Que faire ?
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Être candidat à une élection où sa liste fait un mauvais score légitime forcément un temps de réflexion sur les causes et les remèdes à la situation du socialisme en France et en Europe. Je n’ai pas la prétention d’apporter un ensemble de réponses structurées mais j’aimerai partager quelques remarques.
Tout d’abord, nous avons la preuve que l’Europe citoyenne n’est encore qu’un début. Non seulement l’abstention est un record dans toute l’Union mais les analyses électorales se cantonnent globalement au strict cadre national. Il est pourtant clair que le résultat en France est avant tout la traduction d’un phénomène européen : le renforcement de la Droite et l’affaiblissement sensible de la social-démocratie. Les explications sont nombreuses, j’en retiendrai trois. La première est conjoncturelle, la Droite a récupéré le discours de la régulation du capitalisme, de la protection et de l’intervention publique dans l’économie. Jetant aux orties l’affichage libéral, elle a ainsi neutralisé l’évidence de leur échec théorique tout en continuant en pratique à d’abord aider les privilégiés. Ce « socialisme pour les riches » a brouillé les messages de campagne du PSE.
La deuxième remarque est structurelle : face à une Droite n’assumant plus le libéralisme, le PSE a été fondamentalement gêné par ses compromissions européennes de ces dernières années . Pourquoi plus croire au message d’harmonisation sociale d’ un social- démocrate qui a passé son temps à justifier le ralliement au social-libéralisme plutôt qu’un conservateur reniant le libéralisme anglo-saxon ? Au moins le deuxième est généralement au pouvoir.
La troisième remarque est démographique, la population européenne vieillit, les thèmes concernant la sécurité et l’immigration agités démagogiquement par la droite ont un effet certain dans certains secteurs de la société.
S’agit-il pour autant de nous exonérer de raisons spécifiquement françaises à notre score ? Certes non, 16% des suffrages exprimés ne se résument pas à la crise du socialisme européen, d’autres causes nous regardent directement, il faut y remédier dans l’immédiat.
Je suis persuadé que la cause principale de notre échec est du à un constat simple de nos électorats traditionnels : les socialistes ne pensent qu’à eux-mêmes. C’est vrai en temps que Parti, replié sur ses enjeux internes, c’est vrai dans les comportements individuels, l’égocentrisme ayant atteint un niveau pathologique et la haine un mode habituel de fonctionnement collectif (il suffit de savoir que tel ou tel trouve « salutaire » la non-réelection d’un socialiste pour comprendre l’affaiblissement moral qui est le nôtre).
Ces comportements ont une conséquence claire : ils rendent inaudibles nos propositions. Dans cette campagne les gens ne voulaient pas nous écouter car ils ne nous faisaient pas confiance sur notre capacité et notre sincérité à vouloir vraiment les défendre.
Les classes populaires et les jeunes se sont alors massivement abstenus, les classes moyennes et moyennes supérieures nous ont préféré d’autres apparaissant à tort ou à raison comme identifiés à des combats sociaux et ouverts sur la société.
Ne recherchons pas par une énième « rénovation » une solution à nos problèmes, cela ne ferait qu’accentuer notre égotisme
.Ce que nous devons d’abord faire c’est nous ouvrir à la gauche, ses partis, ses intellectuels, ses associations, ses syndicats. Oeuvrons dès maintenant à créer des passerelles pour discuter sur le fond, sans préalable, ni arrière-pensées électorales. Nos électeurs y sont massivement favorables, cette démarche donnerait le signal puissant de notre modestie pour nous-même mais de notre ambition pour la gauche et ceux qu’elle est censée représenter.
C’est maintenant que nous devons montrer que le message a été compris, pas dans six mois, c’est en tout cas à cela que je me consacrerai.