Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Quelle que soit leur tradition historique, les socialistes, qui ne dirigent que huit gouvernements contre treize en 2001, éprouvent des difficultés à se mettre en phase avec l'électorat. Le récent "gauchissement" de leur discours ne leur a pas permis de trouver des thèmes suffisamment fédérateurs. Quant aux efforts déployés pour repenser le modèle de l'Etat-providence dont ils ont accompagné l'émergence, ils restent encore inachevés.
Le reflux de la social-démocratie historique. En Europe du Nord, berceau de la social-démocratie, les partis de gauche ont subi d'importants revers dont ils peinent à se relever.
Au Danemark, les socialistes qui ont forgé le concept de la "flexisécurité" - un donnant-donnant entre entreprises et salariés afin de concilier compétitivité et sécurité de l'emploi - sont écartés du pouvoir depuis 2001. Revendiquant "un Danemark plus riche et plus juste", la droite alliée à des partis populistes au discours parfois xénophobe est parvenue à se poser comme la mieux à même de sauver un modèle social qu'elle ne conteste plus.
En Suède, les sociaux-démocrates n'ont pas pu faire face à la montée du chômage qui atteignait le quart des jeunes lors de la victoire des conservateurs, en 2006.
Centre névralgique de la gauche européenne, la social-démocratie allemande s'est efforcée, depuis dix ans, de maintenir la compétitivité de l'industrie germanique dans la mondialisation tout en développant, avec l'idée "d'Etat social prévoyant", une vision "anticipatrice". Il s'agit de concentrer les politiques publiques sur la petite enfance, l'éducation et la formation.
Sous la houlette du chancelier Gerhard Schröder, le SPD a contribué à renforcer le rayonnement de l'économie allemande, mais il a mis à mal le pacte capital-travail au coeur du compromis social-démocrate en creusant les inégalités et en faisant croître la part des bas salaires.
Engagés dans une grande coalition avec les chrétiens démocrates et contestés par Die Linke ("La Gauche"), un parti composé d'anciens du SPD et d'ex-communistes, les sociaux-démocrates redécouvrent, à l'approche des élections générales de septembre, les vertus des hausses d'impôt pour les plus riches ou la création d'un salaire minimum.
Le crépuscule du social-libéralisme. Le blairisme a non seulement perdu sa figure de proue mais aussi son leadership sur la gauche européenne. Usé par douze années d'exercice du pouvoir, le New Labour a été identifié à un social-libéralisme dont on a souvent dit qu'il était plus libéral que social. Or, s'il est vrai que l'âge d'or du néo-travaillisme fut aussi celui de la City de Londres, les gouvernements travaillistes ont, aussi, fortement augmenté l'emploi public et investi dans les services collectifs.
Reste que, malgré les récentes mesures de nationalisation de banques et la politique de relance du gouvernement Brown, les travaillistes se retrouvent en porte-à-faux. Ils ne peuvent se poser en chantres de la régulation économique. Reste à savoir si le modèle social-libéral, qui a fortement inspiré les socialistes polonais, slovaques et surtout hongrois, survivra à ses promoteurs, qui semblent promis à un échec électoral.
L'Espagne apparaît comme le dernier bastion des "modernistes". Fidèle à la tradition réformiste du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), José Luis Rodriguez Zapatero, le chef du gouvernement espagnol, se présente comme un pragmatique, attaché à étoffer un peu le maigre Etat-providence espagnol tout en conservant le caractère libéral de l'économie. Mais sous l'effet du retournement de l'activité et de la montée spectaculaire du chômage, le chef du gouvernement pourrait subir un revers le 7 juin.
Les "orthodoxes" à l'arrêt. Pour le Parti socialiste français, le programme adopté par le Parti socialiste européen (PSE) - qui préconise notamment un salaire minimum dans chaque pays et plaide en faveur d'une harmonisation fiscale - a été accueilli comme une prise de distance à l'égard du social-libéralisme. Un hommage à ceux qui sont restés sur le droit chemin, en quelque sorte.
Or si le PS français et ses homologues belge ou grec sont restés à l'écart des grandes remises en cause, ils n'en ont guère tiré avantage. Souvent éloignés du pouvoir (le PS français n'a pas remporté une élection nationale depuis douze ans), ils n'ont pas trouvé les moyens de disputer à la droite les suffrages des catégories menacées de déclassement.
Ayant longtemps sous-évalué, voire refusé la mondialisation, les socialistes "orthodoxes" n'ont pas mieux résisté - bien au contraire - aux incursions de la droite sur le terrain de la régulation économique et de l'Europe protectrice.
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Organisé le 28 mars à Vina Del Mar, au Chili, le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement progressistes - un rendez-vous créé en 1999 par Bill Clinton - a donné un aperçu de ce regain. Quelques jours avant le G20 de Londres, le vice-président américain, Joe Biden, Michelle Bachelet, présidente du Chili, Cristina Kirchner, présidente de l'Argentine, Luiz Inacio Lula da Silva, président du Brésil, et les premiers ministres Gordon Brown (Royaume-Uni), José Luis Rodriguez Zapatero (Espagne) et Jens Stoltenberg (Norvège) se sont retrouvés pour réaffirmer "le rôle majeur" de la puissance publique dans la régulation mondiale. Le document adopté à l'issue de la réunion plaide "pour qu'une récession économique ne devienne pas une récession sociale". Hostiles au protectionnisme, les "progressistes" entendent "protéger le marché des partisans du libre marché", a résumé Joe Biden.
SÉMINAIRE À WASHINGTON
"Les familles de la gauche européenne, nord-américaine et sud-américaine se rejoignent désormais pour considérer qu'une régulation mondiale doit s'effectuer non plus a posteriori, pour réparer les dégâts, mais à la racine", estime Olivier Ferrand, président de la Fondation Terra Nova, proche du PS, qui était présent au Chili. Selon lui, un consensus se dégage sur l'élargissement des missions assurées par les institutions internationales existantes et la création d'un organisme consacré à l'environnement. "L'accord porte aussi sur le fait que les inégalités ont atteint un point inacceptable et qu'il faut réhabiliter la redistribution", ajoute M. Ferrand, qui y voit "un rapprochement avec les bases idéologiques sociales-démocrates".
Très actifs sur la scène internationale, les démocrates américains aspirent visiblement à un rôle de leader des "progressistes". Bill Clinton a animé le dernier forum du Parti socialiste européen à Bruxelles, et Howard Dean, ex-président du Parti démocrate, a rendu visite aux socialistes allemands et français. En mars, une délégation du PS a été invitée à participer à un "séminaire de travail" à Washington organisé par le Center for American Progress, le laboratoire d'idées du Parti démocrate.
Les sept conseils de Mister Dean aux socialistes français
Par Stéphane Alliès - Mediapart.fr
Depuis Obama, le parti socialiste n'a plus peur de la gauche américaine. Mieux, il discute avec l'un de ses représentants les plus éminents, afin de tenter de s'en inspirer. De passage, samedi 4 et dimanche 5 avril, à Paris, Howard Dean présente toutefois certains brevets de respectabilité. Membre de l'aile gauche du parti démocrate en 2004, quand il s'est présenté à la primaire présidentielle de 2004, il est depuis célébré pour son action à la tête du parti de l'âne, de 2005 à 2009.
Sa venue en France s'inscrit dans le cadre d'une mission de réconciliation avec la social-démocratie européenne, dont Paris est la dernière étape, après Berlin et Bruxelles, où il a participé à un forum du Parti socialiste européen. Fondateur du think-tank Terra Nova organisant les débats, Olivier Ferrand explique: «Il y a un véritable pas en avant du parti démocrate, qui ne s'intéressait que de très loin à l'activité des progressistes européens. Ce qui est d'autant plus intéressant, c'est que le rapprochement se fait également sur les idées. Quand on se souvient de Bill Clinton, qui était un "blairiste hard"…»
Howard Dean ne le démentira pas, exprimant avec force son admiration devant «l'incroyable système de protection sociale en Europe, particulièrement en France». Lui qui nourrit quelques ambitions d'intégrer le cabinet de Barack Obama, pour être responsable de la réforme du système de santé promise par le nouveau président américain, a toutefois concentré son propos parisien sur la stratégie électorale, non sans s'être extasié devant «la classe politique européenne, vraiment plus marrante que chez nous», citant notamment «l'extraordinaire showman Daniel Cohn-Bendit».
Le président de Terra Nova, Olivier Ferrand, Howard Dean, Arnaud Montebourg et Delphine Batho
Reconnu comme l'architecte de la modernisation de l'appareil démocrate ayant permis pour une large part la victoire d'Obama, Howard Dean a livré au public socialiste ses enseignements des "techniques partisanes" qui ont remis en marche une organisation laminée par le néoconservatisme bushiste.
Après une rencontre samedi 4 avril avec Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS aux relations internationales, et les candidats aux européennes, il a déjeuné avec des journalistes français puis a tenu conférence à la maire du IVe arrondissement parisien, en compagnie d'Arnaud Montebourg, secrétaire national à la rénovation, et de la députée Delphine Batho, qui reviennent d'un voyage aux Etats-Unis où ils ont participé à un séminaire avec les responsables des partis socialistes et socio-démocrates ainsi que des think-tank européens.
S'il s'est bien gardé de «jouer au donneur de leçons comme un consultant américain», le récit par Howard Dean de son expérience à la tête du parti démocrate laisse apparaître des enseignements d'Amérique, que les socialistes français regardent avec grand intérêt.
Delphine Batho, proche de Ségolène Royal, s'est ainsi félicitée du «changement d'attitude vis-à-vis de la gauche américaine, trop longtemps caricaturée comme un parti de supporters», tandis qu'Arnaud Montebourg y a vu «une méthode permettant de penser la victoire de la gauche, malgré un système partisan fracturé, des militants démoralisés et des institutions contre nous, face à une droite unie et concentrant tous les pouvoirs».
Au gré des discussions de chacun, Mediapart a dégagé les enseignements qui ont émergé des débats et qui résonnent avec acuité aux oreilles des dirigeants socialistes français. La preuve par sept.
1. Reconnaître l'inefficacité du parti et le remobiliser
C'est par une citation de Louis Pasteur que Howard Dean a entamé sa conférence: «La chance favorise les esprits préparés.» Selon l'ancien gouverneur du Vermont, la première nécessité pour le parti démocrate au sortir de la réélection de George Bush a été celle de l'acceptation lucide de son inefficacité. «Depuis 1964, il n'y avait eu que deux présidents démocrates élus et ceux-ci ne l'ont été que grâce au Watergate (Carter) ou au talent personnel (Clinton), absolument pas grâce au parti.»
Son premier souci fut alors de penser la remobilisation électorale et militante, à travers la «stratégie des 50 Etats», consistant à réinvestir fortement des territoires considérés jusque-là comme abandonnés aux républicains. Ce «buisiness plan à long terme» a donc consisté à la fixation d'objectifs précis de reconquête électorale lors des élections partielles, législatives ou locales.
2. «L'empowerment» militant
Cette stratégie d'autonomisation des adhérents («donner le pouvoir») est le socle d'une préparation la plus fine possible des enjeux électoraux. Résumée par Howard Dean, elle sous-tend une grande confiance accordée aux militants pour faire campagne, en leur donnant le sentiment d'être les porte-parole directs du parti dans leur quartier ou entreprise. Cette responsabilisation, «si elle est bien menée, doit permettre à l'individu d'être deux fois plus efficace que s'il bossait pour son patron», théorise-t-il.
Cela nécessite, toujours selon Howard Dean, «une grande discipline de parti, tempérée par une forte décentralisation au profit des directions locales», auxquelles on dicte une marche à suivre, mais qui ont toute marge de manœuvre pour la mettre en place, charge à eux de remplir leurs objectifs. «Internet devient alors le mode d'organisation intermédiaire, entre la direction nationale et les directions locales», conclut-il.
3. Miser sur les nouvelles générations
C'est une variable qui est très souvent revenue dans la bouche du président sortant du parti démocrate. D'après lui, «se concentrer sur les moins de trente ans permet de renouveler l'appareil militant tout en refaisant de l'électorat jeune la priorité du parti, car on ne peut pas gagner une élection sans la jeunesse». Et de préconiser l'investissement massif dans les nouvelles technologies, «qui en effrayaient beaucoup parmi les cadres démocrates en 2004». Cette modernisation des techniques "web 2.0" a également l'avantage, pour Dean, de prouver d'emblée la cohérence d'un message politique axé sur le changement, la transparence et le progrès.
Présente dans la salle, la députée Aurélie Filippetti a toutefois objecté qu'en France, «la démographie électorale n'est pas la même, car Sarkozy n'aurait pas gagné sans les plus de 65 ans. Ici, ce sont les vieux qui ont fait l'élection». Une objection restée sans réponse.
4. Des primaires allongées avec "vote préférentiel"
Howard Dean a également raconté comment il a réformé le système de primaires démocrates, pour lui ôter ses effets néfastes. Il a ainsi choisi d'allonger la période des débats entre les votes, afin d'atténuer l'importance du "super tuesday", où les Etats clés votent le même jour, ce afin de rendre possible l'émergence d'autres candidats que celui de l'appareil (en l'occurrence, Hillary Clinton). Il a aussi notifié à quel point il s'était «interdit de penser même pour qui il pourrait voter», ce qu'il s'est appliqué à faire jusqu'au bout, «afin de conserver l'impartialité la plus totale, indispensable pour un chef de parti dont le but est chez nous d'être un arbitre».
Dernière innovation, un mode de scrutin dit "préférentiel", consistant à donner des points à chaque candidat et les éliminant un par un jusqu'à la victoire du dernier d'entre eux. «Un tel système permet de ne pas trop tomber dans les attaques personnelles et les petites phrases, chacun ayant besoin d'un report des voix le plus fort possible, pour espérer l'emporter».
5. Encadrer et réglementer la réconciliation
Howard Dean va jusqu'à parler de «techniques électorales de la réconciliation» à travers le "vote préférentiel", mais surtout grâce à la convention d'investiture, qui met en scène «l'unité institutionnelle» retrouvée du parti. En coulisses, explique-t-il, cela passe par la négociation des places et de la plate-forme programmatique, chaque candidat battu engageant des rounds de discussion avec le staff du candidat désigné, qui pour intégrer son équipe de campagne, qui pour adjoindre à son programme des idées jusqu'alors défendues par lui.
Charge enfin à tous d'exprimer avec force leur ralliement à la tribune, devant une foule en liesse et les médias. «Le comportement personnel joue aussi beaucoup, et c'est encore plus facile quand les candidats sont de grande qualité, reconnaît Dean. Voire des femmes d'Etat, comme Hillary Clinton.»
6. Se soucier de son électorat
Howard Dean stratégise ainsi son discours: «Réinvestir les cibles électorales abandonnées, et en cibler de nouvelles.» Il décrypte comment les démocrates, via des études d'opinion et une analyse très poussée de bases de données, ont ajusté leurs efforts de campagne vers ceux qui se sentaient en adéquation avec les valeurs qu'ils entendaient défendre. Un travail qui les a fait se reconcentrer sur les classes moyennes et les communautés ethniques, mais aussi vers des catégories qu'ils pensaient fidèles à jamais aux républicains. Et Howard Dean de prendre l'exemple des «chrétiens évangéliques, dont on s'est rendu compte qu'ils plaçaient le social et l'écologie en tête de leurs priorités».
Mais l'effort le plus grand a été fait vers la jeunesse, Howard Dean ayant observé son poids croissant dans une élection: «Ils étaient 56% à voter Kerry en 2004, puis 61% aux législatives de 2006, pour être 66% à avoir voté Obama, en étant plus nombreux que les plus de 65 ans à se rendre aux urnes.»
7. Des valeurs plutôt qu'une plate-forme programmatique
C'est ce que Howard Dean nomme «le biconceptualisme», qui permet de «sortir de la logique de confrontation, en s'appuyant sur des valeurs capables d'être entendues aussi bien par les ouvriers que par une partie de la droite, et non plus de changer de discours en fonction de l'auditoire». Delphine Batho se fait l'ardente défenseur du concept (détaillé – en anglais – ici), «car il implique de tenir bon sur des valeurs, si on les sait porteuses auprès des catégories électorales auxquelles on tient. Et aussi parce qu'il permet d'éviter les programmes type catalogue de La Redoute».
Howard Dean, vous vous souvenez ? Il fut le candidat « insurgé » aux primaires démocrates, en 2003, contre George Bush, contre la guerre en Irak, contre la mainmise des républicains sur le pouvoir fédéral et, au total, contre l'union nationale qui s'était installée, à Washington, après les attentats du 11 septembre 2001.
Tirant les leçons de son aventure et de l'échec final du Parti démocrate à la présidentielle, en novembre 2004, Howard Dean a fait campagne pour devenir le président du comité national du Parti démocrate. Il a enlevé la direction de la machine partisane aux caciques démocrates de Washington et mis en application des choix stratégiques qui ont contribué largement à la victoire de Barack Obama en 2008.
Mais tout le monde n'est pas de cet avis dans l'équipe du vainqueur. Quand Howard Dean a quitté la présidence du Parti démocrate, comme prévu, il n'a pas obtenu un poste dans la nouvelle administration, alors que ce médecin a beaucoup réfléchi à la réforme de l'assurance-maladie, l'un des grands projets d'Obama. Il se partage maintenant entre un cabinet d'avocat spécialisé dans les énergies alternatives, un rôle de consultant pour CNBC, chaîne de télévision spécialisée sur l'économie, et l'animation de Democracy for America, l'organisation qu'il avait créée en 2004 pour conquérir la direction du Parti démocrate et que préside son frère Jim.
Depuis une dizaine de jours, Howard Dean est venu évangéliser ce qu'il appelle le « centre-gauche » européen, c'est-à-dire les partis socialistes, en leur enseignant les méthodes qui ont permis la renaissance de leur équivalent américain. Après être allé en Grande-Bretagne et avoir passé deux jours à Bruxelles, il a été invité à Paris par la fondation Terra Nova, qui s'emploie à essayer de moderniser le Parti socialiste.
Dean a rencontré longuement la direction du PS et les candidats de celui-ci aux élections européennes, puis participé à un débat public, à la mairie du IVe arrondissement, avec Delphine Batho et Dominique Bertinotti, partisanes de Ségolène Royal, et Arnaud Montebourg, qui le fut. L'artisan de la réorganisation du Parti démocrate a aussi déjeuné, samedi, avec des journalistes, avant de dîner avec des chefs d'entreprise qui sponsorisent Terra Nova et de travailler, dimanche, avec le conseil scientifique de la fondation.
« Nous n'avions pas l'appareil d'un parti moderne », explique Howard Dean en parlant du Parti démocrate. Face à la puissante mécanique républicaine, les démocrates étaient en retard sur le recensement des électeurs (aux Etats-Unis, les partis mènent des campagnes d'inscription sur les listes électorales), le recrutement de militants actifs localement, la diffusion des messages auprès des catégories concernées, le contrôle des opérations de vote. L'ancien président du parti assure ainsi :
« Si Obama a gagné la Floride avec 51% des voix, c'est uniquement parce que notre organisation de terrain a été plus efficace, cette fois, que celle des républicains. »
Sa stratégie a consisté aussi à s'intéresser à l'ensemble du territoire -ce fut la « stratégie des cinquante Etats“- plutôt qu'aux seuls Etats susceptibles de basculer, ce qui laissait de côté les publics démocrates des régions solidement acquises à un parti ou à l'autre.
Howard Dean avait été le premier à expérimenter, en 2003, la puissance de l'Internet comme moyen de communication, de mobilisation et de collecte de dons. Les leçons qu'il en a tirées ont été mises à profit par la campagne de Barack Obama. En fait, les démocrates ont réinventé la politique de proximité, le porte-à-porte, le contact direct entre les militants porteurs du message et les électeurs. Et au lieu de fractionner le message en fonction des différentes cibles, ils ont diversifié les porteurs d'un message unique, commente Olivier Ferrand, président de Terra Nova, qui a consacré une passionnante étude [1]à la campagne de 2008. Howard Dean assure :
« Plus vous décentralisez, mieux ça va. A la base, il y avait des gens qui voulaient que ça change et qui étaient prêts à s'engager pour cela. Nous leur avons donné de l'argent, du monde, des règles. Nous les avons formés par des séminaires tous les deux mois. »
La clé de la réussite, selon lui, c'est l'‘enpowerment’, c'est-à-dire la délégation de pouvoir et la responsabilité.
Dean estime que si les démocrates ont gagné, ils le doivent, outre la personnalité de leur candidat, au fait qu'ils sont parvenus à représenter une nouvelle génération d'Américains, qui a une autre culture, une autre vision du monde, d'autres modes de socialisation que les générations précédentes. C'est aussi une génération plus réceptive à une action politique inclusive, recherchant l'entente plutôt que le clivage. Pendant la campagne, ce sont les républicains qui sont apparus comme des diviseurs face à Obama le rassembleur.
Ce pragmatisme, cette vision instrumentale du militantisme sont de nature à heurter en France, où l'on répugne à considérer les citoyens comme des individus mus par des intérêts. Mais l'opposition entre le vieux parti démocrate, héritage des années 1970, et le nouveau qui s'est dégagé dans les cinq dernières années n'est pas sans rapport avec le conflit qui a marqué la campagne socialiste de 2007 entre la rue de Solférino d” un côté, Ségolène Royal et son organisation Désirs d'avenir d'un autre côté.
Ce qui est intéressant, aussi, dans ces premiers mois de la présidence Obama, ce sont les efforts des démocrates pour établir des liens avec les gauches dans le monde, notamment en Europe et en Amérique latine. Plusieurs responsables socialistes ont participé, en mars, à un séminaire [2] organisé par les pourvoyeurs d'idées de la campagne du candidat démocrate à destination des formations progressistes d'une vingtaine de pays. Il y a dix jours, le vice-président, Joseph Biden, a pris la parole, avant le G 20, devant les représentants de partis de gauche européens et latino-américains réunis au Chili [3].
Cela rappelle, dans un contexte très différent de celui de la guerre froide, le temps où, dans les années 1950, la gauche politique et syndicale américaine entretenait des liens actifs avec ses homologues en Europe et dans le tiers-monde. Depuis Richard Nixon et Ronald Reagan, l'“américanisme” s'est identifié avec une vision politique de droite, culturellement conservatrice, économiquement ultralibérale et géopolitiquement occidentale. La génération Obama veut renouer avec l'américanisme de progrès du New Deal, du Peace Corps, de l'anticolonialisme et du multiculturalisme.
Photo : Howard Dean à Indianapolis en mai 2008 (Jason Reed/Reuters).
Les DROMs Guyane, Guadeloupe et Martinique connaissent depuis le début de l’année 2009 une situation de crise sociale quasi insurrectionnelle générée par la vacance de l’Etat dans la gouvernance de ces territoires et par la mise de ces morceaux de France sous la coupe d’intérêts privés.
Ces mouvements de grève générale, lancés depuis le 20 janvier 2009 par le collectif Guadeloupéen, et rejoints depuis le 5 février 2009 par le peuple martiniquais, viennent sanctionner une gestion de la question ultra marine largement héritée des temps coloniaux ; laquelle bat en brèche ces principes de justice et d’égalité qui sont au fondement de ce pacte républicain qui nous lie.
Etant entendu que ces luttes s’inscrivent dans un contexte de sous emploi caractérisé par un chômage endémique touchant plus de 25% de la population ;
Etant entendu que ces revendications s’inscrivent dans un contexte de, PIB faible comparativement à la métropole ;
Etant entendu que ces revendications s’inscrivent dans un contexte de 40% de vie plus chère dans les DROMs mais avec un Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance identique à celui de la métropole, grevant en cela le pouvoir d’achat du salaire ;
Etant entendu hic et nunc que l’Etat a failli à ses mission de services publics en développant a minima une continuité territoriale, numérique et bancaire ;
Etant entendu que les choix politiques de l’actuel gouvernement ajoute la crise sociale aux crises immobilières et financières ;
Nous affirmons à l’instar des habitants du village de Champagney (Franche-Comté) notre SOLIDARITE avec le peuple ultra marin en lutte. Nous considérons que les revendications de ces citoyens qui se sont levés pour faire acte de résistance et dire non à cette politique aliénante et déshumanisante mise en place par les zélateurs du néo libéralisme, sont légitimes.
A fortiori, Nous adressons une mise en garde solennelle à ce gouvernement, lequel faisant fi de toute volonté de communiquer pourrait être tenté d’utiliser la force pour répondre à des problématiques dont les déterminants sont structurels.
« Quant à toi Peuple de France n’oublie pas tes martyrs de mars 1948 et de mai 1967 lesquels ont donné leurs vies pour que nous jouissions d’un peu plus de droits et de libertés ».
Le Jeudi 29 janvier 2009 restera comme une journée forte forte dans l'histoire récente des mouvements sociaux. 2 500 000 manifestants dans toute la France avec 195 cortèges recensés officiellement dans tout le pays (là où souvent on ne manifeste jamais) ; 300 000 manifestants à Paris entre République et Opéra, le cortège parisien s'est d'ailleurs lentement écoulé pendant plus de 4 heures sur les boulevards tant l'affluence était massive ; à ce niveau là, on pourra noter le ridicule des chiffres donnés par les préfectures, dont tout le monde reconnaît qu'ils n'ont plus rien à voir avec la réalité (20 000 à Marseille ou 65 000 à Paris !?).
Il est notable qu'à l'origine de cette mobilisation les huit grandes organisations syndicales aient non seulement lancé un texte commun mais également et surtout publié une plate-forme commune précisant les revendications essentielles des salariés :
1 – Donner la priorité au maintien des emplois dans un contexte de crise économique
2 – Politiques salariales : améliorer le pouvoir d’achat, réduire les inégalités
3- Orienter la relance économique vers l’emploi et le pouvoir d’achat
4 – Préserver et améliorer les garanties collectives
5 – Réglementer la sphère financière internationale
Que des syndicats aussi différents que SUD et la CFTC, en passant par la CFDT et la CGT, aient signé le même texte de fond est en soi un signe que quelque chose bouge dans le pays ; mais n'en déplaise aux responsables confédéraux, qui rappellent sans cesse - Charte d'Amiens oblige - que leur action n'est pas politique, ils ont ainsi donné une signification profondément politique à la mobilisation. Tout le texte est un long désaveu de la politique gouvernementale dans sa méthode comme dans le contenu des « réformes » mis en œuvre par les ministres de Sarkozy. Et qui a un tant soit peu écouté les échos des manifestations comprend bien que les manifestants eux-mêmes donnaient un contenu politique à leur participation : le rejet du sarkozisme comme régime politique était évidemment central, démontrant ainsi que la posture et les choix du président de la République continuent d'une part de diviser le pays mais crée aussi les conditions d'un rassemblement conjoncturel plus large que le seul peuple de gauche ; mais avant tout c'est la logique néo-libérale, dont chacun peut mesurer aujourd'hui la faillite, qui est mise en cause, avec l'idée au-delà que ce n'est pas aux salariés qui s'en sont toujours méfiés de payer pour cette faillite et qu'il ne s'agit plus aujourd'hui (outre le fait qu'il faut bien préserver les conditions de circulation du crédit pour faire fonctionner l'économie, et assurer les ratios de solvabilité des banques) de se contenter de discours lénifiant sur la moralisation du capitalisme ou de consentir au sauvetage d'un système capitaliste en échec, sans que les travailleurs n'obtiennent les garanties d'une véritable régulation et d'une justice sociale plus grande, c'est-à-dire le renversement de la tendance qui a fait que depuis 30 ans le capital a pris plus de 10 points à la rémunération du travail.
Nous en sommes à un point où les questions de fond ne peuvent plus être contournées ; les manifestants d'hier savent bien que c'est désormais à des choix de société que nous sommes confrontés. Que ces débats soient en train de s'ouvrir à leur manière aux États-Unis d'Amérique sous l'impulsion du président Obama indiquent de façon flagrante qu'on ne saurait encore moins les éluder en Europe et particulièrement en France. Il est particulièrement marquant de noter que les mobilisations sociales en temps de crise économique sont généralement inexistantes ou anémiées : nous sommes au début de l'une des pires crises financière, économique et sociale que nous ayons connu depuis près d'un siècle, et non seulement la mobilisation est forte mais en plus elle dépasse largement les contingents dénoncés comme des « secteurs protégés ». Les salariés du privé, voire même des artisans et des commerçants, s'étaient joints fortement aux manifestants, malgré la peur et l'angoisse des répressions patronales, des licenciements, du chômage technique, de la perte de salaire et des plans sociaux.
C'est dire si l'attente est forte, c'est dire si la nécessité d'un débouché politique est plus pressante que jamais.
Ne pas enterrer trop tôt l'UMP
Il serait pour conclure dangereux de s'accorder trop tôt sur l'annonce de défaite que signifierait le rabaissement momentanée de la morgue présidentielle. Cela nous fait plaisir qu'une grève soit visible ; nous nous sommes sans doute réjouis de la mine déconfite et décontenancée de Xavier Bertrand face à Martine Aubry jeudi 29 au soir sur France 2 ; vu l'aplomb du personnage c'est suffisamment rare pour le souligner, il n'avait sans doute pas mesuré les changements qui s'étaient produits à la tête du Parti socialiste depuis décembre. Mais cette situation n'aura qu'un temps.
N'oublions pas que Nicolas Sarkozy dispose de tous les leviers du pouvoirs et que ceux qu'il ne contrôle pas encore il s'emploie aujourd'hui à les confisquer peu à peu malgré l'opposition renouvelée de nos parlementaires.
N'oublions pas non plus que le président de la République reste maître du calendrier électoral et que les élections intermédiaires (sauf les européennes) sont d'autant plus incertaines que Nicolas Sarkozy n'aura sans doute aucun scrupule à en changer les règles du jeu quelques mois avant.
Par ailleurs, bien que Bernard Thibaud ait fait part du décalage probable qui existerait entre les organisations syndicales et le président de la République, si ce dernier s'avisait de ne parler que de l'agenda de ses réformes, n'oublions pas que certaines confédérations auront besoin pour justifier leur radicalité du 29 janvier 2009 d'avancées sociales - mêmes infinitésimale - qui ne peuvent attendre l'arrivée de la gauche au pouvoir. En France, l'unité syndicale est souvent plus prompte à se fissurer qu'à se consolider.
Enfin, prenons garde aux évolutions sémantiques instillées à l'occasion de la prise de fonction de Xavier Bertrand comme secrétaire général de l'UMP. L'UMP n'est plus, vive le « Mouvement Populaire »… Je ne crois pas que la droite française cherche aujourd'hui à refaire le coup de la campagne de 2007, avec un Sarkozy s'essayant au lyrisme en citant Jaurès, Blum ou évoquant les mânes de Guy Môquet ; par contre n'ayons aucun doute sur le fait que la conquête de l'électorat ouvrier soit un objectif essentiel du parti présidentiel. Il est d'ailleurs assez amusant que Brice Teinturier de la Sofres indiquait la forte présence des ouvriers dans les cortèges du 29 janvier quand voici quelques années certains socialistes annonçaient la disparition des ouvriers dans les débats du parti. Le vote ouvrier de droite a toujours existé en France, fait de pression patronale, d'appel au nationalisme et d'instrumentalisation de la valeur travail (on l'a déjà vu) : les réactionnaires n'ont jamais hésité à orienter les inquiétudes des ouvriers vers des dénonciations populistes. C'est le rôle confié au ministère de l'immigration et de l'identité nationale, sous la gouverne d'Éric Besson (également adjoint de X. Bertrand) - l'histoire du socialisme fourmillant d'opportunistes prêts à retourner leurs valeurs (Rochefort, Millerand, Péguy, Déat, Faure) de manière tout aussi radicale.
Et l'UMP compte aussi sur la division de la gauche, espérant qu'une stratégie gouvernementale d'exacerbation des tensions sociales pourrait finalement handicaper le Parti socialiste. En effet, si le PS ne parvenait pas à offrir un débouché à une certaine radicalité qui s'exprime aujourd'hui dans tous les milieux sociaux, c'est le NPA qui couperait définitivement les jarrets de la gauche. Mais ce scénario catastrophe nous pouvons encore l'éviter.
La responsabilité du PS et de la gauche
Les éditoralistes ont noté la mobilisation forte du « cortège » socialiste à l'occasion du mouvement. Le point fixe entre Alternative Libertaire et Lutte Ouvrière au Cirque-d'Hiver était effectivement assez marquant, mais n'oublions pas non plus la présence du PS dans de nombreux défilés en province, de manière plus massive qu'avant (car il faut bien dire que les socialistes manifestaient en général jusqu'ici plus facilement en province que dans la capitale).
Mais le simple retour du Parti socialiste dans la rue aux côtés des salariés n'est pas une fin en soi, elle est nécessaire pour rappeler que le Parti socialiste est l'héritier du mouvement ouvrier français et qu'il doit à l'avenir de nouveau se ré-ancrer dans les revendications sociales, alors que les catégories populaires souffrent déjà depuis longtemps de la dégradation de leurs conditions et que nous assistons au décrochage des classes moyennes. Mais enfin, le Parti socialiste doit avant tout être le moteur d'une dynamique qui peut mener enfin à une alternative politique.
Au regard de la plate-forme syndicale pour ce 29 janvier 2009, il n'est pas inutile de noter les correspondances avec le contre-plan de relance présenté le 21 janvier dernier par Martine Aubry et le secrétariat national du PS. Le Parti socialiste ne peut plus se voir opposer qu'il ne présente pas de propositions, et c'est déjà l'un des acquis majeurs de la nouvelle direction du Parti socialiste. La lutte engagée par ailleurs à l'Assemblée nationale prouve également que depuis décembre, les groupes parlementaires socialistes & apparentés mènent une opposition plus résolue au gouvernement et à la majorité UMP, rencontrant dans cette bataille les aspirations d'une partie de la population contre le régime sarkoziste ; et c'est le deuxième acquis majeur de l'équipe menée par la première secrétaire du Parti socialiste.
Mais il va falloir aller au-delà. Le contre-plan du PS vise à répondre à l'urgence de la crise, à de plus le mérite de démonter les faux-semblants de l'action gouvernementale, démontrant que dans l'immédiat une autre politique est possible pour relancer l'activité. Mais les 50 milliards d'euros proposés pour l'année 2009 (de manière virtuelle car nous ne sommes pas aux responsabilités) ne font pas une doctrine ou une politique durable ; nous pouvons souligner les convergences qui existent avec les plans britanniques, espagnols, américains et allemands comme le faisait Martine Aubry sur France 2 le soir du mouvement, mais cela ne sert pour le moment qu'à démontrer l'isolement, l'aveuglement et le ringardisme des conservateurs français.
Le dur est devant nous. Les débats qui ont commencé à s'ouvrir à l'occasion du congrès de Reims doivent impérativement être assumés : Quelle alternative à la logique néo-libérale ? Quel contenu donner à l'économie sociale et écologique de marché ? Comment sortir du libre-échange généralisé pour créer les conditions du « juste échange » ? Comment changer le cours de la construction européenne pour que l'union devienne un agent actif de l'économie mondiale et protège enfin ces citoyens ? Comment promouvoir une société d'émancipation collective et individuelle ?
Dans ces débats, rien ne sera évident : la dépolitisation du Parti socialiste a laissé des traces durables, la porosité du grand parti de la gauche française à l'air du temps libéral (sous prétexte de respectabilité gouvernementale) a durablement éloigné le Parti socialiste de sa base sociale, la présidentialisation des institutions ont créé des dégâts catastrophiques dans le Parti impliquant qu'aujourd'hui encore certains réservent leurs coups les plus durs leur camp alors que l'unité sociale et politique était au rendez-vous du 29 janvier. Le Parti socialiste doit se rassembler dans la construction d'un projet alternatif et il peut y être aidé par la déconfiture complète des vieilles lunes libérales.
À partir de là, il doit proposer à la gauche sociale et politique de se coordonner pour rendre efficace sa lutte contre l'action du gouvernement Sarkozy. Alors qu'à l'Assemblée nationale, la motion de censure socialiste a rassemblé à elle les voix des verts, des radicaux, des communistes et même du Modém, sur des orientations économiques et politiques, il vient de la responsabilité de tous les autres partenaires de la gauche de choisir désormais si le Parti socialiste doit être considéré comme un ennemi de classe. Et il ne suffira pas à Olivier Besancenot de dire que tolérer dans la rue les socialistes est l'alpha et l'oméga de sa conception de l'unité d'action : cette stratégie ne peut conduire à terme qu'à se constituer un petit fond de commerce tranquille fondé sur la protestation, en empêchant la gauche de devenir majoritaire et de lui redonner une possibilité de transformer le quotidien des gens.
Aujourd'hui toute la gauche est face à ses responsabilités ; elle a pour impérieuse obligation de rechercher ensemble les voies d'une alternative politique au néo-libéralisme. Que ceux qui veulent mettre les mains dans le cambouis le disent haut et clair. Déjà certains commencent à perdre leurs illusions sur les chances de créer un « front » à la gauche du PS : Jean-Luc Mélenchon et son Parti de Gauche en synergie avec le Parti communiste de Marie-George Buffet viennent de se voir rejetés par le NPA d'Olivier Besancenot qui ne semble « pas intéressé par un score à deux chiffres » aux élections européennes.
Nous ne pouvons pas nous satisfaire de ces discours de feux qui n'allument en définitive aucun espoir. Nous ne pouvons pas plus reproduire à l'avenir les rapports convenus entre les différentes organisations issues de la Gauche plurielle, qui bien que gérant ensemble la grande majorité des collectivités françaises se sont montrées incapables jusqu'ici (en 1981 et en 1997) de produire autre chose des accords entre les deux tours des élections nationales pour constituer une majorité et rédiger un programme de gouvernement. D'ici 2012, il nous faudra travailler ensemble à un programme commun de toute la gauche si nous voulons créer une dynamique, ce qui implique que nous créions les conditions d'un véritables dialogue politique entre organisations et ente militants de ces organisations.
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6 bonnes raisons de voter Emmanuel Maurel
Emmanuel Maurel représente le renouvellement et l'ancrage à gauche nécessaire à cette fédération. L'orientation politique qu'il défend depuis toujours dans la fédération ne souffre d'aucune ambiguïté, il refuse les alliances à la carte localement avec le MODEM ; à 35 ans, il apportera un vent nouveau dans la fédération ;
Emmanuel Maurel permettra de mettre en place une équipe fédérale pluraliste dans cette fédération, car sa candidature est encouragée par des camarades de toutes les sensibilités du Parti ;
Emmanuel Maurel pourra promouvoir une fédération socialiste plus conviviale car il n'a jamais pris part aux disputes existant entre les grands élus et barons locaux du PS Val d'Oise qui minent notre action politique ;
Dominique Lefebvre et Alain Assouline représentent tous les deux la direction fédérale sortante dont le bilan est très insuffisant, notamment en termes de communication (la délégation d'Alain Assouline), de débat politique et d'ouverture sur le mouvement social et la société civile ;
La candidature d'Emmanuel Maurel permet de ramener à lui des camarades de la motion A en rupture avec Dominique Lefebvre qui auraient pu sinon voter pour Alain Assouline. La candidature d'Alain Assouline, comme celle de Ségolène Royal, représente une rupture avec le Parti démocratique, Parti des militants que nous connaissons, que nous défendons et que nous voulons renforcer ;
La candidature d'Emmanuel Maurel offre une alternative au duel Dominique Lefebre vs Alain Assouline, les deux sortants de la fédération. Si vous voulez marquer clairement votre choix d'une fédération militante, active, conviviale et fraternelle, portez vos voix pour permettre à Emmanuel Maurel d'être présent au 2nd tour le vendredi 21 novembre devant Alain Assouline.
Toujours de bonnes raisons de voter Benoît Hamon
Son discours ancré à gauche est clair depuis le début et n'a pas évolué ; il n'a pas eu besoin de s'adapter quand la crise financière et économique que nous annoncions a éclaté aux yeux de tous ;
Il n'appartient pas aux écuries qui se disputent le parti derrière Ségolène Royal ou Martine Aubry. Il ne propose pas au parti et aux militants une revanche du vote d'investiture de novembre 2006, un conflit permanent entre les équipes des campagnes présidentielles perdues de 2002 et 2007. Lui seul peut rassembler le parti loin des haines de ses dirigeants actuels qui l'étouffent ;
Il est candidat depuis depuis 3 mois au poste de premier secrétaire du PS ; personne ne sera surpris. Il n'a pas mis sa candidature au "frigidaire", il n'a pas hésité jusqu'au dernier instant. Martine Aubry a plusieurs fois proposé de soutenir la candidature de Benoît Hamon tout au long du congrès de Reims, on ne comprend donc pas que ce qui était légitime jusqu'à dimanche 16, 9h50, ne le soit plus aujourd'hui ;
Avec lui, le renouvellement réel, des pratiques, des dirigeants, et de la ligne politique, entrera Rue de Solférino. Les militants se sont exprimés à la fois pour l'ancrage à gauche et le renouvellement, Benoît Hamon conjugue ses deux aspirations. Il peut jeter des ponts entre socialistes, entre les socialistes et la gauche, entre les socialistes et le mouvement social, et enfin offrir un discours clair aux Français qui attendent désespèrement que les socialistes s'occupent d'eux plutôt que des querelles de personnes ;
L'argument du « vote utile » est invalide. En effet, soit Ségolène Royal est capable d'emporter une majorité dès le 1er tour et alors le fait qu'il y ait une ou deux candidatures ne change rien. Soit elle n'en est pas capable et alors les deux candidatures permettent de rassembler des voix qui se reporteront au 2nd tour soit sur Martine Aubry, soit sur Benoît Hamon. Benoît Hamon va d'ailleurs pouvoir recevoir des voix venant de la motion A qui n'auraient pas voté Aubry au premier tour et inversement.