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Durant le 1er semestre 2006, 13 hauts fonctionnaires se sont rendus dans une dizaine de sites épaulés par l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), qui coordonne le PNRU. Plus de deux cents "acteurs de terrain" ont été rencontrés dans trois villes d'Ile-de-France et sept situées en province.
Le résultat de cette "mission" est présenté comme une "contribution" aux travaux du Comité d'évaluation et de suivi (CES) de l'ANRU - l'instance qui a commandé le rapport. Les auteurs de l'expertise ne prétendent pas avoir évalué à fond "les effets d'une politique publique", compte tenu de la faible ancienneté des conventions signées sous l'égide de l'ANRU (un à deux ans). Mais ils sont convaincus de "l'urgence à mettre en oeuvre" leurs recommandations.
"GOULOTS D'ÉTRANGLEMENT"
Première "lacune" décelée par la mission : nombre de conventions conclues avec l'ANRU ressemblent à des "catalogues" d'actions qui ne s'inscrivent pas dans le long terme. Des maires "peinent à présenter simplement les enjeux auxquels leur projet est censé répondre" et n'arrivent pas à dire clairement "comment fonctionnera le futur quartier".
Malgré l'importance des moyens financiers accordés par l'ANRU, "la dynamique de transformation" espérée pourrait ne pas être au rendez-vous dans certains quartiers, une fois les travaux achevés.
De telles menaces sont liées au "décalage trop fréquent entre la démarche urbaine" et le devenir socio-économique des territoires concernés. Les améliorations architecturales, la modification de la voirie ou la diversification de l'offre de logements ont tendance à l'emporter sur des thématiques tout aussi cruciales que l'éducation, l'accès à l'emploi, le développement économique, etc.
Aspect essentiel des programmes de renouvellement urbain, les démolitions risquent, à l'avenir, de se heurter à des "goulots d'étranglement", du fait des "retards" pris dans la construction d'immeubles neufs. Les opérations de relogement devraient associer plus étroitement les habitants qui résident dans les bâtiments voués à disparaître, aux yeux de la mission. Celle-ci regrette la rareté des "dispositifs" destinés à accompagner les "familles les plus lourdes".
Enfin, certains projets tardent à se concrétiser car la réflexion en amont et le pilotage se révèlent insuffisants. "Là où il aurait fallu innover et expérimenter, la course contre le temps et le sous-dimensionnement des ingénieries favorisent le recours à des solutions stéréotypées", déplore la mission.
Malgré ces dysfonctionnements, le PNRU "a enclenché sur le terrain une dynamique collective positive", qui résulte de "l'ampleur des moyens humains et financiers mobilisés" : à eux seuls, l'Etat et le "1 % logement" se sont engagés à apporter environ 10 milliards d'euros sur la période 2004-2013. Grâce à ce traitement de choc sans précédent, l'ANRU jouit "d'un capital de confiance auprès de tous les acteurs locaux rencontrés", insiste la mission.