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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

4 juin 2007 1 04 /06 /juin /2007 09:33
Un rapport accablant sur la police dans le "93" s'invite dans la campagne des législatives
 

clichypolice.jpga divulgation d'un rapport de l'Institut national des hautes études de sécurité (Inhes), qui dépend du ministère de l'intérieur, sur les relations police-population en Seine-Saint-Denis a suscité, ce week-end, de nombreuses réactions politiques. Cette enquête dresse un constat accablant des rapports entre la police et la population dans le "93" et évoque un "climat d'insécurité permanent" à même de s'envenimer. Les auteurs soulignent notamment un "décalage" entre la "suractivité permanente" de la police, en matière de lutte contre les stupéfiants et les clandestins, et les "réalités subies par la population", avec une "hausse considérable des violences" dans ce département, où les vols avec violences ont ainsi crû de 15,95% en 2006. Ce rapport inédit a été finalisé en décembre 2006 après 2 mois d'étude et de rencontres avec des acteurs municipaux, policiers et magistrats du "93", d'où sont parties les émeutes de 2005.

Si les Hauts-de-Seine ont "si bien évolué" et la Seine-Saint-Denis "si mal évolué", "c'est parce que l'un était géré par la droite, l'autre était géré par le Parti communiste", a estimé dimanche Patrick Devedjian, secrétaire général délégué de l'UMP, nouveau président du conseil général des Hauts-de-Seine et proche du président Nicolas Sarkozy, sur le "Forum Radio J". "Les communistes ont ancré les gens dans la misère parce que c'était aussi une manière pour eux d'asseoir leur pouvoir politique", a jugé M. Devedjian.

Qualifiant ces propos de "scandaleux" et de"déplacés", le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, Hervé Bramy (PCF), a affirmé, dimanche soir, que "les communistes n'ont pas démérité en Seine-Saint-Denis". "Le conseil général, signataire de tous les contrats locaux de sécurité du département, agit tous les jours dans son domaine de compétence, celui des clubs prévention, dont le budget a été renforcé en 2007 de 2 millions d'euros", a indiqué M. Bramy. "Nous avons été les plus ardents défenseurs de la police de proximité", a poursuivi l'élu PCF, alors que, souligne le rapport de l'Inhes, cette dernière, abandonnée par Nicolas Sarkozy, a eu des "effets positifs incontestables". Et d'ajouter : "Il est facile pour M. Devedjian, président du conseil général le plus riche de France, de nous critiquer."

"DES VÉRITÉS QUI DÉRANGENT"
Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF et députée de Seine-Saint-Denis, a demandé "d'urgence, dès lundi, la réunion avec le préfet de Seine-Saint-Denis de tous les élus du département afin que nous soit donnée connaissance du rapport complet, et que soient débattues les mesures indispensables et immédiates qui s'imposent". "Je suis scandalisée d'apprendre qu'un rapport officiel établi dans le cadre des services du ministère de l'intérieur, et jusqu'à maintenant tenu secret, nous révèle qu'il y aurait en Seine-Saint-Denis un divorce complet entre la police et la population, a-t-elle affirmé. Il s'agit de faits d'une extrême gravité. Et il est scandaleux que l'ex-ministre de l'intérieur, aujourd'hui président de la République, ait dissimulé ce fait aux Françaises et aux Français alors qu'il est naturellement lui-même premier responsable de cette situation."

Jean-Pierre Raffarin a estimé, de son côté, au "Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI", que "le climat électoral" n'était "pas le meilleur climat pour traiter" d'un sujet "grave" comme les difficultés en Seine-Saint-Denis. Interrogé sur un échec éventuel de Nicolas Sarkozy en tant que ministre de l'intérieur sur ce dossier, M. Raffarin a affirmé : "Je pense qu'on ne peut pas réduire des sujets aussi difficiles par le manichéisme succès-échec. Ce sera un dossier très difficile et très, très long."  Selon lui, "un travail immense" est "mené, il devra être poursuivi", et le président de la République et le premier ministre "sont mobilisés". Il a regretté que Ségolène Royal (PS), qui déplorait samedi que ce rapport ait été "caché aussi longtemps", veuille "utiliser une situation aussi difficile pour des raisons politiques".

Samedi, Ségolène Royal s'était en effet insurgée contre le fait que ce rapport ait été "caché aussi longtemps", évoquant "des vérités qui dérangent". "Je demande au président de la République pourquoi ce rapport a été caché aussi longtemps et quelles décisions vont être prises sans tarder pour rétablir les moyens de fonctionnement de la police", a insisté la présidente de Poitou-Charentes. Et d'estimer : "Sans doute pendant la présidentielle ne fallait-il pas dire des vérités qui dérangent." Précisant que ce rapport a été sorti "grâce à quelqu'un qui a envie que la vérité se fasse jour", Mme Royal a affirmé que "maintenant il faut que l'on passe à l'action".

La direction générale de la police nationale a indiqué, samedi, que ce rapport de l'Inhes était un "document interne qui n'avait pas vocation à être diffusé".

Un rapport accablant sur la police en Seine-Saint-Denis aurait été "caché" pendant des mois

es conclusions d'un rapport inédit rédigé fin 2006 sur les relations entre police et population en Seine-Saint-Denis ont été révélées par l'AFP, samedi 2 juin. Le constat est accablant : évoquant un "climat d'insécurité permanent" , l'Institut national des hautes études de sécurité (INHES), auteur du rapport, souligne un "décalage" entre la "suractivité permamente" de la police et les "réalités subies par la population". A tel point que les auteurs parlent d'une "césure" entre la police et la population dans le département.

Le document a été commandé par le préfet de Seine-Saint-Denis à l'INHES, un organisme qui dépend du ministère de l'intérieur, mais jamais rendu public officiellement. En déplacement dans l'Essonne, Ségolène Royal s'est insurgée contre le fait que ce rapport ait été "caché aussi longtemps", évoquant "des vérités qui dérangent".

"DOCUMENT INTERNE"
Il s'agit d'un "document interne qui n'avait pas vocation à être diffusé", a réagi, samedi, la direction générale de la police nationale (DGPN) selon laquelle "beaucoup a été fait en Seine-Saint-Denis" depuis fin 2006, notamment pour le "renforcement des effectifs" ou "l'accueil dans les commissariats".

La "mission d'étude" de l'INHES s'est concentrée sur quatre communes du "93", département d'où sont parties les émeutes de novembre 2005. Parmi elles, Montfermeil ou Clichy-sous-Bois. Les chercheurs de l'INHES ont rencontré pendant deux mois des acteurs municipaux, policiers ou magistrats.
 
LA POLICE DE PROXIMITÉ A EU DES "EFFETS POSITIFS INCONTESTABLES"

Les auteurs évoquent une "déferlante de violence" avec un "nombre croissant de mineurs" mis en cause dans la délinquance, une "dégradation", voire "parfois une césure" entre la police et la population. La police se concentre trop sur la lutte contre les stupéfiants ou les clandestins, affirme encore l'étude, dénonçant une "hausse artificielle" de ses taux d'élucidation, qui lui donnent "une image agressive".  La Seine-Saint-Denis, soutient l'étude, est dans une situation de "marginalisation croissante" avec une "délinquance hors normes". Un "fossé se creuse avec les autres départements" notamment pour ce qui est des faits violents constatés.

Quelles sont les solutions ? Il faut "renouer les liens avec la population des quartiers", "réorganiser le travail de la police et de ses techniques d'intervention". Un train de mesures est préconisé comme l'accueil dans les commissariats, une "doctrine d'emploi" des policiers et particulièrement des CRS. La police de proximité, dit aussi l'étude, a eu des "effets positifs incontestables" dans certains secteurs.

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23 mai 2007 3 23 /05 /mai /2007 10:40
Selon l’Institut BVA, la France ne s’est pas « droitisée »
Les Echos - Cecile Cornudet | 22 mai 2007

ligne

Les résultats de la présidentielle seraient trompeurs pour BVA, qui continue de penser que le rapport de force idéologique penche du côté de la gauche. Ce que Nicolas Sarkozy aurait parfaitement intégré en proposant un gouvernement «d’ouverture».

 

A quatre semaines des élections législatives, tous les instituts de sondage prédisent une nette victoire de l’UMP, voire un raz de marée. Et pourtant, «contrairement à l’impression que pourraient donner les résultats de l’élection présidentielle, la France ne s’est pas droitisée», affirme Gaël Sliman, directeur adjoint de BVA Opinion, qui vient de passer au crible 6 mois de résultats et d’attentes des Français.

Si l’on regarde les attentes des électeurs, leurs valeurs et même leurs affinités partisanes, «l’état des forces idéologiques dans le pays penchait même encore assez nettement à gauche avant le 1er tour», avance-t-il. En décembre dernier, quelque 54% des électeurs se disaient «proches de la gauche», contre 46% de la droite. Quand on leur demandait, mi-novembre, de qui ils «souhaitaient» la victoire, 41% contre 30% répondaient que c’était «celle du candidat de gauche». Quand on faisait la liste de leurs préoccupations, les sujets sociaux - emploi, pouvoir d’achat, précarité, éducation - arrivaient devant la sécurité et l’immigration. Et ils faisaient alors nettement plus confiance au PS qu’à l’UMP pour y répondre.

 

Thèmes secondaires

 

Alors, que s’est il passé ? Une campagne électorale, tout simplement. En l’espace de 3 mois, la donne a radicalement changé. Exemple ô combien symbolique : l’emploi. En décembre 2006, Ségolène Royal avait, dans la lutte contre le chômage, une avance de «crédibilité» de 5 points sur son rival UMP. 3 mois plus tard, c’est lui qui la devançait de 13 points. En réalité, c’est moins le positionnement de la candidate socialiste qui aurait déstabilisé les électeurs, avance BVA, que son choix de faire campagne sur des thèmes pour eux secondaires, et l’absence de cohérence d’ensemble de sa ligne économique et sociale. «Elle a eu tendance à aller sur des sujets périphériques (démocratie sociale...) ou à vouloir se positionner sur les lignes de force de son adversaire (sécurité, nation...)», observe Gaël Sliman, «sans fournir, jusqu’au soir du premier tour, d’éléments clairs sur sa ligne et sur ce qu’elle ferait en matière économique et sociale si elle était élue». En face, Nicolas Sarkozy a certes mené une campagne très à droite, mais «il a au moins proposé des solutions sur des enjeux qui intéressaient les gens, notamment "travailler plus pour gagner plus"», poursuit-il.

 

Reste à savoir quelles conséquences en tirer. Pour le PS, ce sera très difficile de redresser la barre d’ici aux 10 et 17 juin, «parce qu’on ne bâtit pas une cohérence politique en quelques semaines».

 

Des gages d’ouverture

 

En revanche, cette analyse du rapport de force idéologique expliquerait en grande partie le choix de Nicolas Sarkozy d’intégrer des personnalités de gauche dans son gouvernement. «Il a vilipendé Mai 68 et accueille dans son gouvernement Bernard Kouchner, incarnation vivante de Mai 68, au risque de déstabiliser son électorat», relève Gaël Sliman. Le président de la République ne chercherait pas uniquement à affaiblir le PS à la veille des élections législatives. Il aurait compris, lui le grand consommateur d’études d’opinion, que, pour mettre en oeuvre son programme de droite, il lui fallait donner des gages d’ouverture aux Français.


Consulter le
baromètre BVA - bilan de la présidentielle 2007
Consulter le dossier présidentielles 2007 de BVA

Cette étude confirme ce que quelques uns d'entre nous ressentaient, c'est-à-dire que les thèmes de campagne développées par la candidate socialiste n'étaient ceux qui étaient en phase avec les attentes de l'électorat, que la gauche n'a donc pas su développer ses propositions sur les thématiques attendues qui lui étaient pourtant favorables (emploi, logement, pouvoir d'achat, éducation) et que Sarkozy a lui réussi sa triangulation en faisant passer ses vessies pour des lanternes.
Faut-il que nous continuions dans cette même direction ? les socialistes le diront collectivement après les législatives.

FRED
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29 mars 2007 4 29 /03 /mars /2007 08:45
Lilian Thuram dénonce "la banalisation du discours du Front national"
LEMONDE.FR avec AFP | 27.03.07 | 19h31  •  Mis à jour le 27.03.07 | 19h42

e défenseur de l'équipe de France Lilian Thuram a brisé, mardi 27 mars, la monotonie des conférences de presse en dénonçant "la banalisation du discours du Front national" à propos des questions ayant trait à l'identité nationale. Thuram, membre du Haut Conseil à l'intégration, estime, à la veille du match amical France-Autriche, que 5 ans après le 21 avril 2002, "la situation s'est aggravée".
Le joueur, qui dit suivre la campagne surtout sur Internet, admet que la question de l'identité nationale est un élément du débat. "Pour sortir de la crise identitaire dans laquelle on se trouve, il faut avoir une réflexion et accepter que celle-ci est en mouvement", précise-t-il. Selon lui, "il y a des choses inacceptables et il faut les dénoncer. Regardez l'histoire du Chinois [sans-papiers interpellé le 20 mars devant l'école où sont scolarisés ses deux petits-enfants] que l'on veut expulser. Ce n'est pas l'image que l'on doit donner de la France".

"JE SAIS POUR QUI JE NE VAIS PAS VOTER"

Dans un entretien au site Internet de Métro, il durçit le ton face à Nicolas Sarkozy : "Je suis assez étonné qu'on puisse avoir l'idée de créer un ministère de l'immigration et de l'identité nationale. Quoique, venant de lui, rien ne me surprend. C'est une continuité. Un cheminement pour essayer de récupérer les voix du Front national."

Lilian Thuram "parle un peu"  de ces questions avec ses coéquipiers et affirme aller "voir certains d'entre eux pour leur dire d'aller voter". S'il ne dévoile pas pour qui il va voter, il précise : "Je sais pour qui je ne vais pas voter".

 

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23 mars 2007 5 23 /03 /mars /2007 10:45
Quelle raison peut pousser un être humain à vivre jour après jour la détresse d'être un sans-papier sinon l'amour pour un pays, pour sa langue ?
Je me sentais de France, j'étais de France
Par Chochana BOUKHOBZA - rebonds dans Libération - vendredi 23 mars 2007
Chochana Boukhobza, écrivain. Dernier ouvrage paru : Quand la Bible rêve, Gallimard (2005).
Il y a 3 semaines, poussée par je ne sais quel sentiment d'urgence, je me suis rendue auprès du tribunal d'instance pour réclamer un certificat de nationalité, pas vraiment certaine de l'obtenir, alors que, depuis 1987, j'ai été «réintégrée» dans la nationalité française. 2 jours plus tard, j'ai reçu de ce même tribunal une convocation me demandant de me présenter le 14 mars à 13h50. 15 jours d'attente. Je n'étais sûre de rien. Et pourtant, ce ne fut qu'une formalité. On m'a remis un feuillet rose, bien plus précieux qu'un passeport ou une carte d'identité. J'ai dit à la préposée «champagne !» . Elle a ri. Elle a cru à une boutade. 7 années de clandestinité (de 1980 à 1987) se sont effacées d'un seul coup.
Il a fallu à la jeune femme que j'étais alors du courage, de la ténacité, de la volonté, de l'obstination. J'ai affronté la peur des flics, de l'expulsion, le travail au noir, le logement au noir. 7 années durant, je me suis levée chaque matin en tremblant d'être reconduite à la frontière et je dois d'être restée en France, d'être devenue un écrivain, à des gens qui m'ont offert leur coeur, leur gîte, leur appui, et qui m'ont aidée à devenir ce que je voulais être.
Quelle raison peut pousser un être humain à vivre jour après jour la détresse d'être une «sans-papier», sinon l'amour pour un pays et pour sa langue ? Je me sentais de France. J'étais de France. Et ce sentiment-là m'a fait résister, en silence, m'a fait accepter la précarité, le manque d'argent, des années sans toit. Un siècle plus tôt, la Tunisie était sous protectorat français. Mes arrière-grands-parents ont demandé la naturalisation française et l'ont obtenue. Ma grand-mère est devenue française, comme ses quatre frères. Ma mère devait choisir de l'être ou de ne pas l'être à sa majorité. Elle s'est mariée avant ses 18 ans, et mon père tunisien, par négligence, n'a pas fait sa demande auprès de l'administration.
En 1964, mon père a quitté la Tunisie et débarqué à Paris avec sa famille. Et la course aux papiers a commencé. Mes parents patientaient sur les bancs de la préfecture pour présenter le document qu'on avait oublié de leur demander la veille, absolument nécessaire à l'obtention d'une carte de séjour ; certains d'avoir à se représenter une nouvelle fois encore, car, étrangement, il y avait toujours un papier qui manquait, un papier qui demandait encore un peu de sueur, de fatigue, de lettres à écrire, de cavalcade dans Paris.
Nous avons vécu avec une carte de séjour valable 10 ans. Nous ignorions que 10 années vous claquent entre les doigts comme un pétard. Nous trouvions que dix ans, c'est long, toute la vie.
J'ai fait ma scolarité à Paris. J'ai appris Baudelaire, Rimbaud, Balzac, j'ai manifesté avec les lycéens de mon âge, aimé et respiré le parfum de liberté qui s'exhalait des milieux gauchistes avant de partir vivre en Israël. Je ne savais pas alors que j'étais prise dans une langue comme dans une nasse, tatouée au plus profond de moi. J'ignorais encore que l'écriture était ma seule voie, ma thérapie, ma destinée. Et que je ne pouvais écrire qu'en français. Même Jérusalem n'a pu défaire cet attachement. Comment vivre sur la Terre promise quand on continue de penser et rêver en français ? Paris était partout, sur les pierres des remparts de la vieille ville, sur les feuilles des oliviers.
Quand je suis revenue en France, on m'a appris que ma carte de séjour avait cessé d'être valable. Que je pouvais circuler trois mois, comme touriste, mais qu'il me faudrait ensuite partir. La suite a été simple. Pendant sept ans, je me suis cachée en vivant au grand jour. Coupable seulement d'être née hors de France. Coupable de n'être pas du sol, mais d'ailleurs, de plus loin que moi, coupable d'aimer deux pays, d'avoir une jambe ici, et l'autre là. Coupable de vouloir jeter jour après jour un pont entre deux mondes, en pensée et en actes. Je me suis tue pour les sans-papiers de Calais. Je me suis tue pour Melilla. Je me suis tue pour mes enfants qui ne savent rien de mon passé, pour être tranquille, pour savourer ce que j'avais gagné. Et puis, un jour, le silence devient pesant. Et, soudain, il n'y a plus d'autres solutions que d'exploser. Car nous sommes cent et mille comme moi. A être de France. Et à être aussi sans France quand nous revient au front le boomerang de l'identité. Encore et toujours cette identité. Jusqu'à quand ? Et pourquoi ?
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21 mars 2007 3 21 /03 /mars /2007 09:50

À quoi peut bien servir un ministère de l'immigration et de l'identité nationale ?

Nicolas Sarkozy entonne la trompette de l'"identité nationale", il amorce ainsi un tournant stratégique limpide : séduire les électeurs de l'extrême droite. Mais le candidat de l'UMP ne s'est pas contenté de magnifier les valeurs républicaines comme ferment du "vivre ensemble" dont la France en crise a besoin. Il a exprimé la volonté de créer un ministère chargé, outre l'immigration, de l'«identité nationale». Ce message a été délivré sur France2, jeudi 8 mars, sans susciter sur le moment la moindre interrogation, quelques heures après l'annonce du soutien de Simone Veil à la candidature de M. Sarkozy. Ce n'est que quelques jours plus tard que les observateurs se sont rendus compte de la portée de ses propos que Madame Alibi de Monsieur Sarkozy a été contrainte de prendre ces distances avec cette «formule».

Les précédents

Vichy n'est pas la seule réponse ; dans l'entre-deux-guerres, "ritals" et "polaks" ont longtemps été considérés comme "inassimilables" tandis que juifs et Arméniens étaient accusés d'«abâtardir la race». Mais il faudra attendre 1945 pour qu'un organe de l'État républicain, le Haut Comité de la population, prône une sélection des étrangers basée sur leur "assimilabilité". Dans cette logique, les Européens du Nord sont les mieux notés, à l'opposé des Africains du Nord, relégués pour cause d'"incompatibilité entre l'islam et la civilisation européenne". Cette mécanique, défendue par une partie de l'administration, n'a jamais été appliquée. Parce que toute idée de discrimination ethnique avait été bannie des ordonnances gaullistes de 1945 sur l'entrée et le séjour des étrangers. Et surtout parce que, dans l'euphorie de la reconstruction puis des trente glorieuses, le patronat a opté pour la main-d'oeuvre bon marché, fût-elle considérée comme "indésirable".

En réalité, seul Vichy a développé des structures administratives à leur manière efficaces pour défendre une certaine conception de l'"identité nationale". Le Commissariat général aux questions juives (CGQJ), créé en mars 1941, avec à sa tête l'antisémite Xavier Valade, répondait, avant même d'être un outil au service de la politique d'extermination, à l'objectif de purification de la nation française.

Quel pourrait être le champ d'action de ce ministère ?

La France d'aujourd'hui n'est évidemment pas celle de 1940 et invoquer l'identité nationale dans le débat politique d'aujourd'hui n'est pas en soi sacrilège. Pas innocent non plus. Confier à l'État la gestion d'une notion mouvante, qui n'appartient à personne en particulier, réduire la nation aux immigrés et feindre d'ignorer que ces derniers évoluent au contact de la société, c'est courir le risque de l'exclusion et de l'arbitraire. Car l'organe - le ministère de l'identité - créerait la fonction : le tri de "bons" immigrés.

M. Sarkozy a annoncé au début de sa campagne qu'il souhaitait constituer un gouvernement avec très peu de ministères, on peut donc en déduire que dans l'esprit du candidat-ministre de l'intérieur il ne s'agit pas de créer un gadget mais un véritable outil de gouvernement. Dans un gouvernement restreint, chaque ministère serait essentiel. Si les mots ont un sens, quelle serait la fonction de cette administration voire, en son sein, du "directeur de l'identité nationale" qui devrait logiquement y être nommé ? Quel type de travail législatif produira donc ce ministère essentiel de l'immigration et de l'identité nationale ?

On peut légitimement penser qu'il s'agira en 1er lieu de définir ce que c'est qu'être Français et, une fois les critères de francité établis, on s'en servira pour déterminer si tel ou tel étranger est aux normes, fautes de quoi il ne pourra rentrer sur le territoire, ou, s'il est entré, il devra en partir.

Cela revient à poser 2 questions de portées différentes, l'une confinant peut-être au simplisme mais dont le ridicule prêtera au moins à sourire, l'autre plus complexe mais dont les fondements amènent à approfondir notre réflexion.

Qu'est-ce qui fait qu'on est Français ?

La langue française ne peut être un critère, puisque nombre d'étrangers (Belges, Canadiens, Suisses, Africains, Maghrébins, Indochinois...) la parlent parfois bien mieux d'ailleurs que certains de nos concitoyens.

L'adhésion à la constitution, à la littérature française, aux idéaux des Lumières ?

Non seulement la constitution de 1958 a été en partie rédigée par Léopold Sédar Senghor, ancien président du Sénégal, mais – sans aller jusqu'à parler des débats institutionnels sur la volonté de certains (dont je suis) de passer à une VIème République parlementaire et sociale – doit-on dénier leur identité française à tous ceux qui de près ou de loin s'opposent aux fondements du régime républicain français (royalistes, trotskystes, fascistes...) ? Simenon, auteur le plus populaire de la 2ème moitié du XXème siècle, était belge, mais il est vrai que Johnathan Littel vient d'accéder à la naturalisation. Jean-Jacques Rousseau était un jeune calviniste genevois forcé de se convertir virtuellement au catholicisme pour travailler en France avant de devenir le principal philosophe des Lumières, courant universaliste faisant rayonner la grandeur nationale.

Faut-il compter des ancêtres morts à Verdun, comme Résistants ou à Vichy ? Outre que cela simplifierait la situation de certains sans-papiers dont les ancêtres ont sans doute dû servir de chairs à canon sur les champs de bataille des Première et Seconde guerres mondiales, cette solution se rapproche plus d'une conception organiciste voire karadzcienne de la nation («la Bosnie et le Kosovo sont serbes parce que le sang de nos ancêtres y a coulé ou qu'ils y sont enterrés»).

Qu'est-ce que la notion d'identité en France ?

La notion est intrinsèquement équivoque.

La Carte d'identité nationale de chacun indique que l'individu qui la détient est qui elle est et que personne d'autre ne peut prétendre l'être à sa place et usurper son identité ; y figure de plus en plus l'empreinte digitale (unique) et un jour on y mettra sans doute notre séquence ADN au rythme où vont les choses. La Carte d'identité décrit donc notre unicité, notre singularité.

Dans le même temps, la Carte d'identité nationale démontre que nous sommes identiques à tous ceux qui en possèdent une ; en fait, nous sommes identiques du point de vue des droits et des devoirs et des raisons pour lesquels nous en jouissons.

En tant que Français, nous sommes à la fois unique/singulier et identique. La singularité est d'ailleurs une réalité intangible de tout être. C'est cette tension entre la personne et la nation, qui fait du citoyen français qu'il est libre et qu'il s'exprime dans le cadre d'une communauté politique qui le dépasse et qui dépasse le plus souvent ses autres appartenances particulières.

Mais comment enfermer l'Homme et a fortiori le citoyen français dans une catégorie relevant de la définition d'un ministère ? Ce serait alors nier qu'un groupe humain est composé de multiples singularités, personnes libres, multiplicité des singularités qui fait la richesse du groupe, de la communauté. À ce point de la discussion, on comprend bien que le Droit du sol (couplé à l'héritage pour les expatriés) est seul pertinent pour définir qui est Français, tout tri sur la base de critères définissant le Français idéal revenant à faire immanquablement disparaître les raisons pour laquelle la nation française est riche de sa diversité. D'une manière générale, toute tentative de définir une identité nationale normée en lien avec la question de l'immigration revient à rechercher une conception racialiste de la nation, qui recèle au moins deux dangers : la dérive fasciste et xénophobes de la population et du régime politique dans lequel nous évoluons, et l'affaiblissement de la nation politique dans laquelle nous avons vécu jusque là, l'ammenant à terme à l'implosion - car moins bien armée pour répondre aux revendications centrifuges qui reprendraient elles-aussi la référence à l'identité -, une implosion sans doute vécue dans la douleur et avec un passage irrédentiste qui nous exposerait à la vindicte de nos voisins.

Au moment de construire l'Europe, ce n'est pas faire un cadeau à la nation française que de la concevoir dans le repli, car nos aspirations devraient au contraire nous pousser au dépassement de la République et de son message vers une fédération européenne qui en reprendrait non l'essentiel mais la substantifique moëlle.

La tentation populiste de la droite française

La proposition de M. Sarkozy renoue avec une tentation politique plus contemporaine, qui avait saisi la droite dès 1984. Le Front national, inspiré par les penseurs de la Nouvelle Droite, venait alors d'ériger la défense de l'identité française menacée, en cheval de bataille. Le RPR et Valéry Giscard-d'Estaing lui emboîtèrent le pas en prônant une réforme du code de la nationalité directement inspirée par Jean-Marie Le Pen.

20 ans après, Nicolas Sarkozy reprend le flambeau, non sans avoir imperceptiblement franchi un cap. Cette fois, il brandit la menace sur l'identité nationale non pour barrer l'accès à la nationalité française, mais pour empêcher l'entrée de certains étrangers sur le territoire. Outre que la volonté de concevoir une politique migratoire n'a de pertinence qu'à l'échelle européenne et certainement pas au niveau national, le ministre-candidat oublie au passage que les valeurs républicaines dont il fait mine de se réclamer - égalité homme-femme, laïcité -, déjà fermement protégées par la législation, sont loin de ne concerner que les étrangers. L'obligation de parler français et de suivre une formation civique, elle, est déjà obligatoire pour l'obtention d'une carte de résident. Le candidat UMP veut en faire une condition a priori du droit au regroupement familial. La mère de Zidane ou les ancêtres de... M. Sarkozy parlaient-ils français à leur arrivée en France ?

La nouvelle antienne du ministre candidat est pourtant habilement choisie : elle pointe les divisions de la gauche sur la question de l'assimilation, l'approbation, par une large partie de l'opinion publique, du lien entre immigration et identité nationale inclut probablement des électeurs issus de l'immigration, soucieux de refermer la porte derrière eux. Les enfants de ceux-là mêmes qui, récemment encore, étaient déclarés "inassimilables".

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17 mars 2007 6 17 /03 /mars /2007 14:46
Appel à la commémoration du 60e anniversaire du Programme du Conseil national de la Résistance du 15 mars 1944 | 15 mars 2007
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Lucie Aubrac est décédée. A cette triste occasion, nous rappelons "L’appel des Résitants", texte lancé en mars 2004 dont elle était la 1ère signataire. "Comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes sociales, alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l’Europe était ruinée ?".

Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la Libération, nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France Libre (1940-1945), appelons les jeunes générations à faire vivre et etransmettre l’héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle.

60 ans plus tard, le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et soeurs de la Résistance et des nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n’a pas totalement disparu et notre colère contre l’injustice est toujours intacte.

Nous appelons, en conscience, à célébrer l’actualité de la Résistance, non pas au profit de causes partisanes ou instrumentalisées par un quelconque enjeu de pouvoir, mais pour proposer aux générations qui nous succéderont d’accomplir trois gestes humanistes et profondément politiques au sens vrai du terme, pour que la flamme de la Résistance ne s’éteigne jamais :

Nous appelons d’abord les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités publiques, les créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés, à célébrer ensemble l’anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance (C.N.R.) adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 : Sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des «féodalités économiques», droit à la culture et à l’éducation pour tous, presse délivrée de l’argent et de la corruption, lois sociales ouvrières et agricoles, etc. Comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes sociales, alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l’Europe était ruinée ? Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie. Nous appelons ensuite les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un nouveau «Programme de Résistance» pour notre siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l’intolérance et de la guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injustices sociales.

Nous appelons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les grands-parents, les éducateurs, les autorités publiques, à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation marchande, le mépris des plus faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. Nous n’acceptons pas que les principaux médias soient désormais contrôlés par des intérêts privés, contrairement au programme du Conseil national de la Résistance et aux ordonnances sur la presse de 1944.

Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : «Créer, c’est résister. Résister, c’est créer».

Signataires : Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Maurice Voutey.

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1 mars 2007 4 01 /03 /mars /2007 14:46
J'avoue avoir été légèrement agacé à l'écoute de certains des invités de l'émission du Grain à moudre, hier 28 février sur France Culture, consacrée au Communautarisme.
Du grain à moudre
par Julie Clarini et Brice Couturier
du lundi au vendredi de 17h à 18h

Du grain à moudre
Je ne fais pas partie de ceux qui nient une poussée communautariste en France, mais il arrive un seuil où la revendication abstraite d'un certain universalisme participe à nier des processus d'exploitation, d'aliénation et de discrimination à l'oeuvre, depuis plus ou moins longtemps...
Il est vrai que certaines associations s'autoproclament représentatives d'une catégorie de la population et participent aujourd'hui à une course de promotion au rang de victime plus victime que les autres. Cette logique est dangereuse et elle porte en elle la détestation réciproque des communautés (qui existent bel et bien) entrées en concurrence - au bout du chemin, c'est la dérive Dieudonnée.
Mais il est quand même délirant d'ériger le principe d'égalité pour refuser la nécessité du recul des inégalités réelles (ou même formelles) grâce à des actions volontaristes.
Dans ce discours universaliste bas de plafond, on finira par refuser les zones d'éducations prioritaires, on refusera de légiférer et surtout d'agir à nouveau sur l'égalité salariale homme femme sous prétexte qu'elle est déjà inscrite dans la loi. Qui aujourd'hui peut cependant nier que les discriminations de faits et violentes sont subies par l'ensemble des populations haibtants les quartiers populaires et parmi elles plus encore par les enfants, petits-enfants ou arrière-petits-enfants d'immigrés... et comment veut-on résoudre cette situation sans mettre en ouvre des mécanisme de soutiens renforcés en direction de ces populations, non au regard de leur identité, religion ou couleur, mais parce que la perpétuation d'un fossé social et d'accès aux droits élémentaires aussi fort entre différentes partie du territoire est finalement préjudiciables à l'ensemble de la société.
Qu'un candidat réactionnaire souhaite désormais s'adresser aux Français par le prisme d'une segmentation marketing communautariste ne doit pas condamner nos concitoyens à subir l'immobilisme des vrais républicains sous prétexte d'une rupture d'égalité qui aujourd'hui n'existe pas dans les faits. Ce n'est pas parce que Sarkozy veut communautariser le pays que ses habitants ont d'ores et déjà sombré dans l'affre du communautarisme.

Enfin, sur la reconnaissance de l'esclavage et les malheurs supposés de la repentance, un mot tout de même... Les noirs et les afro-antillais sont désormais tous suspects d'être rentrés peu ou prou dans la compétition des victimes et des communautarisme, à la suite du CRAN, de Dieudonné ou de la tribu K ! c'est une insulte à nos concitoyens ultramarins et à la majorité de leurs édiles et intellectuels, comme Aimé Césaire dont la pensée devrait régulièrement être relue sur l'esclavage et le colonialisme (à titre d'antidote à la bêtise).
Certains de mes amis en ont marre qu'on renvoie "encore et toujours" à l'esclavage pour expliquer les discriminations actuelles. La réflexion est peut-être à la rigueur audible pour les antillais de métropole, mais rappelons tout de même que la France outre-mer est différente à bien des égards de la métropole. Elle est sortie de la colonisation par la départementalisation en 1946 (à peine 60 ans) ce qui n'est le cas ni de la Corrèze ni des Côtes d'Armor... Enfin l'esclavage n'a été aboli que depuis un peu plus de 150 ans et a marqué et marque encore une société qui l'a subi pendant plus de 200 ans. Economiquement, socialement, racialement (puisque la couleur de peau reste encore une référence sociale et culturelle subie en Martinique ou en Guadeloupe), culturellement et intimement, les sociétés antillaises pâtissent encore des conséquences structurelles provoquées par deux siècles d'esclavage, et plus encore de colonisation et d'exploitation économique. Nier cette réalité ne peut que provoquer une réaction toujours plus violente, éloigner ces îles et leurs populations de la métropole, maintenir des structures sociales et surtout économiques plus ou moins néo-coloniales et finalement pénaliser le développement global et l'épanouissement des individus et des collectivités.

Quittons l'universalisme de principe, adoptons une posture universalistes de combat pour l'égalité réelle.

Frédéric FARAVEL


Ecoutez

Podcast



émission du mercredi 28 février 2007
Le communautarisme


Laurent Bouvet.  Professeur de science politique à l'université de Nice et à Sciences Po Paris.


Julien Landfried.  Directeur de l'Observatoire du communautarisme


Michel Wieviorka.  Sociologue, Directeur d'étude à l'Ehess -CADIS (Centre d'analyse et d'intervention sociologique). Président de l'association internationale de sociologie.


Jérôme Di Costanzo.  Editorialiste à la Droite libre. Journaliste, correspondant à Londres -revue "Sur le ring" et "Egards"-.




Michel Wieviorka (dir)
Le printemps du politique
Robert Laffont - 4 janvier 2007

C’est en circulant constamment du plus général, au plus précis, que des sociologues, historiens, intellectuels prestigieux venus de huit pays confrontent ici leurs points de vue sur la crise et la renaissance du politique.
La réalité politique a changé. Les citoyens, désenchanté, s'éloignent de la politique et ne participent plus à la vie publique de leur pays. Le politique doit à la fois être au plus proche des citoyens et s'adapter aux nouveaux enjeux de la mondialisation. L'Europe est le lieu idéal pour faire se réconcilier les citoyens et le politique.



Julien Landfried
Contre le communautarisme
Armand Colin - mars 2007

Voir le site

Ardemment défendu par des entrepreneurs communautaires non représentatifs,
encouragé par des responsables politiques coupés de la population, valorisé
par des médias se défiant des luttes sociales, le communautarisme est en
passe de faire changer la France de paradigme politique. Après la nation
politique, nous voici promis à la juxtaposition ethnique, religieuse ou
sexuelle. Face à la montée de la tentation inégalitaire qui structure
souterrainement ce projet, les contours d'une contre-attaque républicaine
peuvent être dessinés."



Laurent Bouvet
Le communautarisme : mythes et réalités
Lignes de repères - 23 janvier 2007

Voir le site

Histoire de la notion de communautarisme et détail de ses réalités dans les principaux pays où il sert de modèle social, notamment aux Etats-Unis. Précise les liens entre communautarisme, discrimination positive et modèle laïc et tente de démontrer que le communautarisme, là où il est pratiqué, est indissociable des traditions historiques.



> Blog de Laurent Bouvet

Réformer l'université


> Observatoire du communautarisme

Centre de ressources en ligne en libre accès de cet observatoire indépendant d’information et de réflexion sur le communautarisme, la laïcité, les discriminations et le racisme.


> Blog de la droite libre

Ceux qui croient à la nécessité de faire entendre au sein de l’UMP et dans le débat politique la voix du peuple de droite ont décidé de se regrouper au sein d’un club de réflexion décomplexé : la Droite Libre.
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13 février 2007 2 13 /02 /février /2007 17:10
DERNIÈRE MINUTE 13/02/2007 - 16h51 : Nicolas Sarkozy retire le volet santé mentale du projet de loi sur la prévention de la délinquance
 
Le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, a annoncé, mardi, à l'Assemblée nationale le retrait du volet santé mentale de son projet de loi de prévention de la délinquance. Les psychiatres hospitaliers sont en grève pour obtenir le retrait de cette partie du texte, qui crée, selon eux, un "amalgame inacceptable" entre troubles mentaux et délinquance. (AFP)
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8 février 2007 4 08 /02 /février /2007 09:16
Le manifeste des maires de banlieue
Regroupés au sein de l'association Ville et Banlieue, ils mettent en avant leur expérience.
Par Tonino SERAFINI - Libération - jeudi 8 février 2007
Regroupant 120 communes de toutes tendances politiques, l'association Ville et Banlieue s'invite dans la campagne présidentielle. Elle a publié, mardi, un manifeste à l'intention des candidats à l'Elysée, pour rappeler à leur souvenir les émeutes urbaines de l'automne 2005 et leur dire qu'ils n'ont «pas pris la mesure du mal».  «Le problème des banlieues n'est pas celui de nos villes, mais a minima celui de la France», pointe l'association, suggérant de tirer parti de 20 ans d'expérience de terrain, pour «réparer» les multiples «inégalités» qui font le «quotidien de leurs communes».  Libération a demandé à quatre de ces élus de détailler leur expérience.
Pierre Cardo
Maire (UMP) de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines)
Eviter une offre d'habitat monolithique
«Le renouvellement urbain n'est qu'un outil parmi d'autres pour tenter de rééquilibrer nos villes caractérisées par une offre d'habitat monolithique. À Chanteloup-les-Vignes, nous avons 70% de logements sociaux. Nous faisons partie de ces communes de banlieue qui accueillent les populations les plus en difficulté. Néanmoins, même dans nos quartiers, certaines familles connaissent une ascension sociale et aspirent à un parcours résidentiel. Certaines souhaitent accéder à la propriété, d'autres devenir locataires dans le parc privé. Si ces ménages ne trouvent pas dans nos communes ce type de logements, elles iront habiter ailleurs. Or ces sortants sont souvent des gens très impliqués dans la vie associative locale, cruciale pour nos quartiers. Les laisser partir reviendrait à se priver d'une ressource essentielle. À Chanteloup-les-Vignes, nous menons un projet de construction de 500 logements : du pavillonnaire, de la maison de ville, du petit résidentiel et des logements sociaux neufs. Ne rêvons pas : les cadres supérieurs ne vont pas venir s'installer dans nos banlieues. Mais notre réussite dépend aussi de la volonté des villes dépourvues de logements sociaux d'en construire, pour que l'accueil des familles modestes ou en difficulté n'incombe pas à nos seules communes.»
Stéphane Gatignon
Maire (PCF) de Sevran (Seine-Saint-Denis)
Pour une taxe d'habitation unique mieux redistribuée
«Sevran, commune de 51 000 habitants, a un budget de fonctionnement de 25 à 30% inférieur à des villes de taille comparable. Pourtant, dans nos communes, nous consacrons des crédits importants à l'aide au paiement des cantines scolaires pour les enfants de familles modestes. On subventionne les centres de santé fréquentés par les habitants de quartiers d'habitat social où il reste très peu de médecins. Il nous faut aussi financer des politiques indispensables au maintien du lien social, comme les aides aux associations sportives et culturelles. Nos recettes fiscales proviennent pour l'essentiel de nos habitants majoritairement modestes, auxquelles s'ajoutent les dotations d'État. À Sevran, les gens payent une taxe d'habitation plus élevée qu'à Neuilly-sur-Seine. Il faudrait instituer une taxe d'habitation unique au niveau régional ou national, et la redistribuer afin que chaque ville obtienne le minimum indispensable pour vivre. La dotation globale de fonctionnement (DGF) versée par l'État aux communes doit obéir à une péréquation tenant compte des ressources et des charges de chaque collectivité. Sans ces réformes, des villes comme Sevran seront totalement ingérables dans 2 ou 3 ans
Maurice Charrier
Maire (refondateur PCF) de Vaulx-en-Velin (Rhône)
Des pôles d'excellence dans l'éducation
«Nous avons mis en place l'action "coup de pouce" pour les enfants du cours préparatoire qui ont des difficultés dans l'apprentissage de la lecture. Le parti pris pédagogique consiste à leur donner le goût de la lecture par le biais du jeu: 100% des enfants qui entrent dans le dispositif en début d'année savent lire en fin d'année scolaire. "Coup de pouce" fait la démonstration que, dans nos communes où pèse le handicap culturel et social, on peut conduire des enfants à la réussite. Pour les jeunes les plus en difficulté, il y a la nécessité de les accompagner individuellement pour prévenir la rupture scolaire. Il faut absolument éviter qu'à la fin de la scolarité obligatoire un enfant se retrouve à 16 ans sans aucune orientation. Pour eux, il faut établir des passerelles avec le monde professionnel
Manuel Valls
Député-maire (PS) d'Evry (Essonne)
Faire de la sécurité une priorité
«À Evry, 53 000 habitants, j'ai fait de la sécurité et de la lutte contre la délinquance une priorité. Après mon élection en 2001, j'ai mis en place une politique de sécurité et de prévention qui s'appuie sur une police municipale dont j'ai doublé les effectifs. Elle compte 32 personnes, dont nous ne cessons d'améliorer la formation. Elle a un rôle d'écoute, de dialogue avec les associations, les bailleurs, les gardiens d'immeubles... Elle vient aussi en soutien à la police nationale. La police municipale a pour avantage la continuité, car il n'y a pas de turn-over d'effectifs comme dans la police nationale. Nos policiers municipaux habitent nos quartiers, ce qui permet d'établir des rapports de confiance avec les gens. À Evry, elle joue le rôle d'une police de proximité, la police nationale se concentrant sur des missions d'ordre et d'enquête judiciaire. Pour l'avenir, soit on acte que la police de proximité, c'est la police municipale, mais l'État devra donner des moyens financiers aux communes pour assumer cette charge. Soit on rétablit une police nationale de proximité, mais dans ce cas il faudra cibler les quartiers de la politique de la ville. C'est là qu'il faudra mettre les effectifs. Autrement, on disperse les policiers et on aura aucune efficacité. Ce serait de la poudre aux yeux

Les 12 points du manifeste :

Instaurer une péréquation financière nationale et locale permettant aux villes de banlieue, ayant sur leur territoire les populations les plus pauvres, d’offrir à leurs habitants un service public local comparable à la moyenne des villes françaises.

Mettre les banlieues, au-delà de la politique de la ville, dans la logique de l’aménagement du territoire et du développement dès 2007.

Faire des villes de banlieue, à l’occasion de leur renouvellement urbain, des villes phares de l’habitat et du développement durable.

Accorder une priorité nationale à la desserte des villes de banlieue mal reliées aux réseaux efficaces de transports en commun.

Redessiner des intercommunalités proches de la réalité des bassins d’emploi et d’habitat, pour lisser les disparités dans les agglomérations, au lieu de favoriser les regroupements ségrégatifs, comme souvent en Ile-de-France.

Appliquer la loi SRU (article 55) pour développer l’offre de logements sociaux accessibles dans toutes les communes des agglomérations. Privilégier fiscalement les communes qui bâtissent. Etendre le renouvellement urbain aux quartiers d’habitat indigne.

Rapprocher quartiers en difficulté et pôles de richesse économique par des programmes ciblés de formation professionnelle et des dessertes efficaces. Lever les blocages administratifs et financiers à la création de petites entreprises, et les accompagner.

Faire de la lutte contre l’échec scolaire une cause nationale. Créer des collèges et lycées d’excellence en banlieue, des internats éducatifs dans chaque agglomération.

Remettre en activité la police de proximité, faire évoluer la formation de la police, retisser des liens de confiance avec la population. Développer les systèmes alternatifs à l’incarcération, les sanctions éducatives, tout en s’attaquant à la rénovation des prisons.

Soutenir ceux qui concourent à faire de la banlieue le symbole des mixités réussies. Défendre la laïcité des espaces et des services publics pour promouvoir une société ouverte, démocratique, fraternelle, tournant le dos aux formes diverses de séparatisme culturel.

Promouvoir les villes de banlieue qui font de la lutte contre toutes les discriminations une priorité politique, en donnant l’exemple dans leurs services municipaux et dans leurs villes.

Rassembler dans un ministère des Territoires, la Ville, le Logement, l’Aménagement du territoire et la Direction générale des collectivités locales.

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2 février 2007 5 02 /02 /février /2007 12:03


Borloo signe un chèque en bois de 2 milliards
mercredi 31 janvier 2007

L'AGENCE nationale pour la rénovation urbaine (Anru), créée par Borloo en 2003, est au bord du dépôt de bilan. Lors du comité de direc­tion du 8 janvier, le directeur général, Philippe Van de Maele, a averti ses collaborateurs qu'ils avaient déjà dépassé de 1 mil­liard d'euros les dépenses pré­vues pour les six prochaines an-; nées. Mais les experts de l'Agence estiment que le trou atteint en fait les 2 milliards. Et le directeur général adjoint, Claude Doussier, qui juge la si­tuation ingérable, a profité de la réunion pour présenter sa dé­mission.

Cette quasi-faillite n'a pas empêché Borloo d'ordonner à l'Anru d'engager de nouveaux crédits fantômes. Au diable l'in­tendance : il faut que le mi­nistre de la Cohésion sociale puisse rouler des mécaniques avant la présidentielle. Et annoncer le financement d'in­nombrables nouveaux loge­ments. Sur le papier.

Ainsi, au 15 janvier, l'Agence avait accepté de participer aux travaux de rénovation de 392 quartiers. Mais, d'ici à la fin avril, le total devrait atteindre le nombre de 529. Résultat, en plus des sommes versées par les communes et les sociétés d'HLM, la quote-part de l'Anru frôlera les 12 milliards, alors qu'elle ne dispose que de 9,8 milliards. Et, au total, toutes sources de financement confon­dues, il y en aura pour 35 mil­liards au lieu des 30 annoncés par Borloo.

Cassandre modeste

Les mises en garde n'ont pourtant pas manqué. En juillet 2006, les sénateurs UMP Phi­lippe Dallier et Roger Karoutchi (un des lieutenants de Sarkozy) avaient rédigé un rapport au vinaigre. Ils estimaient alors qu'il manquait « 60 millions » dans le budget de l'Anru pour financer les travaux prévus. Six mois plus tard, la machine à promesses s'est emballée, et le gouffre est devenu abyssal...

Pour sortir de ce bourbier, l'Agence a tenté, l'automne der­nier, de refiler une partie de l'addition aux Régions et aux départements. Mais la ficelle était un peu grosse, et les vo­lontaires ne se sont pas préci­pités sur leur carnet de chèques.

Pourtant, Borloo ne se sou­cie guère du naufrage annoncé. Une position très cohérente : les plus gros chantiers ne com­menceront qu'après les élec­tions, et ils dureront jusqu'en 2013. Ce sera donc à ses suc­cesseurs de se débrouiller pour régler la note ou renoncer aux logements promis.

Hervé Uffran


La rénovation urbaine de Borloo ne démarre bien que sur le papier

mercredi 26 juillet 2006

Mais pour les 500 000 logements sociaux promis, on fera les comptes plus tard.

JEAN-LOUIS BORLOO en rê­vait : l'Agence nationale de ré­novation urbaine (l'Anru) devait faire vrombir les bulldozers dans les cités. Et, parole, c'est un franc succès ! Depuis deux ans, les pro­jets pleuvent : 190 quartiers, comptant 250 000 logements à ripoliner, ont déjà décroché une promesse de financement. Pas si bêtes, tous les maires veulent pro­fiter de la cagnotte, y compris dans des contrées moyennement déshéritées... C'est bien joli, mais à ce rythme ébouriffant, pas sûr que la trésorerie de l'Anru suive, avertissent les sénateurs UMP Roger Karoutchi et Philippe Dallier dans un rapport de la mis­sion Ville et Logement.

Le gouvernement, qui s'est courageusement engagé à ver­ser 5 milliards d'euros entre 2004... et 2017, n'a pas eu à

débourser grand-chose pour le mo­ment, les coups de pioche se fai­sant encore rares. Borloo n'a pas le premier rond pour faire face au gros des travaux : de 2007 à 2011 - après les élections, donc, ce qui tombe assez bien ! - les besoins en cash de l'Anru vont connaître un pic himalayesque. Pour l'instant, l'Etat racle les fonds de tiroir. Sur 465 millions d'euros promis en 2006 (trois fois moins que ce qu'il faudra cracher en 2009), une soixantaine de mil­lions manquent toujours à l'appel : « Vos rapporteurs n'ont pas obtenu de réponse satisfai­sante sur l'origine [de ces] 60 mil­lions », explique la mission sé­natoriale. Rassurant...

On rase gratis...

Le risque dont les sénateurs ne pipent mot, en revanche, c'est

que les crédits soient absorbés par les démolitions et manquent au moment où il faudra recons­truire. Quelque 84 000 loge­ments sont déjà en passe d'être rayés de la carte. « La préoccu­pation majeure des habitants, c'est de savoir où ils seront relo­gés. Or les projets sont souvent très flous sur la localisation exacte des reconstructions », cri­tique un membre du Comité d'évaluation et de suivi de l'Anru, une instance composée de représentants associatifs.

En théorie, c'est la règle du 1 pour 1 qui s'applique (un loge­ment reconstruit pour un dé­truit). En pratique aussi,'à condi­tion de tordre un peu les calculs. A Dammarie-les-Lys, par exemple, où 770 logements vé­tustés doivent partir en fumée, le projet validé par l'Anru prévoit de reconstruire 330 appar­tements dans la commune, le reste étant réparti vers les ag­glomérations voisines. Mais, à y regarder de près, le conseil gé­néral de Seine-et-Marne est tombé sur un os : une partie des reconstructions correspond à des travaux déjà prévus et destinés aux mal-logés inscrits depuis des lustres.

... et on compte double

« On a lancé, il y a trois ans, un projet de 36 nouveaux loge­ments sociaux pour des ménages de la commune, et je découvre qu'ils sont comptés dans le pro­jet Anru, s'étonne ainsi André Aubert, le maire (PS) de Brie-Comte-Robert. Cela signifie-t-il qu'on va m'envoyer des familles de Dammarie ? » Pas de réponse, ni à Dammarie ni à l'Anru... Un

tour de passe-passe isolé ? Rien n'est moins sûr : « J'ai fait la même chose dans la ville dont je suis le maire, aux Pavillons-Sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, pour aider la commune de Sevran », reconnaît même l'un des auteurs du rapport sénatorial, Philippe Dallier, qui ne voit pas où est le problème. « L'important, c'est de construire », dit-il.

Borloo l'avait pourtant juré-craché : la remise à neuf des cités ne devait en rien grignoter la construction de logements so­ciaux supplémentaires (500 000 promis sur cinq ans...), « L'ob­jectif final sera respecté, même s'il y a peut-être, en cours de route, des projets qui s'enchevê­trent », assure-t-on à l'Anru. Les jumelles sont fournies pour y voir clair ?

Isabelle Barré

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