La crise grecque et la crise des dettes souveraines menacent de faire capoter la zone euro et la construction européenne du fait de l'exposition de nos Etats à la spéculation financière. Le remède de cheval que la Grèce s'est déjà imposée sous la pression de l'UE et du FMI, après que le gouvernement conservateur a maquillé ses comptes, n'est plus soutenable et la survie de la Grèce est une condition nécessaire pour éviter que les spéculateurs ne s'attaquent à d'autres Etats européens (l'Espagne et l'Italie, puis la France et la Belgique...).
Une fois encore doit se tenir aujourd'hui un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement dit de la "dernière chance".
Le sommet européen ne veut s'impliquer que dans la seule résolution de la crise grecque quand c'est une solution durable à l'échelle européenne qui serait nécessaire. Mais le fédéralisme économique et budgétaire sans vrai pouvoir parlementaire démocratique européen est également impossible. Les gouvernements européens ont tué les nécessaires avancées institutionnelles européennes en 2004/2005 en voulant faire adopter un traité constitutionnel qui sanctuarisait non l'identification des politiques communes mais leurs contenus et leurs orientations.
Aujourd'hui, ils vont tuer la construction européenne en ne voulant pas faire d'avancées institutionnelles parce qu'ils ont peur des opinions publiques qu'ils ont eux-mêmes écœurées de la construction européenne.
Vous avez dit "serpent qui se mord la queue" ?
Frédéric Faravel