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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

15 juin 2007 5 15 /06 /juin /2007 08:13
Pour ou contre la TVA "sociale" ?
Le point de Vue de Liêm Hoang Ngoc, économiste - Le Monde | 15 juin 2007

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La question fondamentale en matière de fiscalité est : qui paie ? En raison du poids des impôts proportionnels (TVA, CSG…), le système fiscal français est déjà des plus injustes. La TVA représente aujourd’hui 51% des recettes fiscales contre 17% pour l’impôt sur le revenu. Les pauvres la paient au premier centime d’euro dépensé pour leur pain quotidien. Les 10% des ménages les plus pauvres concèdent 8% de leur revenu au paiement de la TVA. Les 10% des ménages les plus riches ne lui consacrent que 3% de leur revenu. La hausse de la TVA rendra l’impôt encore plus injuste en reportant sur les pauvres une part croissante du financement du budget.

Malgré la baisse des charges prévue, ni les grandes entreprises, sommées par leurs actionnaires de maximiser leurs marges, ni les PME, étranglées par leurs donneuses d’ordre, ne vont baisser leurs prix. Demander à un restaurateur s’il baissera ses prix si on lui accordait la baisse de TVA qu’il demande de 19,6% à 5,5%, il vous répondra non. Croyez-vous qu’il les baissera si on l’augmente à 22 ou 25% ?

 

Les baisses de cotisations sociales qui se sont déployées depuis 1993 n’ont aucunement enrayé la "vie chère". Avec une telle mesure, les prix augmenteront et provoqueront une détérioration du pouvoir d’achat des ménages, ce qui cassera la consommation, actuellement le seul moteur de la croissance. La hausse de la TVA allemande a déjà relancé l’inflation de 0,5 point au premier trimestre et risque de freiner la consommation intérieure. En apparence, la stratégie allemande est gagnante sur le terrain commercial parce que les industries d’outre-Rhin sont spécialisées sur des créneaux "hors coût" qui leur garantissaient déjà des débouchés mondiaux. La réforme fiscale permet surtout aux actionnaires allemands de bénéficier de dividendes en hausse…

 

La BCE, dont l’œil est rivé sur l’indice des prix, risquerait de relever une fois de plus ses taux d’intérêt. La croissance ralentie amenuiserait les recettes fiscales, déjà entamées par les baisses d’impôts directs. Les déficits se creuseraient, justifiant de nouvelles restrictions budgétaires en matière de redistribution. Un cercle vicieux s’instaurerait et les inégalités se creuseraient.

 

Si tous les pays européens s’engageaient dans cette stratégie de "désinflation compétitive", le jeu serait à somme nulle. Aucun gain de parts de marché de part et d’autre, mais un marasme économique généralisé qui condamnerait une fois de plus le projet européen auprès des peuples. Des effets positifs sur l’emploi ? On estime à 200 000 le nombre de créations nettes d’emplois occasionné par ces politiques de baisse de cotisations salariales depuis une quinzaine d’années, chiffre qui reste très limité.

 

Liêm Hoang-Ngoc, maître de conférences à Paris I et chercheur au centre Panthéon-Sorbonne Economie, rattaché au CNRS

 

Propos recueillis par Anne-Gaëlle Rico

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