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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

12 juillet 2024 5 12 /07 /juillet /2024 11:33

Les principaux enseignements que j’avais tirés en 2022 des élections présidentielle1 et législatives2 (analyse poursuivie quelques semaines plus tard dans une autre série d’articles3) ont tous été confirmés, renforcés ou aggravés par le résultat des deux tours des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024.

Déclenchées par la volonté d’un seul homme, le président de la République défait lors de l’élection européenne du 9 juin, elles ont abouti à :

  • une progression spectaculaire et même une vague électorale de l’extrême droite, avec plus de 10 millions de suffrages, 34% au 1er tour et 37% au 2nd ;

  • le désaveu du camp présidentiel ;

  • la concentration territoriale de la gauche sur les métropoles, leurs banlieues et l’outre-mer.

Ces enseignements sont d’autant plus marquants que la participation électorale (66,7%) retrouve des niveaux qu’elle n’avait pas connus depuis 1997. Si la légitimité institutionnelle des députés élus en 2017 et en 2022 (respectivement 48,7% et 47,5% de participation) ne pouvait être mise en cause, reconnaissons que la légitimité politique des députés élus en ce début d’été 2024 est incomparablement plus forte.

 
La Gauche républicaine doit inventer une démocratie républicaine et parlementaire apaisée au service du Peuple
Le pire évité ?

Si le pire a été évité au soir du dimanche 7 juillet 2024, c’est que le front républicain a fonctionné à un point qu’on n’imaginait plus. On ne l’imaginait plus car les instituts de sondages et les dirigeants de la droite républicaine avaient fini par nous convaincre qu’une majorité d’électeurs du centre et de la droite refuserait de faire barrage au Rassemblement National en votant pour des candidats de gauche ; on ne l’imaginait plus car le camp présidentiel avait cultivé la confusion et la cacophonie sur les consignes de vote pour le second tour.

Le résultat est frappant et au-delà des espérances dans une situation politique particulièrement dégradée : le Nouveau Front Populaire arrive en tête, suivi par la coalition des soutiens du président de la République ; le Rassemblement National et ses ralliés atterrissent encore loin de la majorité absolue de l’Assemblée Nationale qui leur semblait promise au soir du 1er tour. Les citoyens français sont décidément plus intelligents que nombre de leurs dirigeants et les effets du mode de scrutin majoritaire à deux tours ont fait le reste.

Nous pouvons être soulagés, nous pouvons continuer d’espérer mais à la seule condition de bien mesurer que nous n’avons aujourd’hui gagné qu’un sursis.

Oui, la gauche n’a pas démérité dans cette élection, notamment en constituant une coalition nouvelle sous la forme du Nouveau Front Populaire qui évite les déséquilibres et les ostracismes qui avaient présidé à l’accouchement de la NUPES. Emmanuel Macron avait fait le pari qu’elle serait incapable de s’unir face à la « guerre éclair » qu’il croyait lui imposer : il s’est lourdement trompé. Les partis de gauche et leurs dirigeants ont su mettre de côté les querelles amères, qui avaient conduit au sabordement de la précédente coalition, pour affronter le risque que le locataire de l’Élysée avait fait peser par caprice sur toute la Nation.

Mais le danger que le Rassemblement National représente pour notre pays reste entier. Marine Le Pen est en embuscade et prépare le prochain coup – tout en savourant sans doute d’avoir usé un Jordan Bardella à la popularité artificielle mais qui aurait pu commencer à lui faire de l’ombre pour 2027. Les faits sont têtus et connus : en 2017, le RN comptait 8 députés ; en 2022, 89 ; depuis lundi matin, il en a 143 (dont les 17 députés LR qui ont été élus sur la base d’une alliance indigne conduite par Eric Ciotti, mais qui sont donc passés ouvertement dans le camp de l’extrême droite), une progression de 54 sièges, le groupe parlementaire le plus important de la nouvelle Assemblée Nationale.

Cela ne s’arrête pas là. Dans de nombreuses circonscriptions, le RN manque de 1, 2 ou 3 points à peine. Sans sursaut construit de court, moyen et long termes, ces sièges basculeront sans doute lors d’un prochain scrutin.

Des territoires entiers ont basculé dans la France du Nord et de l’Est, dans le pourtours méditerranéen et la vallée de la Garonne ; il est frappant de voir qu’elle se déploie dans toute l’ancienne France ouvrière, qui mêle territoires urbains et ruraux. En 2022, des départements avaient déjà entièrement basculé au RN : l’Aude, la Haute-Marne, la Haute-Saône et les Pyrénées-Orientales ; il faut y ajouter deux ans plus tard les Alpes-de-Haute-Provence, la Côte-d’Or, la Creuse, le Gard, la Meuse, le Tarn-et-Garonne… La Lorraine ouvrière a basculé. Dans le Pas-de-Calais, en Picardie, dans le Languedoc, en Haute-Normandie ou en Provence, les circonscriptions qui échappent à l’extrême droite font l’effet d’îlots urbains (et parfois bourgeois) au milieu d’une marée brune « qui monte » et a l’ambition de tout recouvrir comme s’est plu à le rappeler Marine Le Pen.

Autant de territoires où ce parti que l’Élysée et les gouvernements macronistes ont contribué à banaliser va continuer à s’enraciner pour partir à l’assaut de nouvelles conquêtes.

La Gauche républicaine doit inventer une démocratie républicaine et parlementaire apaisée au service du Peuple
Sortir de l’impasse sociologique, rassembler la Français

La gauche a su se rassembler. Le Nouveau Front Populaire présente aux Français une coalition plus ouverte qu’en 2022. Le Nouveau Front Populaire et les députés divers gauche comptent désormais 195 sièges contre un peu plus de 150 dans la précédente assemblée. La gauche a gagné avec la progression de la participation un peu plus de 3 millions de voix au 1er tour… Mais en pourcentage, elle ne progresse pas et le bloc d’extrême droite a, lui, dans le même temps, progressé de plus 5,6 millions voix et d’une dizaine de sièges en plus.

Et surtout, les sièges et les voix de la gauche sont essentiellement concentrés dans les métropoles, les grandes agglomérations, leurs banlieues et les outre-mer. Les circonscriptions de gauche dans les territoires ruraux et périurbains ont été arrachés pour la plupart de haute lutte et sont tenus (à quelques exceptions près) de manière fragile. La somme des défaites de députés sortants devraient en soi nous faire réfléchir :

La France Insoumise

Parti Socialiste

Parti Communiste Français

Pôle écologiste

Caroline Fiat (6e Meurthe-et-Moselle)

Valérie Rabault (1e Tarn-et-Garonne)

Fabien Roussel (20e Nord)

Francesca Pasquini (2e Hauts-de-Seine)

Martine Etienne (3e Meurthe-et-Moselle)

Cécile Untermaier (4e Saône-et-Loire)

Pierre Dharréville (13e Bouches-du-Rhône)

 

Léo Walter (2e Alpes-de-Haute-Provence)

Bertrand Petit (8e Pas-de-Calais)

Sébastien Jumel (6e Seine-Maritime)

 

Pascale Martin (1e Dordogne)

 

 

 

Florian Chauche (2e Territoire de Belfort)

 

 

 

Michel Sala (5e Gard)

 

 

 

Sébastien Rome (4e Hérault)

 

 

 

Catherine Couturier (1e Creuse)

 

 

 

Rachel Keke (7e Val-de-Marne)

 

 

 

William Martinet (11e Yvelines)

 

 

 

Ces défaites qui se produisent pour l’essentiel contre le RN illustrent parfaitement l’impasse sociale et politique dans laquelle se trouve la gauche et dont elle doit sortir. Un choix stratégique a été fait consciemment par la France Insoumise de privilégier la mobilisation des banlieues populaires aux côtés des électeurs issus des classes moyennes supérieures des centres-villes métropolitains : un choix affirmé et assumé encore récemment en septembre 2023 par Jean-Luc Mélenchon dans une intervention devant l’institut La Boétie1 qui avait invité (pour contester leurs analyses) Julia Cagé et Thomas Piketty.

La sanction est franche : la gauche ne semble plus parler à une large partie de la France. Elle donne l’impression d’avoir fait le choix de l’abandon du Pas-de-Calais, de la Picardie, du « Midi rouge », de la Vallée de la Garonne, qui pendant un siècle ont envoyé des députés communistes et socialistes dans l’Hémicycle. Évidemment, il ne faut pas négliger les importantes évolutions sociologiques et démographiques qui sont intervenues depuis cette époque. Mais tout de même !

Quelle gauche pourrait prétendre parler au nom de l’intérêt général et gouverner durablement le pays pour le transformer, si elle se contente de « cultiver son jardin » et semble se désintéresser du reste des Français. La gauche a toujours conquis le pouvoir en représentant un front de classes large ; pour cela faut-il encore donner une cohésion aux classes que l’on prétend coaliser. Or les catégories populaires sont divisées entre les banlieues, d’un côté, et les bassins et territoires diffus ouvriers, de l’autre ; et jusque dans les quartiers populaires, le vote tend de plus en plus à se polariser sous la forme d’une tenaille identitaire alimentée par deux camps opposés, ce qui est délétère pour l’unité nationale et à terme la concorde civile.

La tentation de passer par pertes et profits les catégories perdues par la gauche – tentation qui a habité autrefois la fondation Terra Nova et certains membres de l’éphémère collectif dit « gauche populaire » avec Laurent Bouvet – est à la fois délétère pour la Nation et absurde électoralement. Il manque aujourd’hui quelques 90 sièges à la gauche pour atteindre la majorité à l’Assemblée Nationale : où pourrait-elle les trouver sans reprendre pied dans les anciens bassins ouvriers et les campagnes périurbaines et sans porter les aspirations de leurs habitants ?

La stratégie mise en avant par Jean-Luc Mélenchon est fondée sur l’obsession d’arriver au second tour de l’élection présidentielle, considérant que le seul moyen réside dans la mobilisation des quartiers populaires. Or cette mobilisation était déjà maximum lors du 1er tour de l’élection présidentielle de 2022 et elle n’a pas suffi. Si c’était là l’alpha et l’omega de nos objectifs électoraux pour 2027, elle conduirait également à la défaite au 2nd tour contre n’importe quel candidat. Par ailleurs, si la hausse de participation dans les banlieues populaires – qui est en soi une bonne chose, parce qu’elle traduit une forme d’intégration civique indispensable – a permis de gagner quelques circonscriptions supplémentaires (dans le Val-d’Oise notamment), elle n’est pas non plus la panacée électorale pour les candidats de gauche, si l’on se réfère aux défaites des députés sortants William Martinet (circonscription de Trappes), Rachel Keke (circonscription de Fresnes et Chevilly-Larue) ou Francesca Pasquini (circonscription de Colombes) face à des candidats de droite et du centre.

L’enjeu pour la gauche, tout autant civique, social qu’électoral, est bel et bien d’élargir sa base. Cela ne devrait pas susciter des attaques, comme on l’a vu lors des deux années précédentes, certains dénonçant en ceux qui tenaient ce discours des adversaires des quartiers populaires : absurde ! Pas du tout : il faut additionner et évidemment pas soustraire ! Il faut réconcilier, pas opposer, montrer l’immense commun entre « la France des bourgs et des tours » comme le décrit François Ruffin et d’autres avant ou avec lui. Sur les conditions de travail et de rémunération, sur la qualité de vie, sur l’accès aux droits, sur l’accès aux services publics, sur la qualité de l’enseignement et la mixité scolaire, les attentes sont convergentes.

Pour reconstituer ce front de classe, dont nous parlions quelques paragraphes plus haut, il faut donc évidemment adapter notre discours, mettre fin à une forme de brutalisation du débat public, mieux affirmer nos priorités économiques et sociales … et cela collectivement ! Si la cacophonie l’emporte toujours à gauche comme nous en avons trop souvent donné l’impression, nous échouerons. Cela impose également que les organisations de gauche se restructurent, consolident politiquement les bastions actuels et retournent sur les terrains abandonnés : il faut pour conserver les premiers engager un profond travail d’éducation populaire, il faut pour reconstruire dans l’ancienne France ouvrière disposer de militants et de cadres formés solidement politiquement.

1Think tank et institut de formation des cadres de La France Insoumise

L’indécence de la majorité du camp présidentiel

Le spectacle donné par la macronie et le président de la République depuis lundi matin est consternant. Ils ne cessent de contester la prééminence du Nouveau Front Populaire dans l’Assemblée Nationale, pire de contester sa légitimité politique même en lui déniant le droit de défendre le programme que la coalition de gauche a présenté aux deux tours des législatives. C’est un jeu dangereux car il remet en cause en soi les règles démocratiques de notre République.

L’analogie avec les conditions de réélection d’Emmanuel Macron est fallacieuse. Si la gauche avait appelé le président de la République à tenir sa parole et à ne pas considérer que son programme avait été validé par les électeurs, c’est que le candidat lui-même avait assuré les Français que seul le barrage à Marine Le Pen était en jeu : il en avait d’ailleurs tiré lui-même la conclusion le 24 avril 2022 en déclarant : « Ce vote m'oblige pour les années à venir ».

Comme toujours avec Emmanuel Macron, la promesse n’a pas été tenue. Après avoir brutalisé les « Gilets Jaunes », le président de la République a choisi de passer en force sur la réforme des retraites (rejetée par 80% des Français), sur la loi asile-immigration (en reprenant une partie du programme du RN, le président ayant lui-même sur ce sujet utilisé le vocabulaire du RN lors de la campagne législative de juin 2024) et sur l’assurance-chômage…

Au demeurant, bien que le Front républicain ait fonctionné avec une efficacité inattendue, il a opéré de manière asymétrique. Le désistement des candidats de gauche en cas de risque de victoire du RN au 2nd tour a été quasiment systématique, cela fut beaucoup moins vrai de la part des candidats macronistes et de la « droite républicaine » en faveur du Nouveau Front Populaire. L’analyse des reports de voix ne pose pas non plus question : 72% des électeurs de gauche du 1er tour ont voté Ensemble1 ou LR par devoir au 2nd tour, contre 54% des électeurs d’Ensemble et LR en faveur de candidats divers gauche, PCF, PS ou écologistes et seulement 43% en faveur de candidats insoumis. Les électeurs de gauche ont bien plus sauvé les sièges de la droite et des macronistes que l’inverse : s’engager dans un débat sur la légitimité des uns et des autres à mettre en œuvre leurs programmes respectifs est donc spécieux et ne joue d’ailleurs pas en faveur de ces derniers.

Par dignité, ces dirigeants politiques devraient faire profil bas : nous sommes au bord du ravin, parce que le Président de la République et ses gouvernements ont brutalisé le pays, plutôt que de l’apaiser. L'élection européenne puis le 1er tour des élections législatives ont été un désaveu massif de leur politique après une première gifle qu’ils avaient déjà reçue aux élections législatives de 2022. Le président de la République, qui pense encore pouvoir donner des leçons dans une « Lettre aux Français » publiée mercredi soir dans la presse régionale, a joué son va-tout en décidant de dissoudre l’Assemblée Nationale le 10 juin dernier : les Français ne lui ont pas donné la majorité qu’il leur demandait, il conviendrait que pour la fin de son mandat il se range au rôle des présidents de la IIIème République qui avaient des pouvoirs importants mais laissaient la prééminence à la Chambre des Députés. Le conflit avec MacMahon était une tragédie politique, l’agitation de Macron pourrait bien être une farce tragique.

Plutôt que de prendre en considération que le Nouveau Front Populaire est le premier bloc parlementaire, Emmanuel Macron, Édouard Philippe, Gérald Darmanin ou Sylvain Maillard lui dénient toute légitimité politique. Ils espèrent même le fracturer en stigmatisant, comme ils l’ont fait durant toute la campagne électorale, la France Insoumise. Cette dernière est loin d’être irréprochable mais prétendre inscrire un signe égal entre LFI et le RN est indécent. Et chacun sait à gauche que cette fracture représenterait un suicide collectif : chaque député Nouveau Front Populaire sait qu’il a besoin du soutien de toutes les composantes de la coalition, des social-démocrates à la gauche radicale pour être élu.

La leçon faite au Nouveau Front Populaire est d’autant plus indécente que la « droite républicaine » et la droite de la macronie ont présenté tous les signes d’une forme de connivence avec l’extrême droite. Comment espèrent-ils séduire un centre gauche fantasmatique en préférant « Hitler au Front populaire » et en demandant de continuer à appliquer un programme gouvernemental que les électeurs (y compris ceux de certains députés macronistes, si on en croit Sacha Houlié) ont largement sanctionné ? Comment faire une « union nationale », fondée sur un « arc républicain » (plutôt que sur le front républicain) excluant LFI, derrière un Édouard Philippe qui dîne de manière cordiale avec Marine Le Pen. Aucun député de gauche ne peut céder à un Von Papen de pacotille.

Comment, au-delà des arguments déjà évoqués, prétendre que le bloc central étendu à la « droite républicaine » (groupe désormais présidé par Laurent Wauquiez) serait plus légitime que la gauche pour revendiquer Matignon car il rassemblerait ainsi 15 sièges de plus ? Là encore, la décomposition politique à l’œuvre depuis des années, dont Emmanuel Macron est à la fois le produit et l’accélérateur, accouche de nouveaux effets : Sacha Houllié, député macroniste de Poitiers et fidèle de la première heure, semble avoir décidé de faire sécession avec une vingtaine de ses collègues. Le groupe Renaissance a vécu et le pitoyable argument numérique de l’aile droite présidentielle s’effondre.

Gouverner pour soigner le pays

Il faut tenir compte du vote des Français. Il faut profiter de l’obligation de parlementariser le régime en mettant fin aux excès du pouvoir présidentiel qui nous ont menés là où nous en sommes. Il revient au Nouveau Front Populaire de prendre ses responsabilités pour guérir le pays. En étant réaliste et ambitieux.

Nous ne sommes pas majoritaires, nous n’avons pas reçu de blanc-seing, nous ne devons pas être dans une situation ingérable où un gouvernement serait censuré tous les quinze jours, où aucun budget ne pourrait être adopté. Cela impose des compromis sur la méthode, des évolutions dans le comportement politique et une conduite tranquille des nécessaires transformations à apporter au pays. Les hymnes à la rupture radicale et sans concession nous conduisent à l’impuissance ; les Français ont besoin d’un gouvernement qui agisse et qui réponde à leurs priorités, d’un parlement qui montre l’exemple et d’une démocratie républicaine plus ouverte. Car le RN est toujours en embuscade, dans un an en cas de nouvelle dissolution, dans moins de trois ans à la présidentielle, il peut nourrir l’ambition de l’emporter.

Mais cela ne signifie pas bien au contraire que cela soit un passe-droit pour poursuivre la politique menée depuis 9 ans et qui a échoué. Une coalition des centres n’est pas possible et n’est pas souhaitable : les Français n’ont pas demandé non plus le mariage de la carpe et du lapin. La gauche doit proposer un dispositif d’apaisement du parlement et du pays : avec un premier ou une première ministre qui rassemble et qui anime un gouvernement qui mettra en œuvre les propositions les plus consensuelles du Nouveau Front Populaire.

C’est en ce sens qu’il faut peser en travaillant au sein du Nouveau Front Populaire avec celles et ceux qui partagent le plus fortement cette analyse et en agissant pour que l’union soit maintenue à gauche et dans le respect de chacune de ses composantes. La Gauche républicaine doit proposer au Parlement un programme d’action fondé sur la Justice sociale et le progrès, pour travailler ensuite aux solutions avec celles et ceux qui conçoivent comme nous l’impasse du macronisme et de la brutalisation politique avec ces dix priorités :

1- Redonner la priorité à l’école, avec des enseignants en nombre suffisant, décemment payé et une action véritable pour rétablir la mixité scolaire ;

2- rétablir l’hôpital public et réduire les déserts médicaux ;

3- mettre fin à l’austérité salariale, avec en priorité l’augmentation du SMIC et du point d’indice des fonctionnaires ;

4- revenir à des conditions décentes d’indemnisation du chômage ;

5- abroger la réforme des retraites de 2023, et en priorité abroger l’âge légal de 64 ans ;

6- modifier le mode de scrutin en passant à la proportionnelle ;

7- rétablir la police de proximité ;

8- redonner à la presse et aux médias des conditions saines et protectrice d’exercice de leur mission ;

9- impulser une action plus exigeante et offensive de la France dans l’Union Européenne ;

10- respecter les engagements internationaux de France et lui redonner sa voix propre.

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Membre du collectif de direction national de la Gauche Républicaine et Socialiste

1Ensemble : coalition des soutiens du président de la République, rassemblant Renaissance, le Modem, Horizon et un certains de candidats UDI, centristes ou divers droite

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8 juillet 2024 1 08 /07 /juillet /2024 10:46

Le pire a été évité hier soir : le front républicain a fonctionné à un point qu’on n’imaginait plus.

En fait, on avait été intoxiqué par les discours des responsables LR (et des sondages) qui disaient que l’électorat de droite classique préféreraient trop souvent l’alliance avec le RN. La cacophonie parmi les dirigeants macronistes et ex LR était telle que beaucoup d’entre nous avait anticipé une application très dégradée du front républicain : cela n’a pas été le cas. À part quelques endroits les reports de voix ont été impeccables. Les Français sont plus intelligents que leurs « dirigeants » et ce n’est pas la première fois qu’on le constate : un des problèmes à résoudre est aussi la grande médiocrité du « personnel politique » de cette 5ème République agonisante, à quelques trop rares exceptions près.

Malgré tout, il y a quand même une vague RN confirmée dans la France du Nord et de l’Est, dans le pourtours méditerranéen et la vallée de la Garonne ; il faudra y regarder de plus près mais il est frappant de voir qu’elle se déploie dans toute l’ancienne France ouvrière (cf. Caroline Fiat, Valérie Rabault ou Sébastien Jumel) que la gauche devra reconquérir si elle veut un jour être majoritaire.

Car malheureusement, malgré quelques discours hors sol et présomptueux en tout début de soirée et j’espère isolé, le nouveau Front Populaire n’est pas majoritaire loin de là : avec les divers gauche, elle réunit moins de 200 députés dont on verra comment ils se répartissent (cela aura une incidence politique importante). S’ils étaient un peu intelligents, les macronistes auraient tout intérêt à faire profil bas : les Européennes puis le premier tour des législatives ont été un désaveu massif de leur politique après une première gifle aux législatives de 2022. Ils ne doivent de sauver leurs meubles qu’à l’extrême discipline des électeurs de gauche et on regardera plus en détail dans les jours qui viennent mais c'est moins vrai pour les élus de gauche. L’intelligence voudrait qu’ils laissent le Nouveau Front Populaire gouverner ; un mariage de la carpe et du lapin n’est à mon sens pas possible : les uns exigent l’exclusion de LFI et la gauche ne veut pas perpétuer la politique délétère d’Emmanuel Macron. La gauche doit proposer un dispositif d’apaisement du parlement et du pays : avec un premier ou une première ministre qui rassemble et qui anime un gouvernement qui mettra en œuvre les propositions les plus consensuelles du NFP.

Les boutefeux mélenchonistes doivent le comprendre : nous ne sommes pas majoritaires, nous n’avons pas reçu de blanc-seing, nous ne devons pas être dans une situation ingérable où un gouvernement serait censuré tous les quinze jours, où aucun budget ne pourrait être adopté. Cela impose des compromis sur la méthode, des évolutions dans le comportement politique et une conduite tranquille des nécessaires transformations à apporter au pays. Les hymnes à la rupture radicale et sans concession nous conduisent à l’impuissance ; les Français ont besoin d’un gouvernement qui agisse et qui réponde à leurs priorités, d’un parlement qui montre l’exemple et d’une démocratie républicaine plus ouverte. Car le RN est toujours en embuscade, dans un an en cas de nouvelle dissolution, dans moins de trois ans à la présidentielle, il peut nourrir l’ambition de l’emporter : l’extrême droite a été en tête des suffrages au premier comme au second tour des législatives avec plus de 10 millions de voix et 34% puis 37% des suffrages exprimés. Ce socle peut encore s’élargir si la gauche faillit.

La gauche doit donc réussir, produire du sens et des résultats concrets sur un temps très court et sans majorité, le macronisme ayant été désavoué il ne peut prétendre à rien. La gauche doit aussi repartir à la conquête des cœurs et des esprits dans toute cette ancienne France ouvrière dont se désintéressent et que stigmatisent les insoumis proches de Mélenchon : c’est vital car la stratégie qui cantonne la gauche à l’outre-mer, aux métropoles et à leurs banlieues populaires a donné tout ce qu’elle pouvait, elle n’apportera pas plus ; s’y tenir sans rien faire de plus nous condamne à l’échec.

Ayons l’ambition de redevenir majoritaires, ayons l’ambition de ramener une majorité de nos concitoyens dans le camp de la République sociale.

Frédéric FARAVEL
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Membre du Collectif de Direction national de la Gauche Républicaine et Socialiste

C'est maintenant que les emmerdes commencent ... il va falloir être intelligents pour quatre !
C'est maintenant que les emmerdes commencent ... il va falloir être intelligents pour quatre !C'est maintenant que les emmerdes commencent ... il va falloir être intelligents pour quatre !
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7 juin 2024 5 07 /06 /juin /2024 10:50

Le texte ci-dessous a servi de base de départ pour la tribune publiée jeudi 6 juin 2024 à 20h30 dans Marianne par plusieurs responsables et des candidat(e)s de la Gauche républicaine engagé(e)s en faveur de la liste de "Gauche Unie pour le monde du travail" conduite par Léon Deffontaines et soutenue par Fabien Roussel. Avec mon ami Thomas Bracq, nous sommes repartis de cette base pour aboutir à la tribune. Je publie ci-dessous le texte complet d'origine qui exprime de manière ramassée mais forte mon point de vue sur le scrutin du dimanche 9 juin 2024.

Frédéric Faravel

La Gauche qui aime la France, la Gauche qui secoue l’Europe

Dans deux jours, le dimanche 9 juin, les Français seront appelés aux urnes pour élire les députés qui les représenteront au Parlement européen. Les enjeux de ce scrutin sont aussi forts à l’échelle de l’Union Européenne qu’à celle de notre pays. Car il s’agit tout à la fois de combattre les dérives en cours et annoncées de la construction européenne, de s’opposer à la montée de l’extrême droite nourrie par les purges néolibérales infligées aux peuples européens, de porter et renforcer la voix d’une gauche capable de représenter une alternative à toutes les droites.

Nous venons de vivre une campagne électorale hors sol, où la plupart des concurrents n’ont parlé ni de l’Europe – la vraie, pas la fantasmée – ni des aspirations des Français. Or, c’est bien ce que les militants de la Gauche Républicaine ont tenté de faire avec la liste de Gauche Unie pour le monde du travail, conduite par Léon Deffontaines et soutenue par Fabien Roussel. Car nos compatriotes le méritent, plutôt que des postures politiciennes pour imposer dans les têtes l’inéluctabilité d’un duel entre une macronie crépusculaire et les faussaires lepénistes.

Nous avons parlé de l’Europe telle qu’elle est et non pas telle que certains voudraient vous la présenter. Celle où la Commission Van der Leyen multiplie avec le soutien des gouvernements les traités de libre échange avec l’autre bout du monde, sans autre résultat qu’un non sens écologique, une concurrence déloyale pour nos entreprises et nos agriculteurs, et des conséquences néfastes pour nos emplois, notre alimentation et notre santé. Celle où la Commission Van der Leyen, avec le soutien des gouvernements et de la Banque Centrale Européenne, relance la spirale de l’austérité budgétaire, balayant les leçons de la pandémie de COVID, alors même que l’intégration européenne est défaillante et que les inégalités sociales et territoriales s’accroissent.

Nous avons parlé de cette folie qui motivent nos concurrents français et européen à plaider tout à la fois pour un nouvel élargissement à à nouveaux États et 60 millions de personnes, avec un dumping fiscal et social inimaginable à la clef, et un « saut fédéral » où notre pays et nos concitoyens perdraient la maîtrise des décisions en matière de diplomatie et de défense. Tout cela en s’alignant toujours plus sur l’OTAN et les États-Unis, sans percevoir que l’instabilité politique américaine pourrait bientôt nous laisser sans protection face aux impérialismes renaissants.

Nous avons parlé de la France qui doit retrouver un rôle moteur dans la construction européenne, alors que nos gouvernements, depuis plus de 20 ans, ont abdiqué, au détriment des intérêts des Français.

Cet abandon a mis à mal nos services publics. Chacun ressent les dégâts de la « concurrence libre et non faussée » sur les transports, la santé, l’énergie… Aujourd’hui encore, il conduit au démantèlement du fret ferroviaire, alors que la transition écologique devrait l’imposer comme une évidence. Cet abandon a produit une logique de désindustrialisation massive au profit de l’Allemagne, de son arrière-pays en Europe centrale et de son commerce avec la Chine et les USA.

Or l’industrie est une activité dont l’emploi est qualifié, relativement bien rémunéré, et porteuse d’innovations. Perdre son industrie ce n’est pas seulement perdre quelques points de PIB, mais un tissu économique qui fournit des emplois non précaires, de nature collective, à haut niveau de syndicalisation. Le développement de l’emploi industriel avait permis de faire émerger une classe moyenne nombreuse et de favoriser la conquête de nombreux droits sociaux. La désindustrialisation a favorisé la précarisation de l’emploi, la stagnation salariale et la perte de certains droits sociaux. Voilà ce que nous devons réparer en ne laissant plus notre pays et nos concitoyens se faire dépouiller pour satisfaire les détenteurs de capitaux.

Réparer les dégâts de l’Europe néolibérale, c’est également ne plus se soumettre aux priorités politiques allemandes : Berlin voulait abattre l’avantage français qu’était son parc nucléaire de qualité. En alignant le prix de l’électricité sur celui du gaz, nos factures d’énergie ont explosé avant même l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a révélé au grand jour la dépendance de nos voisins au chantage du Kremlin. Avec Emmanuel Maurel au Parlement Européen, pendant 10 ans, nous avons combattu cette absurdité et nous avons finalement obtenu gain de cause.

Comme nous avons également obtenu gain de cause pour l’émergence d’une intelligence artificielle spécifiquement européenne contre les GAFAM, pour l’exception culturelle et la création artistique (que certains à gauche seraient prêts à passer par pertes et profits), sur la création d’une indication géographique protégée pour l’artisanat et l’industrie. Oui, on peut gagner des combats d’avenir au parlement européen ! à condition de ne rien céder sur l’essentiel : la souveraineté industrielle, la souveraineté alimentaire, la souveraineté sanitaire et la souveraineté culturelle.

Faire élire de nouveaux députés européens avec la Gauche Unie pour le monde du travail, c’est l’assurance de voir ce travail amplifié. C’est l’assurance de disposer de représentants de gauche qui ne laisseront pas les sociaux-démocrates s’allier aux conservateurs et aux macronistes au Parlement européen, au prétexte d’empêcher une coalition avec l’extrême droite, puis justifier l’austérité budgétaire, le libre-échange et le moins disant écologique. Avec les députés de la Gauche Unie, vous aurez des représentants sur qui compter pour défendre votre souveraineté démocratique, pour promouvoir les principes républicains et universalistes, plutôt qu’une superposition de communautés. Nous défendrons la laïcité là où l’UE n’a d’yeux que pour les religions : la laïcité ce n’est pas seulement la neutralité l’État, c’est une doctrine d’émancipation collective.

Enfin, en élisant des députés de la Gauche Unie, vous aurez des femmes et des hommes qui porteront la voix du peuple de gauche qui en 2005 avait dit Non au traité constitutionnel européen et ne saurait être représenté par un fédéralisme social-libéral.

Le 9 juin, avec la Gauche Unie, vous donnerez des députés de combat supplémentaires à la gauche ; vous ferez reculer les macronistes, la droite et l’extrême droite au parlement européen. Le 9 juin, un seul tour, un seul bulletin : la Gauche Unie pour le monde du travail !

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Président du collectif citoyen "Vivons Bezons, pour le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"
Animateur national du pôle Idées, formation et riposte de la Gauche Républicaine et Socialiste

La Gauche qui aime la France, la Gauche qui secoue l’Europe
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22 novembre 2023 3 22 /11 /novembre /2023 12:47

J'ai rédigé avec mes amis Mathias Weidenberg et Laurent Miermont cet article (publié pour la Gauche Républicaine et Socialiste) sur la création du nouveau parti de la gauche radicale allemande par Sahra Wagenknecht. Il en a été un peu question dans la presse française, mais il est assez symptomatique de remarquer le peu d'effort d'analyse et de sérieux dont celle-ci a fait preuve sur le sujet. Sahra Wagenknecht reste pour la presse hexagonale la "Mélenchon allemande", sans être capable de faire le point sur l'éloignement grandissant du leader insoumis d'avec ce qui faisait la base commune qui aurait pu rassembler une partie de la gauche européenne sur une ambition radicale.

Sahra Wagenknecht n'est pas parfaite et je ne partage pas toutes ses prises de position politique, notamment en matière internationale, mais, comme nous le disons dans l'article, ces questions ne sont pas le cœur de son message. Au-delà de faire preuve d'un sérieux complet (qui ferait passer tous les hauts dirigeants politiques français pour une bande de clowns), Wagenknecht a un mérite essentiel, celui de ramener le débat politique là où la gauche devrait le conduire : sur les questions économiques et sociales et pour la défense des intérêts des catégories populaires, qui rencontrent ceux plus largement des pays auxquels elles appartiennent.

Espérons que le Gauche européenne saura traiter le sujet avec la tête froide... Nous ne pourrions au prétexte d'une rupture entre Die Linke et l'alliance de Wagenknecht en Allemagne nous priver de la dynamique que cette dernière insuffle ; et surtout au regard de l'audience qu'elle reçoit, cela devrait interroger bien de nos partenaires à s'interroger sur la dérive libérale-identitaire prise par certains d'entre eux qui essaient pourtant de le cacher derrière un vocabulaire teinté de rouge mais qui ne peut masquer la mise au second plan des priorités économiques et sociales.

bonne lecture,

Frédéric FARAVEL
Animateur national du pôle Idées, formation et Riposte de la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS)
Conseiller municipal et communautaire GRS de Bezons

Die Linke au bord du gouffre après l’envol de Wagenknecht

Une page se tourne au Bundestag. Créé au lendemain des élections législatives de 2005, le groupe de gauche Die Linke n’existera plus à partir du 6 décembre, a annoncé son président, Dietmar Bartsch, mardi 14 novembre. Depuis 1960, c’est la première fois que le Parlement allemand perd un de ses groupes en cours de législature.

Die Linke était issu de la fusion entre le PDS, héritier du SED (“parti socialiste unifié”, le parti unique en RDA de 1949 à 1990), et le WASG, une alliance bigarrée de sociaux-démocrates de gauche, de néo-marxistes et d’altermondialistes. Le parti avait été officiellement fondé en 2007, deux ans après la constitution du groupe parlementaire, et avait obtenu son meilleur résultat aux législatives en 2009 (11,9%). Die Linke a cependant accumulé les revers ces dernières années.

La dissolution prochaine du groupe parlementaire est la conséquence d’une scission annoncée le 23 octobre par Sahra Wagenknecht, son ancienne présidente (2015-2019), qui emmène avec elle 9 parlementaires. Après leur départ, Die Linke n’en compte plus que 28, un nombre insuffisant pour conserver un groupe, car il faut en effet au moins 5% des membres du Bundestag pour en constituer un, ce qui place la barre à 37 dans l’assemblée actuelle.

L’aboutissement des désaccords au sein des Linke

Longtemps, Die Linke avait été dominé par un triumvirat : Gregor Gysi, ancien patron du PDS, Sahra Wagenknecht, co-présidente du groupe et vice-présidente du parti elle aussi issue du PDS, et Oskar Lafontaine (son mari depuis 2014) qui avait connu une carrière exemplaire dans le parti social-démocrate allemand : ancien candidat à la Chancellerie, ministre-président de la Sarre (petit Land à l’ouest, le long du département français de la Moselle) et éphémère ministre de l’économie du premier gouvernement Schröder avec qui la rupture fut aussi rapide que brutale. Opposé au social-libéralisme du Chancelier SPD, Die Linke était parvenu à obtenir des suffrages au-delà des nostalgiques du communisme et du SED, en portant une ligne de gauche anticapitaliste et de soutien aux intérêts économiques et sociaux des catégories populaires.

Mais le manque de cohérence entre les coalitions Linke – SPD dans les Länder de l’Est et le choix des sociaux-démocrates de gouverner au niveau national avec Merkel, ainsi que les divergences de fond et de stratégie en interne, ont peu à peu conduit le parti à substituer une ligne nouvelle de défense des minorités et de la jeunesse des hypercentres à celle, plus traditionnelle, de défense des classes populaires.

La violence de ces débats a conduit deux dirigeants parmi les plus sérieux et à la meilleure cote d’avenir, à quitter le parti : Fabio Di Masi, eurodéputé puis député fédéral, a claqué la porte en septembre 2022. À présent c’est la très populaire Sahra Wagenknecht qui s’en va créer sa propre organisation,après une première tentative avortée de faire du neuf pour élargir l’audience de la gauche radicale, suivie d’une période de diète médiatique (et d’une forme de burn-out).

En effet, Wagenknecht n’en est pas à son coup d’essai. En 2018, elle avait porté un nouveau “mouvement” inspiré de LFI et PodemosAufstehen !. Elle s’était alors immédiatement attiré des critiques féroces des Linke, l’accusant de dériver à l’extrême-droite, exactement comme le fait maintenant LFI contre le reste de la gauche française. Pourtant à l’époque, c’est Sahra Wagenknecht qui invitait Jean-Luc Mélenchon à parler devant le congrès des Linke à Berlin. Il y avait entre eux une convergence idéologique sur la question économique et celle de l’égalité des territoires, ainsi qu’une défiance marquée à l’encontre des discours centrés sur la petite bourgeoisie urbaine (depuis lors, le leader Insoumis a viré à 180° et choisi une orientation finalement assez semblable à celle des Linke actuels).

Mais Wagenknecht, bien qu’ayant très vite 100 000 inscrits sur sa newsletter, a vite calé, pour ne pas dire craqué. Peu sensible aux questions d’organisation, la native de Iéna est surtout une excellente oratrice. Sans structuration, Aufstehen ! a échoué à percer.

Un parti-mouvement personnaliste mais avec une colonne vertébrale marxiste

La seconde tentative sera-t-elle la bonne ? La très personnalisée Bündnis (”alliance”) Sahra Wagenknetch (BSW) n’existe pas encore juridiquement et ne gardera peut-être pas ce nom provisoire après son congrès fondateur. Au plan institutionnel, il y aura donc deux “coordinations” sans statut de groupe parlementaire : 27 députés loyaux à die Linke et 9 députés avec BSW.

Dans les sondages, sans Wagenknecht, la coalition au pouvoir est minoritaire : Unions Chrétiennes (conservateurs) 30%, AfD (extrême droite) 23%, SPD 17%, Verts 13%. Le FDP (libéraux) à 4%, comme les Linke (4%) seraient exclus du Bundestag. Mais quand elle est mesurée, la BSW rentre en fanfare dans le jeu politique : Conservateurs 24%, AfD 17%, SPD 17%, Wagenknecht 13% (soit mieux que le meilleur score des Linke), Verts 12%, le FDP et Die Linke 3% chacun.

Wagenknecht parle peu de l’international (ses rares sorties, plutôt pro-russes, avaient entraîné des départs de membres des Linke, ulcérés par l’absence de réaction du parti) et peu d’Europe. En revanche, elle dénonce assez souvent l’effet boomerang des sanctions prises par l’UE contre Moscou suite à l’invasion de l’Ukraine, car pour elle, ce qui compte, ce sont les enjeux économiques et sociaux. Elle mobilise les classes salariées naufragées qui n’ont pas profité de la croissance 2011-2021 et qui ne se reconnaissent pas dans les cibles sociologiques du vote écologiste et (désormais) des Linke.

Son mouvement est à ce stade surtout organisé sur les réseaux sociaux, mais un réseau local émerge dans les cantons en déshérence de la République fédérale.

Sahra Wagenknecht n’est pas que brillante oratrice, elle aussi une essayiste prolixe : ses nombreux ouvrages lui servent à accéder aux plateaux de télévision et à multiplier ses messages par les recensions de ses livres. En Allemagne, l’écrit reste un vecteur majeur de cristallisation du comportement électoral des classes d’âge qui votent. Au point de vue théorique, sa prose, à 90% économique, est matérialiste et teintée de néo-marxisme.

Élevée sans religion, elle se dit athée, ce qui est assez rare dans la classe politique allemande. Mais sans en faire un sujet central, elle ne se prive pas de dénoncer comme nouvel « opium du peuple » les théories post/décoloniales et autres études de genre qu’elle trouve, non sans raison, idéalistes, petites bourgeoises et excessivement centrées sur l’identité. Pour cette fervente admiratrice de Rosa Luxembourg, le vrai féminisme c’est la lutte des classes et le socialisme.

Sahra Wagenknecht sait non seulement jouer de sa parole percutante, mais aussi des autres registres de la politique spectacle. La plupart des Allemands, quand ils n’admirent pas sa beauté, lui reconnaissent un style à la fois simple et élégant (dépourvu de marques de luxe ou à la mode) qui leur évoque la figure d’une sorte d’Athena germanique.

Enfin, elle va chercher les électeurs du prolétariat partis chez l’AfD avec tous les moyens rhétoriques à sa disposition, ce qui la mettrait, aux yeux de certains Insoumis français, à l’extrême droite de Fabien Roussel (sachons manier nous-mêmes l’ironie).

Parmi ses soutiens se trouvent les députés Linke connus pour leur position marxiste, anti-impérialiste intransigeante (et plutôt pro-russe, par rejet de l’OTAN). Mais le nouveau parti ne fait pas du tout publicité de ses positions internationales : le choix est de parler économie, inflation, salaires, pouvoir d’achat, travail, énergie, inégalités sociales et de territoires.

L’espérance de vie de BSW sera sans doute bien supérieure à celle d’Aufstehen ! car Sahra Wagenknecht ne s’occupe pas de la structuration ni de “l’orga”, assurées par d’autres. En outre, Sahra Wagenknecht a tout lieu de se réjouir d’être partie avec 9 députés très bien implantés localement.

Quelles perspectives politiques ?

BSW va présenter des listes en 2024 aux européennes de juin et aux trois scrutins régionaux de l’automne en Saxe, Thuringe et Brandebourg. Rappelons qu’en Allemagne le minimum requis pour obtenir un eurodéputé est de 1,2%. Die Linke avec 3-4% peut donc espérer conserver 3, peut-être 4 sièges, et BSW devrait, si les sondages se confirment, en rafler au moins 10. On pourra alors mesurer le poids politique du nouveau parti.

La question est à présent de savoir comment cette reconfiguration de la gauche allemande (BSW mord un peu sur les restes de Die Linke, sur le SPD et… beaucoup sur l’AfD !) pourrait entraîner un changement politique significatif en Allemagne, voire, à terme, un changement de coalition, pour sortir de la succession d’accords de gouvernement de centre-droit et de centre-gauche, dont les nuances subtiles ne font guère de différence pour les gens.

On peut se poser la même question, mais cette fois au niveau européen : BSW choisira-t-elle un compromis avec l’alliance « Maintenant le Peuple » pilotée par LFI et donc de faire l’impasse sur leurs importantes différences idéologiques ? Cela poserait clairement la séparation avec Die Linke, mais cela éloignerait BSW de sa famille politique naturelle : le Parti de la Gauche Européenne, dont les positions économiques et sociales sont proches.

Mathias Weidenberg, Frédéric Faravel et Laurent Miermont

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24 août 2023 4 24 /08 /août /2023 17:56

Alors que les partis de gauche amorcent leur rentrée politique (malheureusement dans un contexte de polémique assez triste), j'ai co-rédigé et signé avec des universitaires, des parlementaires, des élus locaux, des militants associatifs et politiques cette tribune collective publiée hier mercredi 23 août 2023 à 17h57 dans le magazine Marianne. Ce texte appelle les militants et dirigeants de gauche à engager un long travail de reconquête idéologique. Et à reprendre le chemin trop longtemps abandonné de l'éducation populaire... C'est pour nous le seul moyen de faire à nouveau se correspondre un jour la majorité politique avec la majorité sociale populaire de notre pays, sans quoi la gauche sera incapable de revenir au pouvoir et surtout d'y agir pour transformer durablement et profondément la société.

Pour y contribuer, nous proposons un outil : l'université des possibles.

Je vous propose ci-dessous de lire cette tribune.

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Animateur national du pôle Idées, formation et riposte de la Gauche Républicaine et Socialiste

Université des possibles : “La gauche doit engager la reconquête populaire”

Dans cette tribune publiée à l’orée des universités d’été des partis de gauche, les signataires, élus et militants, intellectuels et associatifs, défendent l’initiative de l’ « Université des possibles » : engager la reconquête des classes populaires à gauche sur une ligne sociale et républicaine.

A quelques jours du début des universités d’été des partis de gauche, et quelques semaines après les émeutes qui ont déchiré le pays, il devient urgent pour la gauche de proposer une nouvelle vision du monde. La tension sociale, à bien des égards explosive, dans laquelle le chef de l’État a poussé le pays depuis la mobilisation contre la réforme des retraites et l’explosion sociale consécutive à la mort de Nahel ont de quoi inquiéter. À mesure que la France s’intègre dans la mondialisation néolibérale, les crises se succèdent (économique, sanitaire, environnementale…) avec ce qu’elles charrient de conséquences néfastes : délocalisation des industries, destruction des écosystèmes, casse des services publics pour financer les mesures d’”attractivité”…

L’EFFACEMENT DE LA GAUCHE DU DÉBAT PUBLIC

A chacune de ces crises on a prophétisé la fin du tout marché, le retour à la souveraineté nationale et à des mécanismes de régulation lorsque l’activité humaine se révèle prédatrice. La crise sanitaire et la mobilisation contre la réforme des retraites ont d’ailleurs toutes deux fait réémerger des thèmes chers à la gauche : relocalisation de l’activité économique, solidarité nationale et accès à des soins de qualité, nécessité de mener une transition écologique face au dérèglement climatique et à l’effondrement de la biodiversité.

Pourtant, la course à la concurrence généralisée est toujours aussi vive et les partis de gauche semblent incapables de transformer les colères populaires en espoirs d’un ordre social nouveau. En témoignent les sondages qui dépeignent le RN comme grand vainqueur de la réforme des retraites. Les ouvriers, pour la grande majorité d’entre eux, ne votent plus à gauche et les classes populaires ne s’identifient plus à elle depuis longtemps. Bien que la Nupes soit parvenue à éviter la déroute de la gauche aux élections législatives, rares sont les Français qui s’identifient encore aux partis de gauche. La base sociale des différentes organisations qui la composent donne trop souvent l’impression de se rétracter autour d’un entre-soi de diplômés urbains et de militants vieillissants.

SORTIR DE L’IMPUISSANCE

En focalisant leur attention sur la compétition électorale (avec des débats interminables sur l’opportunité de créer des coalitions qui perdent parfois tout sens politique), les partis de gauche ont arrêté de penser les mutations économiques, sociales et politiques de notre société et ne parviennent plus à proposer une « vision du monde » cohérente et crédible, en même temps qu’ils délaissent toute ambition en matière d’actions concrètes sur le terrain.

Dans une société en crise, où il est de bon ton d’exalter la réussite individuelle et de mépriser les solidarités collectives, il est temps de proposer un autre modèle. Certes la concentration de la majorité des médias français entre les mains de quelques milliardaires complexifie l’émergence de récits alternatifs. Mais le travail sur les représentations collectives est depuis longtemps délaissé au profit d’incantations rituelles à la lutte contre l’extrême droite. À l’inverse, les droites, celle du chef de l’État comme celle du Rassemblement national, bien que défendant les intérêts des classes dominantes, grandes gagnantes de la mondialisation financière, ont su jouer sur les peurs des Français et toucher les déclassés et les classes populaires.

Autrefois existait une contre société de gauche, qui se manifestait par une multitude d’associations (sportives, de soutien scolaire, de musique, de collecte alimentaire, etc…) présentes un peu partout sur le territoire. Un grand nombre de Français avait ainsi une expérience concrète de l’action menée par ces associations : concerts, tournois de foot, cours du soir, etc… Certaines de ces associations existent toujours mais se réduisent comme peau de chagrin en raison du peu d’attention portée à la construction et à l’ancrage social des organisations politiques. Le contrecoup de la révolution numérique a été un éloignement physique grandissant entre les représentants politiques et les citoyens et l’abandon progressif de toute action locale (hormis la diffusion de tracts et le collage d’affiches en période électorale). S’inscrire dans le temps long de la construction idéologique et de l’ancrage social, voilà les conditions d’un véritable renouveau à gauche.

RESTAURER LES CONDITIONS DE L’ESPÉRANCE

Ce sont les objectifs que nous nous fixons en créant dès septembre 2023 l’Université des Possibles. Rassemblant des élus et militants de gauche, intellectuels et associatifs, salariés du public comme du privé, l’Université des Possibles organisera des tables rondes, largement accessibles, et visant à répondre aux grands enjeux auxquels devra faire face le pays au cours du XXIe siècle : la réinvention du contrat républicain ; la transformation écologique et la démondialisation de l’économie ; la révolution féministe ; l’invention d’une nouvelle coopération internationale.

Soucieuse de renouer avec l’éducation populaire, et fidèle à l’héritage des universités itinérantes promues par Jean Jaurès, l’Université des Possibles organisera également des événements populaires (cafés débat, conférences, banquet populaire) sur l’ensemble du territoire national, dans les grandes villes comme dans la France périphérique et rurale. Au cours de la programmation pour l’année 2023-2024, l’université sera notamment présente à Marseille, Rochefort, aux Lilas, à Nantes, Lyon, Angers, Bordeaux, Toulouse, Mont-de-Marsan, Montélimar.

Construire une alternative à l’actuelle dérive autoritaire et libérale du chef de l’Etat est nécessaire : d’autres possibles existent pour répondre à la crise globale.

Le temps presse : pour réussir ensemble, unissons-nous !


Les premiers signataires (par ordre alphabétique) :

Bassem Asseh, PS, 1er adjoint de la maire de Nantes

Philippe Brun, Député PS de l’Eure

David Cayla, maître de conférences en économie à l’université d’Angers

Jean-François Collin, ancien haut-fonctionnaire

Jean-Numa Ducange, Professeur d’histoire contemporaine (Université de Rouen)

Frédéric Farah, économiste et enseignant à Paris 1

Frédéric Faravel, conseiller municipal et communautaire GRS de Bezons

Barbara Gomes, conseillère municipale de Paris, groupe Communiste et Citoyen

Hugo Guiraudou, directeur de publication du Temps des Ruptures

Liem Hoang Ngoc, ancien député européen, économiste et président de la Nouvelle Gauche Socialiste

Jean-Luc Laurent, Maire MRC du Kremlin-Bicêtre

Marie-Noëlle Lienemann, Sénatrice de Paris, co-fondatrice de la Gauche Républicaine et Socialiste, ancienne ministre

Emmanuel Maurel, Député européen, co-fondateur de la Gauche Républicaine et Socialiste

Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’Université Paris II Panthéon-Assas

Arnaud de Morgny, directeur-adjoint du centre de recherche de l’école de guerre économique-cr451

David Muhlmann, essayiste et sociologue des organisations

Pierre Ouzoulias, Sénateur PCF des Hauts-de-Seine

Chloé Petat, co-rédactrice en chef du Temps des Ruptures

Christophe Ramaux, maître de conférence en économie à l’université Paris I

Laurence Rossignol, Sénatrice PS de l’Oise, ancienne ministre

Stéphanie Roza, chargée de recherche au CNRS, philosophe spécialiste des Lumières et de la Révolution française

Milan Sen, co-rédacteur en chef du Temps des Ruptures

Mickaël Vallet, Sénateur PS de Charente-Maritime

Université des possibles : “La gauche doit engager la reconquête populaire”
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15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 08:27

Vous trouverez ci-dessous le courrier que je viens d'adresser aux responsables départementaux du Parti socialiste du Val-d'Oise.

Chers camarades, 

Je vous informe aujourd’hui que je quitte le PS après plus de 25 ans d’adhésion.
Les derniers mois m’ont convaincu que la direction nationale de ce parti n’était pas en capacité ou plutôt ne voulait pas mener les actions et les réflexions collectives nécessaires au redressement du PS, pour qu’il soit à nouveau la maison vivante du socialisme républicain pour lequel je suis engagé.
Je comprends parfaitement que l’on n’ait pas la même analyse que moi mais je ne tiens pas à poursuivre mon engagement dans un parti que sa direction nationale conduit à grand pas au centre gauche et non au cœur de la gauche.
Je ne pars pas seul ; plusieurs responsables fédéraux du PS et élus locaux partent aujourd’hui et d’autres nous rejoindront... nous voulons construire une alternative républicaine, écologiste & socialiste telle que proposée par Emmanuel Maurel.
Nous partons sans avoir à reprocher quoi que ce soit aux camarades socialistes valdoisiens qui restent au PS ; nous avons pendant de nombreuses années rencontré des personnes sincères et attachantes avec qui nous avons eu plaisir à militer. La direction fédérale ne porte pas non plus de responsabilités humaines dans ces départs. Vous resterez pour nous des camarades bien que nous appartiendrons à des partis différents.

J’avoue pour ma part que les six années je viens de passer « à côté » de la section locale du Parti socialiste de Bezons et les nombreuses brimades, insultes et menaces qui j’y ai subies n’ont pas aidé à me convaincre de rester et je garde un goût amer de la lenteur à réagir à des comportements inacceptables humainement, éthiquement et politiquement.

Vous comprendrez que les bonnes relations et l’amitié que nous avons pour vous ne peut suffire à nous retenir, car c’est un choix porté par nos convictions et notre analyse bien au-delà du Val-d’Oise.


Amitiés socialistes,
Frédéric FARAVEL

Après plus de 25 ans, je quitte le PS pour m'engager dans la construction d'une véritable alternative républicaine, écologiste et socialiste
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16 mai 2017 2 16 /05 /mai /2017 09:50

Nous, militants socialistes d'Argenteuil et de Bezons, avons pris acte du soutien public de Philippe DOUCET, député sortant de la 5e circonscription, à Emmanuel Macron dès le premier tour de l'élection présidentielle.

Philippe Doucet dans les médias et sur le terrain a multiplié, comme Manuel Valls dont il était le porte parole, les actes effectifs de campagne contre Benoît Hamon le candidat investi par le Parti Socialiste et les écologistes pour l'élection présidentielle.

Philippe Doucet, malgré son communiqué de presse du 10 mai indiquant qu'il n'aurait jamais demandé l'investiture du parti d'Emmanuel Macron, a expliqué le soir même aux militants socialistes qu'il avait très sérieusement envisagé d'être le candidat d'En Marche ! Il n'a par ailleurs pas été capable de répondre aux questions qui lui étaient posées pour savoir dans quel groupe parlementaire il choisirait de siéger, si jamais il était réélu.

Nous pensions que Philippe Doucet aurait la décence de respecter les règles communes du Parti auquel nous appartenons qui impliquent logiquement que nous soutenions le candidat qu'il s'est donné. En trahissant nos règles collectives, il a trahi les militants socialistes d'Argenteuil et Bezons, trahi également les milliers d'électeurs de la circonscription qui ont participé aux deux tours de la primaire de gauche les 22 & 29 janvier 2017, qui pouvaient légitimement attendre des candidats et de leurs portes-parole qu'ils respectent la parole donnée.

Philippe Doucet ne peut donc plus prétendre être un candidat socialiste pour l'élection législative de juin 2017 ; les instances nationales du PS et sa fédération départementale ont été saisis de son cas : elles auraient dû dans les plus brefs délais lui retirer son investiture ; elles peuvent encore le faire. Par son attitude et sa décision personnelle, il a fragilisé les chances pour la gauche de conserver le siège de député de la 5ème circonscription du Val-d'Oise.

Pour notre part, nous en appelons donc aux militants socialistes, communistes, écologistes, aux « insoumis », aux sympathisants de gauche d'Argenteuil et de Bezons pour qu'ils se retrouvent sur une candidature de rassemblement à gauche, porteuse d'espoir pour nos concitoyens.

Nous considérons que dans les circonstances présentes et dans les délais trop courts d'ici le dépôt des candidatures officielles, seul Dominique LESPARRE, Maire reconnu et apprécié de Bezons, a les qualités nécessaires et suffisantes pour incarner cette candidature ; nous lui apportons donc notre soutien.

À nous tous désormais de construire l'alternative et de créer la dynamique.

Signataires :

  • Frédéric Faravel, membre du conseil national du PS et du bureau fédéral du PS 95 (Bezons)
  • Xavier Morin, membre du conseil fédéral du PS 95, directeur de campagne départemental de Benoît Hamon (Argenteuil)
  • Christian Gourdet, membre de la commission administrative de la section PS d'Argenteuil
  • Thierry Noiriel (Argenteuil)
  • Christelle Lévi (Argenteuil)
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27 avril 2017 4 27 /04 /avril /2017 13:28

Emmanuel Macron est-il en train de réussir là où des efforts perpétuels de communicants d'extrême droite ont échoué jusqu'ici ?

Alors qu'il a toujours été entendu qu'un candidat dit "républicain" l'emporterait forcément au second tour de l'élection présidentielle (en tout cas en 2017), la suffisance, le mépris et le caractère erroné du projet de ce candidat donnent désormais corps à la perspective d'une victoire par quiproquo de Marine Le Pen. Il était déjà compréhensible que de nombreux électeurs de gauche - tout particulièrement ceux de Jean-Luc Mélenchon - puissent renâcler à accorder leurs suffrages au candidat libéral-technocrate, tant il est l'incarnation de ce qui produit partout dans le monde la poussée des populismes d'extrême droite, mais il semblerait qu'Emmanuel Macron et son entourage rivalisent désormais de talents pour pousser certains électeurs à voter directement pour la candidate du Front National. Quand ce ne sont pas ses portes-paroles qui racontent - en échos à son discours de "victoire" du soir du 23 avril - que chaque voix qui se portera sur Macron le 7 mai sera une pierre de plus dans le rassemblement et soutien au projet du candidat, il suffit ensuite de regarder la séquence de la visite des candidats à Whirlpool Amiens pour comprendre ce qui se joue aujourd'hui : la candidate xénophobe comme un poisson dans l'eau au milieu des ouvrier(e)s menacé(e)s, le candidat libéral planqué à la Chambre de Commerce puis sifflé par les mêmes ouvrier(e)s, l'un de ses premiers soutiens Jacques Attali qualifiant la situation des salariés de cette usine, en voie de délocalisation vers la Pologne, d'anecdote.

Dix jours à ce rythme et Marine Le Pen sera élue présidente de la République... Se concrétise sous nos yeux ébahis ce que je raconte - notamment à mes collègues - depuis plusieurs mois : Emmanuel Macron est le plus mauvais (le pire) candidat à opposer à l'extrême droite. Ma colère contre ceux qui ont permis son ascension n'en est que plus grande : ceux des ministres, députés et responsables socialistes qui ont tourné casaque et vendu leur âme pour espérer se perpétuer au pouvoir après avoir consciencieusement fracturé la gauche et la société française pendant 5 ans ; ceux des électeurs qui, convaincus par le chœur organisé des médias sous tutelle des grands groupes économiques, se sont résolus à voter pour lui parce qu'on leur racontait à longueur de journée qu'il était le vote utile pour éviter le duel entre Fillon et Marine Le Pen... Plus de 50% de ses électeurs du premier tour avouent ne l'avoir pas fait par conviction, mais par calcul ou par dépit... S'ils avaient tenu bon malgré les diktats médiatiques, Benoît Hamon ne se serait sans doute pas effondré, ou encore Jean-Luc Mélenchon aurait été qualifié pour le second tour... Face à Marine Le Pen ou François Fillon.

Nous nous retrouvons donc avec le candidat le plus nul pour faire face à Marine Le Pen, qui - mise à part son affreuse affiche de campagne de second tour - semble avoir compris l'intérêt qu'il y avait communiqué efficacement autour de la protection économique et sociale. Et parce qu'il est nul et qu'il risque de nous faire élire une national-populiste, je vais sans doute devoir me résoudre à utiliser son bulletin pour faire barrage. Mais ne comptez pas sur moi pour condamner ceux qui en conscience ne peuvent se résoudre à sauter le pas et voteront blanc le dimanche 7 mai. Je l'ai écrit : "On ne peut pas combattre l'extrême droite avec quelqu'un qui nourrira sa dynamique.
Si donc il faudra faire battre Marine Le Pen et son programme de haine le 7 mai, jamais il ne faudra donner la moindre caution à l'orientation de celui qui sera sûrement élu.
"

C'est là que la tribune signée par 160 "responsables" socialistes, proches de François Hollande, est dans l'erreur. Outre que le PS ait mis plus d'empressement à publier et diffuser en deux jours un tract à 4 millions d'exemplaires pour "faire barrage au FN" (faisant l'erreur d'habiller la candidate en présidente de la République !!?!) qu'à mobiliser fortement pour la campagne de premier tour de son candidat, ce texte fait l'apologie sans nuance du bilan du quinquennat, niant les graves divisions qu'il a fait naître à gauche, niant ses échecs notamment en termes d'emplois la veille de la publication des chiffres d'une nouvelle hausse du chômage (!?), pour en tirer la conséquence logique qu'il faut non pas faire barrage mais voter POUR Emmanuel Macron. Cette logique est suicidaire : que parmi les 160 cela traduise la fin de l'ambiguïté et révèle le penchant qu'ils (comme Stéphane Le Foll qui est à l'initiative de la tribune) n'ont pas osé exprimer par prudence pendant la campagne, c'est une chose ; mais pour tous ceux qui par habitude ou volonté de rassemblement ont signé ce texte proposé par leurs amis je veux leur dire qu'ils se sont piégés. Les socialistes n'ont aucun intérêt de fond et de forme à se situer dans une "majorité présidentielle" macronienne.

  1. Le projet de Macron c'est une pseudo modernisation libérale à marche forcée sous pilotage de l'Etat, ou plus précisément de Bercy : c'est le quinquennat Hollande en pire (le président ayant imposé par la force des institutions à un appareil partisan récalcitrant mais lâche des mesures qu'il aurait combattu dans toute configuration) avec énormément de Fillon à l'intérieur ;
  2. La principale force parlementaire, malgré les déboires de Fillon, sera celle de la droite ; Macron sera donc l'otage de LR et de l'UDI, même s'il arrive à faire élire des députés En Marche ! ; alors que le FN devrait obtenir entre 50 et 80 députés, on voit mal quel intérêt auraient les socialistes alors qu'ils seront peu nombreux à venir soutenir une politique de régression sociale et laisser l'extrême droite représenter la seule alternative.

Le Parti Socialiste doit donc trancher très rapidement sa perspective stratégique :

  • soit le PS se donne à Valls, Le Guen et consorts, qui l'ont insulté et méprisé et devient un supplétif du président Macron et il se rend complice de la régression, de l'adieu aux idéaux de la gauche (qui n'est pas de s'adapter aux diktats de la "réalité" mais de transformer la réalité pour permettre l'émancipation individuelle et collective) de nouvelles progressions du FN, de la perspective de sa victoire en 2022 ;
  • soit le PS annonce clairement sa volonté de s'opposer non seulement à l'extrême droite, mais également à la droite sous toutes ses formes qui avec Macron, le Modem, LR et l'UDI s'apprête d'une manière ou d'une autre à gouverner la France dans quelques semaines. Dans ce cas, il est urgent de s'assurer des conditions permettant la constitution d'un groupe parlementaire de gauche ou de plusieurs groupes parlementaires de gauche alliés, et surtout structurés, dans la future Assemblée Nationale, pour s'opposer à la potion libérale que Macron ne pourra pas toujours administrer par ordonnances. Pour y arriver, nous devons dès aujourd'hui décider de parler à ceux qui n'auraient jamais dû cesser d'être nos partenaires : EELV, le PCF, le MRC, mais aussi Jean-Luc Mélenchon, pour faire émerger partout où cela sera possible des candidatures de rassemblement de la gauche pour les législatives qui permettent de dépasser les 12,5% des suffrages nécessaires pour être qualifié au second tour et espérer être élu.

Cette stratégie défensive face à une offensive en ciseau des libéraux et des conservateurs d'un côtés, de l'extrême droite de l'autre, doit précéder une phase de plus long terme, qui permette la refondation d'une nouvelle gauche capable de construire une alternative différente de celle de l'extrême droite. Et nous devons voir large : pas question de s'enfermer dans le petit monde des bobos socialos-écolos, de créer un nouveau PSU. Il faudra conjuguer toutes les cultures de la gauche, résoudre tous les débats éludés entre nous, y compris ceux de la souveraineté, de l'Europe, de la réaffirmation de l'identité républicaine, de la production industrielle adaptée à la transition écologique, plutôt que de s'enfermer dans une "deuxième gauche" étriquée et piégée dans des débats sur la fin du travail et le multiculturalisme.

Ce travail est de longue haleine, il faut pourtant l'engager dès maintenant. Car si malgré sa suffisante nullité, Emmanuel Macron est élu pour faire barrage à Marine Le Pen le dimanche 7 mai, sans ce travail, sans cette refondation, la "fille du borgne" sera à l'Elysée au printemps 2022 et disposera d'une majorité parlementaire.

Au boulot !

Frédéric FARAVEL
Mandataire fédéral de la motion B du PS Val-d'Oise

Sans enjamber le 7 mai, refonder l'alternative à gauche...
Sans enjamber le 7 mai, refonder l'alternative à gauche...
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23 avril 2017 7 23 /04 /avril /2017 20:58

Comme en 2002, la gauche sort éliminée du premier tour de l'élection présidentielle ; à une différence près... le score total de la gauche est bien plus catastrophique (à peine 28%, le pire jamais cumulé à une présidentielle), comme le laissait imaginer les reniements et les échecs du quinquennat de François Hollande (qui sur les questions européenne, économique et sociale aura fait l'exact contraire de ce à quoi il s'était engagé devant les citoyens). Par sa politique, il aura fracturé la gauche, durablement peut-être, il aura également inscrit les rapports de la gauche socialiste et des Français sous le signe de la défiance, durablement sans doute.

Pourtant un temps, avec la réussite (inespérée) de la primaire de la gauche et l'élan réel de la campagne interne de Benoît Hamon, avec ensuite la dynamique de fond de Jean-Luc Mélenchon, on a pu espérer que la gauche saurait se reconstruire et retrouver enfin le sens de son projet et de ses valeurs. Las, on ne dira jamais assez à quel point leur incapacité partagée à s'accorder et se rassembler place aujourd'hui la gauche et surtout la France dans une impasse.
J'espère que désormais l'intelligence prévaudra et que pour les élections législatives la gauche saura se rassembler sur la base des projets de ses deux candidats pour qu'un groupe parlementaire d'opposition fort puisse combattre les politiques de faillite économique et de régression sociale qui s'annoncent.

Car si le réactionnaire François Fillon est heureusement écarté, les projets portés par Emmanuel Macron sont du point de vue économique, social et européen à la fois dans la continuité libérale, mais aggravés, de François Hollande et dans une certaine convergence avec les propositions de François Fillon.

Tout le monde connaît mon opposition viscérale à l'extrême droite et à Marine Le Pen, comme à son père auparavant et à tous leurs séides ; je ne confond pas la droite et l'extrême droite, même si depuis Nicolas Sarkozy la droite s'est donnée beaucoup de mal pour nourrir la confusion. Cependant, ce soir, j'ai bien plus peur qu'auparavant car deux courses vers l'abîme nous sont présentées : le nationalisme xénophobe et le libéralisme technocratique... Emmanuel Macron propose de poursuivre en l'aggravant la politique de François Hollande qui a échoué et qui a été rejetée au point que celui-ci a renoncé à se représenter. Il propose même des orientations que la droite réactionnaire partageait (autonomie des établissements scolaires, parmi tant d'autres) ou n'osait pas imaginer (déconstruction de l'assurance-chômage).
Ces politiques ont fait prendre 5 points au Front National en 5 ans, il lui a permis d'atteindre plus de 27% aux élections régionales. On imagine ce que pourraient donc être les conséquences de la perpétuation de ces politiques. Enfin le profil présenté par Emmanuel Macron, fait de libéralisme éculé, de technocratie sourde et d'indifférenciation politique droite-gauche, propose une incarnation presque parfaite à l'argumentation du FN sur l'UMPS ou LRPS.

En conscience, je ne peux soutenir une personnalité et une politique qui serviraient de marchepied à Marine Le Pen en lui permettant une nouvelle progression qui lui apportera la victoire en 2022 avec sans doute une majorité parlementaire à la clef. Je ne veux pas soutenir  quelqu'un qui permettra à l'extrême droite d'arriver en meilleure position plus tard. On ne peut pas combattre l'extrême droite avec quelqu'un qui nourrira sa dynamique.
Si donc il faudra faire battre Marine Le Pen et son programme de haine le 7 mai, jamais il ne faudra donner la moindre caution à l'orientation de celui qui sera sûrement élu. Dès aujourd'hui, nous devons nous mobiliser pour dénoncer l'extrême droite comme les libéraux lors des élections législatives et engager une opposition frontale à leurs projets dans le prochain hémicycle de l'Assemblée Nationale.

Nous devons maintenant construire une nouvelle gauche qui soit capable de conjuguer toutes ses cultures et d'offrir une espérance et un projet neuf qui a pu parfois, même imparfaitement, émerger des campagnes de Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon ou Arnaud Montebourg. Cette nouvelle gauche devra combattre tout à la fois la voie du libéralisme technocratique dépolitisé, la droite radicalisée qui n'hésitera pas à dériver encore, et enfin l'extrême droite en lui opposant un projet politique et culturel puissant et diamétralement différent.
Voila comment nous ferons reculer durablement l'extrême droite ; voila comment nous ferons renaître l'esprit de la République sociale.

Frédéric FARAVEL
membre des instances nationales du PS
membre du bureau fédéral du Val-d'Oise du PS

Macron-Le Pen : reculer pour mieux sauter ? Probablement, sauf si une nouvelle gauche nait...
Macron-Le Pen : reculer pour mieux sauter ? Probablement, sauf si une nouvelle gauche nait...
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27 janvier 2017 5 27 /01 /janvier /2017 18:31

Manuel Valls, François Hollande ou Emmanuel Macron confondent "culture de gouvernement" et la "culture de LEURS gouvernements" : ceux qui ont conduit à l'échec du fait du renoncement à leurs engagements devant les citoyens, renoncements qui ont nourri une nouvelle et forte progression de l'extrême droite, renoncements qui ont créé une situation politique qui risque de conduire tout candidat étiqueté "socialiste" a une défaite massive en juin prochain... et donc condamner la gauche à ne plus gouverner, et à ne plus gouverner avant longtemps si cette revendication de la "culture de LEURS gouvernements" continue d'empêcher la gauche de se retrouver, de se rassembler.


Je ne connais pas - quelle que soit leur sensibilité - de socialistes qui n'aspirent pas à gouverner parce que - contrairement aux "mouvementistes" - gouverner c'est agir sur le réel et donc potentiellement le transformer, transformer la société (pour ceux qui en ont l'ambition et la conviction).
Par contre, j'en connais des centaines de "responsables" dits socialistes qui ont arrêté de penser et qui nous expliquent que les nécessités de la gestion justifient leur abdication en faveur de l'immobilisme (pour les moins atteints) ou trop souvent en faveur du libéralisme.


"On est socialiste à partir du moment où l'on a considéré ce fait essentiel : le patronat et le salariat s'engendrant l'un l'autre et s'opposant l'un à l'autre, à partir du moment où l'on se refuse à accepter ce fait comme nécessaire et éternel, à partir du moment où l'on a cessé de dire : « Bah ! c'est l'ordre des choses ; il en a toujours été ainsi, et nous n'y changerons rien », à partir du moment où l'on a senti que ce soi-disant ordre des choses était en contradiction flagrante avec la volonté de justice, d'égalité, de solidarité qui vit en nous." Ces mots de Léon Blum rédigés en 1919 à l'attention des nouveaux adhérents du Parti Socialiste SFIO devraient résonner en nous et nous bousculer à nouveau.


En 2008, les inénarrables Jean-Noël Guérini et Gérard Collomb avaient rédigé pour le congrès de Reims une contribution générale intitulée "La ligne claire" qui expliquait qu'un programme socialiste serait l'addition des expérimentations locales des collectivités dirigées par le PS, en tout cas de celles qui étaient les plus raisonnables et les plus "gestionnaires"... c'était l'affirmation par excellence de la défaite de la pensée et du volontarisme, l'abandon de la transformation de la société.
C'est un peu ce qui est arrivé de 2012 à 2017 et qui risque donc de nous conduire pour longtemps à ne plus gouverner si nous ne redressons pas la barre rapidement.

Merci à Claude Askolovitch d'avoir déconstruit dans l'article qui suit l'interprétation absconse portée par les Valls, Hollande, Macron et consorts de leur culture de gouvernement.

Frédéric FARAVEL

Vous pouvez lire son analyse ici sur le site Slate.fr

 

Benoît Hamon et Manuel Valls, lors du débat du second tour de la primaire de gauche le mercredi 25 janvier 2017

Benoît Hamon et Manuel Valls, lors du débat du second tour de la primaire de gauche le mercredi 25 janvier 2017

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