Par Stéphane Alliès - 23 mai 2009 - Mediapart.fr
La social-démocratie européenne peut-elle enfin espérer une sortie de crise grâce à la crise? Alors que le modèle «soc-dém» est en perdition depuis une dizaine d'années, l'heure n'est plus à l'analyse de ses errements, mais bien à la réflexion autour de sa redéfinition. Maintenant que les conservateurs occupent le pouvoir dans la majorité des pays européens, et alors que la régulation du capitalisme s'impose désormais comme une obligation pour tous les gouvernements, Mediapart donne à lire les contributions récentes de la science politique sur la question. Tour d'horizon de douze mois de réflexions sur la réinvention d'un modèle à bout de souffle.
En France, les chercheurs proches du PS se sont déjà livrés à une passe d'arme quant à l'avenir de la gauche de gouvernement. Ainsi, Liem Ngoan-Hoc (l'un des derniers économistes critiques du capitalisme restés dans le giron socialiste – lire notre article sur le départ des autres –, proche de Benoît Hamon devenu deuxième de la liste grand Est aux européennes) et Philippe Marlière (passé depuis lors au NPA, ainsi qu'il l'a expliqué dans une lettre ouverte à Martine Aubry publiée sur Mediapart) l'assuraient en novembre 2008: «La social-démocratie sera sociale ou ne sera plus» (que l'on peut retrouver sur le site du think-tank La Forge, fondé par Benoît Hamon).
D'après eux, «la social-démocratie européenne doit initier des réformes fiscales améliorant la redistributivité de l’impôt»«proposer aux partenaires sociaux de s’entendre sur une progression des salaires indexée sur les gains de productivité et l’inflation». Avant de conclure: «Les électeurs qui ont, par dépit, porté les nouvelles droites européennes au pouvoir appartiennent aux classes populaires. La social-démocratie partira à leur conquête ou disparaîtra.»
Une tribune qui répondait à celle, publiée dans Le Monde (et visible ici), de Gérard Grunberg et Alain Bergounioux (proches de Bertrand Delanoë et Michel Rocard). Ceux-ci défendaient «une réactivation du projet politique européen» comme instrument d'une sortie de crise, sans abandonner son «cheminement idéologique». Donc sans céder à «une position définie essentiellement par l'anticapitalisme ou l'antimondialisation», qui selon eux «laisserait la social-démocratie sur le bord de la route sans moyen de maîtriser l'avenir de nos pays et de nos sociétés, et laissant à d'autres le soin de le faire».
Pour Gilles Raveaud, économiste proche du mensuel Alternatives économiques (pour lequel il tient un blog), «la crise actuelle, terrible pour celles et ceux qui la subissent, rend un certain retour de la social-démocratie inévitable», qu'il situe au niveau d'un «retournement fiscal» venant «des pays symboles de la faible taxation, c’est-à-dire les Etats-Unis et le Royaume-Uni». Et d'attendre «avec impatience le moment où les Etats-Unis renoueront avec leur histoire de taux d’imposition élevés, et ou le Royaume-Uni ressemblera plus au pays européen très socialiste qu’il était avant l’arrivée de la dame de fer».
On peut retrouver une tentative de synthèse de ces points de vue, sous la plume de Jean-Christophe Cambadélis, qui a publié à la fin du mois de mars une note à la Fondation Jean-Jaurès, intitulée «Les socialistes européens et les temps nouveaux» (télécharger ici en PDF). Dans cet essai, l'actuel secrétaire national aux relations internationales du PS (et ancien lieutenant de Dominique Strauss-Kahn) dresse les contours de sa vision d'une «social-démocratie européenne moderne et assumée».
Sa thèse: pour se renouveler, les «soc-dém» doivent prendre en compte les «errements du social-libéralisme». Et doivent emprunter un «nouveau cours» qui, s'il «ne suit pas la voie du “néogauchisme conservateur”», l'ancre «dans ses valeurs traditionnelles». D'après Cambadélis, les socialistes français, «qui ont assumé leur réformisme», seraient dès lors «dans une position centrale» pour aborder «la construction d'une Europe sociale et politique».
Une crise du nord au sud de l'Europe
Depuis un an, et un colloque organisé à Saint-Ouen sur la social-démocratie en crise (dont Mediapart avait partiellement rendu compte), deux revues de science politique ont tenté d'analyser l'état des différents visages du pouvoir social-démocrate en Europe.
Le dernier numéro de Critique internationale (avril-juin 2009), intitulé «Social-démocratie, marché et compromis», se consacre à l'étude des politiques publiques en Suède, en Allemagne et au Royaume-Uni. Dans son introduction, «Pour une approche plurielle de la social-démocratie» (accès payant ici), Yohann Aucante termine en évoquant la crise financière: «Jusqu'ici, les sociaux-démocrates sont certes des bons gestionnaires d'un système d'économie mixte plus ou moins social ou libéral, mais ils ne disposent pas (ou plus) d'un répertoire idéologique ou d'une capacité à imaginer des modèles différents, même dans le cadre d'un capitalisme renouvelé.» Et de citer «l'absence quasi totale de réflexion sur des dispositifs comme l'allocation universelle» ou «l'adoption tardive et souvent laborieuse d'un credo écologique».
Dans une analyse sur «le consentement à l'économie de marché: une constante sociale-démocrate en Suède et au Royaume-Uni» (résumé et accès payant ici), le suédois Jonas Hinnfors étudie sur le long terme les textes programmatiques du Labour et de la social-démocratie suédoise, depuis les années 1960 jusqu'à nos jours. Il en tire une constat accablant: «Les multiples références relevées dans les documents de l'Âge d'or montrent que la social-démocratie n'était - n'est - même pas si réformiste, en ce sens que ses ambitions et son imagination n'allaient pas au-delà d'une extension de l'Etat-providence (…). Cela pose néanmoins problème. Car la quasi-absence d'idée sur ce que pourrait être "l'étape suivante" prive le parti d'une vision d'avenir cohérente.»
Puis il remarque, cruel: «C'est le concept de concurrence qu'on a mobilisé pour améliorer l'efficacité de l'entreprise publique, et non des instruments sophistiquées de planification ; ce qui, d'une certaine manière, a facilité la formulation et la mise en œuvre des réformes libérales ultérieures.» Avant de conclure: «Jusqu'à présent, la social-démocratie n'a pas trouvé meilleur moyen de sauvegarder les bienfaits de l'Etat providence (et donc elle-même) qu'une économie de marché en bon état de fonctionnement.»
Dans une comparaison entre «les nouvelles politiques de l'emploi au Royaume-Uni et en Allemagne» (résumé et accès payant ici), Jochen Clasen pointe les similitudes des actions gouvernementales de Tony Blair et Gerhard Schröder: «Au cours des dix dernières années, ils ont réduit la protection des chômeurs en termes de revenu de substitution et modifié l'équilibre des dispositifs d'activation, au détriment de l'amélioration des qualifications et au bénéfice du couple couverture minimale/priorité absolue au retour à l'emploi.»
Sur le sujet des difficultés de la «troisième voie» britannique, signalons également une intéressante contribution d'Antoine Colombani, en juin 2008 dans La Vie des idées, sous le titre: «La fin du New Labour». L'auteur y soutient l'idée que le modèle de social-démocratie libérale rencontre «une crise de confiance dévastatrice auprès de l’électorat populaire (…) et des classes moyennes du sud du pays réputées faire et défaire les gouvernements britanniques».
Selon lui, «la crise actuelle révèle les faiblesses structurelles du modèle de croissance des années Blair: dépendance très forte à l’égard du secteur financier, déficit commercial poussant la livre à la baisse, insuffisance de l’offre de logements à l’origine de la bulle immobilière, etc.».
Et le modèle blairiste est tout aussi mal en point que ses voisins sociaux-démocrates, faute d'anticipation et de distance critique envers les politiques libérales. «La question posée aujourd’hui à Gordon Brown est celle de la recherche d’une croissance soutenable et non plus celle de la gestion du cycle. Or, de façon assez classique, le Labour a considéré le dynamisme économique et la prospérité comme un acquis sans développer d’analyse du capitalisme contemporain. Il n’a donc ni explication à donner aux événements actuels, ni projet identifié pour sortir de l’ornière.»
Le n°27 de Pôle Sud (juin 2008) s'intéresse lui à la spécificité du socialisme dans l'Europe du Sud. Dans un article intitulé «Les partis socialistes d'Europe du Sud: des organisations performantes?» (résumé et accès payant ici), le belge Pascal Delwit analyse les résultats électoraux et l'évolution des effectifs partisans des PS grecs, espagnols et portugais, par rapport à leurs homologues français et italiens. Selon lui, «la configuration du socialisme démocratique dans ces trois Etats nouvellement démocratiques est autrement plus porteuse d'un point de vue électoral». Et le politologue de constater que si, avec des «formations organisationnellement modestes», ils s'inscrivent dans un «contraire du modèle social-démocrate européen», une «dynamique de rapprochement des modèles est à l'œuvre». Notamment en raison de l'importance du «rôle du leader dans la vie du parti et dans son incarnation», spécificité «sudiste» qui tend à se généraliser dans le reste de l'Europe sociale-démocrate.
S'intéressant à l'exercice du pouvoir et aux conditions du maintien de celui-ci en Espagne et en Grèce, les politistes Gerassimos Moschonas et George Papanagnou estiment de leur côté (résumé et accès payant ici) que «le Pasok et le PSOE ont produit, adopté ou mis en chantier (une fois au gouvernement) des idées que la droite de ces deux pays n’était pas en mesure de produire ou pas encore prête à accepter ou à mettre en œuvre». Mais ils considèrent eux aussi que «le cycle politique qui s’est amorcé à l’effondrement des régimes autoritaires est clos dans les deux pays. Un “cycle ordinaire” succède au cycle de domination de la période précédente». Et avancent qu'ils «doivent à présent réinventer un projet de gauche dans un nouvel univers où les idées néo-libérales possèdent une supériorité normative face aux idées sociales-démocrates».
Enfin, Marta Touykova apporte un intéressant éclairage sur la «redécouverte et reconstruction d'une filiation de la social-démocratie en Bulgarie» (résumé et accès payant ici), d'où il ressort que «le Parti socialiste (PSB, issu de l’ancien parti communiste) connaît un processus de transformation qualifié de social-démocratisation. En effet, dans le contexte post-communiste, la social-démocratie est devenue la façon privilégiée et légitime d’exprimer à la fois l’opposition au communisme et/ou à la re-communisation, la proximité avec la gauche européenne et surtout la radicalité et l’irréversibilité de la transformation entreprise». D'après elle, le PSB est parvenu à s’imposer comme le principal représentant parlementaire de cette famille politique dans le pays grâce «à son adhésion à l’Internationale socialiste et au Parti des socialistes européens».
Quelle sortie de crise?
Le think-tank britannique Policy Network s'est essayé en septembre 2008 à lister les points de convergence entre les différents modèles sociaux-démocrates européens, afin d'en définir les issues possibles. Dans leur note, Rene Cuperus et Frans Becker (responsables de la Fondation Wiardi Beckman – proche du parti travailliste hollandais) constatent que s'il existe bien des contextes politiques différents selon les pays, tous les partis de centre-gauche se heurtent à des difficultés similaires: désaveu des classes populaires, absence de leaders emblématiques et de renouvellement générationnel, déficit d'une vision politique claire, compétition accrue avec un centre-droit apparaissant plus compassionnel, quand les «soc-dém» souffrent d'une image technocratique.
D'autres facteurs explicatifs de la crise des gauches de gouvernement semblent davantage spécifiques. Ainsi, Cuperus et Becker pointent la concurrence d'un parti fort à gauche (aux Pays-Bas ou en Allemagne), les conséquences des réformes de protection sociale (Angleterre, Scandinavie ou Allemagne) ou l'absence de réforme (France et Italie), l'usure du pouvoir (Suède ou Angleterre), les difficultés à gérer les problématiques d'immigration (Pays-Bas, Allemagne), etc.
Et de plaider pour quatre éléments de sortie de crise possibles: «imposer un nouveau leadership, rajeuni et capable de personnaliser le pouvoir» ; «redéfinir un programme social-démocrate, notamment en rétablissant des liens entre les différents partis européens» ; «améliorer l'organisation partisane (en nouant ou renouant des liens avec la société civile et penser un recrutement dans les classes populaires)» ; «imaginer une stratégie électorale qui soit efficace entre les échéances électorales, en facilitant l'émergence de nouveaux leaders locaux potentiels, comme en instaurant un lien permanent avec les partis partenaires».
Pour le président de l'Institut universitaire européen de Florence, le politologue français Yves Mény, qui s'est exprimé dans une tribune à Ouest-France en mars dernier: «La gauche de tradition sociale-démocrate régresse sous la poussée des populismes. Elle n'arrive pas à convaincre l'électorat modéré qu'elle gérerait mieux la crise que la droite et elle ne parvient pas à convaincre l'électorat de la gauche radicale que ses propositions sont meilleures et plus réalistes que celles des révolutionnaires en chambre.»
Il estime que, «faute d'avoir créé son propre espace d'idées et de programmes, la gauche est écartelée entre des pulsions radicales et des réactions ponctuelles qui ne constituent pas une alternative crédible». La voie de la rédemption pourrait être à son sens de retrouver «une vision du monde», «de manière à la fois réaliste et porteuse d'espérance». La recette? «Comme l'a démontré Obama aux États-Unis, en combinant pragmatisme et utopie.»
La référence au modèle Obama a également été évoquée par Le Monde du 12 mai. Rendant compte du dernier sommet des chefs d'Etat progressistes (dont on retrouve le blog des coulisses de l'événement en cliquant ici), réuni à Vina del Mar (Chili), le quotidien du soir assure que «les démocrates américains aspirent visiblement à un rôle de leader des "progressistes". Bill Clinton a animé le dernier forum du Parti socialiste européen à Bruxelles, et Howard Dean, ex-président du Parti démocrate, a rendu visite aux socialistes allemands et français». Pour autant, la venue à Paris de «Mister Dean» a donné lieu à une série de conseils essentiellement stratégiques, comme l'a raconté Mediapart.
Yves Mény voit lui trois domaines que la social-démocratie se doit de réinvestir pour retrouver une ligne idéologique performante, en s'inspirant d'un éditorial du Financial Times: «La gauche européenne, écrivait-il, devrait s'emparer des trois "E" : Entreprise, Environnement, Éducation. Sur le premier "E", la gauche est encore prisonnière des schémas passés ; sur le deuxième, elle a pris du retard ; sur le troisième, elle est victime des pesanteurs de son électorat.»
[1] http://www.mediapart.fr/club/blog/stephane-allies
[2] http://www.mediapart.fr/node/41118
[3] http://www.mediapart.fr/journal/international/290608/les-quatre-crises-de-la-social-democratie-europeenne
[4] http://www.mediapart.fr/journal/france/210509/le-ps-est-lache-par-une-partie-de-ses-economistes
[5] http://www.mediapart.fr/club/edition/les-invites-de-mediapart/article/180309/chere-martine-je-quitte-le-ps-pour-rejoindre-le
[6] http://la-forge.info/2008/11/14/tribune-la-social-democratie-sera-sociale-ou-ne-sera-plus/
[7] http://sr07.unblog.fr/2008/10/24/la-social-democratie-sera-europeenne-ou-ne-sera-plus-par-alain-bergounioux-et-gerard-grunberg/
[8] http://alternatives-economiques.fr/blogs/raveaud/2009/04/07/crise-et-retour-de-la-sociale-democratie/
[9] http://www.jean-jaures.org/
[10] http://www.jean-jaures.org/essai24/cambadelis_FJJ.pdf
[11] http://www.mediapart.fr/journal/france/230509/l-autocritique-europeenne-d-un-techno-social-democrate
[12] http://www.cairn.info/revue-critique-internationale-2009-2.htm
[13] http://www.cairn.info/revue-critique-internationale-2009-2-p-9.htm
[14] http://www.cairn.info/revue-critique-internationale-2009-2-p-17.htm
[15] http://www.cairn.info/revue-critique-internationale-2009-2-p-37.htm
[16] http://www.laviedesidees.fr/La-fin-du-New-Labour.html
[17] http://www.laviedesidees.fr/La-fin-du-New-Labour.html#nb14
[18] http://www.cairn.info/revue-pole-sud-2007-2.htm
[19] http://www.cairn.info/resume.php?REVUE=pole-sud&NUMPUBLIE=2007-2&PP=21
[20] http://www.cairn.info/revue-pole-sud-2007-2-p-43.htm
[21] http://www.cairn.info/revue-pole-sud-2007-2-p-105.htm
[22] http://www.policy-network.net
[23] http://www.policy-network.net/index.aspx?id=2612
[24] http://pvda.nl/renderer.do/menuId/37280/sf/37280/returnPage/37280/itemId/16622/pageId/37210/instanceId/37450/
[25] http://www.iue.it/
[26] http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-La-gauche-social-democrate-et-la-crise-_3633-846479_actu.Htm
[27] http://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2009/05/12/pour-les-progressistes-le-renouveau-vient-d-amerique_1191982_3214.html#ens_id=1192077
[28] http://pgc09.wordpress.com/
[29] http://www.mediapart.fr/journal/france/050409/les-sept-conseils-de-mister-dean-aux-socialistes-francais
[30] http://www.ft.com/home/europe
[31] http://www.soco-ulb.be/en/publications-details_social-democratie-chomage.html
[32] http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/search/?_Prescripts_Search_tabs1=advanced&_Prescripts_Search_orderBy=year&_Prescripts_Search_runnedQuery=(+(fullContent:"social democratie"^900.0 fullTitle:"social democratie"^940.0 content:"social democratie" title:"social democratie"^2.0 summary:"social democratie" authors:"social democratie"^5.0 illustrations:"social democratie"^4.0 bibrefs:"social democratie"^4.0 toctitles:"social democratie"^4.0 toctitles1:"social democratie"^3.0 toctitles2:"social democratie"^2.0 toctitles3:"social democratie")) AND ( +access_right:(free) )&_Prescripts_Search_pageToDisplay=0&_Prescripts_Search_resultPerPage=10
[33] http://www.laviedesidees.fr/ -social-democratie- .html
[34] http://www.google.fr/url?sa=t&ct=res&cd=66&url=http://www.laidi.com/papiers/socialdemo.pdf&ei=NyllSPaeMYOE0QXcq8C9DQ&usg=AFQjCNHYCECFBj2ihU3guCLI1PYvZtyhQg&sig2=CDxYJtgN8VCvc3kxHJAJWw
[35] http://www.lemonde.fr/old-horizons/article/2002/05/25/social-democratie-en-crise_277233_3230.html
[36] http://www.fondatn7.alias.domicile.fr/affiche_page.php4?Id=562&IdSite=1&IdRub=128