnéa, qui estime que la disparition selon lui tout aussi inévitable des travaillistes une fois dans l’opposition, proies à la fois du Méretz et des centristes de Kadima, aurait été bien moins agréable.

Sans attendre le vote, le Haaretz, organe naturel de la gauche et du centre-gauche, avait déjà ouvert le feu au gros calibre sur les ambitions jugées assez personnelles de M. Barak.

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11 février 2009 3 11 /02 /février /2009 16:49
Kadima : 28 sièges ;
Likoud : 27 sièges ;
Yisraël Beitenu : 15 sièges ;
Parti travailliste : 13 sièges ;
Shas (religieux séfarades) : 11 sièges ;
Parti unifié de la Torah : 5 sièges ;
Union nationale : 4 sièges ;
Hadash - Parti communiste israélien : 4 sièges ;
Liste arabe unifiée - Ta'al : 4 sièges ;
Meretz (Gauche socialiste) : 3 sièges ;
Patrie Juive : 3 sièges ;
Balad (parti arabe démocratique) : 3 sièges.
La percée de l'extrême droite ultra nationaliste n'est pas aussi forte qu'annoncée, l'effondrement du parti travailliste est pire que prévu, le scrutin proportionnel jouant à plein les électeurs de gauche ont cherché à sauver Kadima pour éviter que le Likoud arrive en tête (et il faut dire que le parti travailliste n'est plus très crédible).
Mais l'union nationale Kadima-Likoud-travaillistes est-elle la seule solution ? elle risque de toute manière de de buter sur l'ego de Livni et Nethanyahou.
Mais Droite+ultra-nationalistes+religieux = 65 sièges... comment faire ?
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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 11:00
Les Chars israéliens sont en train de se retirer de la bande de Gaza arpès 22 jours d'offensive sanglante. Les médias, outre le nombre de victimes - toujours effroyable -, retiennent aujourd'hui que ce retrait s'opère rapidement et dans le bon ordre afin que tout soit réglé avant 17h45 (heure de Paris) avant le discours d'investiture de Barack Obama comme 44ème président des Etats-Unis d'Amérique.

Je n'ai pas voulu écrire sur un sujet qui me tient à coeur, comme on put le constater ce qui me lisent de temps à autres, au plus fort du conflit, car je sentais bien que tout point de vue un peu tranché et argumenté (dans un sens ou dans l'autre) serait exposé à des torrents d'injures, d'autant plus fortes que l'internet semble désinhiber de nombreux imbéciles qui se croient protéger avec une distance virtuelle et un semblant d'anonymat cybernétique. Les bêtises lues ici ou là, sur FaceBook notamment (appels à la violence souvent à peine voilés) le disputaient à l'incohérence la plus totale : je ne sais plus quel camarade a été accusé pour avoir écrit un seul et même texte, à la fois d'être un "suppot du sionisme" et d'Israël et d'être un soutien inconditionnel du Hamas... Consternant...

Revenons au début...
La trêve établie voici un peu plus de 6 mois entre Israël et le Hamas, qui contrôle indûment la bande de Gaza depuis le coup d'Etat que ce mouvement islamiste a renversé dans le territoire le pouvoir officiel de l'Autorité Palestinienne, a connu une fin nébuleuse. De part et d'autres, il y a eu des violations de cette trêve et in fine, le Hamas a pris la responsabilité politique de refuser sa reconduction. Alors de deux choses l'une, soit le Hamas manque de l'intelligence (dans le sens de la réflexion et du renseignement) nécessaire pour avoir compris qu'Israël n'hésiterait pas à intervenir sur ce prétexte, soit il a délibérément parié sur l'automaticité d'une offensive israélienne recherchant à provoquer le martyr de la population gazaouie et un réflexe d'unité nationale autour de sa "résistance". Dans le second cas, on peut gloser sur le fait que l'Etat hébreux soit tombé dans un piège aussi grossier et qu'il ait par là-même renforcé le mouvement islamiste, l'avenir nous le dira ; mais surtout il démontre la véritable nature de ce mouvement qu'a donné en filigrane le président Mahmoud Abbas lors de l'une de ses interventions pendant les combats : "la résistance du peuple palestinien n'est pas une fin en soi, si la résistance devait signifier l'anihilation du peuple palestinien alors nous n'en voudrions pas".
Car fondamentalement qu'est-ce que le Hamas ? un mouvement islamique issu des Frères Musulmans égyptiens qui est près à risquer l'anihilation du peuple palestinien pour prouver que son point de vue totalitaire est le seul "véritable", à savoir la destruction de l'Etat d'Israël pour y reconstruire une Palestine islamique sur les ruines de 60 ans de guerre.
Personnellement je continue de penser aussi cynique que cela puisse paraître à tous ceux qui me fréquentent et qui s'étonnent de ma position qu'aucun Etat démocratique n'aurait toléré la situation militaire qu'engendrait les menaces du Hamas sur 1 millions d'Israéliens au sud de l'Etat hébreux. Confronté à une menace comparable, un président français ou un chancelier allemand, de droite ou de gauche, n'aurait pas hésité une seconde à mettre les mêmes moyens (tout aussi répréhensible en soi) dans la balance, et je ne doute pas qu'ils aient reçu dans cette confrontation le soutien unanime de leurs ressortisants.
Certains de mes amis m'ont engueulé durant tous les combats parce que je préférais défendre une position quelque peu à contre-courant de celle qu'on entendait partout ; l'intervention israélienne est d'autant plus illégitime, me disaient-ils, qu'elle s'attaque à un mouvement dont les Israéliens ont eux-mêmes favorisé le développement au cours des années 1980 pour contrecarrer l'OLP. Israël a donc fait le Hamas : c'est vrai en partie, comme il est vrai que les Occidentaux ont joué avec le feu dans les années 1970 et 1980 en instrumentalisant les mouvements islamistes partout dans le monde contre les soviétiques et leurs vassaux, et contre les nationalistes arabes (aussi peu recommandables les uns que les autres). Mais le Hamas doit-il aux faveurs d'Israël d'avoir obtenu une position éminente dans la population palestinienne ? les échecs du processus de paix (imputables aux deux parties), la perpétuation de la colonisation en Cisjordanie (imputables aux seuls israéliens) expliquent la montée des radicaux sans doute, mais la défaite du Fatah aux élections législatives puis lors du coup d'Etat à Gaza face au Hamas ne s'explique que par la corruption monumentale que le parti nationaliste traditionnel a laissé se développer dans ses rangs. Les faveurs que le peuple palestinien accode(ra) peut-être encore au Hamas ne s'explique que parce que le Fatah n'apparaît toujours pas crédible, c'est-à-dire proposant des débouchés politiques. Le Fatah aurait été désarmé de tous ses leviers du temps d'Arafat par Israël ? c'est vrai, mais cela justifiait-il la corruption généralisée qui a été la cause de son échec électoral ?
Tsahal n'a pas été une armée plus respectable qu'une autre ; les conflits propres ça n'existe pas. Des exactions et violations du droit international ont été commises, des crimes de guerres ont vraisemblablement été perpétrés, elles devront être jugés comme le réclame la ligue des droits de l'homme israélienne. Bien évidemment, la perspective des élections législatives israéliennes a pesé sur les choix militaires et stratégique du gouvernement Olmert-Livni-Barak, on notera cependant la remontée dans les sondage d'Ehud Barak qui éloigne le spectre d'une disparition du parti travailliste et - bien que le Likoud dénonce l'échec de l'opération militaire - devrait ouvrir comme perspectives au pire un simple gouvernement d'union nationale (Kadima-Likoud-Marakh) au mieux le renforcement des membres principaux de la coalition actuelle sous la direction de Tzippi Livni.

Je  veux souligner plusieurs choses du déroulement du conflit en lui-même :
  • la démonstration par la preuve de la capacité de frappe du Hamas qui démontre bien le niveau du trafic d'arme en provenance de l'Iran et de la Syrie (l'armement russe signe l'origine) ;
  • la volonté de faire monter la tension de la part des deux commanditaires du Hamas (Iran et Syrie) avant l'investiture de Barak Obama, qu'ils savent vouloir discuter avec eux et à qui ils pensaient ainsi rappeler leur puissance régionale (et le mettre sur la défensive), volonté accrue avec des tirs de roquettes depuis le Liban sud (qui n'auraient jamais été tirées sans autorisation iranienne), puis une positon de repli progressive des deux tuteurs de l'islamisme proche-oriental (le Hezbollah a rapidement démenti avoir été à l'origine des tirs de roquettes -  c'est peu crédible - en provenance du Liban sud) sans doute au regard des résultats militaires de Tsahal ;
  • la relative retenue des Palestiniens de Cisjordanie, que ce soit du point de vue gouvernemental - on en a déjà parlé mais on ne soulignera jamais assez à quel point Mahmoud Abbas a eu la position la plus noble de toutes les parties de ce conflit - que dans la population. En effet, les commentateurs craignaient que soumis à la poursuite illégale de la colonisation et la naturelle solidarité nationale vis-à-vis de leurs compatriotes gazaouis, les habitants de Cisjordanie ne se lancent dans une nouvelle Intifadah. On dira que le niveau de contrôle israélien sur la Cisjordanie explique cette "passivité", je ne le crois pas car Tsahal n'a jamais empêché par sa présence et son contrôle les révoltes. Je pense plutôt que 1- le contrôle du Fatah sur la Cisjordanie reste encore bien assuré, 2- les drames qu'ont connu précédemment les Palestiniens de l'Est les a durablement vacciné contre les flambées de violences sans perspectives politiques claires autres qu'une chimère. Il es fort probable que la conséquence des violences de Jénine (et des exactions commises par Tsahal) voici quelques années ait fini par convaincre que seule une solution politique - même laborieuse - était possible. Il est d'ailleurs consternant de faire ce constat et je dois dire que cela ne me fait pas plus plaisir que cela.
Verra-t-on les Gazaouis tirer dans les années à venir les mêmes conclusions que leurs compatriotes de Jénine ? Les verra-t-on rejeter in fine les options du Hamas parce que celui-ci les a volontairement entraînés dans une impasse mais surtotu à l'extrême limite de leur force, dans une espèce de recherche eschatologique du martyr collectif ?

Aujourd'hui, que faire ?
Après les élections israéliennes, il faut d'abord regarder si l'on aura un gouvernement d'union nationale ou la reconduction de la coalition de centre-centre gauche. La première option ouvre une incertitude : quelle sera la capacité des défenseurs du règlement pacifique du conflit à faire accepter à Benyamin Nethanyahou une négociation sur Jérusalem, les colonies et le droit au retour des Palestiniens dans les frontières du futur Etat palestinien ?
De même, Mahmoud Abbas devra proposer au Hamas la reconstruction d'un gouvernement d'union national, contre la reprise de contrôle de Gaza par l'Autorité palestinienne et la tenue d'élections générales palestiniennes. Le Hamas s'était engagé à laisser faire les négociations avec Israël pour peu que le résultat de ces négociations soient soumises à référendum populaire ensuite ; la leçon militaire qu'il a reçu à Gaza l'incitera-t-il à plus de concessions ? La reprise du dialogue régional, avec le retour sur le devant de la scène des Etats-Unis d'Amérique, sur fond de réussite militaire israélienne, incitera-t-il les tuteurs du Hamas, Iran et Syrie, à rechercher un modus vivendi ?
Car c'est de toute façon depuis le départ la clef du conflit : la communauté internationale doit réellement s'engager dans la résolution du problème et pas seulement deux ans avant le terme définitif du deuxième mandat d'un président américain (et si possible après les mid-terms, n'est-ce pas ?). Les Européens notamment doivent s'engager à entretenir des relations normales avec un gouvernement palestinien d'union nationale et ne pas reconduire l'erreur de 2004-2005.
L'internationale socialiste elle-même peut avoir un rôle d'accompagnement en aidant Mahmoud Abbas et les dirigeants du Fatah à nettoyer leur organisation (qui est membre de l'IS) de la corruption qui le mine.
Enfin il est probable qu'il faudra faire accepter à Israël,  à l'Egypte et aux forces politiques de la bande de Gaza qu'une force internationale d'interposition se poste le plus vite possible avant même la conclusion de nouvelles négociations sur les zones frontalières : je ne pense pas que cela soit d'une grande difficulté pour la Cisjordanie malgré la discussion qui s'ouvrira vraisemblablement sur la frontière israélo-palestinienne à l'Est, mais on connaît les difficultés que l'Egypte aura à accepter que l'ONU se poste à Rafah ou que le Hamas aura à accepter ce qu'il dénoncera comme une nouvelle forme d'occupation mais qui ne sera qu'une simple sécurisation des passages et sanction de la contrebande d'armes.

voilà en quelques lignes...
ci-dessous je diffuse l'interview croisée de Daniel Shek et Leïla Shaïd sur France Inter lundi 19 janvier au matin.
Frédéric FARAVEL
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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 16:28

Déclaration commune à l’initiative de la LDH et de la Ligue de l’enseignement


Gaza : refusons toute instrumentalisation communautaire


Paris, le 13 janvier 2009


Le conflit israélo-palestinien est une fois encore entré dans une phase dramatique. Ce conflit n’est ni religieux ni « ethnique », mais bien politique et territorial : l’engrenage de la violence dont les populations civiles sont les premières victimes s’enracine dans l’aggravation, depuis des décennies, du sort insupportable fait au peuple palestinien. Rien ne peut justifier les attaques – d’où qu’elles viennent   dirigées contre les civils. Mais chacun sait, au-delà de la condamnation nécessaire de tout crime de guerre, que la paix ne pourra advenir sans justice, cette paix par le droit hors de laquelle aucun des deux peuples ne pourra vivre un avenir humain.

Les 900 morts palestiniens des deux dernières semaines, dont de très nombreux civils, victimes des bombardements et de l’offensive de l’armée israélienne à Gaza, comme les 34 morts israéliens des cinq dernières années victimes de tirs de roquette du Hamas, ne peuvent que soulever une émotion légitime. En France, nous constatons que la sensibilité à cette actualité tragique s’exacerbe. Trois actes inacceptables ont été commis à l’encontre de synagogues à Toulouse et à Saint-Denis et contre une collégienne à Villiers-le-Bel. Ces actes sont heureusement des faits isolés. Mais la réaction des autorités politiques françaises qui s’en remettent aux instances religieuses pour prévenir la violence n’est ni admissible sur le terrain de la laïcité ni de nature à prévenir les dangers qu’elles invoquent. De même, l’organisation d’une manifestation communautaire de soutien à l’un des deux protagonistes du conflit, même si elle est restée isolée, renforce le risque que l’expression des indignations et des solidarités mette face à face des communautés dont les membres seraient collectivement assimilés à l’un des deux camps.

Cette transposition qui enfermerait la liberté de conscience et d’expression des individus concernés dans une assignation à résidence communautaire ou religieuse serait porteuse de graves dangers pour le vivre ensemble. Il n’est pas question de remettre en cause la capacité à s’indigner de ce qui se joue en Palestine, ni l’expression de telle instance communautaire dans le débat public qui n’a rien d’illégitime en elle-même, mais de refuser une logique de transposition dans la société française des conflits et des haines qui déchirent le Proche-Orient.

Sans alarmisme mais avec vigilance, les organisations soussignées, attachées au respect de l’égale liberté de chacun, refusent toute mise en scène d’un prétendu « conflit de civilisations » et rappellent qu’aucun individu ne peut être étiqueté, stigmatisé ou agressé en raison de ses origines ou de sa foi, et que les manifestations d’intolérance, de racisme et d’antisémitisme, loin de servir les causes que leurs auteurs disent soutenir, les salissent et mettent en danger la vie démocratique.

C’est dans cet esprit que les unes et les autres continueront à défendre le respect des droits de l’Homme, du droit international et du droit de tous les peuples à disposer d’eux-mêmes et à vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues.

Premiers signataires : ACLEFEU, ALEFPA, Association des Libres Penseurs de France, Association du Manifeste des libertés, Cercle Gaston-Crémieux, CFDT, CGT, Collectif Avenir laïque, FSU, Ligue des droits de l’Homme, Ligue de l’Enseignement, Mouvement de la Paix, Parti communiste français, Parti de gauche, Parti socialiste, Solidarité Laïque, Unef, Union rationaliste, Union syndicale solidaires, Les Verts.

En tête de lettre générale Parti Socialiste
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31 juillet 2008 4 31 /07 /juillet /2008 09:13

Israël : Ehoud Olmert démissionnera en septembre

NOUVELOBS.COM | 31.07.2008 | 09:16
Mis en cause dans une affaire de corruption et malmené dans les sondages, le Premier ministre israélien a annoncé qu'il ne se présentera pas à la primaire de son parti, Kadima, le 17 septembre et qu'il "libérera son poste" immédiatement après. Tzipi Livni et Shaul Mofaz sont les mieux placés pour lui succéder.

Ehud Olmert

Ehud Olmert - (c) Reuters

Eclaboussé par des accusations de corruption, le Premier ministre israélien Ehoud Olmert a annoncé, mercredi 30 juillet, qu'il quitterait son poste après la désignation de son successeur à la tête du parti Kadima prévue le 17 septembre.
"J'ai décidé de ne pas participer aux primaires au sein du mouvement Kadima et de ne pas intervenir dans ces élections", a déclaré Ehoud Olmert depuis sa résidence officielle à Jérusalem.
"Lorsque le nouveau président [de Kadima] sera choisi, je démissionnerai du poste de Premier ministre pour lui permettre de former efficacement et rapidement un gouvernement", a-t-il ajouté.
Le parti centriste Kadima avait annoncé la veille qu'il organiserait le 17 septembre une consultation interne pour choisir un nouveau chef de file. En l'absence de vainqueur, un 2nd tour devrait être organisé une semaine plus tard.

Primaires anticipées
Ehoud Olmert a accepté le principe d'un renouvellement anticipé de la direction de sa formation dans le cadre d'un accord conclu avec le Parti travailliste, qui menaçait de se retirer de la coalition gouvernementale.
L'ancien maire de Jérusalem, soupçonné de corruption dans plusieurs affaires, avait toujours affirmé jusqu'à lors qu'il ne démissionnerait que s'il était officiellement inculpé.
Ehoud Olmert est principalement visé par 2 enquêtes. Il est accusé d'une part d'avoir reçu plus de 150 000 dollars de pots-de-vin en une 15ne d'années de la part de l'homme d'affaires juif américain Boris Talansky, et d'autre part d'avoir bénéficié d'un système de double facturation lors de voyages à l'étranger.
"Je vais démissionner comme il convient de façon honorable et responsable, et ensuite je prouverai mon innocence", a-t-il dit mercredi.

Livni et Mofaz favoris
Plusieurs personnalités du gouvernement, dont la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, avaient appelé à plusieurs reprises à sa démission.
"Il est impossible de continuer comme ça. Nous devons réparer les dégâts, avant tout à l'intérieur du parti, et ce processus exige qu'il y ait un autre Premier ministre", avait déclaré mardi Tzipi Livni, qui brigue la succession d'Ehoud Olmert à la tête de Kadima.
3 autres ministres du parti sont sur les rangs, dont l'ancien chef d'état-major de Tsahal et actuel ministre des Transports, Shaul Mofaz.
Mofaz a déclaré qu'Ehoud Olmert avait pris "la bonne décision" et que son parti avait maintenant "la grande responsabilité de choisir le prochain Premier ministre".
Le vainqueur du vote de septembre serait tenu de former un nouveau gouvernement d'ici novembre, disait-on mardi de source informée, avec pour tâche principale de dégager une coalition au sein d'une Knesset divisée.

Elections anticipées ?
Des analystes politiques suggèrent cependant que les difficultés au sein du parti au pouvoir pourraient entraîner la convocation d'élections anticipées.
Selon les sondages récents, le Likoud de Benjamin Netanyahu serait le mieux placé pour remporter un scrutin anticipé.
Tzipi Livni a participé à la fondation de Kadima avec Ehoud Olmert, et lui en conteste la direction depuis qu'il a été mis en cause par une commission indépendante, il y a 1 an, sur la direction de la guerre contre le Hezbollah libanais pendant l'été 2006.
La responsable de la diplomatie israélienne, qui négocie actuellement un accord de paix avec l'Autorité palestinienne dans le cadre des pourparlers relancés sous l'égide des Etats-Unis, se trouvait à Washington mercredi.
Elle y a rencontré la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, puis a participé à une réunion tripartite avec Rice et le négociateur palestinien Ahmed Koreï, ancien Premier ministre.

L'accord de paix toujours à l'ordre du jour
La Maison Blanche dit toujours espérer amener les 2 parties à un accord d'ici le départ du pouvoir de George Bush, en janvier 2009, mais la démission d'Ehoud Olmert pourrait mettre un sérieux coup d'arrêt au processus.
"Nous continuerons à oeuvrer en faveur d'un accord avant la fin de l'année", a réagi Gordon Johndroe, porte-parole de la Maison Blanche.
"Nous avons décidé de poursuivre la recherche d'un accord avant la fin de l'année", a dit en écho le négociateur palestinien Saeb Erekat.
De son côté, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a souligné qu'il s'agissait d'une "affaire interne à Israël".
"L'Autorité palestinienne traite avec le Premier ministre d'Israël, que ce soit Olmert ou quelqu'un d'autre", a dit le porte-parole d'Abbas, Nabil Abou Rdainah. "La préoccupation de l'Autorité palestinienne est d'avoir un Premier ministre israélien résolu à faire la paix."
George W. Bush, qui s'est entretenu avec Ehoud Olmert avant l'annonce de sa démission, lui a rendu hommage.
"Le président Bush lui a souhaité bonne chance et continuera à travailler étroitement avec lui tant qu'il restera Premier ministre", a dit son porte-parole.
"Les relations entre les Etats-Unis et Israël pendant le mandat (...) d'Olmert ont été exceptionnellement bonnes et le président a apprécié son amitié, son esprit d'initiative et son travail en faveur de la paix." (Avec Reuters)
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9 août 2007 4 09 /08 /août /2007 13:34
Combien de temps va-t-elle survivre à cette passe d'armes ?
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