Placer l’éducation au cœur des reconquêtes et de la transformation sociale
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Frédéric Faravel, secrétaire de la section Plaine de France, membre du bureau fédéral du Val d'Oise, membre du bureau de l'union régionale Île-de-France
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Nous devons permettre à chacun de se doter des meilleurs outils pour comprendre. Certains voudraient que l'école se réduise à ses fondamentaux : lire, écrire compter. D'autres souhaiteraient ne lui assigner qu'une finalité économique.
L'éducation a pour mission d'émanciper des déterminismes. Il s'agit de doter les citoyens d'outils pour analyser et comprendre le monde. Aujourd'hui, repenser la laïcité signifie de promouvoir l'esprit critique face au du modèle consumériste.
Mobiliser les consciences, s'interroger sur la marche du monde, sur le devenir de chacun plus que sur la concurrence des marques et des logos : voilà aujourd'hui l'enjeu de l'éducation.
L'école doit retrouver dans un projet progressiste 3 fonctions qu'elle a peu à peu perdues :
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Donner à voir et à critiquer, apprendre à distinguer savoir et certitudes ;
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Transmettre une histoire et une mémoire, inscrire la réflexion du jeune citoyen dans une épaisseur temporelle pour en retirer les leçons ;
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Apprendre des relations sociales plus distanciées, apprendre la nécessité de l'arbitrage entre son intérêt particulier et l'intérêt général, et in fine être capable de comprendre l'abstraction du politique.
De la crise de l'éducation à la casse de l'éducation
Dans un monde de plus en plus complexe, nous devons permettre à chacun de se doter des meilleurs outils pour comprendre. Certains voudraient que l'école se réduise à ses fondamentaux : lire, écrire compter. D'autres souhaiteraient ne lui assigner qu'une finalité économique. L'enjeu est aujourd'hui tout autre. L’éducation a pour mission d'émanciper des déterminismes culturels, économiques et sociaux, et de favoriser, par l'esprit critique et les capacités d'expression, une perpétuelle et large autonomie des individus. Il s'agit de doter les citoyens d'outils pour analyser et comprendre le monde.
L’école laïque doit prendre en compte ce nouveau contexte. Il s'agit de promouvoir sans concession l'esprit critique face aux diffusions du modèle consumériste. À la fin du XIXème siècle, il fallait libérer les consciences des prêches du dimanche. Aujourd'hui il est nécessaire de les libérer des nouveaux prêcheurs de la tranche horaire 19h00-21h00. Impulser une mobilisation des consciences, s'interroger sur la marche du monde, sur le devenir de chacun plus que sur la mise en concurrence des marques et des logos : voilà aujourd'hui l'enjeu que doit relever l'éducation.
Les autoritarismes se satisfont toujours de l'inculture et du développement de sous-cultures à défaut d'endoctrinement. Il n'y a de citoyens qu'instruits et donc critiques. Pour avancer sur ce terrain, au regard de la politique menée depuis 6 ans par la droite (notamment sous les ministères Robien et Darcos) et aux vues du projet de société développé par le président Sarkozy, nous voyons déjà se profiler une école dont le seul objectif serait désormais utilitariste sans aucune autre ambition que de faire des écoliers de futurs consommateurs et de futurs salariés exploités soumis docilement à la précarité.