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Ancien colistier de John Kerry dans l'élection de 2004 contre George Bush, John Edwards a choisi un endroit symbolique pour annoncer sa candidature, jeudi 28 décembre : le Lower Ninth Ward de la Nouvelle-Orléans, le quartier qui a rappelé au moment du cyclone Katrina, à l'été 2005, l'ampleur des inégalités de la société américaine. Avocat, originaire de Caroline du Nord, M. Edwards entend se présenter comme le candidat anti-pauvreté, l'homme des classes moyennes malmenées par la présidence Bush. Il cultive aussi des contacts dans les milieux syndicaux.
John Edwards parle peu de l'Irak ; non seulement il a voté au Sénat pour la résolution de 2002 autorisant l'invasion de l'Irak sans l'aval de l'ONU mais il a même été l'un des sponsors du texte. 3 ans plus tard, il a fait part de ses regrets dans une tribune publiée par le Washington Post.
Pour les autres présidentiables, l'Irak est, au contraire, devenu le sujet de positionnement principal. Le sénateur Joseph Biden, qui sera en janvier président de la commission des affaires étrangères de la Chambre haute, a lancé mardi une offensive énergique contre le projet qui est prêté au président Bush, dans le cadre de sa nouvelle approche sur l'Irak, d'envoyer 30 000 soldats supplémentaires. "On a déjà cassé l'Irak, a-t-il dit. Et maintenant on va casser l'armée." Selon lui, cet envoi de troupes supplémentaires serait de toute façon insuffisant dans une ville de 6 millions d'habitants comme Bagdad.
M. Biden a prévu de faire venir la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, et d'autres responsables de l'administration au Sénat à partir du 9 janvier 2007 pour des auditions sur cette question. C'est à peu près à cette date qu'il pourrait annoncer la formation d'un comité exploratoire pour 2008, 1ère étape vers la candidature qui permet de rechercher des soutiens financiers.
7 autres démocrates essaient aussi de se singulariser, face à l'avance prise par les 2 présidentiables les plus connus, les sénateurs Hillary Clinton et Barack Obama. La compétition est d'autant plus animée que les résultats des élections à mi-mandat ont donné le sentiment à la gauche que les démocrates étaient bien partis pour accéder dans 2 ans à la Maison Blanche.
Le centriste Mark Warner a abandonné. L'étoile montante du Parti démocrate, Barack Obama, opposé à la guerre en Irak, a fait des débuts médiatiques mirobolants et est parti en vacances à Hawaï, terre de son adolescence, pour réfléchir à ses intentions.