le Hamas joue la politique du pire
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Une décision aussitôt rejetée par le mouvement islamiste du Hamas. Un conseiller du premier ministre issu du Hamas Ismaïl Haniyeh a affirmé que c'était "un appel à la guerre civile", ajoutant que son mouvement tenterait de "l'éviter". Le Hamas a affirmé, dans un communiqué, que cette décision équivaut à un "coup d'État contre la volonté du peuple palestinien".
En réponse, il a appelé les Palestiniens à descendre dans la rue. "Nous allons organiser de nombreuses manifestations pour prouver au président que nous avons la majorité et que cet appel à des élections anticipées n'est pas acceptable", a affirmé Ahmed Youssef, conseiller politique d'Ismaïl Haniyeh. Samedi en fin d'après-midi, plusieurs milliers de Palestiniens ont commencé à se réunir dans le centre de Gaza. Rassemblés dans l'enceinte du siège du Conseil législatif, ils ont brandi des drapeaux verts du Hamas et ont scandé des slogans accusant Mahmoud Abbas de "collaborer" avec Israël. Des rassemblements similaires ont également commencé dans d'autres localités de la bande de Gaza notamment à Khan Younes et Jabaliya. À Khan Younes, 5 manifestants ont été blessés en début de soirée lors d'échanges de tirs entre des membres du Fatah et du Hamas, selon des sources médicales et des témoins.
ISRAËL SOUTIENT ABBAS
Selon Saëb Erekat, proche conseiller d'Abbas, des élections anticipées ne pourront pas être organisées avant le milieu de l'année prochaine pour des raisons légales et pratiques. M. Abbas, a-t-il expliqué, doit dans un 1er temps signer un décret pour l'organisation des scrutins anticipés, après quoi 90 jours seront nécessaires pour mettre à jour les listes électorales. Yasser Abed Rabbo, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestinienne (OLP) et proche collaborateur de M. Abbas, a ajouté que"les élections anticipées auront lieu d'ici 3 mois. Toute opposition juridique à ces élections sera examinée conformément aux pouvoirs du président".
Cette décision a été saluée par Israël qui "soutient" le président Abbas. "Le gouvernement israélien soutient les Palestiniens modérés qui tentent de parvenir à des négociations avec Israël sans recourir à la violence. Abou Mazen [Mahmoud Abbas] est un dirigeant de ce type", a déclaré Miri Eisin, porte-parole du gouvernement israélien. "Nous espérons qu'il sera en mesure d'asseoir son autorité sur l'ensemble du peuple palestinien", a-t-elle ajouté.
Les affrontements entre les 2 principales formations politiques palestiniennes font redouter une guerre civile dans les territoires palestiniens. L'exacerbation des tensions est notamment due à l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations pour la formation d'un gouvernement d'union nationale. Vendredi, les dirigeants du Hamas ont accusé le Fatah de "tentative d'assassinat" contre M. Haniyeh portées par les dirigeants du Hamas contre la garde présidentielle relevant de M. Abbas. Le convoi de M. Haniyeh a été la cible de tirs qui ont fait un mort jeudi soir, lors de son passage mouvementé au terminal de Rafah alors qu'il regagnait Gaza, après une tournée dans plusieurs pays arabes et musulmans. Ces accusations ont été démenties par le Fatah.