Par Stéphane Alliès - Mediapart.fr
«C'est l'acte manqué par excellence: Martine Aubry ne parle pas, doit parler, doit parler… et ne parle pas.» Avec un brin d'embarras désolé, un dirigeant socialiste préfère sourire du report des vœux de la nouvelle patronne socialiste à la presse, mise au repos forcé mardi soir pour 72h, en raison d'un «problème oculaire». Après avoir conquis le parti de la rose, Aubry s'attaque à ses épines.
Au terme d'un interminable feuilleton dont les fractures peinent encore à se réduire, la maire de Lille termine son tour du propriétaire, rue de Solférino. Si l'état des lieux s'avère plus compliqué que prévu, l'année qui s'ouvre est aussi celle de tous les pièges pour la nouvelle première secrétaire, dont l'entourage comme l'opposition interne mesurent les premières difficultés. Communication délicate, réorganisation interne, échéance électorale, remise au travail, rivalités de courant… Aubry tente de répondre en imposant sa méthode, mélange de gestion "à l'ancienne" et de velléités rénovatrices.
L'arrivée dans les bureaux a été délicate. «Il a fallu un mois pour sortir du congrès, dans le pire des contextes imaginables», soupire le député proche de François Hollande, Michel Sapin. Il est l'un des rares à être restés dans l'équipe de direction (le secrétariat national), s'appuyant sur l'appareil socialiste "non-royaliste". «Il faut être indulgent et compréhensif, plaide-t-il, ça n'aurait été simple pour personne. Martine, comme Bertrand ou Ségolène, a un caractère fort, surtout comparé à François.»
La première secrétaire a d'abord géré "l'après-Hollande", un "règne" qui a duré onze ans. Avec plusieurs surprises: celle, par exemple, de constater que les employés de la maison (les "permanents") ont tous été au fil des années titularisés en CDI. Jusqu'à l'attachée de presse du premier secrétaire sortant.
L'heure est donc à la réorganisation interne. Le nouveau trésorier, Régis Juanico, un député (ancien président du MJS), planche sur une «réorientation budgétaire», selon les termes de David Lebon, directeur de cabinet adjoint de Martine Aubry (et lui aussi ancien président du MJS). «L'idée, c'est de voir quelles sont les marges de manœuvre, afin de planifier un plan global de recrutement, pour en finir avec le "petit bout par petit bout"», poursuit-il.
Question communication aussi, les ajustements semblent encore en cours…
«Choisir la manière dont elle s'exprime»
Les premières critiques apparaissent à fleurets mouchetés. Martine Aubry passe trop de temps à Lille et pas assez rue de Solférino, où elle n'est physiquement présente jusqu'ici que les mardi et mercredi. À une heure de Paris, dans une ville où elle s'est reconstruite politiquement (lire notre enquête «Sept ans de refection»), elle dit rester en contact permanent avec son cabinet et ses secrétaires nationaux, réfutant une quelconque «vacance du pouvoir» que certains lui reprochent, comme le député Gaëtan Gorce.
Jusqu'ici, ses principales prises de position ont d'ailleurs été lancées depuis la capitale des Flandres, où elle mélange les paroles de dirigeante socialiste avec ses vœux d'élue locale: sur Gaza, sur l'hôpital public ou sur l'indépendance des médias. Pour son porte-parole, Benoît Hamon, «Martine a la volonté de choisir la manière dont elle s'exprime, sans s'aligner sur Sarkozy».
Dans le camp «royaliste», on s'interroge sur une stratégie à l'opposé de leur championne, qui continue d'occuper le terrain à plein temps, de sa présence à Gandrange lors de l'annonce du plan de relance présidentiel jusqu'à l'investiture d'Obama où elle a prévu de se rendre le 20 janvier prochain. Le député royaliste Vincent Peillon n'y voit pas matière à polémique: «La com', c'est un choix très personnel. Pour l'instant on est dans un débat permanent faute de majorité idéologique tranchée. Ce n'est pas inintéressant pour nous, car nous sommes dans le spectre de ce débat.»
Son acolyte François Rebsamen se fait plus sévère au sujet de la démission apparemment diplomatique d'André Vallini de la direction. Il dit redouter «que le parti socialiste sombre dans une espèce de caporalisme qui empêcherait ceux ou celles qui ont des positions tout à fait intéressantes de s'exprimer».
Si l'entourage aubryste regrette le départ de Vallini, officiellement pour «raisons strictement personnelles», il ne nie pas un changement dans la manière de communiquer. Le député François Lamy déclare ainsi à l'AFP: «Il y a maintenant une volonté que tous les talents et toutes les compétences soient mis au service d'un travail collectif. Cela suppose que le travail de chaque secrétaire national soit soumis au débat avant une prise de décision.» «Cela devient la parole cohérente du parti. C'est ce que réclament nos électeurs et nos militants.»
Mais l'essentiel des critiques de la nouvelle opposition interne sont pour Benoît Hamon. «Ça a du mal à démarrer et pour l'instant, c'est le porte-parole qui occupe tout l'espace médiatique, sans représenter l'unité idéologique de la direction, car il n'y en a pas», regrette le député. Avant de prévenir: «Il ne faudrait pas que le PS perde sa culture de gouvernement à force d'être tout le temps dans la rue. Ça ne veut pas dire qu'il faut renoncer à des propositions radicales, mais on ne peut pas transformer le parti en super syndicat ou en PCF ancienne formule.»
Michel Sapin pointe «le risque de voir Benoît s'imposer avec talent et une certaine légitimité. Mais il est quand même issu du courant le plus minoritaire».
Une position que partage le député Pierre Moscovici. Un de ses proches, le président du groupe à la région Île-de-France Jean-Paul Planchou, tacle ainsi Hamon dans un communiqué paru mercredi: «Ses prises de position n'ont manifestement pas marqué l'opinion, déplore-t-il, et les déclarations notamment de son porte-parole ne sont guère en phase avec des orientations de rénovation de la gauche.»
«Le PS revient dans des réunions où régnait son silence»
Le porte-parole Benoît Hamon reconnaît «ne pas avoir été parfait» à son poste, mais n'a plus «envie de refaire le congrès. Veut-on continuer comme avant ? Quand l'unité ne tenait qu'au seul talent de Hollande, où on était tous d'accord autour d'un compromis permanent, pour tous déclarer après qu'on est inaudible». Outre une interview virulente contre les partisans de Ségolène Royal suivie d'excuses, Hamon a bousculé «l'aristocratie sociale-démocrate» avec son annonce (faite à Mediapart) contestée en faveur du rétablissement de l'autorisation administrative de licenciement (lire notre analyse).
«Le défi, explique-t-il, c'est de ne plus être dans le commentaire de l'agenda sarkozyste, mais dans la réalité des difficultés des Français. Je vois au moins une vertu à ma prise de position que certains ont considéré archaïque, elle oblige le gouvernement à agir en tenant compte de cette réalité.» Il admet la difficulté de la tâche, tout en se voulant optimiste: «Le parti est éreinté, on est encore en rodage, trop enthousiaste ou trop prudent. Mais il n'y a pas de problème pour réamorcer la pompe. On sent un appel d'air et l'appétit des gens prêts à se réimpliquer.» S'il note déjà la «nouvelle atmosphère de travail et de combat au groupe parlementaire», il demande «un peu de temps» et estime que «le nouveau dispositif donnera sa pleine mesure dans les mois à venir».
Signe positif plaidant en faveur de la nouvelle équipe, le travail des secrétaires nationaux (SN) porterait déjà ses fruits auprès des «sympathisants socialistes». De son côté, Martine Aubry a multiplié les rencontres avec les syndicats. Laurence Lego, de la CFDT, juge «positif d'échanger avec quelqu'un qui a déjà eu des fonctions ministérielles, surtout au Travail. Elle connaît ses interlocuteurs et les volontés de discussion sont optimales.»
En parallèle, de nombreuses reprises de contact récoltent un accueil favorable. Ainsi Jean-Pierre Dubois, le président de la Ligue des droits de l'homme (LDH), se «félicite de l'excellente nouvelle: le PS revient dans des réunions où régnait jusqu'ici son silence». Pouria Amirshahi (secrétaire national aux droits de l'homme) a participé aux discussions sur le texte de la LDH sur Gaza, et vient de faire réadhérer le parti au Collectif liberté égalité justice (Clej). «On est nombreux dans le mouvement civique et social à se féliciter d'un retour très net d'activité», conclut Dubois.
Même tonalité du côté du puissant réseau associatif France nature environnement. Son porte-parole, Arnaud Gossement, se dit «agréablement surpris d'avoir été recontacté. On n'avait plus de liens avec le siège du PS depuis la présidentielle. Laurence Rossignol (secrétaire national à l'environnement) a demandé à nous rencontrer, sans considérations médiatiques, pour discuter des enjeux écologiques autour de leur contre-plan de relance. Avant, c'était soit des "réunions baratins", soit on nous disait de nous adresser aux Verts».
Deux "grands projets" doivent rapidement sortir des cartons. Initialement prévue pour le 20 janvier, l'annonce du contre-plan de relance pourrait être décalé d'un jour, pour ne pas se heurter médiatiquement à l'investiture de Barack Obama. Encore en discussion collective, il est coordonné par les députés Alain Vidalies et Michel Sapin, ainsi que par le fabiusien Guillaume Bachelay. Estimé autour de 40 milliards d'euros, il doit démontrer que le PS a encore des idées, centrées sur le pouvoir d'achat et la protection des salariés, sans pour autant virer au catalogue programmatique.
Par ailleurs, la remplaçante d'André Vallini au secrétariat national à la justice, la strausskahnienne Marie-Pierre de la Gontrie, prépare un «livre noir des libertés sous Sarkozy», qui devrait voir le jour d'ici deux mois. «Il s'agit de l'éloigner des Français, en pointant méticuleusement la dérive autocratique du régime», explique David Lebon. Quant à la rénovation, les moyens alloués à Arnaud Montebourg sont encore en arbitrage. Le PS promet un «premier renouvellement» à l'occasion des élections européennes, avant d'évoquer le lancement d'états généraux de la rénovation après le scrutin et une convention nationale pour la fin 2009.
Opposition interne et intra-opposition
Reste la vie interne du parti, encore minée par les séquelles d'un congrès éprouvant. L'atomisation des courants est en voie de confirmation, chacun songeant à l'avenir. Le maire de Grenoble, Michel Destot, crée «une start-up»réunit les proches de son courant Besoin de gauche le 25 janvier prochain. Les reconstructeurs qui ont porté Martine Aubry réfléchissent également à une structuration en courant, concrétisant leur alliance lancée en juin. Seul Bertrand Delanoë semble s'être retiré des affaires nationales. regroupant l'aile rocardienne du courant Strauss-Kahn, tandis que Pierre Moscovici
La situation n'inquiète pas Michel Sapin: «Que chacun essaie de construire son petit canton pour s'agglomérer dans la perspective d'une vraie majorité n'a rien d'étonnant.» Ce proche «sans chipoter» de François Hollande sourit: «François n'est pas devenu président de conseil général pour rien, ça permet de bien connaître les cantons.» Le premier secrétaire sortant a récemment dit «être dans une démarche de travail pour 2012».
Et puis Ségolène Royal. Si la dernière candidate à la présidentielle continue d'occuper le devant de la scène, son entourage s'active en coulisse depuis un un mois. En ce début d'année, ses proches s'apprêtent à lancer L'espoir à gauche, pendant interne de Désirs d'avenir, qui devrait être dévoilé le 31 janvier. Déjà un site internet, bientôt agrémenté d'un réseau social militant, est en cours de "remplissage". On y découvre une organisation décentralisée région par région et les prises de position sur l'actualité des principaux cadres royalistes.
Conscients de leur poids dans le parti, ils disent attendre que le parti se rassemble. «On ne veut pas être dans la guérilla, à condition qu'en face ils ne soient pas dans l'auto-suffisance», résume Vincent Peillon. À ses yeux, la récente nomination du député Pascal Terrasse à la tête de la commission des contrôles financiers est un signe bien faible de rapprochement.
Tous les mardis avant les bureaux nationaux, David Assouline et Patrick Mennucci sont conviés à faire le point avec la direction dans une réunion resserrée de coordination. «Mais c'est surtout pour nous communiquer l'ordre du jour et pas vraiment discuter des textes qui y sont présentés», nuance François Rebsamen.
Le premier vrai test de la très hypothétique réunification du parti aura lieu avec les élections européennes (lire notre article sur la préparation du PS). Sur le fond, la rédaction du programme ne devrait pas causer trop de désaccords, son ossature étant déterminée par le Manifesto du parti socialiste européen (PSE). Et tous semblent d'accord pour gauchir quelque peu sa ligne. «La question démocratique est trop absente», selon Peillon, l'Europe protectrice «pas assez présente» pour Benoît Hamon. Michel Sapin semble ne pas être soucieux: «Sans une majorité claire dans le parti, on ne peut pas arriver à l'équilibre des positions du jour au lendemain. Mais pour l'instant, sur l'Europe comme sur le plan de relance économique, je ne me sens pas très éloigné de l'orientation qui se prépare.»
Si la méthode d'élaboration du programme électoral est encore à l'étude, Aubry entend bien s'impliquer dans la campagne, en s'appuyant sur le président danois du PSE, Poul Nyrup Rasmussen, qui aurait dû assister à ses vœux en invité surprise.
Dans un scrutin très concurrentiel à gauche et découpé en grandes régions, c'est évidemment la composition des listes électorales qui risque d'attiser les tensions. Députés sortants élus en 2004 et devenus têtes d'affiche au PS en 2008, désirs de renouvellement, obligation de parité et représentation interne dictée à la proportionnelle du vote des motions lors du dernier congrès… La chose ne va pas être simple.
Illustration du casse-tête: comment caser dans une même région Harlem Désir (tête de liste sortant), Benoît Hamon et Vincent Peillon (qui ont tous deux exprimé leur souhait de ne pas se représenter dans l'euro-région Nord)? Une solution actuellement envisagée par la direction serait de proposer à Peillon un parachutage en tête de liste dans la région Sud-Ouest, aux côtés de Najat Belkacem et Patrick Mennucci. Façon de tester la réelle unité royalistes des socialistes de Rhône-Alpes et Bouches-du-Rhône?
Personne ne cherche toutefois à attiser les braises à peine refroidies de la division. «Il n'y a pas si longtemps, les rôles étaient inversés à la direction du parti. Des repères changent. Il faut tous apprendre à redevenir fair-play», constate Benoît Hamon. «On est dans un registre cordial et courtois. Loin de l'ambiance post-congrès de Rennes. La crédibilité sera définitivement retrouvée si le rassemblement se fait», complète François Rebsamen. Ainsi va le PS du mois d'après, tâtonnant mais pas désespéré, toujours divisé mais tentant de soigner ses blessures lentement. En pleine convalescence. Avec risque de rechute possible.
Liens:
[1] http://www.mediapart.fr/club/blog/stephane-allies
[2] http://www3.mediapart.fr/journal/france/republico/150109/ps-le-courant-royaliste-pret-a-se-lancer
[3] http://www.lejdd.fr/cmc/scanner/politique/200903/aubry-ses-voeux-sans-doute-lundi_179179.html?popup
[4] http://www.mediapart.fr/journal/france/261108/dans-une-ambiance-glaciale-martine-aubry-promet-le-renouveau
[5] http://www.mediapart.fr/journal/france/061208/nouvelle-direction-du-ps-38-membres-0-royaliste
[6] http://www.mjsfrance.org/
[7] http://www.mediapart.fr/journal/france/051208/david-lebon-l-atout-jeune-de-martine-aubry
[8] http://www.mediapart.fr/journal/france/120109/la-gauche-francaise-assume-son-soutien-au-peuple-palestinien
[9] http://www.mediapart.fr/journal/france/171208/le-ps-cherche-comment-limiter-la-casse-aux-elections-europeennes
[10] http://www.mediapart.fr/journal/economie/121208/licenciements-hamon-se-plait-a-reveiller-les-fantomes-du-ps
[11] http://www.mediapart.fr/journal/france/111208/mis-a-la-rue-les-proches-de-royal-structurent-leur-courant
[12] http://www.mediapart.fr/journal/france/010608/martine-aubry-sept-ans-de-refection
[13] http://lamouette.blog.lemonde.fr/2009/01/13/ps-cherche-martine-aubry-desesperement/
[14] http://www.europe1.fr/Info/Actualite-Politique/Partis/PS-Aubry-premiere-secretaire-a-temps-partiel/(gid)/193897
[15] http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2009/01/11/article_martine-aubry-fait-le-voeu-d-un-cessez-l.shtml
[16] http://www.lavoixdunord.fr/France_Monde/actualite/Secteur_France_Monde/2009/01/10/article_martine-aubry-l-hopital-n-est-pas-une-e.shtml
[17] http://www.nordeclair.fr/Actualite/2009/01/11/martine-aubry-redit-tout-son-soutien-pou.shtml
[18] http://www.republicain-lorrain.fr/fr/GRDC_URWeb_Get.aspx?iCategorieRedactionnelle=75&iurweb=253257
[19] http://www.leparisien.fr/politique/royal-assistera-a-l-investiture-d-obama-12-01-2009-370850.php
[20] http://www.mediapart.fr/journal/france/republico/120109/pourquoi-andre-vallini-quitte-la-direction-du-ps
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[23] http://www.lepost.fr/article/2008/12/30/1369967_benoit-hamon-s-excuse-les-enrages-lui-pardonnent.html
[24] http://www3.mediapart.fr/journal/france/051208/pour-benoit-hamon-le-ps-doit-incarner-l-opposition-aupres-de-ceux-qui-proteste
[25] http://www.cfdt.fr/rewrite/site/3926/site-de-la-confederation.htm?idRubrique=4599
[26] http://www.ldh-france.org/
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[28] http://www.syndicat-magistrature.org/spip.php?article655
[29] http://www.fne.asso.fr/
[30] http://abonnes.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/01/12/le-ps-elabore-un-contre-plan-de-relance-de-40-milliards-d-euros_1140714_1101386.html
[31] http://www.lejdd.fr/cmc/politique/200903/opposition-le-ps-part-en-guerre_178251.html
[32] http://www.mediapart.fr/journal/france/republico/080109/ps-fabius-ouvre-un-blog-destot-cree-un-courant
[33] http://www3.mediapart.fr/journal/france/020608/les-reconstructeurs-et-martine-aubry-pilonnent-la-direction-du-ps
[34] http://www.liberation.fr/politiques/0101311085-bertrand-delanoe-est-maire-de-paris-point-barre
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[37] http://www.desirsdavenir.org/
[38] http://www.lespoiragauche.fr
[39] http://www.lespoiragauche.fr/l-equipe/delia-CMS/equipe/subtopic_id-22/topic_id-4/
[40] http://www.lespoiragauche.fr/toutes-les-actus/delia-CMS/page/topic_id-7/
[41] http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gb6j_XsJoD-2TEjuPFk5-C-yiTKA
[42] http://www3.mediapart.fr/journal/france/171208/le-ps-cherche-comment-limiter-la-casse-aux-elections-europeennes
[43] http://www.box.net/shared/static/dkypbc12vg.pdf
[44] http://www3.mediapart.fr/journal/france/republico/120109/rasmussen-invite-surprise-aux-voeux-de-martine-aubry