26 novembre 2008
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09:36
Ce parti mue en profondeur et, après la victoire de Martine Aubry, sa gauche a une chance de l’emporter
Ce congrès de Reims du parti socialiste est un des plus passionnants et des plus politiques qui soient. Il passionne dans le parti. Il passionne hors du parti. Les enjeux politiques sont énormes : le sort de toute la gauche !
Contrairement aux présentations qu’en font la droite et les grands médias, ce n’est pas une bataille de personnes, c’est une des plus grandes batailles d’idées qu’ait connu ce parti dans la grande tradition socialiste. Même si ces idées s’expriment de façon déformée, elle sont là, éclatantes : un choix entre un cours à gauche, ou un cours droitier. D’où la lutte vivante au coude à coude, à rebondissement : une mue ne se fait pas sans souffrance.
Pour la première fois depuis longtemps, la direction sortante ne s’auto reproduit pas
C’est la première fois depuis longtemps que la direction sortante ne s’auto reproduit pas. Elle s’est éclatée en trois : une aile droitière avec Gérard Collomb - Jean Noël Guérini - Ségolène Royal (courant complexe, tiraillée mêlant le plus vieux de l’appareil et des aspirations impatientes neuves mais mal formulées), deux morceaux du “centre” profondément usés d’avoir hésité sempiternellement entre compromis et radicalité. Il s’est dégagé avec la motion C une gauche socialiste unie, à contre courant d’abord, puis qui profite de la crise du capitalisme pour polariser le débat, mais qui est encore minoritaire, repoussée par les médias, avec une sympathie progressive mais encore une incrédulité chez les militants les plus légitimistes.
Même avec 42 voix il y a un résultat, et c'est celui que nous préférons, de loin. On comprend qu’il soit contesté, mais il y a une majorité écrasante au CN. Une majorité contestable, mais pas plus et pas moins que celle de Ségolène Royal. Le vote sur des motions et plus important que celui sur des personnes. Il y a contradiction entre un vote proportionnel et un vote plébiscitaire majoritaire. (Il faut supprimer ce vote plébiscitaire personnalisé, présidentialiste et en revenir à une premier secrétaire désigné au sein des instances) Derrière tout cela, il y a de la politique vivante. Et une chance d’influer ce parti vers la gauche.
Une chance d’influencer ce parti vers la gauche
D’abord si Ségolène est montée à ce niveau, et quoiqu’elle soit droitière, elle exprime aussi une partie du puissant besoin de gauche chez les militants.
Le paradoxe existe en effet :
- d’une part la candidate délibérément provocatrice et messianique qui déclenche des phénomènes passionnels, se fraye un chemin à l’esbroufe, et une partie de ses supporters la magnifie en “sauveuse” d’où la dynamique dont elle bénéficie. Il y a, mêlé à cela, des désirs positifs, une impatience de battre Sarkozy, de dépasser les “querelles” complexes du parti, de changer vite : elle réussit à masquer, en se présentant pour le renouvellement, le fait qu’elle roule dans les allées centrales du pouvoir depuis 1983, cinq fois ministre, une des plus anciennes de la direction depuis 25 ans, partie prenante de toutes les politiques majoritaires jusqu’à 2007 inclus. Qui ne voit qu’elle doit, au départ ses voix, sur les plus vieux secteurs conservateurs de l’appareil ? On est loin d’un lien ave le salariat réel !
- d’autre part l’effondrement du “grand bloc central” que François Hollande aspirait de ses voeux. Les deux morceaux de ce défunt “bloc central”, les motions A et D, se sont affaissés tour à tour, divisés chacun en leur sein et se divisant l’un face à l’autre. C’est la fin de la gestion Hollande post-Jospin. Ils n’ont jamais voulu trancher entre un choix droitier, et un retour aux fondamentaux de gauche, ils ont perdu. Bertrand Delanoë d’abord qui a écouté ses conseillers pour se présenter à contre courant en social et libéral et qui a perdu ses chances de ce fait. Martine Aubry ensuite qui a payé le prix d’un attelage contradictoire derrière elle. Incapables de s’unifier ils ont fait le lit de la dynamique adverse : comment Ségolène Royal ne progresserait elle pas, après une absence d’entente pareille ?
La seule solution eut été de jouer aussi franc et clair que Royal, en lui opposant un candidat vraiment neuf défendant un cours plus à gauche, Benoît Hamon : les deux morceaux de l’ex bloc central n’ont pas su s’y résoudre. Cela aurait été un tournant, ils l’ont freiné, ils ne pouvaient pas plus l’accepter que le rapt du parti par Ségolène Royal. Ce n’est qu’avec +0,4% que Martine Aubry appuyée sur les voix de l’aile gauche, motion C, l’emporte. Mais rien n’est fini avec cela, la mue va continuer, érodant inexorablement le “centre” sortant et la polarisation va continuer son chemin. [oui mais à la seule condition que Martine Aubry donne réellement des gages à Benoît Hamon et à la motion C, qu'elle se détourne d'une motion A affaiblie, ce qui reste à démontrer après qu'elle se soit affichée hier soir aux côtés d'Harlem Désir en sortant du CN].
Les exigences sociales vont pousser à la clarification vers la gauche
Tant mieux, ça ne pouvait plus continuer comme avant, il faut clarifier. Il faut fortement lutter contre tout découragement militant hâtif, nous vivons un moment passionnant. Toute haine irrationnelle doit être balayée. Nous devons aider à mettre en lumière le choix politique qui se pose derrière tout cela. Hé, oui, les chemins de la transformation sociale, ne sont pas limpides, en ligne droite. Il y a des méandres, des obstacles, des sursauts et des coups de théâtre.
En fait c’est toute la société, derrière le PS qui cherche une issue à gauche au sarkozysme ! La politique suivie depuis mai 2007 est une politique arrogante, totalement réactionnaire, socialement explosive, entièrement tournée vers 2% de privilégiés. Le pays entier va bientôt connaître une mue lui aussi, liée à cette crise aigue du capitalisme dans laquelle nous sommes entrés. Le libéralisme est désormais discrédité. Nous allons connaître d’immenses mouvements sociaux. Cette crise, ce débat aigu, cette mue du PS sont totalement d’actualité, et reflètent et anticipent ces grands événements. La gauche du parti a une grande chance si elle est constante, sérieuse, unie et plus profondément sociale, de l’emporter : “ceux qui vont à contre courant arrivent parfois avant les autres !” Or nous n’allons plus à contre courant, nous sommes devenus indispensables à la direction et nous sommes moteurs dans le débat d’idées.
Vivent la redistribution des richesses, les 35 h, la hausse massive des salaires, le Smic à 1500 euros, la retraite à 60 ans a taux plein, la sécu pour tous, un code du travail protecteur, les services publics, une fiscalité directe et progressive ! Vive une VI° République sociale, laïque, démocratique, parlementaire.
Gérard Filoche D&S 159
samedi 22 novembre
Ce congrès de Reims du parti socialiste est un des plus passionnants et des plus politiques qui soient. Il passionne dans le parti. Il passionne hors du parti. Les enjeux politiques sont énormes : le sort de toute la gauche !
Contrairement aux présentations qu’en font la droite et les grands médias, ce n’est pas une bataille de personnes, c’est une des plus grandes batailles d’idées qu’ait connu ce parti dans la grande tradition socialiste. Même si ces idées s’expriment de façon déformée, elle sont là, éclatantes : un choix entre un cours à gauche, ou un cours droitier. D’où la lutte vivante au coude à coude, à rebondissement : une mue ne se fait pas sans souffrance.
Pour la première fois depuis longtemps, la direction sortante ne s’auto reproduit pas
C’est la première fois depuis longtemps que la direction sortante ne s’auto reproduit pas. Elle s’est éclatée en trois : une aile droitière avec Gérard Collomb - Jean Noël Guérini - Ségolène Royal (courant complexe, tiraillée mêlant le plus vieux de l’appareil et des aspirations impatientes neuves mais mal formulées), deux morceaux du “centre” profondément usés d’avoir hésité sempiternellement entre compromis et radicalité. Il s’est dégagé avec la motion C une gauche socialiste unie, à contre courant d’abord, puis qui profite de la crise du capitalisme pour polariser le débat, mais qui est encore minoritaire, repoussée par les médias, avec une sympathie progressive mais encore une incrédulité chez les militants les plus légitimistes.
Même avec 42 voix il y a un résultat, et c'est celui que nous préférons, de loin. On comprend qu’il soit contesté, mais il y a une majorité écrasante au CN. Une majorité contestable, mais pas plus et pas moins que celle de Ségolène Royal. Le vote sur des motions et plus important que celui sur des personnes. Il y a contradiction entre un vote proportionnel et un vote plébiscitaire majoritaire. (Il faut supprimer ce vote plébiscitaire personnalisé, présidentialiste et en revenir à une premier secrétaire désigné au sein des instances) Derrière tout cela, il y a de la politique vivante. Et une chance d’influer ce parti vers la gauche.
Une chance d’influencer ce parti vers la gauche
D’abord si Ségolène est montée à ce niveau, et quoiqu’elle soit droitière, elle exprime aussi une partie du puissant besoin de gauche chez les militants.
Le paradoxe existe en effet :
- d’une part la candidate délibérément provocatrice et messianique qui déclenche des phénomènes passionnels, se fraye un chemin à l’esbroufe, et une partie de ses supporters la magnifie en “sauveuse” d’où la dynamique dont elle bénéficie. Il y a, mêlé à cela, des désirs positifs, une impatience de battre Sarkozy, de dépasser les “querelles” complexes du parti, de changer vite : elle réussit à masquer, en se présentant pour le renouvellement, le fait qu’elle roule dans les allées centrales du pouvoir depuis 1983, cinq fois ministre, une des plus anciennes de la direction depuis 25 ans, partie prenante de toutes les politiques majoritaires jusqu’à 2007 inclus. Qui ne voit qu’elle doit, au départ ses voix, sur les plus vieux secteurs conservateurs de l’appareil ? On est loin d’un lien ave le salariat réel !
- d’autre part l’effondrement du “grand bloc central” que François Hollande aspirait de ses voeux. Les deux morceaux de ce défunt “bloc central”, les motions A et D, se sont affaissés tour à tour, divisés chacun en leur sein et se divisant l’un face à l’autre. C’est la fin de la gestion Hollande post-Jospin. Ils n’ont jamais voulu trancher entre un choix droitier, et un retour aux fondamentaux de gauche, ils ont perdu. Bertrand Delanoë d’abord qui a écouté ses conseillers pour se présenter à contre courant en social et libéral et qui a perdu ses chances de ce fait. Martine Aubry ensuite qui a payé le prix d’un attelage contradictoire derrière elle. Incapables de s’unifier ils ont fait le lit de la dynamique adverse : comment Ségolène Royal ne progresserait elle pas, après une absence d’entente pareille ?
La seule solution eut été de jouer aussi franc et clair que Royal, en lui opposant un candidat vraiment neuf défendant un cours plus à gauche, Benoît Hamon : les deux morceaux de l’ex bloc central n’ont pas su s’y résoudre. Cela aurait été un tournant, ils l’ont freiné, ils ne pouvaient pas plus l’accepter que le rapt du parti par Ségolène Royal. Ce n’est qu’avec +0,4% que Martine Aubry appuyée sur les voix de l’aile gauche, motion C, l’emporte. Mais rien n’est fini avec cela, la mue va continuer, érodant inexorablement le “centre” sortant et la polarisation va continuer son chemin. [oui mais à la seule condition que Martine Aubry donne réellement des gages à Benoît Hamon et à la motion C, qu'elle se détourne d'une motion A affaiblie, ce qui reste à démontrer après qu'elle se soit affichée hier soir aux côtés d'Harlem Désir en sortant du CN].
Les exigences sociales vont pousser à la clarification vers la gauche
Tant mieux, ça ne pouvait plus continuer comme avant, il faut clarifier. Il faut fortement lutter contre tout découragement militant hâtif, nous vivons un moment passionnant. Toute haine irrationnelle doit être balayée. Nous devons aider à mettre en lumière le choix politique qui se pose derrière tout cela. Hé, oui, les chemins de la transformation sociale, ne sont pas limpides, en ligne droite. Il y a des méandres, des obstacles, des sursauts et des coups de théâtre.
En fait c’est toute la société, derrière le PS qui cherche une issue à gauche au sarkozysme ! La politique suivie depuis mai 2007 est une politique arrogante, totalement réactionnaire, socialement explosive, entièrement tournée vers 2% de privilégiés. Le pays entier va bientôt connaître une mue lui aussi, liée à cette crise aigue du capitalisme dans laquelle nous sommes entrés. Le libéralisme est désormais discrédité. Nous allons connaître d’immenses mouvements sociaux. Cette crise, ce débat aigu, cette mue du PS sont totalement d’actualité, et reflètent et anticipent ces grands événements. La gauche du parti a une grande chance si elle est constante, sérieuse, unie et plus profondément sociale, de l’emporter : “ceux qui vont à contre courant arrivent parfois avant les autres !” Or nous n’allons plus à contre courant, nous sommes devenus indispensables à la direction et nous sommes moteurs dans le débat d’idées.
Vivent la redistribution des richesses, les 35 h, la hausse massive des salaires, le Smic à 1500 euros, la retraite à 60 ans a taux plein, la sécu pour tous, un code du travail protecteur, les services publics, une fiscalité directe et progressive ! Vive une VI° République sociale, laïque, démocratique, parlementaire.
Gérard Filoche D&S 159
samedi 22 novembre
Défense du parti socialiste ! Unité du parti socialiste ! Unité de toute la gauche !
Combattons le sarkozysme qui détruit tous nos droits sociaux…
Assez de division, Manuel Valls et Ségolène Royal : les voilà qui appellent à une manifestation devant Solferino quasiment, tout en se victimisant et en donnant des leçons de « code d’honneur » à ceux qui ne s’inclinent pas devant leur forcing. Ségolène Royal veut revoter et Valls prétend que c’est « la Floride »…
N’ont-ils pas, pour élargir artificiellement les voix de Ségolène Royal, les voix bloquées des Bouches du Rhône de Jean-Noël Guérini et de l’Hérault de Georges Frêche ? Comment osent-ils attaquer les voix du Nord, sans balayer devant leur propre porte… au sud ?
Ségolène Royal ne propose t elle pas de réintégrer Georges Frêche pour assurer ses marges alors qu’elle demande de « revoter » une troisième fois appuyée par tous les médias aux ordres…
Oui, il y a de la triche et c’est intolérable : en Hérault les observateurs envoyés par le bureau national ont été chassés des bureaux de vote par les partisans de Ségolène Royal ! Il faut stopper cette triche, oui, il faut bannir la fraude dans un parti démocratique, maispourquoi choisissent-ils de le faire parce que c’est eux qui perdent de peu de voix ? Ils n’ont rien dit quand le « non » était battu le 1er décembre 2004 alors qu’il était manifestement majoritaire en interne, le vote des électeurs socialistes l’ayant confirmé en externe le 29 mai 2005 ?
Qui peut croire aux appels soudains à la transparence de ceux qui trichent eux-mêmes ?
Assez de fausse morale, assez de pression médiatique extérieure, assez de division !Assez de forcing pour s’emparer du PS par tous moyens, vendre son siége, balayer son programme social, l’ancrer au Blairisme et à Bayrou…
Valls qui veut changer le nom du PS, est trois fois sur quatre en accord avec Sarkozy, il se déchaîne sur tous les écrans contre Martine Aubry – sans oublier de dire au passage qu’il est pour qu’on travaille tous le dimanche.
Valls porte-parole de Ségolène Royal exprime par ses excès, l’impatience de casser le parti socialiste, d’empêcher que les idées de gauche qui ont progressé avec la motion C de Benoît Hamon n’y deviennent, sous la poussée du mouvement social, prochainement dominantes.
Les enjeux sont très politiques ; orientation droitière vers la droite-Modem, ou orientation vers l’unité de toute la gauche.
Contrairement aux présentations qu'en font la droite et les grands médias, ce n'est pas une bataille de personnes, c'est une des plus grandes batailles d'idées qu'ait connu ce parti dans la grande tradition socialiste. Même si ces idées s'expriment de façon déformée, elle sont là, éclatantes : un choix entre un cours à gauche, ou un cours droitier. D'où la lutte vivante au coude à coude, à rebondissement : une mue ne se fait pas sans souffrance.
La motion autour de Royal est contre les 35 h, contre la retraite à 60 ans, contre le contrôle des licenciements, contre la hausse du Smic à 1500 euros et, de façon générale, ils ne parlent jamais de hausse massive des salaires, de code du travail, ni de Sécu pour tous, ni de redistribution des richesses. On comprend pourquoi elle a les faveurs des grands médias aux ordres : ils nous ont déjà fait le coup pour la désignation de la candidate en 2006.
Le vote le plus important n’est pas celui sur les personnes, c’est celui sur les motions. À la lumière de ce qui se passe, il faut conserver le vote à la proportionnelle, et supprimer le vote majoritaire présidentialisé, personnalisé sur le premier secrétaire.Le premier secrétaire doit être désigné au sien des instances et les refléter.
Ca ne peut pas être une question de personne puisque Ségolène Royal a elle aussi participé à toutes les directions, toutes les majorités, conseillère, ministre, membre du BN, depuis 1983, elle a cautionné, voté, mis en œuvre, elle est liée à tout ce qui s’est fait jusqu’à Dijon, Le Mans, Reims.
Il faut rendre sa noblesse au débat socialiste actuel :oui au débat pour savoir comment nous faisons face à la crise du capitalisme, non aux querelles pour ou contre unetelle ! Oui, au débat de motion, au choix d’orientation pour trancher s’il faut d’abord redistribuer les richesses pour relancer la croissance ou si pour relancer la croissance, il faut poursuivre la rigueur…
Un vrai débat, le même, existe à propos du choix entre l’alliance avec la droite-modem ou l‘alliance avec toute la gauche. 70 % du congrès a tranché pour une alliance de toute la gauche contre toute la droite, avec, en l’occurrence, Martine Aubry… Mais Manuel Valls et Ségolène Royal essaient de noyer cela comme si nous n’avions pas voté et tranché à 70 % des voix… Ce n’est pas une question de personne ce qui arrive, c’est une question politique de fond : s’orienter vers Bayrou, ou rassembler, reconstruire, raviver la gauche, c’est un vrai choix.
Il faut rétablir l’unité du parti socialiste pour demain construire l’unité de toute la gauche !
Nous comprenons l’impatience de tous ceux qui veulent une issue alors que les grèves se développent,à Air France, à la SNCF, à La Poste, dans des centaines d’entreprises du privé pour l’emploi et les salaires.
Le monde de Sarkozy, ses amis banquiers et banqueroutiers, s’effondre, il trouve des centaines de milliards à leur donner, alors qu’en face des besoins des services publics, des hôpitaux, des écoles, des équipements collectifs dans nos banlieues, de hausse des salaires, il avait prétendu que « les caisses étaient vides ».
L’effroyable crise du capitalisme qui ne fait que commencer est l’aubaine pour les profiteurs, spéculateurs, les actionnaires, le CAC 40, les 500 premières familles qui continuent de pressurer les salaires, de supprimer les emplois, de millions et de millions de salariés qui produisent les richesses et n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent ! La France d’en haut n’a jamais été aussi riche, florissante et la France d’en bas aussi maltraitée, spoliée, pillée.
Le parti socialiste doit retrouver le ton de combat, de mobilisation, de participation aux luttes sociales, d’opposition au sarkozysme qu’il n’aurait jamais dû quitter.C’est ce que cherchent intuitivement les militants par-delà les questions de personne : à Reims ils applaudissaient tout ce que tous les orateurs des différentes motions disaient de plus gauche ! Ils faisaient une ovation à toutes celles et tous ceux qui proposaient l’unité…
Il n’y a pas d’exclusive de personnes ! Ah que Ségolène Royal aurait pu faire l’affaire si elle ne provoquait pas le reste du parti et ne se proposait de le droitiser et de le casser… Ce n’est pas sa personne qui crispe, ce sont ses positions droitières à contre courant de la majorité de la gauche. Ah qu’elle aurait pu faire l’affaire si elle défendait un vrai programme social capable de gagner, si elle savait battre le « travailler plus pour gagner plus de Sarkozy », au lieu de le laisser sans réponse…
De 2004 à 2008 nous avons gagné toutes les élections sauf la présidentielle ! Nous avons eu 20 régions sur 22 les 21 et 28 mars 2004 dans la foulée du grand mouvement de 2003 qui rejetait la loi Fillon contre les retraites ! Nous avons eu 30 % des voix en juin 2004 en défendant l’Europe des 35 h et du Smic européen. Nous avons gagné 2 villes sur 3 en mars 2008 et 61 départements sur 100 confirmant, en dépit de mai 2007, que la France était à gauche ! Pour gagner tous ces scrutins, nous n’avons pas eu besoin d’appoint de la droite Modem.
Mais pour gagner une présidentielle, il faut tenir un vrai discours de rupture, de transformation sociale, avec des mesures sociales phares, ce que n’a pas fait et ce que ne veut pas faire Ségolène Royal. Tous les problèmes de fond viennent de là : or elle s’acharne alors qu’elle s’était prétendument « mise au frigidaire », à s’imposer en tant que « personne », jouant de démagogie, sans être capable de rassembler les 70 % de militants qui n’ont pas voté pour la motion de Gérard Collomb.
Gérard Filoche lundi 24 novembre 2008 D&S n°159/160 nov-déc
Combattons le sarkozysme qui détruit tous nos droits sociaux…
Assez de division, Manuel Valls et Ségolène Royal : les voilà qui appellent à une manifestation devant Solferino quasiment, tout en se victimisant et en donnant des leçons de « code d’honneur » à ceux qui ne s’inclinent pas devant leur forcing. Ségolène Royal veut revoter et Valls prétend que c’est « la Floride »…
N’ont-ils pas, pour élargir artificiellement les voix de Ségolène Royal, les voix bloquées des Bouches du Rhône de Jean-Noël Guérini et de l’Hérault de Georges Frêche ? Comment osent-ils attaquer les voix du Nord, sans balayer devant leur propre porte… au sud ?
Ségolène Royal ne propose t elle pas de réintégrer Georges Frêche pour assurer ses marges alors qu’elle demande de « revoter » une troisième fois appuyée par tous les médias aux ordres…
Oui, il y a de la triche et c’est intolérable : en Hérault les observateurs envoyés par le bureau national ont été chassés des bureaux de vote par les partisans de Ségolène Royal ! Il faut stopper cette triche, oui, il faut bannir la fraude dans un parti démocratique, maispourquoi choisissent-ils de le faire parce que c’est eux qui perdent de peu de voix ? Ils n’ont rien dit quand le « non » était battu le 1er décembre 2004 alors qu’il était manifestement majoritaire en interne, le vote des électeurs socialistes l’ayant confirmé en externe le 29 mai 2005 ?
Qui peut croire aux appels soudains à la transparence de ceux qui trichent eux-mêmes ?
Assez de fausse morale, assez de pression médiatique extérieure, assez de division !Assez de forcing pour s’emparer du PS par tous moyens, vendre son siége, balayer son programme social, l’ancrer au Blairisme et à Bayrou…
Valls qui veut changer le nom du PS, est trois fois sur quatre en accord avec Sarkozy, il se déchaîne sur tous les écrans contre Martine Aubry – sans oublier de dire au passage qu’il est pour qu’on travaille tous le dimanche.
Valls porte-parole de Ségolène Royal exprime par ses excès, l’impatience de casser le parti socialiste, d’empêcher que les idées de gauche qui ont progressé avec la motion C de Benoît Hamon n’y deviennent, sous la poussée du mouvement social, prochainement dominantes.
Les enjeux sont très politiques ; orientation droitière vers la droite-Modem, ou orientation vers l’unité de toute la gauche.
Contrairement aux présentations qu'en font la droite et les grands médias, ce n'est pas une bataille de personnes, c'est une des plus grandes batailles d'idées qu'ait connu ce parti dans la grande tradition socialiste. Même si ces idées s'expriment de façon déformée, elle sont là, éclatantes : un choix entre un cours à gauche, ou un cours droitier. D'où la lutte vivante au coude à coude, à rebondissement : une mue ne se fait pas sans souffrance.
La motion autour de Royal est contre les 35 h, contre la retraite à 60 ans, contre le contrôle des licenciements, contre la hausse du Smic à 1500 euros et, de façon générale, ils ne parlent jamais de hausse massive des salaires, de code du travail, ni de Sécu pour tous, ni de redistribution des richesses. On comprend pourquoi elle a les faveurs des grands médias aux ordres : ils nous ont déjà fait le coup pour la désignation de la candidate en 2006.
Le vote le plus important n’est pas celui sur les personnes, c’est celui sur les motions. À la lumière de ce qui se passe, il faut conserver le vote à la proportionnelle, et supprimer le vote majoritaire présidentialisé, personnalisé sur le premier secrétaire.Le premier secrétaire doit être désigné au sien des instances et les refléter.
Ca ne peut pas être une question de personne puisque Ségolène Royal a elle aussi participé à toutes les directions, toutes les majorités, conseillère, ministre, membre du BN, depuis 1983, elle a cautionné, voté, mis en œuvre, elle est liée à tout ce qui s’est fait jusqu’à Dijon, Le Mans, Reims.
Il faut rendre sa noblesse au débat socialiste actuel :oui au débat pour savoir comment nous faisons face à la crise du capitalisme, non aux querelles pour ou contre unetelle ! Oui, au débat de motion, au choix d’orientation pour trancher s’il faut d’abord redistribuer les richesses pour relancer la croissance ou si pour relancer la croissance, il faut poursuivre la rigueur…
Un vrai débat, le même, existe à propos du choix entre l’alliance avec la droite-modem ou l‘alliance avec toute la gauche. 70 % du congrès a tranché pour une alliance de toute la gauche contre toute la droite, avec, en l’occurrence, Martine Aubry… Mais Manuel Valls et Ségolène Royal essaient de noyer cela comme si nous n’avions pas voté et tranché à 70 % des voix… Ce n’est pas une question de personne ce qui arrive, c’est une question politique de fond : s’orienter vers Bayrou, ou rassembler, reconstruire, raviver la gauche, c’est un vrai choix.
Il faut rétablir l’unité du parti socialiste pour demain construire l’unité de toute la gauche !
Nous comprenons l’impatience de tous ceux qui veulent une issue alors que les grèves se développent,à Air France, à la SNCF, à La Poste, dans des centaines d’entreprises du privé pour l’emploi et les salaires.
Le monde de Sarkozy, ses amis banquiers et banqueroutiers, s’effondre, il trouve des centaines de milliards à leur donner, alors qu’en face des besoins des services publics, des hôpitaux, des écoles, des équipements collectifs dans nos banlieues, de hausse des salaires, il avait prétendu que « les caisses étaient vides ».
L’effroyable crise du capitalisme qui ne fait que commencer est l’aubaine pour les profiteurs, spéculateurs, les actionnaires, le CAC 40, les 500 premières familles qui continuent de pressurer les salaires, de supprimer les emplois, de millions et de millions de salariés qui produisent les richesses et n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent ! La France d’en haut n’a jamais été aussi riche, florissante et la France d’en bas aussi maltraitée, spoliée, pillée.
Le parti socialiste doit retrouver le ton de combat, de mobilisation, de participation aux luttes sociales, d’opposition au sarkozysme qu’il n’aurait jamais dû quitter.C’est ce que cherchent intuitivement les militants par-delà les questions de personne : à Reims ils applaudissaient tout ce que tous les orateurs des différentes motions disaient de plus gauche ! Ils faisaient une ovation à toutes celles et tous ceux qui proposaient l’unité…
Il n’y a pas d’exclusive de personnes ! Ah que Ségolène Royal aurait pu faire l’affaire si elle ne provoquait pas le reste du parti et ne se proposait de le droitiser et de le casser… Ce n’est pas sa personne qui crispe, ce sont ses positions droitières à contre courant de la majorité de la gauche. Ah qu’elle aurait pu faire l’affaire si elle défendait un vrai programme social capable de gagner, si elle savait battre le « travailler plus pour gagner plus de Sarkozy », au lieu de le laisser sans réponse…
De 2004 à 2008 nous avons gagné toutes les élections sauf la présidentielle ! Nous avons eu 20 régions sur 22 les 21 et 28 mars 2004 dans la foulée du grand mouvement de 2003 qui rejetait la loi Fillon contre les retraites ! Nous avons eu 30 % des voix en juin 2004 en défendant l’Europe des 35 h et du Smic européen. Nous avons gagné 2 villes sur 3 en mars 2008 et 61 départements sur 100 confirmant, en dépit de mai 2007, que la France était à gauche ! Pour gagner tous ces scrutins, nous n’avons pas eu besoin d’appoint de la droite Modem.
Mais pour gagner une présidentielle, il faut tenir un vrai discours de rupture, de transformation sociale, avec des mesures sociales phares, ce que n’a pas fait et ce que ne veut pas faire Ségolène Royal. Tous les problèmes de fond viennent de là : or elle s’acharne alors qu’elle s’était prétendument « mise au frigidaire », à s’imposer en tant que « personne », jouant de démagogie, sans être capable de rassembler les 70 % de militants qui n’ont pas voté pour la motion de Gérard Collomb.
Gérard Filoche lundi 24 novembre 2008 D&S n°159/160 nov-déc