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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

15 décembre 2004 3 15 /12 /décembre /2004 11:56
fred.jpg logops.7.jpgLes résultats du référendum interne au Parti socialiste sur le projet de traité constitutionnel pour l'Union européenne ne sont pas sans interroger les militants organisés qui souhaitent ou souhaitaient profondément rénover le Parti socialiste, pour en faire le vecteur de l'alternative de gauche et de la transformation sociale... Sans contre-offensive conséquente, il apparaît assez clairement que certains pourraient être tentés de quitter les rangs des “rénovateurs” dans les mois qui viennent, soit parce qu’ils auront cédé aux Sirènes des tentations multiples("si tu votes "oui" tu auras un mandat", "suis ma ligne pour les présidentielles et tu deviendras quelqu'un"), soit parce qu’ils auront désespéré qu’un jour l’objectif que nous nous étions fixé puisse être atteint – ces défections seraient sans doute les plus cruelles.


FABIUS ou le boomerang
Dès le départ, le n° 2 du parti aura été accusé de ne promouvoir au travers de son rejet du projet de traité constitutionnel que ses ambitions présidentielles ! La place que ce sujet a pris dans le débat est clairement devenu un handicap pour lui et surtout pour l’explication nécessaire sur l’Europe… Les arguments forts et préparés de longue date par les minoritaires et rénovateurs étaient tout bonnement éclipsés. Aujourd’hui, les contradictions du projet et ses conséquences pour le socialisme européen restent entières ; mais alors que le “oui” était présenté comme la garantie de stabilité interne, nous avons hérité d’un remaniement de la direction socialiste où, cependant, le vaincu unanimement désigné conserve son siège, tandis que reviennent d'autres “plans de carrière” (la présidentielle est présente de plus belle dans les esprits).

Apparition subite de la sociale-démocratie en France ?
Ce qui est le plus choquant dans cette affaire, c’est que moult commentateurs nous assènent à l’unisson que le PS a, dans son “oui”, réalisé “son Bad Godesberg”, que nous sommes enfin devenus sociaux-démocrates, que la parenthèse ouverte en 1983 a connu enfin sa résolution, que nous rompons enfin avec le marxisme (?!) – c’est affligeant... tout ceux qui n’auront pas été profondément convaincus par les avocats socialistes du “oui” se demanderont sans doute, si, en son “oui” du 1er décembre les militants socialistes n’auraient pas – sans le vouloir – remis en selle la chapelle sociale-libérale la plus clairement affirmée (en clair, la nébuleuse de think-tanks et de clubs de supporters intéressés – derrière DSK – que sont Socialisme & Démocratie et À Gauche en Europe) alors qu’elle avait été gentiment mis de côté lors du congrès de Dijon. Le débat de clarification n’a donc toujours pas eu lieu et François Hollande devra profiter des quelques opportunités que lui donne le résultat du référendum interne pour que le PS évite que la formule creuse de “réformisme de gauche” ne soit remplie bientôt par les recettes sociales-libérales préparées dans les officines de DSK. Reste quelques mois pour se demander si, en cette affaire, ce n'est pas Fabius (c’est un comble) – et surtout Nouveau Monde, Nouveau Parti socialiste et Forces Militantes – qui aura été réformiste et social-démocrate.

Car, enfin, le Parti socialiste est bien social-démocrate depuis décembre 1920 quand lors du congrès de Tours, les minoritaires menés par Léon Blum et la gauche du parti maintenaient la S.F.I.O. face à l’adhésion de la majorité au Komintern ! Depuis ce jour, nous sommes dans une ligne cohérente qui prône la transformation sociale, par l’outil privilégié de la réforme, mais une réforme au service des aspirations révolutionnaires (tient ! c’est dans la déclaration de principes du parti en 1990…), car cela reste révolutionnaire de vouloir mettre un peu d’égalité dans un monde brutal. Face à cela, il est clair que parfois nous risquons d’être en rupture avec les périodes antérieures (comment ne pas être en rupture avec les politiques réactionnaires menées par Raffarin ?), il est évident aussi que la politique se nourrit tout à la fois d’actions symboliques et d’actions concrètes : ceux qui sous couverts de modernité nous indiquent un chemin plus “pragmatique”, nous conduiront peut-être par hasard au pouvoir, mais ils ne changeront ni la vie ni la société ni ces mécanismes d’aliénation que les socialistes doivent pourtant démanteler ; ils nous conduiront par contre sûrement à la désillusion des classes moyennes et populaires et à des gueules de bois post-électorales douloureuses.

Et maintenant ?
Dans les débats internes, auxquels ont assisté moins de militants que de votants, nous avons entendu que le projet des socialistes ne pourraient pas être le même si le “non” l’emportait… traduction : « la ligne de Dijon, même si elle est contredite par le traité, ne pourrait aller à sa conclusion logique pour tout le reste de la réflexion programmatique (après tout, l’Europe est un sujet mineur quand ça arrange) si vous désavouiez les principaux dirigeants du parti qui sont pour le “oui”. » On voit bien l’inanité de ce type de réflexions jésuitiques auxquelles nous ont habituées beaucoup de nos boss ; par contre on voit bien en quoi, ligne de Dijon ou pas (après tout elle avait assez peu de contenu), une fois ce projet de traité constitutionnel adopté, toute proposition socialiste (d’où qu’elle vienne) serait confrontée à un grave risque d’insincérité. À moins qu’adopter le traité permettrait ensuite de faire passer d’autres pilules – je ne le crois pas de François Hollande, c’est sans doute plus vrai de DSK.
La rédaction du projet des socialistes est donc notre priorité essentielle, il faut rester combatif même si le cadre nous est hostile… Le 2 décembre, le Premier secrétaire était l’invité de “100 minutes pour convaincre” : il y a fait une démonstration plutôt efficace, habile et pugnace, mais quelques éléments m’ont étonné : nous n’avons pas eu les réponses évidentes que tout socialiste est en droit d’attendre si nous étions en mesure – à nouveau au pouvoir – de revenir sur l’abrogation des 35 heures ou la privatisation d’EDF-GDF… La question qui intéresse aussi nos concitoyens est pourtant de savoir sur quoi nous reviendrons après 5 années de politique libérale débridée. Certains propos entendus ici ou là ont de quoi inquiéter « un projet socialiste, ce n'est pas une somme d'abrogations, nous ne repartirons pas de 2002 » ou bien « nous ne ferons pas notre programme pour 2007 avec un œil dans le rétroviseur ». Alors cela veut dire qu'il nous faudra bien dire aux Français sur quoi nous ne reviendrons pas : retraites, sécurité sociale, 35 heures, décentralisation, EDF… ? Alors que ferons-nous ?

Nous avons connu “récemment” deux expériences de rédaction de projet socialiste : entre 1995 et 1997 et en 2001. Dans le premier cas, même si certains amendements fédéraux étaient perdus dans les couloirs des conventions nationales avant d’atteindre la commission des résolutions, les militants ont réellement pu travailler à la rénovation des propositions des socialistes. Dans le second cas, l’obstruction sourde des fédérations tenues soit par les amis de Laurent Fabius soit par les amis de DSK ont empêché tout travail sérieux du fait que Martine Aubry menait ce projet. Une partie de l’explication du 21-Avril tient aussi dans l’incompréhension globale du programme socialiste et du candidat Lionel Jospin.
Aujourd’hui alors que le temps passe et que les “500 jours” annoncés par la direction du parti pour travailler sur le projet sont largement entamés, je voudrais être sûr que les militants puissent se l’approprier réellement. Va-t-on pouvoir faire remonter des contributions de groupes de travail militants ? Va-t-on pouvoir amender les textes qui nous seront soumis ? Pourra-t-on à nouveau être consultés démocratiquement, mais sans cette fois-ci que la dramatisation soit telle qu’elle fausse la portée du vote ?
Ou alors le retour de la troïka magique – selon l’expression de Jack Lang lui-même –, opportunément chargée du nouveau secrétariat national au projet, l’écrira-t-elle avec l’aide de quelques “experts” sur un coin de table, en nous distillant d’ici la fin de l’année 2005 colloques et conférences pour nous faire patienter. La démocratie, la participation des militants sont une chance pour le projet des socialistes ; c’est la seule voie pour éviter au Premier secrétaire d’être emporté par la violente pression de Socialisme & Démocratie derrière DSK. Dans la même veine, la participation à notre projet des associations, syndicats et mouvements divers – ainsi que des sympathisants (en évitant tout de même de nous ressortir le coup du camouflage des fausses cartes derrière la mention “adhérents du projet”) – est également une impérative nécessité : le PS est trop centré sur son nombril et sur les classes moyennes supérieures qui l’irriguent pour se payer le luxe de ne pas replonger dans le bain de la réalité sociale de la France en 2005 !
Si François Hollande a avoué une priorité future des socialistes, le 2 décembre dernier, « l’éducation, la formation et la recherche parce que c’est l’avenir », je voudrais attirer tout de même l’attention de mes camarades sur quelques autres sujets d’envergure : le logement, les travailleurs pauvres, le retour à l’emploi, les conditions de travail, l’accompagnement et l’aménagement des temps…

Frédéric Faravel,
bureau fédéral du PS 95, section Plaine de France

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