30 mai 2008
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Hamon et Emmanuelli entrent en scène
Le Point - Charlotte Chaffanjon, le 29 mai 2008
Le Point - Charlotte Chaffanjon, le 29 mai 2008
"Reconquêtes". Un mot, un programme, pour les socialistes Benoît Hamon, Henri Emmanuelli, Bruno Julliard ou encore Razzye Hammadi, qui présentaient mercredi matin à l’Assemblée nationale leur contribution en vue du congrès du PS qui aura lieu en novembre prochain à Reims.
Assimilé à la gauche du parti, Benoît Hamon, patron du Nouveau parti socialiste (NPS), veut en finir avec cette stigmatisation. "Cela fait longtemps que nous ne sommes plus que cela. Nos objectifs peuvent être partagés au-delà de ce périmètre." Le jeune député européen aspire "au renouvellement, à une grande respiration au sein du PS". Surtout, il est en colère. Contre la focalisation de l’attention autour du duel entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë . "Le PS ne peut pas se résumer à ceux et celles qui animent le débat aujourd’hui." Il enrage aussi contre cette guerre des leaders autour de la notion de "libéralisme". "Ce n’est pas au moment où l’on vit une crise mondiale et l’échec du libéralisme économique que les dirigeants de gauche doivent réhabiliter ce modèle !"
"Égalité, justice sociale, solidarité et liberté" au programme
Son acolyte, le député des Landes Henri Emmanuelli, renchérit. "C’est comme si on se disputait une place sur le Titanic au moment où l’orchestre commençait à jouer !" Les socialistes veulent croire que le congrès de Reims reste "ouvert". "Je ne trouve pas que l’entrée en campagne de Bertrand Delanoë soit couronnée de succès. Je ne sens pas le vent se lever. Pour Ségolène Royal, c’est différent car elle bénéficie encore des réseaux de la présidentielle. Mais l’assiette se rétrécit." 8 forums régionaux se tiendront d’ici à la mi-juin, sous la houlette de Razzye Hammadi, secrétaire national PS à la riposte, pour faire remonter les aspirations des militants. "Il y a une différence entre ce qu’écrit un cadre à Paris et les véritables revendications du peuple", lâche l’ancien président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS). Benoît Hamon affirme vouloir se pencher sur les questions primordiales "d’égalité, de justice sociale, de solidarité et de liberté".
L’option Martine Aubry sérieusement envisagée Reste la question du leader. Tous les regards se tournent vers Hamon pour incarner les idées du courant. Officiellement, il n’est "pas candidat". Mais celui sur lequel beaucoup de dirigeants socialistes misaient avant qu’il ne démissionne de son poste de secrétaire national du PS chargé des questions européennes, à la suite de la décision de son parti de voter oui à au mini-traité européen de Lisbonne, sait qu’il marche sur une corde raide. "Si je me déclare candidat, tout le monde va s’exclamer : un candidat de plus au PS, et je deviendrai inaudible", confie-t-il. Par ailleurs, son courant est en contact étroit avec Martine Aubry, dont "les mots sonnent doux" à leurs oreilles, et il n’exclut pas de la soutenir si cette dernière choisit de briguer la succession de François Hollande. Car une chose est sûre : "Il faut arrêter de dire que le prochain premier secrétaire ne doit pas être un présidentiable. À partir du moment où il est le chef de l’opposition, il s’oppose à Nicolas Sarkozy. Il doit donc, par effet de miroir, être en mesure d’être futur président", pense le député européen. Ce dernier ne comprend donc pas la démarche de Pierre Moscovici, candidat du pôle des "reconstructeurs" au poste de premier secrétaire, qui a d’ores et déjà affirmé qu’il ne briguerait pas l’Élysée en 2012. "C’est un peu le poste de premier secrétaire expliqué aux enfants", raille Benoît Hamon. Peut-être que certains socialistes eux-mêmes ne seraient pas contre une petite clarification.
Assimilé à la gauche du parti, Benoît Hamon, patron du Nouveau parti socialiste (NPS), veut en finir avec cette stigmatisation. "Cela fait longtemps que nous ne sommes plus que cela. Nos objectifs peuvent être partagés au-delà de ce périmètre." Le jeune député européen aspire "au renouvellement, à une grande respiration au sein du PS". Surtout, il est en colère. Contre la focalisation de l’attention autour du duel entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë . "Le PS ne peut pas se résumer à ceux et celles qui animent le débat aujourd’hui." Il enrage aussi contre cette guerre des leaders autour de la notion de "libéralisme". "Ce n’est pas au moment où l’on vit une crise mondiale et l’échec du libéralisme économique que les dirigeants de gauche doivent réhabiliter ce modèle !"
"Égalité, justice sociale, solidarité et liberté" au programme
Son acolyte, le député des Landes Henri Emmanuelli, renchérit. "C’est comme si on se disputait une place sur le Titanic au moment où l’orchestre commençait à jouer !" Les socialistes veulent croire que le congrès de Reims reste "ouvert". "Je ne trouve pas que l’entrée en campagne de Bertrand Delanoë soit couronnée de succès. Je ne sens pas le vent se lever. Pour Ségolène Royal, c’est différent car elle bénéficie encore des réseaux de la présidentielle. Mais l’assiette se rétrécit." 8 forums régionaux se tiendront d’ici à la mi-juin, sous la houlette de Razzye Hammadi, secrétaire national PS à la riposte, pour faire remonter les aspirations des militants. "Il y a une différence entre ce qu’écrit un cadre à Paris et les véritables revendications du peuple", lâche l’ancien président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS). Benoît Hamon affirme vouloir se pencher sur les questions primordiales "d’égalité, de justice sociale, de solidarité et de liberté".
L’option Martine Aubry sérieusement envisagée Reste la question du leader. Tous les regards se tournent vers Hamon pour incarner les idées du courant. Officiellement, il n’est "pas candidat". Mais celui sur lequel beaucoup de dirigeants socialistes misaient avant qu’il ne démissionne de son poste de secrétaire national du PS chargé des questions européennes, à la suite de la décision de son parti de voter oui à au mini-traité européen de Lisbonne, sait qu’il marche sur une corde raide. "Si je me déclare candidat, tout le monde va s’exclamer : un candidat de plus au PS, et je deviendrai inaudible", confie-t-il. Par ailleurs, son courant est en contact étroit avec Martine Aubry, dont "les mots sonnent doux" à leurs oreilles, et il n’exclut pas de la soutenir si cette dernière choisit de briguer la succession de François Hollande. Car une chose est sûre : "Il faut arrêter de dire que le prochain premier secrétaire ne doit pas être un présidentiable. À partir du moment où il est le chef de l’opposition, il s’oppose à Nicolas Sarkozy. Il doit donc, par effet de miroir, être en mesure d’être futur président", pense le député européen. Ce dernier ne comprend donc pas la démarche de Pierre Moscovici, candidat du pôle des "reconstructeurs" au poste de premier secrétaire, qui a d’ores et déjà affirmé qu’il ne briguerait pas l’Élysée en 2012. "C’est un peu le poste de premier secrétaire expliqué aux enfants", raille Benoît Hamon. Peut-être que certains socialistes eux-mêmes ne seraient pas contre une petite clarification.