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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

20 octobre 2006 5 20 /10 /octobre /2006 08:58
Clichy et maintenant
Le «601», c'est la clef des champs. «La chose qui va vous emmener hors de chez vous», explique Djamel, comédien, grandi à la cité du Bois-du-Temple. C'est le travail de l'aube, la sortie du samedi soir. Un fourgon bondé dès six heures du matin. «Tous les jours, il y a des bagarres pour monter dedans», raconte un usager. Un tortillard qui met parfois quarante minutes pour parcourir 4 kilomètres. Certains matins, il laisse ses passagers à des centaines de mètres de la gare pour cause d'embouteillage.
Il traverse Livry-Gargan et Le Raincy presque sans ouvrir ses portes. Plus qu'un bus, c'est une navette qui dessert la gare RER. Un cordon ombilical entre Clichy-sous-Bois et le reste du monde. A l'approche du terminus, les enseignes se multiplient de part et d'autre du boulevard. Espace bronzage, assurance automobile incendie, restaurant japonais... Des immeubles haussmanniens, des pavillons coquets succèdent aux barres. L'opulence après le dénuement. Deux univers réunis par une ligne RATP.
«Quand on est dans le 601, les gens au Raincy nous regardent comme si on était des animaux», déclare Nicolas, qui il y a encore quelques mois travaillait sur les Champs-Elysées dans la restauration rapide. «Il fallait compter trois heures de transports aller et retour. Et on est à vingt bornes de Paris !» 
Pas de RER, pas de Francilienne 
Clichy-sous-Bois ou l'histoire d'un enclavement. «On est une banlieue proche et laissée de côté», résume Olivier Klein, premier maire adjoint (PCF). La ville, conçue dans les années 60, devait hériter d'une autoroute, la Francilienne. «Comme on était à l'époque du tout-bagnole, on n'a pas eu de transport en commun.» Pas de RER, pas de train, pas de Francilienne non plus. Sur son tracé initial reposent aujourd'hui des pelouses. «Quand une famille commence à s'en sortir, elle n'a qu'une idée, c'est quitter Clichy. Si on n'améliore pas les transports, les gens continueront à partir car c'est insupportable pour bosser», insiste cet élu.
Depuis le début de l'année, le 601, qui arrêtait son service à 21 heures, fonctionne jusqu'à 1 heure du matin. Plus besoin de marcher depuis Le Raincy ou de tenter de convaincre un taxi de s'aventurer dans une banlieue associée aux émeutes. «C'est minimum 30 euros, et quand tu dis Clichy-Montfermeil ils te répondent non», explique un jeune de la cité des Bosquets. «On s'est battus pour le 601, on a fait signer des pétitions», raconte Michel Niassy, 21 ans, militant à la JOC (la Jeunesse ouvrière chrétienne), qui prépare une licence à l'université de Villetaneuse (deux heures de trajet et 20 km de distance).
A part cette permission de minuit, rien n'a vraiment changé depuis les émeutes de l'automne 2005, déclenchées après la mort de deux adolescents de la ville électrocutés, la police à leurs trousses. «Nous, la jeunesse, on est mis en valeur. On est invité à plein de choses. Mais concrètement je ne vois pas beaucoup de choses qui ont bougé», lâche Michel Niassy. Clichy ne possède toujours pas d'agence ANPE, pas de commissariat, pas de caisse d'allocation familiale. «Pas de piscine, pas de patinoire, pas de cinéma. On avait un gymnase super beau. Il a été brûlé.» 
Pas d'ANPE, pas de CAF 
Michel quitte la route, franchit des grilles neuves, «cofinancées par l'Union européenne», pour rejoindre son immeuble de la fin des années 50, du béton brut hérissé de paraboles et drapé de linge propre. Ses parents, agents d'entretien originaires du Sénégal, se sont installés à «la Pama» en 1988. Comme ailleurs à Clichy, la cité s'appelle une «résidence». Elle n'en possède pas les fastes. Juste un statut, devenu un problème insoluble. «Propriété privée», peut-on lire partout dans la ville à l'entrée des grands ensembles.
«Ils parlent de rénovation. Pour l'instant, ils ont juste coupé tous les arbres et changé les clôtures», déclare Michel. Bouna Traoré, l'un des deux jeunes électrocutés, était son voisin. Un ami. «Boun repose, la Pama t'aime», dit un graffiti. Les violences ont éclaté sur l'artère principale dès l'annonce de son décès. «À la Pama, il n'y a rien eu de cassé. Les gens se connaissent bien», insiste André Vivier, du conseil syndical.
Les trois «résidences», la Pama, Stamu II et Chêne-Pointu, ont été bâties par Luigi Dante (dit Louis) Grampa. «Un Italien qui avait fait fortune dans les pâtes, selon André Vivier. Propriétaire du château près de la mairie. C'était Monsieur Clichy-sous-Bois. Après sa mort, la décrépitude de la ville a commencé.» André Vivier, ex-cadre infirmier, a acheté son appartement en 1968. «C'était la campagne. Deux pas, et on était dans les champs.» Il reconnaît qu'aujourd'hui «la Pama n'est pas très beau à regarder». Des parties communes délaissées. Des faux F3, salon-séjour, une chambre, «surpeuplés», souvent «loués jusqu'à 800 euros par des marchands de sommeil». Des bailleurs qui ne payent pas leurs charges et qu'il «faut forcer à changer les fenêtres pourries». 
Hormis quelques villas, poussées sur ses marges, Clichy c'est de l'habitat collectif, sans être social. «La ville a été conçue avec l'idée de permettre une accession à la propriété pour les classes moyennes. D'où ces grandes copropriétés de 500 à 600 logements», raconte Olivier Klein. Ses parents, rapatriés d'Algérie, ont ainsi acquis un trois pièces en 1966 qu'ils ont revendu pour emménager dans un pavillon : «Cette population a été remplacée par des gens plus pauvres qui ne pouvaient pas payer à la fois le crédit et les charges.» 
Assis sur une borne, cité des Bosquets, Ladj Ly, 26 ans, montre son livre de photos, 28 Millimètres, portrait d'une génération (1). Devant la caméra, des jeunes, si souvent caricaturés, contorsionnent leurs visages et disent leur point de vue sur les émeutes. «Comme on était un peu le cauchemar des Parisiens, on a organisé un concours de grimaces.» Des chimères, comme les promesses faites à l'automne dernier. «Une fois de plus, ils se sont foutus de notre gueule ! Regardez où est-ce qu'on vit. Tout est délabré. On attendait quoi ? Un petit coup de peinture, un minimum, pour dire on va faire quelque chose.» 
«L'ascenseur, deux ans en panne» 
Autour, ce sont des murs tagués, deux cabines téléphoniques réduites à l'état de squelettes. L'allée a été baptisée «Champs-Elysées». Des jeunes s'échangent des «alekoum salam» en se tapant dans la main. «La plupart des propriétaires se sont fait prendre leur appartement, mon père le premier», déclare Ladj Ly. Pour loger ses treize enfants, son père, un éboueur à la ville de Paris, aujourd'hui retraité, originaire du Mali, avait acheté en 1987 un F5 aux Bosquets. «Du grand standing», lui avait dit un cousin. «Avec les dettes et les 6 000 francs de charges trimestrielles, il payait deux loyers chaque mois.» Il a dû revendre dix ans plus tard. «Pour une misère, 10 000 euros. Il est maintenant locataire du même appart.» 
Dans les locaux de la Mous (2), Pais Mendes Estevao étale ses quittances, les lettres de la banque, les impayés. Né en Guinée-Bissau, 56 ans, ancien tapissier, en arrêt de travail, il ne peut plus rembourser son F3 à la Forestière. «On pense toujours que la pierre est un bon investissement.» Il évoque les charges : «200 euros par mois, c'est énorme.» Et le cadre qui se dégrade. «Lorsque je suis arrivé ici, il y avait une minuterie. Maintenant, c'est allumé nuit et jour. Des squatteurs laissent l'eau couler tout le temps et il n'y a pas de compteur individuel. L'ascenseur est resté en panne pendant plus de deux ans. Une tour de 14 étages.» 
«La bête dort»» 
La cité a changé trois fois de syndic. Elle accuse dix millions d'euros de dettes. Les tags recouvrent les piliers des tours et les cages d'escalier. «Rapks, blazor, ekla, faro, amor Koke». Un «brigup» qui revient souvent. «Avant c'était le seizième du 93. Nickel !» se souvient Catherine Dupont, l'unique gardienne pour 500 logements. Une jeune fille vient lui signaler une fuite d'eau. «On ne sait pas d'où ça vient. Ça coule tout le temps depuis trois jours.» Les fuites ? «C'est régulier, explique la gardienne. Côté plomberie, ça fait longtemps qu'il n'y a eu aucun entretien. On répare uniquement quand ça casse.» 
La Forestière doit être démolie et reconstruite dans le cadre du PRU, le projet de réhabilitation urbain. En attendant, la Mous a réinstallé des boîtes aux lettres neuves. Les enfants du quartier ont peint des fresques bigarrées dans les halls. «Une surface blanche, c'est place aux tags. A "nique ta mère", "nique mes genoux". Là, on a des traces de ballons, mais pas de mauvaises écritures», dit Catherine Dupont. Un employé dans un Formule 1, l'unique hôtel de la commune, explique qu'il ne voulait pas venir travailler ici, parce que «Clichy, ça crame». 
En ces journées d'automne, aucun incident signalé à part une voiture de France 3 incendiée. Sur le «plateau», des familles se dépêchent de faire les courses avant la rupture du jeûne. «En ce moment la bête dort, il ne faut pas la réveiller», prévient Bouhout Abdelrahman, président de l'association cultuelle des musulmans de Clichy-Montfermeil et leader local de l'UMP. L'an dernier, une grenade lacrymogène tirée par les policiers était rentrée dans sa mosquée. Depuis, l'imam a consacré plusieurs prêches à la lutte contre la violence. «Les têtes se sont améliorées.» 
Il est 20 heures passées. Deux jeunes descendent du 601 à la gare RER du Raincy. Ils habitent la Forestière et travaillent à la RATP. Ils touchent le Smic. Ils portent des blousons à capuche. Pour les CRS, ce sont deux portraits-robots. Ouverture des sacs, fouille au corps, pièces d'identité, appels sur le talkie-walkie. La routine. «Ça fait partie de notre quotidien, explique Mataï. Quand ils sont là, on a une chance sur deux d'être contrôlé. Ils ont été cools. D'habitude, ils te rabaissent comme si tu étais un criminel.» Pas de colère pour les trente minutes perdues. Un regret : «J'ai raté un plan avec une meuf. Elle avait son train.»
(1) 28 Millimètres, portrait d'une génération de JR et Ladj Ly. Alternative, 2006.
(2) MOUS Adsea , Maîtrise d'oeuvre urbaine et sociale de l'Association départementale pour la sauvegarde de l'enfance.
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11 octobre 2006 3 11 /10 /octobre /2006 13:11
À vos marques !

La politique n’est pas du marketing. Mais les spécialistes du marketing s’occupent activement des hommes (et des femmes) politiques. Pour le meilleur et pour le pire. Démonstration en sept points avec le couple préféré des sondeurs, des sondés, des médias et, peut-être un jour, des électeurs…

Amusez-vous à ce petit jeu. Comparez les candidats à des marques. Sarko, c’est la nervosité et la puissance d’une BMW tandis que Ségo, avec ses valeurs viriles dans un emballage féminin, évoque une Audi.
Choquantes ces analogies ? Pour Catherine Michaud, de l’agence High Co et présidente de la délégation Marketing Services de l’AACC*, «Ségo et Sarko sont deux monstres qui occupent 90% du marché médiatique et qui ne laissent que des miettes aux challengers comme Orange et SFR, Nestlé et Danone…».
Les marques «raisonnable » comme DSK ou Jospin ont alors autant d’appétence que des marques distributeurs. Ce n’est plus le tribun social ou patriote, voire le fin stratège, qui affolent les sondages. Pour émerger, il faut
d’abord une notoriété, un positionnement, une image de marque et d’autres qualités qu’on apprend plus souvent à HEC qu’à Sciences Po.
Quand Laurent Fabius attaque sa rivale en affirmant que «les Français ne sont pas des parts de marché», il a peut-être politiquement raison… mais son offre de promo commerciale de «smic à 1 500 €» fleure les vieilles ficelles électorales. La politique relookée par Royal et Sarkozy obéit aux règles d’or du marketing. Et d’abord à celle-ci : les deux favoris des sondages sont aussi les meilleurs vendeurs d’eux-mêmes.
Est-ce que cela suffira pour que l’un d’entre eux remporte le marché ? Pas sûr mais le respect des conventions du marketing est devenu la règle pour accéder à la compèt’. Après... le marketing n’assure pas le service après-vente !
Ségo et Sarko se démarquent comme des marques
Créateur de l’agence de pub Hémisphère droit, Frank Tapiro est le Séguéla (il en fut le disciple) de Nicolas Sarkozy. Il concède volontiers : «La preuve que Ségolène Royal est devenue une marque, c’est qu’on l’appelle Ségo.» Deux syllabes qui claquent d’un air sympa, c’est la base d’une notoriété efficace. Le généalogiste Jean-Louis Beaucarnot remarque que «Les Français ont toujours porté au deuxième tour des candidats qui avaient des noms rares.» Il n’y a que quelques centaines de Royal recensés par l’annuaire et une demi-douzaine de Sarkozy. Dans les deux cas, les noms sont faciles à prononcer (pas comme «Bayeuraou») et suffisamment saillants pour se démarquer de concurrents potentiels comme Buffet, Voynet, ou autres de Villiers bien plats.
Et le nom correspond au produit. Pour Anne Monnier, directrice générale adjointe chez Millward Brown, qui a publié une étonnante étude sur le potentiel de marques des hommes politiques, «une marque comme un homme politique ne peut réussir sans saillance». Sarko est le plus ferme des présidentiables, Ségo la plus gentille.
Ils répondent aux besoins des consommateurs
La même étude de Millward Brown révèle que les deux prétendants qui se détachent nettement en tant que marques sont nos deux vedettes, devant Le Pen en embuscade. Pour Karim Ahmed, qui a dirigé l’étude, les positionnements de Sarko et de Ségo correspondent parfaitement aux besoins des électeurs «de figures paternelles et maternelles». Selon Millward Brown, les Français innovateurs sont estimés à 21% de la population électorale. Les routiniers, les anxieux et les traditionalistes représentent 79% des Français. Avec un tel pays, on a des hommes politiques assortis : un père fouettard et une mère autoritaire…
Ils pratiquent le benchmarking
En marketing politique, comme dans le business, il faut savoir piquer les idées des autres (quand elles semblent plaire). à ce petit jeu, Sarko et Ségo sont les champions du benchmarking, le nom politiquement correct dans le marketing pour désigner le pillage d’idées. D‘abord Sarko emprunte aux États-Unis le concept de discrimination positive puis à la gauche l’abolition de la double peine. Il n’oublie pas non plus de piquer quelques slogans à Le Pen, du type : «La France, on l’aime ou on la quitte.»
Ségo, pas en reste, vole des items sarkoziens, comme la punition des parents de délinquants, ou lepénistes, comme l’encadrement militaire…
Et on ne les accuse pas de plagiat. La contrefaçon n’est pas un délit en politique. Au contraire, Ségo et Sarko passent pour des novateurs dans leur camp quand ils imitent le camp d’en face.
Et même le co-branding
Quand Unilever veut promouvoir son anti-cholestérol Proactiv, la multinationale s’associe avec la Maaf qui propose une réduc’ sur la margarine à ses assurés. Quand Ségo veut séduire la gauche de son parti pas très emballée par ses élans blairistes, elle recrute Montebourg dans un bel exemple de co-branding (alliance de marques) politique tel qu’on n’en avait pas vu depuis Rocard-Mitterrand en 1988.
De son côté, Sarko adore cobrander les people. Et pas n’importe lesquels : «Si Johnny n’était plus le chanteur préféré des Français, Orange, marque leader, ne proposerait pas de télécharger son dernier titre en exclusivité, décrypte Catherine Michaud, présidente de la délégation Marketing Services de l’AACC*. Les leaders politiques font la même chose. Ils choisissent des people qui sont dans le top 10 des personnalités préférées des Français : Johnny pour l’un, Jamel pour l’autre.» C’est grave de recruter une star pour mieux vendre ? C’est pas terrible, pour Catherine Michaud : «Quand on ne sait plus comment parler de sa marque, on prend une personnalité pour habiller le vide. Si le produit est innovant, pas besoin de people
… tout en affirmant leurs capacités d’innovation
Tout conservateurs et frileux qu’ils soient, les Français n’ont pas envie qu’on le leur dise. Les prétendants prônent donc tous le changement. Quand est membre du gouvernement sortant, c’est plus dur. D’où la trouvaille de Sarko qui se présente comme un homme de rupture. Et la rupture, c’est du neuf !
Ségo innove par son look et un discours décapant qui s’assume. «Pourquoi faut-il être triste, moche, ennuyeux pour entrer en politique ?», clame-t-elle, glamour et altière, en couverture du Time Magazine. Mais elle détonne surtout par sa manière de mener une campagne. Avec son site desirsdavenir.org, elle fonde la première tentative de démocratie participative. On peut s’en gausser. Il n’empêche : personne n’était allée aussi loin. «Elle invente la politique 2.0», résume Benoît Héry, vice-président de l’agence Grey.
Mais à trop marketer …
On a longtemps reproché à Ségolène Royal de poser devant les objectifs, mais d’omettre d’émettre des idées. Alors que son entourage se défend aujourd’hui de faire trop de com’ (et a refusé de nous répondre à ce sujet), on lit avec intérêt certains passages de «L’une enchante, l’autre pas» (Calmann-Lévy) du journaliste Claude Lévy qui est allé enquêter sur les terres picto-charentaises de la blanche madone des sondages. On y apprend par exemple que Ségolène Royal a taillé dans les crédits de communication de la région et fermé la vitrine du Poitou-Charentes à Paris au prétexte qu’elle «préfère payer de sa personne.»Elle sait qu’elle est douée pour la com’. Même si elle confond parfois la promo et l’auto-promo.
Ségolène n’est-elle donc qu’une icône qui se reflète dans le miroir des objectifs ? Elle est en tout cas meilleure sur papier glacé qu’à l’oral pour Jeanne Bordeau, fondatrice de l'Institut de la qualité de l'expression et grande prêtresse de la rhétorique : «Elle a une voix fausse, très mal placée. Mais elle a énormément travaillé son visage pour gagner en ouverture ce qui compense son déficit d’expression.» Pour Catherine Michaud, «son personnage est complètement joué. Très calculé, très travaillé. Mais le décalage ne peut pas durer longtemps.» Déjà, une jeune militante bretonne en a fait les frais…
... On abîme l’ADN de sa marque
Sarko sait répéter ses formules chocs et ne craint d’ailleurs pas de les commenter : que d’«auto-gloses» sur le «karcher» ou la «racaille» ! Cependant, ce n’est pas en martelant des slogans provocs que le leader de l’UMP prend le plus de risques. Après tout, il est dans son rôle. Le plus étrange, c’est son positionnement très variable. En bon pragmatique, il sait que l’idéologie doit s’acclimater aux réalités. Mais en prônant des valeurs de gauche (la fin de la double peine) ou en favorisant un certain communautarisme, il prend aussi le risque de brouiller son image. En marketing, on dirait qu’il doit respecter «l’ADN de sa marque». Mais l’ADN pipole de Sarko l’incite parfois à des alliances contre-nature comme ce show avec un rappeur has been qui ne séduit ni les djeuns ni son camp. Trop de marketing tue le marketing…
Éric Le Braz
Potentiel D’attachement
Pour mesurer le capital d’attachement des politiques auprès des Français, l’agence Millward Brown a combiné différents critères, de l’indice de notoriété des candidats (94% des Français connaissent Royal, par exemple) à la «préférence» (22% préfèrent Sarkozy). À ce petit jeu, c’est le chef de l’UMP qui obtient la meilleure note : un score qu’envieraient des marques automobiles ou une chaîne de distribution.
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27 septembre 2006 3 27 /09 /septembre /2006 10:46
e syndicat de la magistrature a appelé, lundi 25 septembre, les magistrats de Bobigny à se rassembler devant le tribunal, vendredi 29, et l'ensemble des juridictions à tenir des assemblées générales dans les jours prochains.

Lors de la réunion organisée sur la Seine-Saint-Denis entre les responsables de la police et de la justice, lundi, à la chancellerie, le garde des sceaux, Pascal Clément, n'a pas "condamné clairement" les attaques de Nicolas Sarkozy contre la justice, comme le lui avaient demandé dans la matinée les personnels de Bobigny, dont le procureur et le président du tribunal. Pour sa part, le président du tribunal pour enfants, Jean-Pierre Rosenczveig, a boycotté la réunion.

La chancellerie a annoncé quelques mesures, dont ni le budget ni le calendrier d'application n'ont été précisés. Le parquet de Bobigny devrait mettre sur pied un service de l'exécution des peines spécifique aux mineurs. Le foyer de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) d'Aubervilliers, fermé il y a 5 ans, va rouvrir. Outre les quinze postes d'éducateurs qui lui étaient déjà affectés, 10 éducateurs vont être affectés aux quartiers les plus difficiles de Seine-Saint-Denis pour mieux suivre les mineurs délinquants.

Par ailleurs, il a été demandé à l'Observatoire national de la délinquance de mettre sur pied une antenne départementale, afin que police et justice du 93 s'entendent sur les mêmes chiffres. La direction de la Protection judiciaire de la jeunesse évoque le nombre de 5 000 mineurs passant en une année dans ses services en Seine-Saint-Denis, dont 15% de réitérants, parmi lesquels 150 adolescents très difficiles. Lors de la réunion, le préfet a souligné pour sa part que 15 000 adolescents de moins de 18 ans étaient déscolarisés dans ce département.


Télécharger la note du préfet de Seine-Saint-Denis sur les résultats de la politique de Sarkozy dans son département : 815110_note-prefet9-3.pdf
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