27 août 2009
4
27
/08
/août
/2009
17:44
Oui à des Primaires de toute la gauche pour un candidat unique au premier tour
- Primaires PS-Modem ? Non, honteux et ridicule
- Primaires du PS seul, impact plus limité, quel intérêt ? à quelles conditions, comment ?
Les primaires, c’est comme la langue d’Esope, cela peut-être la pire et la meilleure des choses.
Quelle est la base politique ? Quel est leur périmètre ? Quelle organisation ?
L’idée est stimulante s’il s’agit d’unir, de rassembler la gauche derrière un candidat qui fasse consensus sur un programme de transformation social. Dans ce cas-là, plus il y a de votants, plus il y aurait de chances que le candidat soit vraiment à gauche, plus le programme serait avancé, et plus il y aurait de chances qu’il soit en tête dés le premier tour - ce qui serait synonyme de victoire. Il ne faut pas avoir peur des masses de gauche, elles cherchent une issue à gauche, et 52 % des sympathisants du PS estiment eux-mêmes que leur parti n’est pas assez à gauche. (Le 1er décembre 2004 officiellement 42 % des adhérents du PS (en réalité une majorité) avait opté pour le « non » au TCE, mais 59 % de l’électorat socialiste avait voté « non » le 29 mai 2005 : on peut avoir confiance dés que la gauche est mobilisée).
1°) Mais ce qu’une pétition semble proposer en invitant et en associant le Modem à participer, ce sont des primaires Modem-PS : là c’est honteux, car c’est une manipulation pour associer la droite à la désignation du candidat éventuel de la gauche. Et c’est voué à l’échec d’avance car les militants du parti socialiste n’accepteront fort heureusement jamais de désigner un Bayrou comme candidat. Alors pourquoi les promoteurs de cette initiative appellent-ils le Modem à participer en prévoyant d’ors et déjà une « case » à cocher où ils s’identifient pour participer au vote en tant que tels ? Le Modem n’est pas dans le périmètre de la gauche mais dans celui de la droite.
2°) Le parti de gauche et le NPA ont annoncé qu’ils ne voulaient pas de ces primaires-là. S’il s’agit des primaires Modem-PS manipulées par la grande presse, on les comprend. Mais c’est étrange que ces deux partis qui souhaitent à juste titre rassembler un front de gauche, s’opposent à l’occasion de le faire au travers d’un débat et d’un choix au sein de la gauche !
Qu’ont-ils à craindre ? S’il s’agit d’un choix et d’une consultation organisée en commun par toutes les composantes de la gauche, toutes les garanties démocratiques peuvent être données. Si ce n’était pas le cas, ils pourraient se retirer à tout moment. Pourquoi ne pas saisir la perche ? Si toutes les composantes de la gauche participent, une chose est absolument certaine, le candidat ne sera pas « social-libéral », il se situera forcément au cœur de la gauche, sur une ligne acceptable par une large majorité de ses composantes ainsi rassemblées.
C’est facile à comprendre comme mécanisme : si chacun va à la bataille séparément, les voix les plus à gauche seront séparées des autres et le risque est donc que ce soit un “social-libéral” désigné au sein du seul PS qui se retrouve au deuxième tour. Ce ne sera pas le cas si chacun accepte de chercher un accord et un candidat commun dés le premier tour.
3°) Reste une dernière hypothèse, celle qu’une partie des socialistes semblent promouvoir : à partir du moment où les autres composantes de la gauche refusent un débat préalable sur un programme puis un débat sur le candidat commun, alors on revient dans un schéma presque classique : ce qui est proposé est une « primaire » entre candidats socialistes comme en 2007 mais “ouverte”. Est-on sûr que ce soit aussi mobilisateur ? N’est-ce pas plus incertain, plus dangereux ?
Car dans ce cas, l’intérêt est beaucoup plus limité de vouloir faire arbitrer par des non militants (combien ?) entre les multiples candidats qui surgiraient alors. Il y faudrait deux tours, beaucoup de palabres, et ce ne serait pas forcément plus probant ni plus enthousiasmant, que le choix raisonné et mûri d’un parti.
Dans tous les cas, il faut un débat sur le fond avant, ouvert lui aussi, pour ne pas voter sur des têtes sans programme.
Sans ce débat, tout vote serait démagogique. Personnaliser la politique, c’est dépolitiser les personnes.
Ensuite, il faut des garanties extrêmement sérieuses de non-manipulation par la presse et les médias, qui pousseraient n’importe qui à intervenir et à voter : que ce ne soit pas des gens de droite qui viennent arbitrer pour quelques euros et désigner le plus mauvais candidat. L’organisation doit être soigneusement débattu, les garanties démocratiques doivent être maxima, le financement doit être contrôlé.
Gérard Filoche, pour D&S, jeudi 27 août
- Primaires PS-Modem ? Non, honteux et ridicule
- Primaires du PS seul, impact plus limité, quel intérêt ? à quelles conditions, comment ?
Les primaires, c’est comme la langue d’Esope, cela peut-être la pire et la meilleure des choses.
Quelle est la base politique ? Quel est leur périmètre ? Quelle organisation ?
L’idée est stimulante s’il s’agit d’unir, de rassembler la gauche derrière un candidat qui fasse consensus sur un programme de transformation social. Dans ce cas-là, plus il y a de votants, plus il y aurait de chances que le candidat soit vraiment à gauche, plus le programme serait avancé, et plus il y aurait de chances qu’il soit en tête dés le premier tour - ce qui serait synonyme de victoire. Il ne faut pas avoir peur des masses de gauche, elles cherchent une issue à gauche, et 52 % des sympathisants du PS estiment eux-mêmes que leur parti n’est pas assez à gauche. (Le 1er décembre 2004 officiellement 42 % des adhérents du PS (en réalité une majorité) avait opté pour le « non » au TCE, mais 59 % de l’électorat socialiste avait voté « non » le 29 mai 2005 : on peut avoir confiance dés que la gauche est mobilisée).
1°) Mais ce qu’une pétition semble proposer en invitant et en associant le Modem à participer, ce sont des primaires Modem-PS : là c’est honteux, car c’est une manipulation pour associer la droite à la désignation du candidat éventuel de la gauche. Et c’est voué à l’échec d’avance car les militants du parti socialiste n’accepteront fort heureusement jamais de désigner un Bayrou comme candidat. Alors pourquoi les promoteurs de cette initiative appellent-ils le Modem à participer en prévoyant d’ors et déjà une « case » à cocher où ils s’identifient pour participer au vote en tant que tels ? Le Modem n’est pas dans le périmètre de la gauche mais dans celui de la droite.
2°) Le parti de gauche et le NPA ont annoncé qu’ils ne voulaient pas de ces primaires-là. S’il s’agit des primaires Modem-PS manipulées par la grande presse, on les comprend. Mais c’est étrange que ces deux partis qui souhaitent à juste titre rassembler un front de gauche, s’opposent à l’occasion de le faire au travers d’un débat et d’un choix au sein de la gauche !
Qu’ont-ils à craindre ? S’il s’agit d’un choix et d’une consultation organisée en commun par toutes les composantes de la gauche, toutes les garanties démocratiques peuvent être données. Si ce n’était pas le cas, ils pourraient se retirer à tout moment. Pourquoi ne pas saisir la perche ? Si toutes les composantes de la gauche participent, une chose est absolument certaine, le candidat ne sera pas « social-libéral », il se situera forcément au cœur de la gauche, sur une ligne acceptable par une large majorité de ses composantes ainsi rassemblées.
C’est facile à comprendre comme mécanisme : si chacun va à la bataille séparément, les voix les plus à gauche seront séparées des autres et le risque est donc que ce soit un “social-libéral” désigné au sein du seul PS qui se retrouve au deuxième tour. Ce ne sera pas le cas si chacun accepte de chercher un accord et un candidat commun dés le premier tour.
3°) Reste une dernière hypothèse, celle qu’une partie des socialistes semblent promouvoir : à partir du moment où les autres composantes de la gauche refusent un débat préalable sur un programme puis un débat sur le candidat commun, alors on revient dans un schéma presque classique : ce qui est proposé est une « primaire » entre candidats socialistes comme en 2007 mais “ouverte”. Est-on sûr que ce soit aussi mobilisateur ? N’est-ce pas plus incertain, plus dangereux ?
Car dans ce cas, l’intérêt est beaucoup plus limité de vouloir faire arbitrer par des non militants (combien ?) entre les multiples candidats qui surgiraient alors. Il y faudrait deux tours, beaucoup de palabres, et ce ne serait pas forcément plus probant ni plus enthousiasmant, que le choix raisonné et mûri d’un parti.
Dans tous les cas, il faut un débat sur le fond avant, ouvert lui aussi, pour ne pas voter sur des têtes sans programme.
Sans ce débat, tout vote serait démagogique. Personnaliser la politique, c’est dépolitiser les personnes.
Ensuite, il faut des garanties extrêmement sérieuses de non-manipulation par la presse et les médias, qui pousseraient n’importe qui à intervenir et à voter : que ce ne soit pas des gens de droite qui viennent arbitrer pour quelques euros et désigner le plus mauvais candidat. L’organisation doit être soigneusement débattu, les garanties démocratiques doivent être maxima, le financement doit être contrôlé.
Gérard Filoche, pour D&S, jeudi 27 août