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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 08:33
"Tout ça pour ça ?", et après ?

Le congrès de Versailles du lundi 22 juin 2009 ne restera dans l'histoire que pour la simple et unique raison qu'il fut la première traduction pratique de la rupture avec la tradition républicaine instaurée par la IIIème République, qui interdisait au Président de la République de s'exprimer devant les deux assemblées. Souvenir méfiant des coups d'Etat Bonapartistes de 1798 et de 1851, symbôle historique brisé qui en dit long sur le respect qu'à le Petit Nicolas de l'Histoire et de la République.


Après ? Rien d'historique justement... une confirmation de l'effacement définitif du Premier ministre et un Président de la République, qui à la fois fait des pieds et des mains pour qu'on lui accorde une attention et un respect qu'aucun de ses prédécesseurs n'ont recherché et qui prononce un discours à faire douter de ses capacités à enfiler le costume de Président de la République. Le modèle de Sarkozy serait, non les tenants de la famille Bonaparte, mais le Président des Etats-Unis d'Amérique en général et son discours sur l'Etat de l'Union ; cependant outre le fait que POTUS répond à l'invitation du Congrès et ne convoque pas les assemblées comme l'a fait Nicolas le Petit, le discours prononcé hier était très en deçà du pire des plus soporifiques discours sur l'Etat de l'Union.
Et après ? une confirmation encore, celle que les accents de la campagne des présidentielles, où Sarkozy vantait un modèle anglo-saxon libéral et compatible avec une mondialisation du même accabit, ont définitivement cédé face à la réalité et à la crise : aujourd'hui on vante le modéle social républicain, on fustige une mondialisation financière, on dénonce ceux qui autrefois avec Sarkozy donnaient des leçons sur la bonne tenur des comptes publiques auraient provoqué des déficits plus colossaux encore. Bah, Sarkozy n'a pas osé cette fois-ci citer Blum ou Jaurès, mais il faudra sans relâche rappeler à nos concitoyens quelle société le candidat Sarkozy promettait en 2007 et quelle tonalité contradictoire prend aujourd'hui son discours. Rappeler une autre confirmation toujours, celle que son discours d'aujourd'hui et celui qu'il tient au niveau international est en contradiction complète avec l'action menée par son gouvernement. Il est temps que nous réussissions à déciller les yeux des Français, car brosser les gens dans le sens du poil avec bons sentiments et phrases creuses, passe encore, mais les endormir ainsi pour les briser confine au comble de l'imposture et de la malhonnêteté : bouclier fiscal, pouvoir d'achat en berne, franchise médicale, attaques sur l'école publique, fragilisation des services publics et de la fonction publique, privatisation de la poste, etc., la liste est longue et non content de faire des classes populaires et des classes moyennes leurs premières victimes, toutes ces mesures sont inefficaces et contre-productives...

Mais après ? Le discours préparé par Guaino pour le Congrès de Versailles n'avait finalement qu'un objectif - les grandes annonces ayant été passées par pertes et profits -, celui de réduire au silence une opposition fragilisée en adoptant une partie de son discours. Nous ne pouvons donc nous contenter de rappeler ce que je disais plus haut, la contradiction entre les discours d'hier et d'aujourd'hui, la contradiction entre les discours d'aujourd'hui et les actes. Il nous faut le mettre au pied du mur : Sarkozy veut-il emprunter des thématiques et des propositions issues de la gauche ? et bien qu'à cela ne tienne, contrairement à ce que considère le petit monde médiatique, le Parti socialiste et ses partenaires ne manquent pas de propositions ici ou là - c'est le projet global et cohérent, inscrit dans une stratégie de conquête, qui fait défaut -, nous pouvons donc aller sur ce terrain et répondre point par point au discours de Sarkozyet aux phrases creuses qui lui servaient hier de propositions : Nicolas Sarkozy veut redéfinir la distribution des bénéfices pour en faire profiter ceux qui travaillent : chiche ! Le président veut pousser au maximum la taxe carbone ! Chiche ! Il renonce à la discrimination positive par des critères ethniques et parle maintenant de critères sociaux ! Chiche ! Tout cela apparatient au vocabulaire et au code génétique de la gauche, revenons au Parlement et posons notre travail... de deux choses l'une, soit le Gouvernement et Sarkozy ne pourront pas faire autrement que de jouer le jeu et cela risque pour eux de créer des dissensions parmi leurs troupes tout en faisant éventuellement avancer certains dossiers, soit - et c'est sans doute le plus probable - nous pourrons constater une fois de plus avec cette fois-ci une démonstration claire pour l'opinion publique que les pronunciamento sarkozien n'ont aucune portée quand il s'agit de faire autre chose que ce qui est compatible avec le logiciel conservateur et réactionnaire dont le Président de la République est le pur produit.

Nous passerons d'un anti-sarkozisme défensif, inopérant et inaudible jusqu'ici, à une opposition offensive qui s'offre une perspective sérieuse de renverser le petit homme de l'Elysée en 2012. Car ce même travail doit évidemment participer de l'élaboration d'une alternative et doit se faire dans la plus grande coopération possible avec nos partenaires de gauche.

Frédéric Faravel
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