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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

18 février 2008 1 18 /02 /février /2008 10:06
kosovo.jpgLe parlement kosovar a proclamé hier l'indépendance de l'ancienne province serbe sous administration de l'ONU. Bien sûr, cette issue préconisée par de nombreux pays européens et les Etats-Unis était attendue, même la situation de blocage perdurait avec la Serbie, malgré la réélection difficile de Boris Tadic à la présidence de la République.
Comme prévus, de violents affrontements ont éclaté à Belgrade où les nationalistes s'en sont pris aux forces de l'ordre, à l'ambassade des Etats-Unis et à des établissements européens. Comme prévu, la Russie - désormais de nouveau panslaviste et panorthodoxe - a demandé la saisie du conseil de sécurité de l'ONU et le gouvernement serbe a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec les Etats qui oseraient reconnaître l'indépendance du Kosovo. On sait que tous les Etats soumis à de fortes pressions quant à leur attitude face à leurs minorités culturelles sont très réticentes devant cette déclaration d'indépendance, pour elles un dangereux précédent international, mais c'est aussi le cas de l'Espagne confronté à un nationalisme basque ambigu. C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre les critiques de la Chine "populaire" et du Sri Lanka.
Cependant, il faut bien le noter, la manière dont a été amenée cette indépendance kosovare peut tout de même poser quelques questions. Pour ne pas être soupçonné de crytpo-slavisme, je rappelerai qu'en 1999 j'avais avec mes camarades valdoisiens créé un comité des jeunes valdoisiens pour le Kosovo ; nous avions collecté des vivres pour les populations kosovares qui fuyaient le nettoyage ethnique par l'armée "fédérale yougoslave", nous avions clairement pris position pour une intervention militaire de l'Union européenne sous couvert de l'ONU afin de mettre fin aux massacres, nous avions organisé un débat public à la fac de Cergy avec des représentants des associations de défense des droits de l'homme et le ministre de la défense de l'époque, M. Alain Richard.
A ceux qui proposait en plus d'armer l'UCK, j'avais cependant toujours opposé la plus ferme des contradictions. Pour le reste, il était devenu clair pour nous depuis l'embrasement des Balkans que le seul cadre de stabilité à terme de toute cette région serait une intégration lente mais assurée dans l'Union européenne. Pour le Kosovo, cela passait aussi par un détachement du régime dictatorial et génocidaire de Milosevic et une union avec l'Albanie, avant une intégration dans l'UE qui permettrait seule de garantir la pacification des relations avec la Serbie à terme et d'éviter une guerre civile en Macédoine.
Aujourd'hui, c'est l'ancien chef de l'UCK, Hashim Thaçi qui est premier ministre du Kosovo, les leaders démocratiques historiques du mouvement indépendantiste sont morts ou marginalisés. Les tensions entre Albanais et Serbes du Kosovo se sont renversées au point que c'est désormais aux Serbes de craindre pour leur vie.
Il est frappant que dans les commentaires de la presse internationale personne ne soulève l'incongruité que constitue un Kosovo indépendant alors que vraisemblablement l'aspiration de la population vise à la réunification avec l'Albanie voisine. D'ailleurs, la foule des rues de Pristina n'a pas menti hier en défilant, non pas avec le "drapeau kosovar" - bleu et jaune - mais avec le drapeau albanais - à l'aigle noir sur fond rouge !
Que désormais l'Union européenne reconnaisse l'indépendance du Kosovo est une nécessité pour protéger la province des visées géopolitiques nationalistes panslaves, il faut savoir tenir tête à Poutine. On en le fait pas sur la Tchétchénie avec la demi et honteuse excuse de "l'affaire intérieure", on ne peut l'éviter quand il s'agit de la sécurité de notre continent. Mais l'UE doit absolument aller plus loin : travailler à une transition pacifique pour une Albanie unie et rapidement intégrée à l'Union, seule garantie du développement économique, de la réalité démocratique et de la protection de la pluralité ethnique et culturelle de la région. C'est également le seul moyen de sauver l'intégrité de la Macédoine. Cet impératif plaide même pour le fait de passer devant la Croatie, la Bosnie et la Turquie...
Frédéric Faravel
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