23 juin 2007
6
23
/06
/juin
/2007
09:30
Alors qu'il serait temps de discuter enfin collectivement et de s'assumer, Ségolène Royal n'est même pas venue...
FRED
FRED
Le Parti socialiste organise l'après défaite
NOUVELOBS.COM | 23.06.2007 | 10:23
Le Conseil national s'est réuni à 10h00, en l'absence de Ségolène Royal. Il devrait valider la proposition de François Hollande de préparer des Etats généraux du PS à l'automne, puis des Assises de la gauche en décembre.
Le Parti socialiste tente, samedi 23 juin, de trouver un modus vivendi pour les mois à venir, lors d'un Conseil national sous-tendu par la compétition désormais plus visible entre François Hollande et Ségolène Royal, qui a d'ailleurs fait sa voir qu'elle ne se rendrait pas au Conseil national, qui s'est ouvert à 10h00.
![]()
François Hollande et Ségolène Royal (Sipa)
Depuis la divulgation de leur séparation, en pleine soirée électorale dimanche, le premier secrétaire et l'ex-candidate se sont opposés par médias interposés.
Dernière pomme de discorde en date, le Smic à 1 500 € et la généralisation des 35h - 2 mesures-phares du projet du PS - que la présidente de Poitou-Charentes aurait intégrées à reculons dans son "pacte présidentiel".
Un "calendrier de la refondation"
"Il y a toujours eu des problèmes de liaison entre la candidate et le parti lui-même", a déploré l'ex-compagnon de 30 ans sur France Inter, pour qui cette "contradiction" plaide en faveur du "calendrier de la refondation" qu'il présente aux quelque 300 membres du Conseil national.
La composition interne du "Parlement" du parti, décalque du congrès du Mans, lui est favorable. En novembre 2005, Ségolène Royal figurait dans le courant majoritaire qu'il emmenait.
Le député de Corrèze, qui a annoncé qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat à la tête du PS lors du prochain congrès, proposera, après l'université d'été de La Rochelle fin août, des Etats généraux du PS à l'automne puis des Assises de la gauche en décembre, selon son entourage.
Le congrès, seule instance habilitée à changer la ligne idéologique, serait organisé au lendemain des municipales, à l'été 2008, la désignation du prochain candidat à l'Elysée du PS dès 2010 et ce pour que "lui ou elle" organise le projet présidentiel, a déclaré François Hollande.
Il faut "éviter demain qu'il puisse y avoir cette contradiction" entre le parti et le postulant, comme cela a été le cas cette année, a-t-il fait valoir.
Alliance de circonstance
A l'approche de la réunion, les proches de Dominique Strauss-Kahn se retrouvent alliés de circonstance avec ceux de Laurent Fabius et du Nouveau parti socialiste de Benoit Hamon et Henri Emmanuelli. Pour eux, pas question de se passer de François Hollande, meilleur rempart contre les tentations de Ségolène Royal.
Pour les Strauss-Kahniens, un calendrier étalé sur la longueur joue en faveur de l'ancien ministre de l'Economie. "Les choses se décantent, les responsabilités apparaissent", explique-t-on après la publication de deux sondages donnant l'ancien ministre de l'Economie en pole position de la refondation.
Un ancien collaborateur de Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle déplore que se mette en place un "tout sauf Ségo" sur le modèle du front anti-Sarkozy pendant la course à l'Elysée. "Ils ne vont pas plus loin dans l'analyse mais il serait sain que les caciques socialistes reconnaissent que le score du 6 mai était assez remarquable" et donc une base de rénovation, estime-t-il.
Royal veut accélérer le tempo
Mercredi, tout en affirmant qu'elle ne voulait pas "faire un conflit sur un calendrier", la présidente de Poitou-Charentes a de nouveau défendu une accélération du rythme.
"C'est aux militants de trancher les choix et la ligne politique (...) et plus les militants auront la parole tôt plus le PS pourra se remettre en mouvement et se réformer", a-t-elle expliqué sur LCP.
Jeudi, en sa qualité d'ancienne candidate présidentielle, Ségolène Royal a été reçue par Nicolas Sarkozy à l'Elysée dans le cadre des consultations précédant le sommet de Bruxelles.
Devant cette volonté de bousculer les échéances, un ancien de la rue de Solférino dresse un parallèle peu flatteur entre Ségolène Royal et Michel Rocard.
En 1993, dans la foulée de la défaite socialiste aux législatives, l'ancien Premier ministre devient premier secrétaire, pour un an seulement, jusqu'à l'échec des européennes au printemps suivant. "Il n'y avait pas d'envie idéologique et au premier coup de vent il a sauté", rappelle l'ancien ministre qui veut "qu'on gagne mais pas seulement sur le culte de la personnalité". (Reuters)