Je publie aujourd’hui le compte-rendu du conseil municipal de Bezons qui s’est tenu mercredi 12 février 2025 et qui devait être essentiellement consacré au débat sur le rapport d’orientation budgétaire pour 2025. Il a en réalité été dominé par l’affrontement des égos des membres ou anciens membres de l’équipe de Nesrine Menhaouara, à commencer par celui sur-dimensionné de la Maire. Si, dans cet affrontement, on constate la violence des échanges entre Mmes Menhaouara et Beltaïef, d’un côté, et Mme Aouchiche – cette dernière tentant de se refaire une virginité politique par la brutalité de ses propos après avoir collaboré pendant plus de 2 ans à l’action anti-sociale et anti-écologique de l’équipe Menhaouara – dont le changement de posture ne doit tromper personne, on aura vu ce mercredi 12 une agressivité publique et difficilement contenue de la part de Mme Menhaouara contre sa deuxième adjointe Mme Michèle Vasic, ce qui démontre que Mme Menhaouara ne supporte aucune prise de parole qu’elle n’a pas approuvée à l’avance. Nous publierons peut-être dans les jours qui viennent la vidéo des longues minutes absolument invraisemblables que les personnes du public et les autres élus ont dû subir de la part de Mmes Menhaouara, Beltaïef et Aouchiche ridiculisant la fonction de conseiller municipal.
Pour ma part, j'ai porté ce que le collectif citoyen "Vivons Bezons" pense être l’intérêt des Bezonnaises et des Bezonnais.
Mme Aouchiche, qui avait pourtant annoncé son départ de la majorité municipale le 16 octobre 2024, a bénéficié jusqu’au 26 novembre 2024 des privilèges que lui octroyaient la délégation que lui avait accordée Nesrine Menhaouara. Il est étonnant que sa délégation n’ait été résiliée que 5 jours après le conseil suivant du 21 novembre 2024 ; or c’est lors de ce conseil que Mme Aouchiche a prétendu avoir été insultée par une personne présente dans le public après avoir elle-même proféré des accusations infondées sur les comptes d’une association bezonnaise. Or disposant toujours le 21 novembre 2024 de la délégation accordée par Mme Menhaouara, Mme Aouchiche a eu droit automatiquement de bénéficier de la protection fonctionnelle de la commune, ce qui veut dire que la Ville paiera l’ensemble des frais de justice et d’avocat qu’elle souhaitera engager dans cette affaire.
Il est étonnant que certains élus absents lors du conseil municipal du 21 novembre aient voulu affirmer leur solidarité avec Mme Aouchiche à propos des insultes dont elle aurait été la cible : ils n’ont ni vu ni entendu quoi que ce soit et ces prétendues insultes restent encore à démontrer. Il est également étonnant que Mme Menhaouara ait encore présenté comme un fait ces insultes alors même qu’il reviendra à la justice de le déterminer (elle a prétendu que les agents municipaux auraient confirmé l’existence de ces insultes avant de relativiser cette déclaration).
Lors de ce débat, Mmes Menhaouara et Aouchiche ont commencé à se reprocher l’une et l’autre de mentir et d’avoir mis en danger leur sécurité par manque de solidarité, un débat qui a repris un peu moins de deux heures plus tard en explosant dans le ridicule total.
Mme Menhaouara a décidé unilatéralement de remplacer Mme Aouchiche au CA du PLIE Argenteuil-Bezons. Elle a prétexté pour cela que Mme Aouchiche avait démissionné de son poste d’adjointe à la Maire. J'ai rappelé que Mme Aouchiche ne siégeait pas au PLIE pour la commune de Bezons en tant qu’adjointe à la Maire mais parce que le conseil municipal l’avait élu pour cela à l’unanimité en mars 2022 (elle a été élue adjointe en septembre 2022) ; Mme Aouchiche n’a pas envoyé de lettre de démission du CA du PLIE, ce qu’elle a confirmé à ma demande, pour moi il n’y avait donc pas de raison de désigner un remplaçant. Mais Mme Menhaouara a décidé d’en faire un point d’autorité comme à son habitude.
Vérification faite une décision du Conseil d’État de 2013 l’autorise à faire ainsi acte d’autoritarisme : une nouvelle démonstration de son hostilité à toute diversité, hostilité à tout ce qui ne s’incline pas devant elle.
Nous avons considéré que c’était le rôle des élus. Mme Menhaouara peut comme cela se fait dans de multiples mairies donner quand cela est nécessaire délégation de signature à ses adjoint(e)s et conseiller(e)s délégué(e)s ; cela fait partie de leur fonction, ce pour quoi ils ont été élus. S’ils ne veulent pas exercer cette mission il faut se poser la question de savoir pour quoi il sont là. Ou alors Mme Menhaouara ne fait-elle pas assez confiance ? En tous les cas, cette délibération est à nouveau la trace du dysfonctionnement de cette équipe municipale. J'ai voté contre.
C’est en plein milieu de ce débat que Mmes Menhaouara, Beltaïef et Aouchiche ont décidé de se hurler dessus. J'essaierai ici de me concentrer sur les messages principaux que nous avons voulu communiquer. Vous connaissez nos orientations : justice sociale, solidarité, démocratie participative, soutien à l’instruction publique et à la transition écologique… elles n’ont pas changé depuis 4 ans, mais nous devrons y ajouter désormais une très grande prudence budgétaire au regard des dégâts actuels que produit l'équipe municipale.
Il est particulièrement saisissant qu’à la lecture d’un rapport d’orientation budgétaire (et à l’écoute de la pénible et très mauvaise lecture du discours écrit pour elle par Mme Beltaïef) deux choses transparaissent : les 2/3 sont consacrés à parler du passé et rejeter la faute sur d’autres (« c’est la faute à Lesparre » – le mantra du mandat Menhaouara, la géopolitique internationale) ; plus aucune orientations budgétaires n’apparaît clairement, une notamment disparaît totalement du discours, c’est l’environnement (même si Mme Menhaouara s’échinera en fin de débat dans un monologue d’une heure à tenter de démontrer que cela n’a pas disparu, ce fut d’ailleurs laborieux). Nous n’ignorons plus rien des erreurs commises par D. Lesparre (dont Mme Menhaouara fut l’adjointe pendant 12 ans !?! contrairement à moi dont c’est le premier mandat) et des difficultés qu’elles ont créées, mais après 4 ans et demi, il conviendrait de parler un peu de la propre responsabilité de Mme Menhaouara et de son équipe.
Les orientations budgétaires de Mme Menhaouara ont été remplacées par un nouveau mantra : « équipement, équipement, équipement »… Équipement mais pas entretien dont tout le monde constatera en regardant les rues de Bezons, les trous dans le Marché communal et une bonne partie des espaces publics qu’il est absent. Ce qui est dommage dans l’affaire, c’est que les équipements qu’elle prétend construire pour répondre au déficit qu’elle dénonce étaient déjà engagés avant qu’elle ne soit élue maire, que d’autres étaient déjà prévus par l’équipe municipale qui aurait pu éviter qu’elle soit maire et que certains équipements qu’elle construit se font en détruisant le peu d’espaces naturels de la commune et avec les mêmes méthodes que celles qu’elles reprochent aux mandats de Lesparre pendant qu’elle était adjointe !?! Elle négocie une opération immobilière qui va encore densifier la Ville (et détruire la biodiversité ! Et là y a pas photo : diminution du Parc Bettencourt et destruction des jardins familiaux et de la pépinière) en échange de quelques équipements supplémentaires. Les promoteurs immobiliers espèrent ainsi faire une opération juteuse en vendant des centaines d’appartements à prix élevés (le logement social a presque disparu des projets immobiliers de l’ère Menhaouara alors que 2.500 Bezonnais attendent un logement social), donc plus de population, plus de besoins, encore, le serpent se mord la queue.
Le problème – et Mme Vasic un peu plus tard a confirmé les propos de M. Faravel – c’est que la ville a accéléré beaucoup trop fort et beaucoup trop vite depuis 2 ans les dépenses d’investissements, sans forcément faire preuve d’un plan cohérent pour prétendre avoir un bilan en 2025-2026 pour la campagne électorale. Les finances communales n’ont résisté à cette accélération excessive qu’avec trois outils (et un quatrième dont on reparlera après) :
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la hausse du taux de la taxe d’aménagement : nous avons reconnu en 2021-2022 après avoir eu des doutes que c’était une bonne idée, mais elle n’a pas forcément rapporté beaucoup. Gageons cependant que c’était nécessaire.
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La vente de terrains et d’immeubles, mais nous sommes arrivés au bout de ce que l’on peut faire.
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La hausse de la taxe foncière sur les propriétés bâties l’année dernière à hauteur de 25 %: une saignée importante pour les petits propriétaires bezonnais qui ne roulent pas sur l’or, qui a généré une hausse importante des recettes fiscales de la commune mais ne peut plus être renouvelée. Menhaouara avait un fusil à trois coups : elle a tiré le dernier dans les jambes des habitants. C’est en plus politiquement dangereux car certains pourraient prétendre désormais qu’après cette forte hausse d’impôts locaux qu’ils sont les seuls à payer, seules leurs attentes doivent être entendus (or tous les Bezonnais apportent de l’argent à la Ville par leurs impôts ou par la TVA qui remplit le budget de l’État, ce dernier versant les dotations aux communes).
Les expédients utilisés par Mme Menhaouara sont terminés ! Elle fait encore illusion cette année car en 2024 sa hausse des impôts des impôts avait permis de terminer l’année avec une épargne nette de 5 millions d’euros ; elle n’attend plus que 1,5 million à la fin de l’année 2025 en forte baisse donc. Elle aura beau jeu d’expliquer que c’est toujours mieux que les années précédentes : certes ! Elles avaient été alourdies par les dépenses incohérentes et dispersées au gré des humeurs de la maire, mais la réalité est là aujourd’hui : après avoir fortement augmenté les impôts des Bezonnais, Mme Menhaouara va mettre la ville sur une pente descendante pour son épargne. Les courbes qu’elle présentait elle-même lors du rapport d’orientation budgétaire pour 2024 le démontraient fort bien : les dépenses sous Menhaouara ont commencé à augmenter beaucoup plus vite que les recettes ! Peut-être le niveau d’équipements était-il insatisfaisant en 2020 (il était prévu de résoudre ce problème) mais c’est aussi parce que les équipes municipales précédentes connaissaient les limites de leur action et la fragilité budgétaire : la Ville n’avait pas dépensé l’argent qu’elle n’avait pas ou le faisait progressivement. Mme Menhaouara a décidé d’exploser toute prudence, et pour cela elle a pillé les poches des Bezonnais.
Le quatrième levier de Mme Menhaouara c’est la mise sous pression du personnel municipal. Mme Menhaouara a fait baisser le pourcentage de la masse salariale dans les dépenses de fonctionnement, pour revenir à des standards plus communs (mais elle oublie de rappeler que la fin de la communauté d’agglomération Argenteuil-Bezons a fait fortement augmenter ce taux dès 2016 après qu’il a baissé en 2015 (il était passé de 70 à moins de 65%). Des services entiers ont été maltraités, des gens ont fuit, le service propreté a été décimé – les agents ne disposaient pas du matériel nécessaire pour travail correctement – pour offrir cette année au privé le marché – un marché qui a long terme nous coûtera beaucoup plus cher (donc quel intérêt ?) : une stratégie sournoise qui consistait à laisser se dégrader explicitement la propreté dans notre ville pour justifier ensuite une privatisation (dont Mme Aouchiche ne lui en déplaise est complice). Maltraiter les agents communaux (cela nous remonte de toute part), est-ce une posture politique défendable ? On comprend pourquoi la Ville a dû ouvrir une cellule psychologique pour les agents, vu ce qu’ils se prennent. L’équipe Menhaouara se vante d’avoir réduit la précarité dans le personnel municipal, mais les agents nous affirment que c’est contraints et forcés par la pression des syndicats (la CGT est redevenue ultra-majoritaire) et parce que le préfet les a rappelés à l’ordre. Réponse de Menhaouara : « oui mais Lesparre ne l’a pas fait lui ». Ce n’est pas notre problème, nous ne sommes pas M. Lesparre et nous avons des principes de défense des droits des salariés qui nous motivent plutôt que les rappel à l’ordre d’un préfet. Après tout cela, la qualité de service rendu aux habitants s’est-elle améliorée ? Chacun sait bien que non.
La ville que laissera Mme Menhaouara aura donc des marges de manœuvre restreintes. Elle nous a reproché de ne pas avoir fait de propositions : c’est faux ! Avec M. Faravel, nous avons présenté une stratégie budgétaire prudente, rationnelle et sérieuse qui privilégie les services publics (qui coûteront toujours moins chers que de verser des millions d’euros à Suez). Nous refusons de tirer des plans sur la comète, nous ne pensons pas (comme d’autres groupes l’ont prétendu) qu’on trouvera magiquement de l’argent auprès d’institutions et d’organismes qui ont eux-mêmes vu leurs budgets se réduire ou dont les dirigeants ont des orientations politiques opposées à cela. En dépensant de manière incohérente, trop vite, au gré des humeurs de la Maire, l’équipe Menhaouara a conduit la commune à investir au-dessus de ses capacités réelles : Mme Menhaouara a fragilisé les finances municipales dès 2025. Ce ne serait pas grave si c’était les siennes, mais malheureusement ce sont celles des Bezonnais, celles de l’équipe qu’ils éliront en 2026 pour la remplacer, une équipe qui devra être encore plus prudente et éviter les promesses mirobolantes.
À nouveau plusieurs centaines de milliers d’euros échangés (plusieurs millions l’ont déjà été plusieurs fois) dans le cadre de l’énorme projet d’aménagement immobilier qui concerne tous les terrains compris entre les Rues Édouard-Vaillant, Villeneuve, Georges-Dupont et Maurice-Berteaux… alors que la Maire refuse toujours de nous donner plus d’informations sur le projet d’aménagement que les quelques esquisses vaguement coloriées auxquelles nous avons eu droit voici plus de deux ans !?! Une situation inacceptable qui explique que nous continuerons à voter contre jusqu’à ce que nous présente enfin un véritable projet et que nous puissions avoir un véritable débat sur l’aménagement urbain de ce secteur clé de la commune.
Lorsque j'ai demandé quelles mesures avaient été prises pour respecter les obligations de diagnostic archéologique de l’ensemble de ces terrains, Mme Menhaouara a été incapable d’apporter une quelconque réponse.
Comme nous sommes en fin de processus, un gros travail est en cours pour stabiliser la ZAC avant de la clôturer. Cependant on ne peut regretter qu’après le compte-rendu financier de la SADEV, ce rapport arrive aussi avec beaucoup de retard, plus d’un après les faits ; cela n’est pas normal.
J'ai profité de la présentation de ce rapport pour poser quelques questions :
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Qui seront les locataires de l’îlot 1, immeuble de bureaux en tête de pont ? La Maire a indiqué que l’immobilier de bureau était en crise, La Défense étant selon elle à moitié vide. Certains investisseurs asiatiques, dont des Chinois, seraient intéressés mais cela impose des vérifications de sécurité plus importantes.
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Que va devenir l’îlot 2 qui n’a pas été construit ? La Maire dit avoir bloqué plusieurs projets mauvais pour la commune et la qualité de vie des Bezonnais. Mais à ce stade, rien de neuf n’est prévu. À terme, si rien n’est validé avant la fermeture de la ZAC, l’aménagement des abords du terrain sera donc à la charge de la commune, quel que soit le projet immobilier ou l’aménageur.
J'ai demandé à nouveau si la Ville chercherait à introduire des exigences supplémentaires dans la convention de concession qui doit être présentée au conseil municipal d’ici juin (enjeu important puisque c’est pour 30 ans). Il avait proposé en commission consultative des services publics locaux du 3 février, j'avais proposé qu’on prenne exemple sur la commune de Villefranche-sur-Saône pour inscrire des obligations renforcées sur la lutte contre la précarité énergétique ; bien que n’y ayant jamais pensé elle-même, la Maire avait semblé y paraître favorable.
En commission municipale, lundi 10 février, le DGS semblait expliquer que cette requête était condamnée à l’échec.
Mercredi 12 février, la Maire bottait en touche expliquant que GRDF travaillait déjà avec la commune pour s’occuper des cas de précarité énergétique. Nous jugeons que l’inscrire dans la convention serait une garantie supplémentaire ; nous réitérons cette exigence.
J'ai demandé que les engagements pour rétablir les animations pédagogiques musicales pour les crèches soient plus marqués : le document ne parle que de la perspective de 2029. J'ai souligné que les publics touchés par l’Action Art Philo étaient restreints : une classe de CM2, une classe de 4e, pour toute la ville. La Maire a prétexté une question de coût.
On ne savait pas que la Ville de Bezons était 2000 ou 4000 euros près par an.