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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

1 février 2007 4 01 /02 /février /2007 10:21
Bon c'est vrai qu'un des invités a été changé au dernier moment, mais quand on s'extrait de la partie de ping-pong entre les deux combattants qui étaient sur le plateau, on trouve encore quelques intérêts à deux ou trois sujets dans ce débat.


Du grain à moudre
par Julie Clarini et Brice Couturier
du lundi au vendredi de 17h à 18h
Du grain à moudre



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émission du mercredi 31 janvier 2007
Les paradoxes du nietzschéisme de gauche


Le nietzschéisme français a connu plusieurs incarnations. II y a eu le nietzschéisme gidien, dans les années 10 et 20, esthète et, bien sur « immoraliste » ; il y a eu ensuite une tendance plus sévère et tragique, avec le « Collège de sociologie », « foyer d’énergie », au centre duquel rayonnait Georges Bataille. Il y a eu un nietzschéisme fasciste, mêlant socialisme sorélien, culte de « l’énergie » et rêves de domination continentale… Un nietzschéisme camusien. Mais le dernier grand moment nietzschéen remonte aux années 60 et 70, et il fut dominé par Michel Foucault. Je passe pour le moment par indulgence sur le cas le plus récent, celui de l’athéologue Michel Onfray, sur lequel on va sans doute s’attarder dans quelques minutes.
Comment semblable lignée d’hommes se réclamant généralement de la gauche – et aux talents divers - a pu se réclamer d’un penseur qui n’a jamais caché le mépris que lui inspirait la démocratie, démocratie en laquelle il voyait la revanche de la plèbe sur les aristocraties naturelles ? Un philosophe qui a poussé l’apologie de la hiérarchie et de la domination jusqu’à avoir proclamé l’esclavage « condition de toute civilisation supérieure » (Par delà le bien et le mal 239) ? Telle est la question que pose aujourd’hui un jeune philosophe marxiste, Aymeric Monville, auquel nous sommes redevables d’une réédition partielle de l’œuvre introuvable de Lukacs, « la destruction de la raison ».
Il faut bien dire que cette question : comment des hommes de gauche peuvent-ils « penser avec Nietzsche », elle avait déjà été posée, et en particulier, en 1991, par un collectif de philosophes, emmené par le duopole Luc Ferry-Alain Renaut. Cela s’appelait « Pourquoi nous ne sommes pas nietzschéens. » Mais pour vous, Aymeric Monville, il s’agissait là d’un anti-nietzschéisme bien-pensant, fruit d’une alliance « d’un droite bégueule et d’une gauche bigote ».
Votre anti-nietzschéisme à vous est d’obédience marxiste, d’un marxisme orthodoxe. Et vous avez tendance à ne voir dans Nietzsche que l’ombre portée des mouvements politiques qui se sont réclamé du philosophe allemand, plusieurs décennies après sa mort. Or, comme l’a écrit Philippe Raynaud, : « si Nietzsche occupe dans l’histoire de la philosophie politique une place singulière, elle vient du caractère extrêmement divers, et parfois franchement désastreux, de sa postérité. » Mussolini surtout, mais aussi Hitler, s’en sont réclamé. A quoi, je vous opposerais personnellement que si le marxisme a été transformé en religion d’Etat par Staline, l’un des plus grands massacreurs de l’histoire moderne, cela n’entraîne pas l’invalidation du marxisme en tant que philosophie.
Un penseur est-il responsable de l’usage qu’on peut éventuellement faire de sa pensée ? On voit qu’au-delà même du cas Nietzsche, nous entendons aborder de bien graves questions…



Raphaël Enthoven.  Philosophe. Producteur à France Culture.


Aymeric Monville.  Traducteur et Directeur d'une collection d'ouvrages marxistes aux Editions Delga.



Raphaël Enthoven
Un jeu d'enfant : la philosophie
Fayard - 2007
 

Le philosophe raconte sa vie en philosophie depuis l'enfance et son compagnonnage avec des philosophes tels que Deleuze, Kant, Jankélévitch, Nietzsche, Leibniz, Spinoza, etc.



Aymeric Monville
Misère du nietzschéisme de gauche : de Georges Bataille à Michel Onfray
Aden éditions - 13 janvier 2007

Ce livre dévoile les ressorts idéologiques qui se dissimulent dans l'oeuvre de Nietzsche. Sa philosophie sert d'arme au sein de la gauche critique pour s'attaquer au matérialisme issu des Lumières et à l'ensemble de la philosophie issue du marxisme et du mouvement ouvrier.


Jean-Pierre Faye
Le vrai Nietzsche : guerre à la guerre
Hermann - avril 1998

L'auteur de Langages totalitaires suit le fil conducteur que trace la rigueur de la philosophie de Nietzsche à l'horizon de l'histoire. On redécouvre un Nietzsche qui rejetait avec véhémence "la folie du Reich" et se déclarait "l'Anti-antisémite".


Jean-Pierre Faye
Nietzsche et Salomé : la philosophie dangereuse
Grasset - mars 2000

Cette étude démontre à quelles circonstances tient l'erreur d'interprétation historique qui fait de Nietzsche le porte-parole d'une idéologie raciste, antisémite, fasciste. Elle restitue aussi l'histoire d'amour qui lie Nietzsche à Lou. Enfin, elle interprète des phénomènes contemporains avec les concepts de Nietzsche : Bosnie, Kosovo, Tchétchénie.
 
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