A Solférino, les éloges se ramassent à la pelle pour le jeune député européen. Benoît Hamon est sympa. Il est constant. Il est brillant. Le récent porte-parole du PS jouit d'une certaine popularité, notamment auprès des proches de François Hollande. Le grand public connaît moins ce jeune quadra (tout juste 40 ans) qui semble avoir une décennie de moins que ses camarades du même âge. Farouchement attaché aux "valeurs socialistes" et convaincu de la nécessité de réinventer la gauche, Benoît Hamon lance cet été un groupe de réflexion rassemblant des personnalités venant de divers horizons: la Forge.
Au service de la gauche, ce groupe planchera notamment sur les moyens de venir à bout de l'"hégémonie culturelle libérale". Benoît Hamon l'a promis: il s'agira de harcèlement culturel, médiatique et politique. Le député, qui fustige la "nouvelle tête pour une nouvelle tête", considère pour le moment que l'enjeu n'est pas là. Son projet de think tank ("pas de bol, le nom est anglais", plaisante-t-il) ne servira d'ailleurs pas à nourrir un texte de motion ou de congrès quelconque. Et pour 2008? L'ex-leader des MJS (1993 à 1995) sera-t-il le successeur de François Hollande? Alors que beaucoup semblent le croire, Benoît Hamon rappelle que les décisions seront prises fin 2008. Patience: la rénovation est en marche.
Président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) depuis 2005, Razzye Hammadi est, du haut de ses 28 ans, l'une des figures qui pourraient compter dans les années à venir. Décidé à franchir le cap du suffrage universel, les municipales seront pour lui l'occasion de tester sa crédibilité à plus grande échelle. Combatif, Razzye Hammadi ne mâche pas ses mots quand il s'agit d'évoquer les raisons de la défaite, liées à "une absence de ligne idéologique claire". Partie prenante de la rénovation aux côtés de François Hollande et Benoît Hamon dont il est proche, le président du MJS veut ramener le PS à l'essentiel: combattre le dogmatisme libéral dominant et œuvrer pour la "dignité". Sa jeunesse est un atout, il le sait. Mais ce n'est pas suffisant. Et le voilà qui s'emporte contre ceux qui parlent de dépoussiérer le parti: "Encore faudrait-il donner une définition de la poussière." Et n'allez pas lui dire que les idées de la gauche sont dépassées: "L'archaïsme, c'est Milton Friedman, c'est l'école de Chicago, c'est les politiques monétaristes."