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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 08:05

GPALe débat parlementaire s'est ouvert hier par un discours magistral de la Garde des Sceaux, Christiane Taubira (cf. la vidéo ci-dessous), un mauvais numéro d'acteur de biopic, Henri Gay-No et une prière de rue de l'association intégriste, homophobe et crypto-fasciste anormalement autorisée par le Préfet de Police de Paris (ce qui a valu à quelques députés - notamment notre camarade valdoisien, Gérard Sébaoun - d'être bousculés par les CRS pour les empêcher d'aller interpeler les "manifestants")...

Le débat parlementaire est désormais lancé, il arrive tard ; il arrive après qu'on ait laissé le temps aux pires opposants de se mobiliser contre le projet, et aux pires propos homophobes de se répandre dans le pays ; il arrive à un moment où la société française y est favorable et en même temps commence à être agacé qu'on ne concentre le débat public sur ce seul sujet.

Le projet n'en est pas moins légitime et nécessaire pour faire avancer les principes d'égalité et d'émancipation qui sont au coeur des convictions socialistes et républicaines.

Désormais, la main de nos parlementaires ne doit pas faiblir : pour réaliser l'égalité, il faudra le 12 février adopter enfin le mariage et l'adoption pour tous, et ensuite dans les mois à venir adopter la PMA pour tous les couples.

Je l'ai déjà écrit la question de la Gestation Pour Autrui (GPA), c'est-à-dire des "mères porteuses", n'est en rien connectée avec les deux sujets précédents, malgré ce que voudrait imposer quelques lobbies minoritaires LGBT et surtout les pires opposants caricaturaux. La GPA implique une marchandisation du corps humain, de la même manière que la prostitution et l'esclavage, incompatible avec la République et le Socialisme, et ne sera autorisée pour aucun couple, ce qui invalide tout argument sur une supposée rupture d'égalité.

L'annonce ce matin de la circulaire du ministère de la Justice - publiée vendredi - pour accorder la nationalité française aux enfants nés à l'étrangers d'une GPA, mais dont le père biologique est français, est donc mal venue, car elle va donner la possibilité aux outranciers réactionnaires qui s'opposent au projet de mariage pour tous d'instiller la confusion. Qu'on résolve un problème humain qui fait de certains enfants des apatrides, ce qui est incompatible avec le droit international, était nécessaire. Il n'était pas utile politiquement de le faire en même temps que le débat sur le mariage pour tous. Le gouvernement vient de se compliquer la tâche et de rajouter à des difficultés pour toutes les personnes directement concernées par le projet de loi.

Donc, soyons très clair, on ne peut pas être socialiste et républicain et validée le principe de la GPA et en conséquence, s'il faut donner une nationalité à des personnes qui existent, il n'est pas compatible avec les principes républicains de valider une filiation fondée sur la GPA.

Frédéric FARAVEL


Retrouvez l'intégralité de l'intervention de... par LCP

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 10:11

Depuis plusieurs semaines maintenant, une bonne partie du débat public – malgré ce que racontent nos concitoyens réactionnaires – se concentre sur le projet de loi, qui va être présenté au Parlement en janvier prochain, sur le mariage et l'adoption pour tous. Ce débat ne surgit pas maintenant : Le « mariage pour tous » était un des 60 engagements de François Hollande, élu président de la République, grâce à la majorité des suffrages des citoyens français.

L'égalité et la sécurité

Logo Site Engagement31Il s'agit bien évidemment d'avancer dans la réalisation de l'égalité et de donner enfin accès à leurs droits aux couples homosexuels et aux enfants issus de ces couples – ceux qui vivent déjà dans le cadre de ces (pas si) nouvelles familles, et ceux qui viendront à y vivre. Il s'agit bien évidemment du mariage civil, indépendamment, donc, de toute considération privée ou religieuse. Et, si les associations confessionnelles sont bien entendu parfaitement autorisées à prendre part au débat public (pour peu qu'il ne s'agisse pas d'une action de prosélytisme), elles (celles qui s'opposent à cette réforme) s'affolent pour peu de choses puisque l’État n'interviendra jamais, grâce au principe de laïcité, pour leur demander de marier des couples homosexuels si elles n'en ont pas envie.

Parce qu'il s'agit d'assurer à toutes et à tous cette égalité sur tout le territoire de la République, lorsque la loi sera votée, elle devra être pleinement appliquée partout en France, quels que soient les états d'âme de certains élus locaux. Il serait particulièrement choquant que certain(e)s de nos concitoyen(ne)s soient pénalisé(e)s à cause des convictions privées de quelques élus locaux où que ce soit en France. La République est laïque, à Paris, à Landernau, à Orange, à Pointe-à-Pitre ou à Castres.

Pour ma part, je me réjouis également de l'autre pendant de la loi qui va permettre l'adoption par tous les couples. En premier lieu, parce que cela va apporter une sécurité juridique et affective aux enfants qui vivent déjà avec leurs deux pères ou leurs deux mères (merci au passage à Christianne Taubira de l'avoir rappelé de belle manière au Palais Bourbon) :

  • que l'un vienne à disparaître et voilà ces enfants protégés d'une seconde séparation douloureuse ou de procédures juridiques souvent destructrices ;
  • que le couple se sépare et cela évitera aux enfants de se voir éventuellement retirer les liens qu'ils avaient construits avec celui ou celle des parents qui n'avait pas de lien biologique direct, mais dont personne ne peut contester les liens d'affection et d'amour.

Taubira.jpgEn second lieu, parce que les couples homosexuels qui souhaiteront adopter :

  • pourront sortir de l'hypocrisie que leur impose aujourd'hui l'administration quand l'un se déclare « célibataire » et se voir parfois autoriser à adopter sur la base de cette fiction ;
  • pourront offrir un foyer aimant et tout autant capable d'apporter une éducation de qualité que les couples hétérosexuels qui disposent d'un agrément.

Le Zapatérisme est encore loin

Formellement, seuls le mariage et l'adoption pour tous figuraient noir sur blanc dans le petit livret du candidat François Hollande compilant ses « 60 engagements ». Il s'était cependant engagé lors de multiples déclarations publiques, oralement et dans des magazines, par sa propre voix ou par l'intermédiaire de sa porte-parole Najet Vallaud-Belkacem, à autoriser l'accès de la Procréation Médicale Assistée (PMA) aux couples de lesbiennes.

Hollande-PMA-big.jpgUn trouble s'est donc emparé d'une partie des soutiens du président de la République, enregistrant sur ce terrain un recul, quand a été constaté que la PMA ne figurait pas dans le projet de loi. On nous a expliqué que la PMA appartiendrait à une loi plus large sur la bioéthique. Mais la polémique enflant, le Président a dû revenir sur le sujet : « Si j'avais été favorable [à cette mesure], je l'aurais intégrée dans le projet de loi » mais le Président dans sa grande mansuétude laisse le Parlement libre d'adopter les amendements qu'il jugera utile. Le contraire eût été étonnant par ailleurs dans une pratique démocratique que le nouvel hôte de l’Élysée souhaite démarquer de celle de son prédécesseur.

[Au passage, on aura tout de même appris que c'est le Président de la République qui rédige les projets de loi : note pour plus tard].

Ce qui est inquiétant dans cette séquence, c'est le Président contredit les engagements répétés du candidat en indiquant qu'il n'est pas « favorable » à une mesure qu'il appelait de ses vœux quelques mois plus tôt. Ce qui est inquiétant, c'est qu'au-delà du débat qui peut exister légitimement à gauche sur la PMA – on a vu 27 députés PS demander à ne pas figurer parmi les signataires de l'amendement du groupe SRC – il témoigne d'une frilosité, d'une pusillanimité de l'exécutif sur une réforme qui met en jeu l'égalité.

Car je le redis, c'est bien là-aussi l'égalité des citoyens devant la loi qui est en jeu. Les opposants, mêmes de gauche, dénonce dans l'ouverture de la PMA aux lesbiennes une démarche qui vient contrecarrer le caractère médical et réparateur qu'on lui avait donné à l'origine. Or, si nos camarades veulent bien s'arrêter 30 secondes sur le sujet, il y a bien longtemps que cette considération a été dépassée dans nos débats à gauche : il ne s'agit pas de donner un droit exorbitant aux lesbiennes mais le PS a pris position pour l'ouverture de la PMA à toutes les femmes, quelles que soient leur orientations sexuelles. Donc si l'on avance vers l'élargissement de l'accès à la PMA aux femmes hétérosexuelles, pourquoi le refuser aux couples lesbiens ? Pourquoi ralentir sur ce sujet alors que dans tous les pays où le mariage et l'adoption pour tous a été légalisé, cela s'est accompagné de l'ouverture de la PMA aux couples lesbiens.

Zapatero.jpgAinsi à ceux qui craignent que notre gouvernement sombre dans le Zapatérisme en limitant le progrès aux questions sociétales pour oublier les questions économiques et sociales, je réponds que nous sommes « malheureusement » encore en retrait par rapport à Zapatéro.

La gauche au pouvoir ne peut pas se permettre de donner l'impression de se déjuger ou de reculer sur une mesure qui si elle est sociétale est bien symbolique comme élément de clivage et de distinction entre la gauche et la droite. Alors que l'exécutif est soumis à une pression médiatique et « lobbystique » du patronnat et des marchés financiers tout recul sur un symbole sera pris comme un encouragement à élargir les brèches du Traité Merkozy et du Pacte de Compétitivité.

D'un point de vue politique, et malgré les chroniques de Thomas Legrand sur France Inter qui dénonce une erreur stratégique du PS, les combats économiques, sociaux et sociétaux de la gauche se rejoignent ; pensons y sérieusement alors que le Patronnat et la droite ont décidé de pousser les feux du rapport de force au maximum autour de la « conférence sociale », une volonté de confrontation bien éloignée de l'appel béat du pouvoir à un « compromis historique ».

La marchandisation du corps humain est incompatible avec l'égalité, incompatible avec la République

GPA.jpgUne partie de la droite et de la gauche se rejoignent enfin dans ce débat en expliquant que l'accès des couples lesbiens à la PMA ouvre forcément la voie à la Gestation pour autrui (GPA) et aux mères porteuses. En effet, autoriser la PMA pour les lesbiennes signifierait créer une inégalité pour les gays qui ne peuvent physiquement y avoir accès. Il faudrait alors leur offrir la GPA en compensation… Je suis pour ma part consterné par la médiocrité de cet argument qui joue sur le retournement absurde des arguments de quelques lobbys homosexuels et intellectuels égarés.

Les socialistes considèrent dans leur immense majorité qu'il faut ouvrir la PMA à toutes les femmes, il s'agit donc d'établir l'égalité entre les femmes quelles soient hétérosexuelles ou homosexuelles.

La légalisation des mères porteuses impliquent la location des organes d'une personne ; il s'agit d'entrer dans une logique de marchandisation du corps, voire de la personne humaine entière. Trafic d'organes, prostitution, esclavage, sont autant d'aliénation qui rentrent dans cette logique de marchandisation, dont la GPA serait une version moderne et bobo.

Le Parti Socialiste et toute la gauche ont heureusement pris vigoureusement position, après débat, contre les mères porteuses et la GPA : elle ne sera pas ouverte pas plus ouverte aux couples hétérosexuels qu'aux couples homosexuels, il n'y a ici aucune rupture d'égalité, l'égalité n'est pas affaire de « compensation » et elle ne saurait supporter d'être confondue avec une proposition indigne.

Pierre-Berge.jpgEt c'est pourquoi je tiens à dénoncer fermement les propos désastreux et selon moi lamentables de Pierre Bergé qui, le 17 décembre dans une interview au Figaro, déclarait : « Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA, la GPA ou l'adoption. Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence ? ». Le milliardaire ne pouvait rendre plus mauvais service à la cause de l'égalité que cette déclaration.

Mais est-ce vraiment l'égalité que Pierre Bergé vise ? Il appartient sans doute à cette infime catégorie de la population déconnectée des réalités, soit par la fréquentation des puissants, soit par l'argent qu'elle possède, qui croit être de gauche en confondant égalité et consommation, et qui croit peut-être que l'égalité sera atteinte quand on aura accordé aux salariés les émoluments suffisants pour leur permettre de consommer sans trop se poser de questions, et surtout sans les interroger à nouveau sur l'orgine et l'utilisation de leur trop grande richesse. Avec Bergé et ses amis "une autre marchandisation est possible".

Pierre Bergé vient de décrire la négation parfaite de la mission historique du socialisme : Il est temps de tordre le cou à cette pseudo gauche libérale-libertaire qui, en comparant la location du ventre d'une femme à la force du travail de l'ouvrier, rabaisse l'une au rang de marchandise et renvoie le second à l'aliénation prolétarienne que plus de 150 ans de luttes sociales n'ont pas encore suffit à réduire.

Frédéric FARAVEL

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 21:40

 

Depuis plus de trente ans, la question du droit de vote des étrangers aux élections locales fait partie du débat public. Elle a été intégrée dans les programmes de plusieurs majorité parlementaire sans jamais prendre force de loi jusqu'ici. La réalisation de cette aspiration légitime à l'achèvement de la démocratie française n'a connu qu'une seule avancée : depuis 1992, les étrangers issus des pays membres de l'Union Européenne peuvent être électeurs et éligibles pour les élections municipales et européennes.

Hollande_conference_presse_13-11-2012.jpgÀ nouveau, cette proposition phare a été au cœur des débats de l'élection présidentielle ; c'est un des 60 engagements du candidat François Hollande, élu le 6 mai dernier Président de la République. Il est donc plus que temps de faire aboutir cette mesure qui a été validée par le suffrage universel des citoyens français. Il est temps de mettre fin par là même à une discrimination qui perdure entre les Européens et les étrangers non-européens.

Cette démarche d'égalité participera au renforcement de l'intégration de ceux qui vivent quotidiennement à nos côtés. On ne peut verser des larmes de crocodiles devant les difficultés de l’intégration, et dans le même instant, refuser d’examiner la forme avancée d’intégration politique qu’offre le vote aux élections locales. Si la France veut redevenir un modèle, elle doit regarder hors de ses frontières pour vérifier que de nombreux autres pays ont agi avec plus d’efficacité et d’humanité. C’est affaire de reconnaissance et de dignité.

Depuis plusieurs semaines, quelques responsables politiques agitent le chiffon rouge du risque du vote communautaire et de la constitution de liste communautariste. Sans aucune naïveté ni complaisance, nous savons d’expérience que les communautarismes prospèrent davantage quand l’égalité est bafouée, la capacité à s’intégrer déniée, et qu’au fond, une part de la cité se mure à sa propre périphérie.

Tout le monde aura pu constater que nos concitoyens d'origine étrangère qui parfois peuvent constituer la majorité du corps électoral de certaines communes n'ont jusqu'ici pas apporté leurs suffrages à de telles listes ; ces listes quand elles ont existé on rassemblé tellement peu de suffrages qu'elles ont été durablement dissuadées de se représenter.

droit-de-vote-des-etrangers.jpgUn citoyen est d’abord une personne qui vit dans la cité et contribue à ses activités. Nos voisins « étrangers » ont les mêmes préoccupations quotidiennes que celles de tous les habitants : le logement, l'emploi, les services publics, la qualité de l'enseignement. C'est cela qui déterminera avant toute autre considération leur choix au moment de voter, et non comme certains essaient de le faire croire de supposés déterminismes ethniques ou confessionnels.

Lorsqu’ils vivent et travaillent en France depuis des années, parce que leurs enfants grandissent avec les nôtres, parce qu’ils participent activement à la vie de la cité dans les associations, les étrangers en situation régulière doivent enfin prendre part aux élections locales comme électeurs ou éventuellement comme candidats.

Pour toutes ces raisons, il est extrêmement décevant que le Président de la République ait lors de sa première Conférence de presse le 13 novembre 2012 pris une certaine distance avec cette revendication essentielle. M. Hollande a repoussé, sinon enterré, sa promesse de campagne. Lors de sa conférence de presse, il s'est montré plus que prudent sur la mise en œuvre de cette réforme – populaire il y a encore quelques mois dans l'opinion, mais qui semble de plus en plus rejetée. "Le gouvernement peut préparer le texte, mais il ne le déposera que si la perspective de son adoption est réunie. Je ne vais pas déposer un texte dont je saurais qu'il sera repoussé", a justifié le président.

On pourrait comprendre que le Président de la République explique une situation politique, les difficultés qui en découlent et décrive l'impasse temporaire à laquelle il se trouve confronté. Mais il est inquiétant qu'il ne s'avance plus que cela, qu'il ne réaffirme pas avec force son engagement et qu'il n'appelle pas les Français et les acteurs politiques de ce pays à lui donner les moyens de faire changer d'avis les quelques politiciens qui ont jugé plus tactique aujourd'hui de s'opposer au Parlement à ce projet, qu'ils admettaient légitimes voici encore quelques mois.

aubry ayraultMartine Aubry, dans son allocution devant le congrès de Toulouse, explication que l'action gouvernementale et parlementaire était sans doute plus efficace que les pétitions ; on me permettra d'y apporter un bémol, qu'elle admettra elle-même tant on connaît son attachement pour cette mesure et la force des arguments qu'elle a développés pour la défendre publiquement : en l'occurrence, confrontés que nous sommes à la faiblesse et à la lâcheté de plusieurs responsables politiques de droite et du centre, le Parti Socialiste et le premier d'entre les socialistes devraient absolument prendre l'initiative d'une campagne populaire pour rassembler et élargir le soutien de nos concitoyens, ce qui serait susceptible de modifier une fois de plus l'avis des faibles parlementaires UDI... et dans cette campagne, il n'y a pas de contre-indications à l'utilisation massive d'une pétition.

discours Maurel samediSi le Parti Socialiste - en tant qu'organisation - ne prenait pas cette initiative nécessaire, c'est alors à l'aile gauche du PS, conduite par Emmanuel Maurel, de prendre ces responsabilités, devant la gauche, devant l'histoire, devant les Français. Et de mener ce qui devrait être l'honneur du militantisme... quitte à forcer la main et la détermination d'un président de la République.

Frédéric FARAVEL

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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 12:49

logement-nouveaux-modes-de-vie-nouveaux-besoins.jpegCeci est le compte rendu de l'atelier sur le Logement organisé lors de l'université d'été du Parti Socialiste à La Rochelle, samedi 25 août 2012 à 15h15.

daniel-goldbergCet atelier était animé par Daniel Goldberg, député et secrétaire national au Logement du Parti Socialiste.

 

 

 

 

 

Les intervenants étaient :

Vincent Renard, directeur de recherche au CNRS, Marianne Louis, conseillère régionale, Première adjointe au Maire d'Evry et secrétaire nationale à la politique de la ville et au renouvellement urbain du PS, Alain Cacheux, ancien député, président de la fédération des offices HLM, Philippe Vignaud, architecte-urbaniste.

logement-nouveaux-modes-de-vie-nouveaux-besoins-copie-1* * * * *

La question du logement sera l’un des marqueurs de l’action de la gauche au pouvoir, l’un de ceux sur lesquels elle sera jugée.

Dans une situation d’urgence permanente et de crise durable, la question du logement est une forte source d’angoisse pour nos concitoyens alors même qu’elle apparaît peu en campagne électorale. Il s’agit de répondre à une réelle pénurie de logements, notamment sociaux, facteur d’accentuation des inégalités. La droite a abandonné toute politique réelle d’aménagement du territoire, laissant la politique du logement sans pilote face à la dérive des coûts du foncier. Avec le sarkozisme, l’idée s’est installée que logement était un produit de spéculation dans l’espace et dans le temps, pis aller face aux incertitudes sur les retraites, renvoyant à la défaillance organisée des solidarités collectives, théoriquement suppléées par la responsabilité individuelle.

La demande de logements ne fait que croître marquant une évolution profonde de la société française : multiplication des foyers, familles recomposées, monoparentales –souvent plus précaires –, besoin d’autonomie des jeunes, héliotropisme des seniors.

Face à cette situation, la question est de savoir si le logement est un coût ou un amortisseur social. Il faut "déspécialiser"et "détechnocratiser" ce sujet majeur, pour prendre des décisions politiques fortes et cohérentes sur la durée du mandat, alors même que la droite n’a cessé de déstabiliser le secteur en modifiant constamment les dispositifs et la législation. Le parlement s’attaquera dès septembre 2012 à la cession des terrains de l’Etat pour la construction de logements sociaux, et la réforme de la loi SRU. Le PLF 2013 est un autre rdv majeur, où il faudra réorienter intelligemment les crédits.

Plus généralement, il faudra faire plus de "ville" ! Une bonne partie du mal-logement est lié au malaise des habitants dans leurs environnements de vie : territoires éloignés de l’emploi, sans transports suffisants, sans services publics, sans fonctions de centralités nécessaires… que ce soit en milieu urbain ou autour des communes rurales. Souvent, les quartiers devenus des ghettos ont été bien construits, avec des logements de bonne qualité, mais sont aujourd’hui mal entretenus et enclavés, sans perspective d’en sortir pour les habitants.

La question de l’aménagement durable du territoire et de la réactivation de la politique industrielle , est une priorité absolue, pour ne pas laisser des populations loin de l’emploi ou des services, pour ne pas créer des zones d’habitation qui seraient rapidement transformées en ZUS, ou encore des bourgs et villes moyennes désertées car sans activités.

Si l’objectif chiffré de 500 000 logements, dont 150 000 logements sociaux, doit être tenu pour être mobilisateur, il faut surtout s’assurer que l’on construit ce qu’il faut, là où il faut, au prix qu’il faut avec le loyer de sortie accessible. Quel que soit le mode d’accès au logement, locatif ou accession, la gauche doit opposer le « tous logés » au « tous propriétaires » de la droite.

De très nombreuses propositions sont venues tant de la salle que des intervenants :

  • Tenir impérativement l’objectif du doublement du plafond du livret A, même par étape, pour assurer le financement du logement social en le centralisant par la Caisse des dépôts (CDC), et surtout en contraignant TOUS les opérateurs bancaires à atteindre un niveau de 65% de collectes. Ceci devrait permettre à la CDC de multiplier les prêts bonifiés ;
  • Un véritable travail doit être mené concernant la transparence sur les attributions de logements sociaux, les logiques de clientélisme sont de tout bord, avec notamment l’anonymisation des dossiers ;
  • Créer un rapport de force exigeant avec les promoteurs immobiliers, notamment en refusant les opérations sous conditions de marges excessives (15%) inacceptables en temps de crise : il faut contrôler les bilans d’aménagement et rappeler que le logement social paye (!) et qu’il est même devenu une garantie pour les opérateurs de réussite financière des programmes, car les bailleurs remboursent toujours le coût de la production ;
  • Rendre obligatoire, dans les PLH, les accords intercommunaux de peuplement, obligeant toutes les communes à se répartir correctement au sein de l’agglomération PLS, PLUS, PLAI ;
  • Abaisser la TVA et les droits de mutation sur le logement social, prêt à taux zéro pour les PLAI, etc.
  • Enfin un débat s’est engagé sur la pertinence de conserver aux maires le contrôle foncier sur la commune, alors que c’est au niveau de l’agglomération et du bassin de vie que semble se situer les éléments les plus pertinents de régulation des politiques de l’habitat.

Ce compte rendu ne peut malheureusement pas traduire toute la richesse des débats et propositions.

Frédéric FARAVEL

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 07:59

liberte-de-la-presse1.jpgEn 2005, lors de l'affaire des caricatures de Mahomet, l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo avait fait sensation en publiant en couverture une excellente caricature de Cabu mettant en scène un Mahomet déprimé, la tête dans ses mains, se plaignant : "c'est dur d'être aimé par des cons" (évidemment par cons il faut entendre les intégristes qui disent l'aimer comme prophètes, pas l'ensemble des musulmans).

Au lendemain de l'attentat dont ses locaux ont été victimes, l'équipe rédactionnelle de Charlie Hebdo doit se dire à peu près la même chose. L'incendie des locaux du journal est une violation, une attaque évidente contre le principe de la liberté de la presse et il est naturel que l'hebdomadaire reçoive le soutien des démocrates, quelles que soient l'avis que l'on puisse porter sur la qualité du journal (pour ma part, je n'ai pas cédé à caricature de me précipiter pour acheter un Charia Hebdo - pas forcément de très bon goût, mais après tout il paraît que c'est ça la libre-pensée ; si France Soir, qui est un mauvais quotidien, était attaqué, je défendrai sa liberté, mais je n'irai pas plus l'acheter).

Personne ne s'étonne que la gauche radicale, la gauche parlementaire ou la droite républicaine apportent donc leur soutien à un journal devenu le symbole de la liberté de la presse. Mais on est plus sceptique devant le soutien apporté par une Marine Le Pen, en visite sur le Capitole, ou par Claude Guéant qui en a profité pour présenter quelques amalgames.

Concernant Marine Le Pen, les ficelles de la manipulation et de l'instrumentalisation sont extrêmement visibles : la nouvelle madonne de l'extrême droite française a depuis longtemps maquillé son discours anti-immigrés et anti-musulmans sous un vernis de pseudo-défense de la laïcité. Dénoncer l'intégrisme musulman équivaut pour elle à dénoncer l'Islam, défendre "l'identité française", celle qui ne saurait tolérer selon elle les prénoms arabes, berbères, turcs ou africains dans l'Etat-civil républicain.

Avec Claude Guéant, c'est évidemment plus insidieux. Le rôle du ministre de l'intérieur est évidemment de défendre les citoyens contre la violence illégitime, de défendre les principes républicains contre les atteintes dont ils sont victimes. Mais le ministre de l'intérieur sait comme toujours salir la République par des additions discursives dont il a le secret. Hier donc, nous avons appris que Charlie Hebdo était victime d'un attentat (allez on accordera au ministre de l'intérieur que c'est probable, même si l'enquête n'a rien dit encore...) ; interrogé pour savoir s'il était "difficile de critiquer la religion en France aujourd'hui" alors que des catholiques intégristes manifestent depuis plusieurs jours devant le Théâtre de la Ville où se joue la pièce Sur le concept du visage du fils de Dieu, Claude Guéant a souligné que ceux-ci "protestent, expriment aussi une opinion, ils ne brûlent pas".

La belle affaire donc... Claude Guéant vient d'un coup de tordre le coup à l'hypothèse d'un complot d'extrême droite qui ferait croire que des méchants musulmans auraient attaqué Charlie pour retourner la colère populaire contre les musulmans et attirer vers l'extrême droite les électeurs (pourtant ça s'est déjà vu des coups tordus). Et en même temps, le ministre de l'intérieur nous explique donc qu'il y a des gentils intégristes qui "ne brûlent pas", alors que vraissemblablement des méchants intégristes existent et qu'ils sont eux assurément islamistes. CQFD.

Notons par ailleurs que depuis hier matin, il est déjà indiqué, sans même que l'enquête ait eu lieu, que l'attentat dont a été victime Charlie Hebdo serait le fait d'islamistes. C'est possible, il est évident que le site de Charlie Hebdo a été victime de hackers islamistes, de même que sa page Facebook, pour l'attentat on verra.

Enfin, rappelons que les gentils intégristes catholiques ont obtenu la paroisse de Saint-Nicolas-du-Chardonnet par une action violente d'occupation contre les autorités officielles de l'Eglise Romaine. Rappelons surtout que les gentils intégristes catholiques avaient mis le feu dans la nuit du 22 au 23 octobre 1988, au cinéma Espace Saint-Michel à Paris, qui diffusait l'excellent film La dernière tentation du Christ de Martin Scorcese. Claude Guéant doit se dire que les gentils intégristes catholiques ont changé et que le seul mal qu'ils feraient aujourd'hui serait de faire de la publicité à une mauvaise pièce de théâtre.

Frédéric Faravel
Secrétaire fédéral aux relations extérieures du Parti Socialiste du Val-d'Oise

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 07:12
Anne-Cécile Juillet | Publié le 29.03.2011, 18h26 par Le Parisien
Mohammed Moussaoui (Conseil français du culte musulman), le cardinal André Vingt-Trois et Gilles bernheim, grand rabbin de France, ont cosigné une tribune remettant en cause les conditions du débat sur la laïcité. 

Mohammed Moussaoui (Conseil français du culte musulman), le cardinal André Vingt-Trois et Gilles bernheim, grand rabbin de France, ont cosigné une tribune remettant en cause les conditions du débat sur la laïcité.  | LP / MdM, Ph.L. et D.G. 

Le ton est prudent et «sans aucun esprit polémique ou partisan», mais le message est clair. Les représentants des six grandes religions de France, réunis au sein de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF), désapprouvent la tenue du débat sur la laïcité tel qu’il est proposé à ce jour par le président de l’UMP, Jean-François Copé.

Leur déclaration commune, dont Le Parisien/Aujourd’hui en France a eu connaissance, constitue une première pour le CRCF, fondé discrètement en novembre dernier. Pour l’heure, outre les représentants musulmans, seul le président de la Fédération protestante de France et le Grand Rabbin de France s’étaient prononcés publiquement sur le débat, prenant nettement leurs distances.

Catholiques (Mgr André Vingt-Trois), protestants (le pasteur Claude Baty), orthodoxes (le métropolite Emmanuel), juifs (le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim), musulmans (le président du CFCM, Mohammed Moussaoui) et bouddhistes (le révérend Olivier Wang-Genh) appellent d’une même voix à veiller «à ne pas dilapider ce précieux acquis» (la laïcité), et «pendant cette période pré-électorale, de bien garder sereinement le cap en évitant amalgames et risques de stigmatisation». «Le débat est toujours signe de santé et de vitalité. (...) Mais un parti politique, fût-il majoritaire, est-il la bonne instance pour le conduire seul ?»

Les religieux posent la question, sans y répondre directement. Mais en réclamant de ne pas ajouter «de la confusion dans la période trouble que nous traversons», et en affirmant que, déjà, les religieux de France militent «ensemble pour une laïcité de bonne intelligence», il ne fait aucun doute que pour eux, la réponse est non.

LA TRIBUNE DANS SON INTÉGRALITÉ :

«Débat sur la laïcité ?
Sérénité, attention et réflexion appliquées, recommandent les responsables de culte !


La Conférence des Responsables de Culte en France a été créée le 23 novembre dernier et elle regroupe six instances responsables du Bouddhisme, des Églises chrétiennes (Catholique, Orthodoxe, Protestante), de l’Islam et du Judaïsme. Cette initiative est justifiée par la volonté d’approfondir notre connaissance mutuelle, par le sentiment de contribuer ensemble à la cohésion de notre société dans le respect des autres courants de pensée, et par la reconnaissance de la laïcité comme faisant partie du bien commun de notre société.

La laïcité est un des piliers de notre pacte républicain, un des supports de notre démocratie, un des fondements de notre vouloir vivre ensemble. Veillons à ne pas dilapider ce précieux acquis. Il nous parait capital, pendant cette période pré-électorale, de bien garder sereinement le cap en évitant amalgames et risques de stigmatisation.

Nous signons ensemble cette tribune sans aucun esprit polémique ou partisan. Une parole commune nous semble néanmoins nécessaire. Notre cohésion au sein de la Conférence que nous avons fondée, est significative dans notre société française. Elle a été rendue possible grâce notamment au climat de coopération instauré entre les religions, que la "laïcité à la française" et ses évolutions depuis plus d'un siècle ont permis.

Mais cette cohésion ne signifie pas pour autant uniformité ! Elle ne nous engage nullement en faveur d'un quelconque amalgame syncrétiste ou d’un nivellement de nos positions individuelles et celles des cultes que nous représentons. Nous travaillons ensemble dans la confiance, en intégrant nos histoires et identités respectives. Nous continuons à avoir des approches différenciées sur telle ou telle question, sans pour autant faire de nos différences des facteurs d'opposition. Nous sommes déterminés à réfléchir et à œuvrer ensemble sur la durée, en relation avec les autorités et les forces vives de notre pays, afin que le facteur religieux y soit un élément de paix et de progrès.

L'accélération des agendas politiques risque, à la veille de rendez-vous électoraux importants pour l’avenir de notre pays, de brouiller cette perspective et de susciter des confusions qui ne peuvent qu'être préjudiciables. Nous en sommes conscients. Cela ne doit pas nous dissuader pour autant de rappeler l'essentiel quand il le faut. Nous restons très attentifs aux évolutions profondes de notre société, notamment celles qui concernent les religions, dans le respect du cadre de la République. Ces évolutions appellent parfois des adaptations voire des améliorations du cadre juridique et règlementaire de l’expression et de la vie des cultes en France. Nous ne manquerons pas d’être une force positive de propositions dans ce sens.

Faut-il dans le contexte actuel un débat sur la laïcité ? Le débat est toujours signe de santé et de vitalité. Le dialogue est toujours une nécessité. Il a un rôle majeur dans une société libre, démocratique et respectueuse de la personne humaine. Mais un parti politique, fût-il majoritaire, est-il la bonne instance pour le conduire seul ? Ce ne sont ni les débats, ni les travaux qui manquent dans ce domaine ! La Loi 1905 est déjà plus que centenaire. Elle a permis d’apporter depuis lors des solutions à des questions nées de nouvelles situations et des évolutions de notre société dans un monde de plus en plus rapide. Tous les cultes adhèrent sans réserve à ses principes fondamentaux tels qu’ils s’expriment en particulier dans ses deux premiers articles. Mais les modalités d’application de ces principes restent toujours perfectibles. Faut-il recenser tous les colloques et autres séminaires qui ont abordé en long et en large la question de la laïcité et de ses applications dans notre pays depuis des années? Faut-il rappeler, dans la période récente, les travaux étendus et exhaustifs de la Commission présidée par le Professeur Jean Pierre MACHELON qui ont donné lieu à un rapport sur les « relations des cultes avec les pouvoirs publics » remis au ministre de l’intérieur le 20 septembre 2006 ? Ce rapport avait abordé d’une manière approfondie les différents aspects liés à l’exercice du culte en France dont celui du « support institutionnel » de son exercice dans notre pays. Faut-il rappeler de même les travaux du « Groupe juridique inter-cultes » qui travaille depuis 2007, dans le prolongement des recommandations du Groupe MACHELON, au sein du Ministère de l’intérieur, et où siègent des représentants des principaux cultes ? Ce groupe a bien fonctionné et a permis la publication de plusieurs circulaires dont la dernière, du 23 juin 2010, conjointe aux Ministères de l’intérieur et des finances, aborde d’une manière détaillée à l’attention des préfets, des directeurs départementaux des finances publiques et des trésoriers payeurs généraux, les différents aspects liés au « support institutionnel de l’exercice du culte en France » ? Faut-il rappeler aussi la production intellectuelle abondante d’articles et d’écrits divers, ainsi que les nombreux ouvrages qui paraissent sur l’histoire, les fondements, la pratique et les perspectives de la laïcité en France ? La liste en sera longue. Elle illustre parfaitement toute la richesse et la profondeur de notre expérience française de la laïcité. Nous y reviendrons lors de la rencontre publique que nous comptons organiser en octobre prochain.

Secouée par des crises à répétition, politique, économique, financière et morale, la période actuelle manque de lisibilité mais sans doute pas d’espérance ! Le devoir de ceux qui sont « en responsabilité » consiste à éclairer le chemin et à élaborer des solutions conformes au bien de tous. N'ajoutons pas de la confusion dans la période trouble que nous traversons. Nous militons ensemble pour une laïcité de bonne intelligence.

La laïcité n’est pas séparable des valeurs fondamentales que nous partageons, en particulier de la dignité et du respect de la personne humaine et de sa liberté inaliénable. Ces valeurs qui ne peuvent s’épanouir que dans la confiance mutuelle source de paix pour notre société.»

SIGNATAIRES :

Cardinal André VINGT-TROIS, président de la Conférence des Évêques de France
Avec Mgr Laurent ULRICH, vice-président de la Conférence des Évêques de France
Pasteur Claude BATY, président de la Fédération protestante de France
Avec le pasteur Laurent SCHLUMBERGER, membre du Conseil de la Fédération protestante de France, président du Conseil national de l’Église réformée de France
Métropolite EMMANUEL, président de l’Assemblée des Évêques orthodoxes de France
Avec le Métropolite Joseph, secrétaire de l’Assemblée des Evêques orthodoxes de France
Et Mr. Carol SABA, porte-parole de l’Assemblée des Évêques orthodoxes de France
Grand Rabbin Gilles BERNHEIM, Grand Rabbin de France
Avec le rabbin Moshé LEWIN, porte-parole du Grand Rabbin de France
M. Mohammed MOUSSAOUI, président du Conseil français du culte musulman
Avec M. Anouar KBIBECH, secrétaire général du Conseil français du culte musulman
Révérend Olivier WANG-GENH, président de l’Union bouddhiste de France
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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 10:31
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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 21:22

«Nous sommes dans la continuité du MLF»

Une centaine de militantes et militants de l'association «Osez le féminisme» (lire l'article de Libération ci-dessous) ont posé des milliers d'affiches dans Paris jeudi matin. Reportage à l'aube.


A peine 30 ans, déjà féministes

Egalité. Les jeunes pousses du mouvement militant manifesteront demain aux côtés de leurs aînées. Avec punch et garçons.

Libération - 16 octobre 2009 - Par CHARLOTTE ROTMAN

Elles se veulent «sexy, punchy» ; disent : «On kiffe et on est radicales.» Elles ont l’air de s’éclater. Elles ont la trentaine - ou moins - et se revendiquent «féministes».

Elles se sont rencontrées il y a quelques mois, au moment où les subventions du Planning familial étaient menacées par des coupes budgétaires. Elles étaient plusieurs, «jeunes, motivées, dynamiques». Et en colère. «Mais on n’est pas la génération revancharde.» Leur tout nouveau mouvement s’intitule «Osez le féminisme !» «C’était pour montrer que le mot n’est pas sale, qu’une féministe n’est pas la caricature qu’on en fait», explique… Patrick.

Car le mouvement est mixte. Pour Caroline De Haas, Julie Muret et Linda Ramoul (lire ci contre), piliers du réseau («progressiste, laïc et universaliste»), c’est une évidence. «Pour nous, c’est hommes et femmes ensemble», complète Julie. «La dernière fois que j’ai distribué nos tracts, on m’a dit : "Ah, enfin des féministes qui n’attaquent pas les mecs."»

Vocabulaire. Au début, c’était un «truc de copines», elles avaient pensé à d’autres noms de baptême : «les clitoféministes», ou «les hystéroféministes». Elles en sourient. Essayent de se moquer des clichés qui visent les militantes féministes, notamment celles qu’elles appellent avec un certain respect «les anciennes». Elles partagent les inquiétudes et les revendications des militantes historiques mais pas forcément le vocabulaire : «Le mot de "patriarcat" me hérissait, au début»,se souvient Julie. Ces nouvelles militantes ne se placent pas en concurrence avec les autres, au contraire. Et demain après-midi, elles se retrouveront ensemble dans la rue pour une manifestation nationale pour les droits des femmes qui partira à 14 h 30 de la place de la Bastille, à Paris (1). En revanche, elles utilisent beaucoup plus facilement les «armes» modernes qu’offre Internet : pour elles, Facebook ou Twitter sont évidemment «des outils».

Il y a un effet de génération. Autour d’elles, les jeunes gens qui les entourent - y compris les filles - ont l’impression que toutes les batailles ont été gagnées. Que le féminisme, ce truc ringard, n’a aujourd’hui plus de raison d’être. «Si elles n’ont jamais eu de galère pour tenter une IVG, elles considèrent que c’est un droit acquis, constate Linda. Ou alors, elles trouvent toujours des justifications du type "c’est moi qui prends le congé parental, parce que mon mari gagne plus". Mais pourquoi est ce qu’il gagne plus ?»

Epanouissement. Elles ne «lâchent jamais l’affaire» et essayent de faire «changer les autres de lunettes». Elles publient un journal sur le Web, avec une chronique du sexisme ordinaire ou une rubrique idées reçues («La parité a mis des incompétentes au pouvoir», «les féministes sont des hystériques, mal baisées»…). Elles réfléchissent à cette société où la «maternité est redevenue l’unique voie d’épanouissement» et où celles qui n’ont pas de bébés sont vues comme «frustrées, lesbiennes ou mal dans leur corps». Elles appuient là où cela fait mal : les inégalités salariales, les violences ; sans oublier de réclamer des places en crèche ou d’implorer les femmes de «résister au réflexe de la chaussette sale». Enfin, elles poussent la propagande jusqu’à prétendre que les filles féministes sont «mieux au lit».

(1) A l’appel du Collectif pour les droits des femmes et de Femmes solidaires.

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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 12:53

Communiqué de Marianne Louis, Secrétaire nationale à la Politique de la ville, qui fait suite à l'installation du Conseil national des villes.

Malgré des banlieues au bord de la crise de nerfs, des faits de violence graves, des élus obligés de prendre à témoin l’opinion, le Premier ministre, en installant le conseil national des villes, s’est contenté de discours creux.

Depuis les émeutes de 2005, la situation n’a cessé de se dégrader : chômage, violence, échec scolaire, précarité sont devenus le lot quotidien de millions de nos concitoyens.

Le candidat Sarkozy promettait en 2007 « de consacrer beaucoup d’argent aux banlieues », « n’acceptant pas qu’on se soit résigné à laisser se développer tant de ghettos scolaires et urbains. » 3 ans plus tard, son Premier ministre refuse la rigueur budgétaire pour les plus aisés mais impose l’austérité aux habitants des quartiers plus que jamais dans la difficulté.

Le gouvernement devrait entendre le message porté par l’ensemble des acteurs qui vivent et travaillent en banlieue. Aujourd’hui pour redonner l’espoir à la banlieue, il faut en urgence:

- Renoncer au dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui met en danger les moyens de services publics essentiels dans les banlieues : école, santé, sécurité, justice…
- Renforcer en qualité et en quantité les forces de sécurité et de prévention sur le terrain ;
- Respecter la parole donnée de l’Etat et ses engagements contractuels en matière de renouvellement urbain et de contrats de cohésion sociale avec l’élargissement aux questions de transport et d’emploi de ces projets ;
- Durcir les sanctions financières et les modalités de mise en œuvre de la loi SRU contraignant toutes les collectivités à disposer d’un parc de 20% de logements sociaux ;
- Impliquer les acteurs associatifs et les habitants pour redonner du sens à la citoyenneté en banlieue.
- Renoncer au gel des dotations des collectivités territoriales qui sont en première ligne et le dernier rempart pour les territoires fragiles.

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 11:00
Article interactif
Parents divorcés ou séparés, comment vivez-vous la garde alternée ?
LEMONDE.FR | 15.04.10 | 19h10  •  Mis à jour le 16.04.10 | 08h57

 

"Un moindre mal"
  • "Il faut savoir rester souple", par Patrick

En 2002, suite à notre séparation, nous avons proposé la garde alternée une semaine sur deux pour notre fils. A l'époque, il a fallu se battre et très sérieusement argumenter pour que la juge aux affaires familiales accepte le principe de la garde alternée. Aujourd'hui, avec le recul, nous pouvons assurer que c'est une expérience pleinement réussie. Notre enfant ne s'en est pas porté plus mal : il n'a pas "perdu ses repères" comme on l'entend trop souvent dire, il a parfaitement intégré ce rythme de vie et il n'y a eu aucun effet secondaire néfaste sur sa scolarité ou son épanouissement. Bien sûr, il faut savoir rester souple et adapter la garde aux besoins ou aux demandes de l'enfant, ne pas s'enfermer dans la contractualisation papier. Si l'enfant demande parfois à rester pendant quelque temps un peu plus chez l'un ou l'autre parent, ne pas faire blocage. Idem pour les vacances scolaires, ne pas tenir de comptes d'apothicaire.

  • "Maman, ce soir on dort chez qui ?" par Maria Martino

J'ai deux garçons de 10 et 8 ans. Depuis la rentrée scolaire, leur père et moi avons opté pour une garde alternée. Je suis logée sur mon lieu de travail et ne peux donc pas déménager. Mon futur ex-mari a pris un appartement en location, sis à dix minutes à pied. Cadres, nous avons tous les deux un agenda surchargé. La présence des grands-parents maternels est un atout de taille dans notre situation : ils prennent en charge les enfants à midi et en fin de journée, en cas de réunions tardives. Nous avons organisé les choses bien comme il faut : vêtements en double aux deux domiciles, recharges pour affaires scolaires en cas d'oubli, participation active à l'aménagement de la nouvelle chambre. Nous avons convenu que les enfants seront chez l'un ou l'autre du lundi au lundi. Pas de problème s'ils veulent plutôt dormir chez papa, même si c'est la semaine de maman, et vice versa.

En théorie, tout devait bien fonctionner, sauf que… Les premières réunions tardives ont commencé à tomber, ainsi que des déplacements professionnels sur Lyon et Paris, les premiers échanges de soirées assortis de compensation, "tu les as eus deux jours de plus je les prends deux jours de plus la semaine prochaine"… Les enfants se sont retrouvés complètement largués, au point de me demander chaque midi : "Maman ce soir on dort chez qui ?" Des amis me suggèrent de créer un calendrier de l'année scolaire. Sur Excel, je marque les semaines en rouge chez maman, en vert chez papa, trait noir en plus pour les vacances. Enfants et parents en ont un exemplaire chacun dans leur agenda.

Six mois après, le bilan est plutôt positif. Les enfants ont trouvé leur rythme. Ce qui les réconforte, je crois, c'est que je n'ai pas déménagé. Ma maison reste leur point d'ancrage, le rocher auquel ils se rattachent. Ils n'ont emporté qu'un minimum de choses chez leur père (le doudou lapin est resté chez moi). Son appartement est comme une "transition éphémère". L'oubli du livre de lecture chez l'un ? La proximité permet le dépôt rapide. Ma devise : nous avons raté notre mariage, réussissons notre divorce. La garde alternée ne peut réussir à mon sens qu'à certaines conditions : entente cordiale entre les parents, communication constante, accord sur les grands principes d'éducation, organisation claire expliquée aux enfants, garder des repères inébranlables, dialogue constant avec les enfants et, pour finir, clarté aussi par rapport à situation avec l'ex. Ce n'est pas parce qu'on se parle qu'on va se remettre ensemble !

  • "Nous sommes vigilants à ce qu'il ne joue pas de la situation", par Sylvie Curty

Séparés depuis deux ans et demi, nous avons dès le départ choisi d'un commun accord la garde alternée. Cette solution fut possible car nous habitons à proximité l'un de l'autre. Notre fils de 10 ans et demi a pu rester dans le même établissement scolaire. Son père s'est toujours investi dans son éducation et il semblait donc naturel qu'il ait la même place que moi après notre séparation. Cette formule demande de communiquer, car chacun à son mot à dire dans les choix qui concernent notre enfant et dans l'organisation pratique quotidienne (activités extra-scolaires par exemple). L'alterannce nous permet également d'avoir une semaine "off", et de profiter de ce temps libre pour avoir des activités qui favorisent notre épanouissement personnel ou professionnel. La garde alternée convient également très bien à notre fils, qui ne se sent pas plus avec l'un qu'avec l'autre, qui s'enrichit de nos différences dans les activités qu'on lui propose (sportives avec son père, culturelles et artistiques avec moi), et qui a développé une relation privilégiée avec chacun d'entre nous. Nous sommes vigilants à ce qu'il ne "joue" pas de la situation, et là encore la communication en est la clé. Nous essayons de faire en sorte que les tensions qu'il peut y avoir entre nous, parents, n'aient pas de conséquences négatives sur l'équilibre de V.

  • Un moindre mal, par Jérémy Moulinet

Mon garçon a 9 ans et ma fille 5 ans. Je suis séparé de leur mère depuis trois ans et demi. Nous avons adopté la garde alternée un an après notre séparation. Nous avons fait ce choix pour le bien de tout le monde : il m'était insupportable de ne voir mes enfants que tous les quinze jours et eux n'arrêtaient pas de dire que je leur manquais. Je crois que lorsque les deux parents s'entendent bien, c'est la meilleure façon d'élever des enfants après une séparation. Cela leur permet de grandir avec deux référents, et si en plus de cela les parents arrivent à aménager leur temps de travail en fonction de leur semaine de garde, les enfants bénéficient de toute l'attention, la concentration et la disponibilité du parent. Il est évident que cela demande quand même beaucoup d'efforts pour s'adapter. Avec ma fille, par exemple, il faut que je puisse faire ressortir mon côté féminin…

  • "(Re)donner une place aux pères", par Vincent Florin

La garde alternée ne s'organise pas forcément "une semaine chez papa, une semaine chez maman". Ici, avec deux enfants de 3 et 4 ans et des parents qui habitent à moins d'un kilomètre l'un de l'autre, ils passent trois jours chez papa, trois jours chez maman, et un week-end sur deux avec l'un ou l'autre, et ça se passe plutôt bien autant pour les enfants que pour les parents. A mes yeux, une des vertus de la garde alternée est de (re)donner une place aux pères (qui n'ont d'ailleurs pas toujours cherché à la prendre, pas de procès d'intention ici) dans la vie de leurs enfants, et leur implication dans la société en général vis-à-vis du monde de l'enfance, qui a par défaut l'habitude de s'adresser plutôt aux mères (pour de bonnes et de mauvaises raisons). La croissance de l'approche de la garde alternée permettra aussi peut-être de mieux prendre en compte, notamment dans le monde de l'entreprise, des solutions alternatives pour les horaires, les maladies des enfants et les contraintes inhérentes aux imprévus de l'enfance : puisque la majorité des chefs d'entreprise sont masculins, peu d'entre eux, pour ne le vivre que de loin, voire pas du tout, savent prendre en compte ces aspects dont les femmes sont comptables la plupart du temps, ce qui n'est évidemment pas normal.

 

 

"Un vrai casse-tête"
  • "Nous ne nous entendons absolument pas et le juge le savait", anonyme

Mon ex a demandé la garde alternée "pour ne pas payer de pension alimentaire" (sic). Nous ne nous entendons absolument pas et le juge le savait. Il a pourtant décidé de ce mode de garde. Résultat : tous les quinze jours, le lundi matin, mon fils doit trimbaler toutes ses affaires d'école dans un énorme sac. Que dire des jeux laissés en plan dans la chambre, des affaires en double, des "tu ne l'emportes pas chez ta mère", des jouets offerts emportés chez son père systématiquement cassés ?

  • Un vrai casse-tête, par J-Luc

Mon cas est particulier : je suis musicien, la mère de mes enfants sage-femme. Nous n'avons pas de rythme prédéfini pour la garde des enfants. Il faut faire les plannings au coup par coup en fonction de ses gardes et de mes concerts, avec l'angoisse que le deux ne tombent en même temps. Nous n'avons pas de famille dans la région pour nous dépanner. Il arrive que les enfants aillent chez leur mère pour une nuit, puis chez moi pour une autre… Les enfants semblent ne pas en souffrir, mais c'est plus compliqué pour les adultes. Il faut gérer les habits (et les lavages) qui ne sont jamais dans des armoires mais se baladent dans des valises. Difficile de les éduquer à ranger leurs habits et les choisir eux-mêmes. Autre inconvénient : les parents doivent vivre dans la même région à cause de l'école. En ce qui me concerne, j'ai suivi le choix de mon ex, mais je n'ai pas assez de travail dans le coin et le logement est cher.

  • "J'ai dû arrêter de travailler", par Maman n'est plus

Je suis maman et la garde alternée nous a été imposée à mes enfants et moi. Le plus jeune est un bébé de 3 mois. Nous devons parcourir 450 kilomètres tous les quinze jours. Mes enfants sont déstructurés, bouleversés par un rythme que même un adulte ne pourrait tenir. Ils ont contracté de l'eczéma et des terreurs nocturnes à cause de ces allers-retours incessants. Deux fois, je n'ai pas réussi à emmener mes enfants chez leur père, à 18 heures en semaine. J'ai été convoqué au commissariat. Les policiers m'ont dit que la prochaine fois c'était la prison. J'ai dû arrêter de travailler, mais il faut bien payer les allers-retour en train (350 euros par mois). J'ai dû contracter un crédit. Croyez-moi, nous vivons un enfer. Mes enfants veulent tout arrêter et le père exige désormais la garde totale, car lui aussi ça lui coûte de l'argent. Je ne sers plus à rien.

  • Quand l'enfant trinque, par Stéphane Marchand

Je suis le conjoint d'une femme ayant une fille en garde alternée issue d'un précédent mariage. Je précise que ce mode de garde était demandé à l'origine par les deux conjoints. Il s'est avéré catastrophique pour l'enfant. Ma belle-fille n'a jamais pu s'y adapter. Fatiguée en permanence, elle a des problèmes de discipline à l'école et ses résultats sont en dents-de-scie. Elle a du mal à se faire des amis et à avoir une activité suivie comme la gymnastique ou la musique, parce que son papa est allé habiter à 30 km et ne souhaite pas l'amener à chaque fois alors que l'on pourrait. Il est arrivé que ma belle fille manque l'anniversaire de ses amies parce qu'elle n'était pas chez nous. Je pense que nous n'avons pas pris en compte les besoins et les rythmes de l'enfant au départ, et nous le regrettons beaucoup. L'argument selon lequel il est nécessaire pour l'équilibre de l'enfant de voir ses deux parents à égalité est une erreur totale. Ma femme ne voyait son père divorcé qu'un week-end sur deux. Aujourd'hui elle est tout à fait équilibrée.

 

 
"Il est temps que la loi évolue"
  • "Il serait temps que la loi évolue", par Bénédicte

La fille de mon compagnon vient chez nous un week-end sur deux et de temps en temps le restant de la semaine, en fonction du planning des uns et surtout des autres. Sa mère s'est opposée catégoriquement à la garde alternée, ne laissant guère le choix à sa fille et à son ex-compagnon. Chaque journée et nuit passée chez nous est âprement discutée et négociée. Il serait temps que la loi évolue et ne considère pas comme acquis qu'une mère est la mieux placée pour élever des enfants.

  • En finir avec la toute-puissance des mères, par Jean-François Leroy

Je suis en garde "presque alternée" puisque j'ai ma fille cinq mois et demi par an. Mon ex, magistrate, a obtenu, sans difficulté, auprès de ses consœurs juges au affaires familiales (à 95 % des femmes), d'avoir notre fille un mois de plus. Cette garde, qui n'est plus reconnue officiellement comme alternée, lui permet de bénéficier d'une demi-part supplémentaire en plus du versement d'une pension alimentaire, alors que ses revenus sont annuellement de 15 000 euros supérieurs aux miens. Je précise qu'elle s'est remariée avec un cadre supérieur, ce qui lui donne des revenus mensuels frisant les 10 000 euros, contre 2 500 pour moi.

Ainsi va la justice familiale en France : une justice faite par et pour les femmes, quelque soit la probité morale de celles-ci. Les plus garces peuvent s'en donner à cœur joie en toute tranquilité, sûres d'obtenir tout ce qu'elles veulent. Actuellement, la garde qualifiée de "normale" pour le père c'est un week-end sur deux. Idéal pour s'impliquer dans l'éducation des enfants… Et l'on s'étonne que des pères démissionnent ! Cela ne semble guère interpeler nos politiques. Il est vrai qu'il s'agit là de sexisme envers les hommes, donc normal, au contraire de celui envers les femmes, traqué résolument, même quand il est imaginaire. Oui à la résidence alternée par défaut, pour redonner de la place aux pères méritants face à la toute-puissance des mères !

  • Une absolue nécessité, par Laurent C

Renforcer cette disposition qui permet (enfin) aux pères de revendiquer et d'exercer leur paternité est une absolue nécessité. Je suis le papa d'une petite puce de bientôt 5 ans. Je ne peux pas imaginer ne pas vivre aux côtés de ma fille, la voir grandir, la voir jouer, aller la chercher à l'école, bref l'accompagner dans tous les moments de vie. C'est pour moi une question vitale, ni plus ni moins. La garde alternée n'est pas la panacée, mais à mon avis, il n'existe rien de mieux. Trop d'adultes malheureusement s'approprient pour leur seul profit, le devenir de leurs enfants. Ces derniers ont autant besoin d'un parent que de l'autre.

 

 
"L'uniformisation n'est pas la solution"
  • L'uniformisation n'est pas la solution, le problème est multiforme, par Frédéric Faravel

Je suis séparée de la mère de ma fille depuis plus d'un an. Nous avons choisi de conserver le domicile de l'enfant chez elle pour plusieurs raisons.  Avec son précédent compagnon, une première expérience de garde alternée avec son fils très jeune (3 ans et demi) n'avait pas été satisfaisante. D'autre part, notre fille avait 3 ans lors de notre séparation, nous avons estimé qu'à son âge le nomadisme permanent d'une semaine sur l'autre était insécurisant : une enfant de 3 ou 4 ans a besoin d'avoir des points de repère stables, de savoir où est son foyer.

Une garde alternée, quand on a les moyens d'habiter près l'un de l'autre, quand la relation entre parents n'est pas ou peu conflictuelle, quand les enfants sont grands, pourquoi pas ? Mais hors de cela, il ne faut pas l'imposer à tous. Tant de problèmes se posent. Comment reconstruire sa vie en fondant éventuellement un nouveau couple ? Le futur conjoint doit-il accepter d'habiter là où s'est fixée la précédente famille recomposée ? Comment répondre à une évolution professionnelle si elle impose un déménagement ? La garde alternée peut être un frein puissant qui obère le bien-être des parents sans garantir celui des enfants, qui en dépend en grande partie.

  • Le choix devrait dépendre de l'âge des enfants, par Franck - Benati

Je suis le beau-père de deux filles de 3 et 5 ans qui ont vécu pendant un an en garde alternée. Cette expérience a été très difficile pour elles : le fait de changer constamment de maison et de règles de vie a été très perturbant. Nous avons constaté que les jours suivant le "transfert", elle étaient "éteintes" et se refermaient sur elles-mêmes. La plus petite ignorait sa maman (suivie par un pédopsychiatre, elle nous a indiqué qu'elle réagissait comme cela car elle pensait que sa maman l'avait abandonnée). La plus grande se comportait comme une maman et portait sur ces jeunes épaules des responsabilités qui ne sont pas de son âge.

Je peux comprendre que ce soit difficile pour celui ou celle qui n'a pas la garde des enfants, mais je pense que la priorité reste leur bien-être. C'est pourquoi je suis forcement contre toutes les lois qui proposent des solutions systématiques et encore plus lorsqu'il s'agit d'enfants.

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