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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

26 mars 2018 1 26 /03 /mars /2018 15:15
Non, le retour de la croissance et le recul du chômage ne sont pas dus à la politique menée par Hollande

Les bonnes nouvelles :

  • La reprise économique. La croissance a été de +1,9% en 2017, après +1,1% en 2016, et pourrait franchir le cap de 2% en 2018 pour la première fois depuis 2007.

  • Le repli du chômage. Au 4ème trimestre de 2017, le taux de chômage a atteint 8,9% en France, soit son plus bas niveau depuis 2009. Même si la baisse de 0,7 point en un trimestre apparaît excessive1, pouvant donner lieu à une correction ultérieure, et si les données de Pôle Emploi sont moins favorables que celles de l’INSEE2, il est de fait que le taux de chômage diminue depuis la fin de 2015, en ligne avec des créations d’emplois soutenues (+ 130 000 en 2015, +235 000 en 2016, + 250 000 en 2017).

Une amélioration qui ne doit rien à la politique de François Hollande

  • La croissance française reste nettement inférieure à la moyenne de nos voisins (+1,9% contre +2,5%), comme c’est continuellement le cas depuis 2014. En vérité, notre pays ne fait que profiter du redémarrage de l’économie mondiale et, en particulier, européenne, ainsi que du début d’un nouveau cycle après une longue période de stagnation. Au bout d’un moment, il faut bien que les entreprises et les ménages se remettent à investir, ce qui a été favorisé par de bas taux d’intérêt, d’où plus de revenus, donc de consommation etc.. Impossible de prétendre que la politique de F. Hollande y soit pour quelque chose.

  • La preuve en est qu’il reste un point noir : le déficit commercial continue de se creuser, ayant atteint 62 Md€ en 2017 (soit +30% par rapport à 2016 et la plus forte dégradation annuelle depuis 2011), alors que toute la stratégie de F. Hollande, fondée sur la « baisse du coût du travail », visait à rendre l’économie française plus compétitive. Et la hausse des prix du pétrole n’explique pas tout ; l’aggravation du déficit manufacturier (de 35 Md€ à 41 Md€), alors que notre croissance est plus faible que celle de nos partenaires, constitue une terrible contre-performance, qui signe l’échec d’une politique. La compétitivité-coût s’est naturellement améliorée, à un prix exorbitant pour les finances publiques, mais cela n’empêche pas le recul de la part de nos exportations dans celles de la zone euro, passée de 17% à 13% entre 2000 et 2017.

  • Ce constat s’applique de la même manière à l’évolution de la situation de l’emploi. Malgré sa baisse actuelle, le taux de chômage français se réduit moins vite que chez nos voisins, de sorte qu’après avoir été constamment inférieur à la moyenne de la zone euro depuis 2008 (par exemple, 10% contre 12% en 2015), il lui est devenu supérieur en 20163. Difficile de parler de la réussite de F. Hollande dans ce domaine aussi…

  • Il aurait fallu faire autre chose. Le mal vient moins d’un dynamisme excessif de nos importations que de l’incapacité de nos entreprises à profiter de la bonne orientation de la demande mondiale, à cause d’une qualité insuffisante de leurs produits. La bonne stratégie eût consisté à favoriser leur montée en gamme en stimulant l’investissement productif mais aussi public, de même qu’en développant le niveau de qualification de la main d’œuvre - plutôt qu’en adoptant une stratégie « low cost » fondée sur la baisse du coût des travail et la flexibilité, digne d’un pays du tiers-monde…Ceci n’empêchait nullement de mettre en œuvre parallèlement un plan de relance de la consommation. Cette politique aurait produit des résultats importants et rapides en termes d’activité et d’emplois ; nous serions aujourd’hui en tête de la classe européenne au lieu de nous situer parmi les derniers.

L’économie française a commencé à décrocher par rapport à celle de ses voisins en 2014, au moment où la politique de l’offre était renforcée (Pacte de responsabilité), et il n’y a toujours aucun signe d’un effet positif de celle-ci aujourd’hui. Bien au contraire, puisque le déficit manufacturier s’aggrave. En vérité, on a distribué aux entreprises des dizaines de milliards d’euros sans contrepartie ni aucun bénéfice. De plus, on les a financés en alourdissant les prélèvements obligatoires et en sacrifiant des dépenses publiques utiles, notamment par la réduction des dotations aux collectivités locales, ce qui a durement pesé sur la croissance et le pouvoir d’achat.

1 Notamment parce que les créations d’emplois se sont limitées à 50 000, ce qui constitue un bon résultat mais paraît incompatible avec un tel repli du chômage.

2 Le nombre de personnes sans activité inscrites à Pôle emploi (catégorie A : 3,7 M, yc DOM) n’a presque pas diminué en 2017.

3 Par ailleurs, il n’est plus que 5,6% à l’échelle des pays de l’OCDE.

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