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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 08:15
Le second tour de l'élection municipale partielle d'Aix-en-Provence ce dimanche 19 juillet 2009 se solde par une nouvelle victoire à l'arraché de la maire invalidée, Maryse Joissains (UMP). 187 voix la sépare de la coalition PS-Modém-Les Verts-PRG, qui ne recueille que 49,78% des suffrages, avec une participation en hausse de 6 points entre les deux tours.
La faiblesse de l'écart, la probabilité extrême que le candidat socialiste Alexandre Medvedovsky et la singularité de la situation politique aixoise ne peuvent cependant masquer la défaite de la liste coalisée contre la maire sortante, la faillite d'une stratégie politique, qui avait déjà démontré ses limites à plusieurs occasions lors des municipales ordinaires ou partielles de l'année écoulée.

http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/ill/2009/07/20/h_9_ill_1220619_5939_231161.jpgÉvacuons dès à présent les éléments qui font de la Ville d'Aix-en-Provence un cas particulier. Les deux candidats têtes de liste cristallisent sur leur figure des oppositions fortes et caricatirales, le côté populiste et un brin vulgaire de la maire UMP dans cette ville si bourgeoise des Bouches-du-Rhône, le côté polissé et boboïsé de l'ancien maire socialiste (toujours tête de liste) d'une ville qui n'a jamais été franchement de gauche et aux basques duquel s'accrochent toujours une rumeur locale et infondée de concussion. La campagne s'est déroulée dans la tension et l'exagération que des personnages de Pagnol n'auraient pas mieux illustré, un tract diffamatoire servira comme pour le scrutin de mars 2008, associé à une expertise de la gestion des procurations, de prétexte pour demander un recours en annulation de l'élection. Sans être monolithique socialement, Aix-en-Provence est une ville de droite, bourgeoise et qui se vit comme telle face à ses voisines populaires d'Arles, Aubagne et Marseille : les représentations jouent donc sûrement à plein dans le scrutin. N'oublions pas non plus l'image déformée qu'offre la vitalité étudiante de la Ville pour rappeler à la fois l'exaspération que suscite dans une partie de la population les mobilisations étudiantes et les blocages de facultés qui ont fleuri ces dernières années, et le fait que les étudiants aixois pour habiter dans les résidences étudiantes ne sont pas inscrits sur les listes électorales de la commune. L'image caricaturale de la maire UMP et de sa politique municipale lui ont coûté le soutien du centre droit : les opposants de Maryse Joissains auront conclu de la triangulaire de mars 2008 que c'était là seul la cause de sa réélection. Or aujourd'hui, l'UMP se retrouve - ne serait-ce que pour un temps - avec une large majorité absolue au conseil municipal et la coalition n'a pas réussi à renverser l'équipe sortante.

En effet, il faudra contester l'idée saugrenue que la gauche ne peut prendre les Villes bourgeoises qu'en s'élargissant au centre et au centre droit ; les camarades d'Eaubonne et de Montmorency dans le Val-d'Oise ont démontré que les divisions de la droite suffisent à réussir des hold-up électoraux, charge ensuite aux équipes municipales de transformer l'essai de la reconduction lors de l'élection suivante en misant sur la légitimité municipale - facteur psychologique puissant dans ces communes - sans jamais renier quoi que ce soit de son identité politique et de son projet.
Le cas d'Aix-en-Provence révèle le caractère particulièrement incohérent de l'identité du Modém - en a-t-il réellement une d'ailleurs, si ce n'est l'attachement à son candidat à l'élection présidentielle dont l'aura est déjà largement écornée après les échecs de Pau et des Européennes ? : en effet, François-Xavier de Peretti, leader local du Modém, n'a pas grand chose à voir avec son voisin écolo-centriste Benhamias qui vibrionne sans succès à Marseille. Nous sommes là en présence d'un représentant on ne peut plus traditionnel de la droite modérée locale, si distante d'un Parti socialiste hégémonique dans les Bouches-du-Rhône, qui pour être lui aussi fort modéré (et plus encore avec le cas Medvedovsky), n'en a pas moins fortement mené des politiques sociales marquées afin de s'assurer historiquement le soutien des catégories populaires, extrêmement majoritaires dans le département.
Le scrutin de 2008 n'était d'ailleurs pas si négatif pour le Parti socialiste et ses alliés de gauche à Aix ; il reccueillait près de 43%, contre 44,3% à l'UMP et 12,8% au Modém. Le constat pouvait être fait dès le lendemain du premier tour de juillet 2009, les opposants à la maire sortante étaient en net recul par rapport à l'année écoulée, toutes catégories confondues. Le choix d'une alliance dès le premier tour entre le Parti socialiste et le Modém - en parfaite incohérence politique et fondé essentiellement sur le réflexe anti-Joissains - a dès le départ divisé la gauche, réduit la dynamique électorale et instillé le doute sur la pertinence du projet municipal des opposants à l'UMP aixoise.

Comme on l'a vu à plusieurs reprises tout frein au plus large rassemblement à gauche (hors des terres où la gauche rassemble 70 à 80% des suffrages et ne connaît pas de réelle opposition de droite) fait perdre des voix à un Parti socialiste qui est - comme le disait l'un de ces spécialistes électoraux - un parti de second tour. Empêcher l'union de la gauche au premier tour par le choix stratégique contestable de l'alliance avec le Modém, puis la restreindre au second par l'impossibilité d'avoir la participation du Front de Gauche local a sans doute coûté des voix à la gauche, atténué la mobilisation électorale et in fine coûté la ville. Notons au passage que la division de la gauche a été nuisible à tous les acteurs de la gauche : le PS qui fait un mauvais score au premier tour en alliance avec le Modém, les Verts qui font également un mauvais score malgré le souvenir encore frai des élections européennes et le Front de Gauche qui également ne tient pas les promesses des sondages locaux... Message à tous ceux qui pensent faire leur miel sur un champ de bataille campé sur un champ de ruines !
Cette conjugaison des contraires - coalition hétéroclite PS-Modém-Les Verts-PRG, avec soutien sans participation du PCF et du PG - n'aura eu pour seul résultat que de mobiliser les fonds de tiroir de l'électorat de droite conservateur, qui s'était déjà fortement mobilisé dès le premier tour de la partielle. Bien que le score de Mme Joissains fut excellent dès le 12 juillet 2009, la cristallisation du second tour a incité les électeurs de l'UMP à faire bloc pour conjurer un danger finalement peu probable, quand l'incohérence politique de la coalition des opposants restreignait sa capacité à mobiliser. Les 6 points d'augmentation de la participation entre les deux tours se sont donc faits largement au profit de la maire UMP.
Dans le Val d'Oise, les municipales de Sannois et Montmagny avaient déjà été perdues par la gauche sur un schéma identique, avec deux sociologies électorales assez différentes.

Concluons enfin par un petit retour sur Hénin-Beaumont pour tempérer les enthousiasmes autour du Front Républicain, et rappeler que localement celui-ci est parfaitement en trompe-l'oeil, l'UMP et le Modém n'existant pas ou peu électoralement dans cette ville du Pas-de-Calais... D'autre part, il se peut que la cristallisation autour de Marine Le Pen ait fini par coûter l'écharpe de maire à Steeve Briois.

Frédéric Faravel
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commentaires

M
<br /> L’impasse centriste.<br /> <br /> L’impasse centriste. Chassez le naturel, il revient au galop. Faute de vertébrale politique le PS est tiraillé dans tous les sens. Ce qui lui sert de ligne politique, c’est un flou interprétable qui permet la chose et son contraire. Les éléments de droite incarnés au niveau national par les nouveaux néos poussent leur logique jusqu’au bout avec les vieux démons de la tentation centriste. Cette stratégie est celle de l’échec de la social démocratie européenne et elle n’est pas nouvelle en France . Gaston Deferre proposait à la SFIO, sa grande fédération, avant la constitution de la FGDS. Il fut également candidat à la Présidence de la République sur cette ligne en ticket avec Mendes France. Il fit moins que Besancenot de nos jours. Ce fut un véritable désastre. Certes les conditions étaient différentes, avec un puissant Parti Communiste. Pourtant c’est une constante et quelques soient les conditions , la troisième voie a toujours été un échec pour le PS et il n’a pu se relever que par le retour d’une ligne de gauche marxisante . C’est cyclique, l’aile gauche construit, l’aile droite démolit , c’est le cycle de la mort du Parti et de sa renaissance. Chaque fois qu’il atteint un seuil électoral élevé, les démons centristes apparaissent et c’est le retour aux enfers qui s’accompagne de médiocres dirigeants plus politiciens que politiques . Ils n’ont qu’une finalité, liée à leur propre devenir. Le socialisme est le cadet de leurs soucis, puisqu’ils ne sont pas socialistes mais l’utilisent à des fins personnelles et à l’assouvissement de leurs ambitions. A vouloir ratisser toujours plus large, on attrape tout et on perd son âme . Curieusement le PS désigne toujours les moins socialistes aux rares convictions afin de donner une image d’ouverture au point que s’engouffrent des vagues successives d’éléments réactionnaires, tentés par une carrière électorale. A force de mettre de l’eau dans le vin, il n’y a plus de vin , sauf sur son aile gauche. Ils donnent des gages à la bourgeoisie et c’est à celui qui sera reconnu par elle comme le meilleur gestionnaire du système. Quand la bourgeoisie arbitre, c’est elle qui décide de la politique qui doit être menée et chacun de s’y plier s’il veut obtenir la reconnaissance médiatique et les bons points qu’elle distribue . L’essentiel est oublié, le socialisme et les classes sociales qui y sont attachées. La classe ouvrière oubliée pourquoi diable voudraient ils qu’elle se souvienne d’eux. La médiocrité de ces dirigeants se mesure également à la capacité de mener la bataille idéologique. Non seulement ils y ont renoncé mais ils la mènent à l’inverse, en introduisant celle de l’adversaire au sein même de leur propre Parti qui pourtant comme le Port Salut , c’est marqué dessus, Parti Socialiste. Ils ne sont en fait que le dernier rempart du néo libéralisme. Il ne leur reste que les incantations au vote utile. Pour qui et pour quoi ? Le vote utile comme le reste, ça s’use vite, si l’utilité n’est pas prouvée. Ils se limitent à combattre la droite en espérant la remplacer, mais pourquoi faire si en fait ils défendent le même système dont les conséquences sont les mêmes que les uns ou les autres gouvernent . Battre la droite en langage socialiste, c’est battre le capitalisme. Pour eux il ne s’agit que d’alterner le personnel politique et nous ne sommes pas les seuls à l’avoir compris . Quel intérêt pour le socialisme et pour les travailleurs qu’un Valls, Moscovici Royal, DSK au pouvoir prenne les mêmes dispositions que la droite en matière de retraite, de protection sociale, de santé , de privatisation, de baisse du « coût du travail » ou de renforcement des politiques libérales en Europe et de renoncement du combat laïque . Cet espace est occupé légitimement par la droite et le centre qui font naturellement leur politique. C’est leur fonction et c’est pour cela qu’ils existent, contraire au socialisme dont la fonction est de combattre ce système et la politique qui en découle. C’était la raison d’être du Parti Socialiste, c’est sa raison d’exister. BHL a posé la question. Pour faire une politique libérale , a-t-on besoin du PS ? Les électeurs ont répondu à Gaston Deferre. Ils ont également répondu au référendum sur le TCE et viennent de le faire à Aix en Provence et ils y ont répondu chaque fois qu’il s’engageait dans l’impasse de la troisième voie, son histoire en témoigne une fois de plus. Les leçons de l’histoire, dont devrait se référer tout socialiste, ne servent pas à qui ne l’est pas. La tentation centriste est une impasse dans laquelle finissent les aventures politiciennes et les opportunistes de tous poils . D’autres l’ont tenté, Lejeune, Moch, Lacoste, Alduy, Comte, etc… avant eux également, nombreux ont rallié l’idéologie dominante Marquet, Déat, Faure, Renaudel et encore avant comme Hérvé et encore avec Millerand. Par contre ils n’ont jamais pu entraîner le Parti dans ces aventures. C’est peut être ce qui les distingue de ceux d’aujourdh’ui.
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M
Tirer des enseignements généraux sur un résultat d'un cas particulier acquis à moins de 200 voix est d'une caricature sans nom... Si 94 électeurs sur environ 40 000 avaient inversé leur vote, la ville aurait basculé... N'auraient alors pas manqué les analystes stratèges armés de certitudes pour dire que le résultat validait DONC une stratégie... C'eut été aussi débile... On progresserait à éviter de qualifier ou disqualifier tel ou telle camarade ou stratégie si on admettait tout bonnement que tout n'est pas égal à tout en toutes circonstances et que de fait la démonstration par l'exemple est le degré zéro de la politique... et je le répète, l'inverse etc etc etc...
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F
<br /> Le problème ne tient pas dans les 187 voix d'écart... La logique veut que l'on observe la situation sur le temps long et qu'on la compare avec d'autres situations, ce que j'ai fait. En l'occurence,<br /> sur Aix, ne serait-ce qu'entre mars 2008 et juillet 2009, il est marquant de constater la chute électorale de tous les partis opposés à Maryse Joissains alors même que la situation était<br /> objectivement défavorable à la maire sortante.<br /> Le PS allié à la gauche a fait un meilleur score en mars 2008 que le PS allié au Modém, de la même manière que les autres listes de gauche n'ont pas gagné de terrain... Tout cela devrait nous faire<br /> réfléchir, tout en rappelant que le texte d'orientation du Parti socialiste signé en décembre 2008 par les mandataires nationaux des 3 motions constituant la majorité du Parti (Martine Aubry,<br /> Bertrand Delanoë, Benoît Hamon) récuse catégoriquement la stratégie d'alliance avec le Modém considérée comme inopportune et inefficace. Pour faire régner la cohérence dans nos rangs la première<br /> règle serait peut-être que l'on comme à respecter nos textes d'orientations.<br /> Amicalement,<br /> Frédéric Faravel<br /> <br /> <br />