À l'occasion de la diffusion du compte rendu du conseil municipal du 12 février, réalisé par le collectif citoyen "Vivons Bezons" et que vous trouverez ci-dessous, il me faut aujourd'hui revenir sur l'origine du spectacle affligeant et ridicule que nous avons dû subir en plein du débat d'orientation budgétaire 2025. Il est pénible pour moi qui ai tenté lors de ce conseil municipal de rester concentré sur l'essentiel - les capacités financière de la commune et les perspectives budgétaires pour l'année en cours, qu'attendent les habitants - de devoir revenir sur cette dispute de cour d'école entre Mmes Menhaouara, Beltaïef et Aouchiche, qui a abaissé la fonction d'élu municipal et l'image que les Bezonnaises et les Bezonnais ont désormais de leurs représentants.
L'origine de ces cris entrecroisés entre ces trois élues est l'incident créé par Mme Nadia Aouchiche (élue membre de LFI depuis les dernières présidentielles) lors du précédent conseil municipal, celui du 21 novembre, auquel j'assistais, seul représentant de l'opposition présent ce soir-là à l'exception de Mme Aouchiche. À ce titre, je dois dire à quel point je suis choqué que deux élus d'opposition se soient empressés d'apporter leur soutien complet à Mme Aouchiche concernant cet incident, alors que c'est bien elle qui en est à l'origine et que ses propos sur celui-ci ne reflètent pas la réalité ; avoir des différends avec un autre responsable politique de la commune ne saurait jamais justifier de le traîner dans la boue lorsqu'il est la cible de fausses accusations.
Je rappelle d'abord le contexte : l'équipe municipale de Mme Menhaouara engagée dans une course de vitesse clientéliste avec Mme Aouchiche sur qui serait le plus solidaire avec la population palestinienne victime de la guerre (postulat absurde car tout le conseil municipal sans exception est solidaire des citoyens palestiniens), considérant que certains Bezonnais ne choisiraient leur vote qu'en fonction de ce sujet, présente un montage très bizarre pour le versement d'une aide à la Croix-Rouge Française à Gaza. Emettant les doutes que j'avais moi-même énoncés sur la raison pour laquelle Mme Menhaouara était allée chercher un intermédiaire supplémentaire plutôt que de subventionner directement l'action de la Croix-Rouge Française pour les habitants de la bande de Gaza, Mme Aouchiche a cherché à mettre en cause ceux qu'elle identifiait comme pouvant lui contester ancienneté et légitimité sur la cause palestinienne : elle a décidé de s'attaquer à l'association Bezons West Bani Zeid (qui s'occupait des relations avec la ville palestinienne de Cisjordanie avec laquelle Bezons était jumelée) faisant semblant de se demander pourquoi cette association n'avait plus d'activités. Question pernicieuse, puisque Mme Aouchiche, adjointe de la maire Nesrine Menhaouara de septembre 2022 à octobre 2024, savait parfaitement qu'après la période de crise sanitaire l'équipe municipale avait coupé toute subvention à cette association, dont l'action était rendue d'autant plus impossible que cette équipe n'avait aucune volonté de s'occuper des relations avec West Bani Zeid.
Pire Mme Aouchiche a osé affirmer que cette association avait un compte en banque selon elle créditeur à hauteur de 17.000 euros, sous-entendant un détournement d'argent et d'argent public (du fait des subventions antérieures). Mme Menhaouara a sauté sur l'occasion, affirmant qu'elle aussi s'interrogeait sur la situation et qu'elle demanderait aux services municipaux d'inspecter sur cette situation. Evidemment, le président de Bezons West Bani Zeid, présent dans le public, a demandé une interruption de séance pour pouvoir répondre aux accusations portées sans fondement mais publiquement par deux élues qui opéraient contre lui une attaque purement politicienne car visant en réalité le secrétaire de la section Jacky-Leser du PCF de Bezons. Effectivement pour pouvoir être entendu, le président de Bezons West Bani Zeid a crié plusieurs fois pour demander cette interruption de séance, espérant peut-être qu'ainsi sa voix serait mieux entendue et qu'il pourrait répondre aux accusations portées contre lui et l'association. Je lui ai dit que c'était peine perdue : comme je m'y attendais, l'interruption de séance et la possibilité pour lui de répondre à cette mise en cause en public lui ont été refusées par la Maire qui se réjouissait de cette nouvelle manœuvre politicienne dont elle pensait profiter. Je précise que dès le 22 novembre 2024, le président et les responsables de l'association Bezons West Bani Zeid ont écrit au directeur général des services de la Ville de Bezons, mettant en copie la maire, pour indiquer qu'ils se tenaient à disposition de la commune afin de leur fournir tous les justificatifs comptables de l'association et ainsi démontrer les mensonges de Mme Aouchiche. Les services municipaux n'ont jamais repris contact et n'ont jamais cherché à savoir la vérité, contrairement à ce que Mme Menhaouara avait feint de s'engager lors du conseil municipal du 21 novembre 2024 ; elle n'en a jamais réellement eu l'intention, cela n'était pas son objectif : elle ne voulait que jeter le trouble et la suspicion. Car évidemment Bezons West Bani Zeid n'a jamais disposé de d'une telle somme comme l'a prétendu Mme Aouchiche.
C'est à ce moment de la soirée du 21 novembre 2024 que j'interviens : je me suis levé pour dire quelques mots à Mme Aouchiche et je me suis penché pour lui dire : "tu es peut-être sincère, mais tu fais une grosse erreur… Bezons West Bani Zeid n'a jamais eu cette somme, tu es en train de faire peut-être sans le savoir de la diffamation. Tu confonds avec l'association Bezons, la gauche pour tous dont tu faisais partie et qui a été dissoute. Vraiment, tu devrais revenir sur tes accusations, elles vont se retourner contre toi !" Je n'aurais sans doute pas dû car, revenant de ma pause, me rasseyant, je vois quelques minutes plus tard Mme Aouchiche se lever (le président de Bezons West Bani Zeid avait de nouveau haussé le ton pour demander une interruption de séance pour s'exprimer) et crier "Vous êtes témoins, je viens de me faire insulter par un membre du public" désignant par là le président de Bezons West Bani Zeid. Or il se trouve qu'il était assis juste derrière moi : si à un seul moment il avait proféré quoi que ce soit qui ressemble à une insulte en direction de Mme Aouchiche je l'aurais entendu ; pourtant à part ses cris pour demander une interruption de séance, je peux en témoigner il n'a rien dit d'autre ! Toutes les autres personnes présentes dans la salle étaient bien plus loin du président de Bezons West Bani Zeid que moi : si je n'ai rien entendu, je ne vois pas comment ils auraient pu entendre des insultes de sa part. J'accuse donc clairement Mme Aouchiche d'avoir menti, inventant de toute pièce cette histoire d'insulte pour faire diversion après que je lui ai dit que son attaque contre Bezons West Bani Zeid était infondée et qu'elle allait se retourner contre elle. Toutes celles et tous ceux qui osent dire qu'ils l'ont entendu insulter Mme Aouchiche mentent également et servent en réalité une opération de manipulation politique contre lui. Qu'ils croient agir pour soutenir une amie ou par règlement de compte avec quelqu'un qu'ils n'apprécient ou avec qui leurs intérêts politiques divergent, cela revient la même chose : ils mentent et salissent un homme pour servir les intérêts de Mmes Aouchiche et Menhaouara.
Car en la matière l'une et l'autre ont partie liée et visent à abattre par un procès public le secrétaire de section PCF de Bezons. C'était encore clairement l'objectif lors de l'information sur la protection fonctionnelle accordée automatiquement à Mme Aouchiche (dossier n°2 du conseil municipal du 12 février 2025) : le dossier de présentation indiquait que l'insulte était un fait alors que cela reste à démontrer ; quand j'ai fait remarquer à Mme Menhaouara que le dossier présentait les choses de manière partiale, elle a tenté de balbutier des remarques incohérentes sur le fait que Mme Aouchiche l'avait mise en danger et jetée en pâture à la fachosphère (ce serait bien la première fois que la fachosphère s'en prendrait à une maire au prétexte qu'elle ne serait pas assez solidaire d'une élue qui prétend défendre la cause palestinienne … j'avoue ne pas comprendre la logique), avant de reconnaître qu'elle n'avait rien entendu et que c'était à la justice d'en décider.
Sous la conduite de Mme Menhaouara, les affaires municipales ont pris en 4 ans et demi une tournure détestable. Au mépris des élus d'opposition et des habitants critiques (vous remarquerez en lisant les comptes-rendus à quel point nous sommes rabaissés régulièrement, nous sommes des idiots, des imbéciles, nous ne comprenons rien) s'est rapidement ajoutée une stratégie d'intimidation par le détournement des voies judiciaires. Pendant plus de 2 ans, j'ai été sous le coup d'une mise en examen à cause de la plainte que Mme Menhaouara avait déposé contre moi pour "injures publiques et diffamation" ; ses amis politiques ont même publié sur leur page facebook "Bezons ville d'avenir" en mars 2022 la copie du courrier de cette mise en examen, omettant de dire qu'elle faisait suite à la plainte de la Maire et sous-entendant que j'aurais des choses indicibles à me reprocher. Le 2 mai 2024, la 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire prononçait ma relaxe totale et condamnait Mme Menhaouara à payer les frais de justice ; elle s'était ridiculisée à la barre lors de l'audience du 19 mars 2024 : en attendant pendant plus de deux ans, la Ville de Bezons avait payé tous ses frais d'avocat et Mme Menhaouara n'a pas eu la décence de rembourser. Les procédures judiciaires se sont multipliées ; Mme Menhaouara a prétendu le 12 février 2025 qu'elle avait toujours apporté son soutien aux élus insultés, menacés et agressés : je ne me souviens pas qu'elle ait exprimé une quelconque solidarité quand j'ai été la cible d'une tentative d'intimidation physique devant témoins ou quand M. Arnaud Gibert a été victime d'une tentative de coup toujours devant témoins, avec à chaque fois son directeur de cabinet M. Olivier Cloots qui était en cause.
Aujourd'hui l'accusation portée contre le président de Bezons West Bani Zeid et secrétaire de section PCF de la commune par Mme Nadia Aouchiche avec le soutien de Mme Menhaouara procède de la même logique ; elle découle de l'immaturité et de la malignité de plusieurs "personnalités" politiques bezonnaises qui sont incapables d'assumer un débat public sain et serein et tentent d'intimider ou de faire taire leurs adversaires ou concurrents politiques en instrumentalisant la justice, en leur imposant des frais d'avocat exorbitants alors qu'elles bénéficient elles-mêmes d'une prise en charge de leurs dépenses. C'est encore plus scandaleux quand pour cela elle passe par le mensonge, un mensonge pour faire diversion d'une précédente accusation qui a fait pschitt. Que celles et ceux qui se sont précipités à affirmer leur soutien à des personnes qui utilisent de telles méthodes soient flétries à leur tour.
J'ajoute pour conclure que l'hystérisation du débat public telle qu'elle est érigée en stratégie politique par La France Insoumise fait le plus grand mal à l'image de l'engagement politique. Dans le même ordre d'idée, faire du conflit au Proche-Orient - un sujet grave pour lequel les populations civiles des deux camps prises en otages l'une comme l'autre par des dirigeants extrémistes doivent avoir toute notre solidarité politique et humaine - l'argument principal au point qu'il écrase médiatiquement tous les autres sujets est absurde et dangereux : d'abord cela invisibilise ce qui restent les priorités de nos concitoyens à Bezons comme ailleurs, l'emploi, le salaire, le logement, l'éducation, la tranquillité, la qualité du cadre de vie donc l'environnement ; ensuite c'est une pente finalement raciste car cela parie sur les faits que beaucoup d'habitants de nos quartiers ne se mobiliseraient que par rapport à ce sujet, c'est donc à la fois les prendre pour des imbéciles et les réduire à ce que l'on croit être leur appartenance communautaire. Force est de constater que Mmes Menhaouara et Aouchiche rivalisent depuis longtemps sur cette tendance délétère. Pour ma part, je continuerai à m'adresser aux Bezonnaises et aux Bezonnais en tant qu'égaux, indépendamment de leur origine revendiquée ou supposée, pour leur parler de leurs attentes à Bezons et chercher avec eux des solutions, alors que le mandat de Mme Menhaouara se caractérise depuis le 4 juillet 2020 par le mépris et l'intimidation.
Frédéric FARAVEL
Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste de Bezons
Animateur national du pôle Idées, formation, riposte de la Gauche Républicaine et Socialiste
Membre du collectif de direction de la Gauche Républicaine et Socialiste
Président du collectif citoyen "Vivons Bezons"